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  • Espagne: le fascisme revient

    25 Juin 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs  

    Rappel historique: Le 16 février 1936, un Front populaire espagnol remporte démocratiquement les élections législatives. Un gouvernement de Frente popular dirige désormais la République d'Espagne.

    En juillet de la même année, par un coup d'état militaire, le général Franco, avec l'appui de la quasi-totalité de l'état-major et de l'église catholique, déclenche une guerre civile. Il est aidé militairement et financièrement par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste.

    Malgré des accords militaires et économiques le liant à la république espagnole, le gouvernement français de Front populaire, dirigé par le socialiste Léon Blum, déclare la "non-intervention", pour ne pas froisser Hitler et Mussolini. Les avoirs espagnols déposés à la Banque de France sont donc gelés et aucun matériel militaire ne franchit les Pyrénées. Aucun convoi en vivres ou en médicaments ne rentrera pas en Espagne malgré les accords passés. La République espagnole commence une lente agonie qui s'achèvera par la victoire de Franco, le 1er avril 1939. Sa dictature écrase l'Espagne jusqu'en 1975. Avant sa mort, il a désigné son dauphin: l'actuel roi d'Espagne.

    Le dictateur est reconnu officiellement par la 3e République française. C'est la "Retirada" pour l'Espagne républicaine. La France, patrie des droits de l'Homme, lui ouvre des camps de concentration.

     

    Des volontaires de beaucoup de pays se sont portés au secours de l'Espagne républicaine: les Brigades internationales.

    Aujourd'hui, la justice de la monarchie espagnole veut mettre à bas le seul monument érigé en 2011 à Madrid, dans le campus universitaire Complutense, en souvenir de ces combattants républicains étrangers.

     

    http://hebreux.free.fr/famille/images/brigades_internationales.jpg

     

    http://www.acer-aver.fr/templates/ju_sigma/images/logo.png

    Vous invitent à signer la pétition

    pour signer c'est ici:

    Et la chanson la Quinta Brigada, la 5e Brigade international dans laquelle ont combattu des Britanniques, notamment les républicains Irlandais:

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  • Stratégie du choc

    Privatisations : les hôpitaux espagnols livrés à la spéculation financière

    Par Nathalie Pédestarres (27 mai 2013)

    Au nom de la croissance et de la réduction des déficits, le gouvernement espagnol accélère la privatisation du système de santé publique. Des fonds d’investissement en quête de « rentabilité élevée » s’emparent d’hôpitaux, sur fond de conflits d’intérêt et de scandales politico-financiers. Collectifs citoyens et syndicats dénoncent les conséquences désastreuses de cette privatisation : des patients mourant prématurément par négligence, un personnel soignant en pleine dépression, et des coûts au final plus élevés que ceux d’une gestion publique. Enquête sur un désastre en cours.

    « Partenariat public privé » : ce mode de gestion, appliqué au système de santé publique espagnol provoque des ravages, tant sociaux que sanitaires. 2 700 personnes seraient mortes prématurément en 2012 dans la région de Valence, selon un rapport de l’UGT, le premier syndicat espagnol. En cause : la dégradation des services, les coupes brutales dans les effectifs, et la gestion privée. « La santé de plus d’un million de valenciens est entre les mains d’organisations mercantiles privées qui s’introduisent dans le secteur de la santé publique dans le but explicite d’obtenir des bénéfices », dénonce le syndicat. Dans la région de Madrid, où la privatisation du secteur est également en cours, 7 500 postes de personnel soignant ont été supprimés depuis 2012. Soit plus de 10% des effectifs des hôpitaux madrilènes ! Dans la capitale, les listes d’attente s’allongent et la presse relaie de nombreux cas de négligences médicales.

    Au nom de la réduction des coûts et de l’efficacité, le gouvernement de Mariano Rajoy (Parti populaire, droite) est en train de multiplier ces « partenariats public privé » dans la santé. Ils s’inspirent du système anglo-saxon des « Private Finance Initiatives » (PFI) qui vont bien au-delà, en terme de privatisation, que la délégation de service public pratiquée en France [1]. Ces PFI ont été initiées en Grande-Bretagne dans les années 1990. Elles sont aujourd’hui accusées d’y avoir contribué à la dégradation du système de santé. L’hôpital Stafford au Royaume-Uni, qui a défrayé la chronique en février, est régi par ce système, comme 118 autres établissements de santé du pays. 1 200 patients y seraient décédés entre 2005 et 2008, victimes de mauvais traitements, de négligences de la part d’un personnel sanitaire peu qualifié et démotivé, et de conditions d’hygiène déplorables [2]. D’autre part, ces PFI reviendraient beaucoup plus cher aux contribuables britanniques qu’une gestion publique [3]. « Les pays qui voient arriver la compétitivité et les opérateurs privés dans leurs systèmes de santé devraient s’inquiéter », alerte, fin 2012, Göran Dahlgren, un ancien haut fonctionnaire de la Santé publique en Suède, pays qui a aussi développé des PFI.

    Conditions de travail « inhumaines »

    C’est justement du Royaume-Uni et de Suède que viennent deux des principaux acteurs de la privatisation du secteur de la santé espagnol. Le premier prestataire de soins sanitaires privé en Suède, Capio, est bien implanté en Espagne (et possède une vingtaine de cliniques en France). « Le profit encourage le travail dans le système sanitaire », clame son président, Thomas Berglund [4]. Sa filiale espagnole, et ses six hôpitaux madrilènes, a été revendue début 2013 à un fonds d’investissement basé à Londres, CVC Capital Partners, qui affiche clairement cibler des secteurs à « rentabilité élevée ». Rebaptisé IDC Salud, le groupe compte s’emparer des prochaines concessions hospitalières mises sur le marché par le Parti populaire dans les régions de Madrid et de Castille.

    Cette nouvelle vague de privatisation suscite une formidable levée de boucliers, relayée par le mouvement des indignés espagnols. Une pétition pour paralyser le plan de privatisation du gouvernement a récolté 900 000 signatures à Madrid et les manifestations se succèdent. La « Coordination anti-privatisation de la santé publique de Madrid » (CAS) [5], l’un des collectifs espagnols les plus actifs, a compilé les témoignages de personnels soignants décrivant leurs conditions de travail jugées « inhumaines » dans les nouveaux hôpitaux privatisés, sous régime PFI. « J’ai perçu mon transfert au nouvel hôpital comme la pire année de ma vie avec des relations délétères entre les travailleurs, une détérioration manifeste de la qualité d’attention aux patients », y confie un médecin urgentiste. « Parmi nous, il y a des professionnels très jeunes, en arrêt maladie depuis longtemps, sous traitement pour dépression. [...] Le nombre de fois où je les ai vu arriver au travail en pleurant... Ils sont suivis par le psychiatre de l’hôpital. [...] J’ai vu des médecins aussi partir chez eux en larmes, à cause de la pression », décrit une infirmière [6].

    Des privatisations pour réduire les déficits ?

    Pour justifier ces privatisations, les acteurs privés, soutenus par le ministère de la Santé, agitent l’épouvantail du déficit. « Nous défendons l’introduction de critères entrepreneuriaux dans la gestion de la santé publique pour pouvoir offrir une attention universelle, ce qui n’est pas le cas actuellement faute de moyens », affirme, lors d’une conférence de presse le 20 mars, Juan Abarca, PDG du groupe hospitalier privé HM Hospitales, l’un des principaux concurrents de Capio, et président d’une structure qui défend les intérêts de la gestion privée (IDIS, Institut pour le développement et l’intégration du secteur de la Santé). L’IDIS prétend que le secteur public a accumulé une dette auprès des prestataires privés de 4,1 milliards d’euros. Et dans le même temps, le gouvernement cherche à économiser 7 milliards d’euros par an dans la santé.

    Malgré les critiques du système de gestion PFI ailleurs en Europe, et le mouvement de protestation en Espagne, le gouvernement s’obstine. Pourquoi vouloir appliquer coûte que coûte cette formule controversée ? « Parce qu’il est lui-même dans le business ! », s’insurge Carlos Barra, médecin dans un hôpital public de la banlieue de Madrid, qui a travaillé pendant treize ans pour le ministère de la Santé publique. Conflits d’intérêt et pantouflages sont effectivement au rendez-vous. Deux ex-conseillers à la Santé publique de la communauté autonome de Madrid, Manuel Lamela et Juan José Güemes, sont devenus cadres au sein de deux entreprises privées (Assignia Infraestructuras et Unilab) qui ont opportunément obtenu les concessions pour gérer, respectivement, l’hôpital Tajo d’Aranjuez, au Sud de Madrid, et les laboratoires d’analyses de six hôpitaux madrilènes.

    Scandales politico-financiers

    Le gouvernement de Madrid avait également attribué en 2005 les licences de construction et de gestion privée de huit nouveaux hôpitaux à des conglomérats composés de banques et de groupes du BTP [7]. Ces derniers sont désormais dans le collimateur des juges qui enquêtent sur deux retentissantes affaires de corruption, l’affaire Gürtel et l’affaire Barcenas, dans lesquelles sont impliqués de hauts dirigeants du Parti populaire et plusieurs de ces entreprises de la construction.

    Des présomptions d’évasion fiscale planent également : avec l’aide d’économistes et d’avocats, la Coordination anti-privatisation a découvert que CVC Capital Partners, le fonds d’investissement qui possède, via la filiale IDC Salud, six hôpitaux madrilènes, dissimulerait des bénéfices dans les Îles Caïmans par l’intermédiaire de sociétés écrans. La plus grande opacité règne autour des comptes de ces entreprises et aucune commission internationale rogatoire n’a été requise pour y accéder.

    Collectifs, syndicats et mouvements sociaux, comme la Coordination anti-privatisation, redoublent d’énergie pour endiguer ces accaparements spéculatifs des services de santé par ce qu’ils nomment des « fonds charognards ». Leur cheval de bataille : la révocation de la loi 15/97 sur la « modernisation du système de santé publique » qui autorise légalement l’entrée de fonds spéculatifs dans la santé. « Pour nous, une véritable gestion publique consisterait à appliquer un contrôle citoyen sur la gestion de ce service, en particulier une plus grande transparence des budgets alloués aux hôpitaux et qui sont en définitive payés par les contribuables », estime Antonio Gómez, médecin traitant au dispensaire du quartier de Vallecas, à Madrid.

    Coopératives et autogestion

    Collectifs citoyens et syndicats ont publié plusieurs études montrant que l’assistance médicale spécialisée dans un établissement privé coûte 16% à 27% plus cher que la même prestation proposée par l’administration publique. Le coût d’un lit hospitalier serait 74% plus onéreux dans le privé. Autre cible : la Commission européenne qui soutient de fait cette stratégie de privatisation, accélérée grâce aux plans d’austérité. Pour Berta Iglesias, de l’ONG Ecologistas en Acción, il n’y a qu’à lire le dernier programme européen « La santé en faveur de la croissance » (publié en novembre 2011) pour comprendre que Bruxelles pousse les États membres à « œuvrer en faveur de l’économie financière et non du bien-être social » [8].

    Au-delà des résistances, la Coordination anti-privatisation commence à s’intéresser aux alternatives apparues en Grèce, notamment les dispensaires sociaux solidaires. En Catalogne, des « communautés citoyennes autogérées » (ecoxarxas) sont en train de mettre en place un système de coopératives de santé publique. Spéculateurs et « fonds charognards » ? ¡ No pasarán !

    Nathalie Pédestarres

    Photo : CAS

    Notes

    [1Une mission d’intérêt général confié à un opérateur privé, comme la gestion de l’eau ou d’un transport public, et encadrée, plus ou moins rigoureusement, par l’Etat ou la collectivité locale.

    [2Lire cet article de Courrier International.

    [3D’après une étude menée par le quotidien The Guardian (basée sur les statistiques gouvernementales) les contribuables anglais auront à débourser 79,1 milliards de livres sterling pour rembourser les 118 contrats PFI liés à la Santé, soit sept fois leur coût d’investissement initial (11,6 milliards de livres sterling).

    [4Lors d’une interview au quotidien britannique Guardian en décembre 2012.

    [6Télécharger le rapport (en espagnol).

    [7Sacyr-Vallehermoso, Begar-Ploder, Hispánica, Sufi S.A.


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  • Madrid : charges policières contre les manifestants anti-austérité

    Charge policière en EspagneDes milliers de personnes ont convergé jeudi dernier (25 avril, NDLR) vers la place Neptune de Madrid, répondant à l’appel de la plate-forme ¡En Pie! réunissant plusieurs sensibilités du mouvement social espagnol. Une occasion de demander la démission du gouvernement de Mariano Rajoy, leader du Parti populaire, et la fin des politiques d’austérité qui ont frappé durement les Espagnols ces dernières années.

     

    Le rassemblement avait été fixé à 17h00, mais un impressionnant dispositif policier bouclait la zone depuis déjà bien longtemps : plus de 1.700 agents avaient été déployés le long d’une longue file de barrières et de véhicules blindés qui bloquaient la Carrera de San Jerónimo et les rues adjacentes qui mènent au Congreso de los Deputados. Les policiers alimentaient depuis le petit matin un climat d’intimidation, arrêtant et fouillant les personnes qui se rendaient sur la place. Avant même que ne commence la manifestation, on dénombrait déjà plusieurs arrestations pour des objets trouvés dans les sac-à-dos qualifiés hâtivement d’armes par destination.  

     

    Rien n’empêcha cependant les flots humains de se diriger vers la place Neptune qui connut une affluence record jusque tard dans la  soirée. On put reconnaître de nombreux mouvements qui ont émergé ces dernières années dans le contexte de la crise et des coupes claires opérées par le pouvoir en place dans l’éducation, la santé ou le logement.

     

    Quelques heures avant le début officiel de la manifestation, une cyber-attaque mit hors d’usage le site Internet et les réseaux informatiques du Parlement, obligeant l’assemblée plénière à suspendre ses travaux.

     

    Aux alentours de 20 heures, les manifestants, sous le mot d’ordre « assiège le Parlement », ont bravé les cordons de sécurité disposés tout autour des Cortes en tentant d’enlever les barrières qui en barraient l’accès et en lançant des projectiles en direction des cordons de police. C’est à ce moment que les agents ont riposté en chargeant violemment, dispersant les manifestants et les obligeant à se regrouper dans les rues adjacentes. Ce qui permit à certains d’entre eux de continuer leur travail de harcèlement pour reprendre possession de la place Neptune..

     

    La journée s’est conclue par quinze arrestations et des dizaines de blessés.

     

    Le Parlement devait voter le lendemain un nouveau plan de rigueur au moment où le chômage a progressait encore en Espagne, atteignant le nouveau seuil historique de 27,16 %. « Je ne suis pas d’accord avec la politique que mène le gouvernement. Il est soumis aux politiques de la Banque centrale européenne que nous n’avons pas élue », lançait Lorena Perez, une chômeuse de 29 ans. « Ils ne défendent pas nos intérêts, mais ceux des banques et de l’Allemagne ».

     

    Rien d’étonnant dans ce contexte-là à ce que le manifeste appelant au rassemblement réclame « la chute du régime (démission du gouvernement, dissolution du Parlement et des hautes institutions de l’État) et l’ouverture d’un processus de transition pour un nouveau modèle d’organisation politique, économique et social, juste et solidaire ». Devant les violences des forces de l’ordre qui ont émaillé la journée du 25 avril, rien d’étonnant non plus à ce que les manifestants se positionnent « pour la légitime défense face aux brutalités du régime qui, avec ses lois répressives, construit un État policier destiné à intimider, contrôler et paralyser les manifestations ».

     

    Capitaine Martin

    http://www.resistance-politique.fr/


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  •  Espagne : la crise et la lutte des classes…

    Crise en EspagneLa crise est une occasion, diront certains à juste titre, pour tenter de renverser les rapports de force entre les classes et inverser le processus de démobilisation des forces populaires à travers le monde. Mais la crise est aussi une opportunité pour les classes dominantes. La bourgeoisie nationale et transnationale a conquis ces dernières années de plus en plus de pouvoir en profitant de la disparition des frontières au sein d’un super État européen et de l’instauration du marché unique pour porter une attaque sans précédent sur le conditions de vie des classes populaires, allant même jusqu’à rétrograder socialement les maillons les plus faibles de leur propre classe. La majorité des Espagnols est ainsi engagée dans un processus de paupérisation – certains parlent de prolétarisation - qui semble irrémédiable. 

     

    Les données publiées par l’ONG catholique espagnole Caritas parlent d’elles-mêmes. Les riches gagnent en moyenne sept fois plus que les pauvres, faisant de l’Espagne l’un des pays connaissant un des taux d’inégalité les plus élevés sur le continent européen. La fourchette entre les riches et les pauvres a d’ailleurs augmenté de 30 % ces dernières années.

     

    L’organisation, qui a vu se multiplier de mois en mois le nombre de personnes en quête d’un repas chaud, de vêtements, d’un toit, de soins médicaux, etc., a comparé la situation des 20 % les plus riches à celle des 20 % les plus pauvres. Les résultats de cette étude sont publiés dans un rapport que nous nous sommes procuré. Comme on pouvait s’y attendre, « le pire effet de la crise est la forte augmentation de l’inégalité sociale, qui aboutit à un niveau de fragmentation sociale jamais atteint jusque-là ».

     

    Le revenu moyen par habitant était l’an dernier de 18.500 euros en Espagne. Il n’a pratiquement pas augmenté depuis dix ans. Pis, il a diminué de 4 % depuis 2007 alors que les prix ont flambé de 10 % depuis cette même date. Si on prend en compte l’augmentation de la fiscalité, directe ou indirecte (y compris sur les franges les moins aisées de la population), c’est au final une perte sévère de pouvoir d’achat à laquelle doivent faire face les Espagnols.

     

    Depuis 2006, le revenu des plus pauvres a diminué de 5 % chaque année tandis que celui des riches a augmenté… et de bien plus. La perte du pouvoir d’achat va de pair avec les coupes claires dans le budget des services sociaux ; depuis quelques années, quantité d’hôpitaux et de centres de soins, d’écoles et d’universités, ont mis la clé sous la porte, rendant infernale la vie de millions de familles.

     

    Depuis cette même date, le nombre de foyers dans lesquels aucun des membres n’a travaillé est passé de 380.000 à 1.800.000. Au dernier trimestre 2012, le taux de chômage s’établissait à 26,02 % de la population active (soit presque six millions de chômeurs).   

     

    Ceux qui disent que la crise est une opportunité ont raison. Mais la crise des uns n’est pas celle des autres, et force est de constater que ce sont les classes dirigeantes qui tirent jusqu’à présent les marrons du feu…

     

    Capitaine Martin

    http://www.resistance-politique.fr


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  •  
    Des centaines de milliers d’Espagnols ont envahi les rues de 80 villes

    Le volcan espagnol

    Jean ORTIZ
     

    « Ça ne va pas péter...ça pète ». Ainsi s’exprime mon amie Concha, (coquille) de Séville...ça gronde...comme un « zapateado » flamenco...

    Les premières secousses d’un « terremoto » (tremblement de terre) social...
    Le 23 février 1981, la jeune démocratie (restreinte) espagnole subissait
    une tentative de coup d’Etat (le « Tejerazo ») encore assez opaque.

    32 ans plus tard, fort symboliquement, un 23 février 2013, des centaines
    de milliers d’Espagnols ont envahi les rues de 80 villes espagnoles. Et
    ce pour s’opposer à ce que les 300 organisations, associations,
    citoyennes, sociales...organisatrices, appellent : « un coup d’Etat
    financier ». Bien vu !

    La « gauche d’en bas » dit « basta ! » avec une force tempétueuse.

    Un ras-de-tempête sans précédents. De Madrid, quatre colonnes immenses
    se sont déployées et ont « pris » la ville... Au premier rang, Puerta del
    Sol, Cayo Lara et une foule de militants et dirigeants de Izquierda
    Unida, du PCE, des syndicats anarchistes, des « Indignés » d’hier et
    d’aujourd’hui, beaucoup de jeunes (56% sont au chômage), de multiples
    collectifs, les victimes des expulsions locatives des « hypothèques »
    après l’explosion de la bulle spéculative immobilière, un arc-en ciel-
    politique et social (les principaux dirigeants socialistes étaient aux
    abonnés absents), des « camisetas » (tee-shirts) multicolores, en révolte, qui enfin
    convergent :
    le violet des associations féministes
    le bleu des travailleurs « de l’eau »
    le vert des enseignants,
    le blanc des personnels de la santé
    l’orange des employés des services sociaux, etc.
    et j’en oublie
    et beaucoup, beaucoup de drapeaux républicains... Une jonction commence à
    s’opérer entre le mouvement social et la revendication d’une République
    sociale et fédérale... Attention, danger !
    Les deux grandes centrales syndicales sont restées en retrait... mais
    lorsque la marée monte, monte... Et elle n’exige pas seulement la
    démission du gouvernement, la fin des « ecortes », l’éradication de la
    corruption, (qui n’épargne pas le roi et la famille royale... comme nous
    l’écrivons depuis longtemps). La vérité est têtue...

    Pour ces millions d’Espagnols, saignés à blanc, et qui refusent les
    nouvelles saignées à venir, « la dette », « la réduction des déficits », ne
    sont qu’un prétexte des capitalistes, des classes dominantes, et de la
    droite, pour en finir avec « l’Etat social », les acquis des luttes, pour
    casser les résistances, et empocher un maximum de « parné » (« blé »). Il
    faut, chantent-ils, « renverser l’omelette ».
    « Je me révolte donc nous sommes » disait Camus. Le vieux monde européen
    commencerait-il à trembler ?...Le capitalisme n’est pas amendable... les
    Espagnols mettent de plus en plus en cause « le système », et la colère
    vise les banques, les marchés, les politiques austéritaires, les
    affameurs de peuples, la BCE, le FMI, et même la monarchie...

    « Ecoutez !
    Si on allume les étoiles
    c’est qu’elles sont à quelqu’un nécessaires »
    . (Vladimir Maïakovski)
    A quelqu’un ?
    Aux peuples.

    Jean Ortiz

    URL de cet article 19487
    http://www.legrandsoir.info/le-volcan-espagnol-19487.html

    Espagne: une marée humaine contre l’austérité

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    Des dizaines de milliers de personnes ont envahi le centre de Madrid ce samedi. Enseignants, médecins, infirnières, pompiers, mouvements féministes, associations écologistes, mineurs, groupes issus du mouvement des Indignés, ont convergé vers la place de Neptuno près du Congrès des députés.

     

    Des manifestations étaient également organisées dans des dizaines d’autres villes espagnoles.


    Tous fustigent la politique de rigueur menée depuis un an par le gouvernement de droite et perçue comme un frein à la reprise économique.

    La grogne est accentuée par l’aide européenne de plus de 41 milliards d’euros accordée aux banques, considérées par beaucoup d’Espagnols comme les responsables de la crise. 

     
    L’Espagne, en récession, affiche un chômage à plus de 26%


    Les révélations successives sur des affaires de corruption qui éclaboussent les grandes institutions du pays renforcent encore le malaise.

     

     AFP


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  •   le 23 Février 2013

    Espagne: une "marée citoyenne" contre l'austérité et la corruption

    Une "marée citoyenne" de dizaines de milliers de personnes a envahi Madrid ce samedi pour obtenir la fin des politiques d'austérité et la démission du gouvernement Rajoy dont le parti est secoué par des affaires de corruption, comme l'entourage du roi Juan Carlos.

    Dans le hurlement des sifflets et des percussions, enseignants en vert, médecins et infirmières en blanc, mouvements féministes en violet, écologistes, groupes de la mouvance des "indignés" ou mineurs du nord de l'Espagne, en noir, ont convergé vers la place de Neptuno, près du Congrès des députés. "Démission", hurlait la foule, dans une marée de pancartes blanches portant un seul mot, "NO", frappées d'une paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires.

    "Ras-le-bol"

    "Rajoy, pars", "Dictature des banques, NON", réclamaient d'autres pancartes tandis qu'un groupe de pompiers, parmi les manifestants, contenait la foule le long du barrage de police protégeant le Congrès. "Nous en avons ras-le-bol", lançait Luis Miguel Herranz Fernandez, un médecin hospitalier de 38 ans, en dénonçant "les coupes budgétaires, la corruption, la baisse de qualité du système de santé".

    "Dans n'importe quel pays, cela servirait à quelque chose, mais ici, cela ne sert à rien. Le gouvernement ne nous écoute pas", s'indignait le jeune médecin alors que la foule multicolore déferlait sur les avenues. "Nous sommes ici tous unis, les médecins, les pompiers, les mineurs, et cela leur est égal".

    Protéger les citoyens, pas les banques

    "Non au coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie": les mots d'ordre étaient multiples pour cette "marée citoyenne" du 23 février, jour anniversaire de la tentative de coup d'Etat qui avait terrifié la jeune démocratie espagnole, le 23 février 1981. Comme à Madrid, des "marées citoyennes" étaient prévues dans plusieurs dizaines de villes, rassemblant notamment des milliers de personnes à Barcelone, Valence, La Corogne ou Séville.

    "Nous sommes très en colère", s'écriait Cristina Martin Benito, une infirmière de 35 ans vêtue de la chemise blanche de la "santé en lutte". "Nous revendiquons la nécessité d'être protégés un peu plus, nous les citoyens, et pas les banques". Parmi la foule encore, des salariés d'Iberia, la compagnie aérienne qui doit suprimer 3.800 emplois, en gilets jaune fluorescent, les mineurs, casque et lampe sur le crâne, dénonçant derrière une grande banderole "la fermeture des bassins miniers, sans activité alternative".

    41 milliards pour les banques

    Cible de la colère des manifestants: la politique d'austérité menée depuis un an par le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, visant à récupérer 150 milliards d'euros d'ici 2014. Alors que tous les clignotants sociaux sont au rouge, que le pays en récession affiche un chômage de 26%, la grogne est accentuée par l'aide européenne de plus de 41 milliards d'euros accordée aux banques, une injustice pour beaucoup d'Espagnols.

    Corruption

    Les affaires de corruption qui éclaboussent les grandes institutions du pays renforcent encore le malaise. Samedi, des drapeaux républicains, rouge, jaune et violet, flottaient dans la foule.

    Car la monarchie, jusque-là réputée intouchable, se retrouve prise dans la tourmente d'un scandale sans précédent: le gendre du roi Juan Carlos, Iñaki Urdangarin, était interrogé samedi par un juge des Baléares dans une enquête sur le détournement de millions d'euros d'argent public. Au point que la Maison royale a dû, vendredi, publier un démenti face à des rumeurs sur une éventuelle abdication du roi, âgé de 75 ans.

    En janvier, c'est le nom de Mariano Rajoy qui était apparu dans une liste, publiée par le quotidien El Pais, de bénéficiaires présumés de paiements occultes.

    "C'est une accumulation. Le chômage, la corruption, l'absence d'avenir pour les jeunes", résume Luis Mora, employé dans le secteur de la construction de 55 ans.


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  • Manifestations dans toute l'Espagne pour mettre fin aux expulsions

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    MADRID (AFP)

     

    16 février 2013 

     

    Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans toute l'Espagne pour réclamer qu'une nouvelle loi mette fin à la vague d'expulsions de propriétaires surendettés et ruinés par la crise économique.

     

    Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans le centre de Madrid dans le vacarme des tambours et des cornes de brume. Ils agitaient des banderoles proclamant "Stop aux expulsions" et scandaient "Que se passe-t-il ? Nous n'avons pas de maison".

     

    Des rassemblements similaires ont eu lieu à Barcelone (nord-est) et dans une cinquantaine d'autres villes.

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    Depuis des mois, les Espagnols manifestent en masse contre les conséquences de la récession et contre les sévères mesures d'austérité imposées par le gouvernement conservateur dirigé par Mariano Rajoy.

     

    Les députés espagnols ont accepté mardi d'ouvrir un débat sur une initiative populaire contre les expulsions de propriétaires surendettés. La Plateforme des victimes d'expulsions (PAH) a recueilli plus de 1,4 million de signatures, près du triple des 500.000 nécessaires en Espagne pour présenter un projet de loi devant le Parlement.

     

    C'est la PAH qui avait appelé à manifester de nouveau dans les rues samedi dans toute l'Espagne pour faire pression sur les députés afin qu'ils votent rapidement le projet de loi.

     

    "Je pense que (le projet de loi) passera, et ce ne sera pas grâce aux hommes politiques, mais grâce à la pression des citoyens, de la rue", a déclaré Enrique Valdivieso, 27 ans, qui manifestait à Madrid en tenant une des extrémités d'une banderole sur laquelle on pouvait lire "Gouvernement démission".

     

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    Selon les données de la PAH, des centaines de milliers de personnes ont été expulsées de leurs domiciles en raison de la crise provoquée en 2008 par l'effondrement du marché immobilier espagnol.

     

    La récession entraînée par cet effondrement a porté le taux de chômage en Espagne à plus de 26%, et de nombreux propriétaires n'ont plus été en mesure de payer les hypothèques sur leurs logements dont la valeur a diminué.

     

    L'initiative législative populaire (ILP) présentée par la PAH au Congrès des députés prévoit de modifier la loi pour mettre fin aux expulsions et de permettre l'annulation des dettes des propriétaires insolvables.

     

    Selon la loi actuellement en vigueur en Espagne, une banque peut poursuivre le propriétaire d'un bien immobilier hypothéqué pour le contraindre à acquitter le solde du prêt qu'elle a consenti si la valeur actuelle du bien ne permet pas de le faire.

     

    Une série de suicides de personnes désespérées par leur expulsion, dont celui d'un couple de retraités mardi à Majorque, a suscité l'indignation en Espagne.

     

    Familias-desahuciadas-lucha-EFE_EDIIMA20130216_0249_13.jpg"Nous ne resterons pas les bras croisés en attendant que l'ILP arrive au Congrès", a averti la PAH dans un communiqué. "Nous lançons un appel à tous les partis politiques afin qu'ils votent pour l'ILP et qu'ils le fassent de manière urgente. S'ils ne le font pas, nous les désignerons comme responsables du génocide financier que nous subissons", a déclaré la PAH.

     

     

    AFP

     

     

    http://comite-pour-une-nouvelle-resistance.over-blog.com/


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  • L’écœurement

    LUNDI 21 JANVIER 2013
     

    S’il ne s’agissait d’une monarchie, on parlerait de république bananière! Confrontée à la pire récession de son histoire, qui a conduit 20% de la population sous le seuil de pauvreté, l’Espagne s’enfonce dans une crise de régime à mesure que le pourrissement de ses institutions apparaît au grand jour. Vendredi, El Mundo révélait un nouveau système de corruption au sein du Parti populaire (PP) au pouvoir, géré directement par son ex-trésorier central, Luis Bárcenas.
    Selon le quotidien libéral, des collectivités dirigées par la droite auraient systématiquement favorisé une poignée de promoteurs immobiliers, d’entreprises de sécurité et autres prestataires de services contre monnaie sonnante et trébuchante, reversée ensuite à des dirigeants du parti. Le grand ordonnateur de cette dîme aurait amassé, à lui seul, au moins 22 millions d’euros.
    L’affaire se serait étalée sur deux décennies et le bouclement, en 2009, du compte en Suisse de M. Bárcenas n’aurait rien d’une conversion morale: selon El Mundo, le but était de blanchir le pactole amassé grâce à l’amnistie fiscale votée par le PP, tout juste revenu au pouvoir!
    Au grand dam du trésorier, le compte noir a été repéré par les enquêteurs du cas «Gúrtel», dans lequel son nom était apparu. Ce tentaculaire réseau de corruption révélé en 2009 par El País et qui indirectement coûta sa carrière au trop curieux juge Baltasar Garzón, s’étendait à une vingtaine de sociétés qui offraient cadeaux et avantages aux élus en échange de contrats avec au moins trois Régions tenues par la droite.
    Faute de preuves suffisantes, seuls quelques lampistes ont jusqu’ici payé cette escroquerie devant la justice. Mais cette fois, M. Bárcenas paraît bien mal en point. Et l’ex-caissier du PP, nommé à ce poste par Mariano Rajoy lui-même, ne semble pas disposé à plonger tout seul... Après vingt-huit ans (!) passés dans l’administration financière du parti, l’homme en connaît tous les secrets. Le fait que les dernières révélations aient été publiées dans une feuille de droite plutôt que dans El País parait indiquer un début de règlement de comptes entre conservateurs.

    Pour le président du gouvernement, l’affaire Bárcenas risque de sonner l’hallali. Patron absolu du PP depuis 2004, M. Rajoy ne pouvait ignorer l’existence de ces caisses noires. Aveugle ou malhonnête, il n’en sortira pas indemne.
    Sa chance, c’est que socialistes et nationalistes ont des raisons de faire profil bas. Les seconds, parce qu’ils se débattent, eux aussi, en plein scandale en Catalogne, où Convèrgencia i Unió – malgré la vague souverainiste actuelle – a failli perdre les récentes élections pour cause de... comptes en Suisse!
    Face à la gangue de la corruption, le PS n’est pas plus vindicatif. Dans la liste des quelque 200 élus espagnols actuellement inculpés dans des affaires d’argent noir, les socialistes comptent plus d’une brebis galeuse... Surtout, ce parti est largement responsable du modèle de développement espagnol, axé sur la multiplication des projets immobiliers et la privatisation des services publics, qui ont favorisé cette course effrénée aux plus-values foncières et aux contrats de prestation.

    Pour la population, ces années fric se sont brutalement arrêtées en 2007, avec l’éclatement de la bulle immobilière puis la crise financière. Pour les politiques et les affairistes, en revanche, le banquet paraît se poursuivre. Jusqu’à l’écœurement.

     

    Espagne: une affaire de corruption fait trembler le parti au pouvoir

    L’écœurement

    Ils étaient à peu près mille, vendredi soir, lors d’une manifestation contre la corruption devant le siège du Partido Popular, à Calle Genova à Madrid. En fin de soirée les manifestants ont été délogés de manière pacifique, mais le message envoyé pendant quelques heures était fort.
    Cette manifestation a été organisée à la suite d’une semaine qui a vu émerger une affaire de détournement de fonds publics et un scandale de corruption liés à Luis Bárcenas, un ancien cadre -ex-trésorier et ex-sénateur- du Partido Popular.

    L’affaire Bárcenas a éclaté mercredi passé au sein de l’opinion publique espagnole et a vu le jour suite à l’affaire « Gürtel », une importante enquête relative à la corruption et au détournement de fonds publics qui touche de manière particulière le Partido Popular. Le « Caso Gürtel » a été initié en 2008 par le juge Baltasar Garzón, aujourd’hui écarté de l’enquête puisqu’il a été suspendu de ses fonctions suite à sa condamnation de février 2012 pour un cas d’écoutes téléphoniques relatives à la même affaire. À ce jour, paradoxalement, Baltasar Garzón est le seul a avoir été condamné pour cette affaire dont les ramifications touchent en particulier les régions de Valence, de Madrid et de Galice et qui a forcé Francisco Camps, le président de la région de Valence, a démissionner de son poste bien que, à la stupeur générale, il ait été jugé non-coupable.

    L’enquête est aujourd’hui dirigée par le juge instructeur Pablo Ruz qui a ouvert en 2009 une branche investigative supplémentaire. À la fin de l’année passée, après que les autorités suisses ont remis des commissions rogatoires à l’« Audience nationale », le haut tribunal espagnol, Pablo Ruz a découvert que Luis Bárcenas était le titulaire jusqu’en 2009, via une société panaméenne, de quatre comptes à la Dresdner Bank de Genève, dont le solde en 2007 était de 22.1 millions d’euros. Suite à la mise en examen de Luis Bárcenas en 2009, des fonds auraient été transférés depuis les comptes à la Dresdner Bank sur des comptes chez Lombard Odier au nom de la société Tesedul S.A. Ces éléments ont éclaté le mercredi 16 janvier dans la presse espagnole, et le vendredi 18 il y a eu un ultérieur rebondissement. Le quotidien El Mundo a en effet révélé, à l’appui de cinq sources ayant été des cadres du Partido Popular, que Luis Bárcenas aurait géré pendant vingt ans un système de comptabilité parallèle au sein du parti. L’argent, issu d’un système de corruption, aurait été utilisé, entre autres, pour le payement au noir des cadres du Pardido Popular en plus de leurs rémunérations officielles. Des sommes allant de 5000 à 15’000 euros par mois par dirigeant selon la position hiérarchique occupée au sein du parti.

    Le dessein paraît clair, puisque s’il devait tomber Luis Bárcenas ne semble  pas disposé à le faire tout seul. Aussi, à l’heure où le gouvernement annonce des coupes budgétaires supplémentaires, son président Mariano Rajoy, le leader du Partido Popular, risque de se faire sérieusement éclabousser par cette affaire qui par ailleurs attise la rage de la société civile espagnole, lourdement touchée par la politique d’austérité menée par le gouvernement espagnol.

    http://unristretto.net/


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  • Espagne. Les familles endettées occupent les banques

    Faits de société samedi 27 octobre 2012
     
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    Espagne. Les familles endettées occupent les banques
     
     

    Colère et désespérance. Les familles menacées d’expulsion multiplient ces derniers jours les actions et manifestations contre les banques, avec l’appui des indignés.

     

    Depuis lundi, une dizaine de familles campent devant le siège de Bankia à Madrid pour réclamer l’annulation de leur dette, et l’accès à un logement social. Pour ces familles, l’expulsion de leur logement ne signifie pas l’annulation de leur crédit immobilier. Ils devront continuer à payer.

    Devant l’indifférence des entités bancaires, les victimes de la bulle immobilière ont investi vendredi après-midi la succursale de Bankia à deux pas de la Puerta del Sol à Madrid. Des actions similaires sont prévues à Madrid et Barcelone les prochaines semaines.

     

    Suicide

    Selon les statistiques du pouvoir judiciaire, le rythme d’expulsions a atteint un record cette année avec une moyenne de 500 familles délogées pour impayés chaque jour, soit 20 % de plus que l’an dernier. Depuis juillet 2008, plus de 240 000 familles se sont retrouvées à la rue. Les chiffres du chômage qui a passé la barre des 25 % cette semaine n’augurent pas la baisse de ce chiffre. Ces expulsions ont conduit pour la première fois mardi dernier à un geste désespéré. José Miguel Domingo Aguila, marchand de journaux à Grenade, âgé de 54 ans, s’est donné la mort à son domicile le jour précédent la date de son expulsion.


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  • sindicato.jpgGrève lycéenne et étudiante massivement suivie en Espagne contre les coupes dans l'éducation

     

    Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Ce jeudi 18 octobre marquait la troisième et dernière journée de la « semaine de lutte ». Un mouvement de grève national en Espagne lancé par le Syndicat des étudiants (SE) et suivi par une large majorité des lycéens et étudiants du pays.

     

    Selon les syndicats étudiants, plus de 80% des lycéens espagnols ont suivi la grève, des chiffres qui s'élèvent à plus de 90% en Andalousie, dans les Asturies et en pays Valencian.

     

    2 100 lycées n'ont pas ouvert leurs portes, tandis qu'une dizaine d'universités se sont joint au mouvement. Les deux universités madrilènes de Complutense et Autonoma ont ainsi été occupées par les étudiants.

     

    La grève s'est accompagnée, mercredi 17 octobre, de manifestations étudiantes mobilisant près de 200 000 lycéens et étudiants dans les rues d'Espagne : plus de 40 000 à Madrid et à Barcelone, entre 10 et 15 000 à Séville, Valence, en Galice et dans les Asturies.


    Le mot d'ordre central des manifestants, à Madrid comme ailleurs : la démission du ministre de l'éducation José Ignacio Wert et le retrait de la réforme de l'éducation.

     

    Parmi les slogans les plus populaires, « Ces coupes, nous allons les mettre en échec » ou encore« L'argent des banquiers pour le lycée des ouvriers » ! Sur la banderole principale de la manifestation madrilène, on retrouvait : « Non à l'éducation franquiste : Wert, démission! ».

     

    Ce que dénoncent les lycéens et les étudiants, c'est le plus grand plan de casse de l'éducation en Espagne depuis l'époque franquiste, un véritable démantèlement de l'éducation publique :

     

    Un plan de démantèlement de l'éducation publique

     

    10 milliards d'euros de coupes à répartir entre l’État central et surtout les communautés autonomes (régions) en charge de l'essentiel des prérogatives en terme d'éducation, dans un système presque intégralement décentralisé.

     

    La première mesure touchera les professeurs. Ils travailleront plus pour gagner moins. Les professeurs, comme les autres fonctionnaires, ont vu leurs salaires baisser de 5%. Ils feront par contre plus d'heures de classe, de 18 à 20 dans le secondaire (35 à 37,5 heures en tout) et de 21 à 25 heures dans le primaire.

     

    Dans le même temps, le gel de l'embauche des professeurs est confirmé tout comme le licenciement des contractuels dans nombre de régions. Selon les syndicats, ce sont 40 000 postes de professeurs qui seront supprimés d'ici cinq ans.

     

    Conséquence immédiate, le nombre d'élèves par classe est déjà en hausse. Le gouvernement a rehaussé le plafond qui est déjà devenu la norme : 30 élèves par classe en primaire et 40 dans le secondaire.

     

    La seconde vague de mesures touchera les parents. La TVA sur le matériel scolaire passe du taux réduit au taux normal ré-évalué, soit de 4 à 21%. 500 000 bénéficiaires actuels (sur 800 000) des aides pour la cantine et les manuels scolaires doivent désormais les payer de leurs poches.

     

    Dans un contexte de crise, avec un nombre croissant de ménages tombant dans la pauvreté, les récits abondent depuis la rentrée pour décrire des élèves sans livres faute de moyens, ou alors déjeunant le midi au mieux d'un panier-repas frugal.

     

    Si les conditions d'accès à une éducation publique, gratuite et de qualité se dégradent, l'accès à l'université devient de plus en plus un luxe pour les enfants des classes populaires.

     

    Et la facture va s'alourdir à la rentrée pour les étudiants espagnols et leurs parents.

     

    D'une part, le gouvernement central a autorisé les universités à doubler les frais de scolarité, passant de 700 à 1 300 €. D'autre part, les conditions d'accès aux bourses se durcissent, entre 20 et 35% des étudiants actuellement boursiers devraient perdre leurs financements dans les deux années à venir.

     

    Par ailleurs, les programmes d'aide pour les élèves en échec scolaire sont également coupés par le gouvernement : les classes du soir pour les élèves en difficulté au lycée (PROA), le programme de lutte contre l'abandon scolaire ou encore les cours de langue pour les étudiants immigrés.

     

    Les associations de parents avec les étudiants : « Nous défendons aujourd'hui l'éducation de nos enfants »

    Devant ce plan de guerre contre les lycéens, les étudiants et les professeurs, même la Confédération espagnole des associations des parents d'élèves (CEAPA) a appuyé le mouvement et s'est joint à l'appel à la grève le jeudi 18 octobre. Une première depuis trente ans.

     

    José Luis Pazos, porte-parole de la CEAPA explique cette décision : « C'est de plus en plus difficile chaque jour de se lever, de regarder nos enfants et de leur expliquer pourquoi ils doivent arrêter leurs études, pourquoi ils ne peuvent pas manger au collège et pourquoi ils n'ont plus de livres gratuits ».

     

    Face à ce qu'il dénonce comme un plan de démantèlement de l'éducation publique, Pazos apporte une réponse claire : « Nous défendons aujourd'hui l'éducation de nos enfants ».

     

    Le ministre de l’Éducation conservateur, José Ignacio Wert, s'est empressé de dénoncer des parents « irresponsables »,cédant à une « grève exclusivement politique »convoquée par « l'organisation la plus radicale parmi les associations étudiantes, inspirée par l'extrême-gauche radicale et anti-système ».

     

    Du côté étudiant, le secrétaire général du Syndicat des étudiants, Tohil Delgado, a résumé les revendications des manifestants à la fin du rassemblement de mercredi : redonner à l’Éducation les 4 milliards de coupes déjà actées, ré-embaucher les 50 000 enseignants contractuels licenciés par le gouvernement et les régions, retirer le projet de Loi sur l'amélioration de la qualité de l'éducation (LOMCE) et enfin la démission du ministre de l’Éducation.

     

    Pour Tohil Delgado, la lutte continue : « c'est notre dernier jour de grève, mais la lutte pour nos droits ne s'arrête pas ici ».


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