•      En fait, ce n'est pas du pensionnaire (à titre gratuit) de l'Elysée dont il va être question ici, mais de son cadet Olivier Sarközy de Nagy-Bosca (le vrai patronyme de la famille).

         Sacrée carrière que celle du frangin de Nicolas Sarkozy, dans le genre "travailler plus, mais toujours dans le nec le plus ultra du marché et de la spéculation" (Ceux que le candidat à un second mandat a promis de s'attaquer en 2012 ?). Donc, Olivier Sarkozy a travaillé en 1990 pour la banque d'investissement Dillon Read and Co, en 1993 chez First Boston Corporation. En 2002, il conseille UBS dans l'achat de sociétés à hauteur de plusieurs millions de dollars. Le 3 mai 2008, le voilà co-directeur des services financiers internationaux du groupe Carlyle; celui-ci est basé à Washington DC et détient plus de 89 milliards de dollars en capitaux propres.

         Pétroplus (qui possède la raffinerie de Petit-Couronne en Seine-Maritime, en voie de fermeture) a été racheté en 2005 par le fonds d'investissement Carlyle pour 523 millions d'euros et Carlyle y est majoritaire à 57%.

     

         "Réindustrialiser la France, c'est l'affaire de tous et de moi en particulier", a dit en substance, au soir du 31 décembre 2011, le président Sarkozy, lui Nicolas de son prénom.

         Paul Gataz, président du Groupe des Fédérations Industrielles (pas moins) dans Le Figaro (journal en cour à l'Elysée) plaide que tous "les responsables politiques, les dirigeants de banque, les entrepreneurs et l'Etat unissent leurs forces " à ce sujet.

         Un certain Yann Le Gallèz (mais peut-être aussi balèze) écrit, lui, dans le journal toujours aux ordres de qui vous savez, que droite et gauche doivent avoir les mêmes idées dans ce combat crucial. "Une France qui se bat ensemble pour son industrie et ses exportations et qui gagne, il faut y croire",renchérit-il. (L'Union nationale quoi!)

     

         Pour autant, ni Nicolas Sarkozy, à l'heure de ses voeux à ses "chers compatriotes", ni Le Figaro, ni le président du Groupe des Fédérations Industrielles n'ont fustigé un certain Olivier, qui pourrait être ennemi de la France et donc de son bien-être. Simple oubli ou double langage? Je vous laisse juge. Par contre, pour votre réflexion cette image. On ne sait jamais.

    fric

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  • Pcf-Paris15, 1er janvier 2012 (EDT)


    120102_sarkozy-allocution.jpgPour les derniers vœux de son quinquennat, Nicolas Sarkozy a pris garde de minimiser les sujets qui pourraient cristalliser la colère de la population.

    Contrairement aux années précédentes, il s’est abstenu de toute envolée lyrique pour tenter de justifier l’envoi de soldats français pour faire la guerre aux quatre coins du monde. Juste une petite pensée pour ceux « qui risquent leur vie hors de nos frontières ».
    Il faut dire que la veille, le 30 décembre 2011, encore deux d’entre eux ont été tués, portant à 78 le nombre de militaires français en Afghanistan pour le compte de l’OTAN et de l’impérialisme américain et européen.

    Plus significatif encore, le marathonien des sommets européens a été on ne peut plus bref sur l’Union européenne. Deux mots seulement : la « nouvelle Europe » et « unis avec nos partenaires ». Les gouvernements nationaux cherchent à utiliser la « crise » de la dette qu’ils ont eux-mêmes créée pour mieux placer les pays sous la tutelle de l’UE du capital. Mais le niveau de conscience et l’opposition des peuples à la dictature de l’UE et à son instrument l’euro ne cessent de monter, en France également.

    On ne peut pas dire pour autant que Sarkozy n’a rien dit. Non, il a commencé à donner la feuille de route antisociale de la majorité qui sera élue aux élections d’avril à juin 2012. Ce sera celle des « réformes structurelles » et en premier lieu de la casse du financement de la sécurité sociale.

    Pour conditionner les travailleurs à de nouveaux sacrifices, sur les salaires, sur les retraites, sur les services publics, Sarkozy ne pouvait évidemment pas être en reste. Nous traverserions une « crise inouïe », une « tourmente » qui atteint les pays les uns après les autres, même les grands. Mais la France aurait moins mal résisté grâce aux sacrifices déjà imposés par la politique de son gouvernement.

    A chaque quinquennat, à chaque majorité, sa part dans la déstructuration des acquis sociaux et démocratiques nationaux pour le compte du capital ! Sarkozy, le sortant, ose se flatter d’avoir amputé les dépenses publiques, d’avoir « réformé » les retraites, casser le point de résistance que représente le droit effectif à la retraite à 60 ans. Les gouvernements précédents n’y étaient pas parvenus.
    Par exemple la gauche plurielle s’était cassé les dents en 2000 dans sa tentative de liquider les services des impôts et du Trésor en les fusionnant. Sarkozy l’a fait, comme l’autonomisation des universités etc.

    Pour la prochaine majorité, le terrain est préparé pour permettre au patronat et capital de mettre la main sur la plus grande partie du financement de la Sécurité sociale, en particulier de l’assurance maladie. Evidemment au nom de la lutte contre le chômage que le gouvernement favorise par toute sa politique et notamment la défiscalisation des heures supplémentaires. Sarkozy a ainsi ressassé le discours sur les charges pesant sur la compétitivité et l’emploi. Deux modèles s’annoncent, celui de l’UMP, avec la TVA sociale, si visiblement injuste, celui du PS, avec la CSG, fusionnée avec l’impôt sur le revenu, plus complexe et plus perfide.
    Ce sera l’une des batailles essentielles à préparer dans le camp des travailleurs pour 2012.

    On rirait presque d’entendre Sarkozy reprendre les hochets de la gauche de gouvernement. Le voilà devenu porte-parole de la taxe sur les transactions financières qu’il sait inapplicable et dont il sait que l’idée légitime la spéculation.
    Il affirme haut et fort que ce ne sont pas les agences de notation et les marchés financiers qui guident sa politique. La gauche se positionne en affirmant de contraire. Mais, voyons, ne sont-ils pas complices (les gouvernements et les agences de notations qu’ils ont érigées en références) ?           

    C’est bien cela qui fait peur. Le discours de Sarkozy annonce un semestre pré-électoral d’opposition oiseuse, bien mise en scène, entre une droite et une gauche de gouvernement qui signent et votent les mêmes textes européens.
    Dans le contexte électoral français, ce faux débat s’agrémente d’une vague « gauche de la gauche » ratissant pour le PS et l’UE et d’une « droite de la droite », incomparablement plus dangereuse, chargée de dénaturer, dans un sens nationaliste, l’opposition à l’UE du capital tout en favorisant la dérive racisante du gouvernement en place.

    Ce qui fera 2012 pour les travailleurs, pour le peuple, est ailleurs.
    Ces derniers jours, les grèves des agents de sûreté des aéroports pour leur rémunération, pour leurs conditions de travail, pour leur reconnaissance ont mis en échec les entreprises de dénigrement, de remise en cause du droit de grève, ont posé la question du service public. Un peu partout dans les entreprises et services publics du pays, la colère gronde, éclate. Elle cherche son issue politique. Elle la porte elle-même.

    Dans l’année électorale 2012, l’heure n’est pas aux illusions, aux fantoches candidats, mais à l’affirmation croissante de notre détermination à lutter, point par point, pour nos acquis sociaux et démocratiques, pour la défense des intérêts des travailleurs, pour l’ouverture d’une autre perspective politique quelle que soit la nouvelle majorité, et évidemment contre ce que représente Sarkozy.


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  • «Sarkozy place ses hommes» : le PS s'insurge

    «Magistrats, policiers, préfets, patrons: Nicolas Sarkozy poursuit son verrouillage de l'Etat»: l'enquête de «Libération» de ce mercredi a provoqué de multiples réactions au PS. Où des ténors s'insurgent contre «des nominations en série à des postes-clés de l'Etat».

    Nicolas Sarkozy, le 21 décembre 2011 à l'Elysée à Paris. (© AFP Lionel Bonaventure)
     
    "Sarkozy place ces hommes". C'est la manchette de Libération de ce mercredi, qui rappelle dans un événement de quatre pages, qu'"à la veille d'entrer en campagne, le chef de l'Etat a installé des intimes et des hommes de confiance aux postes-clés de la justice, de la police et de la finance". Dans la foulée, plusieurs ténors socialistes ont accusé aujourd'hui Nicolas Sarkozy d'avoir engagé "des nominations en série à des postes-clés de l'Etat".

    Ils y voient un signe de "fébrilité" de l'Elysée et une volonté de "verrouillage", à l'approche de la présidentielle. "Magistrature, police, préfectorale, les nominations des amis de Nicolas Sarkozy aux postes-clés de la République s'accélèrent", a ainsi estimé dans un communiqué François Rebsamen, chef de file des sénateurs PS et responsable de la sécurité dans l'équipe de François Hollande. "C'est sans doute le signe de sa fébrilité face à l'échéance de mai 2012, mais c'est aussi l'expression de sa conception de la République", ajoute le sénateur-maire de Dijon, critiquant un Nicolas Sarkozy qui "joue au DRH de l'Etat".


    André Vallini, chargé des questions de justice pour le candidat PS, a mis en cause, dans un communiqué distinct, "le grand verrouillage" de la magistrature "avec la nomination de magistrats réputés proches de la droite à des postes-clés". Selon lui, "plus que jamais une réforme des conditions de nomination des magistrats du parquet est nécessaire qui s'accompagnera, si François Hollande est élu, d'une réforme du Conseil supérieur de la magistrature" (CSM).

    "La panique du pouvoir est visible"

    Enfin, le troisième homme de la primaire PS, Arnaud Montebourg, a de son côté jugé que "les nominations en série et en catastrophe par le pouvoir sarkozyste dans des secteurs stratégiques de l'économie et de la justice montrent un pouvoir coupé de la société, cherchant à contrôler plutôt qu'à respecter et comprendre". Pour le député de Saône-et-Loire, "la panique du pouvoir est visible, cerné par les affaires de corruption de la gravité la plus extrême, qui nomme au canon des procureurs à sa solde, pour tenter en désespoir de cause de retarder le cours de la justice".


    Mercredi matin, sur RTL, Manuel Valls, directeur de la communication de la campagne de François Hollande, avait pour sa part jugé "pas opportune", l'éventuelle nomination du secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca, à la tête de la Caisse des dépôts et consignation (CDC). Il y voit "la confirmation d'un pouvoir aux abois qui est en train d'essayer de verrouiller l'appareil d'Etat à quelques mois des élections".


    Dans "Les têtes à CAC du Président", l'un des articles consacrées au dossier, Libération affirme "probable (pour ne pas dire acquise)" la nomination de Musca, à la CDC. Et dans un papier intitulé "La valse des robes abîme le parquet", relève la nomination d'André Ride, directeur de l'inspection des services judiciaires comme procureur général à Bordeaux, pour "avoir à l'oeil l'affaire Bettencourt". Après l'avis favorable donné ce mois-ci par le CSM, la nomination de Ride en conseil des ministres n'est plus qu'une formalité.

    http://www.liberation.fr


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  • Après les algues vertes, une vague brune.

     

    La Bretagne ne mérite pas cela. Après les algues vertes, une vague brune.

    Pour comprendre ce aussi grand que long coup de gueule, permettez à La Canaille doublement rouge à ce moment : d'idée et de colère, une digression :

    Après les algues vertes, une vague brune.

     

    Les faits se passent à quelques kilomètres de Châteaulin qui s'honore d'avoir eu Jean Moulin comme sous préfet. Non loin de la poudrerie de Pont de buis ville où le sabotier Louis Berthelot, amputé de « sa foi et sa jambe » sur le front de la 1er guerre mondiale, poursuivra son combat d’homme, de militant et de Résistant qu’à sa mort. Le plus marquant fut son arrestation durant l'occupation. Son voisin se souvient le voir « monter devant chez nous avec sa jambe de bois et sa légion d’honneur, encadré par deux gendarmes… français ! 

    De l'autre coté à Douarnenez, les gamins de 17 ans le 17 juin 40 s'embarquèrent sur des bateaux de pêches pour filer en Angleterre pour fuir la déferlante des armées de Rommel.

    30 juin 1944 grande rafle de la population par les armées nazies aux abois : Suite de divers actes de sabotage réalisés sur l'ordre du groupement de résistance de Douarnenez (sabotage de la voie ferrée Châteaulin - Camaret par les FTP et sectionnant des câbles souterrains reliant la presqu'île de Crozon au Cap Sizun), des policiers et soldats allemands bloquent le 30 juin 1944 toutes les routes menant à Crozon. Sur les 143 personnes, une centaine est relâchée tandis qu'un homme du groupe des 43 réussit à s'échapper. Les 42 hommes qui restent sont emmenés en camion. En passant devant l'église de Plonévez-Porzay, les 42 sont grossis de 10 autres otages après contrôle des personnes sortant d'un enterrement à l'église. Leur destination : la gare de Quimper (siège du parquet jusqu'à ce jour), puis Compiègne Royallieu, puis le camp de concentration de Neuengamme. 34 seulement reviendront.

    Maintenant les raisons de ce long détour, accrochez vous bien.

     

    Après les algues vertes, une vague brune.


    30 décembre 2011. Il est possible de commander, pour 119,90 euros, le "tout nouveau Rommel produit par 3R" que le site vante comme "le meilleur jamais réalisé à ce jour" : "Tout semble parfait, de la sculpture et peinture du visage au télémètre binoculaire périscopique entièrement en métal. Splendide !", précise le descriptif.

    Les figurines d'Adolf Hitler et Herman Goering, proposées sur le site de vente par correspondance ont été retirées du catalogue mais celle d'Erwin Rommel restait disponible vendredi après-midi. Le problème outre le fond, réside dans la forme : Le site est animé par l'épouse d'un officier de gendarmerie du Finistère, un lieutenant colonel.

    Dans cette arme, au niveau culture général et niveau de formation parcours de notes etc., ce n'est pas exactement un caporal chef de la légion.

    Là où le malaise s’accroît, c’est que le site Internet de commande est celui de ce lieutenant-colonel de gendarmerie en poste à l’école de la gendarmerie de Dinéault (Finistère), et de sa femme enregistrée auprès du tribunal de Quimper comme « commerçante » dans le secteur d’activité « vente à distance sur catalogue spécialisé ».

    L’adresse donnée pour commander un produit est la Cité Ty- Vougeret, 29 150 Dineault qui est l'adresse des logements de fonction des officiers.

    Officiers qui comme on dit dans les milieux ad hoc sont "chargés de former les soldats de la République".

     

    Heureusement, une enquête judiciaire auprès de l'inspection générale de la gendarmerie nationale a été diligentée, suite à une plainte déposée par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), a indiqué le parquet de Quimper vendredi. Le BNVCA accuse le site – qui propose également des uniformes, des armes et des insignes évoquant le IIIe Reich (ce qui est formellement interdit par la loi raison de plus dans une enceinte militaire) – "d'apologie de criminels et d'une organisation criminelle contre l'humanité et de provocation à la discrimination nationale raciale".

     

    Heureusement?

    Oui, mais la région de gendarmerie de Bretagne indique qu'aucun ordre de fermeture du site n'a été émis. (Ah bon ? et la loi alors ?). "C'est une initiative privée", a indiqué une porte-parole. "Au niveau judiciaire, on n'a pas de cadre possible pour poser une interdiction. On attend de voir si les faits sont ou non établis", a pour sa part indiqué le parquet de Quimper qui, d'après ce que disent les anciens, étaient beaucoup plus réactifs entre 40 et 44.

     

    C'est aussi aberrent que si un OPJ disait "il a battu sa femme mais dans son salon, pas sur la voie publique, on attend de voir si elle se relève".

     

    Et donc, le tout à l’adresse de l’école de gendarmerie de Châteaulin.

    On ose espérer que les enveloppes du courrier n'étaient pas fournies par l'armée.

    Quant à la ligne téléphonique pour contacter« une conseillère 5 jours sur 7 », c’est le numéro personnel de l’officier.

     

    Maintenant, Pub: (mettez les images en noires et blancs et posez du son façon "Pathé journal actualité 1938")

    "Les 115 élèves sous-officiers de la deuxième compagnie de l'école de gendarmerie, aux ordres du capitaine Mondot, ont été présentés au drapeau, hier matin, sur la place de l'Église. Cette cérémonie montre le souci du commandant de l'école, le colonel Yvan Noailles, d'ouvrir l'établissement aux communes voisines. Les Dinéaultais étaient représentés par les élus, les anciens combattants, des retraités et des familles. 

    840 élèves en sept compagnies 

    Ayant passé les troupes en revue et salué les drapeaux des associations, le colonel a salué le drapeau de l'école, en compagnie de Michel Cadiou, maire, et Yves Guiavarch, maire adjoint UMP de Châteaulin. Après le chant de La Marseillaise, le drapeau et son escorte ont fait le tour de la place, devant les élèves. Le drapeau a été remis par le ministre de la Défense le 17décembre 1999, après la création de l'école, le 1erjuillet1999. Ce drapeau aux trois couleurs de la République porte à l'envers les inscriptions «République française. École de gendarmerie de Châteaulin» et au revers «Honneur et Patrie». Emblème de l'école, il désigne le chemin de l'honneur et du devoir. Les élèves, accueillis à l'école, le 6septembre, sont aujourd'hui jugés dignes de servir sous ses plis et reçus comme compagnons et garants de la pérennité de la gendarmerie. Avec 840 élèves en sept compagnies, l'école a fait aujourd'hui le plein de ses capacités. La cérémonie s'est conclue par un défilé des troupes jusqu'à la mairie."

    Remettez la couleur et coupez le son. Ce texte est du 10 décembre 2011, il a été publié par le Télégramme de Brest.

     

    Ces jeunes gens, nouveaux sous l'uniforme, sont-ils informés qu'il est dans leurs attributions de faire cesser immédiatement ce trouble majeur à l'ordre public qu'est l'apologie de criminels de guerre et celle du nazisme ?

    Pas sûr à voir comment la direction de la gendarmerie hésite à qualifier les faits.

     

    Que disent les politiques du coin ? Le député UMP (le sigle n'apparaît plus sur son site) est d'un silence…

     

    Ces préfets qui larguent leurs gendarmes sur Tarnac ou les usines en grève, que font-ils ? Ceux qui harcèlent des militants comme Xavier Mathieu ou protègent les milices patronales, ceux qui viennent au secours des patrons voyous dans les entreprises de la région, leur silence complice vaut aveux.

    Ces gendarmes qui encadrent des gamins de 12 ans pour les rejeter du pays de leur naissance que disent-ils ?

    A moins que les vertus pédagogiques du lieutenant colonel soient telles qu'elles s'adaptent parfaitement aux attentes des chefs des préfets et de leur lèche bottes.

     

    Heureusement, la population, singulièrement ses jeunes, porte des valeurs plus conformes aux idées républicaines:

     

    Après les algues vertes, une vague brune.

     

    Cela dit, ces faits ayant deux jours, Canaille le Rouge est dans une rage noire de voir que pour certains, il y a plus de réactivité à pleurer V Havel que de combattre les fascistes sur le territoire où le mot résistance doit se conjuguer au présent (A Pont de Buis, l'école maternelle s'appelle Lucie Aubrac, c'est Raymond Aubrac qui est venue l'inaugurer).

    Où est le PCF ? Pourquoi ce silence ? Ils sont aux skis ? Ils attendent les délégations de retours du moyen orient ?

    La bête immonde est là, à leur porte, chez nous. Devant ce silence pourquoi les négationnistes se priveraient-ils ?

    C'est bien une fois de temps en temps de passer par Châteaubriant. Oui, c'est bien. Mais LA!!

    La rage vous dis-je, la rage.

    Par canaille le rouge


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  • Une taxe sur les sodas pour ne pas taxer le caviar Nouvelle démonstration d'une politique de classe de la droite française : elle préfère taxer les sodas et le train plutôt que les produits de luxe !

    L'augmentation des taxes sur les boissons gazeuses est clairement un moyen de renflouer les caisses de l'Etat. Pour une fois, les médias l'ont bien compris et nous annoncent les sommes que cela devrait rapporter au budget national, soit aux alentours de 250 millions d'euros par an.

    Le gouvernement, début décembre, présentait cette taxe autrement, bien sûr ! L'argument de la lutte contre l'obésité et pour la santé des consommateurs servait de justificatif à une hausse des taxes sur les sodas sucrés. Le masque est tombé aujourd'hui, entre les fêtes, comme par hasard : seront taxer tous les sodas, y compris ceux qui utilisent des édulcorants de synthèse ! Le sucre n'est plus la raison de taxer ces sodas. Reste l'argent.

    Les industriels du soda et les distributeurs ont fait leurs comptes. Les hausses seront comprises entre 8 % et 25 % en général, avec quelques pointes à 35 % ! Les premiers produits concernés seront les produits de marque distributeur, en clair, les premiers prix, ceux qu'achètent ceux dont les budgets sont les moins élevés.

    Certes, ces sodas sont effectivement des produits plutôt néfastes sur un plan sanitaire mais il s'agit en général des seuls produits de plaisir que peuvent s'acheter les familles modestes et des produits largement répandus dans les classes moyennes ! Tout le monde ne peut pas s'acheter du Taittenger ou du Château-Laffitte et tout le monde ne peut pas offrir du jus d'oranges fraîchement pressées à ses enfants !

    Cette mesure démontre une nouvelle fois que la droite veut faire payer la crise à la France qui travaille et à celle qui souffre plutôt qu'à la France d'en haut, celle qui vit de ses rentes et de ses placements.

    Une nouvelle fois, une taxe va toucher plutôt les familles alors qu'il n'est toujours pas question de revenir sur le bouclier fiscal, 15 milliards d'euros de cadeaux faits aux plus riches tous les ans ! Il y aurait de quoi en renflouer des dettes avec ça !

    De la même façon, la SNCF annonce des hausses de tarifs de 3,2 % en moyenne sur ses billets. C'est plus de deux fois l'inflation !

    La compagnie explique ces hausses par l'augmentation par l'Etat de la TVA. En clair, l'Etat se sert sur les usagers des transports en commun, souvent les mêmes que les consommateurs de sodas, d'ailleurs.

    L'Etat se sert même deux fois car la SNCF vient de reverser à l'Etat des dividendes record sur ses bénéfices 2011 avec 230 millions d'euros ce qui équivaut à 30 % du résultat net de l'entreprise. En cinq années d'existence, cette pratique instaurée par le gouvernement Fillon aura rapporté 60 millions d'euros à l'Etat. Et on se demande pourquoi la SNCF n'investit pas ?

    Cette dette illégitime que l'on veut faire payer au peuple est l'occasion de remettre en cause nombre d'acquis sociaux et d'établir de nouvelles règles fiscales qui font payer plus d'impôts et de taxes aux foyers modestes, à ceux qui travaillent, et qui allègent la participation des plus riches, des nantis.

    Taxons plutôt les mouvements financiers et les produits de luxe ! Refusons de payer les intérêts de la dette ! Voilà des pistes qui ne coûteraient rien aux français !

    En digne représentante des classes aisées, la droite mène une politique de classe, une politique qui fait payer aux innocents, au plus grand nombre, les pots cassés d'une crise dont sont responsables ceux à qui l'Etat rembourse sa dette et ceux qui bénéficient du bouclier fiscal.

    Face à cette nouvelle injustice fiscale que constitue la Taxe Soda, coninuons de le dire haut et fort : refusons de payer leur crise !

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com


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  •  

    http://www.lyonmag.com/medias/images/84394_nicolas-sarkozy-le-10-mars-2011-a-l-elysee.jpgSarkozy le fossoyeur de la France d’en bas, vient présenter ses vœux aux Français sur cette terre de lorraine tant meurtri par sa politique antisociale de ces cinq dernières années.

    *    83 000 Lorrains sont obligés de s’expatrier chaque jour au Luxembourg pour vendre leur force  de travail et leur matière grise.

      Le chômage explose, la sidérurgie, fleuron de la Lorraine a été liquidée (Gandrange) et le  peu qu’il reste est entre les mains d’un multi millionnaire Mittal.

    *    Des centaines de postes d’enseignants vont être supprimés à la prochaine rentrée au mois de septembre 2012.

    *    Les associations caritatives ne savent plus où donner de la tête à l’affut de la pauvreté

     Non, Monsieur le Président, vous n’êtes pas le bienvenu sur cette terre d’émigration, vous qui courez derrière  les voix du FN, en pourchassant les immigrés.

    Sans donner de leçons de responsabilités à qui que ce soit, nous lançons un appel à tous les partis politiques de gauche, aux syndicats, à l’ensemble du monde du travail, aux chômeurs, et tous ceux qui souffrent de cette  politique antisociale de ce président bling-bling.  Nous les encourageons d’organiser un grand rassemblement devant la préfecture de Metz le dimanche 1er janvier 2012

     

    Oui nous sommes tous des indignés

    Le bureau de section du PCF du Jarnisy


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  • Le mouvement engagé depuis maintenant une semaine par les agents de sécurité des aéroports sur les salaires et les conditions de travail, est révélateur de la collusion étroite entre pouvoir et patronat.

     

    Celles et ceux qui luttent pour de meilleures conditions de vie se voient accusés de «  preneurs d’otages », on n’est pas loin de les traiter de terroristes ! Le flot de haine véhiculé par le pouvoir à l’encontre de ce mouvement, n’a pas l’effet escompté.  

     

    L’action, déjà puissante et massive se renforce. S’appuyant sur la gêne causée aux usagers, le gouvernement tente de s’attaquer au droit de grève dans les entreprises du privé après avoir bien écorné ce même droit dans le secteur public. Le capital n’aime pas qu’on touche à ses profits et le pouvoir est là pour lui donner un coup de main.

     

    Lorsque les grands groupes capitalistes licencient, comme dans l’automobile (Peugeot) ou dans l’énergie (Areva), les ministres accourent pour expliquer le bien fondé des mesures prises. C’est l’histoire simple du capital contre le travail.

     

    Et pendant ce temps, les candidats aux présidentielles cumulent les visites dans les entreprises ou les voyages à l’étranger pour expliquer… qu’il faut s’adapter à la « crise ».

     

    François Hollande est partout… pour ne rien dire sur les conditions de vie, salaire, emploi, besoins fondamentaux. Il a bien quelques propositions sur la retraite, mais c’est pour reculer les conditions de départ et modifier son financement en faisant de nouveaux cadeaux aux patrons. Il a bien tenté des propositions sur l’éducation nationale, mais aujourd’hui… il réfléchit.

     

    Invité au congrès du Parti Social-Démocrate en Allemagne, il déclare dans son discours « vous avez fait (le gouvernement allemand) des réformes importantes en Allemagne, en France, elles tardent trop ». Les « réformes » dont parle Hollande sont : le recul de l’âge de départ en retraite, la baisse des pensions et les lois sur le chômage partiel qui font des ravages dans la population.

     

    Ces propos ont le mérite d’être clairs, ils sont d’ailleurs confirmés par Michel Sapin, ancien ministre des finances, le maître à compter et à penser de François Hollande qui déclare dans le journal « Les Echos » : il faut « redonner de l’efficacité aux marchés » autrement dit, le capital ne va pas assez loin, et il précise « il faut travailler (le programme du P.S) comme si il n’y avait pas de marge de manœuvre ». Pas question de toucher aux profits capitalistes.

     

    Hollande s’agite pour expliquer sans le dire, que rien ne changera après les présidentielles, le peuple continuera à payer la « crise ».

     

    Mais il n’est pas le seul, tous les candidats s’inventent des « différences » pour éviter le débat de fond. Ils se sont tous précipité sur le slogan « acheter français » ou « produire français » selon les candidats, mais aucun, de Sarkozy à Hollande, en passant par Bayrou, Le Pen ou Mélenchon, n’a abordé la question essentielle de la propriété des moyens de production. Ce n’est pas une surprise, le contraire l’aurait été.

     

    Comment empêcher les suppressions d’emplois, les délocalisations, la désindustrialisation si l’appareil productif et financier reste aux mains du capital ? Aucun n’en parle parce qu’ils sont tous d’accord pour préserver, aider ou aménager ce système économique qui fait pourtant preuve tous les jours de sa dangerosité pour les peuples.

     

    Aucune illusion à se faire sur ces candidats qui ne changeront rien à la situation, parce qu’ils ne s’attaquent pas à la véritable cause des problèmes : l’existence du capitalisme.

     

    La seule voie possible, c’est la lutte contre ce système.

     

    L’histoire du mouvement ouvrier des peuples du monde nous le rappelle quotidiennement, rien ne changera sans luttes pour supprimer le capital.

    Source : « site communistes »


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  • Face à l’offensive générale du capital contre les peuples, face à la crise explosive de l’U.E. et aux attaques frénétiques de Sarkozy, engageons l’action commune des communistes de France !

     

    A la faveur de la crise aiguë du capitalisme et de son U.E. de malheur, la réaction passe à l’offensive générale contre les acquis et la souveraineté des peuples. Après la guerre impérialiste imposée à la Libye sous l’égide de l’OTAN et de Sarkozy, une nouvelle guerre non-déclarée a commencé de fait contre la Syrie et l’Iran, non pour apporter à ces pays la « démocratie », mais pour leur faire subir le sort terrible du peuple irakien occupé et saigné à blanc par l’occupation étrangère. En Europe, l’UE pilotée par l’impérialisme allemand secondé par Sarkozy impose une austérité géante et met en place ses proconsuls d’Athènes à Rome en attendant que vienne le tour d’autres capitales. Chacun le sait : une fois passées les présidentielles, un terrible plan d’austérité va venir s’ajouter en France aux incessantes mesures antipopulaires prises par le fascisant régime UMP.

     

    Or qui peut croire que le PS de Hollande (capitale : Maastricht !) soit porteur de la moindre alternative progressiste ? Par son alignement sur l’Europe et sur le SPD, le PS creuse le lit de la droite dure et du FN. Celui-ci récupère et dévoie le rejet légitime du « libre échange » cher aux monopoles capitalistes pour courtiser la classe ouvrière.


     Le peuple ne peut davantage compter sur la direction du PCF. Reniant la juste campagne pour le « non » menée en 1992 par G. Marchais et H. Krazucki, M. Pierre Laurent, « qui préside à la fois le PCF et le PGE », se fait l’avocat de l’euro. Derrière Mélenchon, il répand le mensonge de l’ « Europe sociale » et de l’« euro mis au service des travailleurs » : comme si cette UE conçue pour briser le socialisme d’hier et pour interdire le socialisme de demain n’avait pas été programmée de A à Z pour casser, non seulement les avancées historiques résultant d’Octobre 17, de Stalingrad et de l’action du PCF dans la Résistance, mais aussi les acquis civilisateurs des Lumières, de la Révolution française… et de la Grèce antique, créatrice des premières formes de citoyenneté.

     

    Dans ces conditions, les organisations communistes qui, à l’intérieur ou à l’extérieur du PCF, se réclament toujours de l’indépendance nationale et du socialisme, ne peuvent continuer à s’ignorer avec pour seul horizon une ruineuse « concurrence libre et non faussée » entre les militants de la faucille et du marteau. Pour reprendre espoir, les communistes, les travailleurs, les progressistes, ont besoin que ceux qui refusent la « mutation » et restent fidèles au combat de classe, PARLENT D’UNE SEULE VOIX dans les manifestations populaires et à la porte des entreprises.

     

    Certes il n’est guère possible dans un premier temps de fusionner les organisations communistes existantes dont chacune porte sa part de légitimité. Mais étant donné les grands affrontements de classes qui s’annoncent, les travailleurs ne comprendraient pas que les communistes ne travaillent pas ensemble sur des points où ils sont déjà largement d’accord. Et c’est possible.

     

    Déjà le PRCF a signé des textes communs avec l’URCF et le RCC. Il a agi en commun avec des camarades de Réveil communiste et de Rouge Vif Paris. Il a d’excellentes relations avec la section PCF de Douai et a mené une action commémorative commune avec le PCF 62. A bien des endroits « en bas », la barrière artificielle entre communistes cartés au PCF et communistes écartés du PCF, est tombée : on se parle et on agit ensemble quand on peut. C’est nécessaire car sans unité d’action, soit nous sommes inaudibles, soit nous risquons d’être instrumentés au sein des alliances plus larges que nous essayons de construire les uns et les autres.

     

    L’union est nécessaire également car sans elle, les syndicats, - y compris ceux qui ont une tradition de lutte -, sont une proie facile pour la collaboration de classes qui plus que jamais mène à la défaite. L’union est nécessaire car la décomposition de la nation va un rythme tel (industrie, agriculture, services publics, école, laïcité, langue et culture, recherche, Sécu, retraites…) que les acquis que le PCF et la CGT ont conquis en 1936 et à la Libération, seront rapidement liquidés si nous ne réagissons pas dès maintenant, fortement et ENSEMBE.

    C’est pourquoi face à la dictature de l’UE et du CAC 40, nous proposons de mettre en place, formellement ou pas, une Convergence d’Action Communiste qui mènerait de front trois campagnes :

     - la première campagne viserait à faire front ensemble contre les guerres impérialistes présentes et à venir ; nous pouvons diverger sur telle ou telle analyse mais nous serons facilement d’accord sur deux idées : « l’impérialisme est l’ennemi principal de tous les peuples », et « un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre » (Marx).

     - la seconde campagne viserait à combattre la criminalisation du communisme et de son histoire en montrant qu’elle va de pair avec la montée en puissance des fascistes et de la fascisation ; si ce mot ne convient pas à tous, - bien qu’à nos yeux il s’avère plus juste de jour en jour - , trouvons d’autres expressions, mais ne reculons pas devant la tâche car à terme c’est notre liberté d’expression en France qui est menacée ; à l’heure où arborer l’effigie du Che coûte deux ans de taule en Pologne, où le gouvernement commun du PASOK et des fascistes du LAOS cible nos camarades du PAME et du KKE, où Obama met la pression sur Cuba et sur l’ALBA, agir sur ce terrain relève autant pour nous de l’internationalisme prolétarien que de l’autodéfense ici et maintenant !

    - la troisième campagne viserait à conduire ensemble une action au long cours sur le thème : sortons la France de l’UE ET de son maudit euro afin de restaurer l’indépendance nationale et les acquis du CNR, de promouvoir la coopération internationale, de créer les conditions d’un rassemblement populaire isolant le grand capital et rouvrant à notre peuple la voie du socialisme.

     

    Ces tâches sont incontournables et à lire les textes des uns et des autres, elles semblent faire l’accord général à quelques formulations qu’on peut et doit dépasser. Alors pourquoi ne pas « marcher côte à côte et frapper ensemble », comme disait Lénine ? Le PRCF ne propose pas que nous nous retrouvions sur SES bases, mais sur celles qui, en l’état, semblent déjà les plus consensuelles. Et le PRCF, - qui ne croit pas au possible redressement du PCF, mais qui admet parfaitement que d’autres y croient ou que, sans y croire, ils pensent utile de militer encore au PCF - , ne pose pas en préalable l’appartenance ou pas de tel militant ou de telle organisation au PCF. Ayant l’honneur de compter dans ses rangs nombre de vétérans incontestables, notamment deux députés historiques dont l’un reste adhérent au PCF, et plusieurs figures de proue des FTPF et des FTP-MOI, le PRCF demande simplement que chaque organisation ETUDIE sa proposition collectivement et sereinement. Car si nous ne parvenions pas à nous UNIR DANS LA LUTTE dans les graves circonstances présentes, nous finirions par nous rendre aussi coupables que la direction du PCF de la destruction finale du parti communiste, avec tout ce qu’elle signifie de malheurs passés, présents et A VENIR pour notre pays.

     

    Nous demandons donc que chacun veuille bien répondre avec bienveillance à notre demande, si possible avant le 1erjanvier car le temps presse. Nous publierons les réponses et si possible, proposerons une date commune (1) pour que chaque organisation puisse dire son mot lors d’une rencontre que tout vrai communiste appelle de ses vœux.

     

    « Quand les blés sont sous la grêle / Fou qui fait le délicat / Fou qui songe à ses querelles / Au cœur du commun combat… »…

     

    Avec nos fraternelles salutations. Au nom de la conférence nationale : Georges Hage, président d’honneur du PRCF, député honoraire du Nord ; Léon Landini, a. officier FTP-MOI, président du PRCF, Jean-Pierre Hemmen, et Pierre Pranchère, vice-présidents du PRCF; Georges Gastaud, secrétaire national, Antoine Manessis, responsable aux relations unitaires, Daniel Antonini, responsable aux relations internationales,

     

    A toutes fins utiles, signalons la date emblématique du 21 janvier : c’est le 21 janvier 1793 que, par le régicide de Louis XVI, la Révolution française s’engagea sur la voie de la République ; c’est le 21 janvier 1924 que mourut Lénine et c’est à l’occasion de ce deuil que les communistes du monde entier jurèrent de rester unis pour poursuivre son combat. Et en plus, le 21 janvier 2012 tombe un samedi…



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  • Anicet Le Pors « Il manque à la gauche une pensée théorisée du monde »


     Ancien ministre communiste, Anicet Le Pors n’est plus membre du PCF. Très impliqué et actif sur des questions centrales posées à la société - droit d’asile, services publics, laïcité, citoyenneté… -, il estime que les outils du passé ne permettent pas d’analyser les contradictions du présent.

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    Ministre communiste du gouvernement Mauroy de 1981 à 1984, vous avez conduit une importante réforme du statut de la fonction publique : élargissement aux fonctions publiques hospitalière et territoriale, création d’une nouvelle voie d’accès à l’ENA… Comment jugez-vous les orientations actuelles concernant la fonction publique ?

     

    Anicet Le Pors. C’est un moment très important car les dernières décennies ont été, dans leur ensemble, marquées par l’affirmation d’une conception, historiquement très forte en France, de la fonction publique comme coeur de la notion de service public. Après le premier statut démocratique des fonctionnaires de 1946 - je passe sur les réformes de 1959 qui n’ont pas bouleversé le paysage -, notre souci en 1983-1984 a été d’élargir la fonction publique à d’autres secteurs que ceux de l’État et de la moderniser en profondeur. La régression que nous vivons aujourd’hui a été initiée notamment lors des périodes de la droite au pouvoir, sans que la gauche revienne sur ces atteintes lorsqu’elle y revenait. On se plaint qu’il n’y ait pas assez de mobilité entre fonction publique de l’État et fonction publique territoriale, mais c’est le résultat de la loi Galland de 1987 qui les a éloignées l’une de l’autre.

     

    Il y a eu aussi la suppression de la troisième voie d’accès à l’ENA réservée aux syndicalistes, aux élus et aux dirigeants associatifs, une réforme emblématique qui avait provoqué beaucoup de réactions parce qu’elle s’attaquait à l’élitisme bourgeois. Aujourd’hui, il s’agit d’un véritable coup de force. Le pouvoir veut s’appuyer d’une part sur les progrès d’une mondialisation libérale qui ne peut manquer de déteindre sur notre vie intérieure et d’autre part sur le modèle dominant en Europe. Ainsi l’Allemagne a 700 000 fonctionnaires (contre 5,2 millions en France). Mais, dans les Länder, notamment, travaillent beaucoup d’employés sous contrat qui seraient chez nous des fonctionnaires. Le gouvernement français actuel veut nous aligner sur cette conception d’une fonction publique cantonnée aux fonctions régaliennes : administration centrale, justice, armée, affaires étrangères. À partir d’un rapport du Conseil d’État de 2003, le contrat tend à être promu « source autonome du droit » dans la fonction publique. En bref, le contrat contre le statut. Une idée reprise par Nicolas Sarkozy lorsqu’il dit que le fonctionnaire devrait pouvoir choisir. Car personne n’est assez imprudent pour annoncer la suppression immédiate du statut. Simplement, il est mis progressivement en extinction. Comme à La Poste ou à France Télécom.

     

    Dans une tribune récente, vous parlez de forfaiture…

    Anicet Le Pors. Dans une autre tribune, pour l’Humanité, j’ai aussi parlé de dérive bonapartiste en montrant, avec une série d’exemples, que Nicolas Sarkozy s’affranchit de grands principes républicains pour définir de manière discrétionnaire le mandat qu’il prétend avoir reçu du peuple français. L’exemple souvent cité est celui de l’article 20 de la Constitution : le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il est clair qu’il n’est pas prévu que le président de la République joue aussi le rôle de premier ministre. Ce qu’il a pourtant décidé de faire. Et il s’arroge le droit de dire ce que doit être la « révolution culturelle » dans la fonction publique, dans les services publics. Pourquoi est-ce une forfaiture ? Parce que je conteste qu’il ait reçu mandat du peuple français pour s’attaquer à une pièce essentielle du pacte républicain. Il a décidé que le contrat prendrait la place du statut sans concertation, sans que la représentation nationale ne se soit jamais exprimée sur le sujet.

     

    Le terrain n’a-t-il pas été préparé par des renoncements de la gauche ? La privatisation de France Télécom, le fameux « il faut dégraisser le mammouth »…

     

    Anicet Le Pors. Je pense que nous sommes dans une situation de décomposition sociale. Je me rattache à une analyse de René Rémond disant que le XXe siècle a été un siècle communiste. Il entendait par là, que dans cette période allant de 1917 à 1991, une partie de l’humanité avait voulu maîtriser son destin et imprimer un puissant volontarisme dans la conduite des affaires du monde et la domination de la nature. Cela a échoué… Nous avons été marqués, singulièrement en France, par cette épopée prométhéenne. Le dernier exemple est le programme commun (1). Volontariste, structuré, cartésien, il correspondait à cette manière de voir et de penser. Il ne fait pas de doute que la domination du Parti communiste sur la gauche depuis la Libération a profondément déterminé la vie politique durant ces décennies. Aujourd’hui, nous vivons ce qu’on appelle une perte de repères, une phase de transition, qui peut être longue et où nous n’avons que les outils du passé pour analyser les contradictions du présent. Quels sont ces repères perdus ? L’État nation n’a plus la consistance, la fascination qu’il a eues dans la première moitié du XXe siècle. Mourir pour la patrie ne se proclame plus. Et si je reste attaché à l’État nation, il faut le saisir dans ses relations internationales. Ensuite, c’est l’analyse en termes de classes. Non pas que les classes aient disparu, mais elles se sont technicisées, stratifiées. Mineurs, métallos, dockers ne constituent plus des blocs. Et on ne peut en faire une somme dotée de caractères clairs et identifiants, permettant de parler de classe ouvrière comme autrefois. La bourgeoisie s’est, elle aussi, technicisée avec des gens dont le rapport au capital est complexe et opaque. Or l’inscription dans le mouvement de la classe ouvrière était le moyen, pour les travailleurs, de se doter d’une citoyenneté de combat, d’exister socialement avec des valeurs propres. Un troisième facteur concerne les mutations spatiales : l’urbanisation, le développement des transports… On n’en est plus à l’affiche du village tranquille de François Mitterrand dans sa campagne présidentielle de 1981. Et il faut ajouter la prise de conscience de l’écologie, de la finitude de la planète. Pour la première fois dans l’histoire du genre humain existe ce sentiment de la saturation de l’espace et, partant de là, celui d’une unité de destin. Quatrième dimension, les mœurs : familles, couples, recompositions, tout cela bouge beaucoup. Enfin, et je reviens par-là à la question des renoncements de la gauche, nous vivons un effondrement idéologique. C’est peut-être le plus important.

     

    Effondrement idéologique, c’est plus que des renoncements…

     Anicet Le Pors. Je reste très imprégné du marxisme mais on ne peut pas transposer aujourd’hui les catégories que Marx a créées au milieu du XIXe siècle, non seulement s’agissant de la notion de classe, mais à travers le mécanisme d’exploitation qui a changé dans sa dimension et ses mécanismes. C’est pourquoi je ne m’inscris pas dans les efforts du type d’Actuel Marx, Espaces Marx… Je pense quy a là un reste de fétichisme. L’effondrement idéologique touche aussi la social-démocratie. Dans tous les pays qui s’en réclament, l’État providence est à bout de souffle. Quant au libéralisme, il n’a pas de théorie. La théorie néoclassique qui, à la fin du XIXe siècle, a semblé susceptible d’expliquer le capitalisme et son évolution a perdu depuis longtemps toute pertinence.


     Les économistes libéraux sont devenus pragmatiques, ils étudient le cours des Bourses, les statistiques et théorisent très peu. Mais les libéraux n’en ont pas besoin. Le choix de thèmes comme « travailler plus pour gagner plus », sur lesquels ils font de la com, leur suffit. Le marché fait le reste, c’est-à-dire l’essentiel. Il existe ainsi à cet égard une dissymétrie entre la droite et la gauche. La gauche ne peut prospérer que sur la base d’une compréhension théorisée du monde et de sa traduction dans un projet politique. Si elle est en faillite aujourd’hui, c’est parce qu’elle a perdu cette dialectique antérieure, cette aptitude à élaborer des constructions fondamentales, la dernière étant probablement le programme commun. Au-delà, elle nourrit même une certaine culpabilité. Un exemple caractéristique : la hantise d’être taxé d’étatisme. De crainte d’être assimilé au modèle soviétique, on ne fait plus de différence entre étatisme et État, et, partant, entre étatisme et services publics. On nous explique, par exemple, que la « désétatisation » d’Air France n’est pas une privatisation. Plus question de propriété, on parle de pôle. Mais qu’est-ce qu’un pôle public ? Quel champ couvre-t-il ? Quels sont les instruments appliqués ? Quelle en est la signification, l’orientation ? Ce laisser-aller sur des questions idéologiques fondamentales est une erreur grave.

     

    Vous préférez parler de nationalisation ?

    Anicet Le Pors. On ne peut évidemment rester sur le terrain de la nationalisation au sens de 1946 ou 1972. Il convient en la matière d’aller vers quelque chose qui est inévitablement plus compliqué mais tout aussi nécessaire que par le passé. Du fait de la mondialisation, qui n’est pas seulement marchande mais aussi culturelle, de communication, d’échange, se posent des problèmes nouveaux. Ils pourraient, si on leur apportait des réponses adéquates, ouvrir un âge d’or des services publics dans le monde. La question de l’appropriation sociale au niveau international et mondial de l’eau, de ressources du sous-sol, de certaines activités productrices ou de services devrait être posée avec beaucoup de conviction. Kant dit que la terre étant une sphère, tous les hommes ont un droit égal à se trouver à tel ou tel endroit. Cela ne conduit pas à nier les contraintes étatiques et économiques, mais il faut se mettre dans l’optique que l’appropriation sociale a un grand avenir.

     

    Quel regard portez-vous sur l’état de la gauche ?

    Anicet Le Pors. La décomposition sociale, la perte des repères dont je parlais ne caractérise pas seulement la gauche mais l’ensemble de la société. La gauche est plus affectée en raison de l’impératif de construction qui généralement la caractérise, et comme le Parti communiste était le plus théoricien, le plus constructif, organisé, structuré, c’est lui qui subit avec le plus de violence ce retour de l’histoire. C’est pourquoi il ne sait plus où il est. C’est vrai aussi pour le Parti socialiste. L’un des intérêts de sa campagne a été de révéler son vide idéologique. Maintenant des socialistes disent qu’il faut revenir aux fondamentaux. Fort bien, mais lesquels ? Je ne crois pas à l’ouverture d’une perspective immédiate. Il faut se mettre dans le temps long de l’histoire. Nous sommes dans une crise de civilisation sans trop savoir quelle sera la nature de celle à venir. Que faut-il faire ? Dans la mesure où les repères fondamentaux n’existent plus, l’intérêt de la crise est de renvoyer chacun vers sa propre responsabilité. Et comme on n’a plus de systèmes globaux auxquels adhérer, qu’il s’agisse de l’État providence ou surtout du marxisme, c’est à chacun de reconstruire son être politique. Cela suppose un travail dans deux directions. La première : essayer de comprendre les contradictions dans lesquelles nous vivons. Voir quelle est la nature de cette mondialisation sans l’analyser systématiquement comme un phénomène entièrement négatif, exclusivement dicté par le capital international. Elle est cela, mais elle est aussi complexe, multiple et porteuse du destin du genre humain. Nous qui étions les internationalistes les plus éminents, nous devrions trouver là l’espace de création d’une pensée. Deuxième voie de recherche : quel héritage conserver, comment lui donner sens en le mettant en forme et en essayant d’en faire un investissement pour les temps à venir. Par exemple la laïcité est à la fois un héritage et un investissement. Idem pour le service public, nos conceptions de l’asile, des institutions. Le concept de citoyenneté peut fédérer cette démarche.

     

    Dire à chacun de construire son être politique ne permet pas de répondre aux urgences et renvoie à une démarche très individuelle…

     Anicet Le Pors. Quand je dis qu’il faut que chacun se reconstruise, c’est sur le plan idéologique de la manière que je viens d’indiquer. Bien entendu il faut être inscrit dans le réel. Personnellement, je fais partie d’une quinzaine d’associations sur les questions de l’asile, de la fonction publique, du service public et autres. Ce sont quinze engagements personnels dans la société telle qu’elle est. C’est mon génome de citoyenneté. Mais comme les partis sont discrédités, on va où on peut.

     

    Ce discrédit est-il durable ?

    Anicet Le Pors. Je pense que oui. Les partis ne pourront renaître que sous une forme à inventer, très différente. Mais, pour l’instant, souhaiter leur disparition serait irresponsable.

     

     Et, selon vous, nous n’en sommes pas à l’invention ?

    Anicet Le Pors. Le fait de renvoyer vers le citoyen sa responsabilité civique est très novateur. Dans l’ancienne manière de faire de la politique, un communiste était peu tenté de s’interroger sur sa responsabilité propre, de développer un esprit critique. Cela a conduit aux pires erreurs. Aujourd’hui la situation est inverse, on est renvoyé vers son moi. Et le problème est celui de la recherche d’une nouvelle centralité. Comment la recréer à partir de l’atomisation des citoyens ? Ce n’est pas simple à concevoir. Mais c’est très intéressant.

     

    Dans ces conditions, comment voyez-vous les prochaines batailles, par exemple électorales ?

    Anicet Le Pors. Il faut faire pour le mieux. Je le répète, ce qui manque aujourd’hui à la gauche, c’est une pensée. Je crois beaucoup aussi à l’événement. Il est peut-être plus proche qu’on ne peut l’imaginer. Un aventurier comme Sarkozy peut être celui qui risque de le créer.

     

    Vous avez dit du communisme : le mot n’emporte pas la chose. Qu’entendez-vous par là ?

    Anicet Le Pors. Dans l’absolu c’est un beau mot, il ne faut pas le sacrifier, mais il ne suffit pas de le prononcer pour exprimer une vérité ou une solution. Il y a des fondamentaux dans le communisme : le sens de la justice sociale, de la communauté de destin, de la fraternité… On peut à l’inverse y rattacher des idées d’une plate généralité. C’est un mot qu’il faut protéger. Je ne supporte plus les déclamations autour du mot lui-même, surtout lorsque cela recouvre des abandons de fond caractérisés. C’est un peu étrange que ce soit moi qui dise qu’il ne faut pas l’abandonner. Pour le sauvegarder, il faudrait avant tout avancer des raisons tangibles, pouvoir dire quelles en sont les fortes justifications, avoir suffisamment travaillé à cela. Si on est vide idéologiquement, dans les propositions, il ne reste que le mot. Et il en subit forcément le préjudice.

     

     Vous caractérisez la période actuelle comme celle d’une décomposition et à la fois vous vous refusez « à nourrir le pessimisme ». Où puisez-vous ce relatif optimisme ?

    Anicet Le Pors. Avant, le matérialisme historique disait l’avenir. Il y avait des séquences dans l’histoire : le féodalisme, le capitalisme avec trois ou quatre phases, le socialisme et le communisme. L’aventure humaine était réduite à une seule voie. Aujourd’hui, à travers la composition des génomes individuels et la recherche pour les faire converger dans des démarches collectives constructives, c’est beaucoup plus intéressant. Mille aventures sont possibles et nous avons la responsabilité de choisir. D’où la nécessité de regrouper les moyens du passé pour prendre en compte ce que les générations précédentes ont accumulé en conscience, en bonne volonté, en aspiration. Mais en avenir aléatoire les monstres ne sont pas non plus exclus. L’événement dont je parlais peut être catalyseur de révolution ou entraîner sur des chemins abominables. Il faut donc être prêt.

     

    Et la gauche a l’obligation d’acquérir l’intelligence de la situation, la créativité nécessaire pour déboucher sur des propositions cohérentes. Mais c’est une course de vitesse…

    Anicet Le Pors. C’est pourquoi un parti digne de ce nom ne doit pas se laisser dériver dans le courant. Il doit réagir, même s’il est très minoritaire. Ses positions de principe, si elles ne sont pas comprises maintenant, doivent pouvoir servir de référence pour l’avenir.

     

     Entretien réalisé par Jacqueline Sellem

     

    (1) Le programme commun a été signé le 26 juin 1972 par le PS, le PCF et le MRG. Il prévoyait de grandes réformes. Malgré l’échec des négociations d’actualisation en 1977, c’est sur sa lancée que François Mitterrand a été élu en 1981.

    http://www.pcfbassin.fr


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  • Début 2010, la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) impose à la Grèce son premier plan d'austérité. Il apparaît alors qu'on a décidé de profiter de la crise financière pour porter des coups décisifs aux compromis sociaux concédés après la deuxième guerre mondiale. La parenthèse « keynésienne » – consistant à laisser filer temporairement les déficits publics pour éviter que l'effondrement de Lehman Brothers ne se transforme en cataclysme incontrôlable – est refermée, et l'offensive décrétée contre les dépenses publiques et les droits sociaux en Europe.

     

    L'Espagne, le Portugal, l'Italie, la France, la Grande-Bretagne, et même l'Allemagne, suivent ensuite le même chemin : blocage des salaires et/ou réduction du nombre des fonctionnaires, réformes des retraites, de l'assurance-maladie, remise en cause des politiques et prestations sociales, privatisations… Des mesures – qui n'ont qu'un rapport très lointain avec les déficits et la dette – sont imposées avec la même urgence : les patrons grecs et espagnols pourront licencier plus facilement et se débarrasser des conventions collectives, le salaire minimum irlandais est réduit…

     

    Dans une incroyable lettre secrète, expédiée le 5 août, M. Trichet enjoint à M. Berlusconi de réformer le système de négociation collective, de réduire la protection des salariés contre les licenciements et de mener "une vaste réforme de l'administration publique afin d'améliorer l'efficacité administrative et la bienveillance à l'égard des entreprises"…

     

    Personne ne pouvait ignorer qu'en présence d'un chômage massif approchant ou dépassant déjà 10 %, réduire partout les dépenses publiques en Europe allait nécessairement provoquer une récession et une crise sociale majeure. Les pays de l'Union ont tous comme principaux clients d'autres pays européens. Si chacun se serre la ceinture, aucun ne peut espérer compenser la chute de sa demande intérieure par une hausse de ses exportations.

     

    La récession est désormais une réalité, aggravée par la crise bancaire.

     

    "UN IMPACT RÉCESSIF ÉVIDENT"

     

    Peut-on croire que nos dirigeants n'ont pas vu l'évidence ? L'impact récessif de ces politiques était tellement prévisible que l'hypothèse d'une erreur d'appréciation ne tient pas. S'ils s'acharnent à mener des politiques qui provoquent récession et chômage, c'est pour préserver quelque chose de plus important à leurs yeux que la stabilité économique et le bien-être des populations. Il s'agit de sauver à tout prix l'édifice institutionnel de la zone euro. Celui-ci repose sur deux principes : les capitaux et les marchandises doivent circuler librement dans la zone euro et avec le reste du monde ; les Etats doivent financer leurs déficits en empruntant sur les marchés financiers, sous la férule des agences de notation. Ces deux règles garantissent que les
    gouvernements et les travailleurs européens demeureront soumis à la discipline exigée par l'industrie financière.

     

    L'union monétaire a été construite sans budget commun, soumise aux marchés, ouverte à tous les vents de la spéculation, et avec interdiction expresse de toute solidarité entre Etats. Cette dernière clause a du être abandonnée par la force des choses, et il va falloir réformer les traités pour pérenniser le Fonds européen de stabilité financière. Mais nos dirigeants veulent conserver l'essentiel : grâce la libre circulation des capitaux et des marchandises, rien ne doit venir limiter la concurrence entre salariés européens, ni entre ceux-ci et les travailleurs des pays du Sud. La crise bancaire et financière qui s'aggrave désormais de façon irrémédiable, la récession et le chaos économique qui va s'ensuivre, pourraient permettre dans les années à venir de réduire d'environ un tiers la protection sociale et les salaires en Europe, comme les Grecs en font déjà l'expérience.

     

    La restauration de la compétitivité de la vieille Europe face à la Chine et aux Etats-Unis se ferait ainsi au prix de convulsions sociales et politiques majeures en revenant sur les droits sociaux existants et en renonçant à toute Europe sociale ; mais il semble que les détenteurs du capital et leurs alliés dans les technocraties européennes jugent que le jeu en vaut la chandelle. Ils sont d'ailleurs prêts, comme en Grèce, à chercher des alliances très à droite pour le faire. Il y a véritablement de quoi s'indigner.

     

    Source : lemonde.fr


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