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    La bataille du cyberespace

    vendredi, 14 juin 2013 / Christophe Ventura /

    Mémoire des luttes

     

    Depuis la Seconde guerre mondiale et la signature, en 1943, de l’accord BRUSA (U.S-British R.I Circuit [1]) entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne après que les services de renseignements militaires et les cryptographes de cette dernière soient parvenus à briser le code de l’armée allemande Enigma, le développement de systèmes de surveillance de masse et d’interception de données et de communications à l’échelle internationale par des Etats, en lien étroit avec les acteurs de l’industrie des technologies, n’a jamais cessé. La signature, en 1946, du British-US Communication Intelligence Agreement (UKUSA) - succédant au BRUSA [2], le développement des systèmes Echelon à la fin des années 1990 (démarré depuis les années 1970) et Terrorism Information Awareness (TIA) élaboré dans la foulée des attentats du World Trade Center et du Patriot Act en 2001 (lire Ignacio Ramonet, « Surveillance totale »), ou du programme de surveillance globale Prism mis en place par l’Agence nationale de sécurité (NSA) des Etats-Unis [3] ont constitué autant d’étapes qui ont structuré, sans contre-pouvoirs démocratiques, l’emprise de la surveillance de masse planétaire.

    Pour autant, faut-il en conclure avec Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois à l’Assemblée nationale et auteur d’un rapport sur le contrôle des activités de renseignement, que « depuis les révélations sur Echelon, l’existence de ce type de dispositif ne suscite plus de surprise démesurée » ? Et « que (le fait que) les Américains aient la tentation de nous écouter n’est pas une nouveauté  » [4] ?

    En réalité, oui et non. La continuité est indiscutable mais le processus de fusion intégrale actuellement à l’oeuvre entre la société, l’Etat, les groupes commerciaux et la technologie est, lui, tout à fait inédit. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère ouverte avec l’éclosion d’un deuxième monde – immatériel – relié au premier – physique – par les structures « en dur » de l’Internet contrôlées par les Etats et les groupes commerciaux : câbles en fibres optiques qui traversent les océans, satellites, serveurs informatiques domiciliés, logiciels. Dans ce contexte, les Etats-Unis disposent désormais d’un leadership militaire, technologique, financier et commercial inégalé. Pour leur part, les principaux acteurs de l’Internet sont étasuniens ou soumis aux lois étasuniennes et disposent de grandes facilités financières et fiscales (dans le pays et en dehors). Dans le même temps, l’activité de renseignement des Etats (notamment des Etats-Unis) est largement privatisée et des nébuleuses d’entreprises spécialisées travaillent directement pour leurs agences et services, créant ainsi une nouvelle forme d’hybridation Etat/entreprise.

    Ce processus engendre un changement de nature du phénomène de surveillance de masse. Son niveau de développement technologique combiné à sa privatisation et à sa capacité de traitement quasi intégral de l’humanité (individus, entreprises, gouvernements) modifie désormais la manière même de penser les questions du pouvoir, de l’action politique et de la démocratie. L’enjeu de cette réflexion est, à sa manière, parfaitement identifié et formulé par Barack Obama lui-même lorsqu’il affirme, à la suite des révélations du lanceur d’alerte Edward Snowden par qui le scandale Prism est arrivé : « Je pense qu’il est important de reconnaître que vous ne pouvez pas avoir 100% de sécurité, avoir 100% de respect de la vie privée et zéro inconvénient. Il faut bien, en tant que société, faire des choix  ».

    Par ses mots, le président américain confirme, à son corps défendant, l’analyse développée par Jacob Appelbaum, fondateur de la plateforme collaborative de hacking Noisebridge. Pour lui, toutes nos démocraties intègrent dans leur système le principe de régime d’exception à l’état de droit, lorsque la raison d’Etat ou les valeurs constitutives de la vie en société sont en danger. L’appareil d’Etat décide, en dernier ressort, le motif et le moment de la violation de ces valeurs. Il peut ainsi, quand bon lui semble, en abuser pour atteindre ses objectifs en matière de surveillance et de politiques sécuritaires. Dans cette perspective, le co-auteur, avec Julian Assange, de Menace sur nos libertés.
    Comment Internet nous espionne. Comment résister
    (Robert Laffont, Paris, 2013. Lire sur le sujet Christophe Ventura, « Julian Assange et la surveillance de masse ») affirme que les démocraties sont confrontées à « Quatre cavaliers de l’Infocalypse » : la pornographie enfantine, le terrorisme, le blanchiment d’argent, les guerres de la drogue. Chacun de ces fléaux, indépendamment du fait qu’ils doivent être effectivement combattus, sert dans le même temps de prétexte au renforcement permanent des systèmes de surveillance globale des populations.

    Dans le domaine de l’information et des communications, la mondialisation a renforcé le pouvoir des Etats. En la matière, loin de réduire leur souveraineté, la disparition des frontières communicationnelles, l’internationalisation des flux et l’émergence de nouveaux monopoles de l’Internet ont à la fois accru la puissance de quelques uns (Etats-Unis, pays d’Europe occidentale, Chine, Russie, Inde) tout en en transformant les formes. Désormais, les Etats dominants dans le système-monde sont ceux capables de contrôler - sur le plan physique, informationnel et cognitif –, et en alliance avec des groupes industriels, les individus et les populations en dehors de toute logique territoriale. Ce faisant, c’est la nature même de l’Etat qui est en train d’évoluer sous nos yeux dans le cadre du développement du cyberespace. Ce dernier est devenu le nouveau champ de bataille des Etats pour affirmer leur puissance.

    Face à ces évolutions, que doivent faire les citoyens et les forces qui luttent pour la démocratie et l’émancipation ? Ces derniers doivent impérativement élargir leurs combats au cœur de la nouvelle dimension immatérielle du monde. Celle-ci est caractérisée par l’existence d’une asymétrie informationnelle. Dans le langage économique, cette notion indique une situation dans laquelle un agent dispose d’informations pertinentes sur un autre qui, lui, n’en a aucune. Ainsi, pour renverser cette nouvelle forme de domination immatérielle, il faut imposer un maximum de transparence aux puissants de l’Internet (entreprises, Etats, agences, banques, etc.) et, dans le même temps, la reconnaissance, la promotion et la protection du droit à l’anonymat pour les individus.

    Ce combat ne fait que commencer.

     

    [1]  Cet accord pionnier en matière de renseignement électronique - ou renseignement d’origine électromagnétique - (dit SIGINT pour SIGnals INTelligence) entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni prévoyait la mutualisation des moyens, des informations, et des techniques (algorithmes, codage, encodage, etc.) entre les deux Etats pour organiser la surveillance et la destruction des puissances de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon).

    [2]  Avec ce nouvel accord, il s’agit désormais de construire un réseau intégré de stations de contrôle capable d’assurer la surveillance de l’ensemble du globe. Dans une seconde étape, les pays du Commonwealth (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande), ainsi que l’Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Turquie se joindront, en tant que partenaires associés, à cette alliance, chacun se chargeant de suivre une zone géographique déterminée. Le site de la NSA offre de nombreux documents déclassifiés relatifs à cette histoire du renseignement électronique : http://www.nsa.gov/public_info/declass/ukusa.shtml

    [3]  Avec la coopération des principaux acteurs de l’Internet et des réseaux sociaux à l’exception notable de Twitter (AOL, Apple, Dropbox, Facebook, Google, Microsoft, Yahoo, Skype).

    [4]  Le Monde, 13 juin 2013.

    http://www.medelu.org/La-bataille-du-cyberespace


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  • LE JULES VERNE : BRAVO HOLLANDE

    Publié par aragon 43BRAVO HOLLANDE

     

    Le président de la République a inauguré ce jour le plus grand porte- containeurs du monde.

    Celui-ci s’appelle désormais Jules Verne.

    Toute la presse s’est déplacée pour ce grand événement qui redonne une place au pavillon français, a-t-on dit chez les « perroquets » qui gouvernent notre information chaque jour.

    Ca y est ! Nous sommes en pleine reconquête de la place de la France dans le monde maritime.

    Mais à y regarder de plus près, il y aurait pour ainsi dire comme disait Martine Aubry, un loup…

    Le « cassandre » que je suis à donc fait marcher sa petite musique.

    Qui a construit ce porte containeurs le plus imposant du monde et le plus sophistiqué ?

    J’ai cherché la réponse et je l’ai eue : ce sont les « chantiers sud-coréens de Daewoo » qui ont construit ce navire géant.

    D’après des mauvaises langues, il aurait été construit avec des travailleurs payés à coup de lance pierre et ce groupe aurait reçu des subventions.

    Comme je suis un grand crédule, je ne peux croire un truc pareil, d’un président qui inaugure un bateau fait dans ces conditions et surtout avec des coréens respectueux des règles de concurrence.

    Peut-être que l’Elysée, très au fait de la construction de ce navire, puisque le Président l’a inauguré ce jour, nous dira qu’il n’en n’est rien et que les conditions de dumping pour le construire n’existent que dans l’esprit de gens toujours mal intentionné.

    Si c’est le cas, de « cassandre » je deviendrai oiseau de bonne augure, je le promets.

    Peut-être aussi la raison sera donné par notre grand ministre de la reconquête industrielle pourquoi ce bateau n’a pas été construit à Saint-Nazaire, ville proche de Nantes, où régnait il y a pas si longtemps le « Ayrault » des temps difficiles que nous traversons maintenant.

    Dernière chose, ce bateau va servir à transporter tous les produits fabriqués en Chine et d’ailleurs à bas tarifs. Ces produits qui inondent l’Europe et la France en particulier, produits qui, rappelons-le sont les résultantes de délocalisations d’entreprises françaises qui ont choisies ces havres de profit comme les entreprises du textile par exemple.

    Il est d’ailleurs cocasse qu’au même moment de l’inauguration de ce transport de marchandises à bas coût, une nouvelle envolée de Montebourg contre le dumping vient d’avoir lieu à Bruxelles contre les panneaux solaires chinois.

    Un journaliste qualifiant qu’enfin l’Europe de Montebourg avait mis le pistolet sur la table face aux chinois pour leur faire peur : la question, c’est que nous ne savons pas si le pistolet est chargé à balles réelles ou à blanc ou plus exactement si ce n’est pas un pistolet à eau chargé par Madame Merkel.

    Toujours est-il que le bateau coréen devenu français par le président de la République transportera toutes les productions à bas prix des grandes multinationales qui se sont installés en Chine, au Vietnam, en Birmanie etc…

    Et le président dans un lyrisme digne des vieux loups des mers s’est exclamé en inaugurant le « ventre de Chine » : « Je nomme ce navire, CMA CGM Jules Verne. Je souhaite bon vent à son équipage et à tous ceux qui navigueront à son bord» (et en particulier aux marins philippins embauchés à bas tarifs).

    Le président a ensuite poursuivi son envolée par cette phrase homérique : « Il en est des bateaux comme il en est des pays. A un moment aussi, nous devons aussi affronter les vents, être sur toutes les mers, être capables de gagner la course la plus aventureuse » ; en évoquant l’économie mondiale.

    Sacrebleu ! Nous deviendrons des corsaires faisant à nouveau flotter le pavillon français.

    Pendant ce temps, à Saint-Nazaire, on attend les commandes.

    Peut-être notre président a une petite idée là-dessus pour renforcer la flotte française avec des bateaux construits sur les chantiers français et nous pourrons alors chanter : Sont les filles de La Rochelle, ont armé un bâtiment (bis) pour aller faire la course dedans les mers du levant.

    Bernard LAMIRAND

    http://ber60.over-blog.com/le-jules-verne-bravo-hollande

     


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  • Nouvel Ordre Mondial et la poursuite des chimères technocratiques…

    Google sait quand vous êtes à la maison

    Paul Joseph WATSON
     

    Google a inventé un nouveau moyen ingénieux pour convaincre les gens de donner volontairement leurs données de géo-location en temps réel, en offrant des “pense-bêtes” spécifiques à l’endroit où on se trouve comme partie intégrante des nouvelles caratéristiques de la fonction Google Now. Pendant la conférence Google I/O pour les développeurs qui s’est tenue à San Francisco hier, il a été annoncé que Google Now, le produit de recherche sur l’identification vocale, sera bientôt disponible sur les ordinateurs et fonctionnera en réseau avec les outils de communication mobile sans aucun problème.

    Google Now autorise les utilisateurs à faire des recherches internet en parlant à leur ordinateur, mais cela permet aussi à Google de fournir à la fois l’heure et l’endroit pour des pense-bête qui sont spécifiques à l’endroit fonctionnant au travers de la technologie GPS (Global Positioning System). “Par exemple, vous pouvez depuis votre ordinateur du boulot dire à Google Now : ‘Rappelle-moi de sortir les poubelles lorsque je suis de retour à la maison’, et quand il sent par votre smartphone que vous êtes de retour à la maison, Google Now vous envoie le rappel.” Rapporte la revue Business Insider.

    Le programme va aussi entrer dans votre calendrier personnel pour vous donner des avertissements au sujet de la circualtion par exemple si vous devez vous déplacer. Une autre caractéristique de Google Now vous donnera des recommandations sur des activités en fonction de l’endroit où vous vous trouvez et de vos habitudes. Un nouvel outil de Google appelé “Activity Recognition” ou “reconnaissance d’activité” saura également si vous êtes en train de conduire, de courir, de marcher ou de faire du vélo.”

    Si ceci vous semble totalement envahissant, orwellien et, au bout du compte, franchement emmerdant, c’est parce que cela l’est, mais pas pour les personnes tendance transhumaniste, qui ne trouvent pas que le délire d’Eric Schmidt d’avaler des nano-robots chaque matin et d’envoyer son clone robotique à des événements sociaux, soit complètement horrible. Mais pour ceux d’entre nous qui veulent toujours avoir une certaine vie privée et un minimum d’humanité dans nos vies, çà l’est.

    Nous sommes déjà collés à nos smartphones qui vibrent et font bip-bip à chaque texto, courriel, commentaire Facebook ou réponse Twitter. Maintenant Google va non seulement nous distraire encore plus avec des choses qui viennent de se passer, mais aussi avec ce que nous avions oublié qui devait se passer et ce qui doit se passer dans le futur.

    Des études ont déjà confirmé que les médias sociaux comme Facebook rendent les gens encore plus déprimés, tandis que l’internet reprogramme littéralement nos cerveaux, éviscérant notre faculté de concentration par le truchement de distractions constantes, et nous rendent incapables d’absorber des informations plus longues qu’un clip YouTube de 2 minutes ou un tweet de 140 caractères.

    Avec l’avènement des “lunettes Google”, tout cela sera virtuellement scotché sur votre front dans une réalité constamment branchée sur la matrix.

    Où cela nous mène t’il ? Un article du Washington Post en 2008 a envisagé un futur dominé par “Google LifeService” où la totalité du temps de travail et de loisir des gens serait herbergée sous une seule application Google, permettant un accès “work pods” pour les loisirs, les emplettes et la socialisation, le tout pour une subscription mensuelle tout en un et bien sûr, le tout sous l’œil inquisiteur de Grand Frère Google.

    Comme l’écrit Daniel Taylor : “L’élite globaliste est en train de pousser vers un futur dystopique dans lequel tous les aspects de la vie sont gérés en fonction de leurs intérêts, un âge hybride, où des méga-entreprises fourniront de la technologie avancée à leurs ouailles et ainsi gagneront leur loyauté.”

    Google Now représente la prochaine étape vers une vision technocratique de la vie emplie de facilités et d’efficacité clinique, reposant sur les ordinateurs pour qu’ils pensent pour vous alors que l’humain tend de plus en plus à la fusion avec la machine, ce faisant, perdant une petite pièce de son humanité chaque jour qui passe.

    Paul Joseph Watson

    url de l’article original : http://www.infowars.com/google-knows-when-youre-home/

     Traduit de l’anglais par Résistance 71 

    URL de cet article 20647
    http://www.legrandsoir.info/google-sait-quand-vous-etes-a-la-maison.html

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  • Dans la toile du capitalisme 2.0

    Google, Facebook, Twitter, font désormais intégralement partie de nos vies. On y cherche des informations, on communique, on publie, on « like ». Seulement, on a tendance à oublier que, sur Internet comme ailleurs, le capitalisme fait régner sa loi. Vos informations valent de l’or, et le droit à la vie privée n’est, pour certains, qu’une entrave à la marche vers le profit. Raf Jespers, avocat chez Progress Lawyers Network, a récemment publié un livre, Souriez, vous êtes fichés ! : big brother en Europe. Dans celui-ci, il décortique les intérêts et les manœuvres des grandes entreprises du web 2.0. Extraits.

    Raf Jespers
     

    Google sait tout, Google voit tout, Google vend tout

    « Les moteurs de recherche emmagasinent vos termes de cherche (mots-clés), l’heure de la recherche, les liens sur lesquels vous cliquez, vos adresses IP et un User ID cookie. Le profil d’un utilisateur peut être ainsi reconstitué. Et cela vaut de l’or, tant pour les professionnels du marketing que pour les fonctionnaires-enquêteurs, les hackers et les criminels.

    Raf Jespers

    (…) Les mots-clés utilisés permettent de reconstituer ce que vous êtes et ce que vous savez ou ce que vous voulez savoir. Cherchez-vous des informations relatives à la dépression ou au suicide ? Envisagez-vous de voyager à Cuba ? Vos intérêts sont-ils plutôt ancrés à droite ou à gauche ? Les clics de votre souris dessinent votre profil : qui vous êtes et ce que vous faites.

    Google, Facebook, pratiquement tous les sites laissent des cookies sur notre ordinateur. Où que nous soyons sur le Net, nous sommes surveillés. Ils se servent des tracking cookies pour mémoriser nos préférences et conserver une trace des sites visités. Il s’agit donc bien de logiciels espions qui vont leur permettre de nous envoyer des publicités personnalisées, ou encore de créer des bases de données et profils extrêmement détaillés, où sont même enregistrées nos tendances politiques, comme c’est le cas avec la société américaine Rapleaf qui associe des cookies aux profils Facebook. En 2009 déjà, l’UE avait adopté la directive e-Privacy pour freiner l’usage des cookies. Les pays membres avaient jusque mai 2011 pour transposer cette directive dans leur législation nationale. À l’avenir, les entreprises ne pourront nous suivre sur le Net que si nous en avons donné l’autorisation au préalable (option opt-in) tandis que la branche marketing cherche à transformer cette norme européenne en option opt-out, autrement dit c’est à l’utilisateur lui-même de désactiver les tracking cookies.  (…)

    Centralisation

    Depuis le 1er mars 2012, Google applique une nouvelle politique simplifiée en matière de vie privée. Le géant de la recherche se targue de vouloir assurer une protection optimale de nos données personnelles. Or, lorsqu’on sait que cette entreprise s’est développée et s’est enrichie grâce justement à la vente des données personnelles, on a du mal à croire qu’elle laisse primer la protection de la vie privée sur le profit. Une certaine prudence s’impose donc. En effet, celui qui prend le temps de lire ces nouvelles règles en matière de vie privée va vite déchanter en constatant que Google maintient son emprise sur votre ordinateur, vos fichiers journaux et données de géolocalisation. Désormais, tous les services de Google – Google+, Googledocs, Google Street View, Gmail, YouTube... pour ne citer qu’eux – tombent sous l’application d’une réglementation uniformisée en matière de vie privée. Le géant de la recherche n’aura de cette manière besoin que d’une seule et même autorisation pour rattacher les données de ses différents services à un profil utilisateur complet. Et il n’est pas improbable que Google en saura bientôt plus sur vous que vous n’en savez vous-même. (…)

    L’omniscience de Google

    Siva Vaidhyanathan, professeur de médias à l’Université de Virginie, met en garde contre une soumission servile à Google et la vision du monde simpliste que l’on nous impose.1 “Google détermine notre vision du monde”, a déclaré Vaidhyanathan. Il suffit de taper deux ou trois lettres dans la barre de recherche et Google se charge de compléter le mot. Mais Google ne se contente pas de compléter le mot, il détermine aussi ce à quoi nous pensons, la manière dont nous devons penser et ce que nous voulons savoir. La confiance que nous avons dans ce moteur de recherche est effroyable. Il nous suffit de demander et Google répond. Et nous le croyons, pourtant Google n’est pas omniscient. Nos pensées et nos connaissances ne seront-elles bientôt plus que le reflet de ce que Google pense savoir ? Et tout le reste sera-t-il “faux” par définition ou tout simplement inconnu ? (…)

    Avec son browser Google Chrome et son réseau social Google+, Google est entré en lutte directe avec son concurrent Facebook. Une lutte amère, comme on peut le voir à la façon dont Google favorise ses propres pages Google+ au détriment des sites concurrents. Jusqu’à présent, le classement des sites web par Google se faisait suivant un système de renvoi, selon lequel un site a préséance sur un autre en fonction du nombre de sites qui renvoient vers ce site. Google a abandonné ce système pour pouvoir mieux évincer son adversaire Facebook. Conséquence, les résultats des recherches fournis par Google sont moins bons et moins indigne d’un moteur de recherches. Le combat pour obtenir notre attention – et nos données personnelles – bat son plein. Si Google est le chat, Facebook est la souris. Lequel des deux l’emportera ? »

    1. Siva Vaidhyanathan, The Googlization of everything, University of California Press, Berkeley and Los Angeles, 2011.

     

    Facebook : un ami qui vous veut du bien ?

    Pour beaucoup, Facebook est devenu le principal canal de communication. On y dit ce qu’on aime, ce qu’on fait et avec qui, etc. Tout y incite à y dévoiler des informations personnelles… qui valent de l’or, et ne sont pas toujours sans conséquences.

    Raf Jespers

     

    « Internet est devenu la place de rencontres la plus animée. Aucun réseau social n’est aussi populaire que Facebook. Fondé en 2004, le réseau compte six ans plus tard déjà 900 millions d’utilisateurs, soit près d’un habitant de la planète sur sept ! (…)

    Des sociétés utilisent Facebook également comme canal de recrutement. “Il donne bien plus d’informations qu’un CV classique. On y trouve des CV avec dix fois plus de contenu”, dit Erik Van den Branden, directeur des ressources humaines de la société de consulting Deloitte. (…) Microsoft rappelle dans une étude de 2011 que 70 % des recruteurs américains — 41 % en Grande-Bretagne, 16 % en Allemagne et 14 % en France — ont déjà eu l’occasion de rejeter une ou plusieurs candidatures en raison de ce qu’ils avaient trouvé, à leur sujet, sur l’Internet.

    Les propriétaires de Facebook n’ont pas grand-chose à faire pour recevoir quelques millions de données privées dans leur réseau. Les clients apportent tout d’eux-mêmes. Il y a des petites listes et des renseignements sur les achats favoris de vêtements, livres, boissons, autos, etc. (…)

    Cela ne surprend donc pas que des marques internationales comme Coca-Cola et Sony se soient distingués sur Facebook. “Ainsi, nous pouvons comprendre comment les consommateurs communiquent et se côtoient”, dit Carol Kruse du département marketing interactif de Coca-Cola.

    La société uSocial vend des “amis Internet” aux professionnels du marketing. “Pour 197 dollars, nous ajoutons un millier d’amis à votre compte Facebook”, stipule l’offre. uSocial offre également sur Facebook des paquets de 5 000 ou 10 000 amis à 1 297 dollars, pouvant être livrés “dans quelques semaines”. Il récolte ces amis en leur envoyant des invitations portant avec le nom du commanditaire de la mission. (…)

    La pub online rapporte 5 milliards

    Bien sûr, ces réseaux sociaux, blogs et twitters sont dangereux pour la vie privée. Les utilisateurs dévoilent leur personnalité, leurs amitiés et donnent parfois des détails crus et gênants sur leurs états d’âme. Liesbeth Roosen n’a pas pu retourner travailler à l’école primaire Het Toverpotlood, à Hoeleden en Belgique, le 1er septembre 2009. Elle était amicale avec quelques élèves sur le réseau social Netlog et a discuté avec eux des vacances ; et ça, on ne peut pas le faire. Des élèves du lycée Saint-Jacques, à Liège, ont reçu une colle parce qu’ils avaient appelé au licenciement d’un enseignant sur une page de groupe Facebook. En Belgique, un tribunal du travail a confirmé le licenciement d’un cadre de l’entreprise technologique Option pour avoir critiqué son employeur sur Facebook. Le tribunal a estimé que les réseaux sociaux ne relèvent pas du privé, tel qu’avancé par la défense. (…)

    Le fait que Facebook introduise constamment de nouvelles fonctions avec nouvelle politique en matière de protection des données personnelles oblige l’utilisateur à adapter sans cesse ses paramètres. C’est ainsi que Facebook a introduit une fonction de reconnaissance faciale qui permet de taguer automatiquement les photos avec visages « connus ». En janvier 2012, Facebook a rendu la timeline obligatoire pour tous ses utilisateurs. Cette application permet en un tour de main de faire réapparaître d’anciennes infos de profil. Une poisse pour ceux qui justement voulaient cacher certaines anciennes informations gênantes. (…)

    La vente online des données personnelles est un business en pleine expansion, ce qui explique la fameuse entrée en Bourse de Zuckerberg & Co. La valeur vénale de l’empire Facebook est évaluée par le Wall Street Journal à quelque 100 milliards de dollars. Les ventes de publicités online rapporteraient chaque année quelque 5 milliards de dollars. La société espère aller jusqu’à 10 milliards de dollars en Bourse. Certains critiques pourraient argumenter qu’une trop grande protection de la vie privée nuit à l’économie. Autrement dit, moins les données personnelles sont protégées, plus les bénéfices sont élevés pour Facebook. (…)

    Ce n’est pas un hasard si, en 2012, Mark Zuckerberg, du haut de ses 27 ans, possède une fortune personnelle de 17,5 milliards de dollars, le faisant seizième homme le plus riche des États-Unis. »

     

    La CIA, actionnaire de Facebook

    Outre leur intérêt économique, les informations personnelles dévoilées sur Facebook peuvent aussi servir les agences de renseignements. La CIA n’est ainsi pas étrangère au développement du réseau social.

    Raf Jespers

     

    « Le journaliste britannique Tom Hodgkinson a fait une enquête sur le tout jeune parcours de Facebook.1 Facebook est-il seulement la fabuleuse création de l’étudiant surdoué de Harvard ? Selon Hodgkinson, trois autres personnes se cachent derrière Facebook. Le premier est Peter Thiel, un entrepreneur conservateur de la Silicon Valley. Le deuxième, Jim Breyer, a investi un montant de 12,7 millions d’euros dans Facebook en 2007. Breyer est lié à WalMart et Marvel Entertainment. Il a été président de la National Venture Capital Association (NVCA), un club qui investit dans les jeunes talents comme Zuckerberg. À la NVCA siégeait aussi Howard Cox de Greylock Venture Capital. Il est le troisième homme. En 2008, le financement de Facebook a été augmenté de 27,5 millions de dollars. Howard Cox siège aussi à la direction de In-Q-Tel. “Et qu’est-ce que In-Q-Tel ? demande Hodgkinson. Croyez-le ou non (et vérifiez sur leur site Internet), c’est un Fonds d’investissement de capital à risque de la CIA.”

    Le lien entre Facebook et la CIA se fait, suivant Hodgkinson, via les personnes comme Breyer et Cox. Le projet de In-Q-Tel est “de développer de nouvelles technologies pour aider la CIA dans ses missions”. Le journaliste Ernesto Carmona assure que Facebook est “une mine d’or d’informations” pour les services de sécurité.

    Fliquage 2.0

    Ce n’est pas uniquement Facebook qui intéresse la CIA et d’autres services, mais tout ce qu’il se passe sur le Web 2.0 — lorsque l’utilisateur crée lui-même le contenu : les films sur YouTube, les articles sur Wikipedia, les sites de réseaux sociaux, etc. In-Q-Tel a investi une grosse somme d’argent dans Visible Technologies, une firme de logiciels spécialisée dans le monitoring de médias sociaux. Visible Technologies sillonne quotidiennement un demi-million de sites Web 2.0 et dépiste jour après jour plus d’un million de messages et de conversations sur des blogs, des forums, Flickr, YouTube, Twitter et la librairie Amazon. Les clients de Visible reçoivent, en temps réel, des informations sur ce qui se passe sur ces sites à l’aide d’une série de mots-clés. (…)

    Eva Golinger, une avocate et chercheuse américaine, écrit : “Pendant que le Département d’État finance la formation des jeunes dans d’autres pays et sponsorise l’utilisation de nouvelles technologies pour déstabiliser les gouvernements étrangers, on criminalise les gens qui utilisent Twitter ou Facebook aux USA pour manifester contre la politique de Washington. Nous en avons eu la preuve, il y a trois semaines, quand des citoyens américains ont été arrêtés parce qu’ils utilisaient Twitter pour informer les gens sur la répression policière durant le Sommet du G-20 à Pittsburgh.”

    Un mouvement pour les droits civiques aux USA a révélé que la police fédérale américaine s’enregistre sur des sites de réseaux sociaux avec des faux profils pour acquérir des photos, des informations personnelles et des vidéos de personnes suivies. Cette utilisation de faux profils est controversée parce que Facebook et compagnie demandent aux utilisateurs de ne falsifier aucune information personnelle. »

    1. T. Hodgkinson, « With friends like these... », The Guardian, 14 janvier 2008.

    Raf Jespers, Souriez, vous êtes fichés ! : big brother en Europe, 2013, Couleur livres, 22 €.

    http://www.ptb.be


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  • Nouvelles menaces sur la neutralité du Net (communiqué d’Acrimed)

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    Assez tergiversé !

    L’association Acrimed (Action-Critique-Médias), observatoire des médias, s’insurge contre les tergiversations du gouvernement qui ne s’est toujours pas engagé clairement à inscrire dans la loi le principe de la neutralité du Net*.

    Alors que de nombreux pays l’ont fait et que, en France même, de multiples rapports et recommandations (notamment parlementaires) l’ont préconisée, la Ministre Fleur Pellerin s’en remet aux délibérations de la Commission Nationale du Numérique (CNNum) reconstituée par décision du 18 janvier 2013.

    Une décision sans dérobades ni équivoques est d’autant plus pressante que dans une tribune publiée dans Libération le 16 janvier 20013, Neelie Kroes commissaire européenne chargée de la stratégie numérique la vice-présidente s’est déclarée favorable à l’autorisation accordée aux Fournisseur d’Accès à Internet (FAI) de proposer des offres différenciées : en clair un traitement inégalitaire de l’accès à Internet en fonction du tarif des abonnements.

    Une telle autorisation, sous couvert de favoriser le libre choix des internautes, signifierait la fin de la neutralité du net, pulvérisée pour le plus grand profit des FAI : ce profit dont l’Europe libérale étend l’emprise dans tous les secteurs et particulièrement dans l’univers des médias.

    Acrimed, le 21 janvier 2013.

    * C’est-à-dire la garantie l’égalité de traitement de tous les flux sur Internet (et donc l’absence de toute discrimination ou traitement inégalitaire de l’information transmise sur le réseau, qu’il s’agisse de la source, de la destination ou du contenu

     

    *********************

    Paru dans Libération du 15 janvier 2013

    « Il y a un risque d’Internet à plusieurs vitesses »

    Valérie Schafer, chercheuse à l’Institut des sciences de la communication du CNRS, redoute une discrimination sur les tarifs et les contenus.

    par Camille Gévaudan

     

    Chargée de recherche à l’Institut des sciences de la communication du CNRS, Valérie Schafer a coécrit l’an dernier la Neutralité de l’Internet : un enjeu de communication (CNRS Editions).

     

    Le récent conflit entre Free et Google a porté sur la place publique la notion de neutralité du Net. Mais depuis quand le débat est-il ouvert ?

    La neutralité du Net n’a pas toujours été un enjeu, car Internet était à l’origine un outil scientifique. C’est dans les années 90, avec le tournant du Web [réseau de pages reliées par des liens et consultables dans un navigateur, ndlr] et le développement des usages grand public et commerciaux, que le réseau s’est complexifié. Il a acquis une structure verticale, avec une masse d’internautes qui émettent des requêtes vers de grandes bases de contenus. Et ce sont ces communications-là qui soulèvent la question de la neutralité.

     

    L’an dernier encore, le conflit d’Orange contre Cogent (lire l’article) n’a pas eu beaucoup d’écho, car on connaît mal le rôle de ces acteurs — Cogent est un « opérateur de transit », un gestionnaire de tuyaux. Le débat était donc complexe. C’est Free et Google qui ont davantage porté le débat sur la place publique, même si on constate de manière assez générale une accélération du débat ces derniers mois. Les affaires se multiplient, et donnent tort à tous ceux qui arguaient qu’il était trop tôt pour commencer à prendre des mesures de protection de la neutralité. Certains pays comme les Pays-Bas et la Slovénie ont inscrit la neutralité du Net dans la loi, et de plus en plus d’acteurs s’emparent du débat : des politiques de tout bord, les parlementaires européens, les médias spécialisés puis généralistes, des associations, comme la Quadrature du Net, qui rédigent des dossiers très complets… Sans oublier les internautes eux-mêmes, car les gens aiment réagir à ce qui se passe sur la Toile.

     

    Pourquoi la neutralité est-elle un enjeu important pour ces internautes ?

    Dans l’affaire Free/Google, Free argue que les tuyaux sont saturés et se tourne vers Google en lui demandant de participer financièrement. La manœuvre de Free consistant à bloquer les publicités n’est pas inintéressante, car les pubs en ligne peuvent être considérées par l’usager comme une source de nuisance. La mesure aurait donc pu paraître populaire et passer facilement.

     

    Mais il y a un risque derrière ce discours partagé par certains fournisseurs d’accès [FAI], pour qui on va vers une congestion du réseau et qui se demandent jusqu’où ils peuvent supporter l’augmentation des capacités avant de demander à d’autres acteurs de payer leur part. Ce discours cache la possibilité de mettre en place un Internet à plusieurs vitesses, et il stigmatise les « Net-goinfres » en suggérant que les gros consommateurs de bande passante devraient payer davantage.

     

    A quoi ressemblerait cet Internet à plusieurs vitesses ?

    Si les fournisseurs d’accès avaient le champ libre, on peut imaginer dans les cas extrêmes qu’ils mettraient en place des offres à plusieurs tarifs sur l’Internet fixe. La discrimination pourrait se faire sur le type de contenus accessibles aux internautes ou sur l’exclusion d’un certain nombre d’usages en ligne, selon ce qui est intéressant ou non pour l’opérateur. On a vu des opérateurs racheter des fournisseurs de contenus, tel Orange qui possède 49% (et bientôt 100%) de Dailymotion, et pourrait alors favoriser l’accès à cette plateforme de vidéos plutôt qu’une autre — c’est un exemple, je ne leur prête pas de telles intentions. C’est déjà le cas d’Apple, par contre, quibannit les contenus pornographiques sur son App Store. Cela donnerait naissance à une sorte d’intranet.

     

    Une autre possibilité est d’exclure un certain nombre de services de l’offre internet.

     

    Comme ces forfaits mobiles qui interdisent le peer-to-peer, ou donnent accès seulement à Twitter ou Facebook ?

    Oui. Déjà aujourd’hui, ce genre de forfaits porte une atteinte à la neutralité du Net. Or, le mobile est une des portes d’accès principales à l’Internet dans les pays en développement. Et contrairement à l’Internet fixe, il connaît de réels risques de congestion. Alors, comment faut-il répondre à ces deux problèmes différents ? Faut-il dissocier l’Internet fixe et mobile, ou les englober tous deux dans une même loi ? Sans compter que les offres des FAI et les usages en ligne évoluent très vite… Légiférer à un temps T serait extrêmement complexe. Une solution intéressante est proposée par Laurent Chemla [fondateur de la société d’hébergement de sites web Gandi, ndlr] : si l’on inscrit la neutralité du Net dans la loi, il faut la baser sur des principes plus que sur des technologies.

     

    *********************

     Bruxelles annonce la mort d'un Internet identique pour tous

     

    Dans une tribune publiée par Libération, la commissaire Neelie Kroes a confirmé qu'elle ne voyait aucun problème à ce que les FAI proposent des offres "différenciées" d'accès à internet. Ils pourront vendre un accès à un internet bridé, et proposer des options payantes pour débloquer l'accès à certaines applications. Si cette voie se confirme, la neutralité du net sera morte.

    >>> Bruxelles annonce la mort d'un Internet identique pour tous

    http://comite-pour-une-nouvelle-resistance.over-blog.com/


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  • La dématérialisation, nouvelle manne des industriels du jeu

    La dématérialisation, nouvelle manne des industriels du jeu

    Chronique des mondes numériques. A l'heure de la dématérialisation galopante du numérique, les industriels commencent à proposer des jeux exclusivement disponibles en téléchargement. Mais qu'ils soient en téléchargeables, en stream ou sur support "en dur", tous ces jeux répondent à un objectif: garder captif le joueur pour mieux le tondre.

    Warp (EA), Alan wake's american nightmare (Microsoft Game Studios), Nexuiz (THQ) et I am alive (Ubisoft) ont ainsi été lancés il y a peu sur console. Proposés à environ 15 euros le jeu, ces titres bénéficient souvent d'un réel développement, comme le dernier nommé (voir notre test en-dessous). Mais l'univers des consoles ne représente qu'une toute petite partie du jeu dématérialisé. Pour PC, Cloud gaming et autres jeux en streaming inondent la toile. Dans un futur proche, il faudra également compter sur les fournisseurs d'accès internet. Certains offrent déjà un service de jeu en ligne.

    Un business bien verrouillé

    Consoles, PC, Box ADSL, en Cloud ou en streaming, l'avenir est il dans ces jeux dématérialisés? La question ne semble pas inquiéter les revendeurs. Ils ont fait des jeux un "boomerang business". Soit une machine à cash perfectionnée: vous achetez en magasin un jeu 69,99 euros. Vous y jouer un mois si vous êtes un joueur chevronné, deux ou trois mois si vous êtes plus lent.

    Une fois passé ce délai et pour éviter que votre jeu remisé sur une étagère ne prenne la poussière, votre enseigne vous proposera de le racheter au prix de l'argus (c'est même pas une blague). Comme le marché est sans pitié, votre jeu ne coûte plus que 20 euros. Mais pas question de vous donner un billet ou un chèque: le magasin vous "offre" un bon d'achat. Un bon d'achat à dépenser à demeure, avec date de validité.

    Un système pervers

    C'est même presque malhonnête. Je te vends un objet, que je te rachèterai un quart de son prix pour que tu m'achètes un autre objet.  C'est ce que l'on appelle avoir l'esprit commerçant. Évidemment, votre ami vendeur n’y peut rien. Par contre, il vous proposera toute la panoplie du bon client, avec la carte fidélité qui va bien. Un bon capitaliste vous dirait de faire jouer la concurrence. Impossible: il y a un argus, on vous dit.

    Abonnement hors de prix

    Pour les plus fanatiques, il y a d'autres formules tout spécialement étudiées. Certaines enseignes proposent des abonnements avec, en tête d'affiche, la proposition de vous reprendre vos jeux au prix d'achat. Mais seuls les gros clients y trouveront leur compte tellement le prix de l'abonnement est conséquent. De 40 à 100 euros par mois.

    Les limites techniques de la dématérialisation

    Que deviendrait ce juteux business si demain tous les jeux étaient dématérialisés? Déjà, on ne va pas fantasmer pendant des heures, ce n'est pas demain la veille que cela arrivera. Beaucoup de joueurs sont encore trop attachés à l'objet physique. De plus, les supports de stockages sont très onéreux. Il est donc très difficile de se construire une médiathèque virtuelle pour profiter de tous les jeux que l'on a téléchargés.

    L'autre aspect de la dématérialisation, sont les contenus additionnels. Et aujourd'hui, tous les types de jeux possèdent ce genre de téléchargement. Trois ou quatre mois après l'achat, l'éditeur vous fera saliver avec une exclusivité. Nouvelles cartes multijoueurs, nouvelles tenues pour votre héros ou pire, nouvelles missions qui aident à la compréhension de l'intrigue. Le tout moyennant finances, évidemment. Loin d'être dénué de sens, ce genre de contenu prolonge la vie d'un titre, bénéficiant parfois d'un vrai développement.Le business est donc bien verrouillé.

    Zoom: I am A live, Ubisoft.  Le jeu nous plonge dans un scénario post apocalyptique. Normal en cette année 2012, fatidique selon le calendrier maya. Notre personnage, n’est pas le genre de héros qui sauve le monde à tour de bras. Son obcession est de retrouver sa famille dont il a été séparé à la suite du Choc, gigantesque tremblement de terre qui a tout ravagé. La réalisation est soignée, et très réaliste. Il faut s'en cesse, avoir un œil sur sa jauge d'endurance lorsque l'on escalade les ruines des gratte-ciels entassés les uns sur les autres comme les baguettes d'un jeu de mikado.  Vos armes et rations devront être gérées avec précaution tellement,  elles peuvent être rares, surtout en mode survie. Des imprécisions dans le gameplay sont parfois agaçantes. La réponse aux commandes est parfois mal interprétée, et comme cela arrive toujours lorsque l'on est suspendu à cinquante mètres au dessus du vide ça donne des suées.
    Prévu pour le marché traditionnel. Le jeu devait, initialement être dévéloppé par le studio français Darkworks (Cold Fear ; Alone in the Dark : The New Nightmare). Mais Ubisoft a décidé en cours de route de rapatrier le développement à la maison en le confiant à son studio de Shangai. Il sera finalement dématérialisé et mis à disposition sur le Xbox Live en mars 2012.


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  • La dangereuse ère de la télécommande

    On n’y pense pas forcément en la manipulant...

    On peut jalonner l’histoire de notre Occident de quelques étapes décisives, correspondant à de grandes découvertes. Quatre d’entre elles ont profondément modifié nos conditions de vie : l’écriture, l’imprimerie, l’électricité, l’informatique. Aujourd’hui, une cinquième est en passe de provoquer le même bouleversement : le contrôle à distance, la télécommande.

    Lorsqu’on change l’image de la télévision de son fauteuil, lorsqu’on ferme ou on ouvre la portière de la voiture à partir du trottoir ou lorsqu’un ordre est donné sans fil à l’ordinateur – actes entrés dans la routine de notre vie quotidienne – on pénètre, sans même s’en rendre compte, dans le nouvel univers du pouvoir à distance. Celui des jouets aériens dont le vol est dirigé par un tableau de bord ou celui de la surveillance des porteurs de téléphones portables. Le domaine de l’effet produit sans objet intermédiaire, le domaine du geste volontaire victorieux de tout éloignement. Déclencher au loin sans bouger, par la pression d’un doigt (ou demain par la simple pensée) : un rêve de maîtrise absolue. Il est désormais réalisé. L’ère de la télécommande est une nouvelle étape de l’aventure humaine. La dernière peut-être avant le triomphe ultime qui fera de l’être humain l’égal d’un dieu : la fabrication de la vie.

    De toute évidence, la télécommande a généré une grande facilité de comportement. Agir au loin sans se déplacer, déclencher sans lien matériel, économise des efforts, du temps et l’outillage. On peut s’en passer, mais on a plutôt tendance à s’en féliciter. Tant qu’on a l’initiative. Tant qu’on reste celui qui appuie sur le bouton. Mais le tableau change quand on passe de l’actif au passif. Quand on devient l’objet de la télécommande. Le surveillé, le contrôlé. Pire encore, la victime. (...)

    Aux Etats-Unis, elle s’insinue dans notre intimité au point de permettre l’enregistrement des moindres détails de notre vie : notre origine, nos déplacements, nos faits et gestes, nos goûts, nos désirs, nos préférences sexuelles, nos qualités et nos défauts. Rien n’échappe plus à l’œil des investigateurs qui consignent dans leurs dossiers la somme méticuleuse de notre identité. Wikipedia décrit par exemple une firme américaine de database marketing (données de marketing) comme “une des plus grandes compagnies dont vous n’avez jamais entendu parler”.

    La société Acxiom – dont peu de gens connaissent même l’existence – emploie 23.000 informaticiens qui engrangent des millions d’informations personnelles et s’enorgueillit d’un chiffre d’affaires de millions de dollars. Elle n’est pas la seule. L’industrie du renseignement privé est en plein développement. La robotisation de nos activités est un autre aspect du contrôle à distance. Les machines se perfectionnent non seulement dans le remplacement d’un nombre croissant de nos gestes, mais au point de penser à notre place. Là aussi, les avantages ne sont pas exempts de dangers.

    Un article de Libération évoquait récemment “la menace des algorithmes”. Il s’agit des programmes utilisés par la haute finance pour mécaniser, à des vitesses inimaginables, les transactions de la Bourse. Les instructions données aux robots, dont la logique serrée est sensée faire face à toutes les éventualités, achoppe parfois sur les surprises de la réalité. C’est ainsi que lors d’une séance historique, des millions de dollars sont partis en fumée à la Bourse de New York à la suite d’une déviation informatique, et qu’il a fallu annuler en catastrophe toutes les opérations de la séance.

    Plus périlleux encore : les robots sont équipés de facultés de création empruntées à l’intelligence artificielle, c’est-à-dire peuvent étendre leurs capacités. Acquérir de nouvelles propriétés. Christopher Steiner, qui a consacré un livre à ces programmations sophistiquées, n’hésite pas à écrire : “Le problème des algorithmes dits évolutionnistes est que les humains finissent par ne plus comprendre comment ils fonctionnent. Et on les trouve en pagaille à Wall Street.”

    Surveillance généralisée, débordements de la robotique, effets incontrôlés, sont des travers inquiétants de l’ère de la télécommande. Mais le pire n’est pas là. Le plus effrayant est la possibilité, non pas de faciliter notre existence au prix de désagréables erreurs, mais de tuer à distance. Les drones – ces bombardiers sans pilote – sont un terrible exemple de ce pouvoir. La guerre n’est plus un affrontement de combattants, même éloignés les uns des autres par l’artillerie ou l’aviation, qui se battent en risquant leurs vies, mais un jeu informatique mortel où des opérateurs confortablement installés à des milliers de kilomètres, assassinent des adversaires en manipulant un clavier.

    Sous prétexte d’abattre un terroriste, les drones télécommandés envoient à un écran lointain les images de la vie d’une famille qu’ils observent pendant des jours avant de recevoir l’ordre de l’éliminer. Des militaires au chaud dans leur bureau, qui ne connaissent rien d’un champ de bataille, regardent des enfants jouer dans la cour, des femmes faire leur lessive, des vieux jouir du soleil. Jour après jour, la routine d’une existence ordinaire. Puis d’un coup, l’exécution est décidée. L’ordre arrive. Ils appuient sur un bouton. Si la cible est bien ajustée, le terroriste est tué. Mais la bombe frappe aussi, souvent, les êtres vivants qui leur sont devenus familiers. L’explosion fait le vide. Mission accomplie. Les enfants, femmes, vieillards qu’ils reconnaissaient chaque matin ne sont plus que des cadavres. Difficile à supporter. Pas étonnant que le nombre de suicides augmente dans l’armée américaine, celle qui s’est engagée dans la production et l’utilisation massive de ces meurtriers télécommandés.

    Le robot qui cuit votre dîner sans que vous vous brûliez en manipulant la casserole, ou celui qui ferme la porte de votre garage sans que vous vous fatiguiez à tirer sur le rideau de fer, passe encore. On peut les apprécier. Mais celui qui tue votre ennemi sans que vous couriez le moindre risque change la face de la guerre. Zéro mort chez l’agresseur, c’est devenu le slogan des nouveaux traîneurs de sabres. Ils disposent désormais d’un moyen de réaliser leur rêve. C’est un encouragement à déclencher des combats qui font impunément des masses de victimes. A nous de les empêcher d’en profiter.

    Louis Dalmas BI infos

    Transmis par Linsay

    http://www.rougemidi.fr/spip.php?article7483


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  • Surconsommation

    Obsolescence programmée : les Français sont fans de high-tech jetable

    Par Sophie Chapelle (2 janvier 2013)

    9,5 millions de produits high-tech auraient été vendus pour Noël, en France, dont 2,2 millions de smartphones [1]. Dans un nouveau rapport, l’association Les Amis de la terre dénonce cette surconsommation, liée à l’innovation et aux stratégies publicitaires, qui contribue à créer une véritable obsolescence programmée : un ordinateur portable est renouvelé tous les 3 à 4 ans, et un téléphone tous les 18 mois ! En France, la consommation énergétique des produits high-tech est évaluée à 13,5 % du total de la consommation électrique, soit 5 % des émissions de gaz à effet de serre.

    Obsolescence logicielle

    Comment les fabricants réduisent-ils la durée de vie des produits ? Durée d’usage conditionnée à des offres commerciales, prix élevé des prestations proposées par les services après-vente, batterie intégrée au produit limitant la vie d’un Ipod à 18 mois... Les Amis de la terre pointent également « l’obsolescence logicielle ». Autrement dit, le bridage des systèmes d’exploitation, qui ne sont compatibles qu’avec les dernières générations de produits. Exemple : impossible d’installer le système d’exploitation développé en 2012 sur l’iPad 1 vendu en... 2010 !

    Comment agir contre cette surconsommation imposée ? Le nouveau site lancé par les Amis de la terre www.dessousdelahightech.org donne des pistes pour entretenir son matériel, prolonger la durée de vie de ses batteries, et des contacts pour pouvoir faire réparer près de chez soi. Comme les Ateliers du bocage, qui donnent une seconde vie aux téléphones portables, quelle que soit leur génération. Les plus vieux seront recyclés, les matières issues des téléphones serviront à nouveau et limiteront le prélèvement de nouvelles ressources. Les plus récents sont vérifiés, vidés de leurs données et si besoin réparés. Au niveau national, le sujet de l’obsolescence programmée devrait être débattu en 2013 dans le cadre du projet de loi « Consommation ». Une proposition de loi pour lutter contre l’obsolescence programmée des biens est en cours d’élaboration.

    Notes

    [1] Selon une étude de l’institut GfK


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  • Au revoir filament

    Au revoir filamentDans quelques jours, les ampoules classiques, dites à filament, cesseront d'exister dans l'UE. Fin de vie pour un objet central plus que centenaire. Reste à voir maintenant si le cap des 1'000 heures de vie pour une ampoule sera enfin, durablement et réellement dépassé.


    1'000 heures. La durée de vie d'une ampoule à filament. Pas la durée technique réelle, mais la durée négociée par les fabriquants entre eux au début du XXe siècle. Techniquement, une ampoule à filament a une durée de vie quasi illimitée. Les fabriquants se sont donc entendus secrètement pour fragiliser leurs produits de concert et garantir ainsi que le marché de l'ampoule ne soit jamais saturé. Une affaire qui a finit devant les tribunaux américains qui ne sont pas parvenus à mettre fin à cette entente cartellaire.

    L'arrivée d'autres types d'ampoules, moins gourmandes en énergie mais plus chère à la fabrication a été lente à s'imposer. Dès les débuts, ces ampoules avaient un argument choc: la durée. Chères à l'achat, mais pratiquement immortelles. Etonnamment, maintenant que ces ampoules se sont imposées, leurs durée de vie s'est bien tassée. Gageons qu'elle ne va pas tarder à se cristalliser autour des 1'000 heures.

    Aujourd'hui, l'avenir n'est plus l'ampoule basse consommation, mais à l'ampoule LED. Et rebelotte. Elle est plus chère, mais heureusement, on nous assure qu'elle dure plus longtemps!

    A voir dans la durée...

    http://deboutsurlesoleil.blog.tdg.ch


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  •  L'aide à la mobilité des chômeurs renforcés par la Commission Européenne! Voici "la libre circulation des chomeurs" pour le plus grand bonheur des multinationales. En route vers l'esclavage !

    291722 234574826597971 100001363671692 570920 990304562 nL'Union Européenne veut accélérer la destruction des acquis sociaux, du droit du travail et faire baisser les salaires dans certains pays (dont la France) en organisant et en facilitant au maximum la venue de travailleurs à bas coûts (car le véritable objectif est là) en provenance des pays d'Europe de l'est et aussi (et sans doute maintenant surtout) des pays d'Europe du sud qu'elle a préalablement ruinés.

    Avec  le soutien plein et entier de nos élus qui siègent dans nos assemblées...

     

    L'Europe et vous : l'aide à la mobilité des chômeurs, l'extension des espaces naturels protégés et le e-commerce renforcés par la Commission ! 

    Chaque semaine, Touteleurope.eu fait le point sur ce que l'Union européenne fait pour vous, pour vos droits, votre santé, votre vie quotidienne. Cette semaine, la Commission européenne modernise le réseau paneuropéen de l’emploi, étend la superficie des espaces naturels protégés de 25 000 km2, et adopte un Livre vert pour lancer une consultation sur la livraison de colis pour soutenir la croissance du e-commerce.

    Le réseau EURES d’aide à la mobilité des demandeurs d’emploi mis à jour par la Commission

    Lundi dernier, une décision visant à moderniser et à améliorer EURES, le réseau paneuropéen de l’emploi, a été adoptée par la Commission européenne en vue d'instaurer un véritable marché de l’emploi européen. L'objectif de la Commission réside principalement dans l'augmentation de la mobilité des travailleurs entre les États membres et dans l'assistance des demandeurs d’emploi à entrer plus facilement en relation avec des employeurs recherchant des compétences particulières. La plus-value de ce réseau sera l'accent mis davantage sur les secteurs et les métiers en déficit de main-d’œuvre qualifiée et le soutien des programmes de mobilité axés sur les jeunes.

    Fondé en 1993, EURES est un réseau de coopération entre la Commission européenne et les services publics de l’emploi des États membres de l’EEE (les pays de l’Union européenne plus la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein) et d’autres organisations partenaires. La mise en commun des ressources des organisations membres et partenaires d’EURES constitue une base solide, permettant à son réseau d’offrir des services de haute qualité aux travailleurs et aux employeurs. Il a pour vocation d’offrir des informations, des conseils et des services de recrutement aux travailleurs et aux employeurs, ainsi qu’à tout citoyen désireux de tirer profit du principe de la libre circulation des personnes.

    Les secteurs en déficit de main d'œuvre se retrouvent dans des domaines à forte croissance, comme les technologies de l’information et de la communication ou l’économie verte. S'agissant, ensuite, du volet jeunesse, le réseau deviendra un service plus orienté vers les jeunes en incluant des formules d’emploi mêlant travail et possibilités de formation, comme l’apprentissage. Enfin, son portail web sera refondu afin d’intégrer des outils de mise en correspondance plus conviviaux et d’offrir des informations sur le marché du travail axées sur les compétences.

    Le commissaire européen à l’Emploi, aux Affaires sociales et à l’Inclusion, M. László Andor, a déclaré : "Une plus grande mobilité des demandeurs d’emploi entre les États membres peut contribuer à résorber le chômage, qui a aujourd’hui atteint des niveaux inadmissibles. Le nouveau réseau EURES aidera les personnes disposées à s’installer à l’étranger à trouver des postes vacants correspondant à leur profil, et les employeurs à trouver des travailleurs qualifiés correspondant à leurs besoins. Nous engageons désormais l’ensemble des États membres à se préparer à appliquer cette réforme".

     

    http://www.touteleurope.eu/fr/actions/energie-environnement/l-europe-et-l-environnement/actualite/actualites-vue-detaillee/afficher/fiche/6152/t/44187/from/2372/breve/leurope-et-vous-laide-a-la-mobilite-des-chomeurs-lextension-des-espaces-naturels-proteges-et-l.html?cHash=6b1eb5ba25

    mougeon

    http://lucien-pons.over-blog.com


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