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    Actua 57

     

     Venue des USA la mode des « thinks tank » (littéralement réservoirs d’idées) ces lieux où on réfléchit entre élites autoproclamées à l’avenir de la planète afin de peser sur les choix politiques s’est propagée dans le monde. La France n’échappe pas à cette réalité.

    Entreprise & Personnel ce think tank qui regroupe les DRH de plus de 110 des grandes entreprises, organisations privées et publiques publie chaque année un rapport sur la situation sociale, rapport attendu dans les milieux qui s’autorisent à être autorisés comme aurait dit Coluche.

    A l’automne 2010, Entreprise & Personnel espérait que 2011 serait une année de reprise progressive de l’activité un an plus tard l’optimisme prudent s’est transformé en pessimisme cru et cette année la note de conjoncture pointe les risques d’une explosion sociale liée à la rigueur qui devrait s’accroître en 2012 et à l’incompréhension grandissante entre les salariés et leurs employeurs.


    Pour Jean-Pierre Basilien, auteur du rapport 2011, « le cadre social des 18-24 mois s’imposera à toute majorité issue des urnes en mai 2012 et les marges de manœuvre dont elle bénéficiera seront nulles. »

    Selon Jean Pierre Basilien la France est rentrée dans « des zones grises ». Et l’expert de pointer la menace de « plans d’austérité qui devraient bien finir par arriver » et, puisque selon lui on ne peut pas changer de cadre économique, il met les politiques en garde contre « les faux espoirs » qu’ils pourraient susciter en proposant des mesures qu’ils n’auront pas les moyens de mettre en œuvre en expliquant que « La question de l’insécurité économique devrait être au cœur des prochaines campagnes électorales » Pour lui le risque d’un rejet massif suite à la présidentielle est d’autant plus fort que « Jamais l’inquiétude vis-à-vis de l’emploi n’a été aussi élevée »

     

    Le social au cœur des enjeux ? Cela n’est pas pour nous surprendre.

    Autre élément pointé par Sandra Enlart directrice d’Entreprise & Personnel, le risque pour les syndicats de se faire déborder par leur base...C’est sûr que lorsqu’on voit, face à tout ce que le gouvernement envoie contre les salarié-e-s, la déclaration syndicale unitaire du 18 novembre et son timide appel pour des rassemblements le 13 décembre, là où il faudrait sonner en grand l’appel à la révolte, le risque existe...

     

    Morceaux choisis du rapport

    « (...) L’atonie des marchés européens et américains risque en outre d’entraîner des délocalisations vers l’Asie et l’Amérique du Sud (...) ce contexte doit inciter les entreprises à redoubler d’efforts d’« explication » des stratégies auprès de salariés déboussolés (...) »

    Autrement dit, avec des explications redoublées les ouvriers de Fralib n’en seraient pas venus à occuper stupidement leur entreprise et auraient compris la nécessité de délocaliser en Pologne.

    « (...) Pour les grandes entreprises, ce rendez-vous risque d’être difficile (...) Elles vont annoncer de bons résultats, la distribution de bonus mais leurs politiques salariales vont tenir compte des réalités économiques et de l’inflation. Les négociations risquent d’être tendues (...) Et la prime dividende n’est pas venue simplifier les discussions. Elle a généré plus de déceptions que d’attente (...) elle aura un impact sur la renégociation des accords d’intéressement et sur les politiques de rémunération en 2012 »


     « Des entreprises qui (...) vont devoir expliquer à leurs troupes pourquoi, alors qu’elles vont enregistrer en 2011 des résultats records, elles vont revoir à la baisse les augmentations de salaires qu’elles prévoyaient encore au printemps dernier : leur hausse devrait ainsi être comprise entre 2 % et 2,5 % contre les 3 % précédemment annoncés »

     

    Là encore une question d’explication ?

    « Le chômage de longue durée tout comme le chômage des jeunes devraient repartir à la hausse (...) Les entreprises devraient continuer à maîtriser les coûts et à couper dans les effectifs afin de maintenir leur compétitivité (...) [La croissance prévue] permettrait de créer, au mieux, 70.000 emplois, quand la population active devrait croître de 150.000 personnes »

    « (...) Personne ne peut dire aujourd’hui si, même en augmentant les prélèvements fiscaux, on pourra préserver notre modèle social ou s’il faudra le remettre en cause (...) les questions de son coût et de son financement, notamment via la TVA sociale, on ne les évitera pas (...) »

     

    C’est sûr que si le salaire socialisé est mis en cause dans son existence même il viendra un moment où il ne restera du "modèle social" qu’un souvenir. Sauf si.



    Sauf si le peuple s’en mêle, et justement cela semble le principal souci de nos experts.

     

    « Comment réagira le corps social si les promesses ne sont pas tenues ? Jusqu’où acceptera-t-il les mesures d’austérité ? A quel moment bascule-t-on dans un rejet massif ? »

    Et Entreprise & Personnel de conclure en disant : « Reste à se demander jusqu’où le corps social acceptera ces restrictions »

    Evidemment la question mérite d’être posée. Pour le think tank qui reste accroché au modèle économique actuel la solution serait on l’a vu un meilleur dialogue social, plus d’explications. En gros tout relèverait de la pédagogie pour faire passer la pilule.

    Quant à l’idée d’une possession des richesses par le peuple pour une autre répartition, ce n’est pas une piste qu’Entreprise & Personnel a creusée.


     On ne peut pas être expert en tout...

    Post Scriptum :

    Les morceaux du rapport ont été repris d’un article de du blog de J-C Slovar transmis par Linsay

    http://www.rougemidi.org/


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  • L’accord PS - EELV est irresponsable

    Après les arrangements électoraux entre le PS et le Verts, il semble impensable que les français puissent accepter un tel mépris vis-à-vis d’un des enjeux des prochaines élections. L’industrie nucléaire française ne peut pas être jouée à la roulette russe et mise en balance avec une poignée de strapontins dorés à l’Assemblée nationale. Ci-dessous, deux réactions intéressantes permettent d’éclairer le débat : l’interview de la responsable CGT-Energies et une lettre destinée aux candidat(e)s à l’élection présidentielle émanant d’une association écologique et que font circuler des communistes de l’Ain craignant pour la centrale du Bugey...

     http://lepcf.fr/

    Interview - Virginie Gensel, patronne de la fédération énergie de la CGT, redoute les conséquences sociales d’une sortie du nucléaire et juge que l’arrêt de l’EPR serait « une folie ».

    Secrétaire générale de la Fédération nationale mines-énergie de la CGT, revendiquant 60.000 adhérents, Virginie Gensel dénonce, dans une interview au Figaro, l’accord EELV-PS sur le nucléaire. Pour sa part, Bernard Thibault, le secrétaire général de la confédération syndicale, a critiqué vendredi sur BFM Business un mélange « entre les engagements en matière de politique énergétique et les relations des partis pour former des majorités dans les Assemblées ».

    Le Figaro - Que pensez-vous de l’accord conclu entre les Verts et le PS prévoyant la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025 ?

    Virginie Gensel - C’est un accord irresponsable. On ne peut pas faire reposer la politique énergétique, l’avenir industriel de la France, sur des considérations d’échanges de circonscriptions, de marchandage de coin de table. À la CGT, nous souhaitons un débat véritable sur la politique énergétique globale, dont l’avenir du nuclé­aire. Ce sont des questions complexes qui engagent le pays entier, qui ne peuvent pas être discutées juste à quelques-uns, entre appareils.

    Le Figaro - Avez-vous été consultés par les Verts et le PS ?

    Virginie Gensel - Non. Il y a un an, nous avons écrit à tous les partis politiques pour leur faire part de nos propositions en matière d’énergie. Nous avons rencontré les Verts, le Parti de gauche, le PCF, mais ni le PS ni l’UMP ne nous ont répondu.

    Le Figaro - Qu’est-ce que vous trouvez « irresponsable » dans cet accord ?

    Virginie Gensel - Derrière la première intention affichée, réduire le nucléaire, il y a la sortie du nucléaire. Nous sommes favorables au développement des énergies renouvelables, mais elles ne sont pas en capacité, en l’état actuel, de répondre aux besoins. Personne ne fait de réelles propositions pour savoir par quoi on remplacerait le nucléaire. Voyez l’Allemagne, où l’on dit que les énergies renouvelables vont être développées : en attendant, les centrales thermiques sont sollicitées, et l’on augmente tranquillement l’effet de serre.

    Le Figaro - Redoutez-vous les conséquences sociales d’un arrêt des centrales ?

    Virginie Gensel - Oui, bien sûr, mais pas seulement pour ce qui concerne les emplois du nucléaire. Il y a en France, 3 ou 4 millions de foyers en précarité énergétique, c’est-à-dire qui consacrent une part importante de leurs ­revenus à s’éclairer et se chauffer. Si les prix de l’électricité augmentent, qu’en sera-t-il pour eux ? Le prix bas du courant en France est aussi un élément de compétitivité pour notre industrie.

    Le Figaro - Les effectifs dans le nucléaire font actuellement l’objet d’une incroyable guerre des chiffres. Combien d’emplois sont concernés ?

    Virginie Gensel - La filière emploie quelque 125.000 personnes, auxquelles il faut ajouter un chiffre équivalent pour les sous-traitants. Cela fait déjà 250.000 salariés, sans compter plusieurs dizaines de milliers d’emplois indirects. Mais n’opposons pas ces emplois à ceux des renouvelables. Pour les énergies vertes, il s’agit de développer une vraie filière industrielle.

    Le Figaro - Faut-il poursuivre le chantier de l’EPR à Flamanville ?

    Virginie Gensel - Il faut terminer ce projet. Le chantier est aujourd’hui tellement engagé qu’il est impensable de revenir en arrière. Ce serait une folie. L’EPR de Flamanville est un prototype, une tête de série dont il sera très important ensuite d’analyser le retour d’expérience. D’une manière générale, la recherche dans l’énergie, mais également dans le nucléaire, est aujourd’hui insuffisamment poussée. S’agissant de la génération IV des réacteurs, des pays comme la Russie et l’Inde sont en avance par rapport à la France.

    Le Figaro - À la suite de la catastrophe de Fukushima , le recours à la sous-traitance par EDF a été évoqué par les experts de l’État comme un enjeu de sûreté. Votre position ?

    Virginie Gensel - C’est la CGT qui est intervenue en ce sens. Nous sommes pour que des métiers liés à la sûreté soient réinternalisés et pour un statut de haut niveau pour tous les salariés. Nous avons demandé à Éric Besson, le ministre de l’Industrie, d’ouvrir des négociations sur la sous-traitance.

    Source : Le Figaro

     

    Lettre de l’AEPN (Association des Écologistes Pour le Nucléaire) destinée aux candidat(e)s à l’élection présidentielle

    Nous avons besoin de plus, pas de moins, de nucléaire

    A l’attention de Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République

    La disponibilité d’énergie est un élément essentiel pour le développement qualitatif et quantitatif de la société humaine. Elle soulève cependant trois problèmes fondamentaux :

    - le risque nucléaire, hélas illustré par les accidents de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, perçu, à tort, comme beaucoup plus grave que celui affectant d’autres filières énergétiques (charbon, gaz, pétrole, hydraulique),

    - le réchauffement climatique, dont personne ne conteste plus sérieusement la menace, lié aux émissions de gaz à effet de serre des filières fossiles,

    - et ... la pénurie d’énergie qui porte en elle le risque d’affrontement entre les hommes, voire entre les peuples.

    Depuis l’accident de Fukushima, dont la gravité a été surestimée par les médias, et alors que des militants antinucléaires ont monopolisé le discours sur l’énergie, une attitude irrationnelle se développe vis à vis de notre parc nucléaire. Le monde est, en effet, confronté aux deux défis majeurs que sont l’inéluctable plafonnement de la production de combustibles fossiles bon marché et le réchauffement climatique. La solution pour une société industrielle comme la France est d’électrifier le chauffage des bâtiments et une partie des transports, à condition que la production d’électricité ne fasse pas appel aux combustibles fossiles.

    Cette électricité ne peut être produite massivement par du photovoltaïque : son coût est encore prohibitif et, surtout, il produit essentiellement en été, c’est-à-dire lorsque nous en avons le moins besoin. Du fait de son intermittence, l’éolien, en plus de détruire de nombreux paysages remarquables, nécessite un stockage massif de l’électricité dont la technologie n’existe pas et coûterait extrêmement cher en admettant qu’on puisse le réaliser à une échelle suffisante. Nous n’avons pas assez de biomasse pour répondre aux besoins de régulation d’un système électrique et aussi aux besoins de chauffage et de production de biocarburants.

    Selon le scénario Negawatt qui, pourtant, ne traite pas sérieusement la question de l’intermittence de l’éolien et du solaire, une sortie du nucléaire ne serait possible qu’au prix d’une division de notre consommation énergétique par un facteur supérieur à 2,2. Nous ne pensons pas que les Français soient prêts à un tel effort de sobriété et d’investissement financier pour faire plaisir aux antinucléaires.

    Le kWh nucléaire est non seulement le plus compétitif (même en intégrant les mesures qui seront jugées nécessaires à l’issue des stress tests post-Fukushima), il est le moyen qui fait appel au minimum d’importations influant sur le coût du kWh, il est aussi celui qui donne lieu au minimum d’émission de gaz carbonique.

    Chaque année nous accumulons un stock de matière fissile qui correspond à un trimestre de consommation. De plus, dans les réacteurs actuels, nous produisons le combustible qui permettra de démarrer les surgénérateurs qui pourront assurer nos besoins pour des milliers d’années et diviser par 100 la quantité de déchets de haute activité. Le monde ne pourra se passer des réacteurs nucléaires ; continuons donc d’en construire dans notre pays (qui est un de ceux qui en maîtrise le mieux la technique, qui en tire 400.000 emplois et y trouve un des rares atouts industriels qu’il possède encore).

    Madame (Monsieur) le candidat à la Présidence de la République, nous vous demandons donc de vous engager à protéger et développer notre parc nucléaire garant d’une électricité à un coût abordable et de notre indépendance énergétique et que, parallèlement à une politique d’économies d’énergie réaliste, soit augmentée significativement la puissance nucléaire de la France pour faire face aux nouveaux besoins (production de chaleur et transports électriques).

    Veuillez agréer, Madame (Monsieur) le candidat à la Présidence de la République, l’expression de notre considération.

    Source : Site où l’appel est en ligne.


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  • La crise a été déclenchée par les banques (Goldman Sachs en tête) ? Qu'à cela ne tienne, plusieurs anciens tauliers de la Sulfureuse ont pris le pouvoir - à la BCE, au FMI, en Grèce, en Italie. A la grande satisfaction des marchés, et des politiques de tous bords. Jusqu'ici, tout va bien...

    Goldman Sachs

    Mario Draghi (Commission trilatérale et Bilderberg) a été récemment nommé président de la Banque centrale européenne (BCE).. De 1993 à 2001, il a siégé à plusieurs conseils d'administration de banques italiennes. De 2002 à 2005, il a été vice-président de Goldman Sachs Europe. Pendant cette période, la banque d'affaire a touché 300 millions pour aider la Grèce à camoufler son déficit. Mais Super Mario, bien que chargé des "entreprises et pays souverains", n'était pas au courant...

    La maladie de Goldman Sachs

    Lucas Papademos (membre de la Trilatérale) est le nouveau Premier ministre grec. Empapados succède donc à Nappadeuro (anagrammes de Papademos et Papandreou). Il a été gouverneur de la Banque centrale hellénique entre 1994 et 2002, qui a participé à l'opération de trucage des comptes perpétré par GS. Le gestionnaire de la dette grecque, qui a racheté les produits dérivés ayant permis la supercherie, est d'ailleurs un certain Petros Christodoulos, ex-trader de la firme.

    Mario Monti (Trilatérale et Bilderberg) vient d'être nommé premier ministre italien. Il est conseiller international de Goldman Sachs depuis 2005, avec un rôle de lobbyiste en chef. Toujours président de la section européenne de la Trilateral Commission et membre du comité de direction du groupe Bilderberg. Difficile de faire mieux...

    Goldman, prise la main dans le Sachs

    Otmar Issing, Allemand, aussi membre des Bilderberg, ex-président de la Bundesbank (1990-1998) et ancien "chief economist" à la BCE (1998-2006). Un homme bien sous tous rapports, qui continue de publier des tribunes en tant qu'ex-BCE, en cachant soigneusement son appartenance à Goldman Sachs, depuis 2006.

    Ex-président de Goldman Sachs International dont il est resté l'un des administrateurs, l'Irlandais Peter Sutherland (encore un membre Bilderberg), ancien commissaire européen à la concurrence, est aussi directeur non exécutif de la Royal Bank of Scotland, qui a fait faillite l'an dernier. Et il continue de jouer un rôle crucial dans la crise irlandaise.

    Le portugais Antonio Borges dirige le département Europe du Fonds monétaire international (FMI). De 2000 à 2008, il fut dirigeant de Goldman Sachs International. Et l'actuel Président de la Banque mondiale, l'américain Robert Zoellick, fait lui aussi partie de la grande famille des anciens de Goldman Sachs.

    Sans parler des Américains : Henry Paulson et Robert Rubin, anciens secrétaires d'Etat au Trésor, Jon Corzine, responsable de la chute de MF Global, William Dudley, président de la Fed de New York, et à la Maison Blanche, les bureaux qui n'hébergent pas d'anciens de Goldman Sachs se font plutôt rares...

    Bref, une belle brochette de banksters, sapeurs et sans reproche, qui ont juste mis le feu aux poudres et déclenché l'incendie généralisé qui commence à nous chauffer le postérieur... et qui se retrouvent aux commandes du camion de pompiers. Le pire, c'est que tout le monde applaudit... tous aux abris !

    Sources : rue89.com, lemonde.fr, trilateral.org, bruxelles.blogs.liberation.fr, wikipedia.org, journaldunet.com

    http://www.lesmotsontunsens.com


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  • Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, le 18 septembre, à la Fête de l'Humanité.

    Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, le 18 septembre, à la Fête de l'Humanité.AFP/JACQUES DEMARTHON

    "Un entretien qui fait débat ", a titré L'Humanité mardi 15 novembre. Le quotidien communiste a choisi l'euphémisme pour exprimer le malaise éprouvé dans les rangs du PCF, dimanche 13 novembre, à la lecture de l'interview de Jean-Luc Mélenchon dans le Journal du dimanche.

    C'est peu dire que les piques du candidat du Front de gauche à l'encontre de François Hollande n'ont pas choqué seulement les dirigeants socialistes. Déclarer que le candidat du PS partage "la même analyse de la crise" que Nicolas Sarkozy et qu'ils sont tous les deux "des hommes d'un autre temps" n'a pas plu du tout aux alliés communistes de M. Mélenchon. Pas plus que ses attaques ad hominem contre le "capitaine de pédalo". Les "camarades" pensaient que le temps de l'agressivité de leur candidat à l'encontre des socialistes, si prégnante en début de campagne, était derrière eux. Ils n'ont guère goûté cette soudaine rechute.

    "IL FAIT DU BESANCENOT"

    "La base communiste pense qu'il est devenu fou d'attaquer ainsi plus durement Hollande qu'il ne le fait pour Sarkozy", raconte un cadre de la Place du Colonel-Fabien, siège du PCF. "En faisant ça, il fait du Besancenot et ne va pas atteindre 5 % !"

    "Je suis inquiet par certains aspects de la manière dont Jean-Luc Mélenchon mène sa campagne, et qui rebutent une partie de l'électorat communiste", explique de son côté Jean-Claude Mairal, ancien président du conseil général de l'Allier, dans une lettre adressée à Pierre Laurent et Marie-George Buffet.

    L'ancien élu, aujourd'hui président du Cidef, centre de formation de l'ANECR (Association nationale des élus communistes et républicains), met en garde les dirigeants. "Dans ce département de l'Allier, où nous disposons encore d'un fort potentiel électoral, je peux vous dire – je l'ai vécu aujourd'hui dans ma commune – que cette attitude de Jean-Luc Mélenchon fait fuir un certain nombre d'électeurs communistes et renforce le vote utile en faveur du candidat socialiste", écrit-il.

    D'autres élus partagent cette crainte. "C'est peut être bon pour faire parler de lui, mais ce n'est pas utile au débat", tranche Patrick Le Hyaric. Le député européen est persuadé que traiter ainsi le député de la Corrèze "peut accréditer qu'on préfère que la droite reste au pouvoir". Or, insiste-t-il, "le Front de gauche a été aussi construit pour faire gagner la gauche, tout en assumant la confrontation en son sein entre les propositions des uns et des autres".

    "L'OBJECTIF DU FRONT DE GAUCHE EST DE BATTRE SARKOZY"

    A la direction du PCF, on tente de minimiser le malaise en trouvant des excuses au président du Parti de gauche. "Si on sort cette phrase de son contexte, on peut imaginer que sa ligne est de taper sur François Hollande, mais ce n'est pas le cas", assure Olivier Dartigoles, codirecteur (PCF) de la campagne de M. Mélenchon. Il estime que le candidat a juste essayé de "déverrouiller le débat à gauche".

    Même indulgence de la part de Marie-George Buffet : "L'objectif du Front de gauche est de battre Sarkozy et de faire réussir la gauche. Je pense que c'est le souci de Jean-Luc", argumente la députée de Seine-Saint-Denis. Elle ajoute, cependant, qu'"il y a des formules qu'[elle n'emploierait] pas".

    Mais la direction a senti le vent tourner. Marie-Pierre Vieu, membre de l'exécutif, prévient : "Jean-Luc ne pourra pas être entendu s'il donne l'impression de mettre une balle dans le pied de son camp." "Il faut qu'il comprenne qu'il peut jouer son rôle de challenger à gauche, disputer l'hégémonie au PS, sans oublier que les gens veulent avant tout battre la droite", insiste cette conseillère régionale de Midi-Pyrénées.

    Sylvia Zappi


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  • par danielle Bleitrach

    Etre condamnée à la tragédie de l’optimisme

    Il est des moments où l’envie de se battre et donc de vivre vous abandonne. Ce n’est pas une tragédie mais quelque chose qui a trait à l’ennui éprouvé devant vos contemporains et  la nuit  dans laquelle ils vous paraissent s’engouffrer avec délices, cela a trait au passé dont vous vous sentez plus ou moins le dépositaire, dieu sait pourquoi! Mais ce passé que l’on nie est aussi un manque d’avenir pour ceux qui vous entourent encore et ils semblent l’ignorer occupés comme ils le sont à se divertir de ce qui vous paraît l’essentiel.

    Ce que je suis est apparu dans l’ Histoire celle de la deuxième guerre mondiale et, à peine née,  je suis traquée, interdite d’existence par la folie appelée nazisme. Toute ma vie je conserverai cette angoisse d’être un gibier. Rien d’autre ne pourra me rassurer que la lutte collective, le bonheur de la survie dans l’oubli de soi-même. Mon mari rescapé des camps me racontait l’expérience du train de la mort qui le menait vers dachau. Il me disait: « C’était au mois d’août, nous étions entassés, vingt et cent comme dit la chanson et elle a raison, vingt et cent, l’insupportable c’était les vingt.» Les Allemands ne leur avait donné pour tout repas qu’une tranche de pain et du saucisson salé, ils restaient là sans boire dans ces wagons plombés sur lesquels tombaient les rayons du soleil d’août. Le train était souvent  à l’arrêt, ils ont mis 8 heures pour faire le trajet. Dans les wagons à bestiaux les gens s’évanouissaient,  certains devenaient fous, ils se battaient, buvaient leur urine…» Mon mari poursuivait :» Dans notre wagon, nous nous étions des politiques, des communistes disciplinés, alors nous avons organisé des tours pour que les plus épuisés puissent s’asseoir. A un moment il y a eu un orage, comme j’étais le plus grand j’ai pris ma chemise et celle d’autres et je les ai passé par l’espace qui se trouvait en haut, un simple filet d’air et je les tendais au fur et à mesure aux autres pour que les plus malades, les plus âgés puissent se mouiller les lèvres. je n’ai pas touché à ces linges humides. Et il concluait: «Si tu veux survivre la seule solution c’est de t’oublier».

    Aujourd’hui, je suis confrontée à un monde où il faudra apprendre à survivre mais où personne n’est capable de s’oublier, le narcissisme règne en maître et je sais que, quand ils seront dans les wagons plombés qui déchirent la nuit, ils deviendront fous non pas parce qu’ils sont mauvais mais parce qu’il n’y a plus d’organisation et parce qu’on les a contraint à un narcissisme mortifère qui leur interdit non seulement la survie en situation extrême mais le bonheur, l’amitié et l’amour. Seuls devant leur écran, seuls devant leurs jeux vidéo et leur club de rencontre qui n’aboutissent que rarement,ils ne le savent pas mais ils sont mutilés d’eux-mêmes. Parce que ce qu’ils ignorent c’est que le collectif, l’oubli de soi est aussi source de joies formidables dont ils n’ont même plus conscience.

    Le petit animal apeuré que j’étais et qui faisait rire sa famille en venant, la tête couverte d’un mouchoir, crier au milieu des adultes: «l’arrrlete, l’arrrlette, c’est l’alerrrte» a trouvé un semblant de paix seulement dans ce combat collectif. Au milieu des miens les bombes et la Gestapo ne me trouveraient pas. Et le fait d’être entourée de mes camarades me donnait tous les courages y compris celui d’être une femme et de prendre la parole au milieu d’une foule. Le collectif me libérait de toutes les aliénations. Un jour Bourdieu m’a dit «mais comment quelqu’un comme vous peut-il se plier à la discipline d’un parti!» Je lui ai répondu: «Mais cette discipline est ma liberté» Et pour rendre plus concrète cette affirmation je lui ai parlé d’un truc bizarre, de l’Abbaye de Fontevrault. Le fondateur en avait fait un lieu de refuge pour les dames de la noblesse, pour qu’elles puissent s’autogérer et échapper à la brutalité sordide des réitres et soudards qu’étaient leurs époux potentiels, je lui ai dit «le parti a été mon abbaye de Fontevrault».

    Aujourd’hui je lui parlerais des suicides à france télécom, de l’isolement du travailleur, sa mise en concurrence, du vide social auquel le condamne le management et le profit des entreprises privatisées, un management appliqué desormais jusque dans l’éducation : la rentabilité plutôt que l’intérêt général, la compétition plutôt que la coopération, la concurrence plutôt que la solidarité, l’utilité productiviste plutôt que l’amélioration du bien être collectif.

    Voilà je sais de tous les sens alertés dont l’histoire m’a gratifiée que nous sommes devant un temps où il est impératif de faire face. Pour faire court puisque j’ai tant écrit là-dessus déjà: nous sommes devant une offensive d’une classe capitaliste devenue folle et prête à renouveler des temps monstrueux d’Auschwitz à Hiroshima et tous ce qui unissait les êtres humains se délite.

    Ce vide social, cette absence d’organisation collective a été le produit le plus manifeste de la contrerévolution intervenue depuis les années quatre vingt et elle s’est accompagnée d’un autre vide tout aussi terrible: la destruction du passé. Un individu auquel vous enlevez la mémoire est incapable de se projeter dans l’avenir et le présent devient incompréhensible. Ce revisionnisme et ce négationnisme sont l’accompagnement idéologique de la perte du collectif et ils produisent une sidération, une incapacité à réagir, à comprendre ce qui est en train de se passer.

    Ce que j’ai reproché au parti communiste et qui m’a fait entrer en rébellion a été la destruction de l’organisation, ce qu’on a appelé la mutation. Sous prétexte que l’on avait de plus en plus de mal à maintenir des organisations collectives au plus près des victimes du capital, on  a détruit, on a anticipé sur l’offensive. il n’y avait pas trois pierres ensemble qu’il faille les disperser, j’ai tenté de le leur dire même pas en tant que militante mais en tant que sociologue. On m’a accusée d’être stalinienne. Il y a dans le passé discipliné de tout militant communiste de quoi donner corps à de telles accusation mais j’ai adhéré après que Staline fut mort et si je tenais aux victoires de l’armée rouge, à Stalingrad mon esprit de contradiction m’a trés tôt donné envie d’une histoire non hagiographique et ce que j’ai reproché au parti face à l’effondrement de l’Union soviétique a été son absence de critique d’un point de vue communiste, pour faire mieux, pour repartir au combat et d’adopter simplement  les pires descriptions anticommunistes de l’adversaire victorieux.

    Je suis convaincue que nous communistes français pouvons dire nos fautes en les contextualisant et elles apparaîtront pour ce qu’elles sont, des tâches sur le soleil qui a réchauffé d’espérance et de sacrifice l’humanité desespérée.

    Mon combat de dissidente contre le parti a porté sur ces deux points : alors même que la contrerévolution néolibérale détruisait toute organisation collective non contents de ne pas résister nous allions au devant de la stratégie du capital, nous faisions tomber toutes les protections. alors même que l’entreprise révisionniste anticommuniste battait son plein non seulement nous n’avons pas tenté de produire notre propre analyse mais nous avons donné corps à tous leurs mensonges.

    Voilà nous sommes dans les temps où est menée une terrible offensive non seulement contre les travailleurs, les couches populaires, ouvriers, employés, fantassins du social, étudiants, jeunes précarisés, où l’on habitue à la guerre, à la haine de tous contre tous et voilà le no man’s land dans lequel on nous laisse errer dans une solitude totale, dans un brouillard qui est presque déjà la nuit traversée par l’éclair des bombes que l’on envoie sur les pays qu’ils veulent réduire a quia avec notre assentiment.

    Il est sans doute trop tard, le PCF est mort et il ne sert à rien de vouloir le faire revivre en France dans les conditions actuelles. La direction mène une ligne suicidaire mais le combat contre une direction  ne mène à rien et il décourage tous ceux qui sont devenus communistes pour combattre le Capital pour se libérer. Ce n’est qu’une solitude de plus.Pourtant la France est un pays politique avant toute chose, un mouvement comme celui des indignés semble mal adapté à un pays qui a toujours vu dans l’Etat l’aboutissement de la lutte des classes. C’est la force et la tare française. Il faut réfléchir à tout cela, penser toutes ces particularités françaises, ce morcellement des paysages, des traditions s’unissant dans un jacobinisme pour mieux penser les combats d’aujourd’hui pour inventer à nouveau la France et ses combats révolutionnaires. Faire du passé un tremplin pour dépasser les obstacles d’aujourd’hui mais refuser de le figer dans le pourrissement identitaire pour mieux retrouver l’universel. Cette bataille là a besoin du peuple, d’un parti proche de ses problèmes comment le recréer ou simplement l’inventer?

    Il y a eu, il y a ce terrible accord avec les guerre, cette unanimité de hier aujourd’hui demain derrière l’OTAN. Ce fut mon premier désespoir. Peut-être ce que j’ai le plus vécu comme un drame c’est que la direction du PCF acharnée dans sa volonté de destruction se soit donné à un histrion. Si étranger à notre histoire glorieuse et douloureuse d’internationalistes que devant la tombe de Rosa Luxembourg  il semble avoir totalement oublié qu’elle a été assassinée par la social démocratie. Assassinée parce qu’elle voulait la paix et un socialisme démocratique face aux junkers, aux revanchards de la wermacht et au barons de la Rhur à qui de peur des bolcheviques la social-démocraie livre la République de Weimar et qui vont installer le nazisme malgré les luttes y compris physiques des communistes. Il l’a oublié au point de serrer la main à Oscar Lafontaine devant cette tombe en expliquant qu’ils reproduisent le serrement de main de Khole et Mitterrand. Un individu qui s’acharne donc à cette construction européenne là et qui semble avoir choisi le NOn à la Constitution pour se faire une place plus que par conviction. Un individu qui ose dire «dégage» à un militant communiste qui l’interroge politiquement à la fête de l’humanité. Et là je repense à mon mari me disant quand je suis devenue membre du Comité Central: «fais attention, on ne gère pas les communistes comme les autres, c’est tous des chefs». Pas des colleurs d’affiche, disciplinés parce que sans cervelle, mais des Responsables. Un individu enfin et ce sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase votera l’expédition de l’otan en Libye…

    Nous en sommes à un point de confusion telle que la même semaine un médiacrate du nom de Michel Onfray peut à la fois dire qu’il va voter pour le Front de gauche et sortir un torchon ordurier et complétement négationniste sur Guy Mocquet.

    Il y a encore aujourd’hui au titre de la tragédie de l’optimiste que je suis cette lèpre négationniste qui se répand dans tout l’altermondialisme sous des formes diverses. Il s’agit de substituer à l’analyse de classe une analyse en terme de complot où l’on retrouve l’esprit du protocole des sages de Sion, il s’agit de nier la Shoah pour défendre les Palestiniens et là le mal est profond. je comprends le suicide de Primo levi voyant à la fois la résurgence du négationnisme et tentant de dire timidement à la communauté juive l’horreur de la politique israélienne.

    Enfin il y a cette complaisance à une autre forme de racisme qu’est l’anti-islamisme, un mélange d’anticléricalisme forcené et proche du petit père Combes qui s’accommode trés bien de tous les colonialismes et de dévoiement raciste sur le fond, un refus de comprendre d’analyser, une autre forme d’incapacité à penser l’autre. Ne pas voir que l’islamisme politique doit être jugé pour ce qu’il est un conservatisme en train de faire alliance avec le capitalisme et essayer de le distinguer de la foi et des moeurs. Et là il y a eu l’affaire Charlie hebdo. On ne doit pas tolérer un attentat et ses auteurs doivent être sévérement châtiés mais comment des militants de gauche peuvent-ils avant toute enquête désigner un groupe social, les musulmans dans leur ensemble. Agir avec le satisfaicit du ministre de l’intérieur. Transformer alors une banale opération commerciale provocatrice d’un hebdomadaire en acte d’héroïsme, ne voient-ils pas là quelque chose que l’antisémitisme a bien connu, utiliser sans connaître les tenants et les aboutissants d’une affaire, celle-ci pour développer la stigmatisation d’un groupe déjà dans la ligne de mire de tous les racismes?

    Ils sont tous entrés dans l’ère du complot et je rappelle ici ce que l’historien italien Carlo Gizburg dit du complot : «Ma thèse est que le complot constitue une caricature de l’action politique. On a toujours tendance à disqualifier l’idée de complot qui serait par essence paranoïaque. Or il y a bien un élément sérieux que la notion de caricature permet de mieux saisir. C’est ce que je disais en somme dans Le Sabbat. Je récusais l’idée d’un centre coordonateur unique, de même que je n’imaginais pas que tous les acteurs étaient de mauvaise foi : cela, c’est la caricature. Et je donnais au complot une définition plus souple : une série « d’actions délibérées et coordonnées destinées à orienter dans une direction prédéterminée une série de tensions déjà existantes ». C’est une définition qu’on aurait pu aussi utiliser pour l’Italie des années de plomb».

    Ce qui signifie en fait le complot c’est qu’à partir de tension existante on cherche un groupe social à persécuter et on voit bien en quoi une classe dominante qui tente de maintenir ses privilèges mortifères pour la planète comme pour le genre humain a besoin de cette atmosphère de complot quel que soit le groupe au présent, au passé sur lequel va s’exercer la persécution. les nazis ont montré que si les juifs n’existaient pas ils auraient dû les inventer, il y en avait d’autres les tziganes, les slaves, les femmes libérées, les homosexuels, les malades mentaux, les vieux que l’on poussait les jeunes à dénoncer comme des inutiles, etc. Croyez-vous que nous en soyons si loin ?

    Voilà je n’en finirai pas d’expliquer la tragédie de l’optimiste, celle qui est allée au communisme comme l’on va à la fontaine et qui se retrouve seule dans un terrain devasté par une bombe atomique . je erre en murmurant cette phrase empruntée à Hiroshima mon amour que j’ai vu dix huit fois tant j’étais libérée par ce refus de rendre coupable les femmes tondues pour avoir aimé, les Japonais, femmes, enfants, vieillards puisque les hommes étaient au front, victimes du début de la guerre froide et condamnés au silence:   «Tu n’as rien vu à Hiroshima!» Puisque tu en es encore à chercher les coupables là où il n’y a que des victimes sans mesurer que tu es menacé et par qui tu l’es.

    Voilà j’ai réflechi, la seule chose qui me ferait du bien serait de poursuivre le travail historique que j’ai commencé. En ce moment on s’interroge beaucoup sur l’Histoire et pour moi il ne s’agit plus de politique mais d’Histoire, celle où l’on tente de comprendre ce qui structure le passé et donc l’avenir, en particulier est posée la question de la fiction, du témoignage, de la littérature par rapport à l’Histoire. j’ai commencé à travailler sur le cinéma et l’histoire. Cette mise à distance m’apaise, je suis à nouveau dans un collectif, celui qui accumule des traces dans les bibliothèques. Il est possible qu’un évenement, un film, une livre me donne envie d’intervenir, je le ferai mais aujourd’hui je suis frappée par la vanité de toute intervention qui ne sert à résoudre aucun des problèmes qui me préoccupent et que j’ai tenté d’exposer ici.

    Je n’ai pas envie de mener campagne contre les militants qui se battent encore avec la force de l’habitude et le respect du collectif pour le Front de gauche, ce serait me battre contre un autre moi-même et je ne puis m’empêcher de jouer les cassandre sur là où ils vont en acceptant cette voie qui ne mène nulle part et qui falsifie la nécessité de l’organisation des luttes pour la paix, pour la justice sociale, pour la démocratie, un divertissement pire encore un dévoiement. Battons Sarkozy, c’est nécessaire mais il n’est qu’une marionnette, ils sont prêts à aller plus loin, beaucoup plus loin et les affronter passe par un combat bien plus dur auquel personne n’est préparé. Nous ne connaissons pas le chemin mais c’est en marchant que nous le connaîtront: incorrigible optimiste… Jusqu’à la mort qui n’est qu’une des formes de la vie…

    Danielle Bleitrach

       Publié par le novembre 15, 2011


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  • Je n'ai aucune sympathie pour le NPA et je n'ai jamais très bien compris pourquoi il se présente aux élections, mais après le lynchage de son candidat par les stars médiatiques Ruquier, Sy, Pulvar, Pagny(!), Polony et Onfray dans l’émission débile « on n'est pas couché » où il est vrai il aurait mieux fait de ne pas se rendre, je pense utile de publier la réaction de l'intéressé, citée par Acrimed. D'autant que l'idiot utile de la bourgeoisie cette année ne s'appelle plus Krivine ou Besancennot mais Mélenchon.

    Gilles Questiaux

     

    […] Il n’y a pas eu de surprise, aucun scoop, aucune découverte. C’est une émission de divertissement où les animateurs sont là pour se faire plaisir, pour se montrer, pour briller, c’est leur métier. L’invité semble être plus un faire valoir qu’autre chose. Et ce samedi, c’est moi qui ai servi à ça.

     

    Dans cette émission, je n’avais pas d’adversaires, d’ennemis [funeste erreur! typique de cette orga dont le logo est un mégaphone de croire en la neutralité des médias ! ndrc]. Je n’étais pas dans une réunion avec le patron ou avec des politiciens. Je n’avais pas à faire le « viril » ou le « matador ».

     

    J’avais juste à défendre mes idées dans un contexte inhabituel et compliqué. C’est ça que j’ai beaucoup de difficultés à réussir en ce moment. […]

     

    Bien sûr, il y avait de la condescendance, du mépris social, du paternalisme, un regard hautain sur cet ouvrier candidat. Oui mais il fallait s’y attendre. Onfray a le droit de faire le prof et de profiter de sa maitrise de la parole pour « enfoncer » un ouvrier avec qui il n’est pas d’accord politiquement. Pareil pour les journalistes et animateurs qui n’éprouvent pas beaucoup de sympathie pour les idées du NPA.


     Je suis inexpérimenté, un novice et c’est logiquement, malheureusement, que je n’ai pas réussi à « rivaliser », à « faire le poids » dans cette confrontation. Je le regrette mais sans plus. Je dois apprendre, je dois trouver une place. Cela devrait venir petit à petit.


     Mais quoiqu’il arrive par la suite, je ne deviendrai pas le « super-candidat » comme certains aimeraient que je le devienne. Je ne serai pas le « super-ouvrier » qui claquera le bec à tous ses contradicteurs. Aujourd’hui, je ne suis déjà pas le « super-militant » ou le « super-syndicaliste ». Je suis un ouvrier syndicaliste et militant tout simplement. Je suis un « anonyme » parmi des millions d’anonymes, tout simplement. J’espère par contre faire entendre la voix de la révolte contre un système capitaliste injuste et inhumain. C’est déjà énorme ! […]

     http://www.pcfbassin.fr/

    Lire aussi l'article d'acrimed : ● Laurent Ruquier reçoit Philippe Poutou (NPA) dans son cabaret - 8/11/2011


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  • Je ne peux plus allumer la télé sans me mordre les roubignolles jusqu’à l’omoplate. J’allume d’un côté et j’entends que le FN est le plus grand ennemi du patronat, sans déconner ! Je zappe de l’autre, et je vois un député UMP qui demande de sucrer le minimum vieillesse aux étrangers, comme le demande le FN… Pour éviter le pire, les copains de la section ont planqué la téloche derrière le tableau du Che. Résultat ? J’ai allumé l’ordinateur, et j’ai lu sur les blogs que le FN était seul à défendre les libyens contre l’agression de l’OTAN…

    Bon, tout le monde sait que depuis vingt ans, la stratégie des capitalistes consiste à utiliser les médias pour éradiquer la culture communiste dans les milieux populaires, et foutre à sa place la bouillie nationaliste. Mais là, franchement, les journaleux font du zèle. Déjà qu’ils pêchaient en eaux troubles, maintenant ils y vont à la grenade !

    Voyons voir... L’entreprise a commencé avec le choix du nom. Avant il y avait « ordre nouveau », qui « sentait bon » la contre-résistance et le fascisme éternel. Pour tromper le peuple et dévoyer l’héritage communiste, les membres d’ordre nouveau choisissent en 1972 de participer aux législatives sous le nom « Front national » ! Aujourd’hui, plus personne ne se souvient que le vrai « Front national » (de son nom complet « Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France ») était à l’origine une organisation résistante (antinazie, antiraciste et anti-collabos) créée par le Parti Communiste Français et affiliée au Conseil National de la Résistance. Dans le nom, déjà, la première imposture.

    La deuxième imposture est dans la prétendue « dimension sociale » d’ordre nouveau, devenu FN. Ils invoquent les « métallos », ils disent qu’ils sont « économiquement de droite et socialement de gauche » (va comprendre…) ; et, maintenant, on veut nous faire croire que le patronat est contre le FN, parce que la fille Le Pen et la mère Parisot font leur petit numéro de duettistes… Mais de qui se fout-on ? Qui finançait Occident, Ordre Nouveau, le GUD, etc. ? Les ouvriers, peut-être ? Ces gens vous disent : nous sommes contre le patronat car il a fait venir les immigrés pour payer moins cher les salaires. Il faut donc renvoyer les immigrés… Tu parles ! Virer les immigrés, c’est virer une majorité de gens en âge de travailler. C’est donc déstabiliser la production, couper d’un coup les rentrées fiscales et les cotisations payées par eux, réduire brutalement la consommation… C’est en somme foutre encore plus en l’air l’économie, pour augmenter encore un peu le chômage et gagner quoi ? Juste la honte et l’opprobre de s’être conduits comme des voyous ! Et c’est ça, être du côté des ouvriers ? Il n’y a que des gens qui n’ont jamais trimé pour traiter comme ça les travailleurs.

    Avec le minimum vieillesse, c’est le pompon. 67 députés UMP, Ph. Meunier en tête de gondole, veulent enlever le minimum vieillesse aux étrangers non-européens, en s’alignant sur le FN. Ils disent que ce n’est pas juste que quelqu’un qui n’a pas cotisé en France touche ces allocs et que, avec ce système, les étrangers peuvent venir « chez nous » pour toucher ce « jackpot ». Et ces gens sont censés être du côté du peuple ! Ils ne vous disent pas que le minimum vieillesse c’est que dalle, et que ceux qui le touchent sont des vieux travailleurs (plus de 65 ans) qui vivent dans la misère noire. Ils ne vous disent pas que pour la quasi-totalité, ce sont des gens qui ont bossé toute leur vie en France, passant du travail au noir (souvent à la journée, dans le bâtiment notamment), aux temps partiels, et aux boulots au smic pendant quelques temps pour les « plus chanceux » d’entre eux. Après une vie de trime, ils n’ont pas « assez » cotisé pour avoir droit à 600 euros par mois, et on leur assure alors ce minimum pour crever un peu moins la dalle ! Et ce serait quoi la solidarité populaire, la fierté ouvrière ? De les laisser mourir ? Ils ne vous disent pas, non plus (pourtant ils causent !), que si un vieil étranger fauché se pointe en France pour y toucher le minimum vieillesse, comme ils font croire, il n’aura jamais de carte de séjour. Or, en droit français, aujourd’hui, le minimum vieillesse est subordonné au séjour régulier : pas de carte de séjour, pas de minimum vieillesse (et même si on a bossé trente ans en France…) ! Ils ne vous disent pas, en somme, la vérité : les étrangers qui touchent le minimum vieillesse y ont tout simplement droit, en droit et en bonne morale.

    Et maintenant, il y a la Libye… Apparemment, la lutte contre l’impérialisme, ce n’est plus le parti communiste, c’est le FN… A se les avaler carrément ! Le Pen fille va à Lampedusa alors que le bombardement de la Libye s’organise… Le FN s’inquiète (sic) de ce que le « printemps arabe » pourrait nous envoyer des arabes… Et on fait passer ces gens pour des défenseurs de l’indépendance de la Libye, profitant de quelques « bonnes blagues » de la « vieille garde », démentie à chaque fois que nécessaire par la nouvelle ! Et on ne dit pas que les députés et les sénateurs communistes, à peu près seuls contre tous, ont lutté vaillamment à l’Assemblée Nationale et au Sénat pour arrêter les bombardements meurtriers des assassins de l’OTAN (qui a massacré des dizaines de milliers de personnes afin d’obtenir l’interdiction du divorce, l’instauration de la polygamie, et la lapidation de la femme adultère !!!). Oui, oui, vous n’avez qu’à vérifier : même les verts, qui se la jouent peace & love devant les caméras, se sont « divisés » sur la question (traduction : ils ont largement approuvé le massacre des libyens). Les seuls qui ont défendu en bloc devant le Parlement les libyens en tant qu’hommes et femmes (pas en tant que « danger » d’immigration potentielle…), en réclamant l’arrêt du massacre de l’OTAN, ce sont les nôtres !

    Jusqu’où va-t-on continuer ce jeu de l’« extrême droite extra-parlementaire défenseure du peuple » ? Ceux qui se prêtent à cette propagande médiatique, bouffonne et anti-communiste, devraient méditer le proverbe africain du camarade Mamadou : « le feu qui te brûlera, c'est celui auquel tu te chauffes ».

    Glop Lerouge

    Secrétaire de Section

    http://glop-pasglop.pcf.fr/14258


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  • Examen de la mission « défense » du projet de loi de finances pour 2012 par Jean-Jacques Candelier

    Bleitrach 10Stanley Kubrick: la grande boucherie des sentiers de la gloire

    Enfin une intervention d’un député communiste, argumentée, sur le budget de la défense, cela mériterait un débat et une bataille politique, je regrette simplement que le coût de l’opération libyenne ne soit pas donné (plus de 300 millions d’euros selon le ministre longuet lui-même et en plus du budget de la Défense donc pris sur d’autres chapitres budgétaires).

    Il est vrai que le PCF a comme candidat aux présidentielles, Mélenchon, non seulement un chaud partisan de l’euro mais de surcroît quelqu’un qui a voté au parlement européen cette expédition libyenne de l’OTAN. Cela dit il est important qu’il existe des députés communistes comme Jean-Jacques Candelier  capable de faire entendre une autre voix. Personnellement si je m’abstiens au premier tour des présidentielles pour ne pas donner ma voix à un soutien des aventures de l’OTAN, je voterai pour le communiste qui se présentera dans ma circonscription… Rajout, j’aurais volontiers enlevé les félicitations sur le professionnalisme d’armées qui pour le moment exercent essentiellement en colonialistes.

    (Note de Danielle Bleitrach)

    Assemblée nationale, le 9 novembre 2011. PLF 2012, mission défense.

    Monsieur le président, monsieur le ministre, cher président Teissier, chers collègues, la mission « Défense » prévoit des crédits de 31,72 milliards d’euros hors pensions, en hausse de 1,6 % par rapport à 2011. La plupart des budgets seront en baisse l’année prochaine, ce ne sera pas le cas pour la défense, même s’il est prévu quelques coups de rabot. On trouve donc de l’argent, quand on veut !

    En dépit de la crise des finances publiques, le Gouvernement continue de s’inscrire dans les engagements de la loi de programmation militaire. En engageant 185,9 milliards d’euros pour les années 2009-2014, dont 101,9 milliards pour les équipements, la LPM alourdit la dette publique. Je dénonce cette logique de guerre : nouveaux sous-marins, avions d’attaque et bombes atomiques, nouveaux moyens de projection pour les opérations extérieures, privatisation des industries nationales de défense afin de favoriser le commerce des armes…

    Pour 2012, la priorité en faveur des équipements est maintenue, au détriment de la masse salariale. Les dépenses d’équipement augmentent de 500 millions d’euros, soit plus de 3 %. « La défense est au cœur de la politique de croissance et de compétitivité du Gouvernement », nous dit-on. Pour quelles raisons ?

    Quelles sont les menaces qui nécessitent une telle mobilisation ? Après l’aventure en Libye, menée au nom de motifs humanitaires, la Syrie et l’Iran sont-ils dans le collimateur ?

     

    À force de préparer la guerre, on finit par la faire. C’est une leçon de l’histoire.

    Autre dimension : quel type de guerre prépare ce budget ? L’armement nucléaire coûtera 3,4 milliards d’euros l’année prochaine, un chiffre équivalent à l’aide publique au développement pour 2012 ! On s’alarmera, ensuite, de l’escalade de violences et de piraterie en Somalie… En Afghanistan, on dépense dix fois plus pour les opérations militaires que pour la reconstruction du pays. Depuis fin 2010, un quatrième sous-marin nucléaire lanceur d’engins doté des nouveaux missiles balistiques M51 a été mis en service. Les trois autres SNLE seront successivement adaptés aux M51. Continuer de dépenser toujours plus pour les armes et toujours moins pour les besoins vitaux des populations n’apporte ni la paix ni la sécurité.

     

    Par ailleurs, au moment où la communauté internationale travaille à un processus d’élimination de l’arme nucléaire, le fait de consacrer 21 % des crédits d’équipement à l’arme atomique envoie un message négatif. Dans une tribune récente, l’ancien général de l’armée de l’air Bernard Norlain précise bien que « l’arme nucléaire est inutile et coûteuse ». D’après lui, cette arme « représente un danger mortel pour notre survie ». On ne peut être plus clair. Il faudrait réduire nos arsenaux et faire plus d’efforts diplomatiques, afin d’arriver à la réduction multilatérale, mondiale, progressive et contrôlée des têtes nucléaires. Ce budget tourne le dos à cette ambition. La France a ratifié le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires pourtant, elle le viole régulièrement ! Le Président de la République a inauguré les armes nucléaires miniatures de demain. La France ne se conforme pas non plus à l’engagement de ne pas procéder à la recherche de nouveaux systèmes d’armes.

     

    S’agissant de l’arme nucléaire, il y a même un paradoxe à vanter sa qualité de « garantie ultime de l’indépendance nationale », quand l’indépendance de nos armées est sacrifiée par l’intégration dans l’OTAN ! Eh oui ! Regardez qui a pris les commandes en Libye ! Or qu’avons-nous obtenu depuis l’intégration totale dans le commandement de l’Alliance ? Nous assistons à la fin d’un mythe : celui de l’Europe de la défense. Qui peut croire que la participation active aux études doctrinales de l’Alliance atlantique « bénéficie également à la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne » et à « la définition de capacités complémentaires » ? Personne, pas moi, en tout cas ! Par ailleurs, nous sommes soumis pieds et poings liés aux Américains en matière industrielle. Nous allons tout droit vers une coûteuse défense antimissile dont nous ne voulons pas. Enfin, notre suivisme à l’égard des États-Unis est criant : après le renforcement de notre contingent en Afghanistan, l’annonce de notre retrait progressif s’est faite sur autorisation de Barack Obama. Voilà la vérité !

     

    D’une manière générale, l’OTAN est à proscrire. Cette organisation n’est pas réformable, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire. Neuf cents de nos militaires, parmi nos meilleurs éléments, sont détournés au sein de ses structures. L’OTAN est entièrement basée sur la logique de force. Son résultat majeur, c’est le chaos afghan. J’ai, bien sûr, une profonde pensée pour nos soldats français tués là-bas, mais aussi pour les 10 000 civils afghans tués et dont personne ne veut parler.


     Budgétairement, la dotation pour les opérations extérieures s’élève à 630 millions et reste donc inchangée pour 2012. Ce n’est pas sincère quand on sait que ces crédits sont systématiquement dépassés. Cette année, nous atteindrons 1,2 milliard d’euros. Le budget de la défense ne comprend donc pas la totalité des opérations extérieures, désormais financées par la solidarité nationale. Bien sûr, le retrait des troupes d’Afghanistan est désormais entamé et c’est heureux. Le Gouvernement nous affirmait, il y a peu, qu’il était impossible. Ne boudons donc pas notre plaisir ! Mais ce retrait est bien trop étalé dans le temps pour avoir des effets financiers bénéfiques. Les députés communistes républicains, citoyens et du parti de gauche continuent d’exiger le retrait immédiat et total de nos troupes d’Afghanistan.

     

    Autre dimension fondamentale : la poursuite de la réduction du format des armées. Elle est prévue la suppression de 7 462 emplois l’année prochaine, essentiellement dans le domaine du soutien et de l’administration. La RGPP continue. Regardons ses effets. À trop vouloir diminuer certains coûts, le ministère a oublié que la gestion des ressources humaines passe par la proximité. Certains personnels de l’Ouest de la France voient leurs dossiers gérés par un centre de prestations de proximité – CPP – du Sud-Est. La mise en place des centres ministériels de gestion et des CPP a provoqué de nombreux dysfonctionnements que seule la conscience professionnelle des personnels des ressources humaines a permis d’atténuer. Prenons l’exemple du site de Bruz « Maîtrise de l’information » de la direction générale de l’armement, complètement éclaté depuis les réorganisations. Seule une partie des personnels du site dépend directement du directeur.

     

    La nouvelle organisation matricielle de la DGA, censée améliorer son fonctionnement et son efficacité, allongerait en réalité les délais de traitement.

     

    De même, d’après les syndicats, la création des bases de défense est davantage source de dysfonctionnements que de progrès. Les forces connaîtront 184 transferts ou dissolutions d’unités en 2012. Outre le prix exorbitant de ces transferts, très supérieur aux estimations initiales, la situation financière et morale des familles a été affectée. La mutation forcée a engendré des dépenses importantes, non compensées par les aides du plan d’accompagnement des restructurations, et a provoqué une modification de la cellule familiale, allant du célibat géographique à des séparations. Nombre de conjoints ont perdu un emploi stable. Le personnel civil est donc lourdement touché. Nous sommes passés de 145 000 personnels civils, il y a à peine quinze ans, à quelque 68 000 aujourd’hui. Le sous-dimensionnement des équipes et le manque de recrutements placent les agents dans des conditions de travail difficiles et leur font subir un grand stress. Des risques psychosociaux et des drames sont constatés.

     

    Le privé rogne toujours un peu plus les tâches. On constate une progression sans fin, depuis près de dix ans, des domaines qui lui sont concédés. En 2009, les dépenses d’externalisation représentaient 5 % du budget de la défense, soit 1,7 milliard d’euros. Elles ont triplé par rapport à 2001 ! Le périmètre du recours à l’externalisation s’étend désormais à des procédures coordonnées à l’échelle du territoire métropolitain, à la formation, à la projection et au soutien des forces déployées en opérations extérieures. Si les externalisations ont touché, jusqu’à présent, des services périphériques comme les cantines ou l’entretien des locaux, elles concernent aujourd’hui des missions de sécurité. La bataille engagée par les industriels pour reprendre la maintenance des matériels des armées est symptomatique d’une envie de privatisation de l’ensemble du soutien. Le maintien en condition opérationnelle représente environ 70 % du coût global de possession d’un matériel. Forcément, les appétits s’aiguisent. Monsieur le ministre, quel sera l’avenir pour nos régiments de soutien, pour nos ateliers industriels aéronautiques ou pour notre service de soutien à la flotte ? Nous considérons, pour notre part, qu’il faut garder la maîtrise étatique de la défense, domaine régalien, et qu’il faut redonner toute sa place aux personnels civils. D’ailleurs, le Livre blanc proposait de leur accorder une place plus importante dans le soutien des forces et de l’administration. Nous déplorons aujourd’hui que cela n’ait pas été fait, alors qu’il s’agissait pourtant d’un gisement d’économies substantiel. On parle beaucoup de mesures de rigueur, ces derniers temps…


     Enfin, alors que l’on est en train d’adapter le « dispositif des forces prépositionnées sur l’arc de crise » décrit par le Livre blanc, avec la création du pôle de coopération régionale du Sénégal, l’achèvement de la montée en puissance de la base aux Émirats arabes unis et la réduction du dispositif en Côte d’Ivoire, je propose de fermer purement et simplement nos bases permanentes à l’étranger. Celles-ci relèvent d’une posture offensive et non défensive. Je rappelle que nos bases à Djibouti, aux Émirats arabes unis, au Gabon et au Sénégal nous coûtent 4 000 hommes.

     

    Pour conclure, je dénonce le fait que notre armée soit mise au service d’une orientation ultra-sécuritaire sur le plan intérieur, comme pour le plan Vigipirate ou encore la sécurité du récent G20 à Cannes. Nos forces sont également utilisées pour défendre nos intérêts économiques, comme en Côte d’Ivoire et en Libye. Cette orientation ne peut en aucun cas assurer une paix durable du monde.

    J’aurai un mot pour nos forces qui accomplissent de difficiles missions. Il faut saluer leur professionnalisme et leur réactivité.


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  • Dommage qu’il n’y ait pas de podcast de la rubrique « Le quartier libre » de Caroline Cartier sur France-Inter. Celle diffusée le mercredi 9 novembre mérite en effet d’être réécoutée, d’autant que sa diffusion à un horaire relativement matinal (6h24) fait qu’elle n’aura pas eu l’audience méritée.

     

    Et pourquoi donc ?

     

    Tout simplement parce que les Sarkozy, Fillon, Lagarde, qui aujourd’hui jouent les grands moralisateurs par rapport à la crise, sont les mêmes qui il y a peu nous annonçaient l’inverse de ce qui est en train de se passer.

     

    J’ai pris soin de réécouter et de retranscrire cette rubrique intitulée « La crise, mais quelle crise ? »

     

    Sarkozy le 16 mai 2011 :

    « On est en train de sortir de la crise. Ça fait 3 mois que le chômage recule, la croissance au premier trimestre a été de 1%, sur un trimestre seulement, on est en train de sortir de la crise. »

     

    Sarkozy le 27 octobre 2011

    « Chacun sait bien qu’avec la crise nous avons décidé de revoir notre prévision et de la ramener à 1% »

     

    Christine Lagarde le 26 septembre 2010

    « On prévoit dans le budget un taux de croissance de 2% et la confiance que j’ai dans le programme de réforme que nous avons mis en œuvre depuis 3 ans pour dégager de la croissance,[fait que] je pense que notre 2% est tout à fait raisonnable voire tout à fait tenable. Le budget est bâti sur 2% en 2011 et ensuite 2,5% en 2012.On chicane mes prévisions de croissance, on dit « Ah elle est optimiste », je maintiens mes prévisions de croissance à 2%, je la maintiens. »

     

    François Fillon le 17 mai 2011

    « 1% de croissance pour le 1er trimestre 2011, c’est la confirmation que l’économie française est sur la voie d’une reprise solide. Tous les autres indicateurs convergent sur la voie de cette reprise solide de l’économie française. »

     

    Entre Fillon qui voyait une solide reprise de l’économie française au mois de mai de cette année, Lagarde aujourd’hui au FMI qui elle maintenait contre vents et marées ses prévisions de croissance et Sarkozy qui affirmait qu’on était en train de sortir de la crise, autant dire qu’ils ont faux sur toute la ligne. Et ces mêmes dirigeants qui n’ont rien vu venir nous demandent de leur faire confiance ? Surtout pas, et engageons nous dès à présent à les renvoyer en 2012. Et pourquoi pas avant ?

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  • Dans la presse allemande

    Serrez-vous la ceinture : c’est pour le bien de la France

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