• De toutes les luttes qui se déroulent actuellement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la plus malaisée à décortiquer est celle qui se passe en Libye.

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenneQuel est le caractère de l’opposition au régime de Kadhafi et qui, rapporte-t-on, contrôle actuellement la ville de Benghazi, dans l’est du pays ?

    Est-ce précisément une coïncidence si la rébellion a démarré à Benghazi, située au nord des champs pétroliers les plus riches de la Libye et proche en même temps de ses oléoducs, gazoducs, raffineries et port GNL ? Existe-t-il un plan de partition du pays ?

    Quel est le risque d’intervention militaire impérialiste, ce qui pose un très grave danger pour la population de toute la région ?

    La Libye n’est pas comparable à l’Égypte. Son dirigeant, Mouammar Kadhafi, n’a pas été une marionnette de l’impérialisme comme Hosni Moubarak. Durant de nombreuses années, Kadhafi a été l’allié de pays et de mouvements combattant l’impérialisme. En prenant le pouvoir en 1969, à la faveur d’un coup d’État militaire, il a nationalisé le pétrole libyen et a utilisé une grosse partie de cet argent pour développer l’économie libyenne. Les conditions de vie se sont considérablement améliorées, pour le peuple.

    Pour cette raison, les impérialistes étaient bel et bien décidés à écraser la Libye. En fait, en 1986, les États-Unis ont lancé des frappes aériennes sur Tripoli et Benghazi, lesquelles avaient tué 60 personnes, dont la petite fille de Kadhafi – chose que l’on mentionne rarement dans les médias traditionnels. Des sanctions dévastatrices ont été imposées à la fois par les États-Unis et par les Nations unies, afin de couler l’économie libyenne. 

    Après l’invasion de l’Irak par les Américains, en 2003, et la destruction d’une grande partie de Bagdad via une campagne de bombardement orgueilleusement baptisée « shock & awe » (choc et terreur) par le Pentagone, Kadhafi a tenté d’écarter d’autres menaces d’agression contre la Libye en faisant d’importantes concessions politiques et économiques aux impérialistes. Il a ouvert l’économie aux banques et sociétés étrangères, il a abondé dans le sens des demandes d’« ajustements structurels » émanant du FMI, privatisant ainsi de nombreuses entreprises de l’État et réduisant fortement les subsides de l’État à l’alimentation et au carburant.

    Le peuple libyen souffre de ces mêmes prix élevés et du chômage à la base des rébellions qui éclatent ailleurs et qui découlent de la crise économique capitaliste mondiale. 

    Il ne fait pas de doute que la lutte pour la liberté politique et la justice économique qui balaie actuellement le monde arabe a également trouvé son écho en Libye. On, ne peut douter que le mécontentement suscité par le régime de Kadhafi motive une section signification de la population.

    Toutefois, il est important que les progressistes sachent qu’un grand nombre des personnages dont l’Occident fait la promotion en tant que dirigeants de l’opposition sont à long terme des agents de l’impérialisme. Le 22 février, la BBC a montré des séquences où l'on voit à Benghazi des foules qui arrachent le drapeau vert de la république pour le remplacer par celui du monarque renversé (en 1969, NdT), le roi Idris – qui avait été une marionnette de l’impérialisme américain et britannique.

    Les médias occidentaux appuient une bonne partie de leurs reportages sur des faits supposés, fournis par le groupe d’exilés du Front national pour la sauvegarde de la Libye, formé et financé par la CIA américaine. Cherchez sur Google en introduisant le nom du front plus CIA et vous découvrirez des centaines de références.

    Dans un édito du 23 février, The Wall Street Journalécrivait ceci : « Les États-Unis et l’Europe devraient aider les Libyens à renverser le régime de Kadhafi. » On n’y dit mot des chambres de commission ou des corridors de Washington sur une intervention destinée à aider le peuple du Koweït, de l’Arabie saoudite ou du Bahreïn à renverser leurs dirigeants dictatoriaux.
    Même avec tout le semblant d’intérêt accordé aux luttes de masse secouant la région actuellement, la chose serait impensable. Quant à l’Égypte et à la Tunisie, les impérialistes tirent sur toutes les ficelles possibles pour retirer les masses des rues.

    Il n’a pas été question d’intervention américaine pour aider le peuple palestinien de Gaza quand des milliers de personnes ont perdu la vie suite au blocus, aux bombardements et à l’invasion par Israël. Ce fut exactement le contraire : les États-Unis sont intervenus afin d’empêcher la condamnation de l’État sioniste occupant.

    Il n’est pas difficile de voir où résident les intérêts de l’impérialisme, en Libye. Le 22 février, Bloomberg.com disait, à ce propos, que, tout en étant le troisième pays producteur de pétrole de l’Afrique, la Libye est en même temps le pays qui possède les plus importantes réserves prouvées – du continent, avec 44,3 milliards de barils. C’est un pays à la population relativement peu nombreuse mais qui doté d’un important potentiel de production de bénéfices pour les compagnies pétrolières géantes. Voilà comment les grosses fortunes voient la Libye et c’est ce qui sous-tend les préoccupations qu’elles expriment quand aux droits démocratiques du peuple libyen. 

    Obtenir des concessions de Kadhafi ne suffit pas, pour les barons impérialistes du pétrole. Ils veulent un gouvernement dont ils peuvent disposer directement, le cadenasser, le tenir en dépôt et le mettre en fût. Ils n’ont jamais pardonné à Kadhafi d’avoir renversé la monarchie et nationalisé le pétrole. Dans sa rubrique « Réflexions », Fidel Castro, de Cuba, met en exergue la soif de pétrole de l’impérialisme et met en garde contre le fait que les États-Unis posent actuellement les bases d’une intervention militaire en Libye. 

    Aux États-Unis, certaines forces tentent de lancer au niveau de la rue une campagne de promotion en faveur d’une telle intervention américaine. Nous devrions nous y opposer carrément et rappeler à toutes les personnes bien intentionnées les millions de morts et de personnes déplacées provoquées par l’intervention américaine en Irak et en Afghanistan.

    Les progressistes éprouvent de la sympathie pour ce qu’ils considèrent comme un mouvement populaire en Libye. Nous pouvons aider un tel mouvement en soutenant ses revendications légitimes tout en rejetant toute intervention impérialiste, quelle que soit la forme qu’elle puisse revêtir. C’est au peuple libyen qu’il revient de décider de son avenir.


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  • Les échecs afghan et irakien dissuaderont-ils les États-Unis de toute ingérence militaire en Libye ?

    Dans leurs regards de pleines-vies, 
un œil sur les corps en action, un autre sur les cœurs en sursis, les acteurs des révolutions arabes, plus voyants et déterminés que jamais, ne cessent d’éclairer les chemins qui conduisent aux droits des peuples. Depuis des semaines, l’espoir et les espoirs se conjuguent à tous les temps et nous racontent l’ébauche en direct d’un monde qui ne ressemble déjà plus à celui qu’il était il y a moins de deux mois encore. Dans cette prodigieuse accélération de l’histoire, sans doute aussi importante pour nos avenirs communs que la chute du mur de Berlin, le cas de la Libye continue de nous réjouir autant qu’il nous terrifie. Jusqu’où 
le dictateur Kadhafi peut-il aller dans le sacrifice de son peuple et la négation des vies humaines ?

    Enfoncé dans sa propre folie (auto)destructrice et, hélas, probablement capable du pire pour se maintenir sinon au pouvoir du moins en vie (politique), le colonel de Tripoli, qui utilise tous les moyens militaires encore à sa disposition malgré son isolement de plus en plus évident, ne cédera que sous la force de cette révolution en marche et certainement pas devant les injonctions morales des citoyens du monde révulsés par ses nouveaux crimes. La communauté internationale affronte un dilemme de taille. Les sanctions suffiront-elles ? Et à quels types d’interventions doit-on s’attendre ? Face à ces deux questions fondamentales et urgentes, les tractations en cours à l’ONU et au Pentagone ne manquent pas d’éveiller nos soupçons. Des bateaux de guerre américains ont été déployés en Méditerranée après avoir franchi le canal de Suez. Le ministre américain de la Défense, Robert Gates, leur a même donné l’ordre de se « rapprocher de la Libye ». Les craintes d’une intervention militaire extérieure sont-elles désormais crédibles ?

    Le mode opératoire est archiconnu. Les arguments aussi. « Nous gardons toutes les options ouvertes », vient de déclarer sans surprise la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, qui compte néanmoins sur l’assentiment de la communauté internationale et de ses institutions pour faire « tomber » un dictateur qui, ces dernières années, avait pourtant reçu l’absolution des États-Unis, avec pour principale motivation, bien sûr, la perspective de réaliser (enfin !) de juteuses affaires en Libye… Les échecs afghan et irakien dissuaderont-ils Barack Obama de toute ingérence militaire ? Pour l’heure, leurs tentatives désespérées pour que le « sale boulot » soit pris en charge par leurs alliés témoignent du doute de la Maison-Blanche, d’autant que l’efficacité des mesures que pourrait prendre l’ONU reste à démontrer, que ce soient les menaces d’embargo, voire la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne. En effet, où se situerait la frontière entre une intervention à vocation strictement « humanitaire » et une véritable « intervention militaire » ? Entre les deux, il n’y a qu’un pas et la question, aussi vexante soit-elle, vu les circonstances tragiques, reste donc pertinente.

    À ce titre, il est ainsi important que toutes les forces qui soutiennent ce soulèvement clament leur solidarité, en mettant tout en œuvre pour que des moyens humanitaires soient déployés, mais dénoncent aussi haut et fort les dangers potentiels d’éventuelles interventions militaires que ne souhaitent ni les Libyens en révolte ni la Ligue arabe. Et pour cause. Une mise sous tutelle, quelle qu’elle soit, serait un signe catastrophique et mortifère donné à tous les peuples de la région qui, face à leurs propres destins historiques, ont démontré qu’ils n’avaient besoin de personne pour se libérer des chaînes du passé.

    Jean-Emmanuel Ducoin


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  • La Libye dans le grand jeu du nouveau partage de l’Afrique 

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  • Libres échanges


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  • Libres échanges

    Le PCF condamne avec la plus grande force la répression criminelle perpétrée par le régime du Colonel Kadhafi sur la population libyenne. Loin de vouloir apaiser les choses, le pouvoir de Tripoli attise les tensions.

    Dans une interview télévisée, Seif Al Islam, fils de Kadhafi, prétend consentir à des réformes tout en menaçant d'entraîner le pays dans la « guerre civile » avec le risque de « rivières de sang ». Ces récentes déclarations sont consternantes !

    Nous appelons les autorités françaises à condamner sans détour et à agir de façon urgente pour que cesse ce massacre et que la population libyenne puisse s'exprimer en toute liberté.


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  • Libres échanges

    Plusieurs villes libyennes, dont Benghazi, bastion de l'opposition anti-Kadhafi, sont tombées lundi aux mains des manifestants. Le témoignage d'Ahmad Bentaher, médecin à l'hôpital Jala'a, qui a vu affluer des dizaines de victimes depuis le début du soulèvement.

    Pour lire cette news dans son intégralité, veuillez cliquer ici.

    (21 février 2011 18:09)


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  • Libye: la révolte s'étend malgré une répression féroce

    Libres échanges

    Au moins 173 personnes ont été tuées en Libye depuis le début de la contestation mardi selon Human Rights Watch (HRW), alors que le mouvement de révolte contre le colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis bientôt 42 ans, commençait dimanche à toucher Tripoli. La plupart des victimes ont été tuées à Benghazi, deuxième ville du pays à 1.000 km à l'est de Tripoli, mais selon des témoins joints par l'AFP, des heurts sanglants ont éclaté samedi à Musratha, à 200 km à l'est de la capitale.

    Bastion de l'opposition, Benghazi est devenu le théâtre de "massacres", a affirmé Fathi Terbeel, un des organisateurs des manifestations, sur la chaîne Al-Jazira. "Cela ressemble à une zone de guerre ouverte entre les manifestants et les forces de sécurité". Dans la capitale libyenne, la tension était perceptible dimanche. Des dizaines d'avocats ont participé à un sit-in de protestation contre la répression devant le tribunal, selon des témoins et des sites d'opposition. Ils ont été cernés par des policiers alors que journalistes et passants étaient tenus à l'écart. De nombreux habitants faisaient des courses pour constituer des réserves alimentaires tandis que des commerçants vidaient leurs boutiques, de crainte de manifestations à venir.

    Des membres des comités révolutionnaires en civil patrouillaient les rues de Tripoli, très peu animées, à bord de voitures parfois sans plaques d'immatriculation, selon d'autres témoins. Des affrontements ont eu lieu par ailleurs dimanche à Zaouia, à 60 km à l'ouest de Tripoli, de mêmes sources. Selon le directeur du bureau de HRW à Londres, Tom Porteous, "au moins 173" personnes ont été tuées depuis mardi. Ce décompte est basé sur des sources hospitalières dans l'est de la Libye, dans quatre villes dont Benghazi, a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait d'un chiffre incomplet en raison des difficultés de communications.

    Selon un décompte de l'AFP établi à partir de différentes sources libyennes, le bilan de la contestation contre le régime du colonel Kadhafi s'élevait à au moins 77 morts, pour la plupart à Benghazi. Dans cette ville, des milliers de personnes manifestaient dimanche devant un tribunal, a indiqué à l'AFP Mohammed Mughrabi, un avocat. Les services de sécurité, cités par l'agence officielle Jana, ont indiqué qu'une tentative de prise d'assaut d'une caserne se poursuivait à Benghazi dimanche, faisant des morts et des blessés parmi les assaillants ainsi que parmi les militaires.

    • Le colonel Kadhafi toujours silencieux

    "Il semble que le leader libyen ait ordonné à ses forces de sécurité de mettre fin à tout prix aux manifestations, et que les Libyens soient en train de payer ce prix de leur vie", a dénoncé Amnesty International. Le colonel Kadhafi n'a toujours pas fait de déclaration officielle depuis le début du mouvement. Mais il mène une répression féroce. Les autorités ont ainsi annoncé avoir arrêté des dizaines de ressortissants arabes appartenant à un "réseau" ayant pour mission de déstabiliser le pays, selon Jana. En outre, un haut responsable libyen a déclaré dimanche à l'AFP qu'un "groupe d'extrémistes islamistes" retenait en otage des membres des forces de l'ordre et des citoyens à Al-Baïda, dans l'est du pays. Le groupe menaçait d'exécuter ses otages si les forces de l'ordre ne levaient pas le siège autour de lui.

    Alors que le premier ministre libyen a expliqué ce dimanche soir que "la Libye a le droit de prendre toutes les mesures pour préserver son unité, la stabilité de son peuple, pour assurer la protection de ses richesses et préserver ses relations avec les autres pays", son représentant à la Ligue arabe a démissionné.


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  •  Moyen-Orient: une répression made in France et Angleterre

     Parole de femme

     

    Les deux pays ont annoncé l'arrêt d'envoi de matériels de maintien de l'ordre aux régimes du Bahreïn et de Libye qui répriment dans le sang les manifestations des opposants aux pouvoirs en place.

    La France a annoncé ce vendredi qu'elle avait suspendu la veille les exportations de matériel de sécurité à destination de la Libye et de Bahreïn, où la contestation contre les régimes en place s'est amplifiée ces derniers jours, faisant plusieurs morts parmi les manifestants. Paris suit ainsi de quelques heures la même décision que celle prise par l'Angleterre qui entend réexaminer les licences d'exportation d'armes vers le Bahreïn.

    • Usage excessif de la force pour Paris et Londres

    Le gouvernement français réagit pour ces deux "clients" un peu plus vite qu'il ne l'avait fait pour la Tunisie de Ben Ali. Il avait fallu attendre le 14 janvier, soit trois semaines après le début de la Révolution de jasmin, pour que les livraisons de grenades lacrymogènes en provenance de l'hexagone et en direction des forces de répression du dictateur déchu, soient arrêtées. La suspension des autorisations d'exportation de matériel sécuritaire à destination de Bahreïn et de la Libye intervient un jour après que Paris a déploré "l'usage excessif de la force ayant entraîné plusieurs morts ainsi que de nombreux blessés" à Bahreïn, en Libye et au Yémen.

    Même euphémisme du côté de l'Angleterre. Jeudi matin, son ministre britannique des Affaires étrangères William Hague avait appelé sans rire la police de Bahreïn à "faire preuve de retenue" et "encouragé" le régime de cette petite monarchie du Golfe à mener des réformes. Un peu plus tard, Alistair Burt, le secrétaire d'Etat chargé du Moyen Orient, a annoncé: "Nous n'autoriserons aucune exportation qui, d'après nos évaluations, pourrait provoquer ou prolonger des conflits régionaux ou internes, qui pourrait être utilisée pour faciliter la répression interne ou qui serait d'une quelconque manière contraire aux critères" définis par le Royaume Uni et l'Union européenne.

    On se demande bien de quels critères il s'agit. Les matraques, gaz lacrymogène et autres instruments de police sont bien fabriqués pour maintenir l'ordre défini par le pouvoir en place, en l'occurrence l'ordre de régimes peu démocratiques.

    • Deux morts au Yémen

    Ce vendredi, au Yémen, deux manifestants ont été tués et 27 autres blessés dans une attaque à la grenade contre un rassemblement antigouvernemental dans la ville yéménite de Taez, à 270 km au sud-ouest de Sanaa. La grenade a visé un rassemblement de milliers de personnes qui campaient, pour la septième journée consécutive, sur un carrefour de Taez rebaptisé "Place de la liberté", pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh.

    Le reportage d'Euronews

      

    • Quatre morts à Bahreïn

    A Bahreïn, plusieurs milliers de chiites se sont rassemblés ce vendredi pour enterrer trois des leurs, tués lors d'une répression ordonnée par la famille régnante pour tenir en échec une vague de manifestations inspirée par l'Egypte. Quatre manifestants ont été tués et 231 autres blessés jeudi lors d'une intervention de la police anti-émeute, venue disperser des militants rassemblés place de la Perle, dans le centre de Manama. Il y a eu des dizaines d'arrestations.

     Au moins 16 morts en Libye

    En Libye, trois détenus ont été tués par les forces de sécurité alors qu'ils tentaient de s'évader de la prison d'El-Jedaida, près de Tripoli. Les comités révolutionnaires, pilier du régime libyen, ont menacé les "groupuscules" manifestant contre Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans, d'une riposte "foudroyante", alors que la répression de la contestation a fait au moins 16 morts depuis mardi. Les manifestations, dont celui de jeudi qui répondait à un appel sur internet à une "journée de la colère", ont été violemment réprimés notamment à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays et bastion de l'opposition, et Al-Baïda, toutes deux situés sur la côte, à l'est de Tripoli. Des protestations ont eu lieu également à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. Des manifestants ont incendié un local des comités révolutionnaires et détruit un monument représentant le "livre vert", condensé de la pensée politique du Guide de la révolution et une sorte de Constitution instituant la "Jamahiriya" ou le pouvoir des masses.

     

    A lire aussi: réaction féroce en Iran

    Après une semaine de protestations à Bahreïn, au Yémen et en Libye, les régimes n’ont pas hésité à ouvrir le feu, vendredi, pour mettre un terme aux élans démocratiques.

    ANALYSE Bahreïn, une grenade dégoupillée au cœur du Golfe  article réservé aux abonnés

    Yémen: «Les jeunes urbains ne veulent pas d’une société type Al-Qaeda»

    Interview

    Pour Joseph Dato, responsable du groupe Moyen-Orient à Médecins du Monde et spécialiste du Yémen, la population réclame une meilleure redistribution des richesses. 

    L'ACTU La France suspend l'exportation de matériel de sécurité en Libye et à Bahreïn


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  •  

    Les manifestations ont été réprimées samedi en Algérie. © MAXPPP

    TEMOIGNAGE E1 - Fodil Boumala, opposant au pouvoir algérien, a été retenu par la police samedi.

    Les manifestations de samedi ont été réprimées en Algérie, mais Fodil Boumala, cofondateur de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), ne faiblit pas.

    Alors que son mouvement, qui regroupe les partis d’opposition, avait appelé à manifester samedi, il a été arrêté trois heures par la police. "Ils ont arrêté beaucoup de femmes, de jeunes filles, d’hommes, ils m‘ont kidnappé de la même façon. Ils m’ont mis au commissariat d’Alger centre (…) Ils nous ont retenu pendant plus de deux-trois heures", témoigne le militant au micro d’Europe 1.

    Ecoutez-le :


    "Un changement radical du pouvoir"
    envoyé par Europe1fr. - L'info video en direct.

    La manifestation à Alger était interdite, et le blocage de la rue par la police, ainsi que les nombreuses interpellations, ont fait tourner court cette marche d’opposition au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika. "Bien sûr, la marche était interdite par les pouvoir publics. Ils (ndlr les policiers) nous ont parlé d’une tentative de coup contre le pouvoir", raconte Fodil Boumala, avec qui la conversation a été étrangement coupée par une musique au moment où la répression policière était évoquée.

    Lui et ses compagnons ont dû forcer le dispositif de sécurité pour se retrouver Place de la Concorde, plus connue des Algérois sous le nom de Place du 1er Mai.

    "Un changement radical du pouvoir"

    "L’atmosphère est très tendue, tout le monde est déterminé à aller jusqu’au bout dans le sens d’un changement radical du pouvoir c’est un pouvoir qui n’a aucun respect ni pour la société, ni pour la constitution, ni pour les lois que lui-même a mis en place. C’est un système corrompu", lance l’opposant algérien.

    Interrogé sur une contagion possible des mouvements démocratiques tunisien et égyptien en Algérie, l'universitaire et écrivain la souhaite : "c’est le tour de tous les régimes totalitaires, c’est le tour de tous ceux qui s’accrochent au pouvoir contre les libertés et l’ouverture du système politique de cette région, aussi bien au Maghreb qu’au Moyen-Orient".

    2.000 manifestants à Alger

    Les manifestants étaient au nombre de 2.000 à Alger samedi. Face à eux, 30.000 hommes des forces antiémeutes quadrillaient le centre de la ville de plus de trois millions d'habitants.

    Les manifestants ont brandi une large banderole qui proclamait : "Système dégage", et scandé des slogans qui faisaient échos à ceux criés en Tunisie et en Egypte notamment "Algérie Libre" en arabe, "Le régime dehors !".

    Pour la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), plus de 300 personnes auraient été interpellées à Alger, Oran, dans l'Ouest du pays, et à Annaba, dans l'Est.

     http://www.europe1.fr


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  •  [HEURE PAR HEURE]
    12h55- L'armée égyptienne a décidé d'alléger de quatre heures le couvre-feu en vigueur dans trois grandes villes dont Le Caire, a annoncé samedi la télévision d'Etat. "Le conseil suprême des forces armées: le couvre-feu de minuit à six heures", soit de 22H00 à 04H00 GMT, a indiqué la télévision dans un bandeau.

    11h28-
     Manifestations de joie à Gaza. Quelque 2.000 étudiants palestiniens ont défilé samedi à Gaza pour célébrer la chute du régime du président égyptien Hosni Moubarak, pour la deuxième journée consécutive.
    Les étudiants proches du mouvement islamiste Hamas ont défilé vers le siège du Conseil législatif dans la ville de Gaza. La foule a lancé des slogans saluant la "révolution" menée par le peuple égyptien tout en brandissant des drapeaux égyptiens et palestiniens.

    9h30-
    La presse égyptienne: qui affichait d'ordinaire un soutien sans faille à l'ex-président Hosni Moubarak, a salué la "Révolution des jeunes" qui ont "vaincu" le régime au terme d'une mobilisation sans faille. "Le peuple a fait tomber le régime", "les jeunes d'Egypte ont obligé Moubarak au départ", titrait en une Al-Ahram, poids lourd de la presse gouvernementale. Le quotidien va même jusqu'à saluer le site de socialisation Facebook qui a permis aux jeunes militants de relayer les appels à manifester. "La révolution de Facebook renverse Moubarak et...

     
    8h10 :
    L'armée égyptienne enlève les barricades et barbelés autour de la place Tahrir au Caire, épicentre de grand mouvement populaire qui a fait tomber Hosni Moubarak. Elle est aidée dans ses efforts par des civils qui nettoyaient la place. Ce début de normalisation a provoqué un débat parmi la foule. «Il y a plusieurs camps. Certains disent qu'il faut rester, d'autres disent qu'on a obtenu ce qu'on voulait et qu'il faut rentrer chez soi. D'autres encore disent qu'il faut partir, et que l'on pourra revenir si nécessaire», a expliqué un médecin travaillant dans les Emirats, revenu au Caire pour participer aux manifestations.

     

    6h30 : Des milliers d'Egyptiens euphoriques étaient toujours rassemblés à l'aube sur la place Tahrir. Certains avaient la voix enrouée tellement ils avaient crié de joie après l'annonce du départ du président égyptiens. Un groupe de jeunes dansaient, arborant des drapeaux égyptiens et arrêtant les voitures pour féliciter les conducteurs. «Ô matin de la victoire», s'écriait l'un d'eux avec un grand sourire. Beaucoup ont passé toute la nuit éveillés à célébrer l'événement.

     Patrick Le Hyaric: Pour l’Egypte, ni dictature douce, ni dictat impérialiste

     

    Egypte: Hosni Moubarak a "dégagé"! La journée qui a fait tomber Hosni Moubarak


     

    Après 18 jours d'une lutte acharnée menée par le peuple égyptien contre le régime ,  Hosni Moubarak est parti

    A lire: Omar Souleimane, l'homme de l'ombre de Moubarak

    A lire: Trois semaines de lutte: la chronologie des manifestations


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