-
Service public
Les services publics occupent une place centrale dans la vie quotidienne des Françaises et des Français.
La garantie d’un droit d’accès à l’électricité, aux communications, à l’école,c’est la garantie d’une vie où chacune et chacun est assuré de pouvoir satisfaire ses besoins essentiels ; c’est l’ouverture d’autres possibles, l’occasion d’un véritable progrès économique et social. -
Par Pcautunois le 15 Juin 2013 à 22:12
Le massacre des retraites par François II a débuté
Le top départ a été donné par madame Yannick Moreau, fonctionnaire supérieur proche du PS, à qui l'Elysée avait demandé un rapport. Oui, c'est mieux d'être du même bord pour discuter de rien et proposer la même chose. Elle vient de le remettre au grand chambellan du palais Jean-Marc Ayrault ce vendredi 14 juin 2013, en présence de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, laquelle n'a aucun souci a se faire avec la sienne de retraite.
De ce fait, toute une batterie de reculs sociaux est proposée, à peine Pierre Mauroy enterré, lui qui institua la retraite à 60 ans en 1982. (Rappel: en 1914, à peine Jean Jaurès, chantre de la paix et fondateur du Parti socialiste, dans sa tombe, le Ps de l'époque s'était abouché avec la droite et les industriels dans l'Union sacrée).
- Ceux que les actifs vont prendre sur la tête:
- Un allongement de la durée de cotisation: 43 ans pour la génération née en 1962, puis à 44 ans pour ceux de l’année 1966. (A chacun de prévoir donc à quel âge, il sera en retraite.)
- Une hausse des cotisations d’assurance-vieillesse: 0.1 point par an pendant 4 ans.
- Une modification du calcul des retraites dans le secteur public.
- Ce que les retraités vont prendre sur la tête:
- Alignement le taux de CSG des retraités à celui des actifs: 7,5% au lieu de 6,6% actuellement. (Rappel de ma pomme, on ne part pas en retraite avec 100% de son salaire en activité.)
- La révision de certains avantages fiscaux. Annuler l'abattement de 10% sur les pensions déclarées aux impôts. (Autre rappel de ma pomme: tous les contribuables imposés sur le revenu ont cet abattement de 10%. Cela ne saurait durer puisque c'est pour les frais professionnels des salariés et que les vieux ne travaillent plus avant de mourir.)
- Désindexation des pensions.
Jean-Marc Ayrault a expliqué, sans rire, que le projet de réforme serait soumis "aux partenaires sociaux" lors de la Conférence sociale jeudi et vendredi prochain.
Communiqué de la CGT: (je n'ai pas reçu celui de la CFDT ou du MEDEF, ils remplissaient leurs stylos à plume)
Nous venons de prendre connaissance du rapport de la Commission pour l’avenir des retraites. Nous en connaissions les grandes lignes, puisqu’elles nous avaient été annoncées par la Présidente Yannick Moreau.
Si de vraies questions y sont abordées, les principales pistes évoquées dans le rapport n’augurent rien de bon et nous regrettons qu’aucune des propositions portées par la CGT n’ait été reprise.
L’allongement de la durée requise pour le taux plein, la désindexation ne sont en rien des solutions pour pérenniser et améliorer le système de retraite français dans l’intérêt des actifs et des retraités, toutes générations confondues.
Au contraire, leur mise en œuvre fragiliserait encore davantage le système et aurait des conséquences graves pour les retraités actuels et futurs.
Quant aux mesures tendant à l’alignement des régimes du privé et du public, elles s’effectueraient au nom de l’équité, mais n’auraient pas d’incidences financières sur les régimes, selon les termes du rapport. On est là en pleine démagogie puisque ces mesures ne seraient justifiées que par la volonté de bien plaire.
Nous considérons qu’il faut engager la discussion sur d’autres bases avec une prise en compte des propositions alternatives, notamment celles de la CGT.
Nous allons nous saisir de l’opportunité de la conférence sociale des 20 et 21 juin pour porter le débat sur l’ensemble des éléments qui permettrait de relancer une véritable dynamique de progrès social dans notre pays.
Les discussions des 20 et 21 juin doivent en particulier porter sur l’élaboration d’une autre politique de l’emploi et d’une autre politique salariale, conditions indispensables à la résolution des questions de financement de la protection sociale et de la retraite.
Nous ferons en sorte de construire, sur ces différentes questions, avec les salariés et les retraités, les rapports de forces et les mobilisations qui permettront d’inscrire le progrès social à l’ordre du jour des semaines et des mois à venir.
votre commentaire -
Par Pcautunois le 15 Juin 2013 à 21:42
J.-F. Copé sur les retraites : "François Hollande (…) doit savoir que je serai à ses côtés, parce que c’est l’intérêt de la France"
Jean-François Copé a parlé hier du rapport Moreau qui vient d’être publié comme "une invitation au courage, à la justice sociale et à refuser tout clientélisme électoral". Il a manifesté son soutien à François Hollande en ces termes : "François Hollande est désormais prévenu. S’il fait une réforme courageuse, qui vient, dans la droite ligne de ce que nous avions fait ces dernières années, préserver le système de retraite pour les jeunes générations, il doit savoir que je serai à ses côtés, parce que c’est l’intérêt de la France".
Pour le secrétaire général de l’UMP,"le rapport dit exactement ce qu’il faut faire: retarder l’âge pour partir en retraite, allonger la durée de cotisations. Il faut surtout rétablir l’équité entre le régime des fonctionnaires et le régime du privé".
votre commentaire -
Par Pcautunois le 14 Juin 2013 à 21:42
Rapport Moreau sur les retraites : Des propositions inacceptables
Communiqué Solidaires
Sans surprise, le rapport Moreau confirme les pistes annoncées depuis quelques jours. La question démographique ne peut être la seule approche de ce débat. Les politiques d’austérité qui détruisent massivement les emplois entrainent des baisses importantes de cotisations sociales.
Proposer un nouvel allongement de la durée des cotisations, c’est imposer une baisse du niveau des pensions.
En effet, déjà, un sénior sur deux est hors travail à l’âge de 59 ans. L’entrée dans le monde du travail se fait de plus en plus tard (25/26 ans), les carrières sont de plus en plus hachées, surtout pour les femmes.
Partir avec un taux plein devient impossible !
Proposer une désindexation, soit des pensions soit des salaires de référence, conduit à une baisse des pensions.
Réduire les mesures fiscales actuelles, augmenter le taux de CSG, c’est la garantie d’une paupérisation des retraité-e-s actuels et des futures générations.
Les fonctionnaires sont pointés du doigt comme des « privilégiés » alors même que le niveau de remplacement est quasi égal entre privé et public !
Les questions de pénibilité ne peuvent se limiter à deux aspects (cancer et travail de nuit). A 65 ans, l’espérance de vie en bonne santé est de 10 ans !
Faire travailler les gens plus longtemps, c’est la garantie qu’un grand nombre de salarié-e-s arrivera à la retraite en situation de santé dégradée.
Ces mesures constitueraient des reculs sociaux considérables : nous les refusons d’autant plus que le Parti socialiste soutenait en 2010 les manifestations contre la contre-réforme Sarkozy !
Selon le rapport, il faut trouver 7 milliards en 2020 pour équilibrer les régimes. C’est largement possible, si on s’attaque aux privilèges financiers :
80 milliards d’euros de fraude fiscale chaque année !
230 milliards de dividendes distribués et non taxés en 2012 !
La part salariale perdue dans le partage de la richesse produite depuis 30 ans au profit des dividendes, c’est 130 milliards par an !
Encore une fois, les entreprises sont exonérées de tout effort significatif : ce sont les salarié-e-s, les retraité-es qui devraient supporter la quasi totalité des mesures.
Solidaires n’acceptera pas ce scénario et portera d’autres choix porteurs de justice et de solidarité.
Face à ces attaques programmées, l’Union syndicale Solidaires propose aux organisations syndicales et aux mouvements sociaux, à l’ensemble des travailleur-euses, des chômeur-euses, des précaires, des retraité-e-s et des jeunes de préparer une mobilisation sociale interprofessionnelle à la hauteur de ces enjeux.14 juin 2013Social-Eco - le 14 Juin 2013
Retraites: les reculs sociaux du rapport Moreau
La commission Moreau a remis ce vendredi son rapport sur la réforme des retraites. Cette base de travail pour le gouvernement propose toute une série de recul sociaux et fait porter l'essentiel des efforts sur le dos des retraités et des actifs, sans apporter aucune autre piste de financement.
Zoom sur les préconisations principales.
Le rapport, mené par Yannick Moreau, prône un nouvel effort partagé par les actifs et les retraités : 2/3 pour les actifs et 1/3 pour les retraités. Il propose des pistes pour atteindre l’équilibre du régime des retraites d’ici 2020, grâce à sept milliards d’euros déconomies.
Les efforts des actifs
- Un allongement de la durée de cotisation qui passerait progressivement de 41.5 années à 44 années de cotisation. Le rapport de la Commission préconise d’augmenter la durée de cotisation à 43 ans pour la génération née en 1962, puis à 44 ans pour ceux de l’année 1966. Ce dispositif pourrait permettre de gagner 600 millions d’euros d’ici 2020.
- Une hausse des cotisations d’assurance-vieillesse, via une hausse de 0.1 point par an des cotisations pendant 4 ans, et répartie à part égale entre salariés et employeurs. Une telle mesure, qui peut être envisagée à des taux différents, promet un gain de 2.6 milliards d’euros d’ici à 2020.
- Une modification du calcul des retraites dans le secteur public. Le rapport préconise de calculer les retraites des fonctionnaires « en le faisant progressivement reposer sur une période plus longue que six mois » et en intégrant une partie des primes. Sans trancher sur une nouvelle durée précise, le calcul pourrait être basé sur « une durée de référence variant de 3 à 10 ans ». Pour les salariés du secteur privé, la période de référence prend en compte les 25 meilleures années.
La mise à contribution des retraités
- Alignement le taux de CSG des retraités à celui des actifs. Les retraités sont ici mis à contribution avec un alignement de leur taux (6.6% actuellement) à celui des actifs, de 7.5%. Cette hausse permettrait un gain estimé à 2 milliards d’euros d’ici 2020.
- La révision de certains avantages fiscaux. Réviser des mesures fiscales comme l’abattement de 10% sur les pensions et les avantages familiaux pourrait rapporter jusqu’à 900 millions d’euros selon le rapport. Cela concerne les majorations de pensions pour les parents de trois enfants, par exemple, qui seraient désormais fiscalisées.
Jean-Marc Ayrault a expliqué que le gouvernement allait proposer le projet de réforme à la fin de l’été après une période de concertation avec les représentants du patronat et les syndicats lors de la Conférence sociale jeudi et vendredi prochain.
Jean-Marc Ayrault entouré de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et de Michel Sapin, ministre du Travail
Retraites: pour Jean-Marc Ayrault, les Français devront faire des efforts
"Il y aura des efforts à faire mais ces efforts ne seront pas écrasants", a tenté de rassurer le premier ministre ce vendredi après avoir reçu le rapport Moreau sur les retraites.
Pourtant, les retraités comme les actifs ont de quoi s'inquiéter au vu de la façon dont le chef du gouvernement a accueilli ce rapport qui préconise rien de moins que d'allonger sévérement la durée de cotisation, de baisser les pensions et d'aligner les régimes des fonctionnaires sur celui du privé, afin de réaliser 7 milliards d'économies en grande partie sur le dos des particuiers.
Dans une allocution de Matignon, Jean-Marc Ayrault salue un rapport "riche, dense et utile et surtout d'une grande lucidité". Un rapport sur lequel se fonderont les concertations entre syndicats et représentants du patronat qui s'ouvrent par la conférence sociale jeudi et vendredi.
Courage et lucidité
Par ailleurs, le premier ministre a usé de son vocabulaire emprunt de rigueur, appelant au "courage" et à l'"efficacité", expliquant qu'il y avait un "devoir de vérité". "L'ambition, qui doit être collective, c'est d'assurer la retraite de tous pour aujourd'hui, demain et après-demain, c'est la clé même de la confiance dans notre pacte social", a-t-il jugé. "Je refuserai toute opposition entre jeunes et retraités, actifs et retraités ou entre les différents régimes" public et privé, a prévenu M. Ayrault, pour qui "ce serait une mauvaise méthode".
Pierre Laurent : "il ne faut rien reprendre de ce rapport"
Le rapport Moreau, « c’est exactement les mêmes arguments, exactement les même les recettes que celles de 2010 » s’insurge Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, sur LCP.
votre commentaire -
Par Pcautunois le 10 Juin 2013 à 16:42
Social-Eco - le 10 Juin 2013
Reforme des retraites : vers "une mobilisation des salariés" promettent les syndicats
À quatre jours de la remise du très attendu rapport Moreau sur les retraites qui devrait suggérer des pistes de réforme pour résorber le déficit qui risquent de mettre à contribution actifs, retraités et fonctionnaires, les syndicats font monter la pression. "Sur le dossier des retraites, il faudra une mobilisation des salariés, (il ne faut) peut-être pas attendre octobre, car le calendrier qui nous est donné, c'est que le 20 septembre on aurait un projet de loi qui serait sur la table. Je pense que les salariés doivent se préparer avant à quelques mobilisations pour peser", a déclaré le numéro 2 de la CGT, Éric Aubin, en charge du dossier sur les retraites, sur RTL. "Si c'est le rapport Moreau qui est repris, ça va poser un vrai problème", a-t-il prévenu. Éric Aubin, opposée à un allongement de la durée de cotisation et à un recul de l'âge de la retraite, a rappelé qu'il y avait "déjà une mobilisation cette semaine à l'appel de la CES (Confédération européenne des syndicats), contre l'austérité et pour un changement cap". Il y en a une autre le 19 juin, également dans le cadre d'un appel de la CES.
Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a lui aussi prévenu sur France 2 que "si le gouvernement prend des décisions du même tonneau que le gouvernement précédent, oui il y aura mouvements sociaux et peut-être grève aussi". Il a notamment qualifié d'inacceptable et d'hypocrite l'allongement de la durée de cotisation, peut-être jusqu'à 44 ans - une des pistes évoquées par le rapport tel qu'il a été présenté la semaine dernière aux syndicats. "Pour une génération née en 1989, qui entre sur le marché du travail en moyenne aujourd'hui à 24 ans, ça signifie qu'il faudra attendre 68 ans pour avoir une retraite à taux plein quand l'espérance de vie en bonne santé est à 62 ans pour les hommes et 63 ans pour les femmes", a-t-il fait valoir. Jean-Claude Mailly a également jugé inutile de modifier le mode de calcul des retraites des fonctionnaires - sur les trois à 10 meilleures années de la carrière au lieu des six derniers mois, une autre piste du rapport Moreau. "Mme Moreau dit elle-même qu'il n'y a pas de différence entre les fonctionnaires et les gens du privé en termes de taux de remplacement (...) Alors pourquoi changer ?" a-t-il dit. Pour lui le gouvernement ne va pas seulement "dans le mur" pour les retraites mais de manière générale en matière de politique macro-économique. "La logique d'austérité plombe tout (...) donc il faut changer de politique économique", a souligné le secrétaire général de FO, selon qui ce changement doit être effectué au niveau européen.
Les fonctionnaires n'acceptent aucun recul
Les syndicats de la fonction publique mettent également la pression et appellent à une journée d’action "au plus tard début octobre" sur les retraites et la rémunération des fonctionnaires. Dans un communiqué commun six organisations (CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC et CFE-CGC) "rappellent leur attachement au Code des pensions civiles et militaires et elles n'accepteront aucun nouveau recul" sur tout nouvel allongement de la durée de cotisation ou report de l'âge légal de départ. Et jugent également "urgent de corriger les baisses de pensions et les inégalités produites par les précédentes lois". Dans l'Humanité du jeudi 6 juin, Philippe Pihet, de Force ouvrière précisait que "l’allongement de la durée de cotisation et une refonte éventuelle du mode de calcul des pensions des fonctionnaires – deux des pistes envisagées par la commission Moreau – seront deux points de tension majeurs, voire de blocage."
Dimanche, la ministre des affaires sociales, Marisol Touriane, dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France,a prévenu que des efforts "sont nécessaires" et "devront être partagés par tous". "Quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps", a déclaré la ministre.
"Michelin et les retraites", l'éditorial de Michel Guilloux
Comme un tir d’artillerie de préparation de l’opinion, à cinq jours de la remise au premier ministre du rapport Moreau sur les retraites. D’un côté, les fonctionnaires sont lancés en pâture de la division ; de l’autre, les déclarations se sont encore multipliées ce week-end visant à privilégier la « piste » de l’allongement de la durée de cotisation.
À l’image de la ministre des Affaires sociales qui déclarait hier que « quand on vit plus longtemps, on peut travailler plus longtemps », reprenant à son compte l’antienne, à l’époque, des partisans UMP et Medef de la réforme Woerth-Sarkozy de 2010.L’un des Messieurs Retraite du PS, avec Jean-Christophe Cambadélis et Gérard Collomb, le député parisien Jean-Marie Le Guen, évoquait de son côté toutes les pistes possibles de financement. Toutes ? Il se trouve qu’elles reposent entièrement sur les salariés et les retraités eux-mêmes.
La mort de Pierre Mauroy a réuni les hommages que l’homme socialiste méritait. Son gouvernement, comprenant quatre ministres communistes, mit en œuvre la retraite à soixante ans, une ligne de partage entre gauche de progrès social et réaction qu’il défendit encore voilà trois ans au Sénat. Le tournant de la rigueur austéritaire des années suivant 1983, et le début de la conversion au libéralisme d’une partie de cette gauche élue sur une promesse de changement, peut se mesurer : entre 1982 et aujourd’hui, la part des richesses créées par le travail consacrée aux salaires brut n’a cessé de baisser ; celle accaparée par les revenus financiers a quasi doublé, atteignant près de 310 milliards d’euros l’an passé. Et l’on ne pourrait pas trouver là-dedans de quoi financer des mesures de justice sociale ?
Prenons l’exemple de Michelin. Le groupe vient d’annoncer une quasi-fermeture de son site de Joué-lès-Tours. 700 salariés sont sur la sellette. Un nouveau sinistre industriel et social est en vue. En quoi l’allongement de la durée de cotisation accordera-t-il une meilleure retraite à ceux à qui on supprime le droit au travail aujourd’hui ? Le groupe de pneumatiques affirme qu’il agit au nom de la compétitivité. À lire de plus près ses documents financiers, on pourra se rendre compte que le mot est plus que jamais synonyme de rente. Ses ventes ont déjà baissé en 2012 ? Son bénéfice a augmenté d’un quart. Les dividendes versés aux actionnaires ont progressé d’un tiers depuis 2010. Et ces derniers sont encore assurés d’une « rentabilité opérationnelle » à deux chiffres en 2013.
Les jeunes, condamnés à rester à la porte de l’emploi stable. Les autres salariés, invités à voir reculer un peu plus l’espérance d’une vraie vie après le travail. Les retraités d’aujourd’hui, contraints à se serrer un peu plus la ceinture et à prendre un petit boulot que n’auront pas les premiers... «L’État ne peut pas tout. » La phrase de Lionel Jospin sonna le glas, à l’automne 2001, d’une rupture de gauche avec le pouvoir chiraquien, et lança Le Pen sur les rails d’un score historique. Sauf à spéculer sur une réédition symétrique de cet affrontement en 2017, va-t-on laisser Michelin et autres rapaces du CAC 40 imposer leur loi d’airain ? Ou des choix politiques peuvent-ils leur être imposés ? Si division et fatalité sont leurs meilleurs atouts, ce ne sont pas des valeurs de gauche ni de changement, possible et urgent. Parce qu’elle est une question sociale qui atteint au choix de société et de civilisation, convoquant toutes les générations, au présent et pour l’avenir, la question des retraites est loin d’avoir trouvé sa réponse. Surtout dans un pays comme la France...
votre commentaire -
Par Pcautunois le 7 Juin 2013 à 16:05
C’est parti : le JT de France 2 prépare une nouvelle réforme des retraites
par
, le 7 juin 2013Le JT 20 heures de France 2 du 4 juin 2013 (que l’on peut voir ici consacre deux minutes (de 14’15 à 16’23) au rapport de la commission chargée d’examiner plusieurs hypothèses sur la nouvelle réforme des retraites. Deux minutes d’informations tronquées et faussées.
« L’actualité en France, c’est d’abord, je vous le disais, les premières pistes de la réforme des retraites. La commission chargée d’établir un rapport vient de rendre ses conclusions. Elle évoque de nombreuses possibilités : revenir sur les avantages fiscaux des retraités, augmenter, soit l’âge de départ, soit la durée de cotisation, augmenter aussi les charges patronales, bref, il y en a pour tout le monde. Mais ce qui retient le plus l’attention c’est ce qui concerne l’harmonisation des régimes. La commission suggère de modifier les règles de calcul pour les fonctionnaires . »
« Ce qui retient l’attention ». Mais de qui au juste et pourquoi ? Peu importe : l’attention est focalisée sur la sempiternelle « question » des régimes de retraite des fonctionnaires. Et en quoi est-elle de nature à justifier que le JT s’y intéresse tout particulièrement – plutôt qu’à celle des cotisations patronales, par exemple ? David Pujadas s’abstiendra d’en dire plus, mais le reportage qui suit, réalisé par « Margaux Manière, Didier Dahan, avec notre bureau à Poitiers », permettra peut-être d’y voir plus clair…
Sur fond d’images de fonctionnaires au travail, la journaliste commente, ou plutôt pronostique : « Instituteurs, infirmiers ou encore employés de mairie, leur pension de retraite pourrait baisser. Aujourd’hui le mode de calcul des retraites du public est plus favorable que celui des salariés du privé ; la commission Moreau qui rendra son rapport au gouvernement la semaine prochaine propose de rapprocher les deux systèmes. Une piste qui fait bondir les fonctionnaires... »
Manifestement, la journaliste considère qu’il est inutile de préciser que par « rapprocher les deux systèmes », il ne faut pas entendre aligner les retraites du privé sur celles, dont le mode de calcul serait plus avantageux, du public… Cela va de soi !
La suite du reportage, sans doute censée illustrer à quel point l’idée fait « bondir les fonctionnaires », propose l’interview d’une femme…
Au téléspectateur de deviner non seulement qui elle est – ni le commentaire, ni aucune incrustation ne l’indiquent – mais aussi quelle question lui est posée – laquelle a été coupée au montage. Et si cette femme, qui est probablement fonctionnaire, retraitée ou non, ne semble pas « bondir », elle est effectivement opposée – quelle surprise – à une baisse éventuelle de sa (future ?) pension : « C’est perdre nos acquis, quelque part, parce que si nous, c’était calculé sur les 6 derniers mois… Il y a beaucoup de prise d’échelon en fin de carrière. C’est quand même plus intéressant. »
Avec l’infographie qui suit, que redouble le commentaire, la journaliste choisit de présenter les conséquences d’une telle réforme pour « un fonctionnaire » virtuel qui s’avère quelque peu atypique…
« Aujourd’hui, les pensions sont calculées sur les derniers mois de la vie professionnelle. Ainsi un fonctionnaire qui gagne en fin de carrière 4000 euros par mois, touche aujourd’hui 3000 euros de retraite. Mais si la piste évoquée par le rapport était suivie, une période plus longue serait prise en compte, par exemple les 10 dernières années. Et sur cette période, le fonctionnaire n’a pas gagné 4000 euros en moyenne mais seulement 3500. Résultat sa retraite ne s’élèverait plus qu’à 2625 euros, 11 % de moins qu’aujourd’hui. »
On reste perplexe devant cette simulation : en 2009, selon l’INSEE, le revenu moyen des fonctionnaires était d’un peu moins de 2400 euros… Alors qui sont ces fonctionnaires qui finissent leurs carrières à 4000 euros par mois ? Existent-ils ? Combien sont-ils ? De quoi parle-t-on ? Salaire net ou salaire brut ? Celui ou celle qui aurait voulu suggérer que les fonctionnaires sont des nantis ne s’y serait pas pris autrement…
Le reportage enchaîne avec quelques mots d’Eric Aubin, présenté comme le responsable chargé des retraites à la CGT. Là encore, on ne sait quelle question lui a été posée…
« C’est une mesure pour rien. Qui avait fait l’objet d’un débat en 2010 avec Eric Woerth qui avait, à l’époque, abandonné cette mesure parce qu’elle ne sert à rien et elle va crisper, effectivement, les salariés notamment du public. » Des propos si brefs et allusifs, qu’on ne pourra en retenir que son opposition à la mesure. Il aurait par exemple pu être intéressant de savoir pourquoi ce bon connaisseur du dossier affirme à deux reprises que ce serait « une mesure pour rien »... Mais ce n’est pas dans le JT France 2 que le téléspectateur l’apprendra.
En revanche, ledit téléspectateur se voit apporter une nouvelle preuve des privilèges inouïs dont bénéficient les fonctionnaires, avec une nouvelle statistique dont on ne saura pas d’où elle sort, ni ce qui pourrait l’expliquer.
« Aujourd’hui dans le privé la retraite est calculée sur les 25 dernières années. Et elle est moins élevée en moyenne : 1216 € contre 1724 pour le public. » On appréciera le souci de cohérence de la journaliste qui choisit de réfléchir sur une pension de 3000 euros quelques secondes avant d’annoncer qu’elles s’élèvent en moyenne à un peu plus de 1700 euros dans la fonction publique… Quant à savoir si, par exemple, des différences de qualification, et donc de rémunération, entre salariés des secteurs public et privé, ne pourraient pas contribuer à expliquer de tels écarts, ce serait trop demander…
Et la journaliste de préciser que « ce soir, Matignon évoque de simples pistes. Les discussions sur les retraites commenceront réellement le 20 juin. » En plateau, David Pujadas conclue même avec un quasi scoop : « Précision importante il y a quelques minutes. L’entourage de François Hollande a confirmé que le calcul des retraites des fonctionnaires fera bien partie du débat. »
Si la qualité de l’information, dans ce « sujet », fut d’une nullité affligeante, l’équipe de David Pujadas pourra au moins se féliciter d’avoir accompli son travail de « pédagogie »… en esquissant les conclusions de discussions qui n’ont pas commencé.
Frédéric Panne
votre commentaire -
Par Pcautunois le 6 Juin 2013 à 17:30
Retraites : des fuites sur un rapport officiel annoncent de nouvelles et importantes remises en cause
Alors que se profile, dans dix jours, la conférence sociale, des fuites dévoilées mardi 4 juin, par le quotidien Le Figaro, relancent par avance le débat sur les retraites.
Le rapport commandé par le Premier ministre à Yannick Moreau, ex-présidente du Conseil d’orientation des retraites, sera remis la semaine prochaine au gouvernement, mais des sources syndicales en ont fait fuité l’essentiel. Il envisage de multiples mesures. Conformément à la méthode du dialogue social, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a souligné que « le rapport est un outil de travail, en aucun cas la préfiguration d’une réforme bouclée ».
Il faudrait, selon Mme Moreau, dégager 7 milliards d’euros par an en mettant à contribution actifs, retraités et fonctionnaires : fiscaliser les bonus pour enfants, sous-indexer les pensions et allonger la durée de cotisation, qui pourrait aller jusqu’à 43, voire 44 ans, soit plus vite que le calendrier de la réforme Fillon.
Certains syndicats de fonctionnaires ont vivement réagi. La CGT y a vu un « casus belli irrémédiable », prévoyant une baisse des pensions de l’ordre de 20 à 25 % pour les agents.
Après les rencontres préliminaires à la conférence, Thierry Lepaon, pour la CGT, avait déclaré repousser tout « nouveau recul de l’âge de la retraite ou une baisse du montant des pensions » et Jean-Claude Mailly, que FO refuserait de « bouger l’âge [légal de départ] ou rallonger la durée de cotisation ».
De son côté, Laurent Berger, pour la CFDT s’était déclaré le 31 mars favorable à cet allongement.
votre commentaire -
Par Pcautunois le 4 Juin 2013 à 22:04
Politique - le 4 Juin 2013
Retraites: Jean-Marc Ayrault veut faire comme pour les allocations familiales
Cela promet. Le premier ministre a expliqué ce mardi que la future réforme des retraites serait "guidée" par les mêmes principes de "justice" et de "solidarité" que celle de la politique familiale, présentée lundi. La note risque d'être salée pour les retraités actuels et à venir, au vu des premières fuites du rapport que doit rendre la Commission pour l'avenir des retraites.
Vibrant plaidoyer de Jean-Marc Ayrault ce mardi à l'Assemblée. Le chef du gouvernement a tenté de justifier la méthode utilisée par son équipe aussi bien pour la réforme de la politique familiale dévoilée hier, que pour celle à venir du financement des retraites. Selon lui, cette réforme du quotien familial "est la preuve qu'on peut sauver le modèle social français en le réformant, en réduisant les injustices, en répondant à des besoins nouveaux et en apportant plus de solidarité". Question de point de vue. Pour Michel Canet, président de l'Union des familles laïques (UFAL), ces mesures vont dans le sens d'"une semi-privatisation de la politique sociale"
Fonctionnaires et retraités en ligne de mire
Cette politique qui ne rompt pas avec l'austérité budgétaire est bien celle que compte mettre en place le gouvernement pour la réforme des retraites à venir. "C'est la politique du gouvernement! C'est celle qui nous conduira pour les autres réformes de notre système social, c'est celle qui nous inspirera pour la réforme des retraites", explique Jean-Marc Ayrault.
Au vu des premières pistes de mesures que la Commission pour l'avenir des retraites va proposer la semaine prochaine au gouvernement, qui ont fuité ce mardi, cette même méthode risque d'être salée pour:
- les fonctionnaires: le rapport Moreau, du nom du haut-fonctionnaire Yannick Moreau qui préside cette commission, devrait proposer de changer les règles de calcul des retraites des fonctionnaires, qui ne seront plus basées sur les 6 derniers mois mais sur les 10 meilleures années, en incluant une partie des primes.
- les retraités: le taux de la contribution sociale généralisée (CSG) des retraités imposables serait aligné sur celui des actifs. On leur supprimerait l'abattement fiscal des 10%, ainsi que le bonus fiscal de 10% pour les ménages ayant eu trois enfants et plus. Comme cela a déjà été décidé par les retraites complémentaires du privé (Agirc-Arrco), les pensions ne seraient pas directement indexées sur l'inflation.
- les actifs, futurs retraités: en prenant exemple également sur les régimes complémentaires gérés par les partenaires sociaux, une baisse des rendements des retraites du régime général serait mise en place en temps de crise économique. Ainsi les actifs cotisant 100 euros n'en verront que 95 pris en compte pour leur future pension. Ce mode de calcul pourrait être revu en période de plus grande prospérité économique.
En revanche, les entreprises devraient être préservées, la Commission proposant une légère hausse des cotisations.
"Ca va être chaud"
Pour faire passer la pillule aux particuliers, la commission suggère des avantages au titre de la pénibilité, accordés notamment pour les professions qui travaillent la nuit et pour celles exposées à des substances cancérigènes. "Tout cela, c'est la boîte à outils, mais le gouvernement devra choisir et prendre ses responsabilités (...). Cela va être chaud", a commenté un syndicaliste auprès de l'AFP.
Social-Eco - le 3 Juin 2013
Retraites: l’avertissement des Français avant la réforme
Alors qu’une nouvelle réforme est en vue, les Français expriment à la fois une très vive inquiétude et une forte disponibilité à la mobilisation sociale, selon un sondage CSA-l’Humanité. Pour assurer l’avenir du système, ils privilégient la taxation des revenus financiers à l’allongement de la durée de cotisation.
Très inquiets. Mais pas résignés. Et lucides quant aux possibilités d’éviter une nouvelle régression. Ainsi pourrait-on résumer l’état d’esprit des Français, à l’orée d’une nouvelle réforme des retraites, au vu des résultats du sondage réalisé par l’institut CSA pour l’Humanité.
L’inquiétude au plus haut niveau
Plus de huit Français sur dix (83 %) se déclarent aujourd’hui inquiets pour leur retraite. Parmi eux, un fort bloc (35 %) se dit même « très inquiet ». Alors que le chantier de la réforme n’est pas encore officiellement ouvert, c’est un niveau de préoccupation « particulièrement élevé », note CSA. Dix-huit points au-dessus de ce qu’il était en 2010, en pleine bataille contre la réforme Fillon. Les plus inquiets sont les personnes de la tranche d’âge 25-49 ans. Les femmes (86 %) se montrent davantage soucieuses que les hommes (80 %).
Rien d’étonnant au regard de l’enjeu d’un tel dossier pour la vie de nos concitoyens. À quel âge pourrais-je décrocher d’un travail qui, souvent, apporte davantage de souffrances que de satisfaction ? Quel sera alors, et pour une période de vie qui, par-delà de fortes inégalités, s’allonge, mon revenu garanti ? Ces questions taraudent légitimement les Français, d’autant plus que les précédentes réformes (1993, 2003, 2010) ont toutes été synonymes de réduction des droits, de durcissement des conditions d’accès à la retraite. Et que le gouvernement Ayrault semble, en la matière, vouloir s’inscrire dans la continuité de ses prédécesseurs. S’il n’a pas encore explicitement abattu ses cartes, la répétition de ses appels aux « efforts », au motif d’éponger le déficit, ne laisse guère de place au doute. Deux pistes austères sont, de toute évidence, dans les tuyaux : l’allongement de la durée de cotisation et la désindexation des pensions par rapport aux prix (lire ci-contre). Pas vraiment de quoi apaiser. D’autant que le patronat pèse déjà de tout son poids sur le débat, en prônant une durée de cotisation de 43 ans, et un report de l’âge légal à 65 ans.
Davantage prêts à se mobiliser qu’en 2010
Inquiets, mais pas tétanisés ! Les Français sont à peu près aussi nombreux (78 %) à se dire prêts à se mobiliser pour défendre le niveau de leur retraite. Cette disponibilité est même en hausse de 20 points par rapport à ce qu’elle était au printemps 2010. Le bloc de celles et ceux qui se disent « certains » de répondre aux appels à l’action reste stable, mais la proportion de sondés qui semblent ne plus refuser cette possibilité et au contraire l’envisagent augmente nettement (42 %, plus 20 points), relève l’institut.
C’est un très net avertissement pour tous ceux qui se prépareraient à imposer, ou à accompagner, de nouveaux mauvais coups contre le droit à la retraite. Et un encouragement pour ceux qui, comme la CGT, rappellent qu’il sera indispensable, en 2013 comme lors des précédentes réformes, de mobiliser : « Aucune avancée ne sera obtenue sans l’instauration d’un rapport de forces », pointe Éric Aubin, dans l’entretien qu’il nous a accordé.
Déjà, du plan Juppé, qui voulait faire la peau aux régimes spéciaux, à la réforme Sarkozy-Woerth de 2010 qui a tué la retraite à 60 ans, ces vingt dernières années, les plus puissants mouvements sociaux ont visé la défense des retraites. De l’avis de beaucoup d’analystes, la mobilisation de 2010 a pesé lourd dans la défaite de Sarkozy deux ans plus tard. Détail qui n’échappera pas aux observateurs politiques : si, selon notre sondage, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2012 sont très massivement disposés à se mobiliser (84 %), ceux de François Hollande (au 1er tour de la présidentielle) ne sont pas en reste (77 %). Logique dans la mesure où, eux aussi, après avoir pris part au grand mouvement de 2010, ont voté pour le changement, et non pour la poursuite des attaques contre notre système de retraite.
Solutions : il n’y a pas que l’austérité !
Les réponses à la troisième question posée par l’institut CSA présentent au moins autant d’intérêt. C’est l’état financier du système de retraite, et donc son déficit (13,2 milliards en 2011 pour l’ensemble des régimes), qui est avancé par les pouvoirs publics pour justifier la future réforme. Pour le résorber, il n’y aurait le choix, nous dit-on en général, qu’entre plusieurs remèdes plus ou moins douloureux : allongement de la durée de cotisation obligatoire pour avoir droit à une pension à taux plein (actuellement de 41 ans), diminution des pensions, hausse des cotisations. Les solutions alternatives défendues, notamment par le Front de gauche, des économistes, et, dans le mouvement syndical, la CGT, sont le plus souvent tenues à l’écart du débat.
C’est pourtant l’une d’entre elles, la mise à contribution des revenus financiers, qui obtient le plus de suffrages parmi les personnes sondées par CSA, avec 64 % de faveurs, soit 14 points de plus qu’en 2010. Là aussi, les électeurs de François Hollande sont au diapason de ceux de Jean-Luc Mélenchon, alors qu’à droite, les sarkozystes, sans surprise, donnent leur préférence à l’accroissement de la durée de cotisation. Selon des estimations, la taxation des revenus financiers des entreprises au même niveau que les cotisations sociales acquittées par les salariés rapporterait environ 20 milliards d’euros dans les caisses de la Sécurité sociale. Soit l’essentiel du déficit des régimes de retraite… L’option allongement de la durée des cotisations arrive loin derrière (39 % des réponses). Une raison de plus, s’il en fallait, pour réclamer du gouvernement l’ouverture d’un débat sans tabou sur les moyens d’assurer l’avenir de la retraite par répartition.
Yves Housson
votre commentaire -
Par Pcautunois le 30 Mai 2013 à 11:32
Une réforme ferroviaire qui ne rassure pas
Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, a présenté les grandes lignes de la réforme du système ferroviaire. Elle prévoit entre autres la création d’une entité publique intégrée à caractère industriel et commercial.
MARION D’ALLARD
Pour la CGT, avec cette réforme, « cheminots et usagers continueraient de faire les frais du refus de l’État de soutenir la dette ». Christian Lutz/AP
Hier, c’est dans les salons de l’hôtel de Roquelaure qu’à l’issue du Conseil des ministres, Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, a présenté les grandes lignes de la réforme ferroviaire, en présence de Guillaume Pepy, président de la SNCF, et de Jacques Rapoport, président de Réseau ferré de France (RFF). Pas de séisme ni de grande surprise, le projet gouvernemental repose largement sur les préconisations des deux rapports remis par Jean-Louis Bianco et Jacques Auxiette en avril dernier au Premier ministre. Rapports largement critiqués par les syndicats de cheminots, que le gouvernement a vraisemblablement choisi d’ignorer.
LE GOUVERNEMENT VEUT UNE RÉFORME À GRANDE VITESSE
Dans un contexte où la pression de Bruxelles se fait de plus en plus forte en ce qui concerne une libéralisation totale du rail à l’horizon 2019, le gouvernement semble vouloir aller vite (voir l’encadré). La réforme du système ferroviaire présentée hier par Frédéric Cuvillier s’articule autour de trois axes : structurel, financier et social.
« Le premier objectif est d’améliorer la qualité et l’efficacité de service du système ferroviaire », a déclaré le ministre, via la création d’un « groupe public ferroviaire constitué de trois établissements publics ». En somme, un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) « mère », et deux Epic « filles », composés du gestionnaire d’infrastructure unifié (GIU), « regroupant les fonctions actuellement remplies par RFF, SNCF Infra et la Direction des circulations ferroviaires », et de l’exploitant ferroviaire. À la tête de l’Épic « mère », la réforme prévoit de placer un directoire composé des présidents des deux autres Epic d’une part, et d’autre part un conseil de surveillance dans lequel « l’État sera majoritaire et où seront également représentés le Parlement, les salariés et les régions ». Une manière en somme de « replacer l’État dans son rôle de stratège », a répété hier, Frédéric Cuvillier.
Deuxième objectif : « le rétablissement de l’équilibre
économique du système ferroviaire ». Très lourdement endetté, le système ferroviaire accumule près de 40 milliards d’euros de dette, dont 32 milliards pour la seule infrastructure. Une dette qui s’accroît de 1,5 milliard par an. Et pour « stabiliser » les finances du système, le gouvernement table non seulement sur l’élaboration d’un « contrat de performance (renouvelé) régulièrement entre l’État et le gestionnaire d’infrastructure (...) ainsi qu’entre l’État et l’exploitant », mais surtout sur « une amélioration forte de la performance de l’ensemble du groupe, une optimisation de l’offre ferroviaire et une efficacité accrue de l’organisation du travail ». En clair, la menace d’un énième effort de « productivité » reposant sur les seuls cheminots...
UN AXE SOCIAL ON NE PEUT PLUS FLOU
Et question organisation du travail, précisément, le ministre s’est montré hier on ne peut plus flou. Après avoir réaffirmé que « le statut des agents de la SNCF sera préservé », il a éludé à plusieurs reprises les questions relevant de l’axe social de sa réforme. « Un cadre social commun à l’ensemble des entreprises du ferroviaire est à bâtir », a noté Frédéric Cuvillier, sans plus de détails concernant, entre autres, un fameux « décret-socle posant les principales règles communes du secteur », ou la négociation d’une « convention collective nationale qui aura vocation à s’appliquer à l’ensemble des entreprises de la branche ferroviaire ». Deux points pourtant présents dans la réforme. Un cycle de concertations sur le décret-socle ainsi qu’une négociation autour de la convention collective nationale devraient s’ouvrir prochainement mais d’ores et déjà la CGT prévient : « Le gouvernement doit revoir sa copie » (voir ci-dessous).
LE CHIFFRE 2000
C’est, en kilomètres, la longueur des lignes à grande vitesse en France, ce qui représente plus d’un quart des LGV d’Europe.
À L’ASSEMBLÉE DÈS LA RENTRÉE
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a annoncé, hier, le calendrier prévu de la réforme du système ferroviaire. Le projet de loi, présenté en Conseil des ministres, devrait être déposé dès le mois de juillet, puis débattu à l’Assemblée nationale et au Sénat à la rentrée. Entre-temps, des concertations devraient être organisées avec les syndicats sur le volet social de la réforme (convention collective nationale et « décret socle »). En ce qui concerne la mise en oeuvre effective des dispositions de la réforme, le ministre table sur la clôture des discussions à la fin de l’année.
Pour les syndicats, le compte n’y est pas
Les syndicats de cheminots appellent à la mobilisation le 13 juin prochain.
MARION D’ALLARDLe gouvernement ne peut se considérer comme quitte. Il doit revoir sa copie ! » Hier, la fédération des cheminots CGT a vivement réagi, point par point, aux grandes lignes de la réforme du système ferroviaire présentées le jour même par le ministre des Transports. « Alors que chacun s’accorde à dire que les vrais sujets pour développer le transport ferroviaire sont l’organisation de sa production et de son financement, le gouvernement choisit clairement de se soumettre aux exigences de Bruxelles d’ouverture totale du marché à la concurrence en 2019 », souligne la CGT, dénonçant une réforme qui prépare « un éclatement du système ferroviaire et du service public », « dans le cadre de l’ouverture ou non à la « concurrence dont la responsabilité revient au gouvernement ». Par ailleurs, cette réforme ne présente « pas de solution de financement » et, pour la CGT, « cheminots et usagers continueraient de faire les frais du refus de l’État de soutenir la dette issue des créations de lignes à grande vitesse qu’il fait supporter au système ferroviaire depuis les années 1980 ». La CGT se bat contre une structure cloisonnée, « construite au fil des années par la direction de la SNCF », et qui « empêche les cheminots de travailler ensemble ».
Et face à un gouvernement qui continue dans la voie du cloisonnement, « il est évident que l’harmonisation sociale préconisée se traduirait par une régression sociale », pointe le syndicat. Pour Thierry Nier, secrétaire fédéral CGT, « l’heure est donc à la mobilisation ». Les fédérations syndicales de cheminots CGT, Unsa, SUD rail et CFDT appellent à la grève et à la mobilisation unitaire le 13 juin prochain, pour, notamment, des revalorisations salariales, un moratoire sur l’ensemble des réorganisations et des restructurations, un vrai plan de relance du fret et le retour à une production mutualisée.
La cGT dénonce « un éclatement du système ferroviaire et du service public ».
FÉDÉRATIONS SYNDICALES DE CHEMINOTS
CGT – UNSA – SUD-Rail -CFDTDans un contexte où la réforme du système ferroviaire annoncée par le Gouvernement suscite inquiétude et vigilance des cheminots, les fédérations syndicales CGT, UNSA, SUD-Rail et CFDT de cheminots, représentatives à la SNCF, se sont réunies, lundi 27 mars 2013. Renouvelant leur opposition aux premières préconisations des rapports Auxiette et Bianco,
nos fédérations interpellent le gouvernement pour qu’il prenne en compte nos propositions
pour construire un projet de loi répondant aux besoins de la Nation et des usagers à partir
d’une entreprise ferroviaire publique intégrée, la SNCF, seule capable de répondre aux enjeux de sécurité, d’aménagement du territoire et d’égalité de traitement.
Elles ont étudié les suites à donner à la demande de concertation immédiate déclenchée auprès de la direction de la SNCF, déposée unitairement le 17 mai dernier.
La direction SNCF a reçu les fédérations syndicales le 22 mai dernier. Cette réunion, dans laquelle la direction s’est arc boutée sur une posture du refus s’est terminée sur un constat de désaccord.
En conséquence, les fédérations syndicales CGT – UNSA – SUD-Rail -CFDT de cheminots ont décidé d’appeler à la mobilisation unitaire des cheminots par la grève le 13 juin 2013.
Elles déposent un préavis de grève couvrant la période de travail du mercredi 12 juin 2013 à 19h00 au vendredi 14 juin 2013 à 8h00.
Les fédérations syndicales de cheminots CGT, UNSA, SUD-Rail, CFDT restent disponibles pour engager des discussions sur l’ensemble des revendications exprimées dans ce préavis :
- Le respect des dispositions statutaires et réglementaires trop souvent bafouées, notamment en matière de recrutements hors statut, d’utilisation abusive d’emplois précaires, de mutations et lors des exercices de notations ;
- L’emploi et les recrutements au cadre permanent avec une réévaluation à la hausse des effectifs de l’EPIC pour l’année 2013 ;
- Les salaires, avec une augmentation générale dans le cadre des négociations prévues en juin et une revalorisation des pensions de retraite;
- Un moratoire sur l’ensemble des réorganisations et restructurations qui impactent les différents services et métiers de l’entreprise;
- Une autre prise en compte de la sûreté et de la sécurité des agents par une ré-humanisation des gares et des trains ;
- Une perspective lisible de la relance du fret par une révision de la stratégie lancée par les plans Véron et Marembaud qui s’accélère aujourd’hui. Le rapport de la commission économique du CCE, dans le cadre de la procédure de droit d’alerte, doit servir de base de réflexions à une réorientation totale de la politique menée dans cette activité;
- Un retour à une production mutualisée par la fin du pilotage par activité et la création d’établissements multi activités articulés autour des métiers dans les territoires ;
- Le maintien de la gestion des Prestations Familiales au sein des services compétents de la SNCF.
En choisissant le blocage du dialogue social, la direction de la SNCF porterait l’entière responsabilité de cette situation conflictuelle.
Les Fédérations de Cheminots CGT – UNSA – SUD-Rail -CFDT s’adresseront unitairement aux usagers la semaine prochaine afin de les informer des raisons qui les conduisent à appeler les cheminots à cesser le travail, le 13 juin 2013.
Paris, le 28 mai 2013
Ce 29 mai, le ministre des transports (qui a acquis le don de se dérober dès qu'il sait que les cheminots l'attendent pour qu'il s'explique) va présenter la mouture que lui ont concoctée tous les eurocrates de son entourage et qu'il a validée.
En un an, la prudence d'il y a un an aux inquiétudes d'il y a six mois succède un refus affirmé des critères de concurrence des rapports Bianco et Auxiette qui servent d'adossement au projet du pouvoir.
Ces rapports qui vu des contenus et orientations rencontre l'opposition des cheminots et leurs O.S. et des associations usagers sont emblématique des méthodes de ce pouvoir : Faire croire à partir des promesses d'avant élection à une concertation pour tenter d'obtenir un consensus sur un projet qui se révèle aux antipodes des exigences des cheminots pour pouvoir répondre aux besoins des usagers et du pays.
Seul aspect qui semblerait rester au positif, c'est l'annonce de la réunification du système ferrovaire mais dans quelles conditions d'organisation et de financement ?
Un argument sert de boussole au pouvoir : la dette. Plus ancien que le trou de la Sécu, la première à avoir été stigmatisé dans l'espace des services publics industriels pour instiller les idées de privatisations. La "dette" de la SNCF qui n'existe pas, élargie maintenant à celle des Retraites, des Hôpitaux, des universités etc. est l'outil de la braderie des pépites industrielles du pays financés sur argents publics, le moyen d'avancer les critères exigés par l'UE (et dont les règles sont rédigées dans l'Arc de la Defense). L'argent public et le porte monnaie des usagers ont financé l'outil, au capital privé d'en récolter les fruits. Comme pour EDF, France Télécom, et les autres outil publiques imposé par 1936 (la SNCF) ou 1945 (les autres entreprises passées sous controle et propriété de la nation ).
Dès 1991 la CGT exigeait que l'état assume ses obligations non pas d'actionnaire (cela n'existe pas) mais de gestionnaire au nom de la nation de son outil publique.
Chacun notera que les gouvernements se succédant, c'est au nom d'un déséquilibre comptable crée de toute pièce par l'état et imposé dans ses comptes à la SNCF, due à son refus de donner lui les moyens financiers et donc à l'obligation de se financer sur les marchés pour réaliser les modernisation que l'état exigeait (dont les dessertes ferrovaires des usines de l'UIMM pour que celle-ci importe les minerais que l'élimination des mineurs exigeait) que cette "dette" a été créée.
La logique comptable (aux normes définies à Bruxelles ET Paris) fait ensuite que ce trou se creuse. Mais les mêmes gouvernements réservent les moyens publics pour combler les gouffres réels eux des gâchis et ponctions capitalistes avec l'argent public qui fait défaut à ses services publics.
Mieux, ou pire en réalité, rat de corridor de toutes les antichambres ministérielles depuis trente ans Guillaume III à la tête d'une SNCF qui a pour obligation d'équilibrer ses comptes, d'entretenir et moderniser l'outil de production (statut de l'EPIC), inventant un actionnaire interdit par la loi, verse à l'état l'argent qu'il a obligation d'injecter dans le renouvellement et l'entretient du matériel, de sa part d'infrastructures tant que la réunification avec RFF n'est pas réalisé. Cotisant au Medef depuis 1984, la Sncf et son président annoncent mettre les cheminots au régime mais gave Bercy.
Notons que si les rames TER sont facturées aux régions par les constructeurs une rame TER 2N NG 4 caisse coute environ 9.25 millions. Rappelant que la dotation des régions par l'état est comme toute les dépense publique revue à la baise l'état, pour 2012, empoche venant de Pepy, l'équivalent de 22 rames TER.
A la limite un juriste déterminé au regard de la LOTI de 1983 pourrait attaquer l'état en recel d'abus de bien sociaux et la direction de la SNCF pour détournement de ces biens.
Dans la nouvelle phase de l'affrontement engagée officiellement ce matin les usagers vont avoir besoin d'être informés.
Pour sa part, la fédération cgt des cheminots donne les éléments de connaissance à ses syndiqués pour leur permettre de décider des actions à engager et à poursuivre.
Pour vous permettre de vous tenir informé Canaille le Rouge vous communique le lien pour aller chercher l'information à la source [lien vers fédération CGT des cheminots].
Bien sur, vous ne serez pas surpris, cela n'empêchera pas La Canaille de donner son grain de sel et vous pourrez ainsi mesurer ses arguments l'aune des infos données par son organisation syndicale.
Pour l'instant, une chose se profile à l'horizon : Blummollet va tenter d'inscrire dans ses douze travaux au service du capital la poursuite de ceux qui après avoir tenu Mitterrand à distance, ont fait craquer Chirac, contenu Sarkozy et reste à réaliser pour rapporter au lobbyiste de l'UE les pommes d'or du jardin des Hespérides ferroviaires.
Une fois de plus les cheminots s'y opposeront et Blummollet qui se voyait Hercule ne restera dans l'imagerie de la profession qu'un des visages de Ganelon accompagné de son Jacquouille Cuvillier.
http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-sncf-le-pouvoir-persiste-118128129.html
votre commentaire -
Par Pcautunois le 29 Mai 2013 à 23:14
Retraites : la mauvaise réforme au mauvais moment
Mardi 28 Mai 2013
Laurent Mauduit*
En voulant aller vite, le gouvernement prend donc le risque de faire l'impasse sur un débat majeur : croit-on vraiment qu'il est possible de rétablir l'équilibre des régimes de retraite dans un contexte de chômage historique?
Manifestation des retraités pour protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat et d'éventuelles baisses du montant des pensions - GIRAUD FLORE/SIPAEst-ce de la désinvolture ? Ou bien de la maladresse ? Voire du cynisme ? En tout cas, le fait est là, stupéfiant : le gouvernement a lancé la prochaine réforme du système des retraites de la plus mauvaise des façons. Comme s'il se moquait éperdument des réactions d'indignation que cela pourrait susciter dans l'opinion et notamment dans les milieux les plus modestes.
Ce qu'il y a de stupéfiant, c'est d'abord la forme retenue par l'Elysée et Matignon pour promouvoir cette réforme. Nulle véritable concertation ! Nul débat approfondi pour tenter de trouver des pistes nouvelles ou originales - il en existe ! - qui n'aggravent pas encore davantage la politique d'austérité. C'est à la hussarde que les dirigeants socialistes ont visiblement choisi d'agir.
Après le défilé au pas de course, le 13 mai, de tous les dirigeants syndicaux et patronaux dans le bureau du Premier ministre, puis un nouvel et bref échange, les 20 et 21 juin, à l'occasion de la prochaine conférence sociale - qui aura de nombreux autres dossiers à son ordre du jour -, la consultation, si on peut appeler cela ainsi, sera bouclée. Et, en deux temps, trois mouvements, un projet de loi sera couché sur le papier pour être entériné à l'automne par le Parlement.
Au diable la démocratie sociale ! C'est donc au pas de charge que tout cela va être mené. A la baguette ! Et s'il en sera ainsi, si les partenaires sociaux n'auront quasiment pas leur mot à dire, c'est que, sur le fond, les dés en sont déjà jetés. François Hollande n'a en effet pas même pris soin de sauver les apparences et de faire croire que toutes les bonnes idées étaient les bienvenues.
Non, dès le 28 mars, il a signifié par avance, sur France 2, que, pour financer les 20 milliards d'euros de déficit des régimes de retraite attendus en 2020, « il va falloir faire des efforts », et notamment accepter un allongement des durées de cotisation. « Ceux qui auront cotisé longtemps devront partir à temps. Mais la durée de vie s'allonge. La durée de cotisation devra s'allonger aussi », a-t-il prévenu. Plusieurs ministres ont, dans le même temps, suggéré qu'une désindexation des retraites pourrait venir compléter la réforme.
Ceci explique donc cela : à quoi bon en effet organiser des palabres interminables pour savoir s'il vaut mieux augmenter les durées de cotisation, baisser les prestations, majorer les cotisations ou chercher encore d'autres pistes alternatives, si le chef de l'Etat s'est autorisé à trancher le débat avant même qu'il ne soit officiellement ouvert ? On comprend mieux, dans ces conditions (assez peu démocratiques), que le gouvernement ait préféré ne pas s'embarrasser d'une trop longue concertation.
François Hollande et Jean-Marc Ayrault en 2003 débattant sur la réforme Fillon prévoyant pour les retraites un allongement de la durée de cotisations - CHAMUSSY/SIPACe choix d'une méthode autoritaire et rapide présente toutefois de graves dangers. A cela, il y a une première raison - qui renouvelle fortement les controverses habituelles autour de la réforme des retraites.
De nombreux économistes font valoir que la dérive actuelle des comptes sociaux, et notamment des régimes de retraite, est d'abord le produit de la crise économique historique dans laquelle l'Europe et la France sont plongées et du chômage de masse qu'elle a engendré.
Dans cette optique, l'urgence, c'est d'abord de trouver les chemins d'une nouvelle politique de croissance, pour relancer l'emploi qui, mécaniquement, permettra aux régimes sociaux de trouver de nouvelles marges financières. Et ce n'est surtout pas, à l'inverse, d'aggraver à cette occasion encore un peu plus une politique d'austérité qui asphyxie l'économie et menace par ricochet les comptes sociaux eux-mêmes.
En voulant aller vite, le gouvernement prend donc le risque de faire l'impasse sur un débat majeur qui prend de plus en plus d'ampleur : croit-on vraiment qu'il est possible de rétablir l'équilibre des régimes de retraite dans un contexte de chômage historique ? L'urgence, c'est l'emploi, et ce devrait être la seule, car de lui tout dépend, y compris l'avenir de notre modèle social.
Mais, dans la foulée, le gouvernement clôt aussi d'autres débats qu'il aurait été utile, au contraire, d'ouvrir. Durant de longs mois, avant l'alternance, les dirigeants socialistes avaient ainsi promis que l'une de leurs ambitions serait d'aligner la fiscalité du capital, très avantagée, sur celle du travail, très pénalisée. Un débat calme et serein sur l'avenir des régimes de retraite aurait donc pu permettre de réfléchir à cette question.
Et de trouver de nouvelles pistes de financement des régimes de retraite qui s'éloignent de la punition sociale que réclame à chaque occasion le Medef, avec à la clé un relèvement progressif des durées de cotisation jusqu'à quarante-trois ou quarante-quatre ans.
Au passage, dans cette incompréhensible précipitation, le gouvernement fait aussi l'économie d'autres débats, notamment sur les pistes alternatives de financement. Un seul exemple : pourquoi les socialistes ont-ils depuis longtemps renoncé à trouver des idées pour abonder le fonds de réserve des retraites ? L'idée était judicieuse et a été laissée en jachère depuis plus d'une décennie.
Et puis, il y a le dernier risque, le plus grave. Le risque de la colère sociale. En allant vite, François Hollande veut le conjurer. Mais il n'ignore pas qu'il peut, tout à l'inverse, l'attiser.
* laurent.mauduit@mediapart.fr
Article paru dans le N° 839 du magazine Marianne, en kiosques du 18 au 24 mai 2013
votre commentaire -
Par Pcautunois le 29 Mai 2013 à 22:54
Nicolas Doze sur BFM-TV réclame une "réforme sur le marché du travail et sa rigidité réforme sur les retraites; réforme de la libéralisation des professions qui sont encore sous numerus clausus"
Médias - le 29 Mai 2013
Le choeur des éditorialistes économiques chante les "réformes structurelles"
Comme le démontre une nouvelle fois Acrimed, la grosse artillerie néolibérale est de sortie ces dernières semaines dans les médias audiovisuels pour bourrer le crâne des Français au sujet de ces réformes qui visent à amoindrir les protections sociales.
L'observatoire des médias a une nouvelle fois mis la main dans le cambouis des "éditos éco" diffusés par les radios et les chaînes télé d'information. Un constat s'impose: c'est fou ce que ces "spécialistes" de la chose économique cognent tous dans le même sens: pousser François Hollande et le gouvernement Ayrault à amoindrir les protections sociales et les dépenses publiques, via les prochaines négociations sociales concernant les retraites et l'emploi.
Concrètement, cela donne ceci:
- Nicolas Doze sur BFMTV: "Ce n’est plus possible de reculer sur les trois réformes attendues et exigées par le reste de l’Europe: réforme sur le marché du travail et sa rigidité réforme sur les retraites; réforme de la libéralisation des professions qui sont encore sous numerus clausus."
- Éric Le Boucher, sur Europe 1: "Réforme des retraites, baisse des dépenses de santé, recul des crédits aux collectivités locales et surtout plus de réformes structurelles pour la compétitivité."
- Dominique Seux, sur France Inter: "Les dépenses publiques, si rien n’est fait, seront en 2014, pour la première fois, les plus élevées des 27 pays européens, au-dessus du Danemark, à plus de 57% du PIB. À ce niveau, ce n’est plus de l’aspirine, c’est de la morphine, c’est-à-dire une drogue."
- Christian Menanteau, sur RTL: "Il va falloir apprendre à gérer sobrement, reformer les prestations sociales, les retraites, les allocations chômage et ça va être d’autant plus indispensable que la corde de rappel allemande ne va pas disparaître.
Olli Rhen, maître à penser
Tous paraphrasent leur maître actuel, le commissaire européen chargé des affaires économiques Olli Rehn. Ce dernier explique tranquillement: "Il est encore plus important que le gouvernement français, le Parlement et les partenaires sociaux se mettent d'accord sur des réformes structurelles du marché du travail, des retraites et qu'il ouvre le marché des services." Dans le colimateur de ses "réformes courageuses": le recul de l'âge de la retraite, l'affaiblissement des protections en faveur des travailleurs et du code du travail, la baisse du Smic et l'ouverture à la concurrence de toutes les professions règlementées, sans oublier la privatisation totale des grands groupes publics.
"Modèle allemand"
Comme le montre Acrimed, ce bourrage de crâne fonctionne aussi sur le fameux "modèle allemand" que la France devrait forcément suivre, ainsi que sur la rémunération des grands patrons, dont le gouvernement fait bien de ne pas s'occuper.
- A consulter:
Le printemps des chroniqueurs économiques, par Mathis Raymond (Acrimed)
- A lire aussi:
votre commentaire -
Par Pcautunois le 28 Mai 2013 à 14:58
Casse des retraites : On prend les autres et on recommence ! Le rapport de force existe toujours pour les mettre en échec !
Hollande et Ayrault viennent d’annoncer, à grand bruit, une nouvelle contre-« réforme » des retraites qui sera soumise au Parlement dès septembre prochain
Ils reprennent exactement les mêmes prétextes que leurs prédécesseurs : l’ampleur des déficits (artificiels), la contrainte européenne. L’objectif est toujours le même : transférer progressivement l’argent des retraites vers le patronat et le profit capitaliste.
En face, les mêmes évidences demeurent. Pourquoi faire travailler les anciens (ou les maintenir au chômage) jusqu’à 65 voire 70 ans alors qu’il y a déjà 4 millions de chômeurs chez les plus jeunes dans le pays ?
Comment parler de déficit (14 milliards d’euros dit-on) quand les entreprises bénéficient de 30 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations patronales ? Et quand le gouvernement leur octroie un nouveau cadeau de 20 milliards d’euros par an, creusant le déficit du budget, avec le « Crédit d’impôt compétitivité ».
Hollande et Ayrault tâtent le terrain avant d’annoncer leurs mesures définitives. Mais on sait déjà que les sacrifiés seront les mêmes que sous Sarkozy et Fillon.
Les pistes avancées évoquent un nouvel allongement de la durée de cotisation, une hausse de la CSG, notamment pour les retraités eux-mêmes (alors qu’ils ont déjà cotisé toute leur vie active !), une baisse du pouvoir d’achat des pensions. Un précédent récent: avec la complicité de la CFDT, le Medef a obtenu une désindexation des retraites complémentaires. Elles ne suivent plus l’augmentation des prix.
On peut aussi compter sur le pouvoir pour essayer d’opposer à nouveau les salariés des différents régimes les uns aux autres pour mieux aligner les prestations de tous vers le bas, par exemple les pensions de réversion.
On peut aussi redouter une réforme plus structurelle mettant en cause le financement solidaire par la cotisation sociale.
Alors où est le changement depuis 2010 ?
En 2010, le PS avait participé aux grandes manifestations pour les retraites… En matière de retraites, le premier acte politique de Hollande et Ayrault aura été de maintenir la loi Sarkozy-Woerth. Il est vrai que le candidat Hollande n’avait, contrairement à son parti, rien promis sinon un rectificatif pour les carrières longues (qu’il a fait) et l’ouverture d’une négociation pour une nouvelle réforme, ce qu’il fait.
Par rapport à Sarkozy, il peut espérer compter sur la collaboration de certains syndicats comme la CFDT qui a déjà cosigné avec le Medef « l’accord » pour faciliter les licenciements (ANI). La CFDT est déjà prête à accepter l’allongement de durée de cotisation.
En 2013, le pouvoir compte sans doute que la désillusion de 2012 aboutisse à la résignation et au désengagement.
Communistes, nous mettrons toutes nos forces pour gagner l’inverse : l’expérience et les enseignements de 2010 et 2012 peuvent et doivent nourrir une résistance et une mobilisation victorieuses.
Le mouvement de 2010 a été massif pas le nombre de manifestants, plusieurs millions, et par le soutien populaire. De journée d’action en journée d’action, il a fallu des mois avant qu’il s’essouffle.
Mais, une nouvelle fois, la tactique des manifestations espacées, sans appel coordonné à la grève, n’a pas permis de concentrer efficacement cette force.
S’est posé également le problème de la perspective donné au mouvement. Jusqu’au bout, on a attendu le mot d’ordre immédiat unificateur qu’aurait dû être le retrait du projet de loi Woerth. La recherche de l’unité des organisations a abaissé le niveau des revendications. Réclamer une « autre réforme » a fait diversion. ça y est, on va l’avoir ! La question du nombre d’annuités a été évacuée des revendications. Avec 41,5 ou 42 annuités, comment rassembler pour une retraiteeffective à 60 ans? L’abandon hier sur cette question facilite l’attaque du gouvernement aujourd’hui.
L’attaque de la droite en 2010 avait été préparée par la remise en cause des régimes dits « spéciaux » en 2007. La forte mobilisation, à la SNCF, à la RATP, à EDF, avec un large mouvement de grève, avait été court-circuitée par l’entrée en négociation des directions syndicales sur les bases du gouvernement. Cette expérience lourdement démobilisatrice doit être prise en compte. En 2010, en l’absence de revendication globale intégrant la remise en cause la « réforme » des régimes spéciaux, la mobilisation des secteurs clés des transports et de l’énergie a été faible.
Enfin et surtout, l’échec de 2010 est venu de l’illusion entretenue d’un changement par les élections en 2012.Maintenant, l’expérience est faite. La casse des retraites, la politique d’austérité ne se résument pas à un seul homme, même un Nicolas Sarkozy, et à son « obstination ». Le mouvement social ne saurait attendre un changement institutionnel, une future élection ou un changement de gouvernement.
C’est au contraire la victoire du mouvement populaire lui-même, sur une question capitale comme celle des retraites, qui ouvrira la voie à la rupture politique avec l’austérité et l’Union européenne.
C’est à partir de cette réflexion que nous continuons la bataille pour les retraites, sans rien lâcher sur les revendications sociales et politiques fondamentales, dont :
- Le retour à la retraite à 60 ans
- Le retour à 37,5 annuités (durée moyenne des carrières effectives lors de la liquidation des droits)
- La prise en compte de la pénibilité avec une annuité de bonification pour 5 années travaillées.
- Le relèvement immédiat du « minimum contributif » (retraite minimale) pour arriver à aucune retraite en dessous du SMIC.
- L’indexation des retraites sur le salaire moyen
- La fin du scandale des exonérations de cotisations patronales, le rehaussement de leur taux suivant les besoins. L’abrogation du Crédit d’impôt compétitivité.
Une hausse du SMIC et le rétablissement d’une échelle mobile des salaires effaceraient automatiquement le besoin de financement des retraites.
C’est là le cœur, le moteur de notre système solidaire qu’il faut défendre et reconquérir !
votre commentaire -
Par Pcautunois le 23 Mai 2013 à 21:55
Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, a précisé, ce 23 mai, que la future réforme des retraites concernera également les régimes des fonctionnaires et des salariés des entreprises publiques.
Le secteur public "fera évidemment partie de la réforme des retraites" que le gouvernement compte présenter à l'automne (...) et tout est sur la table". C'est ce qu'a déclaré la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, ce jeudi 23 mai, sur LCI.
"Nous avons besoin d'une réforme qui fasse appel aux efforts de tous les Français, mais nous avons surtout besoin d'une réforme de justice parce qu'il reste des inégalités (...) Il y a des injustices qui doivent être corrigées".
Marisol Touraine a continué : "contrairement aux idées reçues, d'ores et déjà, beaucoup des règles qui s'appliquent dans le privé s'appliquent aussi au public, par exemple la durée de cotisation".
Ajoutant que si la base de calcul du montant des pensions n'est pas la même (25 meilleures années pour les salariés, 6 derniers mois pour les fonctionnaires), il existe "à l'inverse des primes qui sont versées à un certain nombre de fonctionnaires qui ne sont pas prises en compte dans la base de calcul des retraites".
Une façon pour la ministre de contester l'idée que les fonctionnaires et surtout les salariés du secteur public (EDF, SNCF, RATP....) ne sont pas actuellement si privilégiés que cela par rapport à ceux du privé.
Le gouvernement devrait présenter sa réforme à l'automne, après la conférence sociale de fin juin.
http://www.bfmtv.com/economie/reforme-retraites-touchera-bien-secteur-public-520946.html
votre commentaire -
Par Pcautunois le 18 Mai 2013 à 16:00
Allocations familiales : le modèle social français en danger
Vendredi 17 Mai 2013 Laurent Mauduit*Si le tabou de l'universalité des prestations est brisé, les libéraux se frotteront les mains.
Ah ! Les indécrottables égoïstes... Il a suffi que François Hollande annonce puis que Jean-Marc Ayrault confirme une réforme du système français des allocations familiales pour qu'aussitôt une campagne s'engage pour stigmatiser, sur ce registre, les opposants au projet.
Une étrange campagne, où l'on a vu quelques hiérarques socialistes mêler leurs voix à des dignitaires de l'UMP ou des chroniqueurs économiques ultralibéraux, pour dénoncer de prétendus archaïsmes français. Et l'absence de générosité sociale de certaines familles parmi les plus riches qui revendiquent le maintien d'une prestation dont elles n'ont guère besoin.
Il faut certes en convenir : en ces temps de crise majeure des finances publiques, le bon sens peut sembler du côté du gouvernement qui entend placer les allocations familiales sous conditions de ressources. Car la réforme, telle qu'on en devine pour l'instant les contours, promet d'être méticuleusement calibrée.
Selon le rapport publié le 9 avril par Bertrand Fragonard, le président du Haut Conseil de la famille, il s'agit tout au plus de baisser - et non de supprimer - les allocations. Et encore, seulement pour les plus riches. Le rapport fixe ce principe : « Ne pas toucher le haut des classes moyennes et donc ne diminuer les allocations qu'à partir d'un seuil suffisamment élevé de revenu. » On conviendra que c'est prudent.
Et le Premier ministre, lui-même, semble animé par la même sagesse puisque, dans la foulée de ce rapport, il a révélé sur France Inter que seulement 15 % des Français, les plus aisés, seront concernés par cette baisse. Alors pourquoi, en ces temps de très fortes contraintes budgétaires, serait-on opposé à ce que la branche famille de la Sécurité sociale fasse des économies, si c'est seulement sur le dos des plus riches ? Pourquoi rechigner, si les classes moyennes et les couches populaires sont épargnées ?
C'est qu'en vérité les enjeux de cette réforme sont beaucoup plus importants qu'il n'y paraît. Car depuis la Libération, les fondements du modèle social français reposent sur deux grands principes, celui de l'égalité et de l'universalité. En clair, tous les citoyens, quels que soient leurs niveaux de revenus ou de fortune, peuvent prétendre à la même couverture sociale.
Il n'y a d'ailleurs pas que les grands régimes de protection sociale qui soient assis sur ces règles. C'est le même principe qui régit - même si, ici ou là, il est de plus en plus souvent écorné - tous les grands services publics, à commencer par celui de l'Education nationale. En clair, le modèle social français repose sur un principe fondateur, qui est celui de l'égalité et non pas de l'équité.
Et, si c'est le cas, c'est parce que la fonction de redistribution des revenus, c'est sur l'impôt qu'elle repose. C'est au travers de lui que tout gouvernement a le loisir de taxer davantage les revenus ou les patrimoines les plus élevés.
Du même coup, on comprend mieux pourquoi c'est une réforme dangereuse qu'engage le gouvernement. Car, si son véritable souci était de demander un effort complémentaire aux plus riches, il lui suffisait de mettre en chantier une ambitieuse réforme fiscale.
Or, on sait précisément que la fameuse « révolution fiscale » promise par François Hollande et prévoyant notamment une fusion de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG) a été reportée sine die.
Et même la minitaxe à 75 %, ce ne sont pas les contribuables qui vont la payer mais les entreprises. En bref, le gouvernement a totalement enterré le projet de refondation d'un impôt citoyen et progressif. Le système fiscal va donc rester ce qu'il est, gravement inégalitaire, avec des taux d'imposition élevés pour les couches moyennes et minorés pour les ultrariches.
Dès lors, la mise sous condition de ressources des allocations familiales apparaît pour ce qu'elle est : non pas une mesure d'équité, mais une banale mesure d'économie. Ce qui ne serait pas bien grave si on en restait là, mais tout le monde devine que, si le tabou de l'universalité des prestations est levé, d'autres gouvernements, à l'avenir, pourront marcher sur ces brisées. En durcissant encore davantage les critères d'éligibilité pour les allocations familiales. Et puis surtout, après la famille, en soumettant d'autres branches de la Sécurité sociale au même régime.
Ce dont se réjouissait récemment le très libéral chroniqueur économique du Point, Pierre-Antoine Delhommais en annonçant aux assureurs privés la bonne nouvelle : « Dans la foulée, après la famille, il n'y a aucune raison pour que la santé ne soit pas, à son tour, concernée. Avec une modulation des remboursements de soins en fonction des revenus. A charge ensuite pour chacun, en fonction de ses moyens, de souscrire à des contrats privés individuels pour se soigner convenablement. »
Cet enthousiasme-là, on peine à le partager. Car, en fait, c'est tout le modèle social français qui risque d'être ébranlé. C'est d'ailleurs mon seul point d'accord avec mon confrère, qui en arrive à cette conclusion : « Il est tout de même amusant de constater que c'est un gouvernement socialiste qui aura ouvert la voie à une privatisation de la Sécurité sociale. Sans le dire, bien sûr. »
Amusant ? Disons plutôt consternant...
* laurent.mauduit@mediapart.fr
http://www.marianne.net/Allocations-familiales -le-modele-social-francais-en-danger_a228423.html
votre commentaire -
Par Pcautunois le 16 Mai 2013 à 18:13
Derrière la réforme des retraites, la capitalisation
Blocage du dépôt de carburant de Grigny (Essonne) lors de la grève de 2010 contre la réforme des retraites. Crédit photo : Nathanaël Uhl.
16Mai 2013
On y est. Le Parti socialiste, qui défilait tous drapeaux dehors contre la réforme menée par l’UMP en 2010, se lance dans sa propre révision du système des retraites. Les discussions ont commencé lundi, le MEDEF a donné le ton en revendiquant un recul de l’âge de départ à 65 ans et un nouvel allongement de la durée de cotisation à 43 annuités. Preuve s’il en est de l’échec des réformes de 2003 et de 2010.
Mais au fond, de quoi parlons-nous ? La retraite ce n’est que du salaire différé, tout comme la Sécurité sociale ou l’assurance chômage. Durant notre activité salariée, nous abondons, via les cotisations sociales versées par l’employeur mais surtout par l’employé, un système solidaire de protection collective. Précisons que les actifs cotisent pour les inactifs actuels ; sachant que l’actif d’aujourd’hui est l’inactif de demain. Cela s’appelle la solidarité intergénérationnelle, c’est un élément de base du contrat social républicain.
La caisse qui collecte les cotisations spécifiques liées au financement de la retraite est en déficit de 20 milliards d’euros environ. Une situation qui a un lien extrêmement direct avec le taux de chômage et les bas salaires. Les cotisations sont acquittées par les actifs qui versent un pourcentage de leur salaire.
Dans ces conditions, chacun peut mesurer que l’allongement de la durée de cotisation n’aura que peu d’impact sur le niveau de cotisation et, par là, sur le financement des retraites. Ce constat empirique a d’ailleurs amené le gouvernement Fillon à faire une 2e réforme des retraites après celle menée par Raffarin en 2003. Imaginons que ce qui a échoué entre 2003 et 2013 fonctionne, mais ne nous leurrons pas.
Car il y a une autre donnée ! Ce pourrait être une bonne idée de reculer l’âge de départ à la retraite si, et seulement si, les seniors restent en poste. Hors, la réalité est cruelle. A l’échelle européenne, la France se place en queue du peloton avec un taux d’emploi des 55-64 ans de 39,7 % quand la moyenne de l’Union européenne à 27 est de 46,3 %. En Allemagne, ce taux atteint 57,7 %, il atteint 70,5 % en Suède ! Etonnement ( !), c’est passé la cinquantaine qu’un salarié touche son salaire au niveau le plus élevé… Donc, qu’il cotise le plus aux caisses de retraite y compris complémentaires.
Ce court état des lieux permet d’affirmer que les solutions esquissées par le gouvernement actuel, dans la même philosophie que les précédents, n’auront pas plus d’effet que les deux réformes récentes. Mais ce n’est pas leur but. Le vrai objectif reste la libéralisation du « marché » de la protection sociale, en premier lieu celui des retraites. C’est que la France est en « retard » en matière de retraite par capitalisation (c’est-à-dire basée sur des placements en bourse, les fameux fonds de pension).
Pour contraindre gentiment les Français à recourir à la capitalisation, quoi de mieux que de réduire le montant des pensions et de rendre inaccessible la retraite à taux plein ? Ils choisiront alors d’eux-mêmes de se livrer pieds et poings liés aux fonds de placement.
Nathanaël Uhl
http://www.mediavox.fr/20130516-derriere-la-reforme-des-retraites-la-capitalisation
http://comite-pour-une-nouvelle-resistance.over-blog.com/
votre commentaire -
Par Pcautunois le 11 Mai 2013 à 22:26
Selon une étude officielle : Toujours plus d'austérité pour les retraités en 2013 !
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) vient de rendre public l’ouvrage « Les retraites et les retraités », édition 2013, publié dans la collection « Etudes et statistiques ».
http://www.drees.sante.gouv.fr/les-retraites-et-les-retraites-edition-2013,11119.html
En 2011, un peu plus de 15 millions de retraités, vivant en France ou à l’étranger, sont titulaires d’une pension de droit direct d’au moins un régime de retraite français. Leur nombre croît à un rythme moins soutenu que les années précédentes du fait des réformes des retraites de 2003 et de 2010 qui ont cassé la retraite à 60 ans.
Cette étude confirme que retraite rime désormais avec pauvreté.
La pension moyenne de droit direct, tous régimes, n’atteint que 1 256 euros mensuels en 2011.
Sa croissance de 0,8 % en euros constants ne résulte que du renouvellement de la population des retraités.
Les départs à la retraite n'interviennent à 60 ans dans un tiers des cas seulement, même s’ils sont encore un peu plus précoces dans la fonction publique, malgré les décotes.
Les liquidations avec une décote sont moins fréquentes dans le privé que dans la fonction publique civile, mais elles ont lieu avec un nombre nettement plus important de trimestres manquants, ce qui génère des pensions plus faibles. En conséquence le nombre des pensions portées au minimum est plus nombreux dans les régimes du privé.
Cette étude confirme les craintes qu’avait formulées la CGT en 2003 et 2010 ; ces réformes avaient pour principal objectif (caché) de faire baisse le niveau des pensions ; les promoteurs de ces réformes y sont parvenus.
Pour la CGT les annonces d’une nouvelle réforme, faites par le Président de la République, font craindre qu'elle ne reproduise et n'aggrave la situation.
Source : Blog de l'UL CGT de Dieppe
"Ambroise Croizat", conférence de Michel Etiévent.
Ambroise Croizat : "il faut faire de la retraite non plus l' anti chambre de la mort mais une étape pour la vie"
Ambroise Croizat fut l'un des fondateurs de la Sécurité sociale et du système des retraites en France.
votre commentaire -
Par Pcautunois le 4 Mai 2013 à 11:38
La dernière tournée postale
(Dessin Marie-Céline Rey)GRANG ANGLE. Le 15 février en Haute-Loire, une jeune factrice en CDD se donnait la mort. «Libération» a refait la T24, son circuit de distribution réputé difficile : 80 kilomètres de routes glacées et enneigées, à 900 mètres d’altitude.
Après la montée de Saint-Just-Malmont, un vent glaçant vous cueille sous une lumière rasante. La neige a fondu sur le plateau du Velay. Restent des monticules boueux sur les bas-côtés. Lieu-dit Talatay, 900 mètres d’altitude. Au bout du chemin, deux hommes s’affairent auprès d’une bâtisse en pierre ornée d’une boîte au nom de Granger. Cette maison était sur la tournée de Pauline, 21 ans, la factrice qui s’est donné la mort le 15 février. La jeune femme était l’un des bouche-trous en CDD de la Poste qui assurent la distribution du courrier. Deux mois après sa dernière tournée, «bulletin d’itinéraire» en main, nous avons refait son circuit.
Quatre heures de dépassement
«L’hiver, c’est une autre galère ! relève Daniel, l’aîné des frères Granger. Ici, ça va encore. Mais il y a le village plus haut, derrière le bois. Il faut passer par la route de Jonzieux, Malifaux… C’est plus compliqué.» Pauline ? «On s’en souvient. On a lu les journaux», glisse Daniel. En l’occurrence, les quelques lignes parues dans le quotidien local. «Mais, je ne vais pas accuser la Poste», ajoute aussitôt Christian, comme pour couper court à la conversation sur ce sujet.
A l’inverse, les deux frères sont intarissables sur ce qu’ils qualifient d’abandon par la Poste de sa mission de service public. «Pendant une semaine, on n’a pas eu de courrier. C’est très gênant pour les journaux. Et c’était pas dû aux intempéries ! Si [la Poste] n’est pas capable d’organiser les tournées, qu’elle le dise !» Et ils ajoutent : «Il faut que la Poste soit raisonnable avec ses agents. Ils sont déjà pas trop payés.»
La veille du drame, Pauline, qui venait de signer un nouveau CDD, avait repris le volant de la camionnette postale. Elle était rentrée de sa tournée sur le coup des 17 heures. Soit quatre heures de dépassement par rapport au temps imparti. La jeune femme connaissait bien cette tournée, la T24, réputée difficile. Elle l’avait assurée l’été dernier pendant quelques semaines. Mais, au mitan de février, elle a découvert un paysage de routes glacées, mi-dégagées, et de fossés enneigés.
«Ni rue ni numéro»
A La Ratelière, un autre lieu-dit desservi par Pauline, le patron d’une exploitation agricole, planté dans ses bottes, explique qu’il a déplacé sa boîte aux lettres en haut de la montée pour éviter au facteur une descente plutôt casse-gueule l’hiver. «Sauf pour les colis», qui sont toujours plus nombreux avec le développement de la vente sur Internet. Il souffle : «Ça ne doit pas être facile pour une débutante de distribuer sur le lotissement», qui a poussé en quelques années en haut de son raidillon. «Il n’y a ni rue ni numéro !»
Un peu plus loin sur le circuit de Pauline, au lieu-dit La Roche, un couple devise avec un automobiliste qui obstrue l’étroit passage. Elle est surveillante de nuit dans un centre pour handicapés, les deux hommes sont ouvriers agricoles à Saint-Just. «Ce n’est pas le pôle Nord, ici ! lâchent-ils. A 5 h 30, il y a la déneigeuse qui passe.» Mais il arrive qu’elle verse dans le fossé. Comme l’autre jour, quand on avait mis à son volant quelqu’un qui n’était pas du coin. Ils pensent à Pauline. Sur sa tournée, il y avait des lieux «délicats», reconnaissent-ils : Rambert, L’Erbret, La Cistrière ou encore La Massardière. Et aussi Le Clos, d’accès «si difficile» que l’habitant du lieu-dit fait déposer son courrier chez son beau-frère. «Encore faut-il que le facteur remplaçant le sache !» «Or, le gros souci, enchaînent-ils, c’est qu’ils changent les gens tout le temps. L’autre jour, on a même eu du courrier mélangé.» «C’est simple, poursuit la dame, les facteurs, on les connaît ni en blanc ni en noir. Faut se mettre à leur place. Ils l’ont faite peut-être une fois, la tournée. On leur donne un plan, et puis débrouillez-vous !»
De fait, en Haute-Loire comme partout en France, la Poste enchaîne les réorganisations. Elle ajuste à marche forcée les effectifs en remplaçant a minima les départs. L’entreprise a perdu ainsi près de 26 000 emplois sur les trois dernières années, et 90 000 sur dix ans. Ces microséismes répétés qui bousculent les tournées touchent en premier lieu la distribution. Le facteur est en première ligne, et les CDD appelés en renfort sont également au front. La Poste se justifie en expliquant qu’elle doit coller au déclin du courrier (-5,6% en 2012) lié à la montée en puissance d’Internet. Après deux suicides médiatisés de cadres l’an dernier en Bretagne, une Commission du «grand dialogue» avait été mise en place, puis des mesures pour allonger le délai entre deux réorganisations ont été annoncées. Mais l’ajustement du réseau se poursuit de plus belle. «Notre environnement, la crise économique, les changements de société, tout nous oblige à nous adapter», justifie Jean-Paul Bailly, le patron du groupe la Poste, dans une lettre du 4 avril adressée à son haut encadrement.
Quinze jours après Pauline, un autre facteur, âgé d’une quarantaine d’années, a tenté de se pendre à sa prise de service, dans la cour de la poste centrale de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Dans une lettre, il a pointé «l’épouvantable politique managériale» menée par son établissement, sur fond de restructurations permanentes.
A Monistrol-sur-Loire, le centre de tri est excentré dans la zone industrielle, le parking, balayé par un air gelé, domine le bourg. A 12 h 45, un premier facteur rejoint la base dans sa Kangoo jaune. Bientôt suivi de trois factrices. Trente-deux tournées effectuées par autant de facteurs, et même trente-huit les «jours forts», partent du hangar bleu vif posé sur le parking. Le col de sa parka relevé, Denise (1) fourrage dans son véhicule, en extrait un bac où se battent en duel quelques plis et petits colis. Comme ses collègues, elle rentre au centre, une fois la tournée finie, pour faire «la reddition des comptes» et les «réexpéditions».
Agée de 51 ans, Denise est depuis trois mois sur une tournée «campagne», elle aussi réputée difficile. Comme celles de Malvalette, de Val Privat ou encore de Saint-Just-Malmont. Une tournée «campagne», cela veut dire 180 à 250 foyers desservis, selon la fiche de fonction facteur, contre 450 à 700 en zone urbaine. Le circuit de Denise, long de 70 kilomètres, ne suit pas forcément l’itinéraire de la déneigeuse : «Des fois, j’en ai marre. Il y a des détours que j’évite quand c’est pour distribuer une pub. L’autre jour, j’ai une collègue qui s’est "enfermée" [au bout d’un chemin, ndlr]. Ils ont mis une heure pour la dégager…» Denise note : «On m’a dit que Pauline n’avait pas beaucoup de mois de conduite.» Et ajoute qu’elle était «taiseuse», «consciencieuse» et qu’«elle prenait tout à cœur».
Le ballet des Kangoo s’accélère. Les «redditions» sont expédiées en quelques dizaines de minutes. Une factrice, pressée de déjeuner, lâche deux mots : «Mes enfants m’attendent», avant de monter au volant de sa Ford. Les horaires de facteur semblent appréciés des femmes, même si les tournées sont assurées six jours sur sept, et mobilisent tous les samedis. La prise de poste se fait à Monistrol, dès 6 h 45. Première tâche : le tri général à l’arrivée du camion postal. Pauline, en tant que CDD, en était dispensée. Dans la foulée, chaque facteur indexe avec minutie son propre courrier. Départ sur les chapeaux de roues de la Kangoo vers 9 heures, dernier carat. A 13 heures, si tout se passe bien, les facteurs sont de retour. Et après l’enregistrement des plis et des colis restants, et selon l’adage «fini, parti», retour au logis.
Trois postes et demi en moins
Cette vie que certains peuvent envier a aussi ses revers. A Monistrol-sur-Loire, la réorganisation en cours devrait se traduire par 3,5 postes de permanents en moins. Pourtant, le corps des «roulants» - les facteurs remplaçants - est «déjà calculé au plus juste», soulignent Pascale Falcon, déléguée CGT, et Séverine Rigoux, de FO. Les deux syndicalistes de la zone sont venues ce jour-là à Monistrol pour y rencontrer les postiers. Sous le feu de leur critique, la pénibilité du métier «avec des centaines de montées et descentes de véhicules par jour», et la «sécabilité» des tournées, découpées et réparties entre les facteurs. Normalement, chaque circuit a son facteur titulaire. Mais les jours creux - en début de semaine ou durant l’été -, les tournées des facteurs absents (en RTT, en vacances ou en maladie…) sont coupées en rondelles et confiées aux sacoches des présents. «C’est une façon de suppléer au manque de personnel», ajoute la cégétiste. Au passage, cela permet aussi à la Poste de limiter le recours aux CDD.
Libération s’est procuré le procès-verbal de la réunion du comité d’hygiène et sécurité du travail (CHSCT) qui s’est tenue dès l’après-midi du drame. Il mentionne que Pauline avait été recrutée le 14 février pour faire une autre tournée, la T27. Mais, le matin, à sa prise de poste, elle se retrouve sur la T24. Une tournée orpheline : son titulaire est en arrêt maladie depuis juin. Or, selon le secrétaire du CHSCT cité dans le compte rendu, «cinq CDD n’ont pu remplir entièrement leur contrat sur cette T24». Plus ennuyeux, ce circuit long de 80 km était «à découvert [non distribué] depuis trois jours et […] il restait du courrier et de nombreux objets suivis». La responsable de la distribution fait valoir alors cette excuse :«La Poste a du mal à recruter des remplaçants compte tenu du faible nombre de postulants et du fait qu’ils n’ont jamais exercé le métier de facteur»… Le métier ne fait pas rêver tout le monde, assurément. Roger (1), dix ans de métier, croisé sur le parking, avoue ainsi 1 213 euros net par mois, et «il faut pleurer, dit-il, pour se faire payer les dépassements».
La route qui conduit de Monistrol à Sainte-Sigolène, où Pauline vivait avec ses parents, s’avale en un rien de temps. Six kilomètres vallonnés sur les coteaux du Velay, bordés d’une forêt de pins. Cette route, Pauline l’a parcourue pour la dernière fois le 15 février au matin. Venue au centre de tri très tôt parce qu’elle n’avait pu finir sa tournée la veille, elle est repartie chez elle à 8 heures, sur les conseils de la directrice, alarmée par son état de fatigue. A 8 h 30, selon le compte rendu, «son papa la retrouve pendue».
Au bar Le Marineo, surplombé par la flèche massive de Sainte-Sigolène, une femme, fille de factrice, lâche ses salves en sirotant son café : «Ma mère, [aujourd’hui en retraite] faisait la tournée de Golène [Sainte-Sigolène]. L’été, quand il n’y a rien dans la sacoche, pas de factures, pas de feuilles d’impôt, c’est bien. Mais l’hiver, on ne regarde jamais le temps qu’il y passe, le facteur !» Au Bazar du village, où Pauline était passée quelques jours avant le drame, la patronne confie : «C’est triste. On ne cherche pas à savoir, vis-à-vis des parents… Ils sont bien dans le malheur.» Et elle ajoute seulement : «Tout ce que Pauline faisait, il fallait que ce soit parfait. Elle aimait le travail parfait.»
(1) Le prénom a été modifié.
http://www.liberation.fr/economie/2013/04/28/la-derniere-tournee-postale_899630
votre commentaire -
Par Pcautunois le 3 Mai 2013 à 15:20
Et bien, la Commission européenne, dont le président est de droite et les 27 commissaires sont désignés par les 27 pays de l'Europe capitaliste, vient de donner raison à Corsica Ferries. Le marché doit toujours être libre et non faussé sur le continent que Bruxelles (et aussi l'Allemagne de Merkel) régente.
Et donc, tir à vue sur la SNCM et pas avec de la petite mitraille. Mais du lourd: la SNCM est condamnée à rembourser 220 millions d'euros à la France.
La SNCM et l'Etat avait signé une délégation de service public pour assurer la continuité territoriale entre la France et son île de beauté. Et donc, la SNCM reçoit de l'argent public pour assurer cette mission publique. Oui, parce que depuis 2005, Chirac l'a privatisée, malgré qu'elle se dénomme toujours Société Nationale Corse Méditerranée.
Pour en revenir à la commission de Bruxelles, elle a jugé que les fonds publics sont de droit en période basse, mais interdits en période touristique. D'où l'amende de 220 millions d'euros. Comme s'il n'y avait pas de continuité territoriale à faire prévaloir l'été!
Ah, le bon temps où la SNCM était nationalisée. Il n'y avait pas non plus l'euro, le soldat du capital en Europe. Et la France était souveraine dans la gestion du pays, la Corse comprise. Dites, les copains, quand c'est qu'on y revient?
Oh, je ne dis surtout pas que tout était facile pour les travailleurs et le capitalisme absent dans les affaires de l'état. Mais la souveraineté nationale, certains n'avaient pas résisté au nazisme et au régime de Pétain pour la recouvrer?
http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/article-sncm-l-ue-m-a-tuer-117539049.html
votre commentaire -
Par Pcautunois le 31 Mars 2013 à 22:10
votre commentaire -
Par Pcautunois le 26 Mars 2013 à 22:29
VIDEO - L'UFC-Que Choisir l'accuse d'orienter ses clients vers des produits plus chers et inadaptés.
Selon une étude de l'UFC-Que Choisir, publiée mardi, La Poste semble de plus en plus privilégier ses intérêts, au détriment parfois de ceux de ses usagers. L'association de consommateurs, qui s'est intéressée au timbre vert et aux petits colis relève que les produits présentés au client ne sont pas forcément ceux qui sont le plus adaptés.
Colis : les formules économiques oubliées.C'est notamment le cas pour l'envoi de colis de petite taille. L'étude de l'UFC-Que Choisir montre que, pour l'envoi de petits paquets, les guichetiers ont tendance à proposer en priorité des offres surdimensionnées. L'association de consommateurs a fait le test avec l'envoi d'un CD. Pour ce genre d'objets, il existe en effet un tarif économique, baptisé "mini max", au prix de 1,50 euros. Or, sur 2.200 demandes effectuées par l'association de consommateurs, le "mini max" n'a été proposé que dans 11,6 % des cas. La plupart du temps, le postier privilégiera le "prêt-à-poster lettre max S", à 3,35 euros, voire un colissimo à 5,50 euros.
"La branche colis est aujourd'hui capitale pour La Poste, qui a tendance à orienter ses clients vers des formules qui ne sont pas adaptées à ses besoins, mais qui sont beaucoup plus coûteuses", explique Arnaud de Blauwe. Avec l'avènement d'Internet, en effet, le commerce en ligne a beaucoup progressé, et avec lui la demande de colis. Un marché rentable, qui permet de compenser l'érosion lente du courrier : en 2012, le nombre de plis acheminés a diminué de 5 %, après 3 % de baisse en 201
Pour l'entreprise, le raisonnement est en fait plus économique qu'écologique. Délivrer un pli en une journée demande en effet beaucoup de moyens : des employés qui travaillent de nuit, des camions qui desservent toute la France même s'ils ne sont qu'à moitié pleins, etc. En prônant un acheminement à J+2, La Poste peut réaliser de substantielles économies. Et tant pis pour le client si son courrier met plus de temps à arriver.
© MAXPPP
Ces postiers qui ne sonnent pas. Autre point dénoncé par l'association de consommateurs : la livraison des colis et recommandés. Alors qu'ils sont censés être remis en mains propres à leur destinataire, les postiers préfèrent parfois se contenter de laisser un avis de passage dans la boîte aux lettres, sans vérifier si la personne est chez elle. Charge au client de se rendre dans son bureau de poste pour récupérer la missive.
"Ce qui nous importe, vendre le produit le plus adapté". Interrogé par Europe 1, Julien Têtu, directeur exécutif de La Poste en Île-de-France, se défend de toute logique économique au détriment des usagers. "Quand vous entrez dans un bureau de poste, on vous pose un certain nombre de questions sur le type d'envoi que vous voulez réaliser. Certains de nos clients ne veulent pas y répondre. Dans ce cas, nos guichetiers n'ont pas d'autre choix que de proposer une solution intermédiaire", regrette-t-il. "Ce qui nous importe, ce n'est pas de vendre le produit le plus cher, mais le plus adapté et que, dans 10, 20 50 ou 100 ans, vous puissiez continuer à venir dans un bureau de Poste".
http://www.europe1.fr/France/La-Poste-dupe-t-elle-ses-clients-1461115/
votre commentaire -
Par Pcautunois le 25 Mars 2013 à 22:29
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique