• Faut-il autoriser de bosser le dimanche?

    Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs  

    - Ben oui, je suis étudiant et c'est l'unique jour de la semaine pour que je puisse travailler et payer mes études. Et croyez-moi, elles coûtent bonbon!

    - Et si l'école était gratuite de la maternelle à l'université?

    - Le dimanche, reprend une caissière à temps partiel au plus bas de l'échelle salariale, mes horaires de travail sont majorés et ça met du beurre dans mes épinards, quand je peux m'en payer, du beurre et des épinards.

    - Et si on remontait le SMIC à 1 700 euros avec une répercussion sur la grille des salaires et un déroulement de carrière pour chacun?

    - Nous, entonne le choeur des bricoleurs du dimanche, nous n'avons que ce jour béni pour acheter l'écrou qui serre la vis ou un balai à chiotes. C'est pourquoi, il faut que les magasins soient ouverts tous les dimanches!

    Là, je dois dire, comme claironnait mon grand-père (il était anar, je vous l'ai déjà conté), si la chasse aux cons étaient ouverte, je n'aurai jamais assez de cartouches. Alors, oui, il faudrait que je m'approvisionne dans les grands magasins. Même le dimanche.

     

    Tiens, le travail du dimanche a inspiré des dessinateurs. Florilège...

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  • Classes moyennes, la couillonnade de l'automne

    26 Septembre 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs 

    Il y a des choses qui reviennent dans ces médias qui n'ont d'autre intelligence que de recopier les fax de l'AFP ou de transcrire pour vérités les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem, ministre délégué à la propagande de l'Elysée. Et voilà, qu'avec la tombée des feuilles d'impôts, reviennent dans leurs voix, avec des trémolos, les classes dites moyennes qu'on sacrifierait.

    classes-moyennes.jpg    

    Ces classes moyennes font donc l'objet de toutes les attentions de L'Elysée, de la droite et de la tribu des Le Pen. Le Figaro, ce canal historique des conservateurs et du patronat, lui ne cesse de larmoyer sur ces classes moyennes et leur pouvoir d'achat qui ne progresse pas du fait de l'impôt.

    Mais qui sont ces classes moyennes, puisque avec le chute du mur de Berlin, la lutte des classes était finie et le capitalisme vainqueur? En effet, si l'on définit des classes moyennes, il en existe donc au-dessous et d'autres plus gratinées.

    En vérité, le concept de classes moyennes n'est pas nouveau. Lors des crises aiguës du capitalisme, on fait admettre à une frange qu'elle détient un statut particulier, des comportements sociaux et des habitudes de consommation radicalement opposées au reste de la société et surtout par rapport à ceux catalogués plus bas. En son temps, Valéry Giscard d'Estaing disait que la classe moyenne (au singulier) incarnait "le bel équilibre d'un confort intermédiaire, modeste et harmonieux". Depuis, fort sans doute de cette citation et ayant écrit un seul bouquin, il a été élu à l'Académie française.

    Aujourd'hui, les sociologues (de droite) disent que les classes moyennes (au pluriel, c'est plus vendeur) représentent 50% de la France, contre 30% pour les ouvriers et les employés et 20% pour le gratin. Chiffres faux puisque ouvriers et employés représentent selon l'INSEE près de 50% de la population acxtive.

    De plus, ces adeptes de la pensée unique fixent le niveau de revenu des classes moyennes entre 1163 et 2 127 euros net par adulte sans enfant. Oui, la marche (près de 1000 euros par mois) est déjà haute entre les uns et les autres. Mais faire partie de cette catégorie conforte qu'on n'est plus des moins que rien. Mais ainsi, on classifie (par exemple) les ouvriers qualifiés dans les classes moyennes, alors que ceux-ci pour la plupart sont loin de toucher le SMIC revendiqué à 1700 euros par la CGT (toujours par exemple). Et de ce fait, on oppose les salariés avec une rémunération dite "décente", selon lesdits sociologues, à tous les autres: smicards à temps partiels (25, 2%), 1 million de RSA, 9 millions de travailleurs avec la prime de l'emploi, 4 millions avec la CMU, sans compter les 990 000 retraités en dessous du seuil de pauvreté (954 euros) et tous les autres. (Chiffres INSEE 2012).

     

    Non, dans notre société capitaliste, il n'existe que des salariés (sans emploi, à temps complet, à temps partiel ou précaires, ou contractuels dans les services publics) qui, pour vivre ou survivre, sont obligés de vendre leur force de travail (physique ou intellectuelle) à la classe antagoniste disposant de tous les pouvoirs, du capital et des moyens de production. Dans notre mauvaise société, il existe aussi des retraités qui ont toujours été exploités et qui, à la retraite, n'exploitent personne.

     

    D'ou l'importance de choisir son camp entre exploiteurs (5%) et exploités (95%). Et de le faire comprendre pour changer notre société.

    A me lire, vous aurez compris dans quel camp je me compte. 

     

    Canaille le Rouge a posé aussi son oeil averti sur ces classes moyennes. A lire, au lieu de vous endormir sur la télé ou sur la radio sous le titre:

    ascenseur social ou idéologique?

    ascenseur social ou idéologique?

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  • À propos du mariage homosexuel

     

    Le mariage pour tousCe débat sur le mariage homosexuel nous ferait presque croire qu’il existe vraiment une gauche qui s’oppose avec la plus ferme énergie à la droite. Sur ce point, c’est raté, car la question clive les deux courants. Justement, il se pourrait bien que tout ceci n’ait pas grand-chose à voir, ni avec le mariage, ni avec les homosexuels.

     

    Voyons les termes du débat. Le mariage est une institution en nette perte de vitesse. Les naissances hors mariage qui étaient de 5,9 % en 1965 ont explosé à 54 % en 2010, selon une courbe ascendante qui ne faiblit pas. Initialement marginal, faire des enfants sans être marié devient aujourd’hui la norme !

     

    L’église, qui a voulu faire du mariage un sacrement indissoluble, a dû céder la place à la République, qui n’a guère pu faire faire mieux. Il faut dire que ces derniers temps, la République est bien décevante : les salaires baissent et l’avenir est incertain. Alors, à quoi bon solliciter monsieur le Maire pour vivre ensemble ? En effet, quand on se marie, c’est rarement en vue de mener une vie commune : c’est souvent déjà fait. Alors, on se marie pour un prêt bancaire, pour faire plaisir à sa vieille maman, pour adopter un enfant, pour obtenir la nationalité française (en 2011, 13 % des mariages unissent un couple dont l’un des conjoints est de nationalité étrangère). Ou pour bien d’autres raisons, dont chacun peut citer des exemples.

     

    Alors, le nombre de mariage s’effondre. Selon l’INED, la baisse est de 20 % en seulement 10 ans (de 2001 à 2011). Dans la même période, le nombre de Pacs à été multiplié par 23 ! En 2011, environ 5 % des Pacs unissaient des homosexuels. D’ailleurs, le Pacs offre à peu près les mêmes avantages sociaux que le mariage, à un gros détail près, très sensible pour les couples vieillissants, la pension de réversion n’est pas prévu. Remarquons que modifier le Pacs sur ce point ne soulèverait surement pas un « débat de société » ! Mais on ne parle pas de Pacs mais de mariage pour les homosexuels.

     

    Justement, qui sont-ils ? Le journal Têtu a chargé l’IFOP de mener l’enquête. Il en ressort qu’environ 3,5 % de la population se déclarent homosexuels et qu’aux 2/3, ce sont des hommes. Ils ne sont pas beaucoup plus parisiens, ni cadres supérieurs que la moyenne. La seule spécificité est que les homosexuels ne sont que 50 % à vivre en couple, alors que les hétéros le sont à 70 %.

     

    En somme, on propose aux homosexuels, moins demandeurs que la moyenne, de contracter un mariage que chacun s’accorde à voir comme ringard ! C’est franchement pas sympa ! Parce que, à la différence du Pacs, qui est indifférent à la procréation, le mariage la prévoit.

     

    Alors faisons une hypothèse. Imaginons que le problème ne soit ni le mariage, ni les homosexuels. Mais que ce soit un débat, très vif, au sein même de la bourgeoisie. Une partie de cette bourgeoisie, plutôt parisienne, qui se veut moderne et libérée, trouve que faire des bébés, c’est chouette, mais la grossesse, c’est chiant. Madame est patraque pendant des mois, l’accouchement est vraiment déplaisant, et puis, ça fait tomber les seins. Alors, le mieux, c’est que ce soit la bonne qui s’y colle. Ça va coûter un peu, mais, bon, elle sera si contente de gagner un peu d’argent !

     

    Une autre partie de cette même bourgeoisie, venant des anciennes régions catholiques, comme la Bretagne, l’Alsace ou le Sud-ouest, s’y oppose farouchement. Pour eux, un bébé, ça se fait avec une dame et un monsieur, point à la ligne. Remarquons que ce n’est pas faux ! Mais c’est absolument interdit par la loi, les mères porteuses. D’ailleurs, tout commerce du corps est interdit : on ne peut ni vendre ni acheter un œil, un foie ou un rein. Pas même du sang. Et cette règle est somme toute assez consensuelle.

     

    Et puis, ce n’est pas dans la loi, me direz-vous. D’ailleurs, le Président l’a dit clairement : cette partie est retirée et fera l’objet d’un débat ultérieur. Justement, si c’est retiré, c’est que cela y fut. Et qu’on en reparlera. Mais, allez vous ajouter, la question ne se pose que pour les homosexuels ! Certes, mais imaginons que, pour cette partie de la population, la loi permette les mères porteuses, cette bourgeoisie qui se veut moderne réclamera immédiatement, au nom de l’égalité, que cela lui soit aussi permis.

     

    La meilleure façon de détruire une loi consensuelle, c’est de lui trouver des exceptions.

     

    D.R.

    http://www.resistance-politique.fr/


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  • Poubelles la vie : avec les glaneurs dans les rues toulousaines

    les_glaneuses.png-1e1a3-fd8c6.png Un peu avant 22h00 sur le boulevard de Strasbourg à Toulouse. Une enseigne : « le meilleur, le moins cher ». Pour sûr… Deux conteneurs sortent. Réunissent ceux qui lorgnaient leur arrivée. Deux femmes. Une autre, plus jeune. Trois hommes, la quarantaine. Ça ouvre, ça chaparde, ça trie. Ça fouille, ça glane.

     

     

    « Pizza ? Si tu veux un truc, tu me dis. » On penche l’autre benne. Deux plongent, bille en tête, entre un poulet entier, des club-sandwich au thon, des sachets de salades, des épluchures de légumes verts. On garde pour soi, chacun ses à-côtés, ou on redistribue. Regards discrets aux badauds, gestes pressés presque précis. Timides salutations, départ furtifs. Un des hommes reste pour remettre les sacs et refermer les bennes. Sous peine de bennes javellisées, sous clef ou de broyeur. Comme celles des grandes surfaces du pourtour toulousain. 22h14. Fin de la fouille. Fast-food.

    Emulsion

    Ce type de scène se répète chaque soir à la fermeture des supermarchés du centre-ville. Monoprix, Intermarché express, Carrefour Market. Ici, le spot est connu, plus en vue. Mardi et jeudi plutôt. 
    Un électricien en intérim repart sur son vélo harnaché de deux cabas pleins. Bonne récolte. « Aujourd’hui c’est pas mal, on n’est pas nombreux… Je viens une fois par mois depuis un an. Avant je travaillais mais en ce moment y’a pas trop de boulot, alors… faut bien… ». Retraités, sans-abris, rsa-istes, chômeurs, étudiants précaires ou même travailleurs se laissent tenter par la récup’ alimentaire pour meubler leur frigo à moindre frais. 

     
    Effet de la crise. De la médiatisation des mouvements anti-gaspillage aussi. Comme Freegan ou Dumpster Diving venus d’Amérique du nord. « Sorte d’émulsion », constate Olivier (1), briscard de la rue. « J’ai vu toutes les classes sociales. Les gens comprennent que les trucs périmés, les dates c’est pas si grave ». Passé du « 4 étoiles au banc de la gare Matabiau », il vit de récup en tout genre. « Du bon sens : y’a énormément de gens qui ont faim et énormément de bouffe dans les poubelles »

    Economies + gâchis

    Sur la fin de marché du Cristal, boulevard d’Arcole, ça grappille aussi. Un riverain occasionnel, un pépé pour ses animaux, des vielles dames, des jeunes, les primeurs ont l’habitude. Déposent les cagettes d’invendus au pied des arbres. Les éboueurs prennent les cartons mais laissent les pleines. « Ça partirait à la benne, autant que ça soit bouffé. La vie est dure. » Rut, espagnole au chômage venue chercher un travail de psychologue en France, se nourrit de récup’ avec ses cinq colocataires. En plus de quelques achats en épicerie. « On économise énormément »

     
    Un bon moyen d’allier économies et idées anti-consumériste, expliquent Erwan et Jeanne, étudiants adeptes du glanage et auteurs d’une étude universitaire sur la pratique. Ceux qui glanent par a priori, par idéologie, soulagent leur bas de laine et ceux qui le font par nécessité déplorent tout autant le gâchis.
    « Tout ce qu’on peut faire comme repas avec ça, c’est inadmissible de le laisser. »Deux ans que Xavier, 20 ans, ramasse les fins d’étals. C’est la première fois qu’il voit autant de monde. Il termine son parcours la cagette bourrée de légumes. Artichauts, poireaux, potirons. Soupe en perspective. Ce woofer vivant en squat aide ainsi ses hôtes sans dépenser un kopeck. Tout en sélectionnant le bon produit. Idem pour Rut. Surtout marché et Biocoop. « Pas trop de supermarché parce que tu sais pas ce que tu manges ».

     

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    Festins d’ordures

    Pourtant, les bennes réservent parfois de festins d’ordures. « Cavernes d’Ali Baba ». Yaourts bio, Cabécou du Périgord, jus de fruits périmés à six mois, sodas à peine éventrés, légumes frais, brioches chocolat, sushis sous vides, kilos de merguez, escalope de poulets au fromage et à la tomate. « L’hiver dernier, j’ai récupéré 150 plaquettes de saumons. J’en distribué à tout le monde » lance Olivier. Une autre fois que des trucs chers de noël, genre pâtés de foie… « y’en avait pour 3000 euros de bouffe ». Jackpot en période de fêtes. 

     
    A croire les deux étudiants, le gros de la récup’ se fait sur du haut de gamme. « Ce qui est pas cher les gens l’achètent ». Jeanne : « on se nourrissait mieux dans les poubelles qu’en achetant directement dans les magasin ». 
    Autre bon plan, glisse Olivier, les déménagements. Pour les produits de long terme. Toujours une ou deux caisses remplies de conserves raviolis, maquereau, thé. « Quand tu le fais à mon niveau, t’as jamais besoin d’acheter de bouffe. Edmée, traductrice à la ville et récupératrice à la campagne (Gers) renchérit : « J’ai pas acheté un seul légume de l’été ». Tellement bien qu’elle vient distribuer sur Toulouse les fruits de son travail. A Myrys ou ailleurs. 

     
    De quoi s’en mettre plein les fouilles donc en plongeant dans le cul de la société de consommation. Mais au prix d’une certaine astreinte. Avoir son sac à dos-lampe, sa tenue de rechange pour ne pas se salir. « Un vrai boulot », soir et horaires fixes, repérer, pister, dénicher les lieux, trouver l’info. Car ça circule vite. Au bouche à oreille. 
    Jeanne admet avoir arrêté. « C’est pas plus long que faire les courses mais c’est moins agréable ».

    « De vraies bêtes »

    Faut dire que depuis peu c’est plutôt agité. Succès oblige. Ça arrache, ça fracasse, ça détruit. Des agressions, des rixes, des bagarres. Les glaneurs se bouffent le nez. Sous l’œil indifférent de la police. « De vraies bêtes », regrette Olivier. « Quand j’ai arrêté c’était la folie. La bouffe devenait immangeable tellement les gens se jetaient ». Il parle d’appropriation de spots et de réseaux de revendeurs. Olivier s’est fait prendre en traître un soir sans « son armure de nuit, en civil ». Son agresseur n’acceptait pas le partage du butin entre tous. Ni le rangement bien propre des bennes. 
    Faute d’organisation, c’est la sauvegarde du lieu qui est en jeu. Car il n’en faut pas plus aux enseignes pour broyer, javelliser ou virer les ordures. Haut-lieu de glanage, le Casino de Saint-Georges, par exemple, n’est plus. 

     
    Stéphanie, dirigeante d’un Carrefour Market toulousain tout neuf : « Ça me gêne tant de monde dans le besoin mais j’ai pas le choix, je javellise », Poubelles vandalisées et c’est elle que la voirie municipale amende. Franchisée, elle reste soumise à l’image de la marque, dit-elle. « J’ai pas le droit de filer des trucs périmés, imaginez qu’arrive un incident, je peux fermer le magasin ». La peur du comité d’hygiène repose sur une soi-disant jurisprudence : un sdf intoxiqué suite à une fouille aurait porté plainte contre l’enseigne propriétaire des bennes2. Un« vrai mythe pour légitimer leur politique », selon Erwan. Comme si la javel, elle, était inoffensive. Même en présentant une attestation les dédouanant, certains commerçants n’ont pas la sortie de poubelle facile.

    La récup c’est l’avenir

    Position compréhensible, pour Olivier. Le problème est que les commerces mettent ceux qui « fouillent correctement » et les autres dans le même sac. Stéphanie se dit prête au dialogue pour refiler ses invendus aux associations mais pas à J-3 comme l’impose la loi. C’est pourquoi Olivier veut monter sa structure. Nécessité pour stocker et répartir dans de bonnes conditions les aliments récupérés. Et qu’ils soient accessibles à tous. On évoque des « relais de bouffe »comme pour les vêtements ou un traitement public des invendus à l’instar des déchets. 

     
    Pas vraiment au goût du jour. Le gouvernement préfère rassurer (sic) les professionnels sur les problèmes sanitaires, bourse aux dons ou inciter au recyclage entre associations d’aide, commerçants et marché d’intérêt national.


    Du court terme, selon Erwan et Jeanne. Le risque d’institutionnaliser la « fracture sociétale » entre riches qui peuvent gaspiller et pauvres qui mangent leurs restes. Alors même que les grandes surfaces « font assez de marge en en jetant la moitié ». Des prix moins élevés écouleraient mieux les stocks. Après, pour« vraiment lutter contre ça, c’est avec un système plus planifié des stocks ». En fonction des besoins des gens. A l’envers du marché. Et ce, avant que la grande distribution ne vende ses propres invendus. A écouter Olivier, l’avenir dans la récup’. « La plus grosse fortune du monde dans 30 ans sera quelqu’un qui aura su la gérer à un niveau très important ». Faudrait pas que les glaneurs se fassent aussi récupérer par une ordure.

    (1) Les prénoms ont été modifiés

     

    PAR LUDO SIMBILLE

     

    http://www.frituremag.info/DOSSIERS-79/Dessous-de-tables/Les-Possibles-131/Poubelles-la-vie-avec-les-glaneurs-1095.html

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  • Didier Migaud évoque une taxation des allocations familiales

    Didier Migaud, le Premier président de la Cour des comptes, estime qu'il y a «nécéssité à freiner la dépense publique».

    Didier Migaud, le Premier président de la Cour des comptes, estime qu'il y a «nécéssité à freiner la dépense publique». | DOCUMENT EUROPE 1

    Alors que la Cour des comptes a rendu cette semaine son rapport annuel, son Premier , Didier Migaud, a estimé d'emblée, ce dimanche, lors du Grand rendez-vous Europe 1 -  i>Télé - «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France», que «la est malade de ses déficits publics».
     
     
    Lors de la publication du rapport, il avait déjà estimé que l'objectif d'un déficit public de 3% à la fin de l'année «n'a que peu de chances d'être atteint».

    Les déficits publics accumulés par la posent un problème de crédibilité, selon Didier Migaud. Or, «il y a une prise de conscience que les comptes publics doivent s'améliorer. Il y a nécessité à freiner la dépense. Nous sommes un des pays avec le plus haut niveau de dépense publique au monde. Est-ce que, au niveau de notre performance, sur le logement, la santé, etc la France est sur le podium ? Non. Il faut pouvoir en tirer les conclusions. Améliorer l'action publique n'est pas forcément mettre des crédits supplémentaires», affirme-t-il.

    «Personne ne doit être à l'écart de l'effort»

    «Pour améliorer les recettes il faut peser sur les recettes mais aussi sur les dépenses. Et personne ne doit être à l'écart de l'effort», explique encore Didier Migaud. Il n'hésite pas à évoquer une question délicate. «La fiscalisation des allocations familiales peut être mise sur la table (...) On peut considérer que c'est une prestation qui rentre dans les revenus et qui peut d'une certaine façon être fiscalisée.»

    Le premier président de la Cour des comptes a également estimé que fiscaliser la majoration des retraites pour les parents de trois enfants pourrait rapporter 800 millions d'euros à l'Etat.


    Malgré cette nouvelle proposition de taxation, le président de la Cour des Comptes déplore que l'essentiel de l'effort de redressement des comptes publics repose sur l'impôt. «Les comptes commencent à se redresser. Depuis 2011, il y a un effort réel. Le problème c'est qu'il a porté de façon déséquilibrée sur l'augmentation des impôts, même si le travail n'est pas achevé sur les niches fiscales. L'essentiel de l'effort doit porter sur les dépenses. Des économies sont possibles sans remettre en cause le modèle social français», explique-t-il.

    «On met en place des dispositifs compliqués»

    Didier Migaud égrène plusieurs exemples de ce que pourrait être une meilleure gestion des finances publiques. «Le traitement économique et social du chômage est peut-être inadapté, alors que beaucoup d'argent public y est mis», commence-t-il. «Deux gares TGV à 20 minutes d'écart, n'y en a-t-il pas une de trop ?» s'interroge-t-il ensuite. «Le RSA, 500 000 personnes en bénéficient. Un million de plus pourraient en bénéficier. On met en place des dispositifs compliqués. Il faut davantage cibler vers ceux qui en ont besoin».

    Il pose également la question de la gratuité des transports dont bénéficient parfois les retraités dans certaines communes : «Un retraité de 65 ans est parfois dans une meilleure situation que bien des actifs alors qu'ils peuvent bénéficier de la gratuité des transports. L'âge n'est parfois pas un critère déterminant. Il faut que les élus se posent la question par rapport à leur objectif et à l'efficacité de l'action publique».

    «Faisons en sorte que notre pays respecte les engagements qu'il a pris»

    Il s'étonne aussi que les agents EDF ne soient pas plafonnés dans leur consommation d'électricité alors qu'ils bénéficient d'un tarif agent. «Est-il légitime de ne pas tenir compte de la consommation, s'agissant de cette règle, alors que tout le discours est d'inciter les gens à faire des efforts sur la consommation ?»

    Fort de ces constats, Didier Migaud donne un conseil aux dirigeants politiques: «Faisons en sorte que notre pays respecte les engagements qu'il a pris. Nous sommes contraints d'avoir une crédibilité. Respectons les engagements en terme de réforme par rapport à une action publique qui n'est pas toujours efficace».

    LeParisien.fr

    Politique - le 18 Février 2013

    Taxer les allocations familiales : le gouvernement marche sur des oeufs

    David Assouline, porte-parole du PS, a affirmé qu'il était "légitime" et "pas tabou" d'avoir un débat sur le rapport entre le niveau de revenus et les allocations familiales, alors que l'hypothèse d'une fiscalisation de ces prestations est avancée par la Cour des Comptes. Pour le PCF : "C'est le caractère universel, fondement même de la politique familiale, qui serait donc ainsi remis en cause".

    Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a jugé dimanche que fiscaliser les allocations familiales pouvait être une piste pour augmenter les recettes de l'Etat. D'après le Journal du Dimanche, c'est un des scénarios sur lesquels travaille le gouvernement. "Les débats sont ouverts (...) Il y a des arguments pour, des arguments contre. En tous les cas, il n'est pas tabou de considérer que le rapport entre le niveau de revenus et le niveau des allocations familiales" puisse être "posé", a déclaré le porte-parole du PS, lors du point presse hebdomadaire. "C'est un débat légitime", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait "d'un point de vue personnel au moment où le débat s'ouvre sur la place publique".

    "C'est évident que nous allons devoir chercher, encore une fois, ce que la droite n'a pas fait (...): chercher des économies dans les dépenses", selon lui, sans pour autant "déstabiliser" ni "handicaper" la croissance. "Je considère qu'à partir du moment où (...) les familles (...) selon leurs revenus ne sont pas affectées, que la politique familiale n'est pas handicapée, ce débat peut avoir lieu dans ce cadre", a ajouté le sénateur.

    "La politique familiale n'est pas une variable d'ajustement"

    "Le gouvernement est entrainé dans une spirale de toujours plus d'austérité" juge le PCF dans un communiqué, "la politique familiale n'est pas une variable d'ajustement" en s'insurgeant contre toute fiscalisation ou plafonnement des allocations familiales."L'avenir de la branche Famille est de fait menacé car le MEDEF, en embuscade, réclame depuis des années que son financement ne soit plus opéré par les cotisations sociales", poursuit le PCF. "Le vrai courage politique n'est pas d'alourdir la fiscalité des foyers fiscaux via la politique familiale mais d'aller jusqu'au bout d'une justice sociale, en taxant les revenus financiers et en instituant la tranche à 75%, conclut le communiqué.

    Bercy s'abrite derrière un rapport. "Je ne vais pas improviser là-dessus, il y a actuellement une mission qui a été confiée à un ancien président de chambre à la Cour des comptes Bertrand Fragonard, le grand spécialiste de ces questions sur la politique familiale, qui rendra ses conclusions au Premier ministre, et ensuite nous prendrons nos décisions", a ainsi déclaré lundi le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, sur RTL.


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  • La maison d'arrêt de Versailles est un établissement pénitentiaire pour femmes. Et dans cette prison, comme dans d'autres, ça turbine pour des sociétés privées. En 2011, l'administration pénitentiaire dénombrait 24 934 détenus qui avaient une activité rémunérée derrière leurs barreaux.

    Une activité rémunérée, certes, mais surtout pas rétribuée au SMIC, puisque le Code du travail ne s'applique pas en prison. Et pas non plus d'indemnité en cas de chômage technique ou d'arrêt maladie. Pas plus de contrat de travail, comme le dit l'article 717-3 du Code de procédure pénale. Et depuis la loi pénitentiaire de 2009, sous Nicolas Sarkozy, les détenus signent un "contrat d'engagement" avec l'administration pénitentiaire, qui octroie de son côté des concessions au privé. Oui, même en taule, l'exploitation capitaliste est présente, en pire.

     

    Marilyn travaillait depuis le 6 septembre 2010 pour la société MKT Sociétal, une entreprise sous-traitante de Free. Téléopératrice qu'elle était, afin de vendre des Freebox. Pour cela, elle était payée, en fonction des mois, entre 2,53 et 4,65 euros par heure. Vous avez peut-être entendu dans votre téléphone sa voix, à la convivialité un peu mécanique, vous proposer un abonnement Free.

    Et puis un jour, en avril 2011, elle a craqué. Entre deux appels sur une liste d'abonnés que France télécom a vendu, elle a appelé sa soeur qui demeure dans le Gard, étant donné qu'avec la distance et le coût du trajet, personne ne vient au parloir la voir. Et comme les conversations du centre d'appels sont écoutées ou enregistrées, toc, licenciée par MKT Sociétal. Enfin, pas vraiment puisque le droit du travail ne s'applique pas en prison. Simplement lourdée.

     

    Depuis Marilyn ne bosse plus pour MKT Sociétal, mais pour une société sous traitante: elle façonne des boites de céréales, que vous achetez dans les super-marchés.

     

    Mais, avec l'aide de son avocat, elle décide de ne pas se laisser faire. Elle a attaqué MKT Sociétal devant le Conseil de prud'hommes de Paris. Au nom de la convention européenne des droits de l'homme. Elle a exigé l'égalité de salaire et de droits avec le monde extérieur à la prison. L'audience a eu lieu le 29 janvier dernier. Le délibéré serait rendu le 8 février 2013.

     

    Pourquoi MKT Sociétal avait choisi la prison de Versailles, plutôt que la Tunisie ou le Maroc pour son business? Pour "redonner une dimension sociale qui manque cruellement au milieu des centres d'appels et relocaliser la production en France avec des tarifs très compétitifs pouvant rivaliser avec ceux pratiqués off-shore".

     

    Dernière info à faire passer:

    Marilyn vient d'être reconnue comme salariée à part entière par le Conseil de prud'hommes de Paris, en ce jour 8 février 2013. De ce fait, la justice fait droit à ses demandes, à savoir: le paiement d'une indemnité de préavis et les congés payés afférents, une indemnité pour non-observation de la procédure de licenciement, un rappel de salaire de 2 358 euros et les congés payés afférents, ainsi que 3000 euros de dommages et intérêts. 

     

     

    "C'est un grand jour pour tous les détenus en France et j'appelle les pouvoirs publics à s'emparer très rapidement de cette question du travail en prison", a réagi Me Fabien Arakélian, son avocat à l'issue du prononcé de la décision.

     


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  • Hystérie médiatique

     

    La chronique Rouge vif d'Anne Roumanoff.

    Anne Roumanoff
    Lundi

    – Vite, vite, envoie-moi quelqu'un dans une gare ! Un envoyé spécial avec un anorak qui raconte les perturbations dues à la neige. Il me faut aussi un envoyé spécial sur l'autoroute pour interviewer des automobilistes coincés par la neige.

    – Justement, ça roule plutôt bien, les gens n'ont pas tellement pris leur voiture.
    – Débrouillez-vous ! Il me faut un automobiliste coincé par la neige. Bon, sinon, on a qui comme ministre pour la neige ?
    – Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports.
    – Frédéric qui ?
    – Normal que tu ne le connaisses pas, on ne l'avait jamais vu avant. Là, il est en direct de l'aéroport d'Orly pour parler de la neige.
    – Envoie une caméra, vite sinon, on va se faire doubler par les autres chaînes d'info.
    – Mais de la neige au mois de janvier, tu es sûr que c'est vraiment un événement ?

    Mardi

    – Vite, vite envoie-moi quelqu'un à Rouen pour la fuite de gaz !
    – Mais l'envoyée spéciale en direct de la gare de Lyon, on en fait quoi ?
    – On s'en fout de la neige, c'est fini la neige. Maintenant c'est le gaz. Bon, on a qui comme ministre sur le gaz ?
    – Delphine Batho.
    – Elle est ministre, elle ?
    – Oui, de l'Écologie.
    – Ah bon ? J'aurais juré que c'était Cécile Duflot. Tiens, Duflot justement, ça serait bien d'obtenir sa réaction.
    – On a essayé, elle est injoignable.
    – Comme par hasard… Un incident dans une usine Seveso, si elle n'avait pas été au gouvernement, elle aurait crié au scandale.

    Jeudi

    – Vite ! Vite ! Il faut envoyer quelqu'un à l'aéroport pour l'arrivée de Florence Cassez. Tous les médias sont déjà sur place.
    – On n'en fait pas un peu trop sur elle ? Je veux dire, ça n'est pas un otage politique, elle n'a pas combattu en Afghanistan, elle n'a pas gagné un oscar à Hollywood, elle a juste été la petite amie d'un gangster.
    – Oui, mais elle est ravissante.
    – C'est sûr qu'elle aurait eu la tête de Christine Boutin, elle aurait moins fasciné les gens. Bon, on a un ministre ?
    – Laurent Fabius.
    – Ok et la famille ?
    – Quelle famille ?
    – La famille de Florence Cassez. Il nous faudrait une réaction de la famille. Ça serait bien qu'on filme sa mère et qu'elle pleure de joie. Débrouille-toi pour trouver la mère et tâche de la faire pleurer. Vite ! Et sinon, Florence Cassez, on ne peut pas l'inviter ?
    – Elle est très très demandée, elle va sur TF1, BFM, Europe 1, France  2, RTL, Paris Match… C'est une star maintenant.
    – Qu'elle en profite, c'est comme Miss France, ça ne va pas durer.

    Vendredi

    – Florence Cassez est dispo pour participer au 12/13.
    – Ça suffit avec Florence Cassez. On l'a trop vue. Aujourd'hui, c'est Frigide Barjot.
    – Frigide Barjot ?
    – Oui, elle va voir Hollande à l'Élysée. Envoie une équipe filmer sa réaction à la sortie.
    – Florence Cassez, aussi, elle va être reçue à l'Élysée.
    – On s'en fout. C'est fini.

    Samedi

    – Bon, on a quoi dans l'actu aujourd'hui ?
    – L'Égypte, il y a des morts. Le Mali…
    – Bof. J'ai une idée : on va organiser un débat entre Frigide Barjot et Florence Cassez.

    Anne Roumanoff - Le Journal du Dimanche

    dimanche 27 janvier 2013

     
     Paru dans leJDD

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  •  De la libération de Florence Cassez au maintien en prison du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah…

    Déclaration de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais du 24 janvier 2013.

    A la suite de la libération de la française Florence Cassez, François Hollande a déclaré : « je remercie tous ceux qui, au Mexique comme dans notre pays, se sont engagés pour que la vérité et la justice prévalent pour Florence Cassez détenue dans ce pays depuis plus de sept ans, c’est la fin d'une période particulièrement douloureuse »

    Florence Cassez aura passé 7 ans soit 2645 jours dans les prisons mexicaines avant que la Cour Suprême n’ordonne sa libération immédiate. Quoi qu’il en soit, à ce jour personne ne sait encore quelles sont ses responsabilités ou pas, dans ce que la Justice mexicaine lui reprochait, c’est-à-dire la complicité dans des enlèvements de personnes pour des raisons mercantiles.

    Innocente ou pas, Florence Cassez, n’était qu’une prisonnière de droit commun dans un pays qui n’est pas le sien, et cette libération est une bonne chose pour elle et les siens.

    Le communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah est lui emprisonné en France depuis 28 ans, 3 mois et 3 jours, il y aura donc effectué 10 416 jours de prison le dimanche 27 janvier prochain. Il est l’un des plus anciens détenus politiques du monde et le plus ancien sur le continent européen.

    Georges Abdallah, bientôt 62 ans, a aujourd’hui effectué plus d’années de prison que le plus célèbre des sud-africains, Nelson Mandela, le fondateur de l’ANC qui fût lui aussi condamné pour terrorisme par les juges afrikaners.

    L’un, Georges, a défendu son peuple face à une agression extérieure, l’autre, Madiba, a défendu son peuple face à une agression intérieure, mais les deux ont fait acte de résistance contre l’injustice liée au colonialisme, l’un venu de Hollande au 18ème siècle, l’autre venu d’un Etat créé de toute pièce au 20ème siècle pour des raisons géopolitiques, Israël… et la résistance ne sera jamais pacifique face à de tels ennemis, comme ce fût le cas pour nos partisans face à l’occupant nazi, comme ce fût le cas pour les irlandais ou les basques avant qu’ils renoncent à la lutte armée.

    Il est donc impossible de les accuser l’un et l’autre de terrorisme ou de brigandage alors qu’ils ont lutté avec leurs peuples respectifs contre des gouvernements et des ennemis colonialistes, impérialistes, contre des racistes et des xénophobes… qui ne peuvent prétendre au titre de Nation démocratique où les hommes naissent libres et égaux pour rappeler la charte universelle des droits de l’homme.

    Après 8 demandes, les Juges ont accordé à Georges Abdallah, une libération conditionnelle en rejetant l’appel du Parquet sur le jugement positif du 21 novembre, avec obligation de quitter le territoire français sous la forme d’un décret d’expulsion signé par le Ministre de l’intérieur et qu’un titre d’entrée au Liban remis par le gouvernement de ce pays lui soit accordé.

    Cette expulsion aurait dû être effective le lundi 14 janvier 2013, mais l’avis du Ministre n’a pas été notifié suite à des pressions venues du Département d’Etat de la Justice des Etats Unis d’Amérique, de la CIA et probablement du Mossad.

    Quant à l’Etat Libanais, il s’est dit heureux de voir Georges Abdallah libéré, il s’est exprimé par les voix du premier Ministre, du Ministre des Affaires Etrangères et l’Ambassadeur du Liban à Paris, le billet de retour était signé…

    Face à cet imbroglio politico-judiciaire, le Tribunal a donné une nouvelle date butoir au Ministre, le 28 janvier, pour signer l’ordre d’expulsion de Georges Abdallah, au-delà toute la procédure engagée depuis 2002 serait caduque, tout en sachant que 1999 est l’année où il devenait un prisonnier libérable ayant purgé ses 15 années incompressibles.

    L’affaire est cocasse puisque même Yves Bonnet, qui n’est rien d’autre que l’ancien patron de la DST (les services secrets) et directeur au moment des faits reprochés à Georges Abdallah, estime « anormal et scandaleux de maintenir Georges Ibrahim Abdallah en prison » et demande depuis plus de 2 ans à être entendu par la Justice à ce sujet, laquelle ne l’a jamais convoqué ni jamais entendu sur ce dossier.


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  •  Jean Sarkozy revient en fac

    Évidemment, je ne pouvais pas laisser passer ça: Jean Sarkozy, le fils de celui qui était à l'Elysée, entre à l'université de Paris-Est Créteil. Attention, le vice-président Ump du conseil général des Hauts-de-Seine ne vient pas s'asseoir sur les bancs comme un simple étudiant. Non, il va assurer un TD en droit spécial des sociétés, prof de droit quoi pour faire court à des étudiants en licence.

     

    Ben oui, "aux âmes bien nées, la valeur n'atteint point le nombre des années", comme l'a dit Corneille dans le Cid.

    Oui, aux âmes bien nées... Parce que si vous étiez un étudiant lambda, que vous auriez passé un bac L en 2004, décroché votre licence 7 ans après, avec en sus le triplement de votre deuxième année, vous aussi vous seriez prêt à assurer un TD dans une université. Pas la peine de s'appeler Jean Nicolas Brice Sarközy de Nagy-Bocsa (son blaze à l'état-civil), fils de, pour faire pareil.

    Oui, parce que, figurez-vous, depuis deux siècles et demi, chacun peut réussir par ses seuls mérites, grâce au contrat social en matière d'éducation nationale, qu'ils disent.

    Oui, Liberté, Égalité, Fraternité qu'ils disent... Enfin, ceux qui sont tombés dans le bon baquet à leur naissance...

     

    Ben moi, je préfère le dessin de Faujour:

       

    LIBERTE. EGALITE. FRATERNITE

     http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • lundi, 14 janvier 2013

    Grande parade homophobe à Paris : Que faire des intégristes ? Marions-les !

    La manif conservatrice contre le « mariage gay », hier, à Paris, où le grotesque ne le disputait guère qu'au méprisable, ce fut à la fois une sorte de grande parade de tous les fantasmes réactionnaires, dans l'unité au moins apparente de tout ce que la France et les pays comparables (dont le nôtre) peuvent abriter d'irrédentismes patriarcaux, et la résurrection dans la rue d'une droite orpheline de Sarkozy et ne pouvant tout de même pas, décemment, faire de Gérard Depardieu sa nouvelle icône. Résultat : lardée d'UMP et de Front National, une longue procession d'intégristes religieux de toutes confessions salués par l'archevêque de Paris... Que faire des tous ces intégristes ? Les marier, peut-être...


    ça sert à quoi d'aller bombarder des djihadistes au Mali pour se retrouver avec des croisés défilant à Paris ?

    Les opposants au mariage gay veulent ratisser large », titre la Tribune de Genève de samedi. Et ils ont en effet ratissé large. Et surtout profond. C'est-à-dire bas. Les organisateurs de la manif d'hier n'ont cessé de se défendre de toute homophobie, et avaient même réussi à dénicher quelques homosexuels en les rassemblant dans un improbable collectif « plus gays sans le mariage » : le truc est le même que celui de ces antisémites qui, tous, avaient au moins « un copain juif »... Bref, sans aucune autre ambiguïté que celle de ses protestations hypocrites, et que celle du terme même d'homophobie qui suggère une peur, et auquel l'acteur Morgan Freeman a donné la précision qui convenait (« Je n'aime pas le mot homophobie. Ce n'est pas une phobie, vous n'avez pas peur. Vous êtes juste des connards !») la manif était bien de droite et homophobe. Mais d''abord homophobe, essentiellement homophobe, comme d'autres sont xénophobes. Ceux qui appelaient à y participer s'en cachaient d'ailleurs beaucoup moins que ceux qui l'organisaient : le sénateur UMP et marchand d'arme Serge Dassault parle de « décadence », l'ancienne ministre Christine Boutin tremble à l'évocation d'un « changement de civilisation gravissime », le Grand Rabbin Bernheim voit dans le mariage des homosexuels un « cheval de Troie contre l'hétérosexualité », l'Union des organisations islamiques (qui a fortement mobilisé ses troupes) craint qu'on en arrive à « légitimer la zoophilie et la polyandrie » (la polygamie, elle s'en charge), l'archevêque de Lyon voit poindre la légitimation de la «polygamie et de l'inceste» (prudent, il a évité d'évoquer la pédophilie, son église étant pourtant particulièrement compétente en la matière)... bref, on a eu droit à touts les amalgames, toutes les confusions, toutes les phobies, toutes les frustrations... Et la campagne contre le «mariage gay» s'est, logiquement, accompagnée d'une recrudescence de la violence verbale et physique contre les homosexuel-les.

    Le slogan de la manif d'hier, c'était « tous nés d'un homme et d'une femme ». Belle découverte : l'humanité ne se reproduit pas par scissiparité, ni par génération spontanée... comme si c'était de cela, de la reproduction sexuée, dont il était question... comme si la loi était là pour confirmer la nature -mais la nature n'a pas besoin de la loi pour être confirmée, et toute la fonction de la loi est précisément de dire autre chose que ce que dit déjà la nature, et de s'émanciper de celle-ci... sinon pourquoi interdire le viol ? Le projet de loi sur le « mariage pour tous » ne légifère pas sur la procréation mais sur la possibilité pour deux adultes consentants de codifier leur vie commune, que ces deux adultes consentants soit de sexes différents ou du même sexe. Que les mariés fassent ou non, puissent ou non faire, des enfants, n'est ni une condition, ni une obligation du mariage. Ou alors il faut aussi en exclure les couples hétérosexuels sans enfants. On fait depuis toujours des enfants hors du mariage, on se marie depuis toujours sans avoir l'intention (ou la possibilité) d'en faire, des enfants sont depuis toujours élevés par d'autres que leurs parents biologiques, les homosexuel-le-s font depuis toujours des enfants (pas entre eux, certes, et alors? )... Le mariage, quelque forme qu'il prenne, et quelques limites qu'on lui impose, n'a pas été institué pour « faire des enfants » puisqu'on en peut en faire sans lui, et qu'on peut n'en pas faire avec lui. Ce n'est pas le mariage qui rend possible le couple, c'est le couple qui rend possible le mariage, institué pour le pérenniser autant que faire se peut et désir de vivre ensemble se maintient, et pour assurer la transmission des héritages matériels. Et au passage pour rassurer les mâles sur l'ascendance de leur descendance...

    Au fond, si l'on en excepte les prêtres catholiques qui, s'interdisant à eux-mêmes le droit au mariage, se sentent légitimés à l'interdire aux autres (tout en le sacralisant pour les hétéros), les manifestants d'hier ne font que nier aux autres un droit qu'ils revendiquent pour eux seuls, comme ces hommes du siècle dernier s'opposant au droit de vote des femmes. Le projet de loi du gouvernement français s'intitule « mariage pour tous », ses opposants répondent : « non, pour nous, seulement pour nous !» . Personne, d'ailleurs, ne songe à les empêcher de se marier. Et s'il se trouve une institution qui, s'agissant de relations sexuelles, affectives, amoureuses, ferait mieux de, définitivement, se la coincer dans le missel, c'est bien celle qui, tout en interdisant à ses prêtres de se marier et aux femmes l'accès à la prêtrise, ce qui en fait ironiquement une église littéralement homosexuelle, a couvert d'un silence de catacombes la pédophilie de ses hiérarques et de ses servants. Fort heureusement, ce combat qu'elles mènent contre le droit des homosexuel-les au mariage, après les combats contre le divorce, contre le partenariat, contre la contraception, contre le droit à l'avortement, les églises, la romaine en tête, l'ont déjà perdu et en leur sein les plus sagaces le savent.

    Hier, à Paris, si nombreuse qu'ait été la manif contre le «mariage gay», elle a rassemblé moins de personnes qu'il y a de couples homosexuels en France.
     
    http://causetoujours.blog.tdg.ch

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