• Du Blog de Boris Rannou

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    Et voilà , c’est fini , l’abominable dictateur , qui assassinait son peuple depuis 30 ans est mort. Il avait d’ailleurs créés plusieurs camps de déportation et d’internement , où il torturait et violait allègrement... Comment ? C’est faux ? Ah oui , bien sûr , vous vous êtes laissé berner par la propagande occidentale ...

    En réalité , l’attaque du bastion de Khadafi , la Libye , relève d’une stratégie étrange et à la fois tellement simple : soudainement , un homme à la tête de son Etat depuis 30 ans , décide de réprimer une violente manifestation à son endroit. Indigné par l’attitude revêche du colonel , la France envoie immédiatement ses chars et ses hélicoptères défendre la veuve et l’orphelin...

    Ne soyons pas naif de ce manège ! Maintenant que le dictateur est mort , les puissances occidentales vont pouvoir dépecer la Libye , qui au passage , va rétablir un régime Monarchiste , puisque ce drapeau des rebelles si fièrement arborés n’était autre que celui que le dirigeant Libyen avait renversé , quelque décennies plus tôt...

    UN MONDE A L’OCCIDENTAL

    C’est en effet ce qui se profil , les régions de l’Est , la Cyrénaique vont être misent sous tutelle française et étrangère ,afin que ce précieux pétrole pour lesquels nos merveilleuses démocraties ont fait la guerre , puisse être partager. Comment ? Et bien le gel des avoirs de l’Etat Libyen pendant la guerre , en lieu et place des avoirs du colonel (dispersés un peu partout) , vont servir de levier pour négocier avec les rebelles. On vous remets les pleins pouvoirs , mais nous nous arrogeons une part de profit dans les sociétés pétrolières autrement plus conséquent que celui d’autrefois. En d’autre termes , la part de bénéfices que les compagnies pétrolières étrangères retireront de l’exploitation du pétrole en Libye , lui rapporteront beaucoup plus qu’auparavant.

    ET LA POPULATION LOCALE ?

    Ces hommes et ces femmes qui ont fait la guerre pour leur pays , qui ont vus la Libye changer comme jamais en moins d’un an , qui appartiennent pour la plupart au mouvement royalistes , décidés à reprendre le pouvoir sous couvert des aides étrangères , cela seront les grands gagnants de l’Histoire . Mais les autres , les tout-venant , le commun des mortels ? Car en vérité , comment vont se passer les choses maintenant ? Est-ce que le changement de régime va soudainement profiter aux Libyens libérés du joug de l’oppresseur ? C’est à dire que ce fameux apports en pétrole se répercutera au quotidien sur leur train de vie ? Chacun à le droit de bénéficier de cet énergie là , et si la société de pétrole Libyenne n’est pas nationalisée à 100% quelle sera sa légitimité ?

    Non , ce qui se passera , c’est ce qui se passe en Afghanistan depuis 20 ans : guerre et oppression étrangère pour aider les cartels locaux à contrôler le marché de la drogue , et ici , le marché de l’or noir. Après tout , savez vous ce qu’il est advenue de l’Irak ? Les compagnies pétrolières américaines se sont régalées , nationalisant presque à leur nom les apports du précieux liquide.

    EPILOGUE...

    Le monde est ainsi fait qu’il ne faille rien en attendre si on ne se donne pas les moyens de le changer. En fait , tant que nous , Européens et Occidentaux déciderons de laisser en place l’apathie de nos démocratie , sous leurs formes actuelles , parce qu’elles nous profitent tant ; le retour de bâton sera féroce. Il ne sert à rien de crier au loup quand le bois est vide , mais dès qu’il se peuple de ces bêtes aux longs crocs , inutile de retourner dans notre bergerie pour ne point les voir : il faut les affronter et les chasser. Les puissances capitalistes de ce monde ne s’arrêteront jamais , il faudra justement leur supprimer ces zones d’influence où elles prolifèrent , pour mener notre navire à bonne destination. Khadafi , Sadam Hussein , Kim-Jong Il , Amadinejhad ... autant d’hommes ayant sans doute versés dans le côté obscure des forces anti-humanistes à un moment de leur existence , mais n’oublions pas qu’ils sont aussi de commodes marionnettes pour nous faire oublier ce théâtre d’ombres où nous déambulons , mise en scène tragique d’une farce démocratique qu’il faut changer.

    Révolutionnairement Vôtre

    Boris Rannou.


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  • Il faut prendre avec une grande prudence les « informations » émanant de l’OTAN et des pseudo-« journalistes » qui ont couvert l’invasion de la Libye en présentant odieusement sa recolonisation par Sarkozy, Obama et Cameron, comme une « ingérence humanitaire ». Attendons de voir si M. Kadhafi a bel et bien été tué par l’OTAN et par ses collabos de la « rébellion », massacreurs du peuple de Tripoli et exterminateur des troupes libyennes dites « de type africain ». Si la nouvelle est confirmée par des gens dignes de foi, tous les hommes de bonne volonté se doivent :

     

     

    Cela ne signifie pas que Kadhafi soit au-dessus de toute critique : comme l’a dit récemment le PC de Grèce, il a toujours combattu les communistes chez lui et il s’était, pour son plus grand malheur, rapproché des rapaces occidentaux, parmi lesquels Sarkozy, au début des années 2000. Mais aujourd’hui, comment mettre au premier plan ces critiques alors que Sarkozy, aidé par le PS, est à l’origine de la reconquête coloniale de la Libye pour la plus grande honte de la France ? Rappelons-le à nos concitoyens, « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre » (Marx).


     

    Aujourd’hui la Libye est « libre » : cela signifie concrètement que Total va sans doute mettre la main sur les énormes richesses pétrolières de la Libye, que les partisans de Kadhafi, qui restent très nombreux  à Tripoli, Syrte, etc. seront persécutés, que les intégristes religieux qui foisonnent dans le CNT vont avoir la haute main sur le pouvoir, que l’unité péniblement acquise de la Libye va vivre des temps difficiles, la pire des hypothèses étant un scénario à la somalienne ou à l’afghane à quelques encablures de nos côtes méditerranéennes.


     

    Dernière remarque qui n’est pas à l’honneur des forces anti-impérialiste et communistes de France : alors que le PCF est né de la riposte aux guerres impérialistes, jamais si peu aura été fait pour mobiliser contre cette sale guerre, qui aura coûté des fortunes au contribuable alors que le pouvoir et le PS nous bassinent toute la journée avec l’ « austérité ».


     

    Plus que jamais, l’heure est à dépasser l’esprit de boutique et de chapelle et à privilégier, non pas en paroles mais dans les actes, la solidarité anti-impérialiste : toute autre attitude serait irresponsable à l’heure où le capitalisme et l’impérialisme affament les peuples et tuent de la Grèce à la Libye.

     

    Commentaire : Au delà de toutes les contorsions possibles en cherche d’alibi le sus nommé J.L Mélenchon qui a voté cette intervention au parlement européen est de fait, co-responsable de cet acte de forfaiture.

    http://www.pcfbassin.fr/


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  • kadafi

     

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    kadhafi-obama

     

    Kadhafi assassiné,

    Syrte massacrée,

    la Libye capturée.

     

    Il ne sont pas nés ceux qui me feront taire, qui m'empêcheront de hurler au crime et l'assassinat.

     

    Les déclarations délirantes, hier, de certains responsables du CNT proclamant que Kadhafi était dans le sud et se préparait à reprendre le pouvoir avec l'aide des Touaregs, laissaient pressentir la nécessité qu'il y avait à assassiner le guide de la Révolution Libyenne.

     

    Pour ce faire on a bombardé, détruit sans vergogne la ville de Syrte, pour ce faire on n'a reculé devant rien...

     

    Conquérir la liberté par la force des armes soit, mais appeler une force étrangère à bombarder son propre pays, cela s'appelle de la haute trahison.

     

    Kadhafi n'était pas un saint, mais l'OTAN est un monstre sanguinaire qui tue et qui dévore.

     

    Il fallait en finir avec la Libye pour pouvoir s'attaquer à la Syrie.

     

    Le même scénario se met en place, un CNS bidon et à la solde de l'impérialisme et qui refuse tout dialogue avec le gouvernement Assad... Un CNS dont le seul but est de livrer la Syrie entre les mains de l'occident...

     

    Beaucoup ne crieront pas de joie, beaucoup pleureront la mort du Guide, et ceux qui rient aujourd'hui ne riront plus demain...

     

    La Libye capturée,

    ses richesses confisquées, vendues au plus offrant,

    L a riche Libye réduite en cendres...

     

    Jour de deuil aujourd'hui pour le peuple Libyen,

     

    jour de honte pour le peuple français qui n'a pas su, pas voulu se lever pour défendre le peuple Libyen...

     

    jour d'imbécilité pour le peuple de France qui s'est laissé berner et qui laisse sa propre liberté disparaitre et partir en fumée...

     

    Jour de malheur pour l'Afrique toute entière …

     

    Honte pour la gauche française qui a trahi ses idéaux, vendu son âme au diable impérialiste et fait mine de démocratie .

     

    Il n'y a pas de victoire aujourd'hui, la "nouvelle Libye" est jonchée de cadavres et noyée dans le sang.

    Seuls les traitres se réjouiront de leurs forfaits et leurs soutiens auront à répondre de crimes contre l'humanité, pas aujourd'hui ni demain peut-être, mais un jour sûrement. leurs enfants petits enfants les maudiront et rougiront de leurs crimes.

     

    L'histoire ne s'efface pas aussi facilement que l'on voudrait ...

     

    Maryvonne Leray

    Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-kadhafi-assassine-86919139.html


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  • Alors que de nombreuses villes libyennes sont encore sous contrôle gouvernemental, la probable chute de la ville assiégée depuis plus d’un mois de Syrte, victime de la barbarie de l’OTAN et de ses mercenaires du CNT, a complètement détruit la cité balnéaire. C’est une ville en ruine semblable à Hiroshima ou Dresde.

    La vraie question qu’il faut se poser aujourd’hui est de savoir comment une révolution peut s’en prendre à une catégorie de personnes. En effet, en dynamitant toutes les maisons de la ville de Syrte, les « qui » on protégeait ? C’est dans ce désastre abyssal que de nombreux pays, ne veulent plus continuer ce génocide, constatant la violence, le racisme et la folie meurtrière du CNT.

    Dans la foulée, l’OTAN annonce qu’il envisage de mettre fin à sa campagne de bombardement en Libye. Mais trois voix dissonantes, celle de la France de Nicolas Sarkozy qui a tout misé sur cette guerre, le CNT qui craint un retour de Mouammar Kadhafi de plus en plus populaire compte tenu du contexte, et du britannique David Cameron le belliqueux.
      On peut enfin comprendre que cette pseudo révolution n’aboutira jamais. Pour preuve, le drapeau vert flotte toujours à Ghat, à Ghadamès, à Tiji, à Badr, à Al Harush, à Al Kufrah, à Tobrouk, à Albayda, à Darnah, à Al Marrl, à Al Biar, à Syrte et d’autres petites villes. Ces dernières représentent plus de la moitié des Libyens. Cherchez l’erreur !
      La recolonisation de la Libye a du plomb dans l’aile. Ce n’est pas faute d’avoir essayé diront les prédateurs assoiffés de sang des innocents, du pétrole et du gaz libyen. Alors, dans un contexte effectif de guerre civile, que va devenir le CNT si ses mentors se retirent ? La vérité finira par triompher !

    http://allainjules.com/2011/10/19/l...


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  •  

    Kadhafi et Assad

    Nicolas Sarkozy vient d’être humilié aux Nations-unies (voir caricature québécoise en dessous). Le texte rédigé par la France en coopération avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal qui menaçait le régime syrien de « mesures ciblées » s’il ne mettait pas fin à la « répression » dans les trente jours a été rejeté.  »Le monde est injuste » disent aujourd’hui les pays va-t-en-guerre du Conseil de sécurité à savoir, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. « Cette fois-ci, on ne nous prendra plus » semblent dire les délégations russes et chinoises au Conseil de sécurité, qui ont fait parler leur « droit de véto ». Après avoir accepté la barbarie en Libye, cette crise de conscience-là, fera date. 

    Dans ce dossier syrien, les « grands » n’ont jamais demandé aux insurgés syriens, qui viennent de mettre en place leur CNT par mimétisme, personne n’a jamais demandé aux opposants de mettre un peu d’eau dans leur vin. La grande hypocrisie vient du Canada. En effet, il a décidé de renforcer ses sanctions contre le régime syrien en visant le secteur pétrolier, mais toute fois, sans freiner les activités du géant énergétique canadien Suncor dans ce pays. Cherchez l’erreur.

    Alors que dans le même temps, le régime du prix Nobel frauduleux  de la paix, Barack Hussein Obama, a interdit la vente d’équipements de télécommunications à la Syrie, tout en autorisant certaines télécommunications entre les Etats-Unis et ce pays. De quel droit, donc ?  Prendre ainsi parti n’est clairement qu’une ingérence dans les affaires internes des pays souverains étrangers. La Syrie s’est-elle impliquée dans la répression des indignés américains à Wall Street ?

    Alors que le même préalable qu’en Libye est exigé en Syrie, à savoir toute discussion ne pouvant avoir lieu qu’avec le départ de Bachar Al-Assad du pouvoir, n’est pas acceptable. Au nom de quel principe démocratique, de quelle loi internationale, un gouvernement quelconque, peut-il exiger le départ d’un président quel qu’il soit ? Ce qu’ils ont réussi à faire en Libye, c’est à dire installer le chaos, ne se produira pas en Syrie. Et c’est tant mieux. On peut être contre une répression mais, il faut aussi demander aux insurgés d’avoir l’amour de son pays et non la haine de son dirigeant et exiger son départ.

    Quand on sait que les résolutions onusiennes 1970 et 1973 ont été triturées à souhait, quel crédit peut-on encore accorder à des prédateurs prêts à tout pour faire marcher leurs économies moribondes ? Au détriment des Libyens, ces gens mènent une guerre contre les populations civiles qu’ils étaient sensées défendre, simplement parce que celles-ci sont favorables au régime de Kadhafi. Ceux qui refuse de croire ou de voir, peuvent toujours s’acheter des lunettes et un cerveau.

    Syrte, aujourd’hui, représente ce qu’il y a de pire. C’est un génocide. Les terroristes de l’OTAN/CNT sont entrain de commettre dans un silence assourdissant, des crimes de guerre.  Cette mascarade n’a que trop durée…

     http://allainjules.com


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  • Bâtisseurs de ruines

    Rapports de production, accumulation financière, réflexions

     

    Par  auteurs à lire

    Cet article repris du Monde Diplomatique -Pierre Rimbert- par nos camarades de Rouge Midi donne de façon concise un éclairage sur la financiarisation actuelle du capitalisme et rappelle une analyse de précédents historiques dans l’évolution de ce système productif.

     

    C’est peut être un élément utile du débat. Hier soir aucun des candidats socialiste aux présidentielles n’a proposé les nécessaires ruptures avec le système. Même Montebourg, « dépassé » par le journaliste qui l’interrogeait et utilisait cette notion, a vite fait machine arrière. Leurs silences sont une indication. Interrogé le premier, il a mis a nu dès sa première phrase les enjeux. C’était à la fois pathétique et d’un triste comique.

     

    L’avenir est ailleurs ! Pour travailler à cette rupture avec le capitalisme, travaillons les questions économiques ; aucun d’entre nous ne peut en rester à des mesures tendant à modifier le fonctionnement de la BCE, de l’Euro ou même du crédit...


     N’attendons pas l’effondrement du système, qui n’aura pas lieu, combattons-le et préparons la suite.

     

    Paul Barbazange, Béziers

     


     

    Economie

    Bâtisseurs de ruines

     

    BCE 01Avec trois décennies de recul, l’assujettissement des économies au pouvoir des banquiers paraît limpide. Il procède d’une triple automutilation des États.

     

    La première intervient à partir des années 1970 lorsque les puissances publiques s’interdisent d’emprunter directement à leur banque centrale ; il leur faudra donc se tourner, à grands frais, vers les marchés.

     

    La deuxième découle de l’amputation des recettes fiscales.

     

    La troisième dérive de la déréglementation du commerce de l’argent. Dès lors, les institutions de crédit prennent la barre. Au début des années 1990, les profits des banques américaines dépassent ceux de l’industrie manufacturière.

     

    Ce mouvement n’est pas inédit. Analysant la financiarisation de l’économie britannique à la fin du XIXe siècle, l’économiste John Hobson notait que l’univers de la banque et de la Bourse « forme le ganglion central du capitalisme international  [1] ». La City prenait le pas sur l’industrie. Mais cette évolution annonçait l’automne de la domination anglaise : le centre du capitalisme se déplaçait vers l’Amérique. Pour le sociologue Giovanni Arrighi, chacun des cycles d’accumulation qui se succèdent depuis la fin du Moyen Age se compose ainsi de deux phases d’expansion, l’une matérielle et l’autre financière. Cette dernière prélude au déclin et au basculement d’un centre vers un autre : de Gênes (XVe-XVIe siècles) aux Pays-Bas (XVIIe-XVIIIe), à la Grande-Bretagne (XIXe), aux États-Unis (XXe). Et, cette fois, de Wall Street à Shanghaï ?

     

    En attendant, les gouvernements occidentaux héritent d’une même équation : moins de recettes, plus de besoins, une dépendance accrue vis-à-vis des créanciers. La plupart acceptent comme une fatalité que le système fonctionne à l’envers.

     

    En théorie, les banques conçues comme des pompes à crédit financent l’économie ; en pratique, l’économie finance des conglomérats bancaires actifs dans tous les métiers du capital : dépôt, investissement, ingénierie financière, assurance (voir les infographies). L’emprise qu’ils exercent sur notre quotidien — vivre sans compte en banque, chose courante il y a seulement quarante ans, n’est plus guère envisageable — se transpose à chaque échelon de l’activité économique. Ce renversement ne fut pas immédiatement perceptible. Longtemps on mit sur le compte des « excès » de l’innovation le surgissement de crises apparemment sans lien : faillite des caisses d’épargne américaines à la fin des années 1980, naufrage de la banque Barings en 1995, effondrement frauduleux en 2001 de l’électricien Enron devenu courtier en produits dérivés. Par son ampleur et sa violence, la crise des subprime a fait apparaître depuis 2007 le fil rouge qui relie ces jalons. Elle révèle à l’échelle planétaire l’état du système financier : « Un pur et colossal système de jeu et de tripotages  [2] », d’après le mot de Marx.

     

    Aux États-Unis, en Espagne, en Irlande, les banques avaient spéculé sur la hausse infinie de l’immobilier. Elles ont perdu. Lestées par leurs dettes irrécouvrables, mais jugées trop centrales pour couler sans entraîner avec elles l’ensemble de l’économie, elles ont transféré leurs pertes aux États. Lesquels, plombés à leur tour, présentent la note aux populations sous la forme de plans d’austérité. C’est que la spéculation n’est pas qu’un jeu d’esprit. A la base des montages les plus entortillés se trouve toujours un actif réel (un « sous-jacent », disent les courtiers) : une valeur, c’est-à-dire du travail humain. Quand la pyramide s’écroule, quelqu’un doit payer. Faire travailler les peuples pour rembourser les banques, tel est le sens de la rigueur décrétée par les gouvernements.

     

    En août dernier, la Banque centrale européenne (BCE) détaille les conditions de son aide à l’Italie. « En premier lieu, raconte Le Figaro, elle demande à M. Silvio Berlusconi de procéder par décret, d’application immédiate, et non par projet de loi, que le Parlement met toujours du temps à approuver ». Court-circuiter les Parlements ne suffit pas. « S’agissant du code du travail en vigueur depuis 1970, la BCE demande de rendre plus flexibles les procédures de licenciement et de privilégier les accords au sein des entreprises aux conventions sectorielles négociées à l’échelon national. C’est un point capital : M. Sergio Marchionne, le patron de Fiat, ne cesse de dénoncer la rigidité de l’embauche et des licenciements  [3] ».

     

    Que des banquiers centraux somment M. Berlusconi, troisième fortune d’Italie, d’accéder aux requêtes du patronat ne comporte au fond rien de très surprenant.

     

    Les classes dirigeantes de Dublin, Athènes, Madrid, Lisbonne ont elles aussi accepté sans trop rechigner leur mise sous tutelle. Leurs intérêts n’en pâtiront pas... Aussi, l’erreur serait de considérer la puissance dévastatrice des banques hors de la configuration sociale qui l’engendre.

     

    Comme l’alchimie, le commerce débridé de l’argent repose sur le mythe de la création de richesse ex nihilo. Il ne s’amende pas, il ne se régule pas. Il s’effondre.

     

    Par Pierre Rimbert, source Le Monde diplomatique de septembre 2011

    [1] John Hobson, Imperialism. A Study (1902), cité par Giovanni Arrighi, The Long Twentieth Century. Money, Power and the Origins of Our Times (1994), Verso, Londres, 2010.

    [2] Karl Marx, Le Capital, livre III, dans Œuvres II. Economie II, Gallimard, Paris, 1968.

    [3] « La BCE met de facto l’Italie sous tutelle », Le Figaro, Paris, 9 août 2011.


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  • Assez parlé de la chute de Big K[adafi]. Maintenant viennent les choses vraiment sérieuses : l’Afghanistan 2.0, l’Irak 2.0, ou un mélange des deux.
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    Les « rebelles de l’OTAN » ont toujours assuré qu’ils ne voulaient pas d’occupation étrangère. Mais l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord - qui a rendu la victoire possible - n’a pas les moyens de contrôler la Libye sans y mettre ses bottes. Alors plusieurs scénarios sont actuellement en cours de marchandage au siège de l’OTAN, à Mons en Belgique - sur des coussins de velours fournis par les Nations Unies.

    Selon ce qui en a déjà filtré, il pourrait tôt ou tard y avoir des troupes des monarchies du Golfe Persique et d’alliés bien disposés comme la Jordanie et la Turquie, cette dernière étant membre de l’OTAN et également très désireuse d’avoir un grand sac rempli de contrats commerciaux. Pratiquement aucun pays d’Afrique ne sera de la partie - la Libye étant désormais « délocalisée » en Arabie saoudite.

    Le Conseil national de transition (CNT) marchera dans la combine - ou y sera forcé - si, ou quand, la Libye sombrera dans la spirale du chaos. Pourtant, ce sera extrêmement difficile de vendre cette idée [de troupes au sol] car les factions disparates et désorganisées des « rebelles de l’OTAN » sont en train de consolider dans la précipitation leurs fiefs et s’apprêtent à se retourner les unes contre les autres.

    Il n’y a aucune preuve ni aucun indice à ce jour que le CNT soit capable - en dehors de faire des génuflexions devant l’autel des nations membres de l’OTAN - de gérer un paysage politique aussi complexe à l’intérieur de la Libye.

    Pas de roses mais des pistolets

    Pratiquement tout le monde en Libye est maintenant armé jusqu’aux dents. L’économie est paralysée. Des chats enragés se disputent le contrôle des milliards de dollars libyens à présent « dégelés ».

    La tribu Obeidi est furieuse contre le CNT du fait qu’il n’y a eu aucune enquête sur le meurtre d’Abdul Fattah Younis, le commandant de l’armée rebelle assassiné le 29 Juillet. Les membres de la tribu ont déjà menacé de rendre justice eux-mêmes.

    le principal suspect dans ce meurtre est la brigade Abu Ubaidah bin Jarrah - une milice fondamentaliste islamique radicale qui a rejeté l’intervention de l’OTAN et a refusé de combattre sous le contrôle du CNT, qualifiant à la fois le CNT et l’OTAN d’« infidèles. »

    Puis il y a la question explosive : à quel moment les groupes combattants islamiques de Libye (GICL)- la nébuleuse Al-Qaïda - organiseront-ils leur propre putsch pour prendre le contrôle du CNT ?

    Dans tout Tripoli se retrouvent les images de l’enfer des milices en Irak. L’ancien agent de la CIA et ancien détenu de la « guerre contre le terrorisme », le général Abdelhakim Belhaj - qui vient du cercle de Derna, le point zéro de l’intégrisme islamique en Libye - est le dirigeant du tout nouveau Conseil militaire de Tripoli.

    Des accusations ont déjà été lancées par d’autres milices selon lesquelles celui-ci n’a pas lutté pour la « libération » de Tripoli et qu’il devait quitter son poste - que le CNT dise oui ou non. Cela signifie essentiellement que la nébuleuse GICL-al-Qaïda, tôt ou tard, peut se transformer en un bras d’une guérilla se battant contre le CNT, ou contre d’autres milices, ou contre les deux.

    A Tripoli, les rebelles venus de Zintan, dans les montagnes de l’Ouest, contrôlent l’aéroport. La banque centrale, le port de Tripoli et le bureau du Premier ministre sont contrôlés par les rebelles de Misrata. Les berbères de la ville de Yafran dans les montagnes contrôlent la place centrale de Tripoli, maintenant couverte de slogans peints à la bombe sur les « révolutionnaires de Yafran. » Tous ces territoires sont clairement vus comme autant d’avertissements.

    Alors que le CNT, comme entité politique, se comporte déjà comme un canard boiteux et que tout simplement les milices ne disparaîtront pas, il n’est pas difficile d’imaginer la Libye devenant un nouveau Liban. La guerre au Liban a commencé au moment où Beyrouth a été découpé en quartiers sunnites, chiites, chrétiens maronites, nassériens et druzes.

    La libanisation de la Libye illustre en première ligne la mortelle tentation islamiste - qui se répand comme un virus dans tout le printemps arabe.

    Au moins 600 salafistes, qui avaient combattu dans la résistance irakienne sunnite contre les Etats-Unis, ont été libérés de la prison d’Abou Salim à Tripoli par les rebelles. Il est facile de les imaginer empilant les kalachnikovs et des missiles portables russes SAM-7 anti-aériens, afin de renforcer leurs propres milices islamistes - appliquant leur propre programme et leurs propres objectifs de guerre.

    Bienvenue dans notre « démocratie » raciste

    L’Union africaine (UA) ne reconnaît pas le CNT. En fait, elle accuse les rebelles de l’OTAN de tueries d’Africains noirs, tous présentés comme des « mercenaires. »

    Selon Jean Ping [président de la commission de l’Union Affricaine] : « ... le CNT semble confondre peuple noir et mercenaires ... [Ils semblent penser que] tous les Noirs sont des mercenaires. Si vous faites cela, cela signifie qu’un tiers de la population de la Libye qui est noire est également composée de mercenaires. »

    Le petit port de Sayad, 25 kilomètres à l’ouest de Tripoli, est devenu un camp de réfugiés pour les Africains noirs terrorisés dans la « libre Libye. » Médecins Sans Frontières a découvert le camp le 27 août. Les réfugiés disent qu’ils ont commencé depuis février à être expulsés par les propriétaires des entreprises où ils travaillaient, accusés d’être des mercenaires - et ils ont été constamment harcelés depuis.

    Selon le mythe véhiculé par les rebelles, le régime de Mouammar Kadhafi était essentiellement protégé par des murtazaka (mercenaires). La réalité est que Kadhafi n’a employé qu’un seul contingent de combattants noirs africains - en provenance du Tchad, du Soudan et avec des Touaregs du Niger et du Mali. La majorité des noirs Africains subsahariens en Libye sont des travailleurs migrants occupant des emplois reconnus.

    Pour comprendre, il faut contempler le désert. L’immense désert du sud de la Libye n’a pas été conquis par l’OTAN. Le CNT n’a accès à pratiquement aucune des ressources en eau de la Libye et une large partie des champs pétroliers lui échappe.

    Kadhafi a la possibilité « d’agir dans le désert », de négocier avec un certain nombre de tribus, d’acheter ou de consolider leur allégeance et d’organiser une puissante guérilla.

    L’Algérie est engagée dans une guerre sale contre Al-Qaïda au Maghreb. Les 1000 kilomètres de la vaste et poreuse frontière entre l’Algérie et la Libye restent ouverts. Kadhafi peut facilement construire sa guérilla dans le sud du désert libyen tout en bénéficiant d’un refuge sûr en Algérie - ou encore au Niger. Le CNT est déjà terrifié à cette idée.

    L’opération « humanitaire » de l’OTAN a lâché au moins 30000 bombes sur la Libye au cours de ces derniers mois. On peut dire avec certitude que plusieurs milliers de Libyens ont été tués dans ces bombardements. Et ces bombardements ne sont pas prêts de s’arrêter. Bientôt l’OTAN visera peut-être certains de ceux - civils ou non - qu’elle était en théorie chargée de « protéger » jusqu’à il y a quelques jours.

    Une défaite de Big K ​​peut se révéler être encore plus dangereuse que son maintient au pouvoir. La vraie guerre commence maintenant. Ce sera infiniment plus dramatique - et tragique. Parce qu’il y aura en Afrique du Nord une guerre de tous contre tous.

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    * Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007) et Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge. Son dernier livre vient de sortir ; il a pour titre : Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009).

    On peut le joindre à pepeasia_AT_yahoo.com.

    7 septembre 2011 - Asia Times - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.atimes.com/atimes/Middle...
    Traduction : Al-Mukhtar


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  • Si j’étais Tripolitaine...

     

    Lybie 222

     

    Vendredi 16 septembre 2011 par Danièle Jeammet

     

    Nicolas Sarkozy est allé chercher, dans la Libye mise à genoux par la guerre, le bain de foule qu’il ne peut plus se permettre dans son propre pays. Accompagné d’un autre va-t’en guerre, le premier ministre britannique et d’anciens affidés de Kadhafi métamorphosés par le vent de la « révolution », il a paradé (plutôt à l’intérieur pour raisons de sécurité) dans Benghazi et Tripoli « libérées » et promis que l’OTAN poursuivrait sa « mission » aussi longtemps qu’il le faudrait.

     

    Pour tout dire, ce n’était pas un scoop, on s’en doutait...

     

    Si j’étais Tripolitaine aujourd’hui, j’aurais sans doute les plus grandes difficultés à nourrir ma famille, je ne disposerais ni d’eau ni d’électricité, je ne pourrais donc pas voir, grâce aux télévisions satellitaires, tous les reportages à la gloire de la « libération de mon pays ». De mon pays, je ne verrais que les ruines laissées par les bombes, les morts et les blessés…

     

    Si j’étais tripolitaine, je serais née (comme je le suis) en 1942, c’est-à-dire à la fin de la colonisation italienne, un an avant le départ des troupes mussoliniennes et l’arrivée de celles du Général Montgomery et des Forces Françaises Libres.

     

    Lybie 223

     

    A 9 ans (1951), j’aurais peut-être appris (mais pas à l’école car 94% des Libyens étaient analphabètes) que mon pays était le premier du Maghreb à devenir « indépendant », sous la houlette du roi Idriss 1er, chef de la confrérie religieuse des Sanoussi, reconnu par le Royaume-Uni dès 1946 comme « émir de Benghazi ». Deux ans plus tard, le même Royaume-Uni aurait installé pour 20 ans des bases militaires dans mon pays. Deux ans encore et la « Libyan American Oil » aurait entrepris son premier forage pétrolier. En dix ans, la Libye deviendrait le premier pays exportateur de pétrole d’Afrique.

     

    Les officiers « libres »

     

    A 27 ans (1969), j’aurais vu un groupe d’ « officiers libres » déposer notre roi par un coup d’état pacifique et nationaliser le pétrole. A leur tête, un certain Mouammar Kadhafi, un capitaine du même âge que moi, inspiré par l’Egyptien Nasser. L’année suivante, les bases militaires britanniques et américaines sont fermées, les sociétés italiennes nationalisées. Avec les revenus du pétrole, la Libye s’engage dans l’industrialisation.

     

    Lybie 224

     

    A 35 ans (1977), j’aurais sans doute commencé à me poser des questions : le jeune capitaine (devenu colonel) change le nom du pays de République arabe libyenne en « Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste ». La Jamahiriya (Etat des masses) affiche un objectif ambitieux : distribuer équitablement les revenus et d’interdire l’accumulation de richesses privées. Mais dans l’Etat des masses, les « masses » n’ont pas vraiment leur mot à dire : pas d’élections mais des « congrès populaires », qui rassemblent les délégués des « comités révolutionnaires ». En 1980, Kadhafi se proclame « guide de la révolution ». A partir de là, il coopte personnellement les membres des comités révolutionnaires. Autant dire que le « guide » a tout loisir d’en faire à sa guise et, comme chacun sait, il ne s’en est pas privé…

     

    Pétrodollars et répression

     

    Si j’étais Tripolitaine, j’aurais sûrement vu d’un œil bienveillant les jeunes libyens qui louchaient avec envie sur la révolution des voisins tunisiens et égyptiens. Quand ils ont commencé à s’agiter, dans les rues et sur le net, je les aurais volontiers encouragés. Certes, les fortunes n’étaient ni « populaires » ni « socialistes » dans la « Jamahiriya arabe libyenne » mais la Libye ne connaissait pas la misère qui régnait en Egypte ou même en Tunisie [1]. Pour autant, la répartition équitable des revenus était resté un rêve et le « guide » assurait sa tranquillité à coup de carotte et de bâton, pétrodollars et répression.

     

    Malheureusement pour les jeunes libyens, ils n’étaient pas seuls à loucher sur les révolutions voisines. Les grandes puissances occidentales aussi. Elles envisageaient avec horreur la perspective d’un Maghreb et d’un Machrek libérés des régimes corrompus, vendus aux multinationales et aux visées impérialistes sur la région.

     

    Alors, après avoir été prises de cours par les soulèvements tunisien puis égyptien, elles ont décidé de la faire elles-mêmes, cette révolution. Où ? Pas au Maroc : le roi est un ami ; Pas en Jordanie : idem. Pas en Algérie : même si le régime est sensible aux sirènes du capital, l’armée est puissante et le peuple a prouvé ses capacités de résistance… Pas en Syrie, du moins pas tout de suite : le régime est fort et Israël ne se plaint pas du statu quo qu’il entretient. Enfin pas dans le Golfe (Bahreïn, Yémen) : c’est l’Arabie Saoudite qui s’en occupe.

     

    Lybie 225

     

    La révolution « à l’occidentale »


     

    Restait le maillon faible : la Libye. Six à sept millions d’habitants pour un territoire de près de deux millions de kilomètres carrés. Un pays sans structures sociales véritables, où les clans s’autogèrent moyennant quelques finances pourvues par l’argent du pétrole. Un pays pas très gros exportateur de pétrole (aujourd’hui déjà exploité par les compagnies occidentales) mais particulièrement prometteur en réserves (les premières d’Afrique). Un pays dirigé par un homme dont la réputation de despote n’est plus à faire, même pas à gauche : n’est-ce pas l’homme qui a livré au Général Nimeyri les dirigeants communistes soudanais réfugiés chez lui ?

     

    Même si, depuis les années 2000, à coup d’exemption de taxes et de droits de douane, à coup de libre circulation des capitaux, de gestion intégrale et de transfert des bénéfices, il a grand ouvert les portes de son pays aux amis capitalistes, c’est Kadhafi qui paiera. Même si, avec l’Italie d’abord puis avec l’Union Européenne, il a passé des accords (largement subventionnés) qui font de lui le gendarme anti-immigration de l’Europe, c’est lui qui paiera : la révolution « à l’occidentale » se fera en Libye.

     

    Opportunistes de tout poil...

     

    Les petits jeunes qui rêvaient de liberté sur internet seront le prétexte médiatique. Les ressentiments des habitants de Benghazi feront l’appoint : ils n’ont pas a oublié la tuerie de la prison d’Abou Salim où 1200 islamistes de la ville ont été tués par les forces de Kadhafi en 1996. Ni l’arrestation, toujours à Benghazi, en 1998, de 152 Frères Musulmans dont deux ont été condamnés à mort et 73 à perpétuité.

     

    Lybie 226

     

    A ces manifestations, somme toute compréhensibles, viennent s’ajouter toutes les forces opportunistes du pays, affriolées par la perspective du pouvoir, de l’argent, de tout ce que le soutien des puissances capitalistes peut laisser espérer : un ex-ministre de la justice rendu célèbre à contre-emploi par l’affaire des infirmières bulgares, un combattant islamiste sorti de prison et de retour d’Afghanistan, un ex-ministre de l’Intérieur qui a fait coffrer le précédent mais qui a été assassiné depuis, quelques diplomates en mal de poste… Il ne manquait plus que la force de frappe de l’OTAN.

     

    Si j’étais Tripolitaine, mère (grand-mère peut-être) de ces jeunes gens qui auraient voulu imiter leurs voisins tunisiens, je me demanderais avec angoisse de quoi sera fait leur avenir et je me dirais avec amertume que Sarkozy, Cameron et l’OTAN m’ont volé mon printemps libyen.

     

    La première victime de la guerre c’est l’information

     

    Mais je ne suis pas Tripolitaine, je suis Marseillaise et je me demande avec colère : où est passé la « gauche » française ? Dès le mois de mars 2011 (moins d’un mois après le déclenchement présumé de la rébellion le 17 février), le PCF, le NPA, le Parti de Gauche, le Parti des Indigènes de la République (et d’autres !) ont appelé à la « reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, seul représentant légitime du peuple libyen » [2].

     

    Ce que raconte ma grand-mère tripolitaine imaginaire, la « gauche » l’ignore-t-elle ? Qu’une intervention militaire étrangère n’a jamais apporté la démocratie et que la guerre fait toujours des victimes dont la première est toujours l’information, la « gauche » l’a-t-elle oublié ?

     

    Dans ce cas, la « gauche » pourrait se rafraichir la mémoire en lisant les communiqués du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS), qu’on ne peut pas soupçonner de collusion avec le régime algérien et qui ne s’est jamais privé de critiquer Kadhafi. Voici ce qu’on peut lire dans l’un des derniers : « L’intervention des puissances occidentales dans un conflit interne s’apparente à une expédition coloniale. Sous prétexte de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité, elle légalise le droit d’ingérence à volonté et donc toutes les entreprises impérialistes à venir. L’OTAN ne cache pas son intention d’installer son commandement pour l’Afrique (Africom) en Libye. Quant au CNT, il aurait promis à Israël (selon le PADS) de lui concéder des bases à proximité des frontières algériennes. »

     

    La « gauche » pourrait avantageusement s’informer aussi de la pensée des communistes espagnols. Dans un récent communiqué, le Parti Communiste d’Espagne (PCE) partage l’analyse du PADS et voit dans la guerre en Libye la volonté des puissances impérialistes de mettre la main sur le pays pour prendre le contrôle des richesses et de la politique de l’ensemble du continent africain : « Dans ces conditions, ce à quoi on doit s’attendre en Libye, ce n’est pas la démocratie mais le pillage des richesses, la perte de sa souveraineté nationale et sa transformation en une colonie économique, militaire et politique de l’impérialisme capitaliste des USA, de l’Europe et des cheikhs féodaux du Golfe ».

     

    Il ne faut pas laisser faire

     

    Lybie 226

     

    Sans surprise, cinq mois de raids aériens et tirs de missiles sont venus à bout du régime libyen. Mais la situation alimentaire et sanitaire du pays est catastrophique. Les règlements de compte sont quotidiens. Et la guerre civile n’est pas terminée.

     

    Les Touaregs affluents par milliers à la frontière algérienne pour se mettre à l’abri des persécutions. Les défenseurs des droits de l’homme (dont le MRAP, signataire de l’appel du 26 mars) dénoncent aussi les violences subies par les populations noires libyennes et immigrées.

     

    Plus largement, la crise libyenne transforme le Sahel en une poudrière. Depuis le début de la guerre, cette région, où sévissent notoirement toutes sortes de trafics internationaux et des groupes terroristes, voit arriver des armes et des mercenaires en masse. Pour le ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, « les trafiquants en tous genres ont récupéré beaucoup d’armes et des centaines de 4x4 à bord desquels ils écument cette immense région difficile à sécuriser ». Son homologue malien, Souleylou Boubeye Maïga, redoute parallèlement « le retour massif des migrants dans ces zones déjà très précaires »…

     

    La Libye de demain risque fort de ressembler à la Somalie, l’Irak ou l’Afghanistan. Ces pays où les droits de l’homme ne préoccupent pas plus les grandes puissances titulaires d’un droit de veto au Conseil de Sécurité que le droit international quand il s’agit de la Palestine.

     

    Si j’étais Tripolitaine, je me dirais qu’il ne faut pas laisser faire. Mais je suis Marseillaise et je crois que j’en veux à ceux qui, dans mon pays, ne l’ont pas compris.

     

    [1] Voir le classement selon l’indice de développement humain du PNUD

    [2] Appel du Collectif de solidarité avec le peuple libyen à une marche de solidarité le samedi 26 mars à Paris


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  • Main basse sur la Libye : après les bombes ... voici le FMI !

    Au terme du G8 de Marseille, la néo-directrice du FMI, la française Christine Lagarde, a fait une annonce solennelle : « Le Fonds Monétaire International reconnaît le Conseil de transition comme gouvernement de la Libye et est prêt, en envoyant au plus tôt son staff sur le terrain, à lui fournir assistance technique, conseil politique et soutien financier pour reconstruire l’économie et commencer les réformes » (surlignage traductrice).

    Aucun doute, sur la base de l’expérience consolidée du Fmi, que les réformes signifieront ouvrir grand les portes aux multinationales, privatiser les propriétés publiques et endetter l’économie. A commencer par le secteur pétrolier, dans lequel le FMI aidera le nouveau gouvernement à « rétablir la production pour générer un revenu et re-stabiliser un système de paiements ». Les réserves pétrolières libyennes -les plus grandes de l’Afrique, précieuses pour leur qualité élevée et leur bas coût d’extraction- et celles du gaz naturel sont déjà au centre d’une âpre compétition entre les « amis de la Libye ».

    L’Eni a signé le 29 août un mémorandum avec le Cnt de Benghazi, dans le but de rester le premier opérateur international d’hydrocarbures en Libye. Mais son primat est l’objet de quelques embûches dressées par la France : le Cnt s’est engagé le 3 avril à lui concéder 35% du pétrole libyen. Et sont aussi dans la compétition les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et quelques autres. Leurs multinationales obtiendront les licences d’exploitation à des conditions beaucoup plus favorables que celles pratiquées jusqu’à maintenant, qui laissaient jusqu’à 90% du brut extrait à la compagnie nationale libyenne. Et il n’est pas exclu que celle-ci aussi ne finisse entre leurs mains, à travers une privatisation imposée par le FMI.

    En plus de l’or noir, les multinationales européennes et étasuniennes visent l’or blanc libyen : l’immense réserve d’eau fossile de la nappe nubienne (estimée à 150mille km3), qui s’étend sous la Libye, l’Egypte, le Soudan et le Tchad. Les possibilités de développement qu’elle offre ont été démontrées par la Libye, qui a construit un réseau d’aqueducs de 4 mille Kms de long (qui a coûté 25 milliards de dollars) pour transporter l’eau, extraite en profondeur par 1.300 puits dans le désert, jusqu’aux villes côtières (Benghazi ayant été une des premières servies) et à l’oasis de Khufrah, en fertilisant les terres désertiques. Ce n’est pas un hasard si, en juillet, l’OTAN a bombardé l’aqueduc et détruit la fabrique, près de Brega, qui produisait les conduites nécessaires aux réparations.

    C’est sur ces réserves hydriques, en perspective plus précieuses encore que les pétrolifères, que veulent mettre la main -à travers les privatisations promues par le FMI- les multinationales de l’eau, surtout françaises (Suez, Veolia et autres) qui contrôlent presque la moitié du marché mondial de l’eau privatisée. Et pour réparer l’aqueduc et les infrastructures, les multinationales étasuniennes comme Kellogg Brown & Root, spécialisées dans la reconstruction de ce que les bombes USA/OTAN détruisent, sont prêtes à s’en occuper : en Irak et Afghanistan elles ont reçu en deux années des contrats d’un montant d’environ 10 milliards de dollars.

    Pour les approvisionnements des nouvelles forces armées libyennes en armements, après que l’OTAN ait détruit la plus grande partie de ceux qui existaient, ce sont surtout les industries guerrières étasuniennes, britanniques, françaises et italiennes qui s’en occuperont. Les affaires ont le vent en poupe : les exportations britanniques d’armes en Afrique du Nord et Moyen-Orient ont augmenté de 30% dans les premiers mois de l’année, à cause de la demande accrue de la part de régimes comme ceux du Bahrein et de l’Arabie saoudite, engagés à réprimer leurs mouvements populaires.

    L’entière « reconstruction », sous la régie du FMI, sera payée avec les fonds souverains libyens (environ 70 milliards de dollars plus d’autres investissements extérieurs pour un total de 150), une fois « décongelés », et avec les nouveaux revenus de l’export pétrolier (environ 30 milliards annuels avant la guerre). Ils seront gérés par la nouvelle « Central Bank of Libya », qui avec l’aide du FMI sera transformée en une filiale de HSBC (Londres), de Goldman Sachs (NEW York) et d’autres banques multinationales d’investissement. Elles pourront de cette façon pénétrer encore plus en Afrique, où ces fonds sont investis dans plus de 25 pays, et miner les organismes financiers indépendants de l’Union africaine -la Banque centrale, la Banque d’investissement et le Fonds monétaire- nés surtout grâce aux investissements libyens.

    La « saine gestion financière publique », que le FMI s’engage à réaliser, sera garantie par le nouveau ministre des finances et du pétrole Ali Tarhouni, ancien enseignant de la Business School de l’Université de Washington, autrement dit nommé par la Maison Blanche.

    13 septembre 2011 - Il Manifesto - Vous pouvez consulter cet article à :

    http://www.ilmanifesto.it/area-abbo...

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


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  • Une question qui n’a rien de subsidiaire: qui est propriétaire du pétrole libyen ?

     

    Lybie 187

     

    Avant que notre bien aimé président ne s’en mêle, fort de l’assentiment de tout ce que la France compte de politiciens de comptoirs – à commencer par la très basse- cour de l’opposition- la Libye assurait journalièrement au marché 1, 6 million de baril de Brut léger (2% de la production mondiale). Le pays était le 17e producteur de pétrole dans le monde et troisième en Afrique. Le pétrole représentait plus de 95% des exportations du pays, dont 85% à destination de l’Europe. Le principal acheteur du pétrole libyen en 2010 était l’Italie (28%), suivi de la France, (15%), la Chine (11%), l’Allemagne (10%) et l’Espagne (10%). Les Etats-Unis achetaient à peine 3% de l’or noir du pays.

     

    Quoique l’on pense du Capital, au vu de son petit personnel  et la manière dont la finance s’emploie avec des dents d’écureuil à ronger notre patrimoine national, notre protection sociale, nos retraites,  les banquiers savent encore faire leur compte et poser les questions essentielles du moins quand elles concernent non l’avenir de l’humanité mais le leur .

     

    En ce qui concerne la Libye, la question incontournable est celle de la PROPRIETE … De toute manière quand il est question d’impérialisme ou de capitalisme on retourne toujours aux fondamentaux.

     

    Seul un propriétaire avec titres reconnus juridiquement et donc politiquement permet d’ouvrir les vannes,  d’entamer le pillage. C’est  pour cela qu’il faut vite introniser le Conseil National de Transition. Pourtant il semble bien que cette instance entièrement fabriquée par l’OTAN à la va vite, Paris en particulier sur les conseils éclairés de BHL, va se heurter rapidement à des appétits locaux. Il y a tout à craindre que des snipers politiques se multiplient, que les divisions et les règlements de compte rendent l’exploitation malaisée. Surtout si l’on admet que la guerre civile est née d’appétits attisés par la rente pétrolière, Kadhafi étant accusé de la réserver aux siens.

     

    La production de pétrole était partagée entre une dizaine de grandes compagnies pétrolières libyennes et 35 compagnies étrangères. Les compagnies libyennes, toutes nationalisées, étaient des filiales de la National Oil Corporation (NOC) (qui regroupe notamment Arabian Gulf Oil Company, Sirte Oil Company et Zawia Oil refining Company). La production de la NOC était estimée à 500.000 barils par jour. Selon les calculs du cabinet Evaluate Energy, près d’un quart des sites de production appartiendrait entièrement à la National Oil Corporation, et environ 35% seraient constitués de joint-ventures avec des entreprises étrangères (principalement avec Eni et Repsol). D’autres acteurs, principalement des compagnies pétrolières nationales, avec une production de brut moins importante, étaient également présents sur le sol libyen. Il s’agit notamment de la compagnie chinoise CNPC, des deux entreprises russes Gazprom Neft et Tatneft, et du norvégien Statoil. Selon les analystes, la raison de leur implantation en Libye était plutôt liée avec des projets de développement à long terme.

     

    La Chine a manifesté quelques réticences on le sait, et là encore Sarkozy est allé vraisemblablement proposer un deal aux Chinois: une part du gâteau dans un cadre plus général de partage du monde avec le G 20.


     

    Qui est propriétaire ?

     

    La Libye jouissait de quelques atouts, il y avait eu longtemps une bonne répartition de la rente pétrolière et le pays est l’un des moins endetté du monde (une dette publique seulement de 3,3% du PIB selon l’OCDE), une nation sur cette base s’était peu à peu substitué aux divisions tribales. Mais peu à peu tous les leviers économiques ont été centralisés dans les mains des Kadhafi, cela allant de pair avec un changement de ligne du guide menant à la fois et contradictoirement une intégration au libéralisme occidental et un projet d’indépendance africaine , ce qui explique pour une part importante, comme nous l’avions analysé dans notre article de février sur la Libye, qu’ait surgi des  mécontentements et rivalités tribales.

     

    Mais cette situation pose effectivement au moins deux problèmes:

    • qui est en mesure d’assurer l’exploitation pétrolière, qui est le propriétaire avec lequel s’entendre pour recommencer à pomper et à se partager le gâteau entre alliés ? Question annexe: quels dégâts a entraîné la libération otanesque par voie de bombardements ?
    • La remise en route du pompage dépend ainsi de « la sécurité » du pays et celle-ci s’accommode mal de bandes de braillards incontrôlés. Il reste non seulement des partisans de Kadhafi mais il est clair que Conseil National de transition hors territoire de  Benghazi risque de se heurter aux rivalités locales et les exécutions sommaires qui ont débuté sont de mauvais aloi.

    Tout cela fait qu’après un bref moment d’euphorie à l’annonce de la prise de Tripoli, la Bourse - prise entre la récession mondiale et la chute des activités et les doutes sur la sécurité libyenne- a manifesté quelques troubles quant au prix du baril.

     

    Ainsi Harry Tchilinguirian, expert du pétrole chez BNP Paribas, paraissait bien loin de l’extase qui a saisi madame Aubry devant la « libération de Tripoli ». »

     

    « La vraie question qui se pose est juridique » a dit l’expert, il a jouté : « à qui appartient le pétrole libyen ? Les banques ne peuvent financer des opérations, ne serait-ce que le transport de pétrole, s’il n’existe pas de titres de crédit clairement établis à partir de certitudes juridiques », il a rappelé  l’exemple de l’Irak où le chaos intérieur a bloqué toute évolution économique longtemps après la chute de Saddam Hussein.

     

    Tandis  que le PS, à qui Mélenchon ne cède en rien sur le chapitre, est parti martialement derrière nos rafales et le Charles De Gaulle, saluant chaque bombardement comme les trompettes de la liberté et des droits de l’homme, à la Corbeille on est autrement sérieux quand on parle du fond. Et l’on comprend mieux pourquoi Paris accélère un sommet de l’ONU pour imposer leur créature. Pourquoi Sarkozy est allé faire un tour en Chine. C’est bien sûr pour accélérer « la transition démocratique » ou pour parler plus clairement accélérer un pillage « sécurisé ».

     

    Certes le combat mené par la France en faveur des droits des pétroliers au sein des forces de l’OTAN devait protéger les actifs  de Total. Même l’Italie qui a su si opportunément retourner sa veste et passer de l’amitié avec le guide à l’assaut final devrait conserver les actifs d’ENI. Le grand gagnant peut être le Qatar qui a été dès le début dans l’affaire et qui a fourni ses studios, sa mise en scène comme logistique de propagande. et ça continue… Même si dans ce domaine, les chaînes et la presse française n’ont de leçons à recevoir de personne, le Qatar est tout de même mieux placés pour la manipulation couleur locale. En récompense la nouvelle Libye pourrait ouvrir ses réserves à la société de négoce Vitol et Qatar Oil (la compagnie nationale du Qatar), qui a déjà  fourni une aide logistique pour l’exportation du pétrole libyen durant la guerre civile.

     

    Mais le problème reste entier: qui est propriétaire et quand est-ce qu’on va pouvoir remettre en route le pompage ? Les champs de l’Est, plus proches de Bengazi semblent encore en état mais pour les autres c’est la grande inconnue. Nos vaillantes troupes otanesques en matière de bombardement n’ont pas fait dans la dentelle déroulant devant les folkloriques troupes rebelles un tapis de bombes…

     

    « Autant les dommages ont été légers avant l’intervention de l’Otan, autant on ne sait rien de précis sur ce qui s’est passé depuis le début des bombardements aériens », assure Harry Tchilinguirian. « Si les deux principaux terminaux d’exportation, Es Sider et Ras Lanuf, ont été endommagés, personne ne sait dans quelle proportion. Des mines pourraient par ailleurs avoir été placées sur certaines installations par les forces pro-Kadhafi. Dans le doute, le marché du pétrole s’apprête donc à continuer de se passer de la Libye, d’autant qu’avant la mi-2012 il n’y aura pas de changement fondamental de l’offre », assure Emmanuel Fages, analyste sur l’énergie à la Société Générale. Mêmes inquiétudes sur l’état des pipelines et autres réservoirs.

     

    On mesure bien à la lecture de ces quelques faits combien l’union sacrée autour de Sarkozy l’Africain manifeste peut-être un optimisme excessif… Il n’empêche, il suffit du son du clairon et visiblement la gauche comme la droite française perd le sens des réalités…


     

    Le coût de l’opération pour la France

     

    Comme on peut le voir si l’on en reste au seul niveau de la rentabilisation de l’expédition coloniale, il y a encore loin de la  coupe aux lèvres. Voici ce qu’on pouvait lire dans le journal financier la tribune  du 23 août 2011: «  Nous en sommes autour de 200 millions d’Euros explique-t-on au Ministère de la Défense pour déterminer l’ordre de grandeur de l’opération dite Harmattan qui a débuté le 19 mars en Libye. Le mode de calcul est d’une simplicité biblique: »le surcoût du conflit s’élevant en moyenne à 1,2 millions d’euros par jour, le montant sur 5 mois approche 190 millions. » « les munitions et les salaires des 2000 à 2500 soldats de l’aéronautique constituant l’essentiel de la dépense. L’enveloppe englobe aussi l’utilisation des avions Rafale ou Mirage, des hélicoptères, du porte-avions Charles -de-gaulle jusqu’au début août, de la maintenance… Entre le 11 et le 18 aout, le dispositif militaire français a assuré près de 150 sorties dont plus de 65% sont des missions de frappe au sol. » Explique un communiqué de l’Etat-major. A titre de comparaison, le coût de la présence française en Afghanistan est légèrement supérieur à près de 1,3 million. Les opérations de Libye n’ayant évidemment pas été prévues, le budget dévolu en 2011 à l’opération extérieure (les OPEX), de 650 millions d’euros va être largement dépassé. « Avec l’Afghanistan et la Libye, les dépenses devraient se situer en 950 millions et 1 milliard d’euros », dit-on au ministère de la défense.

     

    Qui financera ce surcoût ? Mystère. Dans le passé, l’Etat n’avait pas hésité à combler de tels surcoûts en ponctionnant les autres ministères, lesquels? La santé, l’éducation? Pourquoi se gêner quand il ne se trouve pas un opposant à de tels agissements.

     

    De deux solutions où les responsables politiques français sont particulièrement idiots quand ils applaudissent cette intervention « humanitaire » ou alors ils nous prennent pour de francs imbéciles… Si monsieur Sarkozy mérite dans ces temps d’austérité de passer en jugement pour forfaiture autant que pour crime contre l’humanité, Madame Aubry, monsieur Hollande et monsieur Mélenchon me semblent soit totalement incompétents, soit corrompus, peut-être les deux…

     

    Danielle Bleitrach


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