• Cette année un vent de liberté souffle sur les pays du monde arabe. En moins de 30 jours la tempête populaire a emmené les gouvernements de Ben Ali et de Moubarak, affectant par là-même tout le paysage géopolitique de la région.
     Moyen Orient

    En effet, depuis la chute de ces régimes corrompus et soutenus depuis leurs débuts par l’Union européenne et les États- Unis, ce sont tous les peuples de la région qui se soulèvent : au Yémen, Bahreïn, Liban, Syrie, Maroc, Iran, Irak, Algérie, Jordanie… Aucun pays n’échappe à la mobilisation ! Ce qui est à la base de ces révoltes, c’est le rejet des politiques néolibérales appliquées à grand coup d’accords d’association avec l’Union européenne et de plans d’ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI). Ce qui est reproché à ces dirigeants, c’est d’être corrompus au point de piller le peuple au profit d’une minorité de privilégiés, détenteurs des richesses et de verrouiller toute possibilité d’expression populaire et démocratique. En Europe comme dans ces pays, nous souffrons des mêmes maux : ceux engendrés par le capitalisme dont nos gouvernants voudraient nous faire payer la crise !« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. » Article 35 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793 Nous devons être solidaires de ces mouvements tout en exigeant que ces pays qui étaient soumis aux intérêts des grandes puissances puissent aujourd’hui bénéficier réellement du droit inaliénable des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour cela nous refusons toute ingérence étrangère en particulier de ces pays qui comme la France ou les USA soutenaient hier encore les dictatures en Égypte et en Tunisie, qui continuent de le faire aujourd’hui notamment en Arabie saoudite et qui voudraient en même temps nous faire croire qu’ils sont les défenseurs de la    démocratie !

    LE PRINTEMPS ARABE TOUCHE AUSSI LA PALESTINE. L’accord du Hamas et du Fatah en avril dernier ouvre une voie inédite pour la paix et la liberté du peuple palestinien. L’ONU devra se prononcer en septembre sur la reconnaissance de l’État Palestinien, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale mais de nombreux pays ont déjà reconnu la Palestine. Exigeons que la France et les États membres de l’UE en fassent autant dès aujourd’hui ! Exigeons la levée immédiate du blocus sur Gaza et l’arrêt de la colonisation illégale ! Mobilisons-nous pour la libération des 11 000 prisonniers politiques dont Marwan Barghouti et Salah Hamouri dans les geôles israéliennes ! Exigeons enfin la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël tant que le gouvernement de Tel-Aviv ne se soumettra pas au droit international !

    Libye, Afghanistan, COte d’Ivoire : Silence on tue au nom de la démocratie et de la paix !

    Fait historique dans l’histoire de la République française, en 2011 notre pays était engagé dans trois guerres simultanément : celle en Libye, en Afghanistan et en Côte-d’Ivoire sous prétexte de protection des populations, de maintien de la paix et de restauration de la démocratie. Or, derrière les jolis mots, le bilan est pourtant sanglant : En Côte-d’Ivoire, si les affrontements directs ont cessé entre les forces de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara les deux camps sont aujourd’hui accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, les représailles perdurent. Au moins 1 012 personnes ont été tuées dans l’Ouest ivoirien depuis le début de la crise postélectorale, le 28 novembre 2010. L’intervention belliciste et illégale de la France à partir du 4 avril n’a fait que précipiter le pays vers la guerre civile et conduit directement à ce bain de sang. Exigeons que les responsables soient jugés y compris les forces de l’Onu et de la France complices de ces crimes ! En Afghanistan comme en Libye on nous rejoue l’horrible chansonnette de l’impérialisme que connaissait déjà Anatole France : « on croit mourir pour la liberté ; on meurt pour les industriels. » La chanson du capitalisme tout simplement qui, comme disait Jaurès, « porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. »Pour l’année 2010 l’ONU recensait 7 120 victimes civiles au conflit en Afghanistan (2 777 civils tués et 4 343 blessés). Loin de « pacifier » le pays, la guerre menée par l’OTAN a encore renforcé le pouvoir des talibans dans le pays. En juin le 62ème soldat français était tué depuis 2001 alors que l’armée de l’hexagone compte encore plus de 4 000 personnes sur place. Arrêtons d’envoyer les jeunes au casse-pipe ! Retrait des troupes françaises et de l’OTAN d’Afghanistan ! Une guerre humanitaire en Libye ? On ou a d’abord rejoué le scénario vieux comme le capitalisme de la « guerre humanitaire » au service des populations. Depuis quelques semaines pourtant l’OTAN ne s’en cache plus : ce qui est visé en Libye c’est la chute du régime de Kadhafi – hier pourtant le meilleur ami de Sarkozy et consorts – pour faire main basse sur les hydrocarbures. Des centaines de blessés, de morts et des milliers de réfugiés ont déjà payé le prix de la « démocratie par les bombes ». Les frappes ne sont jamais « chirurgicales » ni les dommages « collatéraux ». À la fin, c’est toujours le peuple qui meurt ! Refusons cette logique de démocratie par les bombes que l’on voudrait nous imposer !

    Ces guerres que nous payons sans le savoir ! * La guerre en Afghanistan coûte près d’1 million d’euros par jour au contribuable * Les 80 premiers jours de la guerre en Libye ont déjà couté 87 millions d’euros * Le dispositif militaire français en Afrique est encore constitué de 3 bases militaires permanentes au Sénégal (1 150 hommes), au Gabon (800) et à Djibouti (2 900), il faut y ajouter le dispositif Épervier, au Tchad (environ 1 200 hommes). Au total, environ 6 000 soldats français sont positionnés sur les bases permanentes auxquels il faut ajouter de 3 000 à 5 000 soldats présents dans le cadre d’opérations extérieures. * En 2011 le budget de la défense est pour la France de 30,1 milliards d’euros plus de 1 406,54 fois le trou de la Sécurité Sociale qui est estimé à 21,4 millions d’euros pour 2011.

    En Europe aussi faisons tomber ces gouvernements qui assassinent les peuples !

    En Europe aussi les gouvernants veulent sacrifier les peuples sur l’autel du capitalisme et de la finance. Avec le Pacte pour l’euro+, ils essayent de nous faire payer encore plus cette crise qui n’est pas la nôtre.   Leurs plans d’austérité se soldent par une régression sans précédent de nos acquis sociaux : baisse des salaires et des pensions, recul de l’âge du départ à la retraite, casse des services publics, et de la sécurité sociale…Les premières victimes de ces politiques sont les jeunes avec une hausse du chômage et de la précarité dans toute l’Europe. Au premier semestre 2011, le chômage explose chez les moins de 25 ans de plus de 40% en Espagne, de plus de 30% , en Grèce et dans les pays Baltes, et de plus de 20% en Italie ou en France. En baissant les budgets sociaux, les frais d’inscription à la fac augmentent, le montant de nos bourses d’études diminuent : les gouvernants excluent encore plus les fils d’ouvriers et d’employés de l’université ! Des milliers de postes de profs liquidés avec une éducation au rabais : c’est ça l’austérité !

    Il nous faut lutter contre ces plans d’austérité mis en place par nos gouvernants aux services de l’UE et du FMI ! Il nous faut rompre avec ce système qui ne répond qu’aux intérêts de quelques capitalistes ! Contre l’Europe des actionnaires, construisons de nouvelles coopérations qui profitent aux peuples d’Europe et d’ailleurs ! Des indignés aux grèves générales, les peuples se mobilisent pour mettre fin à ces gouvernements qui n’hésitent pas à piller les peuples pour renflouer les banques. En France aussi nous devons mettre fin au règne de Sarkozy et de la dictature de la finance !

    http://jeunes-communistes.org/Egypte-Tunisie-Generation


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  • Moyen Orient

    Les parlementaires, qui, pour la première fois, le 12 juillet, sont appelés à se prononcer sur la guerre en Libye feraient bien de pleinement mesurer le sens exact de leur suffrage. La gauche devrait y réfléchir doublement si elle veut éviter d'avoir à se déjuger par la suite. Car il ne s'agit pas d'entériner le bien-fondé de l'engagement de nos armées pour protéger Benghazi et les populations insurgées, mais d'autoriser la prolongation d'une intervention militaire dans des circonstances où les chances de l'emporter rapidement contre le régime de Kadhafi se sont dissipées.

    Ce vote est d'abord l'occasion de dire combien la réforme constitutionnelle de 2008 qui soumet aux députés et sénateurs l'approbation des opérations militaires de notre pays est une cote mal taillée. Le nouvel article 35 de la Constitution prévoit en effet que "lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement." Dans aucune autre démocratie, l'action de l'exécutif en matière militaire n'est aussi peu contrôlée. La mise en oeuvre de l'article 35 intervient toujours trop tard et trop tôt, et s'avère dans le cas libyen un véritable traquenard pour la représentation nationale.

    Les conflits actuels, auxquels notre pays est si souvent mêlé depuis la fin de la guerre froide, n'ont pas pour but d'obtenir la victoire par l'écrasement physique de l'ennemi. Ils visent, par la neutralisation des forces adverses, à rendre possible, voire à imposer une solution politique et le retour à un Etat de droit. Dans ces conditions, la phase la plus dense de la confrontation, où le rôle de l'aviation prime pour contrôler le théâtre d'opération et casser les reins de la défense adverse, est nécessairement brève.

    Intervenant toujours en position de supériorité, il nous faut éviter de compromettre par des combats prolongés l'issue politique de l'engagement militaire. Ainsi, la guerre du Golfe n'a duré que trente-six jours ; la campagne aérienne sur le Kosovo s'est arrêtée au bout de onze semaines ; Kaboul est tombé un mois à peine après le début de l'offensive américaine contre les talibans. Après, c'est une autre étape du conflit qui commence, on passe généralement à des actions de sécurisation et de stabilisation à terre.

    Dans le cas libyen, on prétend poursuivre une campagne aérienne qui a pratiquement déjà atteint tous ses objectifs ; bloqué par la résolution 1973 qui interdit aux forces de la coalition de s'engager au sol, il n'est pas question de renfort terrestre ni même de dispositif d'interposition ; pour autant l'entrée en lice des hélicoptères de combats français, la multiplication des livraisons d'armes aux rebelles et l'envoi de conseillers militaires indiquent un changement implicite de position.

    Maigres appuis

    Dès lors, sur quelle question demande-t-on au Parlement de voter ? Sur la prolongation d'une campagne aérienne désormais privée d'objectif ou sur la transformation de l'opération pour réaliser un "but de guerre" ultime mais hors mandat : le départ de Kadhafi ?

    Sous ces attendus, le vote du Parlement est tout sauf une formalité. D'autant que notre pays a exposé son crédit diplomatique et jeté le meilleur de ses forces dans la bataille. Un échec affecterait son autorité internationale et décrédibiliserait le rôle des Européens dans la gestion des crises. Enfin le maintien au pouvoir de Kadhafi et de sa clique constituerait une menace permanente, notamment dirigée contre nos intérêts et nos ressortissants en Afrique. Jusqu'à présent notre détermination n'est ni venue à bout de ses soutiens ni parvenue à fléchir sa propre résistance. Le régime de Tripoli peut certes brusquement tomber demain sous la pression diplomatique et militaire qui s'exerce contre lui. Mais si ce n'est pas le cas ?

    Au lieu d'affirmer "quoi qu'il en soit, un échec n'est pas possible", les responsables politiques devraient examiner toutes les hypothèses, en les inscrivant dans un calendrier de toute façon dicté par l'agenda de l'OTAN. L'engagement des moyens de l'Alliance a été prolongé jusqu'à la fin septembre. Au-delà, les Français et les Britanniques qui effectuent à eux seuls plus de 60 % des missions verront leurs maigres appuis s'effriter davantage.

    Au sein de l'Alliance et en Europe, la tentation de se défausser de la responsabilité sur Paris et Londres sera encore plus manifeste qu'aujourd'hui. A l'extérieur, d'autres hausseront la voix contre l'opération. Si en septembre, la situation n'est toujours pas décantée, la France devra relever trois défis : l'amplification de l'appui armé à la rébellion au risque d'enfreindre plus ostensiblement la résolution 1973, l'inscription de l'intervention dans la durée au risque de perdre en route quelques-uns des rares membres de la coalition, la régénération du potentiel militaire impliqué dans le conflit, au risque de surcoûts budgétaires importants. A ces difficultés liées à la continuation des hostilités s'ajoute celle de devoir envisager, faute de mieux et comme un médiocre pis-aller, la partition en deux de la Libye.

    Dans le bras de fer entre les Occidentaux et le Guide libyen, la partie n'est pas finie. Au milieu de tant d'incertitudes, il ne saurait être question de donner un blanc-seing définitif au président de la République et à son gouvernement. La gauche, pour ce qui la concerne, devrait en tout cas conditionner son approbation à une clause de revoyure : l'assurance d'un nouveau vote à l'automne.

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/07/11/libye-le-piege-d-un-vote-au-parlement_1547336_3232.html#xtor=AL-32280184


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  • Moyen Orient

    PARIS - Un général de division français, Vincent Desportes, sanctionné par le ministre de la Défense pour avoir publiquement critiqué la façon dont était conduite la guerre en Afghanistan, estime qu'en Libye, il est temps de trouver un compromis avec les autorités libyennes.

    Dans une interview au quotidien français, Le Journal du Dimanche, le général Desportes, ancien directeur de l'Ecole de Guerre, estime que nous sommes partis en Libye comme les Américains en Irak en 2003 (...) en estimant que notre puissance létale suffirait aisément à produire des résultats politiques.

    Le pari risqué de gagner très rapidement, sans avoir à engager de troupes au sol, dont de toute façon nous ne disposons plus en nombre suffisant, n'a pas fonctionné, poursuit-il. Selon lui, depuis le début de cette guerre, on espère chaque jour que de simples actions supplémentaires de bombardement suffiront à faire tomber Kadhafi. Nous avons à nouveau oublié qu'il est impossible de produire des effets politiques durables par le recours à la seule arme aérienne.

    Il estime que dans le cas de la Libye, il n'est pas impossible que l'on ait confondu guerre et maintien de l'ordre. La puissance militaire a été utilisée comme une compagnie de gendarmes mobiles, ajoute-t-il.

    Pour lui l'objectif initial de la coalition (...) était parfaitement réalisable. Mais dès lors que l'on s'est lancé dans une démarche de nature politique, à savoir la chute de Kadhafi, on s'est engagé dans un processus très ambitieux par rapport aux moyens que l'on pouvait déployer.

    Mon impression, poursuit le général Desportes, est que la réflexion stratégique initiale a été imparfaite: sur la finalité possible de l'intervention, pour le moins ambiguë; sur les capacités politiques et militaires de la rébellion, que nous avons surestimées; sur la force et la résilience des pro-Kadhafi, que nous avons sous-estimées; sur cette insurrection générale que nous espérions et qui ne s'est jamais déclenchée. Pour lui, si l'analyse stratégique avait été conduite à son terme, plus de cent dix jours et plus de 110 millions d'euros après le début de l'offensive, nous ne serions pas dans une situation si délicate et incertaine.

    Et d'asséner: Il semble subsister en France, parfois à très haut niveau, une méconnaissance de ce que sont vraiment la guerre et la stratégie.

    Interrogé sur un engagement de la France au-delà de la fin 2011, il répond: Cette hypothèse me paraît ridicule.

    Pour l'emporter rapidement, sauf coup de chance - le coup au but sur Kadhafi -, il faudrait une offensive terrestre forte de plusieurs dizaines de milliers d'hommes, ce qui est strictement impossible, juge-t-il.

    Pour lui, nous sommes désormais en Libye dans une situation difficile et une démarche d'escalade. En conséquence, il se dit persuadé qu'il est temps de trouver un compromis avec les autorités libyennes. Mais pas forcément d'arrêter immédiatement les bombardements.

    Cette possibilité devra faire partie des éléments de négociation, conclut le général pour qui à l'heure qu'il est, nous ne pouvons plus attendre indéfiniment que le régime de Kadhafi tombe.

    http://www.pcfbassin.fr/


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  • Au secours, le petit président de rien du tout, sombre dans la folie profonde... ! La France dort-elle en cette période estivale ?

    Il faut rameuter les députés pour le vote du 12 juillet sur la Libye.... : C’est NON ! Il faut mobiliser les citoyens devant le parlement ????

    Sarko va nous entraîner dans un bourbier, un massacre dont "citoyenne française" JE NE VEUX PAS !

    L’information vient du site israélien DebkaFile, un site réputé pour ses liens avec le MOSSAD et la manière dont ses annonces se sont réalisées par le passé. En particulier il avait prévu l’attaque du world trade center dès l’année 2000.

    Dans un article daté du 2 juillet http://www.debka.com/article/21082/, DebkaFile nous informe que les troupes française et anglaises devraient débarquer en Libye dans les deux prochaines semaines, suivies ensuite par les troupes américaines.

    Cette hypothèse est aussi confirmée du coté russe http://www.infowars.com/russian-envoy-nato-preparing-libyan-ground-invasion/ .

    Ce “coup de grâce” fait l’objet de toutes les conversation actuellement dans les couloirs du pouvoir et les plus hautes sphère militaires à Londres, Paris, Bruxelles, Oslo, La Hague et Rome.

    La décision récente de Sarkozy de parachuter des armes aux rebelles constituerait la première étape de l’invasion.

    Du coté US, la 1ère division de cavalerie (armes lourdes) et le IIIème Corps étaient initialement planifiés pour être déployés fin octobre sur le sol libyen http://www.infowars.com/u-s-invasion-of-libya-set-for-october/ , leur déploiement pourrait être anticipé pour venir soutenir les troupes françaises et anglaises et préparer une occupation de la Libye de plus longue durée.

    Si cette information se confirmait dans les faits, elle marquerait une nouvelle coupure du monde en deux blocs : les états Unis et ses affiliés de l’OTAN d’un coté, la Shangai Coopération Organisation http://www.sectsco.org/EN/ (Chine, Russie, Inde, iran, Pakistan) de l’autre. voir http://www.lalumieredesracailles.net/?p=339

    Cette nouvelle guerre froide, dont l’enjeu essentiel est la maitrise des ressources naturelles de l’Asie Centrale et de l’Afrique, se matérialise déjà par le blocage total du Conseil de Sécurité de l’ONU incapable de se positionner sur le Yemen puis sur la Syrie.

    De son coté, Kadhafi a menacé de terreur les pays de l’OTAN participants aux opérations militaire. Dans les années 70-80, le pouvoir Libyen a soutenu et entrainé divers groupes terroristes dont certains constitueraient encore des cellules dormantes, sans que l’on sache encore si elles seront réactivées en prévision ou en représailles de l’invasion. http://feb17.info/news/italy-busts-gaddafi-terror-network/ http://www.thefreelibrary.com/MI5+warns+pro-Gaddafi+cells+could+blitz+Britain.-a0252243666

    Pour ce qui concerne la France, cela ne fera qu’ajouter un élément de plus au bilan catastrophique de la présidence Sarkozy :

    - Perte de l’autonomie et de la parole singulière de la France, reléguée maintenant au rôle du simple vassal des Etats-Unis - Rupture totale avec l’Afrique, notamment avec les jeunes et les futures élites. - Désagrégation de la francophonie dues à la perte d’influence de la France en Afrique et en Asie.

    Homme de tous les records, en particulier des pires, Nicolas Sarkozy a réussit le tour de force de dilapider le capital international acquis par la France depuis le siècle des lumières en seulement un quinquenat.

    Le pire reste-t-il à venir ?

    Article paru sur “La lumière des racailles dans la nuit des karchers” http://www.lalumieredesracailles.net

    Fabrice Collette @ July 7, 2011


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  • Ce qui se passe réellement en Libye (Asia Times)

    Pepe Escobar  

     

    Moyen OrientSous l’épais brouillard de la guerre, la tragédie en cours en Libye se transforme en une guerre de sigles qui dépeint graphiquement les confuses « douleurs de l’enfantement » du nouvel ordre mondial qui se dessine.

    D’un côté il y a l’OTAN, (l’organisation du traité nord atlantique) et LA (la ligue Arabe) ; de l’autre l’Union Africaine (UA) et le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). On peut aussi dire que l’occident atlantiste et ses alliés arabes dans la contre-révolution se retrouvent contre l’Afrique et les pouvoirs économiques émergents de la planète.

    Des mensonges, des mensonges et encore des mensonges

     

    On a entendu beaucoup de grognements en provenance du Congrès étasunien à propos de la Libye - qui concernaient des aspects techniques de la loi sur les pouvoirs de guerre (War Powers Act). En deux mots, les législateurs étasuniens ont refusé jusqu’à présent d’autoriser ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à une guerre (mais qui selon la Maison Blanche n’est pas une guerre). Ils refusent de voter des fonds pour un investissement plus important des USA dans cette aventure de l’OTAN ; mais les fonds continueront d’affluer quand même.

    Les contorsions sémantiques concernant la tragédie libyenne ont déjà largement dépassé le niveau habituel, et elles laissent à penser qu’en réalité les drones étasuniens vont continuer à se joindre aux avions de combat de l’OTAN pour bombarder les civils de Tripoli.

    A part Vijay Prashad de Trinity College dans le Connecticut, peu de gens en Occident ont remarqué ce que le premier ministre chinois Wen Jiabao a dit de tout cela. Dans un article d’opinion du Financial Times du 23 juin intitulé « Comment la Chine projette de renforcer la reprise mondiale » Wen a déclaré que la Chine était prête à exercer son pouvoir politique dans MENA (Moyen Orient/Afrique du nord) par l’intermédiaire des BRICS.

    Beijing n’est pas particulièrement content d’avoir été obligé d’abandonner ses importants investissements énergétiques en Libye - plus de 30 000 ouvriers ont été évacués en seulement deux jours ; il veut demeurer un acteur central quoi qu’il arrive en Libye.

    Le ministre russe des affaires étrangères, de son côté, a déjà souligné que « la destruction physique de [Mouammar] Kadhafi et de sa famille soulève de sérieux doutes ». La fille de Kadhafi, Aisha, fait un procès à l’OTAN à Bruxelles pour le meurtre de sa fille, Mastoura, son frère et les autres petits-enfants de Kadhafi.

    Donatella Rovera, une conseillère de crise d’Amnistie Internationale bien connue, a dit qu’après avoir enquêté pendant trois mois en Libye, elle n’avait trouvé aucune preuve que les troupes libyennes avait commis des viols massifs (bien que ce soit un fait avéré pour la Cour Pénale Internationale).

    Amnistie n’a pas non plus trouvé de preuves que des mercenaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale combattent les « rebelles ». Selon Rovera, ceux qui ont été présentés aux journalistes comme des mercenaires étrangers ont été ensuite discrètement relâchés.... La plupart étaient des immigrants sub-sahariens qui travaillaient en Libye sans papiers.

    Certains d’entre eux ont toutefois été lynchés voire exécutés. La Cyrénaïque a toujours fait preuve de racisme envers les Africains noirs.

    Les civils ont été bombardés à la fois par l’armée libyenne et par l’OTAN. Pourtant il n’y a aucune évidence que les forces aériennes libyennes aient bombardé massivement les villes « rebelles » ; et pas d’évidence non plus d’assassinats massifs de civils comparables à ceux de Syrie ou du Yémen. Bref, le régime de Kadhafi s’est peut-être livré dans le passé à la répression brutale de toutes sortes d’oppositions mais il n’a pas commis de génocide. Cela enterre les arguments des faucons humanitaires en faveur de la guerre six pieds sous terre.

    L’hypocrisie règne. La Cour Pénale Internationale accuse Kadhafi et son fils Saif al-Islam - celui qui était le chouchou de l’Ecole d’Economie de Londres - et le tsar des services secrets Abdallah al-Senoussi de « crimes contre l’humanité » alors que l’odieuse dictature de Burma/Myanmar et les al-Khalifa du Bahreïn ne sont pas le moins du monde inquiétés.

    Dans le doute, balkanise

    Il faut être une petite souris dans les halls immenses de l’OTAN près de Bruxelles, pour voir à quel point l’essaim de bureaucrates militaires qui y bourdonne est imperméable à la réalité. L’OTAN continue de croire qu’il a « gagné » la guerre contre Slobodan Milosevic en bombardant la Serbie pendant 78 jours en 1999. En fait, ce qui a « gagné » la guerre c’est le fait que Milosevic ait perdu le soutien politique de la Russie.

    Après plus de 100 jours de bombardements sur la Libye, avec 12 000 sorties et 2 500 objectifs, l’OTAN continue de prétendre qu’il « gagne ». Bien sûr, exactement comme il « gagne » en Afghanistan.

    Les éléments de langage dominent l’information dans le contexte d’une guerre sans merci de désinformation. L’OTAN refuse d’admettre que la libération humanitaire de la Libye qu’il envisage passe par un changement de régime, ce qui n’est pas autorisé par la Résolution 1973 de l’ONU.

    Les USA de leur côté ont déconnecté la télévision libyenne du satellite Arabsat - dont la Libye est un partenaire financier. Le nouveau représentant libyen à l’ONU n’a pas obtenu de visa étasunien. Cela signifie que seule l’équipe suspecte et disparate des « rebelles » a accès aux médias internationaux de langue anglaise.

    En dépit de « la précision des bombardements » si vantée, l’OTAN perd au moins un missile sur 10. Cela explique l’augmentation des « dommages collatéraux ». Les objectifs ne sont pas seulement militaires ; ils sont de plus en plus économiques comme par exemple l’hôtel de la monnaie libyen qui imprime les dinars.

    Il n’y a pas de soulèvement national contre le régime. La Tripolitaine - la Libye de l’ouest - s’est ralliée à Kadhafi ; De toute évidence, il est considéré comme le défenseur du pays contre une attaque néocoloniale étrangère.

    Quant à ceux de Benghazi qui croient que l’opportuniste, néo-napoléonien Nicolas Sarkozy les aime tant qu’il veut les « libérer » à coups de Rafales, ils sont considérés comme des gogos, sinon des traîtres.

    Les Djihadistes d’al-Qaeda d’Afrique du nord pour leur part s’amusent comme des fous à manipuler l’OTAN pour arriver à leurs fins - tout en se livrant occasionnellement au lynchage ou à quelque amputation traditionnelle dans tel ou tel endroit « libéré ».

    Le mélange d’arrogance et d’incompétence de l’OTAN mène inévitablement à une balkanisation de la Libye - un scénario que le site Asia Times avait prédit. Considérant que presque deux millions de fusils mitrailleurs ont déjà été distribués à la population et que l’OTAN va finir par intervenir sur le terrain - la seule manière d’obtenir une « victoire » décisive - on peut s’attendre à des combats de rue très meurtriers.

    Un nouveau protectorat de l’OTAN

    La Libye est déjà un cas d’école de pillage néo-colonial post-moderne.

    La « victoire » de l’OTAN signifie en réalité que la Cyrénaïque deviendra une république indépendante -même si les « rebelles » préféreraient restaurer la monarchie (le candidat peut à peine cacher son impatience à Londres). Il se trouve que c’est aussi ce que l’Arabie Saoudite et le Qatar - les principaux adeptes du changement de régime - veulent.

    Le futur émirat « indépendant » de l’est libyen a déjà été reconnu par quelques pays, dont la France de Sarkozy. Rien d’étonnant à cela ; il est déjà considéré comme un protectorat de l’OTAN. Le très douteux conseil de transition ne veut même pas qu’on connaisse ses membres - des transfuges opportunistes, des recrues des services secrets des USA, des religieux liés aux Djihadistes.

    De plus des milliards de dollars d’actifs libyens ont déjà été saisis - illégalement- par les USA et l’Union Européenne. Et le Qatar est en train de vendre une partie de la production nationale du pétrole libyen.

    Cette guerre de l’OTAN qui ne dit pas son nom n’a absolument rien à voir avec RdP (responsabilité de protéger), le nouvel évangile des faucons humanitaires qui font marcher le droit international sur la tête. Les civils ne sont pas protégés mais au contraire bombardés à Tripoli. Il y a un problème de réfugiés -la conséquence directe de la guerre civile. Malgré les supplications répétées de la Turquie et de l’UA, les faucons humanitaires ne se sont même pas donné la peine d’organiser un corridor humanitaire vers la Tunisie et l’Egypte.

    La seule manière de s’en sortir est un cessez le feu qui mette l’OTAN hors jeu. Le contrôle sur le terrain serait confié aux casques bleus de l’ONU -composés de préférence d’Africains. L’Occident n’a absolument aucune crédibilité comme médiateur ; les Africains seraient les premiers à s’y opposer. Donc il resterait la ligue arabe et l’Union Africaine.

    La ligue arabe est pro-Benghazi. En fait un vote arabe truqué (seulement 9 des 22 pays ont voté, et sur ces 9, 6 font partie du club des contre-révolutionnaires du Golfe connu aussi sous le sigle CCG), manipulé par l’Arabie Saoudite, a permis l’approbation arabe de ce qui est devenu la résolution 1973 ; en fait c’était un marchandage en échange duquel la Maison de Saoud** a eu les mains libres pour réprimer les manifestations pro-démocratiques du Bahreïn comme Asia Times l’a relaté. (Voir Exposed : The US/Saudi deal, sur le site Asia Times, 2 avril).

    L’Union Africaine a été dédaignée avec constance par le consortium Anglo-Franco-Etasunien du changement de régime -même après qu’elle ait obtenu l’engagement de Kadhafi de négocier. L’UA se réunit à nouveau ce jeudi en Guinée équatoriale. Le président de la commission de l’UA pour la Libye - le Président de la Mauritanie, Mohamed Abdel Aziz - a déjà dit officiellement que Kadhafi « ne peut plus gouverner la Libye » - ce qui est un pas en avant considérable pour l’UA.

    Mais cela ne signifie pas que l’UA - à la différence de l’OTAN et des « rebelles » - veut un changement de régime tout de suite. Le départ de Kadhafi devra être la conséquence naturelle de négociations circonstanciées. En un mot, l’UA a un plan pour solutionner le problème ; l’OTAN a des bombes. Et les BRICS, surtout la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud préfèrent la stratégie de l’UA.

    Il faut pourtant s’attendre à ce que le consortium USA/OTAN se batte à mort. Pour des raisons évidentes - toutes en lien avec la doctrine éternelle et immuable de la domination absolue à quoi s’ajoute une intrigue secondaire, le nouveau concept stratégique de l’OTAN adopté à Lisbonne en novembre 2010 (voir Welcome to NATOstan sur le site Asia Times, 20 novembre 2010).

    La définition de l’OTAN du mot « gagner » implique que Benghazi devienne le nouveau Camp Bondsteel -le plus grand camp militaire étasunien d’Europe qui se trouve être en même temps l’état « indépendant » qui porte le nom de Kosovo. La Cyrénaïque est le nouveau Kosovo. C’est le règne de la balkanisation.

    C’est un scénario de rêve pour le couple OTAN/Africom***. Africom obtient la base africaine qu’il désirait tant (le quartier général actuel est à Stuttgart en Allemagne) après avoir participé à sa première guerre africaine.

    L’OTAN avance son projet primordial de faire de la Méditerranée le lac de l’OTAN. Après l’Afrique du nord il ne restera plus autour de la Méditerranée que deux gêneurs à « éjecter » : la Syrie et le Liban. Le nom de ce jeu n’est pas Libye, c’est Longue Guerre.

    Pepe Escobar

    Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007) et Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge. Son dernier livre vient de sortir ; il s’appelle :Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009). On peut le joindre à <script type="text/javascript">// <![CDATA[ var prefix = 'mailto:'; var suffix = ''; var attribs = ''; var path = 'hr' + 'ef' + '='; var addy88940 = 'pepeasia' + '@'; addy88940 = addy88940 + 'yahoo' + '.' + 'com'; document.write( '' ); document.write( addy88940 ); document.write( '</a>' ); // ]]></script> pepeasia@yahoo.com <script type="text/javascript">// <![CDATA[ document.write( '' ); // ]]></script> Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. <script type="text/javascript">// <![CDATA[ document.write( '</' ); document.write( 'span>' ); // ]]></script> .

    Pour consulter l’original : http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MF30Ak02.html

    Traduction : Dominique Muselet

    Notes :

    *En Anglais R2P : responsability to protect

    ** Saoud ben Abdelaziz Al Saoud (12 janvier 1902 - 23 février 1969), fils de Abdelaziz ben Abderrahman Al Saoud, le fondateur de la dynastie saoudienne, et de Wadhba, est roi de l’Arabie saoudite de 1953 à 1964.

    *** Le Département de la Défense des États-Unis a décidé de créer un commandement unifié pour l’Afrique (United States Africa Command), dont l’acronyme est USAFRICOM ou AFRICOM et qui est destiné à coordonner toutes les activités militaires et sécuritaires des États-Unis sur ce continent. Il a commencé à fonctionner le 1er octobre 2008. Son baptême du feu pour des opérations de grande ampleur à eu lieu en mars 2011 lors de l’application de la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

    URL de cet article 14152 http://www.legrandsoir.info/ce-qui-se-passe-reellement-en-libye-asia-times.html

     

    Rapine à main armée à Tripoli (Il Manifesto)  

     

    Manlio DINUCCI 

    Moyen Orient Que feriez-vous si une banque, à laquelle vous avez confié 100.000 euros pour les faire fructifier, vous communiquait qu’en une année ils se sont réduits à moins de 2.000 euros ?

     

     

     

    C’est ce qui est arrivé à la Libye, d’après une enquête du Wall Street Journal. Après que les USA et l’Ue aient révoqué l’embargo en 2004, affluèrent en Libye des dizaines de banques et sociétés financières étasuniennes et européennes. Parmi lesquelles Goldman Sachs, une des plus grandes banques d’investissement du monde, dont le siège principal est à New York. Dans la première moitié de l’année 2008, l’Autorité libyenne d’investissement lui confia 1 milliard et 300 millions de fonds souverains (capitaux de l’Etat investis à l’étranger). La banque Goldman Sachs les investit dans un panier de valeurs et en actions de six sociétés : l’étasunienne Citigroup Inc., la banque italienne Unicredit et l’espagnole Santander, la compagnie allemande d’assurances Allianz, la compagnie énergétique française Electricité de France et l’italienne Eni. Un an après, Goldman Sachs communiqua à l’Autorité libyenne qu’à cause de la crise financière, le fonds libyen avait perdu 98% de sa valeur, les 1 milliard et 300 millions se réduisant à 25 millions de dollars. Les responsables de l’Autorité libyenne, furieux, convoquèrent à Tripoli le responsable de Goldman Sachs pour l’Afrique du Nord. La rencontre fut turbulente, si bien que Goldman Sachs évacua précipitamment ses employés de Tripoli, craignant qu’ils ne fussent arrêtés. Comme la Libye menaçait d’intenter un procès, qui aurait compromis la réputation de la banque aux yeux d’autres investisseurs institutionnels, Goldman Sachs lui offrit en dédommagement des actions privilégiées de la banque elle-même. Mais les Libyens étant à juste titre soupçonneux, l’accord ne fut pas signé. Restait ainsi ouverte la possibilité, redoutée par Goldman Sachs, que l’Autorité libyenne n’entreprit un procès international. Des cas analogues de « mauvaise administration de l’argent libyen » sont rapportés par une enquête publiée par le New York Times. Par exemple, la société Permal -unité de Legg Mason, une des principales sociétés de gestion d’investissements, dont le siège est à Baltimore- a administré 300 millions de dollars de fonds souverains libyens, qui ont perdu 40% de leur valeur entre janvier 2009 et septembre 2010. En compensation, Permal a perçu 27 millions de dollars pour ses prestations. Même chose pour d’autres banques et sociétés financières, comme la hollandaise Palladyne, la française BNP Paribas, la britannique HSBC et le Crédit Suisse. L’Autorité libyenne menaçait d’entreprendre contre elles des actions judiciaires internationales, qui auraient endommagé l’image de ces « prestigieux » organismes financiers. Le tout s’est résolu de façon heureuse quand, en février dernier, Etats-Unis et Union européenne ont « congelé » les fonds souverains libyens. Leur « surveillance » a été confiée à ces mêmes banques et sociétés financières qui les avaient si bien gérés.

     

     

     

    Et, du vol, on est passé à la rapine à main armée quand la guerre a commencé, en mars. A l’abri des chasseurs-bombardiers de l’OTAN, HSBC et d’autres banques d’investissement ont débarqué à Benghazi pour créer une nouvelle « Central Bank of Libya », qui leur permettra de gérer les fonds souverains libyens « congelés » et les nouveaux qu’ils tireront de l’exportation pétrolifère. Cette fois, sans aucun doute, en obtenant de forts rendements.

     

    Manlio Dinucci

     

     

     

    Edition de mardi 5 juillet 2011 de il manifesto 

     

     

     

    http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/... 

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


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  • Guerre en Libye : un  « non » à 51 % 

     Exclusif. Pour la première fois, une majorité de Français désapprouve l’intervention militaire de la coalition de l’Otan, selon notre étude d’opinion réalisée par l’Ifop.

    La propagande médiatique a ses limites. Le sondage que nous publions montre que, malgré le soutien sans faille apporté par l’ensemble des médias – à l’exception notable de l’Humanité – à l’intervention de l’Otan en Libye, une majorité de Français s’y dit maintenant défavorable.

    Plus que le pourcentage en lui-même (51 %), c’est bien le renversement de tendance qui est à considérer. De nombreux facteurs expliquent sans doute cette attitude des Français. Mais il y en a un en particulier qui ne fait aucun doute : les semaines passent et l’opinion publique sent de plus en plus qu’elle a été grugée par le gouvernement français, particulièrement en pointe dans son discours guerrier. Il s’agissait, nous disait-on alors, d’empêcher une catastrophe humanitaire, un génocide que seraient en train de perpétrer les forces loyales au colonel Kadhafi. Un responsable libyen des droits de l’homme, qui avait rallié la rébellion, faisait même état, depuis Paris, de 2 000 morts dans la seule ville de Benghazi et évoquait quelque 6 000 cadavres dans l’ensemble du pays, quelques jours seulement après les manifestations du 17 février. Beaucoup s’y sont laissés prendre ou ont craint de se trouver en porte-à-faux avec la majorité du pays, d’apparaître comme soutenant Kadhafi et ont approuvé l’intervention. Comme si l’Otan avait jamais largué une seule bombe pour le bien d’un peuple ! Comme si Nicolas Sarkozy était tout d’un coup devenu le garant des révolutions et de l’avenir radieux des peuples ! Non, comme nous l’écrivions dans l’Humanité depuis Benghazi, les responsables hospitaliers de cette ville ont comptabilisé 250 morts, tout au plus. « Le nombre de morts a été grandement exagéré », affirme Donatella Rovera, spécialiste des situations de crise d’Amnesty International, dans un récent rapport livré après trois mois passés en Libye. De même, le 5 mars, sur son site, le Journal du dimanche (JDD) écrit : « Les forces fidèles à Muammar Kadhafi ont bombardé vendredi un dépôt d’armes situé dans la banlieue de Benghazi, grande ville de l’est de la Libye qui s’est soulevée contre le régime, a déclaré à Reuters Moustafa Gheriani, porte-parole des insurgés. » La preuve que Kadhafi ne respecte rien, s’attaque à Benghazi et veut tuer la population. Pourtant, au milieu d’un communiqué de Human Rights Watch (voir « Libya : Abandoned Weapons, Landmines Endanger Civilians Civilians and Aid Workers Need Protection »), un mois plus tard, le 5 avril, on peut lire : « un dépôt d’armes a explosé accidentellement près de Benghazi le 4 mars alors que des gens non entraînés étaient en train de manipuler des munitions, tuant au moins 27 personnes » !

    Développer l’argument  humanitaire

    Les gouvernements savent bien que le meilleur moyen de gagner une opinion publique à une intervention armée (le mot guerre est en général proscrit, sauf contre le « terrorisme ») est de développer l’argument humanitaire. Soit la menace est réelle comme au Darfour ou en Somalie, soit on la grossit comme au Kosovo ou en Libye, soit on utilise le registre émotif (comme en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001). C’est bien sur cette base que le Conseil de sécurité de l’ONU a voté la résolution 1973 : la défense des civils. Ce qui a l’avantage d’éviter un véritable débat politique. Et il faut un certain courage, politique justement, pour aller à contre-courant d’une opinion acquise à la défense humanitaire.

    Le rapport d’Amnesty International est particulièrement intéressant. Il dénonce l’attitude des forces kadhafistes mais, contrairement aux grands médias, est sans complaisance pour la rébellion libyenne. « Il y a eu beaucoup d’informations qui ont circulé mais dont on n’a aucune preuve aujourd’hui. On a parlé par exemple de viols systématiques par les loyalistes, mais on n’a jamais rencontré un seul témoignage direct, ni nous, ni d’autres organisations. Et bien sûr il y a l’histoire des mercenaires », explique Donatella Rovera.

    Si l’argument humanitaire a été exagéré, c’est qu’il fallait masquer la véritable raison qui anime Sarkozy, Cameron et Obama : évincer le maître de Tripoli, jugé trop peu sûr, pour pouvoir piller le pétrole libyen et contrôler efficacement les migrants venus de l’Afrique subsaharienne. Si la situation s’enlise, une partition du pays n’est pas à exclure. Les Français réalisent qu’on les a grugés. Il n’y a pas de guerre humanitaire. Il n’y a que des guerres d’intérêts. Et elles sont inhumaines.

     

    • Sur la Lybie :

    La guerre ne fait pas l’unanimité

    Kadhafi visé pour crime contre l’humanité

    Les leçons antiracistes des révoltes citoyennes dans les pays arabes

    Pierre Barbancey

     

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  • Rome a demandé mercredi une "suspension immédiate des hostilités" pour instaurer de "vrais couloirs humanitaires" et éviter des bavures. Pas question pour Paris et l'Alliance atlantique.

    Le front de la coalition contre Mouammar Kadhafi est-il en train de se fissurer, du moins sur le plan diplomatique ? Toujours est-il que la demande italienne, qui participe aux combats aériens, de "suspendre immédiatement les hostilités" est le symbole des divergences internationales nées avec l'enlisement du conflit.

    Pour justifier sa déclaration, Franco Frattini, le ministre italien des Affaires étrangères, a expliqué mercredi matin vouloir instaurer de "vrais couloirs humanitaires" pour aider la population.  Il a ajouté qu'un arrêt immédiat des hostilités "permettrait d'éviter ce que le CNT (ndlr : Conseil national de transition, instance dirigeante de la rébellion) craint, à savoir une consolidation de la partition en deux de la Libye". Surtout, après les bavures de l'Otan contre des civils, il a réclamé "des informations détaillées" et préconisé des "consignes claires et précises". "Ce n'est clairement pas la mission de l'Otan", a conclu le chef de la diplomatie italienne. 

    "Si nous arrêtons, d'innombrables civils pourraient perdre la vie"

     Les réponses n'ont pas tardé : la France se dit opposée à "toute pause dans les opérations". "La coalition et les pays réunis au groupe de contact d'Abou Dhabi, il y a deux semaines, ont été unanimes sur la stratégie : il faut intensifier la pression sur Kadhafi. Toute pause dans les opérations risquerait de lui permettre de gagner du temps et de se réorganiser. Au final, ce sont les populations civiles qui pâtiraient du moindre signe de faiblesse de notre part", affirme le Quai d'Orsay. Même son de cloche pour l'Otan. "Si nous arrêtons, d'innombrables civils pourraient perdre la vie", lance Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Alliance atlantique. "Ces derniers jours, il a été dit que les actions de l'Otan avaient pu mener à des pertes civiles (...) Je regrette profondément toute perte humaine dans ce conflit. Mais n'oubliez pas que c'est le régime de Kadhafi qui a initié le conflit en attaquant sa propre population, pas l'Otan. Ce sont les forces du régime de Kadhafi qui bombardent des villes avec des chars et de l'artillerie lourde, pas l'Otan. Et c'est le régime de Kadhafi qui tire des roquettes depuis des mosquées et des bunkers situés à proximité de aires de jeux pour enfants, pas l'Otan", ajoute-t-il.

    "Hypothèse de travail"

    Face au tollé international, l'Italie a fait un demi-pas en arrière dans l'après-midi. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a en effet indiqué que la cessation des hostilités demandée par Franco Frattini n'était qu'une "hypothèse de travail".

    http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2011-06/libye-l-italie-cree-la-zizanie-a-l-otan-6547394.html


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  • Parti Communiste FrançaisTunisie

    PCOT, finie la clandestinité, un retour au grand jour

    Représenté par son très populaire dirigeant, Hamma Hammami, le parti communiste tunisien (PCOT) de l’après révolution semble avoir des choses intéressantes à dire sur la situation actuelle du pays, les défis qui demeurent urgent à relever (ce qui est déjà une sacrée paire de manche) mais plus largement aussi sur la place du communisme au niveau international et dans nos sociétés modernes. Dans un entretien écrit et vidéo donné à un journal local, intégralement en français, (...)
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  • Parti Communiste FrançaisReprésenté par son très populaire dirigeant, Hamma Hammami, le parti communiste tunisien (PCOT) de l’après révolution semble avoir des choses  intéressantes à dire sur la situation actuelle du pays, les défis qui demeurent urgent à relever (ce qui est déjà une sacrée paire de manche) mais plus largement aussi sur la place du communisme au niveau international et dans nos sociétés modernes.

    Dans un entretien écrit et vidéo donné à un journal local, intégralement en français, l’indéfectible militant contraint pendant des années à la clandestinité, condamné et incarcéré  sous le régime Ben Ali, expose son programme pour la Tunisie nouvelle. Il y passe en revue des thèmes tout aussi brûlants que le droit et le statut des femmes, le devenir de la classe ouvrière, le problèmes des régions et des milieux ruraux, la question de la religion pour laquelle ce professeur de lettre et de civilisation arabo-musulmane n’envisage d’autre alternative qu’une très nette séparation avec l’Etat (bien que l’Islam soit reconnu par ce derniers comme la religion de la majorité absolu du peuple tunisien), la propriété privé et le partage des richesse. Il s’explique aussi sur une supposée alliance avec le parti d’obédience islamique, Ennahda .

    Pour le volet "internationaliste", que le chef de file du PCOT ne quitte pas de vue, il reprend dans ses grandes lignes la théorie marxiste-Léniniste  pour définir une vision de l’histoire non linéaire. Tout autant d’un point de vue plus pratique, et sous les questions persistantes de la journaliste, il revient sur ce qu’il appelle "l’expérience du communisme en URSS" afin de montrer que malgré tout le communisme n’est pas mort pour autant.

     

    Hamma Hammami l’un des symboles de la résistance au régime déchu, sorti de la clandestinité depuis le 14 janvier, demeure farouchement attaché à ses idéaux et principes. A ses yeux, il serait faux de dire que le communisme est enterré ; "l’effondrement de l’ex-URSS n’est que l’échec d’une expérience". Invité vendredi dernier des rencontres politiques de Gnet, le fondateur et dirigeant du Parti Communiste Ouvrier tunisien (PCOT), répond à nos questions sur le report des élections, les conflits tribaux à Metlaoui, ses choix économiques, son modèle de société, ses rapports avec Ennahdha…

    Avant de se livrer au jeu des questions/réponses, Hamma Hammami appelle son épouse, Me Radhia Nasraoui, histoire de s’enquérir de ses nouvelles et de chercher auprès d’elle inspiration et réconfort. Le chef du PCOT qui vient d’obtenir une victoire par rapport à ses adversaires, en voyant son vœu pour le report des élections exaucer, rappelle : "dès le début, nous avons demandé le report des élections au mois octobre ; ce n’est pas pour des raisons partisanes, mais pour des raisons objectives. Les partis qui ont été contre le report sont animés par des objectifs partisans, ils se croyaient mieux préparés que d’autres". Les élections en elles-mêmes ne sont pas une fin en soi, dit-il en substance, "notre objectif est d’asseoir sur des bases solides une véritable démocratie en Tunisie".

    Le PCOT a maintenant plus de temps pour se préparer à cette échéance électorale et a déjà tenu des réunions publiques dans une quinzaine de régions qui se sont très bien passées. "Nous avons remarqué que les Tunisiens veulent connaitre le PCOT. Des milliers de citoyens veulent y adhérer, parmi eux beaucoup de femmes voilées. Le voile n’indique pas automatiquement l’appartenance politique à un parti religieux, ces femmes avaient une idée fausse de ce que  propose le PCOT, surtout au niveau de la question de l’identité et de la religion. Elles disent que nous étions avec vous sur le plan social et politique, mais avons de fausses idées sur votre conception de la relation Etat/religion. Nous considérons que le PCOT nous donne plus de garanties même au niveau de  la liberté de conscience, qu’Ennahdha ou autres".

    "L’Etat doit garantir la liberté de conscience"

    Hamma Hammami dit considérer l’Islam comme la religion de la majorité absolue du peuple tunisien. "Un parti politique qui se respecte et qui veut diriger un pays, doit respecter la religion de son peuple. Le problème ne se pose pas au niveau de la reconnaissance de l’Islam en tant que religion de cette société, mais au niveau du rapport Etat/Religion. Pour nous le rapport Etat/Religion appartient au champ politique, donc au champ des libertés, des droits humains et de la démocratie. Dire que je suis arabo-musulman ne peut pas définir ma position sociale et politique. D’où notre appel à la séparation entre Etat et religion pour garantir la liberté de conscience. Si l’Etat intervient pour diriger la conscience des citoyens, ou pour diviser les citoyens selon leur conscience, leur région et leurs convictions, on ne va pas aboutir à un Etat démocratique",

    Le PCOT prône "un Etat civil et démocratique qui doit veiller à la liberté de conscience, protéger les croyants, leur offrir les meilleures conditions pour pratiquer leur religion". Les imams peuvent élire démocratiquement un conseil pour gérer les affaires religieuses, suggère-t-il. "L’Islam, c’est la foi, la foi est une affaire personnelle, c’est aussi la chariaa qui est l’œuvre des  fuqaha (jurisconsultes), et est liée aux conditions concrètes historiques bien déterminées. L’islam est une civilisation, et comme toute civilisation, il comprend des choses positives et négatives, nous sommes pour le maintien de tout ce qu’il a de positif".

    "Nous sommes en désaccord avec la non-reconnaissance du parti Ettahrir "

    "Il y a des partis politiques qui veulent semer la confusion en parlant d’une alliance PCOT/Ennahdha, déplore Hamma Hammami qui évoque une campagne ambivalente sur Facebook, "lorsqu’on veut faire peur au peuple on leur dit que le PCOT est un a parti athée, et lorsqu’on veut faire peur aux femmes et aux jeunes, on leur dit que le PCOT est un allié avec Ennahdha. Le PCOT n’a jamais fait d’alliance sous la table, mais en tant que parti, ça arrive que nos militants se trouvent dans des réunions avec Ennahdha. Dernièrement à Essouassi, nous nous sommes retrouvés avec des militants du parti Ettahrir, d’Ennahdha et des salafistes, l’essentiel c’est de discuter, d’user d’arguments et d’armes intellectuelles". Le chef du PCOT dit entretenir avec le Président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, des rapports de respect, "je l’ai vu une seule fois dans ma vie, le jour où on est passés à la télé".

    "On peut qualifier Ennahdha de parti réactionnaire, on peut même faire sa propre propagande  contre Ennahdha en tant que parti politique qui peut mettre en danger les acquis. Mais, il y a une différence entre mener un combat politique, un combat d’idées contre un autre parti et être éradicateur, nous sommes contre l’éradication, si on éradique Ennahda aujourd’hui, rien n’empêche que l’on n’éradique pas demain le PCOT, le PDP ou autres. Nous avons exprimé notre désaccord sur la non-reconnaissance du parti Ettahrir. Un parti qui a des idées, qu’il les défende et que le débat soit mené publiquement entre partis politiques", préconise-t-il.

    Les conflits tribaux, ce n’est pas à Metlaoui qu’ils se posent de la manière la plus aigüe, selon Hamma Hammami, qui impute la résurgence du tribalisme dans la région aux forces contre-révolutionnaires. "Ces forces ont essayé de semer le désordre et de faire un chantage aux Tunisiens, soit le désordre soit la sécurité". Pour le chef du PCOT, "on ne peut pas résoudre ce problème tribal sans la résolution des causes sociales profondes, la pauvreté, l’absence d’un plan de développement régional, et l’absence de liberté et de démocratie". Il appelle à réserver une partie des rentrées d’argent du phosphate au développement de la région, et à constituer une commission d’enquête indépendante, pour rendre compte à la région et au peuple tunisien de tout ce qui s’est passé.

    "Une campagne de dénigrement contre le PCOT du Nord au Sud"

    Hamma Hammami estime que son parti a fait l’objet d’une campagne de dénigrement du Nord au Sud, notamment à Siliana où il dit avoir été accusé par le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, d’y être derrière les actes de violence et de pillage. "J’aurais aimé que le Premier ministre accuse expressément le PCOT, mais à Siliana, aucun de nos militants n’a été arrêté, lorsqu’il y a un dossier pareil pourquoi, il n’y a pas de commission d’enquête". Et d’ajouter : "du point de vue du principe,  nous ne pouvons pas porter atteinte aux intérêts des commerçants, d’ouvriers, ce sont des gens que nous défendons. Caïd Essebsi a accusé ceux qui sont pour le report des élections, de freiner le processus de transition démocratique, et maintenant c’est lui qui confirme ce report".

    Pour ce partisan impénitent de Karl Marx : "On ne peut pas dire que le communisme a été enterré, les expériences qui ont échoué ce n’est pas le communisme, l’idéal de justice sociale ne peut jamais être enterré. Le communisme est un projet de société,  la dernière crise du capitalisme a de nouveau remis en question le capitalisme en tant que civilisation qui doit être remplacée" . Et de renchérir : "On ne peut pas traiter l’histoire de cette manière. Cette lutte entre le monde du travail et le monde du capital, ce n’est pas quelque chose de linéaire, ce sont des confrontations entre les deux mondes. Il ne faut pas croire que ces nouveaux esclaves des temps modernes vont vaincre, une fois pour toute, leur oppresseur. Il faut éviter le schématisme, toute expérience humaine à des côtés positifs et négatifs".

    "Nous sommes contre les affairistes qui ne respectent pas les droits des travailleurs"

    "La politique libérale suivie en Tunisie avait pour conséquences le pillage du pays, la corruption, l’exploitation féroce, le chômage, l’exclusion"...regrette-il. "Nous sommes pour que la Tunisie ait des relations avec le monde extérieur, mais pourvu qu’elles soient fixées selon la base des besoins de notre propre développement national, sinon on va rester dans la dépendance". Il récuse avoir prôné un régime à la libyenne de type Jamahiriya, qualifiant le régime libyen "de despotique et de caricature de la démocratie populaire". Hamma Hammami appelle "à l’expropriation des pilleurs de la Tunisie à l’instar des Ben Ali et des Trabelsi, ceux qui ont fondé des sociétés en pillant, l’expropriation des  Abderrahim Zouari et Ganzouï qui ont transformé des terres domaniales en simples fermes de campagne pour aller passer le week-end. Nous sommes contre les affairistes qui n’investissent pas pour la production, pour l’emploi et qui ne respectent pas les droits des travailleurs".

    Le porte-parole officiel du PCOT prône "le pouvoir au peuple par le biais des élections systématiques à tous les niveaux national régional et local, les formes de démocratie directe à l’instar de Kasbah un et deux,   repris en Espagne, au Japon, la décentralisation du pouvoir et la promotion de la démocratie locale".

    S’agissant de son appel à armer la population, il dit que cette phrase a été sortie de son contexte, et qu’il n’a jamais appelé à arracher les armes des policiers pour les distribuer à la population. "Nous sommes pour une nouvelle doctrine sécuritaire pour un Etat démocratique. La sécurité d’un pays ne dépend pas du nombre de ses policiers. Nous voulons un agent de sécurité qui soit au service du peuple et de la Tunisie et un appareil sécuritaire qui soit soumis aux instances élues par le peuple".

    H.J.

    La vidéo proposée avec l’article ci-dessus vaut réellement le détour.

    Hamma Hammami y développe dans une réflexion des plus inattendue, une  vision du communisme confrontée à une réalité à la fois très concrète et  urgente d’un pays d’après révolution qui, revendique son identité arabo-musulmane.

    Certains aspects de ses propositions bien que nourries avant tout par le souci  de poser les piliers d’une Tunisie nouvelle, pourraient largement dépasser le cadre des frontières nationales pour inspirer par exemple les partis de gauche français ou européens mis à mal par le manque de crédibilité et de vision adaptée pour répondre à la crise de notre société.

    Pour visionner la vidéo,

    Transmis et commenté par Tania

    http://www.rougemidi.org/spip.php?article5938


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  • Parti Communiste Français

    Ce n’est pas tous les jours qu’un ancien directeur de la DST fustige les choix d’un gouvernement. C’est pourtant ce que vient de faire le Prefet Yves Bonnet, président du Centre international de recherche et d’études sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT) dans un rapport élaboré en collaboration avec le Centre Français de Recherche sur le Renseignement et le Forum pour la paix en Méditerranée

    Pour élaborer ce rapport, un groupe d’expert s’est rendu tour à tour à Tripoli et en Tripolitaine (du 31 mars au 6 avril), puis à Benghazi et en Cyrénaïque (du 19 au 25 avril) pour rencontrer les représentants des deux parties.

    Une expertise indépendante de ce type est actuellement la seule, ce qui lui donne une grande valeur compte tenu de la désinformation organisée par les deux cotés.

    Le résumé par lequel débute le rapport parle de lui-même, on y retrouve la plupart des éléments soulevés sur le blog la lumière des racailles dans la nuit des karchers depuis le début de l’intervention :

    "Il n’est nul besoin d’insister sur la nature hautement critiquable de la dictature imposée, depuis 1969, par Muammar Kadhafi à ses concitoyens. Face à une telle situation, rien n’est plus légitime que l’aspiration à plus de liberté et de démocratie.

    Néanmoins, l’étude des faits conduit à affirmer que la « révolution » libyenne n’est ni démocratique, ni spontanée. Il s’agit d’un soulèvement armé de la partie orientale du pays, dans un esprit de revanche et de dissidence, qui tente de s’inscrire dans la dynamique du « printemps » arabe, dont il ne relève cependant pas. Le mouvement libyen ne peut donc être comparé avec les révoltes populaires tunisienne et égyptienne.

    Plus inquiétant, le CNT s’affirme n’être qu’une coalition d’éléments disparates aux intérêts divergents, dont l’unique point commun est leur opposition déterminée au régime. Les véritables démocrates n’y sont qu’une minorité, et doivent cohabiter avec des d’anciens proches du colonel Kadhafi, des partisans d’un retour de la monarchie et des tenants de l’instauration d’un islam radical

    Le CNT n’offre, en conséquence, aucune garantie pour l’avenir, malgré la détermination des démocrates, car les autres factions entendent bien orienter le conseil dans le sens de leurs objectifs.

    Surtout, la Libye est le seul pays du « printemps » arabe dans lequel le risque islamiste s’accroît, la Cyrénaïque étant la région du monde arabe ayant envoyé le plus grand nombre de djihadistes combattre les Américains en Irak.

    Il semble donc que les puissances occidentales ont fait preuve d’un aventurisme excessif en s’engageant dans cette crise. Ce qui devait être une victoire facile est devenu un semi-échec en raison de l’inconsistance des forces rebelles. L’enlisement des opérations des insurgés ne leur laisse que deux possibilités : un recul peu glorieux ou un engagement accru dans le conflit, notamment par l’envoi d’unités terrestres.

    L’intervention occidentale est en train de créer plus de problèmes qu’elle n’en résout. Elle risque fort de déstabiliser toute l’Afrique du Nord, le Sahel, le Proche-Orient, et de favoriser l’émergence d’un nouveau foyer d’islam radical, voire de terrorisme, en Cyrénaïque. La coalition parviendra peut-être à éliminer le guide libyen.

    Mais l’Occident doit prendre garde qu’il ne soit pas remplacé par un régime plus radical et tout aussi peu démocratique"

    Pour ce qui concerne la France et son intérêt dans ce conflit, le rapport dénonce les "dangereuses illusions" de Sarkozy :

    "Cette hypermédiatisation de la participation française est particulièrement trompeuse et dangereuse. Certes, certains contrats secrets ont déjà été conclus avec les insurgés, mais rien n’assure aujourd’hui que le pari du président Sarkozy de renverser le régime sera tenu. En cas de maintien au pouvoir de Kadhafi, les entreprises françaises se retrouveront dans une position extrêmement défavorable. En cas de partition du pays ou de négociation entre les parties, la France ne pourra jouer aucun rôle d’arbitre tant le ressentiment à l’égard de son président est fort à Tripoli.

    Nous sommes convaincus que cet engagement irréfléchi de Paris dans le conflit libyen fait le jeu de Washington, qui laisse Nicolas Sarkozy s’afficher en moteur de la coalition, au risque, en cas d’échec, d’endosser toute la responsabilité de cette affaire. L’attitude plus discrète du président Obama permettra alors aux Etats-Unis de tirer les marrons du feu.".

    Que dire de plus, une fois encore Sarkozy brille par son incompétence et envoie la France dans le mur, et les français avec.

    Lire le rapport complet : http://www.lalumieredesracailles.ne...

    Liens vers les sites des organisations partenaires du rapport

    http://www.ciret-avt.com/

    http://www.cf2r.org/

    http://www.%20mpforum.org/

    Par Fab

    http://www.agoravox.fr/actualites/p...

    Sur le même sujet, voir aussi :

    Libye : Un rapport passé inaperçu

    http://www.legrandsoir.info/libye-u...


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