• berlusconi_andreotti.jpgGiulio Andreotti, les mains sales de la bourgeoisie italienne

     

    Un demi-siècle au service de la lutte contre le communisme

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Le décès de Giulio Andreotti, à 95 ans, a suscité dans la presse bourgeoisie française et italienne des traitements gênés, devant celui qui a incarné pendant 60 ans la bourgeoisie italienne, présent dans tous les gouvernements, trempés dans presque tous les scandales.

     

    Andreotti aurait pu camper le rôle principal d'un « citoyen au-dessus de tout soupçon ». Derrière le masque de respectabilité chrétienne-démocrate avec bénédiction papale, la duplicité permanente, les basses besognes, les mains sales.

     

    Trois casquettes, l'homme du Vatican, l'homme des monopoles, l'homme des États-Unis

     

    Giulio Andreotti a commencé comme commis du Vatican. Sous le fascisme, il est repéré par le futur pape Paul VI. Comme les de Gasperi, Moro, il deviendra une équipe de substitution pour une papauté confondue dans des liaisons dangereuses avec le fascisme.

     

    Lui qui cultivait sa réputation d' « homme des papes », ami intime de Jean-Paul II, conseiller de Pie XII au début de sa carrière, il fut l'agent du Vatican au cœur du système politique italien.

     

    Il fut aussi l'homme des monopoles italiens, la boussole de la droite de la démocratie chrétienne (DC) : intégrisme religieux, libéralisme économique, anti-communisme de combat, il représenta la boussole de la droite italienne, face aux courants dits « sociaux-démocrates » de la DC.

     

    Il fut enfin l'homme de la relation spéciale avec les Etats-unis. Dans l'après-guerre, dans l'ombre d'Alcide de Gasperi, il participe à l'ancrage de l'Italie dans le bloc de l'Ouest, d'abord avec l'OTAN mais aussi avec la construction européenne, dont il fut un ardent promoteur, de Rome à Maastricht.

     

    Connu pour ses revirements tactiques tout italiens, maître dans l'hypocrisie diplomatique pontificale, Andreotti n'eut qu'une boussole : l'anti-communisme. Il fut la plaque-tournante du bloc conservateur : appareil d’État héritier du fascisme, Eglise, monopoles, impérialisme américain.

     

    Dans cette lutte à mort face à l'ennemi communiste, tous les moyens furent bons. Retracer l'histoire de Giulio Andreotti, c'est surmonter un monceau de cadavres politiques, retracer le parcours des coups d’État manqués, des attentats politiques commandités.

     

    Tout visiteur savait qu'il devait traiter avec Andreotti, le vrai représentant des « pouvoirs forts » en Italie. Lui qui occupa les postes-clés des gouvernements italiens des années 50 aux années 90 : ministre de la Défense, de l'Intérieur, de l’Économie, président du Conseil naturellement.

     

    Mafia, attentats politiques, stratégie de la tension : dans la salle des machines de la « démocratie bourgeoise » italienne

     

    Sa véritable action, Andreotti la menait dans l'ombre du pouvoir légal : en lien avec les services secrets italiens et américains, en lien avec les organisations criminelles du pays, dans la fameuse loge P2 dans laquelle il aurait joué le rôle de lien entre services secrets et monde politique légal.

     

    Sa collusion avec la mafiaa été au cœur de toutes ses manœuvres politiques, par l'entremise de son homme de main en Sicile : l'entrepreneur et politicien local Salvo Lima, trempé jusqu'au cou dans les trafics de la Casa Nostra.

     

    Les révélations des « pentiti » (repentis) ont mis en avant les liens personnels avec le capo dei capi Toto Riina dans les années 1980. Devant l'évidence des faits, la justice, elle, a admis ses liens mafieux... au moins avant les années 1980.

     

    La pratique des attentats politiques, avec une épaisse part d'ombre. En premier lieu, l'enlèvement de l'ancien président du Conseil Aldo Moro par les Brigades rouges. Andreotti, alors chef de gouvernement choisit l'intransigeance, qui conduit à la mort de son rival.

     

    Partisan de la ligne de « compromis historique » avec le Parti communiste, Moro avait subi, dans les congrès de la DC, les manœuvres d'Andreotti, farouche opposant de tout rapprochement avec le PCI. La relation entre les deux hommes était devenue extrêmement tendue.

     

    Divers témoignages, tant ceux de la famille de Moro que ceux de « repentis » de la Mafia, alors prête à intervenir contre les groupes d'extrême-gauche pour aider leur parrain, accréditent la thèse d'une volonté délibérée chez Andreotti de laisser mourir son adversaire politique.

     

    Lorsque le journaliste Carmine Pecorelli s'apprête à révéler l'ampleur des magouilles d'Andreotti, des crimes couverts ou commandités par lui, celui-ci est subitement exécuté probablement par la Mafia, sans doute avec l'aval d'Andreotti et des têtes de la fameuse loge P2

     

    Le coup d'Etat permanent et la stratégie de la tension : la loge P2 (Propaganda-Due) dirigée par l'entrepreneur mafieux Licio Gelli, réunissant les élites conservatrices italiennes : chefs de la police, hauts gradés, patrons conservateurs et enfin hommes politiques de droite, dont Andreotti.

     

    Un seul ennemi pour cette loge : le Parti communiste. Tous les alliés les plus divers sont bons dans la lutte : CIA, mafia, Vatican. Sans doute numéro 2, peut-être numéro 1, Andreotti a rendu plus d'un service à la loge.

     

    Ministre de la Défense au début des années 1960, il récupère les papiers de la SIFAR pour la loge P2, ces services secrets des forces armées qui ont accumulé des milliers de fiches sur les hommes de pouvoir, pour les faire chanter, comme sur les opposants, pour les faire taire.

     

    La tentation du coup d'Etat fasciste : putsch Borghese, réseau Gladio et stratégie de la tension

     

    Andreotti a aussi couvert les commanditaires du coup d’État fasciste raté du prince Borghese en 1970. Un putsch ourdi par la loge P2, animé par les nostalgiques du fascisme dans les hautes sphères de l'armée, soutenu par les sommets mafieux, avalisé par les États-Unis.

     

    Les États-Unis auraient alors appuyé le coup, sous condition que leur homme fort, Andreotti, soit placé à la tête de l'Etat nouveau. La position d'Andreotti semble trouble : refus d'une opération risquée ou manipulation de Borghese afin de justifier l'adoption de mesures répressives.

     

    En tout cas, Andreotti aurait profité de son poste stratégique à la Défense pour remettre un dossier, réalisé par les services secrets italiens, volontairement lacunaire, protégeant ainsi nombre de ses proches, auprès de la loge P2 ou dans la mafia sicilienne.

     

    Enfin, il est désormais avéré, Andreotti l'a lui-même admis, que le vieux renard démocrate-chrétien était un des hommes-clés du « réseau Gladio » : cette organisation parallèle, liant services secrets italiens et américains, préparant un éventuel coup d'Etat en cas de révolution communiste.

     

    C'est dans cette perspective également de lutte contre le communisme qu'il faut comprendre le maintien d'une « stratégie de la tension » par la démocratie-chrétienne. Non seulement l’intransigeance face aux Brigades rouges, mais le soutien aux groupes terroristes d'extrême-droite.

     

    Le massacre de Piazza Fontana, en décembre 1969, fait 17 morts et 88 blessés, un attentat d'abord attribué à des groupes d'extrême-gauche, en réalité orchestrées par des terroristes d'extrême-droite, liés aux services secrets italiens.

     

    Difficile de mesurer l'ampleur de l'implication de celui qui était alors Ministre de la Défense. Une décennie plus tard, appelé par la justice, il se retranche derrière le secret d'Etat, dévoilant néanmoins que les services d'Etat ont couvert le principal accusé, Guido Giannettini, journaliste de façade, agent secret de profession.

     

    Andreotti, « anti-Berlusconi »... ou plutôt son ancêtre tragique

     

    Inquiété à 27 reprises par la justice, Giulio Andreotti était toujours celui par qui le « scandale arrivait ». Il est impliqué dans quasiment tous les crimes de la deuxième moitié du XX ème siècle, trempé dans tous les organismes parallèles mafieux, criminels et fascisants.

     

    Prétendre, comme le fait Il Manifesto, qu'Andreotti était un « anti-Berlusconi » (les deux étaient dans la loge P2!) par sa probité et son sens de l’État révèle d'une grave erreur d'analyse politique (et d'un mensonge). Autant Andreotti représente la tragédie, autant Berlusconi incarne la farce.

     

    Andreotti fut, avec Bettino Craxi du Parti socialiste, un des poulains de Berlusconi, qu'il lui concéda son empire médiatique – par la réforme de libéralisation de l'audiovisuel qu'il a impulsé dans les années 1980.

     

    Le triangle CAF (Craxi-Andreotti-Forlani) gérait encore l'Italie des années 1980 dans un contexte de scandales qui explose à partir de 1992. Entre-temps, Andreotti s'était fait nommé sénateur à vie par Cossiga, lui-aussi architecte de la loge P2 et personnage central de l'Italie depuis les années 50.

     

    Après le scandale du financement des partis politiques (Mani pulite) et l'implosion des partis du système, dont la Démocratie chrétienne. Andreotti s'inscrit au Parti populaire, qui rejoindra La Marguerite, parti libéral-social-chrétien prétendument de gauche (sic).

     

    Un symbole de la dérive à droite de la vie politique italienne. Avant que la figure du liquidateur du PCI Giorgio Napoletano, la figure d'Andreotti a même été avancé comme « sauveur de la nation », président honorifique, modèle moral. Un symbole de l'état de la vie politique italienne.

     

    Poursuivi à maintes reprises par la justice, souvent confondu par les témoignages concordant des acteurs de l'époque, Andreotti ne fut jamais condamné.

     

    Ces crimes ont été pardonnés par le Vatican, adoubés par Washington, chiffrés par la Confindustria : les crimes de l'anti-communisme ne pèsent décidément pas lourd dans la balance.


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  • grillo-marcia.jpgEn Italie, Beppe Grillo fulmine contre la Fête des travailleurs, après l'échec de sa « marche sur Rome »

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Quel jeu joue Beppe Grillo ? L'ancien comique reconverti tribun de la plèbe italienne joue le jeu dangereux du populisme à tout crin, usant jusqu'à la corde le refrain anti-parti et anti-syndicats, dans un système politique italien en voie de décomposition.

     

    Les déclarations de Grillo sur le 1er mai ne peuvent surprendre que ceux qui connaissent mal le personnage :

     

    celui du tribun vociférant, adepte des formules fleuries, qui font mouche sur les « valets du système » mais flirtant dangereusement sur un fond qualunquiste, la variante italienne du poujadisme.

     

    Dans un post « Les autruches du 1er mai », Grillo dresse un drôle d'oraison funèbre du 1er mai :

     

    « C'était la fête des travailleurs, aujourd'hui c'est celle des chômeurs et du grand concert à Rome. Avant, c'était 'panem et circenses', aujourd'hui il ne reste plus que les jeux, une seule fois par an, et à la tribune, à la place de Caligula et Dioclétien, les régents de la Triplice syndicale ».

     

    Les formules fusent avant que Grillo ne dresse le constat apocalyptique d'un pays en ruine de « chômeurs, reclassés, précaires et émigrants ». Le deuxième pays pour le nombre d'émigrés « après la Roumanie ».

     

    Dans son populisme à tout vent, Grillo pointe du doigt les « quatre millions de fonctionnaires, les dix-neuf millions de retraités et le demi-million de personnes qui vivent de la politique, un poids insoutenable pour un pays sans croissance depuis 15 ans ».

     

    Les retraités, les fonctionnaires, la « classe politique » : voilà ce qui pèse sur l'Italie pour Grillo !

     

    Tout cela conduit Grillo à ne pas fêter le 1er mai : « rite fatigué des responsables, des syndicats complices, des partis qui occupent l'Etat. C'est la célébration de Caporetto et du 8 septembre réunis ! ».

     

    Rappelons que le 8 septembre marque le jour de la capitulation du régime fasciste devant les Alliés en 1943. Honteux pour Grillo mais glorieux pour les communistes et anti-fasicstes !

     

    Grillo a bon dos de railler le « capitaine Findus » Letta, le roi du surgelé, et l'attitude désolante de la CGIL qui a accueilli positivement le nouveau premier ministre mais le discours anti-parti et anti-syndicats de Grillo emprunte une pente savonneuse.

     

    L'échec de la « marche sur Rome » de Grillo

     

    Grillo a hésité à franchir le Rubicon. Le 20 avril, à l'annonce peu glorieuse de la ré-élection de Giorgio Napoletano comme président, Grillo crie au « coup d'Etat ». Il appelle à la mobilisation « par millions dans les rues à Rome », pour marcher vers le Parlement et le palais présidentiel.

     

    Fidèle à son utilisation du « réseau », le message de Grillo prend rapidement et des milliers de manifestants répondent présents dans la soirée à Rome.

     

    En guise de révolution, Grillo appelle au vote révolutionnaire : que le peuple... appuie le Parlement qui votera pour Stefano Rodota, le concurrent de Napoletano, homme « honnête » pour lui.

     

    Ancien du « Parti radical » (aussi radical que le nôtre!), Rodota fut le premier président du Parti démocrate de gauche (PDS), successeur du PCI dissous. Il s'est distingué surtout par son européisme : il fut un des rédacteurs de la « Charte des droits de l'Homme de l'UE ».

     

    Mais le vieux juriste, universitaire bourgeois, Rodota s'est empressé de dénoncer les manœuvres de Grillo : « Je suis contre la marche sur Rome » a tenu à préciser l'Homme de loi, rappelant son attachement à la « légalité démocratique constitutionnelle ».

     

    Un camouflet pour Grillo, « radical » sur estrade, qui le conduit à soutenir le « radical » fort modéré Rodota : lui-même en 2012 exprimait ses craintes sur le « danger pour quelqu'un qui dit au Nord qu'il y a trop d'immigrés, et au Sud que la classe politique est l'équivalent de la mafia ».

     

    La mobilisation appelée de ses vœux par Grillo, qui s'était dit prêt à camper sur la place à Rome a fait long feu : Grillo ne s'est même pas présenté à Rome, laissant ses partisans les plus exaltés subir la charge des forces de l'ordre dans les rues de Rome.

     

    Grillo a hésité et a reculé, appelant à renvoyer ce type de mobilisation civile à plus tard.

     

    Ses déclarations sur le 1er mai s'inscrivent dans cet après-20 avril : discrédit contre les partis et syndicats, populisme personnel et une « radicalité » anti-système qui peut aller dans tous les sens.

     

    GramsciSans rapprochement hâtif ni lecture simpliste, il serait bon de relire ses lignes du fondateur du Parti communiste italien (PCI), Antonio Gramsci présentant les débuts du fascisme sous ses traits superficiellement subversifs :

     

    « Le fascisme s'est présenté comme l'anti-parti, il a ouvert les portes à tous les candidats, il a offert à une multitude informe une façon de couvrir d'un vernis d'idées politiques vagues et nébuleuses le déchaînement sauvage des passions, des haines, des désirs.

     

    Le fascisme est ainsi rentré dans les moeurs, il a fait corps avec la psychologie anti-sociale de certaines couches du peuple italien » (Ordine Nuovo, 26 avril 1921).


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  • Peut-on encore parler de "gauche" en Italie ? Quel avertissement pour la France ?

    Le suicide du PCI a conduit à la disparition de la gauche italienne...

    La gauche ? Le présentoir électoralement acceptable de la politique du MEDEF

    jeudi 2 mai 2013 par  Jean-Claude Romettino

    Un article du Monde reçu avec commentaires de JC Romettino.

    Quatre tours pour rien (au moins). Bersani annonce sa démission prochaine.

    Deux morts en une seule journée ! Romano Prodi, que les 495 grands électeurs de gauche avaient assuré unanimement de leur soutien, n’a pas réussi à dépasser 395 voix, vendredi 19 avril au quatrième tour de scrutin pour l’élection du Président de la république. Pierluigi Bersani qui avait proposé sa candidature annonce dans la foulée sa démission du secrétariat général du parti démocrate...

    Petit rappel : il suffit désormais d’atteindre la majorité absolue des 1.007 grands électeurs (504 voix) pour pouvoir s’installer au palais du Quirinal. La droite et la Ligue du Nord ayant choisi de s’abstenir, les élus du Mouvement 5 Étoiles ayant leur propre candidat en la personne du juriste Stefano Rodotà, et ceux proches de Mario Monti ayant opté pour Anna Maria Cancellieri, la ministre de l’Intérieur, il est facile de savoir d’où viennent les francs-tireurs.

    Une centaine d’élus du Parti démocrate (PD, gauche) et peut-être - quoiqu’ils en disent - de son allié Gauche, Écologie et Liberté (SEL) ont choisi délibérément de défier le secrétaire général du PD, Pierluigi Bersani, à qui ils ne pardonnent pas sa navigation à vue, comme ils avaient déjà empêché, vendredi, l’élection de Franco Marini, personnalité consensuelle soutenue également par la droite.

    Les règlements de comptes dans ce parti né d’une "fusion à froid" entre ex démocrates chrétiens et ex communistes ont commencé. Le parti semble avoir déjà ouvert son congrès qui devrait avoir lieu à l’automne... Rodotà a obtenu 50 voix de plus que le total des sièges du Mouvement 5 Étoiles (213 voix)... 50 autres votes venus d’électeurs du PD se sont portés sur Anna Maria Cancellieri (76 voix) ou sur l’ancien Président du conseil, Massimo D’Alema (15 voix). Il semble désormais que la conclusion de cette élection soit moins liée à la personnalité du candidat, qu’à celle de M. Bersani lui-même, de plus en plus affaibli par les divisions et les haines recuites à l’intérieur de son parti. Après avoir "crâmé" Marini le consensuel, Bersani a peut-être "grillé" la carte Prodi, le clivant. Que peut-il faire désormais, qui ne se transforme pas en cendres ? S’immoler à son tour ?

    Samedi 20 avril, le PD a décidé de s’abstenir à son tour "pour organiser une assemblée", a-t-il déclaré. "J’espère qu’une nouvelle proposition sera trouvée avec les autres forces politiques. Nous seuls, nous ne pouvons pas trouver un président de la République", a-t-il admis en annonçant sa démission dès que le nouveau Président de la république serait élu. "Je n’arrive pas à accepter que le candidature de Romano Prodi ait échoué. Nous avons abouti à une affaire d’une gravité absolue, les mécanismes de responsabilité et de solidarité ont sauté". De son côté Prodi est furieux : "Qui m’a porté jusqu’ici doit assumer ses responsabilités !".

    "La quirinologie est une science ésotérique, se désole, un peu lassé, Roberto D’Alimonte, professeur de sciences politiques à la Luiss de Rome, dont les avis sont habituellement éclairants. Bersani peut rechercher un autre candidat avec Berlusconi en proposant les noms de Giuliano Amato et D’Alema ou se tourner vers le Mouvement 5 Étoiles en soutenant Rodotà. Mais personne ne contrôle plus rien". Un autre aussi ironique que désabusé : "Écrivez que le meilleur politologue d’Italie n’y comprend plus rien !".

    Le scrutin reprend samedi à 10 heures. Il se poursuivra jusqu’à épuisement des votants ou des candidats...

    Philippe Ridet, Le Monde, 22/04/2013

    Rappel :

    - Le PCI s’est suicidé (dissout) en 1991 pour (je résume à peine) "faire moderne" et renforcer la gauche italienne (lire Guido Liguori : Qui a tué le Parti communiste italien).

    Le contexte actuel :

    - Suite aux élections législatives, le PD (fusion du PCI et du Parti Chrétien Démocrate) est arrivé en tête mais Les "grillistes" et Berlusconi empêchent toute majorité de gauche.
    - Bersani, responsable du PD a renoncé à former le gouvernement.
    - Il fallait aussi renouveler le mandat du président de la République.

    Au bout du compte :

    - C’est l’ex-communiste Giorgio Napolitano qui rempile à la présidence de la République.
    - C’est l’ex-communiste Bersani qui cherche en vain à former le gouvernement avec le soutien de l’ex-communiste Massimo d’Alema.
    - La solution "prodiste" Matteo Renzi vient d’échouer, au profit d’une autre solution "prodiste" : Enrico Letta, ancien ministre de l’ancien communiste d’Alema et neveu de Gianni Letta un très proche de Berlusconi.
    - Bersani, d’Alema, Napolitano, Renzi, Letta, sont tous membres du PD (né comme Partido de la Sinistra, et qui a même renoncé à faire référence à la sinistra - la gauche - prenant acte de sa propre dérive) !

    Faut-il essayer de comprendre quelque chose à ces tractations ? Ne vaut-il pas mieux partir de quelques réflexions "basistes" ?

    - Le suicide du PCI pour renforcer la gauche, n’a pas eu le résultat escompté.
    - Pire : la "gauche" italienne n’existe plus.

    J’en tire quant à moi la conclusion, la leçon suivante : en Europe du moins, il n’y a pas de gauche en l’absence d’un PC.

    Qu’est-ce que la gauche ? Elle n’est plus qu’une attitude morale, qui se bat (plus ou moins bien) sur le plan sociétal. Mais qui ne se bat plus sur le plan social : elle a épousé les thèses du MEDEF. Le sociétal n’accompagne plus le social mais s’y substitue.

    Dans ces conditions la "gauche" française n’est plus que le présentoir acceptable électoralement parlant de la politique du MEDEF.


    Deux lectures vivement conseillées :
    - Guido Liguori : "Qui a tué le Parti communiste italien ?" Editions Delga 2012.
    - Jean-Claude Michea : Les mystères de la gauche - De l’idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu, Climats, 2013.


    Commentaires

    Logo de pam
    jeudi 2 mai 2013 à 08h04, par  pam

    Pour élargir la discussion avec Gilbert sur la notion de gauche et de droite, je reprends l’extrait d’un petit article récent :

    « Il est devenu tellement naturel de parler de la gauche qu’on ne s’interroge absolument plus sur son contenu. Il semblerait que la définition de gauche ou de droite recouvre toujours les mêmes réalités et que les marques imprimées sur les partis politiques soient indélébiles.
    Il n’en est rien.

    Lors de la révolution française la bourgeoisie était à gauche et progressiste. Puis elle prit le pouvoir et devint réactionnaire. La chronologie de l’année 1793 est particulièrement instructive sur ce point. Les luttes de classes qui ont suivi n’ont fait que confirmer et renforcer la victoire du capitalisme sur le féodalisme, et la dictature de la bourgeoisie sur le prolétariat.

    Dans les pays dominés il arrive que la bourgeoisie nationale s’oppose à l’impérialisme et joue un rôle progressiste. Parfois elle accepte de collaborer avec le parti communiste, de nationaliser des entreprises étrangères et d’accepter des mesures sociales, et elle se proclame elle-même « socialiste ».

    Pendant l’occupation nazie, les résistants gaullistes étaient alors dans le sens du progrès et de la lutte mondiale antifasciste. Après la Libération la lutte des classes a repris ses droits et le parti gaulliste est devenu une force réactionnaire anticommuniste.

    L’histoire montre que la signification de gauche ou de droite coïncide avec le développement de la lutte des classes selon les pays et les périodes, et pas nécessairement avec l’étiquette que se collent les partis politiques. Et encore moins avec les catégories définies et utilisées par les médias bourgeois.

    De notre point de vue, est progressiste ou de gauche dans notre pays et aujourd’hui ce qui va dans le sens de la révolution prolétarienne et du socialisme ; est réactionnaire ou de droite ce qui s’y oppose. »

    Il faut utiliser la méthode matérialiste-dialectique, la gauche et la droite sont les deux aspects de la contradiction principale dans notre pays aujourd’hui.

    Des concepts nouveaux ont été créés pour modéliser la réalité, comme on dit en physique ou en informatique : la « gauche », la fausse gauche, la gauche de la gauche, etc.

    Mais ça ne règle rien parce qu’on continue à tout mélanger, et ça ne permet pas de reconnaître nos amis et nos ennemis.

    Il faudrait peut-être rebaptiser la « gauche » et la « droite » afin de les faire coïncider avec la réalité. Par exemple parlons de droite socialiste (et non socialiste de droite), parlons de contre-révolution ou de réaction FN-UMP-PS.

    De plus le moment s’y prête bien parce que ça reflète le sentiment populaire.

    Amitiés

    Jean

    http://lepcf.fr/Le-suicide-du-PCI-a-conduit-a-la

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  • Elections italiennes :"Il était une fois la politique..."

    Mercatale, 21 février 2013 [1]

    « Tempo fa », « il y a longtemps », Mercatale, comme de nombreux autres villages de la Toscane rouge était une sorte de temple de la politique. Et ses servants étaient légion. La participation des citoyens à la chose politique était dans doute la caractéristique la plus frappante d’une vie démocratique intense. C’était, il est vrai, au siècle dernier, au temps de la splendeur du Parti communiste italien qui scandait la vie de la communauté et faisait de l’Italie, avec la France, le pays le plus politisé d’Europe. Chaque campagne électorale était émaillée de débats et de rassemblements qui étaient le point d’orgue d’une activité politique permanente.

    Aujourd’hui, même à Mercatale la campagne est morne. Les panneaux électoraux sont vides, seules quelques affiches mal collées rappellent que l’on vote dimanche et lundi. Hier soir à la Casa del Popolo, lieu de tous les rendez-vous, quelques fidèles peu nombreux et déjà convaincus sont venus écouter la tête de liste régionale du Parti démocrate. En deux décennies un exceptionnel tissu social s’est lentement délité. La crise, le désenchantement, l’absence de véritable alternative, la déliquescence de l’héritage du PCI et surtout vingt ans de berlusconisme sont passés par là.

    Aujourd’hui les places se remplissent pour Beppe Grillo, ce comique populiste qui exalte l’antipolitique, dénonce « la caste », comme il dit, – en fait tous les corps intermédiaires – dans des monologues d’une virulence jamais atteinte depuis l’époque du fascisme. Et quand il annonce sous les exclamations, que dimanche « il ouvrira le parlement comme une boîte de thon », les mots résonnent étrangement. Il est vrai qu’une grande partie de la classe dirigeante empêtrée dans les affaires et enveloppée dans ses privilèges a tout fait pour susciter rage et rejet. Comme jadis Berlusconi dont il est finalement le double paradoxal, Grillo a fait de l’antipolitique sa politique.

    - Berlusconi est préoccupé. Il voit en Grillo un grand risque pour le pays... - Il ne supporte pas la concurrence... (La Repubblica 21.02.13)

    Et ainsi il s’apprête à envoyer une centaine de députés au Parlement. Comme Berlusconi lui-même peut réussir un score non négligeable, la partie s’annonce difficile pour le centre-gauche, encore en position de favori comme pour le centre droit de Mario Monti qui peine à trouver son espace politique. L’alliance de ces deux centres reste l’hypothèse la plus vraisemblable mais le vote des protestations contradictoires peut aussi rendre l’Italie ingouvernable. Car même à Mercatale, vieille terre de la raison et du progrès, Beppe Grillo aura trouvé ses électeurs…

    [1] Mercatale où j’ai tourné plusieurs documentaires depuis 1982 est, en quelque sorte, mon baromètre politique de l’Italie.

    http://blogs.politique.eu.org/Elections-italiennes-1-Il-etait

    Elections italiennes  : le Grand soir de Grillo

    Mercatale,23 février 2013

    Pari gagné. Hier soir à Rome pour la clôture de sa campagne (son « Tsunami Tour ») Beppe Grillo a rempli la Piazza San Giovanni : plusieurs centaines de milliers de participants avaient répondu présents pour assister à ce que Grillo lui-même appelait son « 77ème spectacle » de la campagne. Aucun parti n’en serait capable aujourd’hui. Et pied de nez supplémentaire, il avait choisi LE lieu symbolique qui appartient depuis toujours à la gauche politique et syndicale : des funérailles de Togliatti ou de Berlinguer, des 1er mai de lutte à la dernière grève générale, il n’est pas un évènement majeur de son histoire que la gauche n’ait célébré Piazza San Giovanni.

    Hier le « peuple des grillini » était comme depuis le début du « Movimento 5 Stelle » un savant mélange, de jeunes et de vieux, de déçus de la droite et de la gauche, d’abstentionnistes impénitents et d’électeurs qui « ont tout essayé », de chômeurs désespérés et de petits entrepreneurs maudissant « les taxes ». Tous réunis dans la conviction que « cela doit changer » et que tous les politiques – voleurs et/ou incapables- se valent. « Tutti a casa » hurle depuis un mois Beppe Grillo qui a fait le plein de toutes les places d’Italie sur fond de slogans qui peuvent aussi bien prendre des accents d’extrême gauche qu’emprunter une petite musique d’extrême droite. Grillo est comme Berlusconi, son double paradoxal, un vendeur de rêves : il promet tout et son contraire, la suppression des taxes immobilières (entre autres) et un salaire minimum de 1000 € pour tous, réduction drastique des dépenses (lesquelles ?) de l’Etat et l’internet gratuit pour tous. Il vante une démocratie directe en réseaux qui supprime les corps intermédiaires (notamment les syndicats) et montre le bout du nez quand il ne voit pas pourquoi les enfants d’immigrés nés en Italie auraient droit à la nationalité italienne, lorsqu’il lâche quelques propos xénophobes à l’encontre des Roms ou quand en réponse à une interpellation du groupe d’extrême droite Casa Pound, il affirme que « l’antifascisme ne le regarde pas ».

    Entendons-nous, Grillo et son Mouvement n’ont rien à voir avec un quelconque « fascisme rampant » : ils expriment une confusion généralisée et démagogique matinée de poujadisme dans le cadre d’une culture (anti)politique moulinée par vingt ans de berlusconisme. Et ils répondent incontestablement à un rejet très largement partagé d’une classe dirigeante trop souvent empêtrée dans les affaires et qui s’obstine à protéger ses petits et grands privilèges. S’il est essentiellement libéral sur la plan économique, sur la plan politique, Grillo est un antiautoritaire…autoritaire. Seul porte-parole d’un mouvement qui se veut sans structures ni responsables, Grillo en écarte sans retard ceux qui expriment des opinions divergentes. Il s’exprime exclusivement sur le mode du monologue et refuse tout dialogue ou toute confrontation avec les journalistes ou les adversaires politiques (les uns et les autres faisant partie de la même « caste » à éliminer). Prédicateur autant qu’acteur, Beppe Grillo n’a rien à commun avec un Coluche (comme s’obstine à l’écrire une bonne partie de la presse francophone). Grillo n’est pas (ou n’est plus depuis longtemps) un comique provocateur cultivant la dérision – comme l’était Coluche, y compris lorsqu’il annonçait sa candidature présidentielle-, l’acteur génois se prend au sérieux, terriblement au sérieux.

    A droite comme à gauche, on l’a sans doute trop longtemps sous-estimé. Et on a surtout négligé le sentiment de rejet qu’inspiraient les pratiques politiques dominantes. Mardi, le Mouvement 5 Stelle enverra sans doute une centaine de députés au Parlement. Il est possible que son score élevé contribue (en s’ajoutant aux voix berlusconiennes) à empêcher toute majorité et à rendre l’Italie ingouvernable. Ce que feront ensuite ces élus est une autre histoire. Ces derniers mois au niveau local (Parme) ou régional (en Sicile ou le Mouvement est désormais le premier parti), les élus du Mouvement se sont confrontés au réel et à la gestion avec un pragmatisme évident et inévitable. Le pouvoir de nuisance du « Grillisme » est sans commune mesure avec sa capacité « révolutionnaire »

     

     

     

     

    http://blogs.politique.eu.org/Elections-italiennes-2-le-Grand


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  • Monti veut gouverner l’Italie hors de « l’axe traditionnel droite-gauche » en se centrant sur l’Europe et l’austérité

    s'informerEn affirmant vendredi dernier que « l’axe traditionnel droite-gauche a une valeur historique, symbolique et substantielle sur les questions de redistribution des ressources » mais que « l’axe véritable qui sert à l’Italie est celui qui mise sur l’Europe et les réformes nécessaires », Mario Monti a résumé son programme. D’ailleurs, ancien commissaire européen et chef démissionnaire du gouvernement, il ne se présentera pas directement au suffrage des électeurs, car il a été nommé sénateur à vie, par le président de la République et « pour le tenir hors de la mêlée politique », comme le rappelle le journal Il Fatto Quotidiano.

    Mario Monti  a déclaré, qu’il avait accepté d’être le « chef d’une coalition » centriste et réformatrice qui sera en lice pour diriger l’Italie. Il certifie avoir reçu « un soutien ample et crédible » à son programme, notamment du centre de réflexion Italia Futura du patron de Ferrari Luca di Montezemolo et d’autres « représentants de la société civile », ainsi que des ex-chrétiens démocrates de l’UDC, des formations centristes comme Futur et Liberté. Le Vatican lui a également apporté son soutien.

    Le 23 décembre, à la télévision, Mario Monti avait présenté son programme, intitulé « Changer l’Italie et réformer l’Europe ». « L’agenda Monti » prévoit un ancrage fort en Europe et des libéralisations, poursuivant ainsi la politique du gouvernement qu’il préside depuis novembre 2011, avec une politique de rigueur visant à payer la dette du pays qui dépasse les 2 000 milliards d’euros et à réduire le déficit public.

    http://parti-ouvrier-independant.fr


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  •  La « Fédération de la gauche » explose en Italie sur fond de recomposition politicienne et de soutien à la future gauche plurielle

    La « Fédération de la gauche » explose en Italie

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Vingt ans après la liquidation du PCI, ce parti que Pasolini qualifait d'« île de probité dans un océan de saleté », toute la saleté de la vie politique italienne qui refait surface.

     

    Après la tragédie, la farce. La tragédie sociale, c'est la politique de « rigueur » menée par l'ex-commissaire européen et conseiller de Goldman Sachs, Mario Monti.

     

    Le « dictateur » romain imposé par Bruxelles a bénéficié pendant un an du soutien sans failles au Parlement du centre-gauche comme de la droite pour mener sa politique impopulaire : relèvement de l'âge de la retraite, coupes dans les budgets publics, austérité salariale.

     

    Après sa démission, c'est le retour du bal des hypocrites. Dans une farce politique où l’humoriste populiste Beppe Grillo, devenu une drôle d'alternative au consensus dominant avec ses positions aux relents de qualunquisme (NdT : équivalent du poujadisme en Italie) n'est pas le seul comique en lice.

     

    A droite, avec la croisade de Berlusconi pour « sauver l'Italie » des griffes de la bureaucratie bruxelloise. Celui qui a accepté de se soumettre au diktat de Bruxelles il y a un an a du mal à cacher sa complaisance de fond : il a même proposé de retirer sa candidature si Monti prenait la tête d'une « coalition des modérés ».

     

    La mise en scène européenne, entre louanges pour Monti et opprobre pour Berlusconi ne trompe personne. Construire une légitimité au futur gouvernement de centre-gauche, tout en renforçant la future opposition de droite, menée par les néo-fascistes plus que par Berlusconi.

     

    A gauche, les primaires à l'américaine du PD ont atteint des sommets. L'ancien liquidateur du PCI, privatiseur de l'ENEL (EDF italien) en 1999, Pier-Luigi Bersani a pu s'appuyer sur la droitisation de son parti.

     

    Avec comme aile-droite l'épouvantail que représente le « Tony Blair italien », le jeune maire de Florence, Matteo Renzi. Moderne, pour le « mariage pour tous »... mais aussi pour les coupes dans les dépenses publiques, les exonérations fiscales pour les entreprises, la libéralisation du marché du travail. Il a récemment soutenu le patron de FIAT dans sa guerre d'intimidation contre ses ouvriers.

     

    Et comme caution de gauche, l'ex-liquidateur de Refondation communiste, Nichi Vendola.

     

    Le président des Pouilles, chouchou des médias, espoir de la gauche radicale, a créé un parti à la mesure de sa mégalomanie (« Gauche, écologie et libertés »), avec même des organisations locales constituées autour de sa personnalité (« les usines de Nichi ») pour les dernières élections régionales.

     

    L'éclectisme de ses positions laisse pantois : catholique fervent, admirateur de Jean-Paul II mais partisan du « mariage gay » ; européiste animé par le projet d'Adenauer et Monnet et sioniste patenté ; critique de l'ultra-libéralisme mais défenseur de réformes libérales dans sa région, vantées par la patronne du MEDEF italien, Emma Marcecaglia : « Vendola est le meilleur gouverneur d'Italie du sud, sa région des Pouilles est la mieux gérée ».

     

    Quant à son passé de communiste, Vendola fait le choix du repenti : « Je ne me définis plus comme un communiste. Le communiste était une question merveilleuse mais ce fut aussi une terrible réponse. Ce fut un grand rêve et un cauchemar horrible. Je n'ai aucune tolérance pour le cauchemar, une idéologie qui a produit les goulags ».

     

    Face à cet épouvantail à droite et ce rabatteur à gauche, Bersani n'a guère eu de mal à se faire élire comme candidat du centre-gauche aux futures législatives.

     

    Quant à son programme économique, il continuera l'oeuvre de Monti :« nous avons beaucoup plus aidé le gouvernment Monti que vous ne le pensez, nous avons servi de tampon sur les questions sociales » confiait-il au Wall Street Journal au début du mois.

     

    Et il s'inscrit par ailleurs dans l'esprit de celui de l'ultra-libéral Renzi auquel il a même reproché... d'avoir copié son programme. Tout un programme !

     

    Et les communistes dans tout cela?

     

    Que proposent le Parti des communistes italiens (PdCI) et Refondation communiste (PRC) – insérés depuis 2008 dans la Fédération de la gauche – face à ce système verrouillé et mis en scène par l'idéologie dominante ? Plutôt que de prendre leurs distances, ils y rentrent pleinement et alimentent la droitisation de la vie politique.

     

    Le PdCI a choisi de rentrer dans la primaire, soutenant Vendola au premier tour puis Bersani au second. Comme justification apportée, la volonté de « ramener les communistes au Parlement, de reconstruire des chemins unitaires à gauche et mettre fin au berluconisme et au montisme avec une nouvelle alliance de centre-gauche pour une autre Europe ».

     

    Face à cette participation à une nouvelle « gauche plurielle » à l'Italienne comme en 1998 et en 2006 sous Romano Prodi, Refondation communiste (RC) semble garder une posture de radicalité mais pour proposer un projet de recomposition plus large : la création d'une nouvelle formation politique à gauche.

     

    Prenant exemple sur Izquierda Unida en Espagne, die Linke en Allemagne, le Front de gauche en France, RC propose une « nouvelle formation qui réunisse tous ceux à la gauche du PD : de di Pietro aux mouvements pour l'environnement. Le PD a fait disparaître le mot 'gauche'. Il faut créer une nouvelle chose de gauche pour partir sur un New Deal en Italie ».

     

    Dans sa proposition de « Quatrième pôle », RC propose une alliance avec Nichi Vendola, le juge de droite Di Pietro (l'Eva Joly italien)... qui ont pourtant déjà accepté de rentrer dans la future gauche plurielle menée par le PD !

     

    Derrière ces deux projets de recomposition, contradictoires en apparence (« identité communiste » pour négocier des postes au PD vs « pôle de radicalité » pour canaliser in fine vers le PD), c'est le fiasco de la Fédération de la gauche (FdS) qui éclate au grand jour.

     

    Rappelons qu'en 2008, un tout autre projet politique était porté par les bases militantes du PdCI et de Refondation communiste : celui de l'unité des communistes pour reconstruire un nouveau Parti communiste italien.

     

    Après quinze ans de dérive liquidatrice au sein de Refondation communiste, avec l'équipe Bertinotti-Vendola, le projet d'un parti de « gauche » unique, la Gauche arc-en-ciel, conduisait à un échec historique aux élections de 2008 : 3% et l'expulsion des communistes du parlement.

     

    Les militants de Refondation communiste avaient alors renversé la direction liquidatrice, tandis qu'au PdCI les bases militantes forçaient la direction à faire un retour auto-critique sur le soutien passé aux gouvernements de centre-gauche et à envisager de relancer l'unité des communistes.

     

    Ce formidable élan pour l'unité des communistes a ensuite été récupéré par des franges liquidatrices au sein des deux partis, sous l'égide du PGE, pour le rabattre vers la création d'une force de gauche non-communiste, proposant des solutions compatibles avec la social-démocratie.

     

    Quatre ans après, si cette nouvelle mouture du projet liquidateur est en train d'exploser sous le poids de ses propres contradictions, hélas les conditions pour la renaissance d'un véritable mouvement communiste en Italie semblent compromises. Le rapport de force de 2008 anéanti.

     

    En réalité, le projet liquidateur du PGE en Italie, en échec sur sa capacité à construire autre chose n'est en réussite que sur un point : détruire ce qu'il reste de l'organisation communiste en Italie, empêcher toute reconstruction.


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  • Une lycéenne a été tuée samedi matin par l'explosion d'une bombe dissimulée dans une poubelle devant un lycée professionnel de Brindisi, dans le sud de l'Italie.

    Selon un responsable local de la Protection civile, Fabiano Amati, l'attentat s'est produit peu avant 8h, alors que les élèves arrivaient pour les cours. Une lycéenne est décédée à l'hôpital des suites de ses blessures et sept autres élèves ont été blessés, a ajouté M. Amati.

    On ne dispose pas de plus amples précisions pour le moment.

    AP

    Une lycéenne a succombé à ses blessures et sept autres élèves ont été blessés samedi dans l'explosion d'une bombe devant un lycée à Brindisi (sud de l'Italie), a annoncé Fabiano Amati, responsable régional de la protection civile aux médias.

    Italie: une lycéenne tuée par l'explosion d'une bombe devant un lycée de Brindisi

    Une lycéenne a succombé à ses blessures et sept autres élèves ont été blessés samedi dans l'explosion d'une bombe devant un lycée à Brindisi (sud de l'Italie), a annoncé Fabiano Amati, responsable régional de la protection civile aux médias. La jeune fille, dont l'âge n'a pas été précisé, "n'a pas survécu" et "deux autres élèves sont dans un état critique" dont une autre adolescente qui est "entre la vie et la mort et est en train d'être opérée", a déclaré M. Amati à la chaîne télévisée en continu Sky TG24.

    Bombe placée devant un conteneur

    L'explosion s'est produite vers 7H45 (5H45 GMT) à l'heure où les élèves entraient dans l'enceinte du lycée professionnel Francesca Morvillo Falcone, du nom de la femme du célèbre juge anti-mafia, Giovanni Falcone. Une bombe avait été placée dans un conteneur placé à proximité du lycée, selon les premiers éléments donnés par les forces de l'ordre.

    Pas encore revendiqué

     
    Les carabiniers et la police ont établi rapidement un périmètre de sécurité autour du lycée et des artificiers sont sur place. L'attentat n'a fait l'objet d'aucune revendication dans l'immédiat. Des médias ont fait le rapprochement avec le 20è anniversaire de l'attentat du 23 mai 1992 qui tua Falcone ainsi que sa femme et leurs trois gardes du corps. La mafia sicilienne avait fait exploser au passage de leur voiture 500 kg de dynamite enterrée sous l'autoroute entre l'aéroport de Palerme et le centre ville.

    Deux explosions ?

    Selon le site internet du journal Repubblica, il y a eu en réalité deux explosions. Les engins auraient été reliés à des bonbonnes de gaz et placés dans des sacs à dos, dont un dans le conteneur. La ou les déflagrations se sont produites à l'heure où les élèves arrivaient dans l'établissement ouvert le samedi matin comme la plupart des lycées en Italie.

    http://www.rtl.be


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  • Loredana, 25 ans, enseignante près d'Annecy, est d'origine sicilienne. Elle a écrit à Rue89 la semaine dernière pour attirer l'attention de la rédaction sur un mouvement de révolte inédit en Sicile, le mouvement des Forconi. Elle nous a envoyé ce témoignage pour porter la parole de ses amis et de sa famille. Zineb Dryef.

    Depuis le début de l'année, un vent de révolte souffle sur la Sicile. L'enfoncement de l'Italie dans la crise, les plans de rigueur, les appels à d'énièmes sacrifices ont fini par lasser la population. Dans une région où l'essence a atteint les 1,70 euros au litre et où 25% de la population est au chômage, le vase a fini par déborder.

    Des agriculteurs et des artisans ont fondé le Mouvement des Forconi, de la Fourche, appelant à la révolte et au refus de cette situation de plus en plus invivable. La fourche, symbole agricole par excellence de la protestation. Cet outil fait écho aux révoltes paysannes des siècles passés, où le peuple se révoltait contre les dirigeants en employant la force. La force, qui aujourd'hui semble être le seul moyen de faire changer les choses, l'ultime recours. Car en Sicile, on se bat et on se battra.

    Je les chasserai à coups de fourche dans les fesses

    Faisant un parallèle avec les derniers événements en Tunisie, Onofrio, agriculteur palermitain, dit « moi je ne me suiciderai pas. Je chasserai plutôt à coups de fourche dans les fesses ceux qui veulent me conduire au suicide. » Les pêcheurs, les chauffeurs routiers et les conducteurs des transports en commun ont rallié le mouvement. Un mouvement qui se veut dans l'action, dans le concret. Gaetano, commerçant de Catania dit « vous vous parlez, ici on combat ».

    Un blocus total de l'île pendant 5 jours, du 16 au 20 janvier a donc été décidé. Pendant cinq jours, plus de transports en commun, plus de livraisons d'essence ni de nourriture. Une grève généralisée, en somme ? Ceci n'est pas une grève, non c'est un blocus.

    En réalité c'est bien plus que ça. Il s'agit de frapper un grand coup et de dire : Basta ! Suffit de payer une crise qu'on n'a pas provoquée, suffit d'être sollicités par un Etat qui nous ignore et nous méprise.

    Ilaria, 24 ans, étudiante à l'université d'Agrigente, explique les origines de ce mouvement :

    « Le blocus de ces derniers jours est très étrange, c'est le signe que quelque chose est en train de changer dans l'esprit des Siciliens, habitués depuis des siècles à voir notre terre soumise à des forces hégémoniques, certaines, telle la Mafia, étant nées sur ce même sol. C'est du moins l'expression d'une volonté de changement chez un peuple soumis depuis trop longtemps et qui veut maintenant lever la tête.

    Nous sommes dans une région où les personnes qui s'opposent au pizzo (racket organisé par la Mafia qui oblige les chefs d'entreprise à lui verser un impôt sous peine de voir son commerce détruit), comme l'entrepreneur Ignazio Cutrò, au lieu d'être assistées par les institutions n'ont d'autre recours que la grève de la faim pour se faire entendre et continuer à vivre et à travailler honnêtement sur sa propre terre.

    C'est vrai que risquer sa vie pour continuer à vivre dignement peut sembler paradoxal mais au pays des paradoxes, c'est malheureusement normal. Ici il faut se faire entendre. »

    La Sicile, terre des bouseux, est en révolte

    Car la Sicile est un beau paradoxe ; c'est à la fois la région la plus riche en ressources naturelles et la plus pauvre de l'Italie. C'est une région qui a nourri pendant des siècles les régions moins fertiles du Nord, puis y a envoyé des milliers de bras travailler dans les usines et participer au grand « boom économique » .

    Et aujourd'hui, cette région dérange, elle fait tache avec ses taux records de chômage, sa mafia, son travail au noir. Certains politiciens d'extrême droite la considèrent même comme faisant partie de l'Afrique, tâche de boue dans laquelle tape la botte. Et pourtant, la Sicile, bien que région autonome, c'est l'Italie ! C'est là qu'ont débarqué Garibaldi l'unificateur et les Américains sauveurs du fascisme.

    Le mépris du Nord envers la Sicile, terre de « terroni » (bouseux) et d'« accattoni » (sangsues de l'Etat) est culturel ; déjà en 1955 on pouvait voir dans le film de Pietro Germi, « Sedotta e abbandonata », un carabinier muté en Sicile retrouver le sourire lorsqu'il cachait la Sicile de la carte de l'Italie. Région aux multiples problèmes qui seraient sans doute résolus si la Sicile cessait d'être le jeu des politiciens qui, en période électorale, promettent de s'intéresser au Sud et qui une fois au pouvoir, ne font plus rien.

    Autour de moi, le désespoir

    Aujourd'hui, les Siciliens disent stop. Basta ! Le mouvement des Forconi se revendique avant tout comme un mouvement apolitique. C'est un mouvement social, le mouvement d'un peuple qui souffre et qui en a marre. Samantha, étudiante en Droit à l'université d'Agrigente, explique ainsi le malaise :

    « Partout autour de moi, en Sicile, il n'y a que le désespoir. Des jeunes de presque 30 ans qui sont toujours sans travail, sans espoir et surtout sans rêves.

    En fait, parmi tout ce qui nous manque en Sicile, il y a surtout la possibilité de rêver d'un futur et d'une famille dans la sérénité ! »

    Ce mouvement est la prise de conscience que le peuple est capable de se faire entendre et de s'affranchir du jeu des politiciens. Onofrio, exhorte ainsi les Siciliens :

    « Ne pensez pas que vos problèmes ne regardent que vous car ces problèmes sont les nôtres et nous devons les régler pour les générations futures. »

    Pour ces raisons, bloquer l'île devrait attirer l'attention sur la détresse des habitants. Or depuis le début de l'action, un lourd silence plane sur l'événement. Pas un mot dans les journaux nationaux ; La Repubblica ou le Corriere della Sera parlent en première page du naufrage du Costa Concordia. Tout au plus un petit encart est-il consacré à la « grève des chauffeurs de bus en Sicile ». L'action est ignorée et déformée.

    Silence dans les médias

    Lorsqu'il ne peuvent plus ignorer ce qu'il se passe, les médias tentent de discréditer le mouvement. Ainsi lit-on que le Mouvement des Forconi est appuyé par des groupuscules néo-fascistes et par le parti d'extrême droite Forza Nuova. Un mouvement de masse, car c'est un mouvement de masse social, appuyé par un parti qui a obtenu 0,8% des votes aux dernières élections ? Cela semble gros, et pourtant, quelques doutes naissent.

    Même au sein de la population solidaire du mouvement, on ne sait pas quelle est la couleur politique de ce mouvement, signe qu'il est avant tout ce qu'il se revendique, un mouvement apolitique et social. Onofrio, avec son franc-parler avertit :

    « Participe qui veut à ce mouvement, mais que ne se fassent pas voir les drapeaux des partis car nous les chasserons à coups de pied dans le cul. »

    Une telle tentative de sape de la part des médias et des journaux laisse entendre que ce mouvement est à prendre au sérieux, qu'il dérange. Et les citoyens au cœur de ce qu'il se passe en sont bien conscients. Ilaria, explique :

    « La Sicile est l'effet collatéral d'une maladie qui frappe tout le pays et dont on craint la propagation.

    Voilà pourquoi le mouvement et le blocus sont censurés, ignorés ou déformés par les médias ; il faut à tout prix éviter la contagion.

    C'est aussi pour cette raison que l'on tente de décrédibiliser le mouvement, il faut éviter la contagion. »

    Facebook et YouTube pour témoigner

    Et pourtant, ça bouge ! Et pourtant le mouvement se propage ! Malgré tout, grâce aux réseaux sociaux et aux sites de partage comme Youtube, l'information réussit à filtrer. Sur Facebook, des Mouvements des Forconi locaux se multiplient dans les autres grandes villes du Sud. Les Pouilles, la Calabre et même le Lazio !

    En dépit de la censure, gravissime dans un pays démocratique respectueux des droits de l'Homme, et des tentatives pour discréditer le mouvement, des actions similaires sont prévues dans d'autres régions d'Italie. Aux dernières nouvelles, un blocus a été mis en place en Calabre, un autre est prévu à Pescare. Les informations, relayées par les réseaux sociaux et Youtube, déjouent ici la censure et font leur chemin.

    La fourche, symbole d'un monde ancien, aurait-elle trouvé là une nouvelle forme ? Au XIXe siècle les révoltes étaient réprimées par la force et dans le sang. En 2012, le silence des médias et le travail de désinformation sont les nouveaux moyens de répression, plus sournois. La fourche se fait souris et les idées, elles, finissent par s'exprimer. Serait-on à l'aube d'un Printemps italien ?

    http://www.rue89.com


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  • Italie: des lettres de démission signées au moment de l'embauche

    Le quotidien italien la Republicca a dévoilé des chiffres particulièrement interpellants : en Italie, plus de deux millions de travailleurs engagés dans un contrat à durée indéterminée ont dû, au moment de parapher leur contrat, signer aussi une lettre de démission en blanc. Une simple signature sous un document vide et non daté que l'employeur utilisera ensuite à sa guise pour licencier au moment le plus opportun.

    Plus de deux millions de travailleurs sont soumis à ce chantage, soit 15% de tous les contrats à durée indéterminée. Cela correspond aussi à 25% du personnel des PME, dans lesquelles ont d'ailleurs lieu la moitié des démissions forcées ainsi extorquées.

    Quand la présence du travailleur ne l'arrange plus, l'employeur ou le chef d'équipe sort la lettre du tiroir et la remplit. Le travailleur se retrouve dehors, sans droit au chômage ou autres allocations sociales.

    Les femmes sont principalement concernées. On estime à 800 000 le nombre de femmes qui ont été licenciées sous la fausse apparence d'une démission  volontaire, en grande partie parce qu'elles étaient enceintes. Les autres motifs sont : la maladie, l'activité syndicale, l'âge et la fin de la période de trois ans pendant laquelle un employeur bénéficie d'une exonération de charge sociale pour l'embauche d'un chômeur. Les difficultés de l'entreprise sont généralement le dernier motif évoqué.

    Le phénomène n'est pas neuf. En 2008, une loi du gouvernement Prodi l'avait interdit. Mais Silvio Berlusconi l'avait abrogée à son retour au gouvernement. Le phénomène a alors explosé. Il y a deux semaines, la ministre du travail de l'équipe Monti a promis de l'interdire à nouveau.

    Aujourd'hui, en Italie, un travailleur actif sur quatre a déjà été confronté à ce chantage.

    PIAB, avec Marc Molitor



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  • Italie : les larmes de crocodile de la ministre Elsa Fornero annonçant la reforme des retraites ! 

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    Depuis le départ de Silvio Berlusconi, Mario Monti, nouveau chef du gouvernement italien tente de sortir l’Italie de la terrible crise qu’elle traverse. Le gouvernement de Mario Monti, avec en tête Elsa Fornero, Ministre des affaires sociales ont annoncé hier un nouveau plan d’austérité pour sortir de la crise.

    Ce plan d’austérité devrait permettre d’économiser environ 20 milliards d’euros et les mesures de relance de l’économie doivent « sauver l’Italie » de la crise. Mario Monti et Elsa Fornero ont donc tenu une conférence de presse hier Dimanche en Italie.

    A l’annonce de ces nombreuses mesures, Elsa Fornero a craqué quand elle a abordé les « sacrifices » quie devront fairre les retraités italiens pour sortir de la crise. Elsa Fornero est une économiste très réputé et a admis que les retraites ne seraient plus indexées sur l’inflation à partir de 2012 ce qui a fait fondre en larmes la ministre italienne des affaires sociales.

    Voici la vidéo de Elsa Fornero, ministre des affaires sociales, en pleurs après l’annonce de la réforme des retraites :

    http://www.dailyactu.com/politique/...

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article123083


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