(Taïeb Moalla, Le Soir (Belgique), samedi 9 février 2013)
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Par Pcautunois le 1 Juillet 2013 à 14:00
Mohamed Morsi face à la colère de tout un peuple
Hassane ZerroukyUn an après son élection, le président est confronté à d’immenses manifestations, au Caire, à Alexandrie, à Port-Saïd ou dans plusieurs villes du delta du Nil et du Sud, exigeant son départ et l’organisation d’une présidentielle anticipée
32% C’est la part des Égyptiens qui, selon un sondage, approuvent l’action du président, Mohamed Morsi, contre 42 % le mois dernier et 78 % à l’issue de ses 100 premiers jours de pouvoir.
Le mouvement Tamarod, créé en avril dernier, soutenu par l’opposition, dont le Front du salut national (FSN, regroupement de partis progressistes et de gauche), exige le départ de Morsi et une élection présidentielle anticipée dans une pétition qui a récolté quelque 22,2 millions de signatures. Il était en passe, hier soir, de confirmer cette mobilisation populaire anti-Morsi dans la rue. Le Caire, Alexandrie, Port-Saïd, les villes du delta du Nil et du sud du pays ont été le théâtre d’imposantes manifestations durant tout le week-end.
DANS LA FOULE, BEAUCOUP DE FEMMES ET DE JEUNES
Hier, tôt dans la matinée – dimanche est le premier jour de la semaine et n’est pas férié –, des milliers d’Égyptiens affluaient vers la fameuse place Tahrir, où la veille plusieurs dizaines de tentes avaient été dressées. Et dans l’après-midi, la foule ne cessait d’enfler. Brandissant des cartons rouges à l’endroit de Morsi, scandant « Dégage ! » ou « Le peuple veut la chute du régime », au son des sifflets et des vuvuzelas, tenant à bout de bras des portraits de Morsi et des dirigeants des Frères musulmans barrés d’une croix, ils arrivaient par groupes des différents quartiers du Caire mais aussi des alentours de la capitale égyptienne.
Parmi la foule, beaucoup de femmes, des chrétiens de la minorité copte et surtout des jeunes, pas seulement cette jeunesse éduquée à l’origine du mouvement populaire qui avait fait chuter Moubarak, mais des jeunes des quartiers populaires, des salariés, des chômeurs, des vendeurs à la sauvette, dont certains avaient cru aux slogans « L’islam est la solution », en votant pour Morsi et le Parti de la liberté et de la justice (PLJ, la vitrine politique des Frères musulmans). « Je suis ici parce que Morsi, pour qui j’ai voté, m’a trahi et n’a pas tenu ses promesses », a déclaré un jeune manifestant, cité par l’AFP.
À l’heure où ces lignes étaient écrites, ils étaient déjà plusieurs dizaines de milliers sur la place Tahrir. Et le gros de la manifestation était attendu en soirée, à la sortie des bureaux, avec à la clé des défilés hostiles au président islamiste qui doivent converger vers le palais présidentiel à Héliopolis, protégé par les gros bras du PLJ, mais aussi par l’armée, qui s’est déployée dans la capitale pour protéger les bâtiments publics.
LE DROIT INSTRUMENTALISÉ PAR LES ISLAMISTES
Des manifestations anti-Morsi ont également lieu à Alexandrie (nord), deuxième ville du pays où vendredi, jour de grande prière, elles avaient pris un tour violent. Le siège du PLJ a été incendié, deux personnes ont été tuées par balles, dont un photographe américain, et plus de 70 manifestants ont été blessés lors d’affrontements entre anti-Morsi et islamistes. Vendredi, Port-Saïd, troisième ville du pays, a été le théâtre de heurts entre les deux camps. La colère populaire a touché Menouf et Mahallah, la ville ouvrière, dans le delta du Nil, ainsi que Suez, sur le canal du même nom, et même la ville natale de M. Morsi, Zagazig, au nord-est du Caire.
Pendant ce temps, aux abords de la mosquée Rabaa al-Adawiya, dans le faubourg de Nasr City, au Caire, où s’étaient rassemblées vendredi plusieurs dizaines de milliers de personnes à l’appel des Frères musulmans et de leurs alliés pour soutenir le président, se tenait un sit-in géant. Sous le slogan « La légitimité (du président Morsi) est une ligne rouge », les islamistes et leurs alliés ont placé leur mobilisation sur le terrain du droit et de la légalité, mettant en avant le statut de premier président élu démocratiquement en Égypte. Et d’accuser les manifestants de l’opposition de vouloir perpétrer un « coup d’État contre cette légitimité ».
CHRONOLOGIE D’UNE ANNÉE SOUS TENSION
30 juin 2012 : Mohamed Morsi est déclaré vainqueur de la présidentielle avec 51,73 % des voix.
12 août, bras de fer avec l’armée : Morsi écarte le maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense, qui fut chef d’État de fait après la chute de Moubarak.
15 et 22 décembre : la Constitution défendue par les islamistes au pouvoir est approuvée au terme d’un référendum entaché d’irrégularités, selon l’opposition.
2 juin 2013 : la justice invalide le Sénat, qui assume le pouvoir législatif en l’absence d’Assemblée, ainsi que la commission qui a rédigé la Constitution. La présidence affirme que le Sénat continuera de légiférer dans l’attente de nouvelles législatives et que la loi fondamentale est intouchable.
23 juin : l’armée déclare être prête à intervenir en cas de troubles.
29 juin : Barack Obama exprime son « inquiétude » et appelle à un dialogue « plus constructif ».
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Par Pcautunois le 29 Juin 2013 à 17:26
En Afrique du sud, le Parti communiste et le syndicat de classe COSATU organisent les manifestations contre la visite d'Obama
Campagne pour protester contre la politique étrangère américaine pendant la visite d’État en Afrique du sud du président Obama
Communiqué commun publié par le Parti communiste d'Afrique du sud (SACP)
Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Nous sud-africains, en tant que Parti communiste d'Afrique du sud (SACP), Jeunesse communiste d'Afrique du sud (YCL), Congrès des étudiants sud-africains (SASCO), Association des étudiants musulmans (MSA), Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la santé (NEHAWU), Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), Société des amis de Cuba (FOCUS), Boycott, désinvestissement et sanctions contre Israel en Afrique sud (BDS south-african) et la Fédération syndicale mondiale (FSM), déclarons notre opposition totale à la venue du président des États-Unis d'Amérique Barack Obama dans notre pays.
Notre opposition repose sur la politique étrangère américaine arrogante, égoïste et oppressive, le traitement des travailleurs et des relations commerciales étrangères enraciné dans le bellicisme, la super-exploitation néo-libérale, le racisme colonial et le mépris ainsi que la destruction de l'environnement, rendant ainsi la réalisation d'un monde juste et pacifique impossible.
La venue du président Barack Obama en Afrique du sud est la première depuis qu'il a été élu chef de l'Etat. Les Etats-unis, sous sa direction, ont intensifié leur offensive contre les droits de l'Homme, la militarisation des relations internationales et continue de gaspiller les ressources mondiales au détriment de l'environnement et des peuples opprimés du monde entier.
Les États-Unis sont profondément impliqués dans l'oppression du peuple du Sahara occidental, le seul pays qui reste colonisé sur le continent africain, par le Maroc. Et à ce jour, la libération des Cinq Cubains et la poursuite d'un embargo sans fondement contre le pays et le peuple de Cuba semblent toujours des questions sur lequel les Etats-unis restent inflexibles. L'appel à la libération des Cinq Cubains a été une campagne internationale importante soutenue même par des vainqueurs du Prix Nobel qui ont publié un document pour leur libération : Zhores Alferov (Prix Nobel de physique, 2000), Desmond Tutu (Prix Nobel de la paix, 1984), Nadine Gordimer (Prix Nobel de littérature, 1991), Rigoberta Menchú (Prix Nobel de la paix, 1992), Adolfo Pérez Esquivel (Prix Nobel de la paix, 1980), Wole Soyinka (Prix Nobel de littérature, 1986), José Saramago (Prix Nobel de littérature, 1996), Günter Grass (Prix Nobel de littérature, 1999).
L'occupation criminelle de la Palestine par l’État d’apartheid d’Israël, quelque chose que nous connaissons bien dans notre pays, n'a été possible que par le soutien financier et politique qu'apportent les Etats-unis au régime raciste israélien. Cela se traduit fondamentalement à la fois par un soutien direct et des aides militaires qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars chaque année – avec une aide américaine à Israel qui surpasse celle destinée à l'Afrique, l'Amérique latine et l'Asie réunis.
En outre, les États-Unis ont depuis des années bloqué, seuls contre tous, tout progrès et se sont totalement isolés et coupés du consensus au sein de la communauté internationale. En fait, les États-Unis sont le pays qui a eu le plus recours au veto de l'ONU: il a utilisé son droit de veto plus de 40 fois pour défendre l'apartheid israélien. En tant que sud-africains, nous nous rappelons douloureusement comment les Etats-unis ont utilisé leur droit de veto pour défendre l'apartheid sud-africain, tout particulièrement contre les résolutions de l'ONU imposant des sanctions économiques et militaires. Les États-Unis, sous Reagan et sous d'autres présidents, ont soutenu l'Afrique du sud de l'apartheid et étaient du mauvais côté de l'Histoire. Pourquoi les États-Unis n'apprennent pas de leur histoire, et ne seraient pas du bon côté de l'Histoire, pour une fois?
Enfin, la politique des États-Unis sur l'environnement, en particulier le fait qu'il est un des plus gros contributeur au réchauffement climatique mondial, et pourtant à ce jour il persiste à refuser d'observer et de signer le protocole de Kyoto, est tout simplement inacceptable.
Les forces progressistes en Afrique du sud ont constamment soulevé ces questions, et tant d'autres, sur le rôle des États-Unis dans la communauté internationale. Nous avons clairement fait connaître le fait que la visite du président des Etats-unis en Afrique du sud n'est pas la bienvenue, et qu'elle fera face à des protestations, des manifestations, des actes de résistances organisées par tous les sud-africains épris de paix et de justice. L'amitié avec l'Afrique du sud doit reposer sur les valeurs de justice, de liberté et d'égalité et c'est que ce les Etats-unis ont insulté, ébranlé et ridiculisé par ses actions sur la scène internationale.
Les questions suivantes seront mises en avant dans les manifestations à venir contre la venue du président Obama :
1 – Le parti-pris et la persévérance, côté américain, dans la militarisation des relations internationales et de la coopération. On sait bien que les Etats-unis privilégient une approche des conflits dans le monde en incitant, encourageant et parfois en fomentant la guerre, guidés essentiellement par leurs intérêts économiques souvent dissimulés derrière la rhétorique de la défense des droits de l'Homme. La militarisation des relations internationales se manifeste à travers des institutions comme l'AFRICOM, l'OTAN, et la politique perpétuelle du deux poids, deux mesures sur le désarmement nucléaire que les États-Unis prêchent lorsqu'ils s'adressent aux pays du Sud, tout en continuant à collaborer avec une puissance nucléaire comme Israël ;
2 – La rapacité constante dans la consommation des ressources mondiales par les Etats-unis, illustrée par son soutien à ses multi-nationales qui n'ont aucune considération pour l'environnement, les droits de l'Homme, les lois sociales progressistes etc ;
3 – Le soutien actif des Etats-unis et la défense des régimes oppresseurs et coloniaux. C'est un aspect de la politique étrangère des Etats-unis qui révèle le plus sa nature hypocrite, quand les régimes qui soutiennent ses intérêts ne sont jamais critiqués ; au contraire, ils sont non seulement soutenus mais maintenus en place par la machine de guerre américaine. Premier sur la liste, Israël, qui continue de servir les États-Unis, au front au Proche-orient, tout en réprimant et maintenant ses politiques d'apartheid racistes contre le peuple palestinien. Un autre exemple, c'est le soutien des États-Unis au Maroc, qui opprime et occupe la Sahara occidental, et le soutien de plus en plus net à des régimes oppressifs, comme en Colombie ;
4 – Le rôle des États-Unis dans le maintien du continent africain dans le sous-développement ainsi que de relations commerciales impérialistes avec les pays africains ;
5 – Le blocus injustifiable contre Cuba et la détention injuste des Cinq Cubains ;
6 – Les États-Unis d'Amérique sont le premier contributeur mondial au réchauffement climatique qui condamne le monde à des catastrophes environnementales ;
Le peuple sud-africain est invité à participer à une Journée nationale d'action le 28 juin, avec une première initiative qui prendra la forme d'une manifestation du siège des Bâtiments de l'Union, siège du gouvernement, jusqu'à l'ambassade américaine à Pretoria.
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Par Pcautunois le 6 Mars 2013 à 21:56
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Par Pcautunois le 9 Février 2013 à 18:22
Des funérailles grandioses et très politiques pour Chokri Belaïd
samedi 9 février 2013
Assassiné par balles mercredi matin, Chokri Belaïd, figure de proue de la gauche radicale tunisienne, a eu droit à des funérailles grandioses, émouvantes et extrêmement politiques. Pour une très rare fois, et à la demande expresse de la veuve du leader, les Tunisiennes ont pu se rendre au cimetière.
Des dizaines de milliers de Tunisiens (entre 40.000 et 100.000 selon les sources) ont accompagné ce chef charismatique à son dernier repos hier après-midi au cimetière du Jellaz, à Tunis.
Un peu partout au pays, des funérailles symboliques, parfois accompagnées de violences contre le siège du parti islamiste Ennahdha, ont été organisées par une population abasourdie.
Le meurtre politique retentissant d’un orateur hors pair (même ses adversaires politiques lui reconnaissaient ce talent) a choqué la population. Cette dernière avait appris à connaître Chokri Belaïd, 48 ans, par l’intermédiaire des plateaux télévisés depuis la révolution de 2010-2011.
« Plusieurs de ceux qui sont venus au cimetière sont des gens qui n’auraient jamais voté pour Chokri avant le 23 octobre 2011 (date des dernières élections, NDLR), s’est félicitée l’artiste engagée Amel Hamrouni. Et c’est ça l’espoir. »
L’autre motif de satisfaction pour Mme Hamrouni a trait au fait que les femmes ont imposé leur présence au cimetière, chose extrêmement rare, voire unique en terre d’Islam. « Ces vieilles coutumes m’ont empêché d’enterrer moi-même un bébé mort prématurément. Casser cette interdiction a plusieurs significations » , a-t-elle lâché, fort émue.
Basma Khalfaoui, veuve de Chokri Belaïd et militante féministe acharnée, a appelé ses concitoyennes à braver cet interdit culturo-religieux et à venir massivement pour honorer la mémoire de l’homme politique.
Digne dans la douleur, Basma Khalfaoui a suscité l’admiration de tout un peuple en prononçant des paroles qui resteront gravées dans la mémoire collective. « Pleurer, j’aurai le temps. Ce n’est pas grave. Maintenant, il faut lutter » , a-t-elle asséné, quelques heures après l’assassinat du père de ses deux fillettes.
Sous un ciel pluvieux, l’enterrement monstre de vendredi a souvent pris des allures de meeting politique avec pour cible principale les islamistes au pouvoir. « (Rached) Ghannouchi (chef d’Ennahdha), le rat. Tu finiras comme Ben Ali ! » , « Le peuple veut faire tomber le régime » , pouvait-on entendre sur les trois kilomètres du parcours.
Le parti Ennahdha a beau avoir rapidement condamné l’assassinat, rien ne pouvait y faire. Les islamistes, au pouvoir depuis 15 mois, étaient montrés du doigt par la plupart des marcheurs. « Je suis convaincu que ça vient d’eux. De toute façon, ils ont créé l’ambiance qui a abouti à l’assassinat. Maintenant, il faut s’attendre à une guerre civile et à d’autres assassinats politiques » , anticipe l’intellectuel Sadok Ben Mhenni.
Moins alarmiste, l’avocat Anouar Kousri dit ne pas croire à un scénario à l’algérienne. « Il y a de petits risques, mais la société civile tunisienne n’acceptera pas ça » , assure-t-il.
Même si l’enquête sur l’assassinat « progresse bien » , le ministère de l’Intérieur a prudemment évité de dire s’il privilégiait une piste quelconque.
En marge de l’enterrement, des pilleurs ont saccagé de nombreuses voitures stationnées aux alentours. Des vols à la sauvette de téléphones portables ont également été rapportés. La police a usé de bombes lacrymogènes, y compris en plein cimetière.
En début de soirée, des braquages à l’arme blanche étaient signalés au centre-ville. Une atmosphère lourde régnait à Tunis en cette journée de grève générale, fort suivie, décrétée par le principal syndicat du pays.
Politiquement, la crise perdurait. Ennahdha envoyait des signaux contradictoires à la suite de l’intention affichée du Premier ministre Hamadi Jebali (islamiste) de former un gouvernement de technocrates au lieu de son équipe actuelle. Après avoir affirmé que cette démarche était illégale, des pontes du parti islamiste laissent désormais entendre que l’alternative de gouvernement non partisan (réclamée au demeurant par la quasi-totalité de l’opposition) pouvait être envisagée.
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Par Pcautunois le 6 Février 2013 à 20:13
Meurtre de Chokri Belaid, crime contre la Révolution
Chokri Belaid est mort. Victime du premier attentat politique dans la Tunisie d’après la Révolution. L’assassin a tiré quatre balles sur le secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, en ce mercredi 6 février. Belaid a été touché à la tête, au cœur, à la nuque et à l'épaule. L’assassin ne lui a laissé aucune chance.
Tunisie: Chokri Belaïd tué, un crime politique selon l'opposition
Chokri Belaïd, l'un des responsables de l'opposition laïque en Tunisie, a été abattu ce mercredi devant son domicile à Tunis. Le meurtre de ce dirigeant du Front populaire intervient alors qu'il avait dénoncé la collusion entre les militants du parti au pouvoir Ennahda et les islamistes.
Un rassemblement est organisé à partir de 18 heures ce mercredi devant l'Ambassade de Tunisie à Paris, 25 Rue Barbet de Jouy. Métro : Ligne 13 / Station : St François Xavier. À Marseille, rendez-vous devant le Consulat de Tunisie en fin d'après-midi.
«Des échauffourées ont eu lieu et une dizaine de nos militants ont été blessés» avait déclaré mardi Chokri Belaïd, secrétaire général du parti des Patriotes démocrates. Il avait alors dénoncé l'inaction des forces de sécurité et mis en garde contre la menace de nouvelles violences. Il avait surtout dénoncé les "tentatives de démantèlement de l’Etat" qui allait de paire avec la "création de milices pour terroriser les citoyens et entraîner le pays dans une spirale de violence à travers les ligues de protection de la révolution", aux mains des islamistes. Pour lui, cet enchaînement de violence était instrumentalisé par le parti Ennahda au pouvoir.
Menaces contre Chokri
Cet assassinat a été "planifié et exécuté par des professionnels", a estimé Hamma Hammami qui pointe la responsabilité du gouvernement, d'une indulgence coupable, selon lui, vis-à-vis des violences islamistes. "Il a été commis par des partis politiques qui veulent enfoncer le pays dans le meurtre et l'anarchie. Tout le gouvernement, et tout le pouvoir assume la responsabilité de ce crime odieux car les menaces contre Chokri et d'autres ne datent pas d'aujourd'hui", a expliqué cet autre leader du Front de gauche, qui s'exprimait ce matin devant la clinique d'Ennasr où Chokri Belaïd avait été amené en urgence et où une foule compacte s’est rassemblée dès l'annonce du meurtre.
"J'accuse Rached Ghannouchi"
La famille du défunt a d'ores et déjà accusé le mouvement islamiste Ennahda d'être l'instigateur du crime sans plus d'explications. Le frère du défunt, Abdelmajid Belaïd, a ainsi lancé: "J'accuse (le chef d'Ennhada) Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner mon frère", sans plus d'explication pour étayer cette accusation.
Acte de terrorisme
Dans un tel contexte, le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali, du parti islamiste Ennahda, s'est empressé ce mercredi de dénoncer un "acte de terrorisme" contre toute la Tunisie, commis selon lui par un homme portant un vêtement de type burnous, sorte de long manteau traditionnel en laine avec une capuche pointue, qui a tiré trois balles à bout portant.
Il s'agit d'un "virage dangereux" a poursuivi le chef du gouvernement. "Après la violence verbale et matérielle, on est passé à l’usage des armes", a-t-il déploré, avant de demander que "tout le monde soit soudé devant ce phénomène de violence". Cet appel intervient alors que la coalition au pouvoir est en train de se fissurer, les deux alliés de centre-gauche Ettakatol et le Congrès pour la République, réclamant un remaniement d'ampleur du gouvernement pour retirer aux islamistes des ministères régaliens.
Second meurtre politique. Plusieurs partis d'opposition et des syndicalistes ont accusé des milices pro-islamistes, la Ligue de protection de la révolution, d'orchestrer des heurts ou des attaques contre les opposants ou leurs bureaux. Les partisans de ce mouvement sont accusés notamment d'avoir tué en octobre un dirigeant régional du parti d'opposition Nidaa Tounès à Tataouine.
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Par Pcautunois le 31 Janvier 2013 à 21:05
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Par Pcautunois le 31 Janvier 2013 à 11:37
Communiqué N-48/ Entrée des troupes françaises à Kidal
Mercredi, 30 Janvier 2013 17:57
Etat de l’Azawad
°°°°°°°°°
Unité – Liberté - Justice
Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad
C.T.E.A
Entrée des troupes françaises à Kidal
Communiqué de Presse
Aucune autre force n’est en en présence à Kidal en dehors du MNLA et des troupes françaises de l’opération « Serval ».
Hier les troupes françaises qui ont atterris à Kidal ont été très bien accueillies par les populations de Kidal et par l’Etat major du MNLA. Des drapeaux français et des drapeaux de l’Azawad ont été déployés pour accueillir les soldats français en toute fraternité.
Le MNLA salue l’attitude de la France et rend hommage au sens du discernement des forces françaises qui ouvrent dans le cadre de l’opération « Serval ». En entrant seuls dans Kidal et en coopération avec les seules forces du MNLA, les forces françaises ont évité un carnage ethnique qui n’aurait pas manqué de se produire.
D’autre part, et pour couper court à toute tentative de déstabilisation, le MNLA tient à préciser que les seules forces en présence à Kidal sont les forces françaises de l’opération « Serval » et les troupes du MNLA. Il n’y a aucune autre force en présence à Kidal contrairement aux affirmations relayées par certains articles de presse faisant état de la présence d’un groupe islamiste portant le nom de MIA et se définissant comme dissident du groupe terroriste Ansar Eddine.
Le MNLA dément formellement toute autre présence en dehors de la sienne et de celle des troupes françaises et considère qu’il a démontré, par les actes, sa démarcation de tout groupe islamiste et à plus forte raison terroriste. Avant l’arrivée des troupes françaises, le MNLA a affronté seul la coalition terroriste MUJAO, AQMI et Ansar Eddine. Le MNLA a amplement prouvé sa totale démarcation avec les terroristes en les combattant concrètement sur le terrain.
Cependant, comme à l’accoutumée, certains cercles obscurs, à travers certains médias, tentent à tout pris de coller au MNLA un mouvement islamiste dans le but évident de le discréditer et de créer la confusion et l’amalgame afin de justifier leur hostilité au MNLA.
Concernant le groupe islamiste MIA, qui se dit dissident d’Ansar Eddine depuis moins de dix jours, le MNLA apporte clairement la précision que ce groupe islamiste n’agit en aucune façon aux côtés du MNLA comme le rapporte une certaine presse. Face à cette nouvelle campagne de dénigrement, le MNLA tient à informer l’opinion publique nationale et internationale qu’il ne saurait y avoir une quelconque collaboration avec ce groupe et qu’il n’est absolument pas question de l’envisager.
Ouagadougou, le 30 janvier 2013
Mossa Ag Attaher
Chargé de communication du CTEA
Porte parole du MNLA
Tel/0022665074646 / 0022679097070
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Par Pcautunois le 29 Janvier 2013 à 10:59
Les communistes égyptiens saluent dans les manifestations populaires contre le pouvoir islamiste une nouvelle étape de la Révolution
Le peuple égyptien achève sa révolution
Communiqué du Parti communiste d’Égypte traduit par MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Notre grand peuple prouve – une nouvelle fois et sans l'ombre d'un doute – sa détermination à réaliser les nobles objectifs de sa révolution, et son rejet résolu de toutes les tentatives des Frères musulmans et de leurs alliés des groupes réactionnaires de droite, prétendument attachés à la religion, de voler la révolution, de confisquer l’État et la nation, de s'en prendre violemment au pouvoir judiciaire, de déployer sa haine envers les médias et de falsifier la volonté du peuple dans une mascarade de référendum sur cette pseudo-Constitution.
Le soulèvement des masses égyptiennes, dans plusieurs régions du pays, n'est qu'un révélateur du rejet de la piètre gestion du président et de l'incapacité du pouvoir exécutif, du gouvernement Qandil, à avoir une vision d'ensemble des véritables problèmes de la nation, ce qui explique que les conditions économiques et sociales se soient si manifestement dégradées. Ce sont la majorité des Égyptiens, les pauvres et les travailleurs, qui paient la facture de cet échec et de cette dégradation.
L'incapacité politique et l'échec de la ligne suivie par le président et son clan conduisent le pays à être le théâtre de violents incidents qui ont coûté déjà la vie à un grand nombre d'égyptiens. Les autorités portent la responsabilité de ce bain de sang. Ici, notre parti demande une commission d'enquête indépendante, impartiale, sur ces événements qui puisse faire la lumière sur les circonstances et identifier puis juger les personnes qui en sont responsables. Confirmation de cette incapacité chronique des Frères musulmans, le communiqué du Conseil de défense nationale esquive toute analyse des véritables causes qui ont conduit à de tels événements. Par conséquent, il n'apporte aucune réponse aux revendications des masses, des forces révolutionnaires et de l'opposition civile, si ce n'est une invitation à un dialogue formel visant à contenir la situation révolutionnaire sans aucun progrès réel vers le changement, comme nous l'avons déjà maintes fois expérimenté dans le passé. D'autre part, ce communiqué sous-entendait la menace de déclarer un état d'urgence, sans traiter aucune des causes fondamentales de la colère populaire, ce qui ne pourrait que la faire grandir.
Notre parti salue les efforts remarquables, héroïques de notre grand peuple, et annonce son engagement plein et entier dans les nobles objectifs de la révolution et il restera ferme pour réaliser sa volonté de liberté intégrale, de démocratie réelle, de justice sociale immédiate. Notre parti appelle le peuple égyptien à poursuivre ces marches pacifiques et ces sit-ins dans toutes les places de la Libération du pays jusqu'à la reconnaissance de tous les droits réclamés et la mise en œuvre de toutes les mesures exigées par le processus de salut de la révolution et de la nation de la crise actuelle, avant tout, cela consiste en :
1 – La démission de ce gouvernement en faillite et la formation d'un gouvernement de salut national exprimant toute la diversité des forces nationales et révolutionnaires ;
2 – L'abolition de la pseudo-Constitution actuelle ;
3 – La tenue d'élections présidentielles anticipées ;
4 – L'annulation de toutes les implications de l'autoritaire Déclaration constitutionnelle avec la démission immédiate du Procureur général ;
5 – La mise en place immédiate du salaire minimum et maximum, de l'indexation des salaires sur les prix et le soulagement des effets de la crise économique que portent actuellement sur les épaules les pauvres et les travailleurs ;
Le Parti insiste bien sur le fait qu'il a entièrement confiance en la force de la volonté révolutionnaires des masses du grand peuple égyptien ainsi qu'en son désir de sauver la révolution et la nation. Le Parti confirme sa foi inébranlable en une victoire inéluctable.
Vive la lutte du peuple égyptien ! Vive la révolution !
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Par Pcautunois le 26 Janvier 2013 à 18:23
Manifestations et heurts en Egypte pour l’anniversaire de la "révolution" vendredi 25 janvier 2013, par
Des heurts faisant plus d’une centaine de blessés se sont produits dans plusieurs villes d’Egypte vendredi lors de manifestations contre le pouvoir islamiste, à l’occasion du deuxième anniversaire du soulèvement populaire qui renversa Hosni Moubarak.
Ce regain de tension dans la crise qui règne entre le président Mohamed Morsi, qui se prévaut d’avoir été démocratiquement élu en juin, et l’opposition qui l’accuse de dérive autoritaire, est aggravé par les lourdes difficultés économiques que traverse le pays.
Des accrochages sporadiques entre groupes de jeunes et forces de l’ordre se sont poursuivis tout au long de la journée aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire, où une foule de milliers de personnes réclamait une "nouvelle révolution" et une "vraie démocratie".
Une énorme pancarte était déployée sur la place avec l’inscription "Le peuple veut faire tomber le régime", tandis que la foule scandait "dégage, dégage" à l’encontre de M. Morsi, comme pour M. Moubarak il y a deux ans.
Certains manifestants se sont momentanément rassemblés devant le très symbolique immeuble qui abrite la télévision d’Etat et le ministère de l’Information.
"Je suis venue parce qu’on n’a pas fait la révolution pour qu’un groupe corrompu en remplace un autre", lançait une manifestante, Maha Kamal, 40 ans, voile turquoise et drapeau égyptien a la main.
Des manifestants ont également jeté des pierres sur un immeuble abritant les locaux du site internet des Frères musulmans, la formation dont est issu M. Morsi. D’autres se sont rendus près du palais présidentiel, où la police a tenté de les disperser avec des gaz lacrymogènes.
A Alexandrie (nord) et Suez (nord-est), la police a également fait usage de gaz lacrymogène contre des manifestants, selon des témoins.
"Il y a beaucoup de fumée à cause des pneus brûlés. Et il y a des gens étendus par terre qui n’arrivent pas à respirer à cause du gaz lacrymogène", a dit à l’AFP Racha, une habitante d’Alexandrie.
A Ismaïliya (nord-est) des manifestants ont mis le feu au siège local du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation politique des Frères musulmans, et envahi le siège du gouvernorat.
Des bâtiments publics ont également été pris à partie à Damiette (nord) et Kafr el-Cheikh (delta du Nil).
Au moins 110 personnes ont été blessées dans ces affrontements, selon les services de secours.
"Ca va être une grosse journée (...) parce que les Egyptiens en ont marre", prédisait un manifestant au Caire, Mohammed Abdallah. "L’Egypte a besoin d’une nouvelle révolution pour les jeunes et pour une vraie démocratie", affirmait un autre, Chawki Ahmed, 65 ans.
L’opposition, composée de mouvements en majorité de gauche et libéraux et qui affiche une unité encore précaire, a appelé à défiler en reprenant les mêmes mots d’ordre qu’il y a deux ans : "Pain, liberté, justice sociale".
Le climat s’est fortement envenimé depuis fin novembre, quand M. Morsi s’était doté temporairement de pouvoirs exceptionnels, puis avait poussé les feux pour faire adopter une nouvelle Constitution rédigée par une commission à dominante islamiste.
Le texte, adopté par référendum en décembre, continue d’être vivement critiqué par l’opposition qui estime qu’il ouvre la voie à une islamisation accrue du pays et est pauvre en matière de protection des libertés.
Outre la crise politique, l’Egypte affronte une grave crise économique, avec l’effondrement des investissements étrangers, la chute du tourisme et un déficit budgétaire en hausse notamment.
Jeudi soir, M. Morsi avait appelé ses compatriotes à célébrer "de manière pacifique et civilisée" le deuxième anniversaire du soulèvement qui avait débuté le 25 janvier 2011.
Les Frères musulmans n’avaient pas officiellement appelé à manifester vendredi, souhaitant célébrer le "Jour de la Révolution" en lançant des initiatives sociales et caritatives.
Le contexte est alourdi par l’annonce attendue samedi du verdict dans le procès des responsables présumés de la mort de 74 personnes à l’issue d’un match de football à Port-Saïd (nord-est) en février 2012.
Les "Ultras" du club cairote d’al-Ahly, qui assurent compter la grande majorité des victimes, menacent de manifestations violentes et d’une "nouvelle révolution" s’ils n’obtiennent pas justice.
Hosni Moubarak, 84 ans dont 30 au pouvoir, malade et condamné à perpétuité, attend quant à lui un nouveau jugement.**
Egypte : violences pour le "Jour de la Révolution", cinq morts
Cinq personnes ont été tuées vendredi dans des affrontements entre manifestants hostiles au pouvoir islamiste et forces de l’ordre en Egypte, alors que le pays marquait le deuxième anniversaire du début du soulèvement -le "Jour de la Révolution"- qui a renversé Hosni Moubarak.
Les cinq personnes ont été atteintes par balle à la poitrine et au ventre à Suez (nord-est), ont indiqué à l’AFP des médecins de l’hôpital de la ville.
Plus de 370 autres ont été blessées dans des heurts dans neuf gouvernorats d’Egypte, selon le ministère de la Santé. Il n’est pas précisé si ces bilans incluent des policiers.
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène dans plusieurs villes, dont Le Caire et Alexandrie (nord).
Ce regain de tension dans la crise opposant entre le président islamiste Mohamed Morsi, qui se prévaut d’avoir été démocratiquement élu en juin, et l’opposition qui l’accuse de dérive autoritaire, est aggravé par les lourdes difficultés économiques que traverse le pays.(25 janvier 2013 - Avec les agences de presse)
Source: "Assawra"
Egypte: le siège des Frères musulmans à Ismailia incendié par des manifestants
Source: Xinhua 26.01.2013 à 11h56
Le siège des Frères musulmans d'Egypte dans le gouvernorat d'Ismailia a été incendié vendredi alors que des manifestations massives étaient organisées dans tout le pays pour célébrer le deuxième anniversaire du soulèvement de 2011 qui a entrainé la chute de l'ancien président Hosni Moubarak, a rapporté la télévision d'Etat.
Dans les gouvernorats égyptiens d'Ismailia, de Suez, d'Alexandrie, de Bani Swaif et d'autres, des centaines de milliers de manifestants se rassemblent depuis vendredi matin pour demander la démission du président Mohamed Morsi et du gouvernement en place.
De violents affrontements ont éclaté à Alexandrie, les manifestants jetant des pierres sur les forces de sécurité et ces dernières répondant en aspergeant la foule avec des gaz lacrymogènes. D'après le ministère de la Santé, les heurts ont fait pour l'instant neuf blessés.
Plus tôt vendredi, des centaines de milliers de manifestants ont envahi la place Tahrir au Caire. Les affrontements entre manifestants et forces de sécurité se poursuivent encore.
Des affrontements ont également éclaté dans d'autres zones du Caire. Selon certaines informations, il y aurait plus de 17 manifestants et six policiers blessés.
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Par Pcautunois le 25 Janvier 2013 à 19:34
Mali : Méfiance de l’Afrique sur l’intervention militaire occidentale
L’intervention contre les groupes terroristes est présentée comme un soulagement pour la population malienne. Mais, en Afrique, tout le monde ne se fie pas à l’ancienne puissance coloniale.
C’est surtout chez les voisins algériens qu’on est très mécontent de l’intervention française au Mali. L’approche algérienne, la semaine dernière, de la prise d’otages sur le site gazier d’In Aménas est critiquée çà et là dans la presse européenne.
Dimanche 20 janvier, le quotidien algérien El Watan reprenait dans les détails une analyse du journal américain Foreign Policy (FP), pour défendre cette façon de faire. FP fait remarquer que, déjà en 2011, l’Algérie avait prévenu que les bombardements de l’Otan en Libye allaient mener à l’effondrement de l’État libyen et que d’importantes quantités d’armes allaient tomber aux mains des terroristes qui ne tarderaient pas à déstabiliser la région. L’Algérie s’inquiétait également, l’an dernier, qu’une approche militaire de la situation dans le Nord du Mali comportait un risque énorme de voir le conflit dégénérer et mener vraisemblablement à des attentats terroristes islamistes en Algérie. « De ce fait, dit la même source, la communauté internationale est indirectement responsable de ce qui s’est passé là-bas (sur ce site gazier, NdlR) et elle est mal placée pour dire à l’Algérie comment elle aurait dû réagir. »
Les journaux algériens sont très critiques à l’égard de la France. Le 6 janvier, par exemple, Le Quotidien d’Oran y allait d’un article au vitriol sous le titre « L’Etat de guerre ». Le journal constate qu’une intervention française suit l’autre : « La Côte d’Ivoire, puis la Libye et maintenant le Mali… sans parler en outre du plan visant à intervenir en Syrie. » « C’est inquiétant. Car cet État est venu à deux reprises déjà, en Libye et aujourd’hui au Mali, avec ses armes aux frontières de l’Algérie et des pays de l’Afrique du Nord. Chaque Algérien, chaque Nord-Africain se fait du souci du fait qu’il est confronté à un Etat de guerre de l’autre côté de la Méditerranée. »
Déstabiliser l’Algérie pour contrôler tout le Sahel
Le commentateur algérien Laid Seraghni met en garde : « Cette crise n’est qu’un pas sur la route vers l’Algérie, dont le flanc sud est déjà entouré par l’armée française. Cette armée est déjà active en Libye, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Mauritanie, au Tchad et au Mali. » Dans la région, l’Algérie est sans aucun doute l’État le plus fort, tant économiquement que militairement, sans parler de la taille. La révolution algérienne de 1957 a empêché qu’un État touareg indépendant et séparé tombe sous contrôle de la puissance coloniale. L’Algérie a également refusé des bases militaires françaises sur son territoire. Et, enfin, elle a aussi refusé d’accéder à la zone monétaire du franc CFA (Communauté financière africaine) dirigée par la France. Via cette zone monétaire, Paris détermine entièrement la politique monétaire de la plupart des pays ouest-africains.
Le contrôle du Sahel signifie non seulement le contrôle de l’uranium, de l’or et du pétrole du sous-sol. C’est aussi une condition pour concrétiser les projets des multinationales françaises et allemandes de l’énergie qui, en 2050, entendent tirer de l’énergie solaire du Sahel jusqu’à 25 % de la consommation d’électricité en Europe. « Contrôler le Sahel n’est possible qu’en déstabilisant l’Algérie », affirme Seraghni. A ce propos, il fustige le double jeu de la France à l’égard des extrémistes après la chute du régime Kadhafi : « Le rôle de la France dans l’armement des terroristes du Sahel a été mis en lumière par Le Temps d’Algérie du 11 septembre 2011. Les services de renseignement français organisent le commerce des missiles libyens : un lot de 20 000 Sam-7 russes ou de Stingers américains est tombé aux mains d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). »
Les pays du SADC
La SADC (South African Development Community) est la plus forte alliance économique et militaire du continent africain. D’importants pays économiquement émergents comme l’Afrique du Sud, l’Angola, le Mozambique… en sont membres. Ainsi que la République démocratique du Congo et le Zimbabwe. Au cours des dernières décennies du siècle dernier, ces pays ont bâti une forte tradition de lutte contre l’apartheid, l’oppression et la terreur soutenue par la CIA.
Le président sud-africain Zuma était aux premiers rangs des protestations de l’Union africaine (UA) contre les bombardements de l’Otan en Libye. Après la guerre, le bloc du SADC a mené un rude combat politique pour la présidence de la Commission de l’UA. Jusqu’alors, elle était aux mains du pro-français Jean Ping (Gabon). Le SADC a proposé le ministre sud-africain des Affaires étrangères comme candidat alternatif et a obtenu gain de cause. A l’occasion de l’envoi de 400 soldats sud-africains en République centrafricaine (où des rebelles avaient essayé de renverser le pouvoir), le 6 janvier, l’analyste sud-africain Mzocxolo Mpolase écrit : « Avec la plus grosse économie du continent et aussi l’une de ses armées les mieux équipées, l’Afrique du Sud estime qu’il est de son devoir d’envoyer des troupes parce qu’autrement les puissances occidentales ne cesseront de s’immiscer dans les conflits africains, comme on l’a vu lors de l’intervention française en Côte d’Ivoire en 2011 et lors de l’intervention de l’Otan en Libye la même année. Pretoria entend réduire au strict minimum l’influence occidentale dans les conflits africains. »
Le week-end des 27 et 28 janvier aura lieu pour la première fois un sommet annuel de l’UA, sous la direction de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, fraîchement élue. A l’agenda figurent les conflits du Mali, du Congo, de la République centrafricaine et du Soudan. Mercredi 16 janvier, le président sud-africain Jacob Zuma s’est rendu spécialement à Luanda pour préparer soigneusement ce sommet en compagnie de son collègue angolais, Dos Santos. Mme Zuma a convié tous les membres de l’UA à soutenir l’armée malienne dans sa lutte contre les terroristes et elle a insisté en même temps sur le fait que la résolution de l’ONU (utilisée par la France pour justifier son intervention) parlait bel et bien d’une « mission dirigée par l’Afrique ».1
1. www.tripolipost.com
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