• Le Sénat à gauche vote à droite

    Communiqué du groupe communiste, répubblicain et citoyen au Sénat:

    Licenciements boursiers :

         Il aura manqué 4 voix au Sénat pour protéger les salariés.

     

         La proposition de loi déposée par le groupe CRC, tendant à interdire les licenciements boursiers n’a malheureusement pas été adoptée au Sénat. Il aura manqué 4 voix à la majorité de gauche pour que les salariés soient enfin protégés face à une logique financière qui, systématiquement, fait primer les actionnaires sur l’emploi et le droit des travailleurs.

          Comme l’a rappelé en séance Nicole BORVO, Présidente du groupe CRC : «les masques tombent. On ne peut pas d’un côté dans les circonscriptions électorales se présenter devant les salariés licenciés et leur apporter son soutien, et de l’autre, ne pas voter une proposition de loi qui, si elle avait été adoptée, leur aurait permis de conserver leur emploi ».

         La situation dramatique de l’emploi, marquée par l’inscription quotidienne de 1000 nouveaux salariés privés d’emploi à «Pôle Emploi », par la transformation de la France en un cimetière industriel, fait écho à l’augmentation de 34% que se sont consentis les grands patrons entre 2010 et 2011 et la progression de 13% de valeurs des actions cotées au CAC 40 et donc des dividendes.


         Nos concitoyens jugeront.

     

        Rappel: les élections sénatoriales de septembre 2011 avaient pourtant basculer le Sénat à gauche. Et voilà que ce vote négatif contre les licenciements boursiers intervient quand le candidat socialiste annonce, dans un journal britannique, la disparition des communistes en France. Coïncidence?

         On attend avec impatience le vote du 21 février des groupes socialistes et écologistes contre le traité Merkel-Sarkozy instaurant la règle d'or capitaliste, les sanctions automatiques au détriment de la souveraineté nationale et l'institutionnalisation de la politique libérale dans l'UE, à savoir, par exemple, la modération salariale, les privatisations et la casse des conventions collectives. Déjà, au Parlement européen, la droite, le groupe où siège le Modem, les socialistes et les verts ont fait cause commune (443 voix pour, 124 contre et 75 absentions) dans une résolution unique pour le traité Merkosy, dont sa déclinaison nationale sera présentée devant les parlementaires français. Allo, l'Elysée, pas de référendum en vue pour cela?

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  • . Portrait-robot du président élu en mai 2012.

    Vladimir MARCIAC

    An 2005 : le peuple de France, seul contre ceux qui l’informent, le guident, le conseillent, lui expliquent, a voté« non » et rejeté ainsi le Traité Constitutionnel Européen (TCE). Serge July, qui fut maoïste avant de pervertir le journal de Jean-Paul Sartre, en pondit un édito rageur à la limite de l’insulte des lecteurs/électeurs. L’effet boomerang blessa Libération et il fallut en appeler à un Rothschild pour arrêter l’hémorragie.



    Car, la rue, monsieur, la rue…

    Parfois la rue ridiculise les sondeurs, les analystes, les politologues, les économistes, les spécialistes, les pédagogues, les éditorialistes, le JT de 20 H, la droite musclée et même la gauche molle. Tous lui expliquent ce que sera son vote, tous l’invitent à en accepter la fatalité, tous travaillent à rendre leur pronostic incontournable.

    Ceux qui savent ont tendance à mépriser ceux à qui ils expliquent. Ils disent : « Un capitaine d’industrie », « Un grand patron », « Un grand directeur de journal », « Un grand journaliste », mais « Un petit juge », « Un petit instituteur » ? Il est vrai que l’instituteur n’a pas toujours eu la stature nécessaire pour bien leur apprendre à écrire et à penser.

    Les leaders de ceux d’en bas ont la tête sous l’eau.

    Les sondages ne les épargnent pas. Ils leur maintiennent la tête sous l’eau, dans la baignoire. Il suffit de les relâcher vers la fin. Aphones, flageolants, décrédibilisés par leur faiblesse, en manque d’oxygène, les leaders n’arrivent plus à grimper dans les graphiques.

    Il n’est pas interdit de rigoler en voyant les rescapés zigzaguer, ni de leur taper sur la nuque avec des questions brutales : « Comment se fait-il, puisque votre programme est formidable pour les gueux, que ceux-ci ne votent pas pour vous, mais pour Hollande, Sarkozy, Le Pen ? ». Bien embêtés pour répondre, ceux dont les citoyens ne savent toujours pas (à moins de 100 jours des élections) écrire le nom (« Mélanchon » !), ignorent le prénom (Poutou, c’est Philippe) voire le prénom et le nom (Nathalie Arthaud, avec un « h » et un « d » à la fin).

    Les belles dames qui ont accès aux médias pour leur lutte en faveur de l’égalité hommes/femmes digèrent sans broncher que l’une d’elles apparaisse si peu dans les médias. Ah, mais c’est parce qu’elle fait peu de voix. Pardi, si on ne sait pas qui elle est. Demandez à Jean-Luc Mélenchon (sans « a ») pourquoi il commence enfin à gravir la côte et à remplir des salles immenses à chaque meeting. Demandez aux Le Pen : « Qui vous a fabriqués ? Les militants au porte à porte ? ».

    Les leaders d’en haut sont juchés sur des tabourets prêtés par les sondages.

    Ils pérorent avec une exquise retenue à destination des analystes, politologues, économistes, spécialistes (professeurs à Sciences Po ou à HEC), pédagogues, éditorialistes, présentatrices et présentateurs des JT, virtuoses dans la lecture du prompteur... On les contredit juste ce qu’il faut. Sur les sujets qu’il faut. On les respecte. Eux-mêmes, s’ils contredisent quelqu’un, ce sont les concurrents sélectionnés, propres sur eux, bien policés, leurs alter ego de l’autre bord. Ceux du sérail.

    Le peuple ne le sait pas, mais le grand penseur Noam Chomsky a expliqué l’astuce : « La façon la plus intelligente de maintenir la passivité des gens, c’est de limiter strictement l’éventail des opinions acceptables, mais en permettant un débat vif à l’intérieur de cet éventail et même d’encourager des opinions plus critiques et dissidentes. Cela donne aux gens l’impression d’être libres de leurs pensées, alors qu’en fait, à tout instant, les présuppositions du système sont renforcées par les limites posées au débat ».

    Ils ne parlent pas à leurs adversaires d’en bas.

    Voyez, François Hollande. Il débat à la télévision avec ses compétiteurs pour les primaires « socialistes » : Martine Aubry, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Jean-Michel Baylet, Ségolène Royal. Il croise ensuite le fer (émission « Des paroles et des actes ») avec Alain Juppé. Tout sourire, il serre la main de Nicolas Sarkozy au dîner du CRIF. Mais il refuse tout débat avec Jean-Luc Mélenchon, il évite Eva Joly et il ignore Philippe Poutou et Nathalie Arthaud. Ces quatre-là viendront peu ou prou, en tout cas ils n’iront pas chez Sarkozy. Inutile d’écouter leurs voix, il suffira de les compter. A discuter avec la gauche, il risque de démontrer qu’il est socialiste comme DSK (ex-président socialiste élu par les sondages) est chaste.

    En février 2012, le comptage du CSA révélait que l’UMP et le PS se partageaient 75% du temps de parole à la radio et 70 % à la télévision, médias de masse qui pèsent sur l’opinion.
    Pour y dire quoi ?

    En fait, « ils font du bruit avec la bouche ».

    Les experts en communication leur ont conseillé de parler, mais de ne pas trop en dire. Hollande était au zénith des sondages avant même d’avoir fait connaître son programme. Pour des élections de ce genre, n’oublie pas, coco, que c’est le paraître qui séduit, pas l’être et surtout pas le vouloir. Alors, coco, tu maigris, tu changes de lunettes, tu mets des talonnettes, tu remontes la salle du meeting depuis le fond, cerné par des caméras, surmonté de perches des micros, protégé par des Sylvester Stalone à Ray-ban et oreillettes. Tu fais avec les bras le V de la victoire, tête haute, regard dans les étoiles, tu serres des mains au passage. Les pancartes montent, portant ton nom, des ballons s’envolent, des drapeaux s’agitent. Et jaillit un cri lancé par les compagnons mandatés pour ça (la claque) : « François (ou Nicolas) président ». Et la foule de reprendre le slogan à l’envi. Les voix se mêlent à la musique qui monte en puissance, c’est Nabucco, de Verdi. Le délire ! Les cœurs chavirent. Ton public t’acclame et la télévision le montrera aux millions d’indécis (la majorité du corps électoral). Ceux-là penseront : « Ils ne peuvent pas tous se tromper. C’est du sérieux, ce candidat ». Après, ce que tu raconteras importe peu. De toute façon, tu ne le feras pas. A cause de la crise. Des règlements européens. Du traité de Lisbonne. Tout ça.

    Et maintenant, un air de pipeau.

    Il te suffit de te tenir droit derrière le pupitre, d’ânonner des banalités vitaminées par des gestes nombreux et spectaculaires, de balayer les sujets sans entrer dans les détails. Tu es pour la justice, la liberté, la paix, la sécurité, l’emploi, l’augmentation des salaires (les plus bas), une hausse des allocations familiales, le plafonnement des rémunérations (dans la fonction publique), la préservation de notre système de santé (unique au monde) et la retraite par répartition (qu’il faut sauver), l’égalité hommes/femmes.

    Tu es pour rendre à l’éducation nationale les moyens (pas forcément financiers) de sa mission (une commission sera immédiatement convoquée…). Tu procèderas à des réformes (courageuses) pour que la France aille de l’avant. Tu relocaliseras nos entreprises et tu imposeras des droits de douanes pour les produits chinois. Tu réduiras les dépenses de l’Etat, tu resserreras le gouvernement (moins de ministres et de collaborateurs). Avant la fin de ton quinquennat, le nombre de morts sur la route aura diminué de moitié ainsi que les meurtres de joggeuses. La pédophilie sera éradiquée, la carte Vitale sécurisée avec empreinte ADN. Notre dette sera apurée, l’eau de la Seine sera devenue propre et tu te baigneras dedans. Tu taxeras les transactions financières, tu expulseras un bon paquet de clandestins, tu t’opposeras à l’achat du Fouquet’s par Mohamed Al-Fayed, propriétaire du Ritz. Le Stade de France ne sera pas vendu au prince Tamim bin Hamad al-Thani, propriétaire du PSG et les truffières de Corrèze resteront françaises.

    Le Monde, dont Hubert Beuve-Méry fit un « journal de référence » et qui s’est aujourd’hui vendu à un trio composé d’un homme d’affaires, d’un banquier et d’un propriétaire de peep-shows, Le Monde consacrera un long compte-rendu à ta prestation.

    L’eau doit être tiède dans l’abreuvoir des veaux.

    Tu ne cacheras pas que tout cela ne sera pas fait tout de suite : tu n’es pas un démagogue populiste. Il y aura des efforts à consentir pour sauver les emplois, les retraites, la Sécurité sociale, notre compétitivité, etc.

    L’avionneur Dassault, patron vigilant du Figaro (quotidien qui explique sans relâche que l’Etat n’a aucune compétence pour faire rouler des trains ou distribuer le courrier : à chacun son métier) sera aimable avec toi.

    Jusque là, tu parles comme un homme de gauche qui imite un homme de droite ou vice versa. C’est bon coco, ça ratisse large. On devrait établir le rapport à 50/50 avec ça.

    Une élection pareille se gagne à, pff ! 100 000, 200 000 voix.
    Tout est permis pour les grignoter. Tu n’oublies pas le mot cruel de De Gaulle sur les Français.

    Si tu es Sarkozy, tu mets le paquet sur l’insécurité et l’invasion du pays par les sans-papiers. Ne pas oublier de dire que tu veux résoud’ l’problèm’ en Afrique, parce que c’est la misère qui pousse les noirs chez nous. Alors, un, on les expulse, deux, on leur apprend à cultiver des haricots dans le Sahel.

    Si tu es Hollande, promets une réforme de la police pour modifier ses rapports avec la population (les braves gens ont peur des flics, plus que des voleurs) et (soyons fous !) la nationalisation des autoroutes avec suppression progressive des péages (les Français sont fatigués de ce « racket »). Après, si tout va bien, le Conseil Constitutionnel ou l’Europe t’interdiront d’étatiser quoi que ce soit au nom de la concurrence nécessaire. Et comme tu es un démocrate et un européen convaincu…

    Tu t’indignes, je filme.

    Avec ces thèmes-là, qui que tu sois, tu tiens facilement un discours de deux heures. Mets-y le ton, surtout. Ne pas dire : « je veux que chaque SDF ait un toit », mais : « C’est une honte pour notre pays, de voir des pauvres gens dormir sous des cartons en plein hiver. C’est inadmissible ET JE NE L’ADMETTRAI PAS ! JE NE L’ADMETTRAI PAS !!! » (geste saccadé du bras). Ovation (normalement). Sarabande des oriflammes. Les caméras de ton parti font des gros plans sur des visages extatiques (jeunes, plutôt blancs. Non, pas elle, elle est grosse, pas lui il a l’air benêt).

    Qu’à aucun moment les téléspectateurs ne pensent au comteTomasi de Lampedusa et à son Guépard : « Si nous voulons que tout continue, il faut d’abord que tout change ! ». Que tout change dans les discours et les apparences pour que tout continue. Ils doivent croire que la lourde charge de président n’est pour toi qu’un levier pour transformer la société. Que jamais ils ne devinent ta décision secrète de ne pas toucher au cœur du système car ton désir est d’abord, surtout ou uniquement d’entrer dans l’Histoire, d’accéder au trône de monarque avec cent et mille domestiques, des nuées de chevau-légers, des courtisans et courtisanes, les logements privés dans l’immense palais de l’Elysée, les résidences secondaires du Pavillon de la Lanterne à Versailles et du Fort de Brégançon, des honneurs, des escortes et l’immense pouvoir d’acheter les hommes à coups de maroquins ministériels, présidences de commissions, députations, nominations à des postes dans des organismes si variés et si nombreux que nul n’a su en dresser la liste exhaustive et qui vont d’Ambassadeur pour les pôles arctique et antarctique jusqu’à Chargé d’information en Corée du Nord, en passant par Conseiller de qui on voudra ou président d’un comité Théodule, pourvu que la sinécure ouvre droit à un salaire confortable, un bureau, une secrétaire, une voiture et une carte bleue.

    Tu feras de la rue un club privé.

    Il est d’usage que les bénéficiaires de la manne soient dispersés dans chacun des 100 départements (Hexagone et outre-mer) afin que partout des obligés courbent l’échine et chantent les louanges du Chef de l’Etat qui, dès lors, et en dépit des trahisons de ses promesses, pourra tranquillement visiter ses provinces sans autre escorte que cinq compagnies de CRS, 100 policiers en civil, 30 agents des RG, un hélicoptère géo-stationnaire et les casernes de gendarmerie de 3 départements qui tiendront à distance de ses yeux et de ses oreilles les braillards syndicalistes, les jeunes sans boulot, les étudiants sans un sou, les parturientes sans maternité, les professeurs aux classes surchargées, les chômeurs en fin de droits, les infirmières débordées, les postiers sous-payés, les paysans ruinés, les ouvriers victimes de licenciements boursiers, les caissières précarisées à temps partiel ou aux heures sup non payées et obligés de la fermer.

    Seuls l’approcheront, cernés par des en-civils, les militants amenés par autobus de toute la région.

    Ces privilégiés, déguisés en peuple pour la télé, seront préalablement décervelés par un des missiles du marchand d’armes Lagardère : Elle, Paris-Match, le journal du Dimanche, Europe 1, etc. A tout hasard, Vincent Bolloré (l’homme du yacht Paloma) aura fait intervenir Direct Soir, son quotidien gratuit et quelques chaînes de télé qu’il contrôle. Ne parlons pas de Bouygues avec TF1 et autres.

    Tu ne tueras point, ou tu tueras. C’est comme tu le sens.

    Donc, la camarilla des beaux esprits et des faiseurs d’opinion t’aura donné les clés de l’Elysée. Tu auras tout, et jusqu’à ce privilège grisant qui fut celui de César, baissant le pouce, et qui se décline aujourd’hui en pouvoir régalien d’aller faire tuer de jeunes Français dans des pays lointains pleins de poussière. A l’approche de la soixantaine, tu éprouveras cette excitation sexuelle paradoxalement provoquée par des paroles apparemment sans rapport, comme : « J’ai décidé de renforcer nos troupes en Afghanistan » ou : « En 2013, tous nos garçons seront rentrés à la maison » (traduction littérale de l’américain). Et, suprême jouissance, tu auras le droit d’aller te recueillir sur les cercueils, l’air compassé, grave, protégé par un cérémonial militaire qui fige les familles endeuillées et leur ôte l’idée de te sauter à la gorge.

    Bien, le MEDEF est aux commandes.

    Tu seras l’homme que la France des votants aura élu en mai 2012 parce que la finance, les sondeurs, la presse, l’auront voulu. Qu’importe si le sigle de ton parti le dit « populaire » ou « socialiste ». Les moqueurs, qui parlent d’UMPS savent que tu ne provoqueras aucune fuite clandestine de lingots d’or vers la Suisse.

    Tu seras élu et que se poursuive le ronron, que continue à couler le robinet d’eau tiède, que ce pays soit tisane, qu’il prive ses enfants de ce qu’eurent leurs parents.

    A moins que la rue…

    La rue, monsieur, la rue... Parfois elle contredit les sondeurs, les analystes, les politologues, les économistes, les spécialistes (professeurs à Harvard, à l’ENA, à Sciences Po, à HEC, au Massachusetts Institute, à Cambridge, à Oxford…), les éditorialistes, les journalistes des JT de 13 H, de 20 H, de minuit, les virtuoses du prompteur, les animateurs de débats politiques (« Répondez rapidement, s’il vous plaît, on n’a plus le temps »).

    Parfois, la rue n’en fait qu’à sa tête et n’écoute plus personne. Pas même Johnny Halliday et Yannick Noah, Jean-Marie Bigard et Pierre Arditi, Doc Gyneco et Gérard Darmon, ni Bernard Guetta, Alain Duhamel, BHL, Alain Minc, Elkabbach, Mireille Mathieu, les évadés fiscaux, les gloires en possible redressement fiscal, les pages saumon du Figaro, la droite égoïste, le centre mou social-démocrate. Pas davantage elle n’écoute ceux qui ont le cœur à gauche et le portefeuille à droite, ceux qui n’ont même pas de portefeuille parce que quelqu’un paie pour eux, toujours, partout. Il suffit de claquer les doigts.

    Parfois la rue s’informe aussi sur Internet, loin des Saint-Jean Bouche d’or des médias ancestraux, des carriéristes de la politique, des bonimenteurs des JT, des m’as-tu vu des variétés, des apatrides (célèbres) en délicatesse (discrète) avec le fisc.

    Parfois, la rue donne sa chance à la France et lui restitue sa grandeur.

    Vladimir Marciac

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  • Bertrand se démène pour que les entreprises décalent leurs plans sociaux après les élections

    EXCLUSIF Les patrons de la Fnac et d'Areva ont reçu des instructions pour ne pas durcir leurs projets de licenciements. PSA et Renault ont promis de ne rien annoncer avant le mois de mai.


     

    Le ministre du Travail à pôle emploi, le 27 décembre 2011. Xavier Bertrand est parvenu à convaincre plusieurs grandes entreprises d'attendre la fin de la période électorale pour annoncer leurs plans sociaux. FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

    Le ministre du Travail à pôle emploi, le 27 décembre 2011. Xavier Bertrand est parvenu à convaincre plusieurs grandes entreprises d'attendre la fin de la période électorale pour annoncer leurs plans sociaux.

    Le cabinet du ministre du Travail, Xavier Bertrand fait le forcing auprès des patrons pour éviter les plans sociaux. En cette période électorale, l’ex-secrétaire général de l'UMP qui n’a pas envie que les chiffres du chômage, déjà très élevés, ne se dégradent encore veut calmer le jeu d’ici aux élections.

    Ainsi, Alexandre Bompard (Fnac) ou encore Luc Oursel (Areva) ont reçu des instructions pour repousser de quelques mois leurs projets de licenciement. La Fnac, qui a fait part de son intention de supprimer 500 postes (dont 300 en France) en janvier dernier, a été priée de ne pas aller au-delà pour le moment. Idem pour le groupe Areva qui projetait de se délester de 3.000 emplois dans l’Hexagone.

    Dans le secteur automobile, le couperet tombera après le mois de mai

    Les constructeurs automobiles ne sont pas en reste. PSA avait à l’automne annoncé une réduction de la voilure. Sur les conseils de la rue de Grenelle, le groupe ne fera aucune communication qui puisse inquiéter les salariés d’ici à mai 2012.

    Chez Renault, les relations avec l’Etat –actionnaire à hauteur de 15%- sont plus complexes, mais les mesures d’économie évoquées fin décembre par Carlos Tavares, le DG du groupe, sont repoussées de quelques mois. Elles devraient prendre effet au second semestre et non au premier comme prévu à l’origine.

    Les dirigeants ont bien compris que le timing ne leur était pas favorable. L’exemple de Lejaby en a échaudé plus d’un. Ils savent qu’au moindre plan social, les politiques s’en mêleront. Beaucoup n’ont pas envie de voir défiler dans leur usine, les différents candidats prendre fait et cause pour leurs employés.

    Par Fanny Guinochet


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  • Le patronat entre en campagne pour Sarkozy

    Le Medef a présenté hier ses propositions en vue de la campagne présidentielle. Règle d'or, baisse des charges patronales, relèvement de l'âge de départ à la retraite, dégressivité de l'indemnisation chômage... ce cahier de doléances ressemble sans ambigüités au programme de l'UMP.

    La présidente du Medef Laurence Parisot a présenté mardi 14 février "Besoin d'Aire 2", les propositions du patronat pour l'élection présidentielle.
    La présidente du Medef Laurence Parisot a présenté mardi 14 février "Besoin d'Aire 2", les propositions du patronat pour l'élection présidentielle.
    REUTERS/Benoit Tessier

    Laurence Parisot est entrée mardi dans le débat présidentiel en présentant les priorités du Medef pour le prochain quinquennat. Laurence Parisot a présenté ce matin ses propositions pour le prochain quinquennat. Les entreprises ont plus que jamais besoin de "" respirer" ", selon pour la patronne du Medef, afin pour de retrouver leur compétitivité. Ce programme 2012, baptisé "Besoin d'aire", formule une Une vingtaine de propositions. Propositions qui, pour la plupart, sont dans la lignée du programme de l'UMP et de son candidat Nicolas Sarkozy.

    Adopter une règle d'or

    Réduire le déficit public, c'est la priorité du Medef. "La France doit avoir un processus de désendettement crédible, réaliste et acceptable par tous", a expliqué "Laurence Parisot. Son objectif : arriver à zéro déficit à horizon 2015, soit un budget excédentaire dès 2016, ce qui se traduit par un effort supplémentaire entre de 50 et 70 milliards d'euros sur 4 ans. Une trajectoire plus rapide que celle du gouvernement, qui vise l'équilibre en 2016, ou que celle du candidat socialiste François Hollande, qui vise 2017. Elle est en revanche conforme à l'objectif du centriste François Bayrou. La première étape, pour le Medef, c'est d'adopter rapidement une règle d'or budgétaire, c'est-à-dire inscrire dans la Constitution une trajectoire et une date de retour à l'équilibre budgétaire des comptes publics. La règle d'or, Nicolas Sarkozy la veut depuis plus d'un an. Mais il a été confronté à l'opposition des socialistes, dont le vote est nécessaire - pour modifier la constitution, il obenir une majorité de 3/5e des suffrages de l'Assemblée et du Sénat réunis. S'il est réélu en 2012, le chef de l'Etat fera voter cette règle d'or par référendum, a annoncé mardi le Premier ministre devant les députés UMPmardi. Le candidat du MoDem François Bayrou y est favorable. François Hollande, lui, est plutôt contre, préférant adopter un projet de finances pluri-annuel plutôt que de modifier la Constitution.

    Rétablir l'équilibre budgétaire en réduisant les dépenses

    Pour arriver à zéro déficit en 2015, le Medef table sur deux fois plus d'économies sur les dépenses publiques que d'augmentation de prélèvements obligatoires. "Certaines niches fiscales doivent être supprimées, mais pas question de créer de nouvel impôt pour les entreprises et pour les particuliers", a prévenu Laurence Parisot. Une vision qui cadre avec celle du gouvernement. Le retour à l'équilibre budgétaire nécessitera un effort de 115 milliards d'euros que le gouvernement entend répartir entre deux tiers de réduction des dépenses et un tiers de "nouvelles recettes", a récemment expliqué la ministre du Budget Valérie Pécresse. François Bayrou lui prône une hausse des recettes de 50 milliards d'euros cumulée à une baisse des dépenses du même montant. Il promet de geler les dépenses publiques en volume la hausse des recettes fiscales. Quant à François Hollande, il entend faire porter l'essentiel de la réduction du déficit sur une hausse des recettes fiscales - il prévoit de supprimer 29 milliards d'euros de niches. Et veut accroître les dépenses publiques de 20 milliards d'euros en cumulé sur cinq ans pour financer de nouvelles mesures. De quoi faire hurler le Medef.

    Toujours moins de fonctionnaires

    Exit la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, place à celle du non remplacement de deux fonctionnaires sur trois dans la fonction publique de l'Etat: le Medef veut aller encore plus loin dans la réduction des postes des fonctionnaires au plan national, mais également au niveau des collectivités locales. Il souhaite y instaurer la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Réduire le nombre de postes dans la fonction publique est une mesure phare du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Entre 2008 et 2012, 150 000 postes de fonctionnaires partant à la retraite n'ont pas été pourvus. Le chef de l'Etat a récemment laissé entendre qu'il entendait poursuivre sur ce terrain. Pour François Hollande, le "un sur deux" est une règle "aveugle" qu'il entend supprimer, de même que François Bayrou.

    Soutenir les PME

    En plein débat sur le "made in France", les petites et moyennes entreprises trouvent un large écho dans le programme des candidats. Et à chacun sa solution. François Hollande veut créer une banque publique d'investissement, un livret d'épargne industrie (même proposition pour François Bayrou). Bref, il faut faciliter le financement des PME et réduire pour certaines le taux de l'impôt sur les sociétés en fonction de la taille de l'entreprise (un taux réduit à 15%). Un axe repris par le Medef qui demande à que soit étendu ce taux réduit d'IS aux entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 7,6 millions d'euros annuels.

    Pour l'organisation patronale, les candidats doivent permettre aux entreprises françaises d'avancer. "Elles ont un des taux de marge les plus faibles", justifie Laurence Parisot. "Il faut les aider à trouver la croissance et cela passe par une baisse des taux de prélèvements des entreprises. C'est justement ce que fait actuellement le gouvernement Fillon avec la TVA sociale - actuellement débattue à l'Assemblée nationale- et les accords compétitivité-emploi. La hausse de la TVA et de la CSG appliquée aux revenus financiers "donnera des marges de manoeuvre nouvelles aux entreprises", a affirmé le Medef.

    Travailler encore plus longtemps

    "62 ans, ce n'est pas suffisant pour garantir notre régime", a affirmé Laurence Parisot. Le Medef veut aller plus loin que ne l'a fait le gouvernement. Sans préciser pour autant un autre âge de départ légal de départ à la retraite. La réforme sur le recul de l'âge de départ en retraite de 60 à 62 ans a été votée par le gouvernement Sarkozy en 2010. Une des mesures de François Hollande sur les retraites consiste à ramener à 60 ans l'âge auquel on peut prendre sa retraite, mais à condition d'avoir cotisé 41 ans. Elle concerne les personnes qui ont commencé à travailler à 18 ans ou avant. Quant au candidat centriste, il s'est contenté de fustiger les idées de François Hollande, les jugeant "dangereuses", sans faire de proposition concrète sur la question de l'âge légal.

    Rendre plus flexible le marché du travail

    "Une notion devrait rythmer la campagne, celle de l'employabilité compétitive", a déclaré Laurence Parisot. Traduction: donner à chaque salarié les compétences nécessaires pour s'adapter aux évolutions du marché de l'emploi, passer d'un métier à un autre au sein de son entreprise. Le Medef appelle de ses voeux une grande réforme de la formation professionnelle. Sa proposition: plus les entreprises investissent dans des formations, plus leurs cotisations pour l'assurance chômage baisseront. Il s'agit également de supprimer la taxe sur la formation professionnelle. Le Medef propose également de rendre dégressives les indemnités chômage dans le temps pour "renforcer la caractère incitatif du retour à l'emploi". Deux thèmes - la formation et les indemnités chômage - que le candidat Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà repris. Autre solution au service de la compétitivité: la fixation de la durée effective du travail devrait relever exclusivement de l'accord collectif, ou à défaut du contrat de travail. On en revient aux accords compétitivité-emploi du gouvernement. Avec, en filigrane, la volonté de briser le carcan des 35 heures. Si François Bayrou va dans ce sens, François Hollande lui y est opposé.

    http://lexpansion.lexpress.fr/


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  •      A propos des parrainages qui manqueraient à la fille de Jean-Marie Le Pen pour être candidate, le candidat du Modem a dit à la télé: "Que les dirigeants des grands partis démocratiques en discutent afin d'assurer le pluralisme".

         Voilà donc François Bayrou caressant dans le poil les électeurs frontistes et considérant que les idées des Le Pen et consorts appartiennent au débat démocratique.

         Pour ma part, au contraire de M. Bayrou, je n'ai aucun dessein politique et ma mémoire ne flanche pas.

         Pour aller vite, durant l'occupation nazie de la France, les adeptes de la Révolution nationale de Pétain traitèrent ma mère et ses soeurs de sales petites espagnoles. Durant la Guerre d'Algérie, l'OAS a montré toute sa haine et aussi sa lâcheté. En mai 1968, l'extrême-droite, recrutée par le Service d'action civique, a tiré sur des pétanqueurs pacifistes avec lesquels, moi simple lycéen, je jouais, en fait des cheminots grévistes devant la gare de Port-la-Nouvelle, dans l'Aude, qu'ils occupaient. Et toujours pour faire court, en mai 1995, Brahim Bourham, jeune marocain en situation régulière, jeté et noyé dans la Seine par des nervis du Fn, éclaire sur le racisme qui dégueule de ce parti.

         Alors non, M.Bayrou, avec ce genre de personnages, je ne donne pas.

     

         Et puis tiens, puisque François Bayrou parle de pluralisme, il était partisan du OUI, lors du référendum de 2005 sur l'Europe. 55% des citoyens français l'ont, eux, désapprouvé. Or par une combine politique, l'on s'est assis sur la souveraineté du peuple. Et là, pour le coup, le président du Modem ne s'est pas étendu sur les ondes ou à la télé pour défendre le pluralisme des idées démocratiques. Est-ce que je me trompe?

     

    fn001

         Bon, on peut sans doute objecter que ce dessin de Charb ne fait pas trop avancer le débat contre le Fn. Pour autant, un petit plaisir de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal. Non?

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  •  aaa logo Drapeau VLe président-candidat a pété les plombs ! Il propose maintenant un référendum sur le droit des chômeurs !!! Mais où sont passés le « dialogue social » et sa fameuse « méthode » dont il nous avait rebattu les oreilles ? Certainement disparus en 2011 alors que plus de 3 millions de français manifestaient contre le recul de l’âge légal du départ à la retraite ! Le président de la République a bien organisé en janvier dernier un pseudo « sommet social » en y invitant les « partenaires sociaux »… Mais, la ficelle était un peu grosse : l’opération électoraliste a fait long feu.

     

    Alors comme ces foutus syndicats n’ont pas été aux ordres, et bien le président (de tous les français ?) veut passer outre maintenant et ce, pour une question du droit du travail, directement liée aux négociations entre représentants du patronat et des salariés en matière de chômage.

     

    Si le peuple ne convient pas, il faut le dissoudre. Et le Chef de l’Etat a décidé de dissoudre les syndicats. Il faut dire qu’un fort mouvement citoyen s’amplifie dans le pays où les syndicats jouent un rôle important. Celui de sa mise à la retraite, et celle de ses ministres avec !


    Ce mouvement articulant syndical et politique, ce « front de gauche », semble devenir irrésistible.

     

    Et ce, pour trois explications "conjoncturelles" :


    - le refus presque réactionnel en vertu de l'indépendance syndicale de se retrouver instrumentalisé comme le voulait le président-candidat (avec l'organisation du drôle de "sommet social" par celui a fermé la porte au dialogue social sur les retraites !)

    - la prise de conscience de l'essor de l'extrême-droite menaçant y compris la vie des organisations syndicales
    - la volonté affichée du Front de Gauche et de son candidat - et même sous la pression créé dans une certaine mesure celle de F.Hollande - de s'adresser directement aux syndicalistes et aux ouvriers...


    Ces trois raisons traduisent plus globalement une donnée sociale émergente : le fort mécontentement social enregistré depuis plusieurs décennies s'accompagnent aujourd'hui d'un sentiment d'injustice sociale, notamment après les cadeaux faits aux plus riches et aux sommes astronomiques lâchés sans contrepartie aux banques durant la crise des subprimes par les Etats européens.

     

    Ces cadeaux aux riches ne sont pas un fait nouveau dans les politiques gouvernementales, ce qui l'est ça été de l'avoir assumé au sommet de l'Etat en termes de communication : le Fouquet's, le yacht de Bolloré, le bouclier fiscal, les "y a plus de sous pour les salaires ou les retraites mais y en a pour sauver les banques", etc.


    Au fond, on assiste à un retour en force de l'affrontement de classe conscientisé. Cette « lutte des classes » d’un type nouveau conteste un ordre établi s’appuyant maintenant sur un capitalisme mondialisé et financiarisé, dont l’apparition sur le devant de la scène d’un nouvel acteur, les agences de notation, en est le symbole, sinon le symptôme.

     

    Une contradiction que le FN tente de dévoyer en cherchant à évoluer de manière opportuniste dans la dernière période vers un discours anti-libéral et social-nationaliste. Mais, cela ne peut tromper personne, l’extrême droite est la roue du secours du capital pour dévoyer  - encore une fois - les exigences populaires. Cela ne doit pas masquer un discours de division et de haine, inégalitaire socialement et humainement, ni cette tendance xénophobe que voudrait flatter - récupérer électoralement - le camp du président-candidat en faisant une autre proposition de référendum concernant l’expulsion des étrangers ?! Répugnant et dangereux !

     

    Mais, c'est là où la question du changement de société, un socialisme/communisme altermondialiste se pose en terme d’alternative à la société qui n’a que seule politique possible que celle de la rigueur et de l’austérité pour le peuple et de l’abondance et des laisser-faire pour les marchés financiers et les profiteurs...

     

    Enfin, si le débat - on en doute vu les sujets soumis - est de donner la parole au peuple, et l’on veut faire respecter la souveraineté populaire, alors un seul référendum s’impose vraiment aujourd’hui, c’est celui qui concerne la ratification du nouveau traité européen qui veut interdire toute marge de manœuvre aux politiques sociales et fiscale.

     

     

    Pierre Chaillan, le 9/02/2012.


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  • Et si le chômage de masse, qui frôle les 10 % de la population active, pouvait être combattu par une mise au pas de ces chômeurs passifs qui attendent leurs allocations et ne se bougent pas pour retrouver un emploi ? Il fallait y penser. Nicolas Sarkozy l'a fait en présentant cette idée choc de futur candidat quasiment déclaré dans une interview au Figaro Magazine.

    En 2007, le candidat à la présidentielle avait pris un engagement audacieux lors de l'émission "A vous de juger" sur France 2 : "Je veux m'engager sur le plein emploi : 5 % de chômeurs à la fin de mon quinquennat. (...) On nous demande une obligation de résultats. La démocratie, il faut qu'elle vive. Si on s'engage sur 5 % de chômeurs et qu'à l'arrivée il y en a 10 % c'est qu'il y a un problème".  Que ferez-vous si vous n'arrivez pas à ce chiffre ? le relance la journaliste Arlette Chabot. "Je dis aux Français, c'est un échec et j'ai échoué et c'est aux Français d'en tirer les conséquences".

    Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy a échoué et la comparaison avec l'Allemagne, où le chômage tourne autour de 6 %, montre que la crise n'est pas la seule explication. Mais le président, à défaut de reconnaître son échec, a trouvé sa parade, sa botte de Nevers : un référendum sur ce système d'indemnisation du chômage fondé sur les devoirs et obligations des chômeurs et "sur la façon dont on doit considérer le travail et l'assistanat". Et déjà la Droite sociale de Laurent Wauquiez applaudit.

    Une grande réforme de la formation professionnelle

    Concrètement, M. Sarkozy propose de "créer un nouveau système dans lequel l'indemnisation ne sera pas une allocation que l'on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l'emploi versera à chaque demandeur d'emploi en contrepartie de la formation qu'il devra suivre". "Passé un délai de quelques mois, précise M. Sarkozy, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante". Celle-ci, qui sera obligatoire, sera définie par un mystérieux "comité national" (?) qui, "avec des chefs d'entreprise et des syndicalistes", identifiera "les secteurs d'avenir créateurs d'emplois".

    A l'issue de cette formation, prévient le président, "le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé". Interrogé sur les moyens insuffisants du système de formation actuel, M. Sarkozy rappelle qu'il a confié une mission à Gérard Larcher, ancien ministre du travail, afin d'engager "une grande réforme de la formation professionnelle". Le chef de l'Etat vient déjà de livrer à l'ancien président du Sénat une de ses conclusions... Et "si les intérêts particuliers, les obstacles catégoriels s'avéraient trop puissants, souligne M. Sarkozy comme s'il s'avérait déjà convaincu qu'il n'y aurait pas de consensus entre les partenaires sociaux – ce qui est en effet plus que probable –, il faudrait sans doute réfléchir à l'opportunité de s'adresser directement aux Français". Vive le référendum ! 

    Culpabilisation des chômeurs

    Cette idée choc soulève de multiples questions. Le système d'indemnisation du chômage relève de l'Unedic, créée en 1958 à une époque où il n'y avait quasiment pas de chômeurs. Il est basé sur l'assurance – les salariés cotisent et touchent en retour des allocations quand ils sont sans emploi –, et de l'Etat qui assure (modestement) le relais au nom de la solidarité nationale, un concept qui n'apparaît pas dans le raisonnement de M. Sarkozy.

    L'Unedic est, comme les retraites complémentaires, un vrai régime paritaire qui est géré par les syndicats et par le patronat, l'Etat ayant seulement pour rôle d'agréer les conventions d'assurance chômage. En 2000, Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, qui présidait l'Unedic, avait introduit dans la convention, au grand dam de Lionel Jospin, le "Pare", un "plan d'aide au retour à l'emploi" qui, disait-elle, obéit à "une logique d'insertion et d'intégration" et non "de contrainte et de culpabilisation".

    Il y a une grosse faille dans le projet de M. Sarkozy – qui veut visiblement court-circuiter les corps intermédiaires en songeant à un référendum – c'est qu'il parle des chômeurs de manière indifférenciée, qu'il s'agisse de salariés parfaitement formés mais licenciés de leur entreprise dans le cadre d'un plan social, de seniors congédiés avant de pouvoir faire valoir leurs droits à la retraite, de précaires allant de contrat à durée déterminée à contrat à durée déterminée etc. Il reconnait implicitement l'échec de la formation professionnelle mais impose une formation obligatoire à tout chômeur qui sera ensuite "tenu d'accepter la première offre d'emploi". C'est un discours de culpabilisation des chômeurs qui va flatter la frange la plus à droite de son électorat, celle qui pense que derrière beaucoup de chômeurs se cachent des fraudeurs, des profiteurs du systéme.

    La meilleure réponse au projet de M. Sarkozy, qui ne manquera pas de soulever un tollé dans les organisations syndicales, se trouve dans le petit livre de Gaby Bonnand, ancien dirigeant de la CFDT, qui a été jusqu'en 2011 président de l'Unedic : "Pôle emploi, ''de quoi j'me mêle ?" (Editions de l'Atelier). "Un chômeur, écrit-il, n'est ni une touche de piano, ni un chiffre, ni une donnée, ni un flux, ni un stock". Son propos se veut "à cent lieux de cette rhétorique qui oppose les salariés aux demandeurs d'emploi alors que le système même de l'indemnisation les solidarise". Pour M. Bonnand, "l'absence de formation durant la vie professionnelle, le manque de qualifications ou des qualifications obsolètes à la sortie du systéme scolaire, le sous-emploi...  sont autant d'obstacles qui interrogent les pratiques des entreprises et les politiques publiques". Les chômeurs ont des devoirs, et même des obligations et la plupart y souscrivent, mais faut-il rappeler qu'ils ont aussi des droits?

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  • 120205-Nikonoff-mélenchon

    J. Nikonoff et J.L. Mélenchon à la fête de l'Humanité 2011.

     

     

    Positionnement du M'PEP pour les élections 2012 adopté par son congrès extraordinaire  des 14 et 15 janvier 2012

     

    Introduction et résumé

    1.- Lors de son 1er congrès, qui s’est tenu du 28 au 30 janvier 2011, une résolution a été votée par les congressistes. Elle précisait :

    « Dans le cas où le Front de gauche ne s’ouvrirait pas à d’autres forces politiques de la gauche radicale, qu’il ne clarifierait pas sa position sur la crise de l’Union européenne, et n’engagerait pas un large débat sur la nécessaire sortie de l’euro, laissant ainsi le chemin libre au Front national et à des gaullistes de droite, le M’PEP n’écartera pas l’hypothèse de présenter ses propres candidates et candidats aux élections présidentielle et législative de 2012. Il prendra la décision lors d’un congrès extraordinaire début 2012.  »

    Le Front de gauche a refusé la participation du M’PEP au motif qu’il « porte deux revendications qui, pour le coup, diffèrent franchement du programme du Front de gauche : la sortie de l’euro et de l’Union européenne. […] Il s’agit d’une divergence majeure. Et on voit bien du coup qu’il serait impossible à notre candidat d’assumer cette contradiction interne au Front de gauche pendant la campagne. C’est toute la cohérence de cette dernière qui serait fragilisée ».

    Le M’PEP est parfaitement conscient de la divergence qui existe entre nos organisations sur la question européenne. Néanmoins, nous avons proposé que les représentants du M’PEP, lors des réunions publiques organisées par le Front de gauche, expliquent pourquoi, malgré cette divergence, ils soutenaient le Front de gauche et appelaient à voter pour lui. Comme nous l’avons d’ailleurs fait en participant, avec le Front de gauche, aux campagnes des européennes en 2009 et régionales en 2010. En procédant de la sorte, le candidat du Front de gauche n’avait pas besoin de répondre, nulle incohérence n’était à craindre dans la campagne du Front de gauche. En outre, un grand nombre de sympathisants du Front de gauche se prononcent en faveur d’une sortie de l’euro. Les rejeter est contreproductif sur le plan politique et électoral, et entrave la capacité de rassemblement du Front de gauche.

    Une annexe donne plus bas tous les éléments d’explication sur les relations entre le M’PEP et le Front de gauche.

    2.- Le présent texte a été soumis à la discussion de tous les adhérents du M’PEP après avoir été adopté par le Conseil national du M’PEP lors de sa réunion des 8 et 9 octobre 2011. Il a été ensuite amendé lors du congrès extraordinaire des 14 et 15 janvier 2011. Un texte spécifique a précisé les modalités de ce débat et l’organisation du congrès.

    3.- Le M’PEP rappelle que son objectif, à terme, est de sortir de l’Union européenne pour construire une véritable union de tous les peuples et de toutes les nations d’Europe dans une perspective internationaliste (à 49 et pas simplement à 27), et même au-delà de l’Europe, débarrassée des politiques néolibérales. La sortie de l’Union européenne est donc à la fois un objectif et un moyen. La sortie de l’euro comme monnaie unique et la construction d’une monnaie commune, et des pratiques de désobéissance européenne, sont des actions indispensables vers cet objectif.

    4.- Si le FDG est un espace politique en construction, alors un équilibre doit être trouvé pour que s’y expriment toutes les toutes les sensibilités se réclamant de la vraie gauche. La crainte que le Front de gauche se présente devant les citoyens avec des points de vue différenciés sur des sujets importants comme l’analyse de l’Union européenne, troublant les électeurs, n’est pas fondée de notre point de vue. Nous sommes au contraire certains que les électeurs apprécieraient que le Front de gauche soit véritablement un front et qu’il accepte davantage de diversité et de pluralisme. Ce ne serait pas un handicap, mais un atout, un signe d’ouverture.

    5.- Malgré le refus du Front de gauche d’accepter l’entrée du M’PEP, notre Mouvement appelle à voter pour son candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon. Il appelle également à voter, en principe, pour les candidats du Front de gauche aux élections législatives. Toutefois, pour présenter ses idées aux citoyens, notamment sur l’Union européenne, et affronter le FN en proposant une alternative de gauche à ses électeurs et favoriser le vote des abstentionnistes, notre Mouvement présentera ses propres candidates et candidats dans 4 circonscriptions. C’est pourquoi nous choisissons celles où se trouvent les principaux dirigeants du Front national ou dans lesquelles ce parti a réalisé ses meilleurs scores.

    I.- LE M’PEP ET L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DES 22 AVRIL ET 6 MAI 2012

    A.- Le M’PEP appelle à voter pour le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre d’un soutien critique

    6.- Le Front de gauche représente actuellement le seul rassemblement qui s’affiche à la gauche du Parti socialiste.

    7.- Le Front de gauche est une forme politique en construction qui pourrait constituer les prémisses de la grande force politique de gauche à laquelle le M’PEP veut participer.

    B.- Cependant le M’PEP maintient ses réserves sur la campagne présidentielle et sur le programme du Front de gauche

    8.- Le Front de gauche, en dépit de sa critique de l’élection présidentielle, risque d’inverser dans les faits les priorités politiques. Nous pensons qu’une autre tactique devrait être adoptée : délégitimer l’élection présidentielle et relégitimer l’élection législative. Le Front de gauche devrait rappeler que lors des alternances, c’est bien le Premier ministre, s’appuyant sur sa majorité de l’Assemblée nationale, et non le président de la République, qui a le pouvoir. L’électorat de gauche serait alors moins tenté par le vote utile pour le PS dès le premier tour de l’élection présidentielle.

    9.- L’élection présidentielle pollue le débat sur les idées en lui substituant le débat sur les personnes. Elle accorde un rôle trop important aux grands médias qui sont la propriété des puissances de la finance et de l’armement, et aux sondages, créateurs de prophéties auto-réalisatrices, survalorisant voire générant les modes passagères, les postures et les impostures, les « petites phrases », la théâtralisation de la vie politique, tout en sous-valorisant les questions de fond. Ce mode électoral joue sur l’émotion chez les électeurs, les effets de manche chez les candidates et candidats, les apparences, la fascination pour le verbe.

    10.- L’élection du président de la République au suffrage universel direct et précédant les législatives, favorise la bipolarisation, le bipartisme, lamine les petites formations politiques, réduit la diversité, homogénéise et anesthésie la pensée, et incite par conséquent les candidates et candidats à proposer des programmes attrape-tout pour flatter les uns et les autres dans la perspective du 2ème tour. Ce mode électoral affaiblit la souveraineté populaire. Dans un régime démocratique la souveraineté doit appartenir au peuple qui l’exerce directement ou par l’intermédiaire des représentants qu’il aura mandaté à cet effet, c’est-à-dire les députés, et non à un monarque, même républicain.

    11.- Le M’PEP est prêt à participer à toute réunion publique avec le Front de gauche pour y exposer son point de vue et les raisons pour lesquelles il appelle à voter pour le candidat du Front de gauche. Par ailleurs, le M’PEP participera à toute réunion publique qu’il jugera opportune pour faire connaitre ses positions.

    II.- LE M’PEP ET LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DES 10 ET 17 JUIN 2012

    A.- Le M’PEP, dans le cadre d’un soutien critique, appelle en principe à voter pour les candidats et candidates du Front de gauche

    12.- Cette position est cohérente avec l’appel à voter pour le candidat du Front de gauche à la présidentielle.

    B.- Le M’PEP maintient ses réserves sur le programme et la stratégie du Front de gauche

    13.- L’Union européenne, pour nous, est un des piliers de l’ordre néolibéral mondial, au même titre que l’OTAN, le FMI, l’OMC ou la Banque mondiale. C’est une structure de domination et d’aliénation dont il faut s’émanciper. Cette analyse n’est pas encore partagée par le Front de gauche, et cette divergence actuelle a des répercussions sur nombre de sujets par exemple sur la question de l’euro.

    14.- Ce n’est qu’à l’échelle nationale, seul échelon où peut s’exercer par le vote la souveraineté populaire, que peuvent être prises des positions unilatérales par la France pour sortir de la crise. Nous n’opposons pas cette échelle nationale à l’échelle internationale, les mesures devant être prises dans une perspective internationaliste, donc à valeur universelle. La direction du Front de gauche ne partage pas encore cette vision des choses, même si cette idée représente un courant significatif chez ses militants. Il n’existe de projet internationaliste, y compris entre les nations d’Europe, qu’à la condition que l’entité nationale soit reconnue et renforcée, fondement de l’expression démocratique dans chaque pays. À cet égard, le risque de fuite en avant dans le fédéralisme européen apparaît majeur en situation de crise institutionnelle et d’instauration d’un système néolibéral totalitaire. L’Europe fédérale souhaitée non seulement par la droite, mais par une large fraction de la gauche, risque de devenir une Europe des régions (réforme territoriale française, disparition des départements, encouragement aux séparatismes régionaux…). Cette transformation, insidieuse pour l’instant, se fera au détriment des États plus difficiles à manipuler que de simples régions

    15.- La plupart des propositions faites dans le programme du Front de gauche en matière de politique européenne et de lutte contre la crise nécessitent l’accord des 26 autres membres de l’Union européenne, sinon elles seraient annulées par le Conseil constitutionnel car non conformes à la Constitution française actuelle. Si ces pays refusaient les propositions d’une France gouvernée par le Front de gauche élargi, et si le Conseil constitutionnel annulait des décisions du gouvernement ou des lois votées par le Parlement français, le Front de gauche se trouverait en échec et ne pourrait pas appliquer nombre de ses propositions car il n’a pas prévu de plan « B » pour l’instant, en janvier 2012. Il ne resterait alors comme issue qu’un immense soulèvement populaire qui bousculerait la Constitution et les traités.

    16.- Le Front de gauche aurait dû annoncer, dans son programme, les mesures à prendre lorsque ces deux obstacles viendront entraver à coup sûr l’action de la gauche et, de nouveau, susciter une terrible déception comme lors du tournant de la rigueur en 1982-1983. Il existe une exigence de vérité à l’égard des citoyens. Des mesures unilatérales sont donc à envisager si l’un des 26 autres membres de l’Union européenne refuse les propositions d’un gouvernement Front de gauche. En outre, le Front de gauche devrait proposer un référendum pour sortir le traité de Lisbonne de la Constitution française, pour éviter que le Conseil constitutionnel annule des mesures unilatérales prises par la France.

    17.- Pour nous, qui voulons participer à la création d’une grande force politique de gauche, il est indispensable de construire un rassemblement à la gauche du PS et passer devant sur le plan électoral. Chaque élection doit s’inscrire dans cette démarche et constituer une étape vers ce but, clairement annoncée aux citoyens. Ce n’est pas un positionnement clairement exprimé actuellement par le Front de gauche. Nous craignons, en cas de victoire d’un candidat du PS aux élections présidentielles, puis d’une majorité à l’Assemblée nationale, la participation de ministres du Front de gauche ou issus du Front de gauche à un gouvernement « socialiste ». Nous sommes totalement opposés à cette perspective, car en l’état actuel le programme du PS n’est pas de gauche puisqu’il ne propose pas d’alternative à la politique néolibérale mondialisée.

    18.- Comme pour l’élection présidentielle, le M’PEP est prêt à participer à toute réunion publique nationale, régionale, départementale ou de circonscription dès lors qu’il peut y présenter ses motifs de soutenir les candidats du Front de gauche et les propositions qu’il formule.

    19.- Dans certaines circonscriptions, des candidats d’autres organisations de gauche peuvent porter des idées plus proches des nôtres que celles du Front de gauche. De la même façon, des candidats du Front de gauche, de par leur attitude personnelle, peuvent susciter l’opposition du M’PEP. Dans ces cas, les fédérations départementales du M’PEP décideront de la marche à suivre en concertation avec le Conseil national.

    C.- Le M’PEP présentera ses propres candidates et candidats dans 4 circonscriptions où se trouvent les principaux dirigeants du Front national ou dans lesquelles ce parti réalise ses meilleurs scores

    20.- Nous pensons que la situation politique, tant sur le plan national qu’international, justifie pleinement ce choix. La crise du capitalisme financier, l’euro et le libre-échange plongent le monde dans le marasme. Dans l’Union européenne, tous les pays de la zone euro, et au-delà, sont attaqués par les marchés financiers, leurs agences de notation, les politiques de l’Union européenne, du FMI et de la Banque mondiale. Les peuples sont enchaînés par des mesures de rigueur qui ne visent qu’à maintenir la capacité de profit du capitalisme mondialisé et à mettre à genoux les résistants à la dictature financière et libre-échangiste. Les biens communs nationaux sont bradés, les dettes s’accumulent, les salaires sont écrasés, le chômage s’envole, les droits sociaux sont laminés, l’environnement est gravement affecté et l’extrême droite consolide ses positions partout en Europe.

    21.- Cette crise d’une violence inouïe pour des millions de citoyens et dont les coupables sont aussi ceux qui décident et imposent les sanctions, exige une riposte à sa mesure. Le temps n’est plus aux atermoiements, aux figures de style conjuguant le chaud et le froid, aux précautions politiciennes. Le temps est venu de prendre ses responsabilités pour chacune et chacun d’entre nous. Dans ce contexte, le Front de gauche n’assume pas ses responsabilités historiques.

    22.- Le M’PEP a travaillé et mûri des propositions aptes à combattre radicalement la logique libérale et ses aspects les plus destructeurs pour y mettre fin. Elles redonnent la souveraineté au peuple sur les plans politique et monétaire, éradiquant le chômage, s’émancipant de la tutelle des marchés financiers et de l’Union européenne, elles démondialisent et donnent toute leur place aux services publics. Elles ouvrent la voie à une véritable mutation écologique du mode de production et de consommation et à un internationalisme reposant sur l’équilibre des échanges commerciaux et la coopération dans tous les domaines, en particulier sur le plan monétaire par l’adoption d’une monnaie commune et non unique.

    23.- Le temps est donc venu de soumettre les propositions du M’PEP directement au suffrage des citoyens. De créer le débat, franc et sans tabou, dans la population, après l’avoir porté depuis 3 ans au sein des organisations de gauche, partis et associations.

    24.- Cependant, nos candidatures ne sauraient faire courir le risque de la défaite aux députés sortants du Front de gauche. Elles ne devront pas non plus handicaper les candidats du Front de gauche en position éligible.

    25.- Le M’PEP est un mouvement politique qui agit notamment par l’éducation populaire, c’est-à-dire qui travaille pour la formation politique et citoyenne. Or les périodes électorales sont particulièrement propices à la sensibilisation des citoyens grâce aux débats qu’elles suscitent. C’est une des raisons pour lesquelles le M’PEP ne s’est absenté d’aucune élection depuis sa création en mai 2008 et n’a pas l’intention de changer de cap. Le vote est un des moyens d’expression politique essentiels et c’est pourquoi il est important qu’il ne se limite pas à une réaction d’humeur mais qu’il devienne celui d’un citoyen averti et conscient de la dimension collective de son geste. Nous nous emploierons à ce que les élections de 2012 soient des moments de débats et d’implication citoyenne aussi intenses qu’en 2005 lors du référendum sur le traité de constitution européenne et, afin d’aller au bout de cette démarche, nous présenterons des candidats.

    26.- Nous mènerons prioritairement la bataille dans des circonscriptions où des dirigeants de premier plan du FN se présentent, ou dans lesquelles il a obtenu ses meilleurs scores. Nous porterons les arguments du M’PEP notamment en faveur d’une vraie sortie de l’euro par la gauche. Il s’agit des circonscriptions suivantes dans lesquelles il n’y a pas de candidat éligible du Front de gauche :

    • 11e circonscription du Pas-de-Calais où Michèle Dessenne, porte-parole du M’PEP, ira affronter Marine Le Pen, n° 1 du FN, sur le terrain des idées. Les co-directeurs de campagne sont Marie Dutro et Jérôme Buresi.
    • 3e circonscription du Var ou 13e circonscription du Rhône, selon l’endroit où Bruno Gollnisch décidera d’aller. Jacques Nikonoff, porte-parole du M’PEP, ira l’affronter. Les directrices de campagne seront Danielle Goussot dans le Var ou Marie-Lou Benoit dans le Rhône.
    • 5ème circonscription de Seine-et-Marne, dans laquelle se trouve le canton de La Ferte-sous-Jouarre qui fait partie des 39 cantons dans lesquels le FN est arrivé en tête aux cantonales de 2011, où Patrice Hemet, secrétaire national du M’PEP, ira l’affronter sur le terrain des idées. Le directeur de campagne est Joël Périchaud.
    • 9e circonscription de l’Hérault, dans laquelle se trouvent des cantons où l’influence du Front national est très forte et où Waldeck Moreau, secrétaire national du M’PEP, sera candidat. Le directeur de campagne est Claude Règle.
    • Le M’PEP ne présentera pas de candidat dans la 1ière circonscription des Pyrénées-Orientales où se trouve pourtant le n° 2 du FN, Louis Aliot. Le candidat communiste Jean Vila, en effet, a obtenu 43% au second tour de la législative en 2007, et nous ne voulons en aucune manière contribuer à affaiblir son score en 2012.

    Le Conseil national du M’PEP prendra les dispositions nécessaires à la présence de candidats du M’PEP au cas où des dirigeants du FN changeraient de circonscription.

    27.- Dans les circonscriptions où il présentera ses propres candidats, le M’PEP mènera campagne sur le thème central de la sortie de l’euro, condition indispensable à la mise en œuvre d’une politique de gauche, thème repris de façon opportuniste par le Front national et délaissé par le Front de gauche. Il ajoutera ses autres priorités stratégiques :

    • La lutte contre l’eurolibéralisme et pour la désobéissance européenne.
    • La suppression du chômage et de la précarité par la mise en place du droit opposable à l’emploi qui permet le recours à la justice ; la revalorisation du travail pour que toute personne puisse en vivre dignement, à savoir se loger, se nourrir, et se soigner ; la relance industrielle ; la démocratisation profonde des organisations productives ; le contrôle du crédit...
    • Le démantèlement des marchés financiers et le rétablissement de la souveraineté monétaire nationale.
    • Des mesures protectionnistes inspirées du cadre internationaliste et universaliste de la Charte de La Havane. Cette charte, qui fut signée en 1948 par 53 États dont la France, se fixait pour finalité le plein-emploi dans chaque pays. Pour y parvenir, elle préconisait l’équilibre des balances des paiements. Des mesures protectionnistes étaient permises pour maintenir cet équilibre. Nous sommes donc loin de prôner le repli sur soi.
    • Un programme de transition permettant une mutation écologique, sociale et démocratique du mode de production et de consommation.
    • Contrer les classes dirigeantes : mener la guerre idéologique.

    Annexe sur les relations entre le M’PEP et le Front de gauche

    Une délégation du M’PEP a rencontré le 7 octobre 2011 les représentants des 7 partis qui composent désormais le Front de gauche (Parti communiste français, Parti de gauche, Gauche unitaire, Fédération pour une alternative sociale et écologique, République et socialisme, Convergence et alternatives, Parti communiste des ouvriers de France).

    Au 15 janvier 2012, notre Mouvement n’avait toujours pas reçu de réponse directe malgré sa demande d’une réponse dans des délais raisonnables, et en tout état de cause avant le 15 décembre 2011, date de la fin des congrès des fédérations départementales du M’PEP. Nous le regrettons vivement. Néanmoins, les dirigeants du PG ont élaboré une réponse concernant l’entrée éventuelle du M’PEP dans le Front de gauche qu’ils ont remise aux six autres organisations membres du Front de gauche et diffusée à leurs adhérents.

    À notre grand étonnement, alors que plusieurs dirigeants du PG, dont Jean-Luc Mélenchon lui-même, avaient pris position publiquement en faveur de l’entrée du M’PEP dans le Front de gauche, le contenu de ce document est à l’exact opposé. Tous les arguments développés militent pour rejeter l’entrée du M’PEP dans le Front de gauche. Ce double langage a suscité des interrogations parmi les organisations membres du Front de gauche, les militants, et entretiennent la confusion notamment au niveau local.

    Dans la conclusion de son texte, le PG explique que « Le M’PEP ne peut revendiquer son intégration au Front de gauche en la conditionnant à la promotion tout au long de la campagne de positions non pas supplémentaires mais différentes voir contradictoires avec celles défendues par l’ensemble de ses composantes actuelles. Voilà ce que le Front de gauche va répondre au M’PEP ».

    Deux raisons sont avancées pour justifier le refus de faire entrer le M’PEP dans le Front de gauche.

    a)- Concernant l’analyse du programme du Front de gauche réalisée par le M’PEP, le PG estime qu’il « s’agissait davantage, tant dans la forme que dans le fond, d’une dénonciation en règle […] gratuitement polémique parfois, que de l’approche constructive que l’on peut attendre d’un mouvement souhaitant devenir membre du Front de gauche… »

    • Pour lire l’analyse par le M’PEP du texte diffusé le 8 juin 2011 par le Front de gauche et intitulé « Ce que nous voulons : l’humain d’abord ! », sous-titré « Front de gauche – Programme populaire et partagé », cliquez ci-dessous :
      http://www.m-pep.org/spip.php?article2083

    Le M’PEP avait demandé à participer à l’élaboration du programme du Front de gauche. Il n’a pas été invité. Son analyse du programme du Front de gauche a fait apparaître les nombreuses convergences qui existent entre ce programme et les propositions du M’PEP. En revanche, le M’PEP a considéré que ce programme n’était pas à la hauteur des enjeux contemporains. Cette critique est cependant restée courtoise et n’a jamais pris de tour polémique. Aucune réunion de travail n’a pu ensuite se tenir sur les amendements proposés par le M’PEP au programme du Front de gauche. Dès lors que le dialogue ne peut se tenir entre organisations, il se développe nécessairement publiquement.

    b)- Pour le PG, « Le M’PEP porte deux revendications qui, pour le coup, diffèrent franchement du programme du Front de gauche : la sortie de l’euro et de l’Union européenne. […] Il s’agit d’une divergence majeure. Et on voit bien du coup qu’il serait impossible à notre candidat d’assumer cette contradiction interne au Front de gauche pendant la campagne. C’est toute la cohérence de cette dernière qui serait fragilisée ».

    Le M’PEP est parfaitement conscient de la divergence qui existe entre nos organisations sur la question européenne. Néanmoins, nous avons proposé que les représentants du M’PEP, lors des réunions publiques organisées par le Front de gauche, expliquent pourquoi, malgré cette divergence, ils soutenaient le Front de gauche et appelaient à voter pour lui. Comme nous l’avons d’ailleurs fait en participant, avec le Front de gauche, aux campagnes des européennes en 2009 et régionales en 2010. En procédant de la sorte, le candidat du Front de gauche n’avait pas besoin de répondre, nulle incohérence n’était à craindre dans la campagne du Front de gauche. En outre, un grand nombre de sympathisants du Front de gauche se prononcent en faveur d’une sortie de l’euro par la gauche. Les rejeter est contreproductif sur le plan politique et électoral, et entrave la capacité de rassemblement du Front de gauche.


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  • Selon "Europe 1", l'Elysée aurait demandé au chantier de Mennecy de doubler ses effectifs pour faire honneur au chef de l'Etat, en visite le jeudi 2 février.

     
     
     

    Le Président de la République Nicolas Sarkozy en visite sur le chantier de construction de Mennecy le 2 février 2012. Bien entouré. CHESNOT/SIPA

    Le Président de la République Nicolas Sarkozy en visite sur le chantier de construction de Mennecy le 2 février 2012. Bien entouré. CHESNOT/SIPA

    Interrogé ce matin sur "Europe 1", ce salarié anonyme révèle que plusieurs dizaines de personnes n’appartenant pas au chantier seraient venues renflouer les rangs de la soixantaine d’ouvriers présents pour garantir une présence importante sur le site.

    "Il y en a qui sont venus d'autres chantiers", a affirmé l'un des ouvriers en intérim depuis plusieurs mois au micro d'"Europe 1". Fournisseurs, partenaires, chefs de chantiers et même inconnus auraient été invités à venir faire de la figuration, selon un autre.

    Ce dernier évoque également des consignes patronales. Les ouvriers et les faux ouvriers auraient été priés de faire semblant de travailler devant la presse, alors que la température glaciale leur interdisait de travailler ce jour-là. D'ailleurs, dès la fin de la visite, tous les ouvriers seraient rentrés chez eux.

    L'Elysée ne nie pas. "Nous avons simplement voulu donner la possibilité d'être présents, à tous ceux qui ont, par le passé, ou auraient à l'avenir à travailler sur ce chantier", a expliqué le service communication de la présidence.

    Par Morgane Bertrand
    Journaliste Société Planète


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  • nicolas-sarkozy-et-angela-merkel.jpg

    Quinze références au modèle allemand en 70 minutes d’émission. Même la presse allemande s'étonne de tant de louanges. Au point que certains journaux craignent l’overdose et se demandent si l’utilisation politicienne du modèle franco-allemand ne risque pas de nuire autant au candidat Sarkozy qu’au couple lui-même.  Par Régis Soubrouillard - Marianne  

    Berlin est désormais la capitale de la France ! C’est la principale information –subliminale- délivrée dimanche soir par le président de la République encore Française. Tout juste remise de sa réunification avec la RDA, voilà notre cher président dans les starting-blocks, presque prêt à aller plaider au Bundestag la cause d’une unification franco-allemande. Même outre-rhin, la presse s'interroge sur cet excès de sollicitudes et se demande ce qu’il est passé par la tête du "Französisch präsident".  Le Süddeutsche Zeitung attaque d’emblée : "selon la rumeur, le film préféré de Nicolas Sarkozy est celui du cinéaste Robert Bresson Un condamné à mort s’est échappé. Un titre qui sonne comme un programme électoral pour le président en campagne. Sarkozy n'est, en effet, pas homme à renoncer. Dimanche soir, il a commencé à essayer de renverser la tendance. C’est lors d’une apparition télévisée qu’il a tenté de convaincre ses «chers compatriotes» de refaire un bout de chemin ensemble". Et le journal d’expliquer sa stratégie "Sarkozy se voit comme un Gerhard Schröder à la française. A l'instar de l'ancien chancelier allemand, qu'il décrit comme «un homme de grandes qualités», il entend booster sa campagne présidentielle par des mesures impopulaires mais nécessaires sur le plan économique. Mais contrairement à Schröder, il espère l’emporter".

    Lors des législatives anticipées de 2005, grâce à ses réformes, le très impopulaire Schröder effectuera sur le fil une remontée aussi spectaculaire qu'inattendue. Mais pas sufisante pour constituer une majorité. L'ancien chancellier allemand s'est, depuis, reconverti dans le gaz, chez Gazprom, où il joue les VRP de luxe de Vladimir Poutine. Si die Welt comprend le pacte économique Merkoz y, le quotidien doute que l’idylle politique ne s’avère réellement payante sur le plan électoral : "La stratégie de l'UMP qui consiste à mettre l’alliance avec l’Allemagne de Merkel au centre de sa campagne n’est pas sans risques. L'enthousiasme des français pour la discipline économique allemande est très limité. S’appuyer trop sur l’exemple allemand pourrait même à terme dérouter, à gauche comme à droite, les partisans d’un rapprochement franco-allemand. A trop jouer de l’amitié franco-allemande en période électorale, la relation entre les deux pays pourrait être mise à rude épreuve".  

    L'obsession allemande.  Un appel à la prudence dont n’a pas tenu compte la chancelière Angela Merkel qui a déjà fait savoir qu’elle apporterait son soutien au printemps au pas-encore-candidat-Sarkozy. "Elle sera la première collaboratrice de campagne du président Sarkozy" écrit die Süddeutsche Zeitung qui ajoute que Angela Merkel, "la femme la plus puissante du monde selon le magazine Forbes, souhaite s’assurer que Sarkozy passera encore 5 années à l’Elysée pour travailler activement à ses côtés". La chancelière allemande a décidé de montrer la lune au président français. Reste à savoir si le candidat regardera l’astre ou le doigt car c’est peu dire que ce duo de campagne ne convainc pas tout le monde.  
    Le politologue Stéphane Rozès voit même là une première erreur de communication : "Les déclarations faites par le patron de la CDU, son parti, sur la venue de la chancelière à des meetings électoraux relèvent d'une erreur de communication, Nicolas Sarkozy n'ayant pas encore officiellement confirmé qu'il briguerait un second mandat. C'est comme si c'était l'Allemagne qui décidait de sa candidature. Même si l'amitié franco-allemande est forte, pour les Français, ce n'est pas à d'autres pays de dire là où nous devons aller!". Certains à l'UMP ou proche conseillers de Sarkozy, tel Henri Guaino, n'ont pas tardé à prendre leurs distances avec cette ingérence allemande dans la campagne française. 
    Le Frankfuter Allgemeine Zeitung résume en quelques formules le risque de germanophobie du discours sarkozyste : "Deutschland, Deutschland über Paris" ou "Deutschlandobsession".  Inutile de traduire, le journal se montre encore plus explicite : "Son père est venu de Hongrie, sa femme d’Italie, ses grands-parents sont Grecs, mais pour Nicolas Sarkozy, actuellement il n'y a qu'un seul pays européen qui l’inspire: l'Allemagne". Quinze références à l’Allemagne en 70 minutes d’émission, même le quotidien allemand ne comprend pas une telle attention, relevant que ce n’est qu’en matière démographique que Sarkozy a eu l'audace de préférer le modèle français. Au point même que le journal relativise la réussite du modèle allemand, lui-même pâle copie par Gerhard Schröder du modèle anglo-saxon… 

    Dans le couple Merkozy, Merkel porte la culotte. Une copie de copie. A l’heure où le piratage est au centre des attentions, Sarkozy devrait avoir à payer de fortes sommes en droits d’auteur.  D’un point de vue bassement stratégique, le Spiegel se demande aussi si un soutien aussi ouvertement affiché ne pourrait pas avoir un "effet boomerang" contre-productif : "Angela Merkel est aussi appréciée pour sa discipline budgétaire prussienne, qu’elle est critiquée pour son intransigeance sur la question des euro-obligations et de l’indépendance de la BCE". Surtout l’hebdomadaire résume en une phrase à quel point une victoire du couple Merkozy serait, contrairement à ce qu’a tenté de faire croire le président dimanche soir, une défaite pour la France : "Il est en effet clair que dans le couple politique Merkozy tant vanté, c’est bien la chancelière qui porte la culotte".

    FTVi

    Ces 5 omissions de Nicolas Sarkozy sur l’Allemagne

    Source : TempsréelNouvelObs 30/01/2012

    Nicolas Sarkozy avant son interview télévisée à l'Élysée, le 29 janvier. (AFP PHOTO / POOL / LIONEL BONAVENTURE)

    Nicolas Sarkozy avant son interview télévisée à l’Élysée, le 29 janvier. (AFP PHOTO / POOL / LIONEL BONAVENTURE)

     

    L’Allemagne, un pays en crise ? Avec des exportations record, un excédent commercial de 150 milliards d’euros en 2010, un “pacte national pour l’apprentissage” qui bénéficie à de nombreux jeunes, il fait plutôt figure de modèle.

     Mais le miracle économique, chanté par le chef de l’Etat français, cache une autre réalité, plus dure, et touchant des millions d’Allemands. 

    1. L’Allemagne et sa croissance au ralenti

     

    Forte d’une croissance enviable et de déficits maîtrisés, l’Allemagne semble tourner le dos aux mauvais chiffres qui pèsent sur le reste de la zone euro. Qu’en est-il vraiment? En 2011 et 2010, l’Allemagne a vécu deux années fastes avec respectivement 3% et 3,7% de croissance du PIB.

     

    Malgré tout, le gouvernement d’Angela Merkel a revu à la baisse ses prévisions pour 2012, tablant sur 0,7%. Beaucoup d’économistes outre-Rhin jugent ces pronostics encore trop optimistes. D’ailleurs, début janvier 2012, une petite agence de notation américaine, Egan-Jones, a baissé d’un cran la note attribuée à l’Allemagne en raison du poids financier que font peser les plans de sauvetage de la zone euro sur sa dette publique. En 2010, l’endettement allemand se situait à 83% du PIB. Il est attendu à 86% en 2011.

     

    2. Une place de premier exportateur concurrencée

     

    Lorsque l’on parle du modèle allemand, on pense inévitablement aux exportations qui signent la réussite du pays. En Allemagne, le poids des exportations dans le PIB est passé de 26% en 1991 à 46% en 2010. En France, la progression est bien moindre : de 21 à 25% sur la même période. Mais une ombre plane sur ce tableau idyllique : l’Allemagne a cédé son rang de premier exportateur mondial à la Chine en 2009 et recule encore d’une place en 2010 au profit des Etats-Unis.

     

     3. Mini jobs et mini salaires

     

    Flexilibilité et modération salariale sont les maîtres mots des quatre lois Hartz promulguées par le chancelier Gerhard Schröder entre 2003 et 2005. Ces réformes devaient faire baisser le taux de chômage allemand. Le pari est réussi, mais à quel prix ?

     

    Nicolas Sarkozy constate qu’”en Allemagne, il y a moins de 8% de chômeurs”. Pour y parvenir, Berlin a durci les conditions d’indemnisation du chômage et a mis en place un dispositif de retour à l’emploi en favorisant le temps partiel, exonéré de charges.

     

    Ces “mini jobs”, venant compléter un autre emploi, s’adressent d’abord aux jeunes : les salaires ne peuvent dépasser 400 euros par mois et aucune couverture sociale n’est prévue. Entre 2000 et 2010, 2 millions d’emplois à temps partiel ont été crées outre-Rhin. Début janvier 2012, l’OIT (Organisation internationale du travail) pointe du doigt la compétitivité allemande par les bas salaires… “cause structurelle des difficultés récentes dans la zone euro”.

     

    4. Salaire minimum ? Nein !

     

    Une évolution semble se profiler en Allemagne : l’instauration d’un salaire minimum légal. Voulu par Angela Merkel, ce “Smic” allemand s’appliquerait aux branches d’activité qui en sont démunis, comme les services, l’hôtellerie et la restauration.

     

    Aujourd’hui, les salaires sont négociés annuellement entre les partenaires sociaux, les branches professionnelles et les länder. Avec pour conséquence de fortes disparités salariales selon les régions.

     

    Mais à y regarder de plus près, la réforme qui se profile n’est pas si révolutionnaire. En effet, dans un pays toujours très attachée à l’autonomie des syndicats, la chancelière s’oppose à un salaire minimum unique décidé par l’Etat fédéral, lui préférant des négociations au cas par cas.

     

    5. L’Allemagne et ses 6,5 millions de travailleurs pauvres

     

    L’Allemagne compte 6,5 millions de travailleurs pauvres. L’Institut allemand de recherche économique (DIW) calcule que le salaire moyen a baissé de 4,2% en 10 ans. La paupérisation de la société est la face cachée du modèle allemand.

     

    Selon Der Paritätische Verband, une confédération d’organismes d’entraide, le nombre d’Allemands menacés de pauvreté stagne à 14% depuis 2005, et ce en dépit des bonnes performances économiques du pays.

     

    Pire : le vieillissement de la société allemande contraint les personnes âgées à retourner travailler. Plus de 600.000 retraités se voient dans l’obligation de cumuler leur pension avec un salaire pour pouvoir vivre dignement.

     

    Florence Malleron – Le Nouvel Observateur



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