Cela conduit à un terrible manque à gagner pour les finances publiques. Ainsi en France, les prélèvements obligatoires, relativement au PIB, sont toujours restés sensiblement inférieurs aux dépenses publiques, de 7,9 points en moyenne de 2003 à 2008, mais de 12,8 points en 2009 et de 12,2 points en 2010.
Cela tient, avant tout, au fait que les gouvernements successifs (Chirac, Jospin, Villepin, Raffarin, Fillon) n'ont cessé de multiplier les cadeaux fiscaux et para-fiscaux (allègements de "charges sociales", suppression de la taxe professionnelle, baisse de l'ISF...) au profit des entreprises, au nom de la compétitivité pour éviter les délocalisations, et des grandes fortunes, sous prétexte que cela inciterait leurs détenteurs à ne pas s'exiler fiscalement.
Selon un rapport officiel (3), depuis 1999, "l'ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obligatoires ont réduit les recettes publiques de prés de 3 points de PIB:".
Et les auteurs d'ajouter: "Si la législation était restée celle de 1999, le taux de prélèvements obligatoires serait passé de 44,3% en 1999 à 45,3% en 2008 (..). A titre d'illustration, en l'absence de baisse des prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd'hui qu'elle ne l'est en réalité, générant ainsi une économie annuelle de charge d'intérêts de 0,5 point de PIB.".
Outre les cadeaux faits aux plus riches (allègement ISF, Bouclier fiscal...), ce sont les allègements d'impôts (la suppression de la taxe professionnelle par exemple) et des cotisations sociales dont ont bénéficié les entreprises qui sont au coeur de cette évolution.
Le manque à gagner total (4), pour l’État, des allègements accordés aux entreprises est de 172 milliards d'euros en année pleine, soit 67,7% du total des recettes fiscales nettes du budget 2011 et 1,87 fois le déficit prévu !
Dans ce total, on retrouve les exonérations de cotisations sociales patronales dont la compensation coûte annuellement quelque 30 milliards d'euros (29,8 milliards en 2009).
notes:
1. Les prélèvements obligatoires sont les impôts et cotisations sociales effectives reçues par les administrations publiques et les institutions européennes.(définition INSEE).
2. Tribune dans le « New York Times » du lundi 15 août.
3. Champsaur P. et JP Cotis: Rapport sur la situation des finances publiques, Avril 2010, p,3.
4. Conseil des Prélèvement Obligatoires : « Entreprises et « niches » fiscales et sociales, des dispositifs dérogatoires nombreux », La Documentation française, octobre 2010. Les prélèvements obligatoires sont les impôts et cotisations sociales effectives reçues par les administrations publiques et les institutions européennes.
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Par Pcautunois le 6 Octobre 2011 à 14:10
Il y a des fois ou plutôt qu'écrire il est encore plus simple de reprendre ce que disent les organes de l'idéologie dominante.
New York va-t-il se jumeler avec Athènes ?
C'est déjà fait au niveau du capital et des pouvoirs politiques. Mais si les peuples (et oui, encore cet incontournable peuple) y mêlent leurs grains de sel...comme le nez de cléopatre, la face du monde peut changer. Ne nous berçons pas d'illusion mais mettre le pied sur la première marche est décisif pour monter l'escalier.
Voici ce qu'écrit "Le Monde" de ce 06 octobre à 9h30 :
"Deux mille personnes environ défilaient à New York, mercredi 5 octobre, dans l'après-midi, en direction du quartier financier de Wall Street, dans le cadre du mouvement Occupons Wall Street, qui dure depuis plus de quinze jours dans la ville.(Le journaliste de l'Express donne d'autre chiffre :"les manifestants qui étaient 5.000 selon des sources policières, et jusqu'à 12.000 selon des sources syndicales".)
"Mettons fin à la banque centrale !" "Quand les riches volent les pauvres, ils appellent ça les affaires, quand les pauvres se défendent, ils appellent ça de la violence." "Anéantissons la cupidité de Wall Street avant qu'elle n'anéantisse le monde", figuraient parmi les slogans des manifestants.
"CUPIDITÉ DE WALL STREET"
Dans une atmosphère étudiante et bon enfant, certains des manifestants dénoncent la "cupidité de Wall Street", d'autres le réchauffement climatique, d'autres encore les violences policières. Le mouvement s'appuie sur les réseaux sociaux pour diffuser son message.
Le mouvement se présente comme "un mouvement de résistance sans leader" et non-violent. "Nous sommes les 99 % qui ne tolérerons pas plus longtemps la cupidité et la corruption des (autres) 1 %", affirment-ils.
Ces manifestants étaient soutenus mercredi par plusieurs organisations syndicales, groupes locaux et élus démocrates.
La mobilisation anti-Wall Street dure depuis le 17 septembre et a été renforcée après la brève interpellation de près de sept cents manifestants le week-end dernier. Occupons Wall Street a commencé à faire des émules, notamment à Boston, Chicago ou Washington.
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Par Pcautunois le 3 Octobre 2011 à 15:08
Après avoir contraint les États à se soumettre aux marchés financiers, après avoir généré l’endettement massif des agents économiques, les politiques libérales se sont attachées à réduire au maximum le poids de l'impôt et des prélèvements obligatoires(1) sur les plus riches et les entreprises.
Une situation que résume avec force le milliardaire Warren Buffet : "Alors que les classes pauvres et les classes moyennes se battent pour nous en Afghanistan, alors que la plupart des Américains luttent pour boucler leurs fins de mois, nous, les mégariches, continuons de bénéficier d'exemptions fiscales extraordinaires".(2)
Cette politique fait perdre des milliards de recettes aux finances publiques.
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Par Pcautunois le 1 Octobre 2011 à 14:00
DEPUTE-E-S COMMUNISTES, REPUBLICAINS, CITOYENS
ROLAND MUZEAU, PORTE-PAROLE
Paris, 23 septembre 2011
Retraites : l'aveu de Fillon
Il n'aura pas fallu attendre bien longtemps pour que ce gouvernement et son premier Ministre passent aux aveux. En plaidant en faveur d'un "âge commun" des retraites entre la France et l'Allemagne, François Fillon vient donc de promettre un nouveau "travailler plus pour gagner moins".
Comme n'ont cessé de le dire les parlementaires communistes et du Parti de gauche, la réforme des retraites votée l'an dernier par la majorité présidentielle, particulièrement injuste, n'était qu'une étape vers de nouvelles aggravations pour les salariés. Cet été, un décret a déjà amputé les droits à retraite pour les jeunes et particulièrement les apprentis. Aujourd’hui, c'est un nouveau recul annoncé de l'âge de la retraite pour toutes et tous!
La raison en est simple : ce gouvernement n'a qu'une obsession, celle de servir toujours mieux le Medef et les marchés financiers au détriment de l'intérêt général.
D'autres choix sont nécessaires et possibles. Ils consistent à mettre, enfin, à contribution ceux qui voient en permanence leurs cotisations allégées pour se livrer à un véritable pillage des richesses produites par les salariés et qui plombent, du même coup, les comptes sociaux en multipliant les licenciements boursiers.
La retraite à 60 ans, à taux plein, pour toutes et tous est possible à condition de rompre avec cette logique folle de la course aux profits financiers que ce gouvernement accompagne et favorise.
Par BANDERA ROSSA
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Par Pcautunois le 1 Octobre 2011 à 11:11
Mercredi 26 décembre 2007
C'est sur le site du parti révolutionnaire marocain Annahjad dimocrati (la Voie démocratique) que nous avons trouvé ce texte d'un intellectuel marxiste français, le philosophe Georges Labica. Procédant à une réflexion exhaustive sur le pourquoi et le comment du vote Sarkozy, il donne un certain nombre de pistes importantes qui méritent certainement d'être étudiées et creusées. Nous le reproduisons tel quel ci-dessous.
Après les élections françaises :
Etat d’urgenceAprès les élections françaises : Etat d’urgence: Georges Labica: (Juillet 07)
Dans le déluge de commentaires, d’impressions et d’interprétations qui a suivi les élections, présidentielles et législatives, il est singulier qu’au moins aux yeux de ceux qui se réclament de la gauche, ne se soit pas imposée la seule question qui possède une importance décisive, savoir : « Comment a-t-il été possible que près de 19 millions de nos concitoyens- aient donné leurs suffrages à un Nicolas Sarkozy ? » La suite de l'article
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Par Pcautunois le 1 Octobre 2011 à 11:05
Mercredi 26 décembre 2007
C'est sur le site du parti révolutionnaire marocain Annahjad dimocrati (la Voie démocratique) que nous avons trouvé ce texte d'un intellectuel marxiste français, le philosophe Georges Labica. Procédant à une réflexion exhaustive sur le pourquoi et le comment du vote Sarkozy, il donne un certain nombre de pistes importantes qui méritent certainement d'être étudiées et creusées. Nous le reproduisons tel quel ci-dessous.
Après les élections françaises :
Etat d’urgenceAprès les élections françaises : Etat d’urgence: Georges Labica: (Juillet 07)
Dans le déluge de commentaires, d’impressions et d’interprétations qui a suivi les élections, présidentielles et législatives, il est singulier qu’au moins aux yeux de ceux qui se réclament de la gauche, ne se soit pas imposée la seule question qui possède une importance décisive, savoir : « Comment a-t-il été possible que près de 19 millions de nos concitoyens- aient donné leurs suffrages à un Nicolas Sarkozy ? »
Le phénomène n’est pas seulement surprenant, il est proprement contradictoire avec la perception que l’on pouvait avoir du personnage. Même en laissant de côté l’abondante littérature qui lui a été consacrée et la palette de jugements qui s’en dégage (carriérisme, égotisme, paranoïa, agressivité, mauvaise foi, trahison, inculture, mensonge, démagogie, -entre autres), deux traits peuvent être retenus :
- sa nouveauté annonciatrice de rupture, appuyée sur trente années d’activité politique de droite, en tant que conseiller, maire, député, ministre, président de Conseil général, et chef de parti, le tout conjointement à la gestion d’un gros cabinet d’avocat d’affaire
- son ouverture rénovatrice, illustrée à la fois par des mesures de rigueur budgétaire, de braderies au privé d’entreprises nationales, de dispositifs liberticides accroissant l’insécurité et instituant la xénophobie, de soumission à l’Empire étatsunien, ainsi que par des prétentions scientifiques consistant à voir dans la délinquance et le suicide des prédispositions génétiques, et enfin par des relations avec les personnages les plus douteux, des Balkany et autres Tapie aux Halliday et autres Doc Gynéco. Qui pouvait, d’autre part, ignorer que la tâche dévolue à ce candidat était de faire entrer la France dans la voie du libéralisme le plus affirmé et, pour ce faire, d’abolir les derniers obstacles hérités d’une longue tradition de luttes sociales et d’acquis politiques, autrement dit d’assurer le service exclusif de la classe dominante ?
A quoi on pourrait ajouter le caractère tout à fait atypique d’un de Nagy Bocsa, d’une famille de très fraîche implantation, par opposition à tous ses prédécesseurs, les De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac, de souches authentiquement France profonde.
Comme l’aurait déclaré un féal, le ministre François Goulard : « Si les Français savaient vraiment qui il est, il n’y aurait pas 5% qui voteraient pour lui » (Marianne, 14-23.04.07)
On se souviendra, d’autre part, que la politique, dont N. Sarkozy était un des fleurons, n’avait cessé d’être désavouée, dans les urnes, depuis 2004, avec notamment 57 départements sur 100 et 20 régions sur 22, gagnés par la gauche, et dans la rue, avec 30 millions de jours de grève sur les retraites en 2003, l’échec du referendum sur l’Europe, la reculade du CPE, et cette face passablement honteuse, y compris pour la gauche, mais bien réelle, de la révolte des banlieues. La leçon était on ne peut plus claire : un gouvernement illégitime et une combativité sociale exceptionnelle en Europe. Un boulevard se trouvait ouvert à une alternance de gauche, et le P.S., qui en était le centre géométrique, ne pouvait, en effet, pas perdre.Il ne m’échappe pas que d’autres lectures peuvent être et ont été proposées des résultats de la double consultation électorale. Aux présidentielles, un calcul réconfortant est obtenu par l’addition des votes en faveur de S. Royal (un peu moins de 17 millions), des abstentions (plus de 7 millions) et des nuls (près de 1,6 millions, -chiffre légèrement inférieur à celui de 2002). Ce qui donne 57,31% d’électeurs ne s’étant pas prononcés en faveur du vainqueur. Les 42,69% de ce dernier, dûment substitués aux 53,06% des exprimés, n’en demeurent pas moins un record et il n’est pas d’exemple en France, ou même ailleurs, d’un Président ayant rallié plus de la moitié des inscrits, le pays le plus puissant du monde, la grande démocratie américaine, figurant, on le sait, le champion du genre. Les législatives, qui n’ont pas vu se produire le raz de marée bleu, annoncé parce que redouté, ont été saluées par des cris de joie. Certains n’ont pas craint de parler de « victoire » de la gauche, d’autres se contentant d’un « sursaut », et tous vantant le rééquilibrage, et même la « revanche », d’une opinion, dont la sagesse bien connue se serait souciée de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, donc de secréter les anti-corps susceptibles de limiter le pouvoir de la droite. Las, cet optimisme n’a pas plus de fondement que le précédent. Il dissimule à peu de frais le fait que la gauche a perdu 3 présidentielles et 3 législatives depuis 1986, que, pour la première fois, une assemblée, aussi sortante que sortie, est reconduite et surtout que l’abstention, entre les deux tours, atteint le sommet de 40%, sans analogue depuis l’instauration de la démocratie parlementaire. Cette retrouvaille de la bonne vieille pratique, qui a dominé et s’est aggravée d’élection en élection, fait, en outre, bon marché du « retour du politique » et du « triomphe de la démocratie » proclamés, à propos de la présidentielle, par le chœur politologique et médiatique.
On a voulu aussi, grâce à une boîte de tranquillisants plus efficaces, se prévaloir de ce que la gauche bénéficiait du vote des jeunes, des cadres, dynamiques évidemment, des employés et, pour faire bonne mesure, des « quartiers », alors que l’adversaire, ou plutôt le compétiteur, se contentait des managers, des patrons, du gratin dominant, des salariés (quand même) du privé, des vieux, ainsi que de ce qu’il avait « siphonné » (on l’a assez dit) du Front National. On passait sous silence le fameux « vote ouvrier », devenu majoritaire chez Sarkozy, après l’avoir été chez Le Pen. On ne se félicitait pas moins d’être revenu au bien-aimé schéma Droite/Gauche, qui n’exprimait cependant rien d’autre que le glissement vers le bipartisme à l’anglo-saxonne.Alors, pourquoi les 19 millions ?
La combinaison de plusieurs facteurs permet d’avancer une réponse. Tout d’abord, et pour rappel, le cadre institutionnel de la Vème, qui n’est dénoncé que par les vaincus, dans la mesure où, entre autres dispositifs de manipulation, il ne met en présence que des individus. L’électeur, singulièrement le salarié, se trouve, comme le fidèle réformé ou musulman, seul et démuni, face à son Dieu, sans la médiation de quelque église. Partant, l’individu-candidat comptera plus que son programme. C’est bien ce qui s’est passé. N. Sarkozy, qui s’était mis en route, dès 2002, a réussi, en tacticien exceptionnel, un parcours pratiquement sans faute. Incarnation de la figure type du parvenu, il n’a reculé devant aucune manœuvre, - séduction, débauchage, promesses, intéressement, crocs en jambes, procès ou dénonciations, afin de mettre au point la série de hold-up, - sur le gouvernement et sur son parti, qui devaient lui assurer, après le contrôle économico financier, dont il bénéficiait déjà, la main mise sur les appareils politiques et médiatiques. Avec l’aide de quelques officines, dont certaines thinks-tanks à la française, de lobbies, dont le sioniste, chaleureusement évoqué par un Georges Frêche (24.06), et de cautions internationales, - de Bush à Blair et Merkel, il a apporté un soin particulier à la confection de son image, en procédant à de modestes autocritiques sur ses actions au ministère de l’intérieur et en s’appropriant quelques références propres à la gauche. C’est ainsi qu’auprès de Jaurès et Guy Môcquet, on a eu droit à ce véritable régal : « Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées » (Le Figaro, 17.04.07). Sans remonter à Kossuth, un Bela Kun ou un Lukacs n’auraient-ils pas fait l’affaire ?
Et cela a marché. En premier lieu, à droite et au centre, ceux-là mêmes, qui auraient pu être ses adversaires et ses concurrents se sont ralliés ou soumis, les uns après les autres, et pas seulement par souci de sauvegarder leurs rentes de situations. Ensuite dans l’opinion, une partie de la gauche incluse, le personnage a pu apparaître comme authentiquement novateur et porteur en effet d’une autre manière de faire de la politique, grâce à un style direct, familier, proche des « vrais gens », faisant montre de sincérité et de dévouement, iconoclaste et sympathiquement provocateur par ses défis, en rupture avec l’allure compassée, hautaine, paternaliste et parfois hypocrite et lâche que pouvait donner le commun des hommes politiques. Sur le fond, il est incontestable que l’accent inlassablement mis sur les thèmes de l’ordre, de la sécurité et de l’emploi, a rencontré l’écho le plus favorable. En dépit de l’échec des promesses et des expériences passées, on voulait croire s’agissant du travail (et de la croissance !), à de meilleures conditions, à des gains et des aides plus importants, pour les petites entreprises, à des charges allégée et des marchés plus accueillants, pour les jeunes, à des formations et des débouchés mieux ajustés. La sécurité sociale allait rembourser soins dentaires et lunettes. Au chapitre surtout de la paix retrouvée des citoyens, la multiplication des effectifs des forces de l’ordre et la vidéosurveillance urbaine faisaient recette. Les personnes âgées allaient pouvoir circuler tranquilles, les femmes battues goûter le bien-être du foyer. Les délinquants, de la crèche à la voyoucratie adolescente, primaires ou secondaires, recevraient les châtiments appropriés. Hors des cercles des consciences aussi sensibles que citoyennes, qui, sérieusement, s’indignait du k?rcher, des reconduites à la frontière ou du rétablissement de l’autorité des maîtres ? Qui ne se réjouissait d’une immigration contrôlée ou de la perspective de devenir propriétaire ? De récents sondages ne nous apprennent-ils pas qu’un Français sur 3 ne craint pas de se déclarer raciste, que 50% de nos compatriotes jugent qu’il y a trop d’immigrés et qu’ils sont 71% à approuver le projet d’un service minimum dans les transports publics, c'est-à-dire à accepter la remise en cause du droit de grève ?
Au sein de ce tableau, la part imputable aux comportements de la gauche est, bien entendu, considérable. Il est mieux connu, sans qu’il soit nécessaire de revenir sur les thèmes de campagne et d’en faire le procès. Une « chance historique », comme on l’a avancé, a sans doute été manquée avec l’échec des comités issus du non à l’Europe. La recherche du coupable, les renvois de balle et les coups bas entre « éléphants » sont de peu d’intérêt. Restent : le refus des leaders socialistes de s’engager dans l’aventure d’un mouvement qui les aurait absorbés et auquel ils ont préféré le confort d’une « synthèse » sans contenu ; les désaccords de forme, de finalité et de programme qui ont éclaté entre les courants d’extrême gauche ; et la dispersion vouée à la défaite qui s’en est suivie. Accabler S. Royal, comme ses camarades s’y sont employés à l’envi, ne présente pas non plus un grand intérêt. Le sort de la candidate était scellé. Entre les propositions confuses de son parti qu’elle était censée porter et dont elle avouera elle-même, après coup électoral, qu’elle les a défendues sans conviction, la course qu’en conséquence elle se voyait condamnée à faire derrière les affichages de son concurrent, quand elle ne se croyait pas obligée d’en rajouter quant à l’ordre « juste » ou le drapeau, le mol soutien qu’elle recevait de la part de ses alliés comme de sa propre famille, et l’énorme machinerie médiatico-politico-financière de son adversaire, qui, ne l’oublions pas, avait mis en place leur duel, largement avant que les candidats ne soient désignés par leurs organisations réciproques, ses chances sont allées en s’amincissant. Aussi nos concitoyens ont-ils préféré à la faiblesse tranquille de Madame « Je veux » les assurances musclées d’un chef de gang. Il convient toutefois, me semble-t-il, de conférer un poids particulier à ce fait que les deux postulants élyséens avaient en commun le plus solide des points d’appui, celui de représenter le camp de la revanche du non. Quand on se souvient de l’immobilité et du silence qu’avaient substitués le pouvoir, les grandes formations politiques et syndicales, les médias, l’intelligentsia formatée et le show business lui-même, à l’autocritique que leur défaite aurait dû, en principe, leur imposer, assortie de sérieuses rectifications, à défaut de démissions, on comprend sans peine que l’occasion électorale fournissait une occasion en or, pour les uns comme pour les autres, d’enterrer le referendum et de repartir d’un nouveau pied, en proposant de ressusciter le projet constitutionnel. Les engagements de N. Sarkozy et de S. Royal sur ce point étaient d’une parfaite concordanceUne interprétation générale de ce phénomène, -la question des 19 millions, sous-jacente aux considérations académiques convenues portant sur « la crise de la représentation », mérite d’être évoquée. Elle concerne le divorce, qui semble s’être établi, entre le politique (P) et le social (S). On a affaire à deux modalités d’existence, enregistrées par le langage courant et tombées dans le domaine public. La « classe politique » est perçue comme étant distincte des classes et située au-dessus d’elles. Elle renvoie à des modes de vie communs aux élus, parlementaires par exemple, -leur formation, leur éducation, leurs relations sociales, leurs intérêts culturels et alimentaires, leurs loisirs. Sous le contrôle à la fois des pouvoirs économiques et médiatiques, ils s’efforcent de régler les dispositifs idéologiques. La corruption les menace en permanence et ils ne peuvent éviter le clientélisme. Les « vrais gens », de leur côté, représentent la masse des électeurs, - le peuple, privés de représentation politique directe, accaparés par les soucis du quotidien et réduits à la condition de citoyens « passifs » et de consommateurs. Pour définir les liens entre ces deux catégories, l’image de la mode (P) paraît commode. Le public (S) convié à un défilé et invité à choisir ne dispose pas des moyens d’acquérir un modèle, les créateurs lui proposent alors du prêt-à-porter, réputé accessible à chacun. De fait, ces mondes séparés ne se rencontrent guère qu’à l’occasion d’élections, où P a besoin de S pour se conserver. D’où les recours imbriqués des engagements de réduire la distance P/S et des « viols par la propagande politique ». Le cap passé de l’expression de la « volonté populaire », les bonnes vieilles habitude reprennent le dessus : « il fallait bien que quelque chose change, afin que tout reste comme avant ». Les transferts de substitution sont le prix à payer de cette incompatibilité, du côté de P, le service, hard ou soft, des dominants et du capital ; du côté de S les frustrations et les rêves d’alternative,et, le vide appelant l’objet, l’éventail se déploie des compensations : le renoncement à l’exercice du premier des droits, soit l’abstention ; les communautarismes à la place de la citoyenneté confisquée ; les replis extrémistes et l’anarchisme ; les révoltes, de la manifestation à l’émeute, promptement anesthésiées par le pouvoir. Encore est-ce pire lors de la présidentielle, où, nous dit gentiment le politologue Rozès : « la question sociale est relativisée par l’imaginaire présidentiel » (Utopie critique, n+ 41, juin 07).
Nos 19 millions ont à parler dans un tel cadre. Contrairement à ce que prétendent des esprits chagrins et nantis, ils témoignent moins d’un « glissement à droite » de la société française que d’un sentiment d’impuissance poussant aux démissions. Les chiffres ne trompent pas : en regard des votes Sarkozy, l’addition des votes Royal, et de ceux des abstentions, blancs et nuls, dont l’amalgame insupporte tant au pouvoir, donne un total de près de 25 millions et demi. Nous n’avons certes pas affaire à trois blocs homogènes idéologiquement et socialement, il n’en demeure pas moins que bras cassés, insatisfaits et encolérés s’y rencontrent et qu’il ne fait pas de doute, aux yeux de tous les analystes, que, dans leur majorité, ils appartiennent à la « mouvance de gauche », selon l’expression convenue. Quelles qu’en puissent être les nuances, l’attitude de cette majorité relève d’une forme de servitude volontaire et, comme on le sait ou le voit caricaturalement, par exemple, chez la plupart des journalistes, l’asservissement produit la servilité. Les individus sont traversés par les influences qui proviennent du milieu dans lequel ils sont plongés. Il arrive qu’ils soient l’objet, ou plutôt la victime, d’un véritable formatage. Ne serait-il pas singulier qu’auprès de l’isolement déjà rencontré, au vrai de l’absence de solidarité, qui n’est pas qu’électoral, mais aussi politique et syndical, dans la mesure où ces organisations sont à la fois largement laminées et dépendantes des institutions, auprès des peurs diffuses et du besoin d’être rassuré, il ne faille pas prendre en considération les effets de stress, dont les sources sont multiples, et du harcèlement moral qui gagne dans les activités professionnelles ? Il n’est pas de formes de la vie en commun qui n’aient été agressées et quelquefois détruites par la société « post-moderne ». Où est passée la conviction que l’action politique avait pouvoir d’intervenir favorablement dans la vie sociale et économique ? J.-M. Domenech fait justement remarquer que le temps n’est plus à la politisation de masse des années 70 et que les intellectuels de gauche (leur « silence ») ont perdu l’organicité dont ils pouvaient se réclamer, au profit de groupes de réflexion dûment instrumentalisés (Sin Permiso, juil. 2007). Le pouvoir politique, en tant que tel, indépendamment de ses orientations, s’est vu contraint de céder ses prérogatives aux multinationales, aux organismes de gestion planétaire ainsi qu’aux instances supranationales. Le cadre de la mondialisation et des politiques libérales a été accepté et largement intériorisé par tous, élus comme électeurs. La fatalité devient le leitmotiv des laisser faire : « L’Etat ne peut pas tout ». L’offre ne correspond plus à une attente qui n’est même pas formulée comme une demande. Il n’y a pas lieu de s’étonner si, dans une telle conjoncture, seuls des candidats de droite, exception faite des petits partis, se soient offerts aux suffrages des électeurs, - Sarkozy, Le Pen, Bayrou, Royal. Les prélèvements effectués par l’actuel chef de l’Etat parmi l’élite des prétendus combattants sous la bannière du « Tout sauf Sarkozy », n’est nullement assimilable à une défection, ni moins encore à une trahison. Il s’agit d’un simple déplacement sur l’échiquier politique qui a le mérite de mettre en plein jour la nature du PS. Les appels, de la complaisance à l’enthousiasme, à voter Chirac, en 2002, sous couvert de barrer la route au croque-mitaine du FN, étaient prémonitoires. Aujourd’hui, dans le même temps où la direction du PS condamne un Jacques Lang, elle dédouane et même loue un Strauss-Kahn d’être « plébiscité » par la Communauté européenne pour prendre la tête du FMI, sans s’interroger sur la présence d’un « socialiste » dans un organisme chargé de détourner vers les riches la richesse du monde et de creuser les inégalités. CQFD.Chacun désormais se dit convaincu que le résultat le plus patent des élections rend indispensable le remodelage de la carte des partis politiques. La droite s’est débarrassée du gaullisme et de ce qui en subsistait de souci du social et de volonté d’indépendance, afin de serrer les rangs, en acceptant une stricte discipline. Les spéculations ne manquent pas sur l’éclatement du PS, tiré à hue et à dia par les ex-ralliés à la synthèse unitaire, ou sur le sort du PCF, où l’on hésite entre deuil annoncé et improbable résurrection, ou encore sur l’avenir d’un centre droite/gauche. Il ne s’agit de rien de moins que de faire surgir les bergers qui ramèneront les troupeaux bernés et désemparés des 19 millions et des 24 dans les verts pâturages. Les intentions sont saines, singulièrement celles qui entendent reprendre le projet avorté des comités du non, ou favoriser des regroupements autour des pôles les plus radicaux, la LCR, les survivants communistes du PC et, pourquoi pas ?, les inconvertibles au libéralisme du PS, s’il en reste. Les initiatives se multiplient rapidement, où se mêlent des horizons naguère encore séparés . « Nouveau PS » (Emmanuelli/Filloche), « Grand Parti de gauche » (Chevènement), « Confédération d’Action communiste » (G. Hage/Gastaud), « Maintenant à gauche ! » (Coquerel, Picquet, Labroille), « Gauche avenir » (Linneman/Wurtz), « Gagner 2012 » (fabiusiens), « Les Progressistes » (le rallié E. Besson), « Mémoire des luttes » (Monde diplomatique/Utopie critique), entre autres. On se gave de re-, comme refondation, reconstruction, renaissance, restructuration, rénovation, chargés sans doute d’exorciser les rechutes, répétitions ou régressions. Dans les annonces de congrès, on va même jusqu’à évoquer les bilans, qu’on s’emploie pourtant à éviter. On observe les expériences étrangères, où surgissent les mêmes croix, l’italienne, du Parti de la Rifondazione comunista, écartelé entre son alliance avec le gouvernement Prodi, l’apparition d’une nouvelle formation, le Partito democrata, et la volonté d’impulser « un nouveau sujet politique de gauche » (Essere comunisti, n°1, juin 07), l’allemande, avec la création de « Die Linke » (Lafontaine, Gysi), dont on attend beaucoup, en dépit du fait de ses fraîches alliances avec les socio démocrates dans quelques l?nder. Des groupes informels se constituent, des revues et des journaux sont en projet ou sortent déjà. Internet chauffe. Et toutes les gauches sont convoquées, qu’on ne savait pas si nombreuses, - politique, sociale, syndicale, associative, culturelle, intellectuelle, etc. Au centre des préoccupations, l’échange. Anne Borel, qui jette un coup d’œil sur cette effervescence, titre significativement son article : « Assez d’action, place à la discussion ! » (Marianne, 13.07). Une phrase du manifeste, « La gauche en débat Résister Reconstruire », fait bonne mesure : « Créons partout…des espaces pluralistes de débat, de réflexion et d’initiatives pour nouer le dialogue ». Tout le programme est là : pluralité/débat. La messe est dite.
Or, cette messe-là, loin d’inaugurer quelque Vatican II politique, n’opère qu’un retour au latin banni depuis les années 80. Dialoguer, confronter les identités, respecter les autonomies, soit, mais sous les deux conditions que nous impose le problème de 19 millions. La première concerne le lieu d’exercice. Quand les mêmes mains détiennent la totalité des pouvoirs, exécutif, législatif, médiatique, financier, économique, militaire, policier, diplomatique, sans oublier le poids dans les grandes institutions, du Conseil constitutionnel au Conseil de la magistrature, couloirs, amphithéâtres et séminaires ne servent plus de rien. Une fois les urnes remisées aux placards municipaux, la rue s’impose en tant que seule place d’intervention. Cela ne signifie ni rêve de barricades, ni grand soir (encore que…), mais l’inclusion et la solidarité actives dans les luttes que ne manquent déjà et ne manqueront pas de provoquer les dispositifs réactionnaires, des textes de lois aux différentes formes de répression. Les syndicats, largement englués dans les temporisations, les compromis et les reculs sont les premiers à malmener. S’y emploient déjà, en leur propre sein, des regroupements radicalisés. Les partis se disant de gauche, toujours tentés de satisfaire la galerie avec leurs rodomontades à l’Assemblée et les discussions en Commissions, sont à placer sous haute surveillance. La dénonciation des conduites d’esquive des uns et des autres, qui font le jeu du MEDEF, est plus que jamais à l’ordre du jour. La seconde condition requise, qui porte sur le contenu, donne leur sens à ces pratiques. Elle se trouve dans le droit fil des derniers résultats électoraux qui ne peuvent se comprendre sans mesurer le fossé crée et, volens nolens, entretenu entre la conjoncture et les réponses qu’elle appelle. La reconnaissance d’une totale inadéquation n’instruit pas seulement le procès des faux-semblants propagés par le phénomène de la social démocratisation, elle rend enfin perceptible aux yeux de tous la débilité des propositions de réformes qui ne font que conforter l’ordre dominant et berner la majorité de la population. Le stade mondialisé auxquels sont parvenus les rapports capitalistes de production, les nuisances et les infections qu’ils inoculent à toute société, frappent définitivement de caducité les tentatives de compromis gauche/droite. Le temps des palabres, des plans et des programmes soigneusement peaufinés à destination des militants, sympathisants et autres « citoyens » est révolu, au profit de la pédagogie inhérente aux luttes de classes, puisqu’il faut bien accepter d’appeler le réel social par son nom. Tout mouvement de protestation, de contestation, ou de révolte, est une école qui représente à la fois la prise de conscience du refus des fatalités, qu’elles soient présentées comme politiques ou comme économiques, et l’entraînement à briser avec les démissions et les impuissances. C’est pourquoi, il ne saurait être question de procéder à quelque tri parmi ces mouvements, ni de les hiérarchiser. Et ce n’est pas l’effort théorique qui se voit de la sorte invalidé, mais bien la position d’observateur.
Comme disait le père Hugo, « Le réel montre ses cornes sur le front bleu de l’idéal ». Les points aveugles des discours de campagne sont les points les plus éclairants. Pour aller à l’essentiel :
- La mondialisation proprement dite, la critique de sa nature, de ses stratégies et de ses conséquences représente le préliminaire de toute critique qui se donne comme fin de révolutionner les rapports sociaux existants, qu’il s’agisse de l’envisager sur le plan global comme nouvelle forme d’exploitation ou d’apprécier à l’échelle nationale ses effets matériels aussi bien qu’intellectuels. Point n’est besoin d’attendre le rapport commandé à Védrine pour savoir à quoi s’en tenir et convenir qu’il est désormais illusoire de croire à des aménagements favorables pour les populations. Quelques vulgaires et anecdotiques aspérités suffisent à dessiller les yeux les mieux clos : en regard du blocage du SMIC, les 59% d’augmentation de « salaire », en un an, des grands patrons européens ; en regard des projets des restriction appliquées aux retraites, celle de Chirac, à 30.000 euros mensuels.
- L’impérialisme, appréhendé également sous ses deux aspects, international, qui fait des agressions armées l’axe de sa politique, et national, où les fanfaronnades dissimulent les soumissions. Veut-on une autre corne du réel ? Les seules guerres en Afghanistan et en Irak ont coûté 610 milliards de $ aux USA
- L’Europe, non pas celle du suppositoire anti-douleur qu’on persiste à nous placer, mais celle de l’OTAN et des bases étatsuniennes, dont on n’exigera jamais assez le démantèlement.
- L’international, dont on a déploré l’absence avec des larmes de crocodile, non pas celui des élucubrations cosmopolitiques, ni des programmes altermondialistes, mais le concret, celui de la lutte de classes mondialisée elle aussi, qui lie entre elles toutes les manifestations anti-système, d’une grève de sidérurgistes en Corée à la résistance irakienne, par des solidarités communes, à reconnaître comme telles, contre les chacun chez-soi, promis aux défaites. La finalité de ces mises en cohérence engage la définition d’un nouvel internationalisme qui, sans rompre avec celui des organisations partidaires traditionnelles, les conjuguera avec les expériences de tous les dominés.
- La lutte des classes, qui a résisté aux enfouissements et aux dénégations, témoigne aujourd’hui, - autre leçon électorale, de son entêtante présence derrière chaque question en débat, quelle que soit sa dimension, du code du travail au statut des universités, aux parachutes dorés, à la carte scolaire et à l’ouverture des magasins le dimanche. A la différence des brouillages de « gauche », le durcissement droitier n’en fait plus mystère. Il suffit de voir ce qu’en dit Madame Lagarde, qui entend l’abolir (10.07) ou M. Imbert, du Point, qui tonne, assurément pour se faire peur, contre « les bastions syndicaux à forte nuisance publique toujours hostiles à la réforme » et les « pans entiers de la société [qui] restent chez nous imprégnés de la bigoterie socialisante du siècle passé » (13.07). Ne serait-il pas opportun, du côté résolument adverse, de retrouver ce bon vieux principe dynamisant qui avait nom « haine de classe » ? Sans oublier que ladite lutte conserve sa finalité : le pouvoir aux travailleurs et la fin des rapports capitalistes, dont la démocratie, débarrassée de tout épithète, demeure en effet la condition.
La politique, disait l’ami Lénine, commence où il y a des millions. Avec nos 19, et plus, car affinités, nous sommes en plein dedans. Il y a péril. Sachons quoi faire.
Georges Labica (Juillet 07)
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Par Pcautunois le 30 Septembre 2011 à 17:13
Sénat, Victoire avec un grand P
Au petit jeu du "qui perd gagne", les qualificatifs ne manquent pas dans les propos des commentateurs qui font du résultat des élections sénatoriales un événement extraordinaire, un tsunami, un tremblement de terre politique...
Il est vrai que depuis un demi siècle dans la forme que la constitution de 1958 avait déterminée pour remplacer le Conseil de la République, le Sénat avait toujours été orienté à droite. c'est d'ailleurs une constante dans l'histoire de cette assemblée créée en 1795 sous la Convention thermidorienne ; elle a surtout servi les pouvoirs autoritaires en les protégeant des aléas du résultat des consultations électorales au suffrage direct.
Depuis longtemps celles et ceux qui veulent redonner à la République Française un visage et des pratiques démocratiques préconisent la suppression de cette seconde chambre parlementaire. Cette mesure institutionnelle devrait bien sûr s'accompagner d'une refonte redonnant au parlement un véritable rôle législatif, le sortant de son triste état de chambre d'enregistrement des volontés de l'exécutif, et de la révision de la Présidence de la République dans ses prérogatives et jusqu'à son mode d'élection.
Mais, paradoxalement, cette perspective de nouvelle République risque de s'éloigner avec le basculement du sénat à gauche dimanche dernier. La gauche, essentiellement les socialistes vont justement en faire un levier de contre-pouvoir face à la pratique hégémonique de l'UMP en Sarkosie ; et de ce fait ils l'intégreront dans la panoplie nécessaire d'une alternance droite dure - gauche molle dan s un bipartisme effaçant du paysage politique français toutes les voix discordantes promotrices d'un réel changement démocratique. Cette "américanisation" de la vie politique française est d'ailleurs tellement avancée que les "primaires socialistes" s'en voudraient une forme d'aboutissement.
La remise en cause du Sénat dans notre paysage institutionnel n'est pas très à la mode dans un temps où la vie politique est accaparée par les élus. Les sénatrices et les sénateurs en étant la quintessence, ils ne peut qu'être vénéré. Et pourtant dans un temps où la simplification est à la mode quelques populistes bien démago pourront toujours évoquer l'économie conséquente que représenterait la perte de la "Haute Assemblée" privant les élus élus des élus d'un complément de retraite apprécié. Ce n'est pas sur ce terrain que le débat devrait s'embourber; l'inutilité du sénat dans notre paysage institutionnel est indissociable du rétablissement d'un véritable pouvoir législatif rendu à l'Assemblée Nationale.
Jack Ralite quitte le Sénat, c'est un sénateur communiste de moins pour la Seine Saint-Denis et quand la sénatrice réélue, Eliane ASSASSI se félicite de la progression du Front de Gauche, elle omet de souligner que ce résultat est si brillant qu'il donne un sénateur supplémentaire au Parti Socialiste au détriment des communistes dans ce département bastion du communisme il n'y a pas si longtemps.
La puissance intellectuelle et la profondeur des convictions de Jack Ralite manqueront assurément au débat politique.
Il en va de même avec le commentaire d'autosatisfaction de Pierre Laurent qui souligne la dynamique du "Front de Gauche" en renvoyant au "mode de scrutin" la responsabilité de la perte de quatre sénateurs, réduisant le groupe CRC-SPG à 21 au lieu de 24 (moins 4 et plus 1) grâce au gain d'un élu dans le Morbihan.
Lors des élections régionales nous avions d'ailleurs pu de la même façon nous féliciter de la progression du Front de Gauche en Auvergne et vanter sa stratégie tout en constatant la perte d'un siège de conseiller régional communiste dans l'Allier. Le progrès du Front de Gauche est un progrès qui fait rage.
La grande satisfaction de voir le sénat basculer à Gauche à sept mois des échéances du printemps prochain, encourageant sur le front de l'affaiblissement de la droite sarkoziste, ne doit pas effacer pour autant le risque que ce succès contient en germe du renforcement du bi-partisme et l'élimination du paysage politique d'un parti communiste fondu dans la nébuleuse du Front de Gauche dont l'identification réduite à Mélenchon minore encore la portée.Sénat : Feu vert à droite
Ca n'a pas tardé ! Sitôt élu le nouveau sénateur EELV de l'Essonne, Jean Vincent PLACE propose que la présidence de la commission des finances du Sénat soit offerte à l'opposition ! Retour d'ascenseur que cet élu écolo propose à l'UMP en écho à la nomination du socialiste Jérôme Cahusac à la présidence de la commission des finances de l'Assemblée Nationale par Sarkozy.
A écouter Valls, Hollande ou Aubry dans leur chamaillerie des primaires socialistes, à voir cette proposition des écolos obligés du PS pour leur avoir offert une dizaine de sièges de sénateurs, la certitude d'avoir vu le sénat virer à gauche dimanche dernier ne peut que s'estomper pour céder la place à l'hypothèse d'une nouvelle étape dans son virage à droite.
Les changements démocratiques dont notre pays a un besoin urgent ne se feront pas sous la bannière bleu - blanc - rose des petits arrangements politiciens concoctés entre les assoiffés du pouvoir qui n'en n'ont rien à faire des attentes populaires (voir les propos des socialistes sur la "dette publique" par exemple).
Les électeurs de gauche vont-ils sortir de leur mauvais rêve assez tôt pour échapper au cauchemar qui les attend ?
Rien n'est moins sûr ! Et face à celà les tactiques attrape-tout du Front de Gauche qui s'affranchissent de l'exigeance idéologique qui conviendrait au combat gagnant face à la droite et aux renoncements de la social-démocratie plongent dans le plus profond désarroi une base militante de plus en plus coupée de ses élus auto désignés maîtres du jeu. La discalification des organisations politiques au profits de conglomérats aux formes floues a beau être parée des atours de la modernité, elle ne séduit que ceux qui en profitent.
A force de concessions, même le débat idéologique devient difficile à poser.
C'est un peu comme si Sarkozy avait réussi à imposer son modèle de fonctionnement à tous ses concurrents, les coupant de leurs propres ressources organisationnelles dans une forme de fuite en avant mortifère pour l'expression de l'intelligence politique collective de notre peuple.
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Par Pcautunois le 29 Septembre 2011 à 12:05
L’article de Pascal Houplon sur le site d’Auboisement correct ne mériterait pas que l’on prenne le soin d’y répondre. C’est une muflerie qui n’a qu’un but : assouvir sa haine des communistes.
Seulement voilà, La Dépêche de l’Aube qu’il se permet de traîner dans la boue, c’est avant tout des hommes et des femmes, des militants respectés et respectables qui, chaque semaine, couchent sur le papier avec cœur, leur colère, leur espérance, font circuler leur opinion, leurs idées et celles de leurs lecteurs. Ce sont des militants qui par tout les temps diffusent ce journal devant les usines, sur les marchés, dans les quartiers, ce sont nos « petites mains » du vendredi qui méticuleusement et avec motivation mettent une à une Les Dépêche de l’Aube sous bandes pour qu’elles arrivent dans la boite à lettre le samedi matin.
Ils font, nous faisons, de la politique au sens noble du terme, comme nous aimerions que tout le monde en fasse. Ils peuvent être fiers de leur action et voyez- vous monsieur Pascal Houplon, cela fait 80 ans que cela dure et cela durera encore longtemps, car il y a dans notre pays, encore beaucoup d’hommes et de femmes qui ne sont pas prêts à se mettre à genoux devant ceux qui mènent le monde au bord du gouffre.
Et oui M. Houplon les communistes, ne sont pas un épiphénomène de la vie politique française. Avoir des convictions, voyez- vous, monsieur Houplon cela permet au moins de durer. Certains d’entre ceux que vous méprisez résistaient déjà en des temps où être communiste menait directement au peloton d’exécution.
Alors que l’on se comprenne bien. Les petites flèches lâchées par le procureur Houplon pourraient nous faire sourire s’il n’y avait pas dans ses écrits un manque de respect envers tous ces camarades et les valeurs qu’ils véhiculent. Pascal Houplon ne peut comprendre, il n’a aucune conviction, il retourne sa veste à chaque élection ; il n’a aucune mémoire : candidat aux dernières élections cantonales, au deuxième tour, il a renvoyé dos a dos la conseillère générale communiste et le candidat raciste et xénophobe du FN.
P. Houplon sait-il qu’il ne reste en France plus que deux véritables journaux d’opinion, l’Humanité et La Croix. Même le petit monarque de l’Elysée n’a pas remis en cause l’aide publique à la presse quotidienne à faible revenu publicitaire dont bénéficient ces deux titres. Du haut de son tréteau P.Houplon les laisserait certainement crever de leur belle mort.
La Dépêche de l’Aube a eu de plus illustres ennemis. Le président Poincaré par exemple. En novembre 1920, La Dépêche de l’Aube alignait en une sur quatre colonnes : Poincaré fait poursuivre La Dépêche, La Dépêche lui répond MERDE.
P. Houplon ne mérite même pas cet honneur.
Secrétaire départemental du PCF
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Par Pcautunois le 29 Septembre 2011 à 11:24
Consommer des produits locaux, promouvoir la richesse du terroir ou encore encourager le travail des agriculteurs de la région... Ce discours est connu : il est depuis plusieurs années celui des militants écologistes. Mais ces idées sont aujourd'hui récupérées, de l'autre côté de l'échiquier politique, par des groupuscules d'extrême droite... Leur objectif ? Gagner la sympathie des populations pour faire avancer le discours nationaliste, voire conquérir des mairies lors des prochaines élections municipales. En Côte-d'Or, la commune de Thorey-en-Plaine, au Sud de Dijon, a découvert récemment que l'association de promotion des produits locaux "Cercle grevelon" avait un arrière-plan politique : celui du Bloc identitaire, connu pour ses positions radicales contre l'islam et le multiculturalisme... Lire la suite sur le site La Tête au Carhaix !
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Par Pcautunois le 26 Septembre 2011 à 21:07
Le député de l’Isère, Jacques Remiller, a manifestement décidé de jouer la transparence, sans l’accord de ses collègues de la Droite populaire. En publiant, sur son blog, les 12 propositions que le collectif s’apprête à soumettre à Nicolas Sarkozy, Remiller a commis une bourde aux yeux de son clan. En revanche, pour le grand public, c’est l’occasion de jeter, avant l’heure, un coup d’oeil au projet de l’aile droite de la majorité.
Des mois que la Droite populaire planche sur douze mesures à proposer au candidat Nicolas Sarkozy. Des mois que les uns et les autres s’évertuent à garder le silence, protégeant leurs idées de la curiosité médiatique. Publication officielle prévue « aux alentours du 4 octobre », dixit Christian Vanneste. En attendant, circulez, y a rien à voir !
Sauf sur… le net. Jacques Remiller, député de l’Isère et membre du collectif, a publié « par erreur » sur son blog un document intitulé « Droite populaire : 12 propositions pour 2012 ». « On ne nous avait pas précisé que c’était sous embargo, se défend l’attaché parlementaire de Remiller. De toutes façons, ce n’est pas la version définitive. » Thierry Mariani tente également de rattraper le coup : « C’est un document de travail transitoire. »
Quoi qu’il en soit, les mesures présentées par les « affreux jojos » de la Droite pop’ ne devraient pas beaucoup évoluer d’ici à leur parution officielle puisque Christian Vanneste, co-auteur avec Patrick Beaudouin de la première mouture, affirmait, jeudi 22 septembre, avoir reçu le matin même la « version quasi-définitive » du projet. Et maintenant qu’une ébauche a traîné sur le web, plus question d’attendre le 4 octobre pour le rendre public. Le collectif envisage de le divulguer dès demain, mardi 27 septembre, mercredi au plus tard.
Au total, les quelque quarante députés labellisés Droite populaire ont participé à l’élaboration du texte. « Il y a eu une vraie réflexion collective, s’enthousiasme Vanneste. On a travaillé de manière spontanée, l’idée est venue de nous. Notre objectif est de participer à la campagne de Nicolas Sarkozy et de signifier à ceux qui nous ont critiqués que nous aussi, on réfléchit. »
Résultat de ce remue-méninges : 80 suggestions, réparties dans 12 chapitres balayant tous les thèmes, et un programme qui mêle mesures de gauche, mesures de droite et propositions polémiques. Première mesure : « Garantir la justice sociale et la lutte contre les inégalités ». « Taxer davantage les sociétés du CAC 40, taxer les transactions financières », voilà autant d’idées défendues, entre autres, par Arnaud Montebourg ou encore Jean-Louis Borloo.
Deuxième mesure : « Accroître la lutte contre les fraudes et l’assistanat ». Et c’est là que ça se corse, le collectif propose de « créer une carte d’identité biométrique infalsifiable », un projet qui avait déjà suscité la controverse en avril dernier.
Troisième mesure : « Soutenir l’emploi des salariés, les PME, l’agriculture et l’artisanat ». Au nom de « la liberté d’entreprendre », les députés de l’aile droite de la majorité appellent de leurs vœux la création d’un « ministère des TPE et des PME ». De quoi contenter Jean-François Copé qui, en février dernier, annonçait via son club Générations France, son souhait de « passer d’une administration de contrôle à une administration de service aux PME, avec un grand ministère des PME qui aurait pour but de simplifier la vie des entrepreneurs ».
Second satisfecit décerné au secrétaire général de l’UMP : la suppression du collège unique, pour laquelle Copé plaide avec ardeur depuis la rentrée des classes 2011. On ne sait jamais, si le maire de Meaux est candidat en 2017, la Droite pop pourrait bien se recycler à son service.
Soucieux d’être entendus et sollicités par le plus grand nombre, dans le chapitre 4, « Promouvoir les valeurs de mérite et de respect à l’école », les grognards de la Droite populaire, empiètent aussi sur les terres borlooistes. Si pour l’instant, le candidat putatif du centre-droit se fait discret sur le thème de l’éducation, ses proches assurent que son programme insistera sur la nécessité de l’apprentissage. Côté Droite pop, on recommande de « développer l’alternance à tous les échelons à partir de la 3e ». Des fois que Jean-Louis Borloo soit enfin nommé à Matignon, autant le ménager...
Autre mesure, régulièrement ressortie du placard et qui promet, comme à chaque fois, de faire grand bruit si les députés décident de la conserver dans le document final : l’abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans, prévue dans la partie 6 « Renforcer la sécurité des Français et l’autorité de la justice nationale ». En janvier, Christian Estrosi avait déposé une proposition de loi identique, à la suite de l’agression de pompiers par des jeunes niçois de moins de 18 ans, et déclenché à gauche et au sein même de la majorité. Si la Droite pop’ ménage tous les camps, elle n’en oublie pas pour autant ses fondamentaux et sa condition d’existence : aiguillonner de temps à autre la majorité.
Enfin, les propositions avancées dans le chapitre 9, « Renforcer les contrôles face à l’immigration et promouvoir le co-développement avec les pays du Sud », sont sans doute celles qui feront le plus de bruit. Après deux mois de diète imposée par le président qui leur avait demandé de lever le pied sur l’immigration, les députés de la Droite populaire reviennent avec, dans leur besace, la volonté de « limiter le regroupement familial », de « renforcer les critères de déchéance de nationalité », ou encore de « limiter l’assistance au strict minimum vital pour les sans-papiers ». Pour adoucir le tout, ils proposent l’instauration d’un « plan Marshall du co-développement en jumelant chaque nation européenne à tous les pays de bonne gouvernance », une idée empruntée à Philippe de Villiers qui avait expérimenté ce système de coopération entre la Vendée et le Bénin.
Bref, le collectif de la Droite populaire s’apprête à présenter un « projet-macédoine » qui devrait satisfaire chacun et déplaire à tous. Le meilleur moyen d’être entendu ?
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Par Pcautunois le 24 Septembre 2011 à 13:03
L’appel des 16 cyniques
L’appel de seize patrons milliardaires, publié fin août par le Nouvel Observateur, a fait le tour des autres médias. Ils demandent de payer une « contribution exceptionnelle » au Trésor Public. On y lit : « Au moment où le déficit des finances publiques et les perspectives d’aggravation de la dette de l’Etat menacent l’avenir de la France et de l’Europe, au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d’y contribuer. » Parmi les signataires figurent Jean-Paul Agon et Liliane Bettencourt (L’Oréal), Antoine Frérot (Veolia), Maurice Lévy (Publicis) et Christophe de Margerie (Total).Prenons tout d’abord la véritable mesure de cette proposition. Le gouvernement a mis un chiffre sur « l’effort » collectif auquel ces bonnes âmes veulent bien consentir : 200 millions d’euros. Quand on gagne le SMIC, cela semble être beaucoup d’argent. Mais quand on possède une fortune aussi colossale que les signataires de cet appel, ce n’est rien. Prenons le seul cas de Mme Bettencourt. 200 millions d’euros représentent à peu près ce qu’elle engrange en dividendes de L’Oréal en l’espace d’une année, sans parler de ses autres sources de revenus.
La « générosité » de cet appel est donc toute relative. Néanmoins, cette démarche fait réfléchir, n’est-ce pas ? Les capitalistes passent leur vie à s’enrichir sur le dos des autres. Les grandes fortunes de France sont des spécialistes de la fraude et du détournement des fonds publics. Ce sont les capitalistes qui ont ruiné l’Etat. Ils emploient une légion d’experts en « optimisation fiscale » pour réduire au strict minimum – par des moyens légaux ou illégaux – le montant de leurs impôts. Ils profitent largement des fameuses « niches fiscales », qui rapportent quelques 50 milliards aux plus fortunés (et 25 milliards à d’autres personnes relativement aisées). Ils utilisent des paradis fiscaux pour cacher des revenus imposables et couvrir leurs activités illégales. En Suisse, les banques détiennent au moins 80 milliards d’avoirs français non déclarés. Que peut donc signifier, chez ces requins capitalistes, un tel accès de générosité ? Quel est le but de cette opération médiatique ?« L’appel des seize » est avant tout l’expression du cynisme de ses signataires et de leurs amis dans les médias. Ils écrivent : « Cette contribution n’est pas une solution en soi : elle doit s’inscrire dans un effort plus global de réforme, tant sur les dépenses que sur les recettes. » Voilà une des clés de cette affaire. L’« effort global de réforme » comprend le saccage des retraites et de la sécurité sociale, la destruction progressive de l’Education Nationale et de l’ensemble des services publics, la réduction massive du nombre de fonctionnaires, la pression constante sur les salaires et les conditions de travail. Les 200 millions offerts à titre « exceptionnel » représentent une minuscule ristourne sur les dizaines de milliards que la politique du gouvernement rapporte à ces parasites. Cet appel est une stratégie de manipulation de l’opinion publique destinée à justifier un durcissement de la politique d’austérité qui frappe la masse de la population – et surtout les plus pauvres – au profit des plus riches.
Tout ceci traduit aussi une certaine peur chez les capitalistes. Ils savent pertinemment que le gouffre entre les riches et les pauvres se creuse d’année en année. La « grande misère » se généralise. Mais malgré la « crise » – qui ne touche pas ceux qui en sont responsables –, les 10 % les plus riches se sont encore enrichis au cours de ces dernières années. Les capitalistes ont beaucoup de pouvoir, il est vrai. Ce pouvoir repose sur leur propriété – et notamment sur la propriété privée des moyens de production, des rouages du commerce et des banques. Mais en même temps, c’est une classe faible. D’une part, elle est peu nombreuse comparée au salariat. D’autre part, son pouvoir repose sur la patience de la population en général et des travailleurs en particulier. Si jamais cette masse décide de ne plus tolérer le pouvoir capitaliste et d’entrer en action pour y mettre fin, il s’écroulera comme un château de cartes. Et c’est la crainte de cette perspective qui pousse ces quelques riches à la « générosité ». Il faut afficher une « solidarité » fictive et hypocrite en haut, dans l’espoir de calmer la colère sourde mais explosive qui gronde en bas !
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