• Pour l’heure, Ce sont Parisot et Mittal qui gouvernent !

    Front syndical de classe
     

    aux ordres !

    Lorsque Parisot, Mittal, les "pigeons", c’est-à-dire les puissants, les privilégiés montent au créneau, le pouvoir socialiste s’incline et trahit les travailleurs comme c’est le cas pour les sidérurgistes de Florange !

    Ce n’est pas chose nouvelle : pour s’en tenir à la sidérurgie lorraine ce sont les socialistes et Mitterrand qui après avoir suscité des espoirs dans la population en 1981 pour parvenir au pouvoir, après avoir nationalisé sous pression et largement indemnisé les de Wendel (énormes moyens financiers publics immédiatement recyclés dans la finance, n’est-ce pas monsieur Ernest-Antoine Seillière, ancien patron du CNPF, ont procédé à des licenciements massifs (des dizaines de milliers) à partir de 1984.

    Plan piloté par le préfet Chéréque (le père) s’exclamant à l’époque : "Il faut retirer les hauts fourneaux de la tête des sidérurgistes lorrains".

    A présent, le fils, François déclare : « [qu’il faut] abaisser le coût du travail en transférant une partie des charges sur la CSG  », (les Echos 3/09/2012) ; et concernant Florange, son successeur, Laurent Berger s’aligne sur le pouvoir PS en indiquant :"la préoccupation de la CFDT à Florange, c’est la mise en oeuvre de ce que le gouvernement a arraché à Mittal en terme d’accords".

    En contradiction totale avec les salariés et les syndicats d’Arcelor-Mittal de Florange qui ont désigné cet accord comme une véritable trahison !
    Accord qui entre autre comporte le transfert d’activité du site de Basse-Indre vers Florange, les travailleurs de Basse-Indre ayant d’ailleurs entamé une grève !

    l’argent public

    En 1978, le gouvernement de droite de Raymond Barre avait transformé les dettes des maîtres des forges en prise de participation de l’État. 22 milliards de francs de fonds publics engloutis dans la sidérurgie alors que 21000 emplois furent liquidés.

    Les mêmes arguments éculés sont matraqués dans les médias dominants et par les économistes de service : "la demande s’effondre, il est inutile de soutenir des industries condamnées, il suffit d’accompagner les licenciements qui sont la seule solution réaliste " !

    Mais dans ce cas pourquoi avoir menti en cachant le fait que des repreneurs sérieux étaient sur les rangs : le groupe russe SEVERSTAL, entre autres, et pas seulement. La possibilité de trouver un repreneur était (est) donc bien présente, mais à la condition d’une reprise globale du site (filière froide + hauts fourneaux) !

    Pour le FSC, la réalité, c’est que la destruction des hauts fourneaux, comme de l’appareil industriel français, est programmée et que Mittal n’est pas un industriel avec un projet de développement, mais un financier dont le seul souci est de faire "pisser du cash" comme le dit l’économiste Jacques Sapir.

    Si cela ne coule pas assez, on s’en va et pas question qu’un éventuel concurrent puisse reprendre : on empêche la reprise globale du site et donc toute reprise, on saborde l’outil de production, on ravage une régions, on ruine et désespère des milliers d’ouvriers et bientôt tout le pays.

    les nationalisations et la nécessité des luttes !

    Pour le FSC ce dont les travailleurs et l’économie ont besoin : c’est de la nationalisation franche (dans ce secteur comme dans beaucoup d’autres) pour reprendre le contrôle de l’appareil de production et réindustrialiser le pays, et cela, sans indemnisation des exploiteurs.

    Les masses financières générées par les indemnités ne servant qu’à alimenter la bulle financière !

    Mais là il s’agit de volonté politique, de détermination à s’en prendre réellement à la domination et aux intérêts des multinationales et de la finance, de s’appuyer sur les luttes existantes et l’intervention des travailleurs pour contrer les manœuvres des capitalistes !

    Or, cette volonté de la part du gouvernement, des acteurs politiques de tout bord ainsi que des principaux dirigeants syndicaux est totalement absente

    L’alignement sur l’Union européenne et les politiques d’austérité qu’elle impose "pour réduire les déficits publics ", frappe de plein fouet le pouvoir d’achat des couches populaires les plus démunies et les couches moyennes, plombant de ce fait les débouchés de l’industrie automobile de gamme moyenne, tandis qu’explosent les ventes des véhicules de luxe (entre 100 et 190.000€) !

    L’Europe des délocalisations est aussi l’outil que se sont donnés les grands groupes capitalistes pour mettre les peuples en concurrence et les étrangler par le chantage à l’emploi et à la casse de tous les acquis.

    Pour le FSC, la seule voie qui s’ouvre donc est la lutte autonome des travailleurs contre le grand capital, ses gouvernements, son Ue et tous ses serviteurs !

    Ne comptons que sur nos propres forces et recherchons la coordination des luttes, le "TOUS ENSEMBLE" en même temps !"

    Imposons par l’unité et l’initiative à la base, aux directions confédérales de s’engager dans une lutte frontale de haut niveau au lieu de s’ensabler dans les marécages du "dialogue social" et du "partenariat responsable" en vue d’un "compromis historique" dévastateur !

    Sans quoi c’est le retour d’un siècle en arrière que connaîtront la France et son peuple avec des pans entiers de l’économie réelle qui seront rayés de la carte, tandis que des régions entières seront dévastées par le chômage de masse et la misère !

    Le Front Syndical de Classe

    13-12-2012

    URL de cet article 18654
    http://www.legrandsoir.info/pour-l-heure-ce-sont-parisot-et-mittal-qui-gouvernent.html

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  • La colère des salariés d'Aulnay


    • Des salariés en colère de PSA Peugeot Citroën ont pénétré mercredi dans le pôle tertiaire du constructeur à Poissy (Yvelines).
      (LP/François-Xavier Chauvet.)

    Des salariés de ont pénétré ce mercredi dans le pôle tertiaire du constructeur à Poissy (Yvelines), renversant «pots de fleurs et tableaux d'affichage» pour manifester leur «colère», après l'annonce de 1.500 suppressions de postes supplémentaires d'ici à mi-2014, selon des sources syndicales. Entre «300 à 400 personnes» travaillant pour PSA Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) se sont rendus devant le site de Poissy en milieu de journée et faisaient brûler des pneus, selon des délégués , syndicat qui appelait à la mobilisation.

    «Plusieurs dizaines de salariés, surtout d'Aulnay (Seine-Saint-Denis), sont entrés dans le pôle, quelques pots de fleurs et tableaux d'affichage ont été renversés, voilà c'est un mouvement de colère des salariés», minimise Philippe Julien, de la CGT Aulnay. De son côté, la direction ne compte pas laisser passer cet évènement. Elle a annoncé qu'elle dépose plainte, après cette descente surprise dans ses bureaux.

    Négociation du plan social suspendue

    «Les négociations sont au point zéro. Le dialogue social chez PSA, c'est de nous envoyer à Pôle sans rien», dénonce Philippe Julien. Un salarié PSA a raconté, sous le couvert de l'anonymat, que des manifestants avaient «détruit des ordinateurs et des tableaux», et «tout broyé sur leur passage». «La réelle casse, c'est celle de l'emploi : après 8.000 suppressions de postes, la direction en rajoute 1.500. On est là pour dire qu'on est en colère», commente Jacques Salfati, délégué CGT.

    «La direction et les cinq autres organisations syndicales dénoncent ces agissements qui sont le fait d'une minorité non représentative de l'ensemble des salariés», réagit un porte-parole de PSA. Une réunion de négociation sur le plan social, prévue à 13 heures sur le site de Poissy, a été suspendue et reportée au 20 décembre, «le dialogue social ne pouvant se tenir sous la contrainte», ajoute-t-il.

    Concernant le plan de 8.000 suppressions de postes, «il est inchangé», insiste le porte-parole, soulignant que le chiffre de 1.500 supplémentaires entre mi-2012 et mi-2014 concerne des départs naturels.

    LeParisien.fr


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  •  La haine du pauvre est bien vivace

     
    La haine du pauvre est bien vivace Aujourd'hui, à l'occasion des mesurettes «socialistes» contre la pauvreté, la fRance profonde s'en est donné à cœur joie sur internet.

    Partout, en commentaires d'articles des principaux sites d'information survolant le contenu du pitoyable "plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté" de Jean-Marc Ayrault, on trouvait des réactions pleines d'ignorance, de bêtise et de haine. Florilège.

    «encore des mesures qui n encouragent personne à travailler!!! assistanat encore et toujours!!!»

    «tout à fait d'accord avec vous..............outrée de voir que s'est toujours les memes mais toujours qui en profitent sur notre dos et encore je mache mes mots!!!!!!»

    «et en plus ils passent a la télé et ils pleurent devant les cameras»

    «Encore plus d'aide mais jamais sans contre partie!!! A quand l'acceptation de n'importe quel emploi pour un chomeur de longue durée ?»

    «Tu veux pas aller faire les vendanges ? OK ! fin du RSA ! En Allemagne des milliers de gens font des petits boulots à 1 euro/h, en Angleterre ou en Espagne, les gens font 2 ou 3 petits boulots ! pourquoi pas en France et Ayrault veut encore augmenter le RSA sans aucune contre partie En Angleterre le chômage maxi c'est240? par semaine quelque soit le salaire précedent et ça dure 6 mois maxi ! les gens se remuent pour prendre n'importe quel petit boulot. Residus Assistes Societé»

    «je vous lis tous et j'approuve votre colère et votre incompréhension .l'assistanat règne en maître et décourage ceux qui règlent la facture.. et pensez vous que cela va s'arranger??? à cette cadence la Belgique va se peupler de gens de qualité !!!!!»

    Ça, c'était sur La Tribune. Passons maintenant à 20 Minutes :

    «A quand l'obligation de travailler !
    A quand l'obligation de faire des "stages" en entreprises ou chez des maraichers, agriculteurs en échange de légumes ?
    MAIS NON EN FRANCE ON DONNE sans rien faire !
    LA FRANCE CULTIVE DES FAINEANTS !»

    «retirer le droit de vote aux ayant droits sociaux…
    Car quand on est pas capable de gagner soi-même sa vie et celle de sa famille, on ne peut pas avoir les capacités de décider pour les autres ce qui est bon pour le pays. Et ça évitera à la gauche d'être tentée de produire de plus en plus de pauvres…
    »

    Sur Le Parisien :

    «Le president de la France qui se leve tard... Vive les faineants!»


    «Les jeunes en difficulté ? Ba il ont cas aller travailler toujours les même aide pour les gens qui foutre rien s'il sont jeunes et motiver il auront du boulot mais de nos jour yen à plus beaucoup qui veulent gagner de l'argent en travaillant ils préfèrent rester chez eux les aides à gogo et pis voilà elle est pas belle la France»

    «dans ce pays il vaut mieux rien glander et rester a la maison plutôt qu'aller bosser!»

    J'arrête là. Vous en trouverez de meilleures si vous vous donnez la peine de chercher...

    Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt

    A ces gens qui ne s'offusquent ni des scandaleuses rémunérations des patrons du CAC 40 (que la crise n'a nullement affectés mais qui ont mis plus d'un salarié au chômage), ni du coût du bouclier fiscal (qui a privé nos finances publiques de près de 4 milliards d'euros depuis sa création et bénéficié à une poignée de nantis), ni du coût des niches fiscales et sociales (50 milliards accordés chaque année en pure perte, essentiellement aux mieux lotis), ni de l'assistanat de la France d'en haut;

    A tous ces abrutis qui, malgré l'explosion du chômage, s'imaginent qu'il y a encore assez d'emplois pour tout le monde en France;

    A tous ces méprisants qui ne savent pas ce que c'est que de vivre avec 400 € par mois, ni même avec un Smic;

    A tous ces sado-masochistes bourreaux-victimes qui voudraient voir revenir l'esclavage et ne se rendent même pas compte que les droits dont ils voudraient priver certains leur seront un jour supprimés pour eux-mêmes;

    A tous ces imbus qui se croient "méritants", donc au-dessus de la mêlée, et considèrent autrui comme de la merde;

    A tous ces psychopathes qui adorent s'en prendre aux plus faibles et oublient que les chômeurs ou les allocataires du RSA sont des êtres humains comme eux;

    Nous leur souhaitons, pour 2013, de perdre leur emploi, d'en chercher un vainement, puis de se retrouver dans la mouise ou à la rue afin qu'ils comprennent enfin (peut-être ?) ce que nous — les millions de victimes de la crise de ce système ultralibéral failli, qu'ils insultent avec tant d'ardeur, bien au chaud derrière leur clavier — avons perdu et supportons.

    HONTE À EUX !
    Honte à ceux — médiacrates/éditocrates en première ligne, notamment à la télévision — qui distillent inlassablement le mensonge et la division.
    Et honte aux gouvernements, de "gauche" comme de droite, tous complices de la finance et d'un patronat rapace, qui ont sciemment laissé le chômage, la précarité et la pauvreté s'installer partout.

    On sait à quoi tout cela mène : quand on désigne des boucs-émissaires, la barbarie n'est jamais loin.

    SH

    http://www.actuchomage.org

     RSA et CAC40 ; ploutocratie et la misère, misère de la ploutocratie

     http://www.christophe-berardi.org/extranet/blog/images/RSA.jpg

     

     

    Ce qu'il y a de bien avec les billets de Françoise Fressoz (éditorialiste au Monde) c'est qu'on peut y trouver les meilleurs produits pour faire la soupe, mais aussi malheureusement des épices éventés ou des mélanges gustativement surprenant qui transforme le consommé en brouet.

     

    Prennez sa livraison du 12 12 12. il obéit à sa cuisine diabolique .

     

    on y trouve ceci  qui ferait un bon fond pour travailler la recette:

     

    "Les députés UMP Christian Jacob et Laurent Wauquiez accusent la gauche de choisir «une nouvelle fois la politique de l'assistanat ».

    Ils jugent indéfendable le relèvement de 10 % du RSA sur cinq ans (actuellement de 418 euros par mois pour une personne seule) au motif que ce sont les salariés modestes, ceux qui travaillent, qui devraient être encouragés. Ils accusent le premier ministre de « se tromper complètement d'approche », ils revendiquent une autre politique fondée sur la création d'activité.

    Ils feraient mieux de se taire, car en cinq ans, Nicolas Sarkozy n'est guère parvenu à renverser la table  : le RSA jeune est un échec ; le RSA, activité qui offre un complément d'activité aux travailleurs pauvres, va devoir être remis à plat, de même que la prime pour l'emploi."

     

    Si nous observons le nombre de personnes contraintes à survivre qu'avec le RSA, 1 800 000 personnes (avec des conditions d'attributions bien plus surveillés que la ventilation des coupons obligataires un 31 décembre), on mesure la goujaterie de la droite et la pingrerie de cette drôle de gôche aux affaire.

    Imaginons qu'au lieu d'aller aux actionnaire les dividendes soient attribués à chacun des "bénéficiaires" du RSA. A (hypothétique) répartition égalitaire, la part  pour un exercice pompée sur la seule capitalisation du cac 40 (n'oublions jamais qu'il existe d'autres groupes de capitalisation qui drainent encore plus de profits mais différemment répartis), celle du CAC 40 apporterait 21 111 € par titulaire du RSA et cela indépendamment des rémunérations des patrons du dit CA 40 rendues publiques ce jour.

    Augmenter ce RSA de 250€ mensuel (soit 250x12 par an) fait une somme annuelle de 3000€ qui mettrait les titulaires hors gel (gaz et électricité) et permettrait d'y voir plus clairs pour envisager de remplacer une paire de chaussures et moins clair dans le fond des assiettes.

     
     

    Resterait 18 111 euro de disponibles pour les égoistes ou utilisable autrement pour qui veut s'en emparer et les réaffecter collectivement et socialement

    Mais dans le panier de dame Françoise, caché sous la verdure des légumes nous trouvons ce paquet d'ingrdients chargés de corser son bouillon et  d'épicer son argumentation. Cela commence bien et hop juste après ça dérape : :

     

    "Et pendant ce temps, la pauvreté explose : plus de 8,5 millions de français vivent en-dessous du seuil de pauvreté, 20 % des enfants et des jeunes de moins de 18 ans sont touchés, un tiers des familles monoparentales. Tous ces chiffres incitent au plan d'urgence plutôt qu'aux critiques.

    Sur un point cependant, le gouvernement mérite d'être interpellé. Où va-t-il trouver les 2 à 2,5 milliards d'euros nécessaires pour financer son plan sur la durée du quinquennat ?

    En 1988, lorsqu'il avait institué le Revenu minimum d'insertion, Michel Rocard avait rétabli l'impôt sur la fortune. Cette simultanéité lui avait permis d'affirmer que ce sont les riches qui paieraient pour les pauvres, ce qui ne s'est pas révélé totalement exact, car les dépenses de solidarité ont par la suite progressé beaucoup plus vite que les recettes de l'ISF."

     

     Un mélange qui semble sympathique à la couleur mais qui manque de punch à cause du deuxième composant : ou va-t-on trouver l'argent ?

    Pourtant les simples calculs fait par La Canaille qui n'a fait ni l'ENA ni Science-Po montrent bien qu'il ne s'agit pas d'une question de taille et remplissage de réservoir mais de qui va y puiser pour faire quoi du liquide qu'il contient.

    Ce qui est nouveau et pein d'intérêt c'est qu'un débat autour de l'appropriation collective (encore exclusivement circonscrit à la seule nationalisation) est au coeur des débats.

    La goujaterie étant un des traits communs du capital dès qu'il se sait dominant , la dose rajoutée par PSA à celle de la droite au parlement démontre la nature prédatrice et pathogène du capital et ses sbires.

    Notre éditorialiste de poursuivre (mais si tu vises les patates à l'eau tu ne fera jamais une potée au choux, il va te manquer des ingrédients) : 

    Mais le gouvernement a déjà fait payer les riches et les grandes entreprises pour boucler son projet de budget pour 2013, et il ne peut plus le faire, sauf à provoquer pour le coup une vraie sécession.

    Il ne lui reste plus que deux gisements : les classes moyennes qu'il faudrait taxer via l'impôt ou une refonte des aides sociales ou bien les économies budgétaires. Mais il en a déjà annoncé beaucoup : plus de 60 milliards d'euros sur la durée du quinquennat, sans préciser pour autant la façon dont il compte s'y prendre."

     

    Les riches, déjà payé ? A voir. Mais si dame Fressoz peut disserter sans que la part de ses propos qui écornent l'égoïsme du capital ne prête à conséquences c'est bien parce que le monde du travail réel (ceux dont l'activité concourent à la création des richesses) ne dispose plus d'outil pour couper les pattes aux prédateurs et leur écraser les mains dès qu'ils les tendent. (ils l'ont même retirés du portail d'entrée du club pour y installer la piste aux étoiles européennes).

     

    http://img.over-blog.com/500x375/0/32/46/53/illustration14/carte-PCF-2013.jpg 

    C'est de cela qu'il est question faire que ces 95% des actifs (intégrant avec eux ceux qui vont le devenir et ceux qui toujours actifs ne sont plus dans l'activité salariée) se dotent d'un outil pour aller à la conquête des leviers de la société (économiques et politiques). 

    Tant que nous n'aurons pas réglé cette question, le caviar se mangera à la louche à Neuilly, les lentilles seront plats de luxe sur le plateau de Champigny.

    Fançoise Fressoz pourra distribuer ses bons et mauvais points sans que cela risque de provoquer le moindre séisme politico social dans les cultures sous serres chauffées du politique hors sol, les semanciers du cac 40 et consort se gardant chaque années les conditions de reconductions des semis.

    Par canaille le rouge

     Ayrault ou le père Noël est une ordure

     

    Le Père Noël est une ordure

    Conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale, que ça c'est appelée, le 11 et 12 décembre 2012, présidée par Jean-Marc Ayrault, le grand chambellan du palais de l'Elysée. Et quels moyens pour lutter contre la pauvreté en hausse: 14,1% de la population en 2010, mais plus en 2011 et 2012, tant la crise capitaliste est insupportable?

    Augmentation du RSA de 10% sur 5 ans, soit 10 euros par an. Mécanisme genre usine à gaz pour les moins de 25 ans pour obtenir le RSA, alors que la précarité de la vie touche cette catégorie en force. Ou bien, sur les 124 000 demandeurs d'emplois supplémentaires prévus en 2013, le budget de l'assurance chômage ne prévoit d'en indemniser que 7 300.

    De ce fait, la fondation Abbé-Pierre, qui n'a rien de révolutionnaire, regrette à juste raison "l'absence d'une transformation en profondeur du système de l'urgence sociale" par le gouvernement de François Hollande. Oui, en d'autres termes, ce n'est pas demain la veille qu'il y aura du caviar dans des petits souliers.

     

    Pendant ce temps, les dirigeants du CAC 40 empochent 240 fois le revenu annuel d'un smicard, quand on ne planque pas le magot à l'étranger. Oui, dans la France de François Hollande, c'est toujours la Bourse contre la vie du peuple.

     

    Et le musée du Louvre, décentralisé à Lens et inauguré en grandes pompes par le président de la République, malgré le bien fondé culturel, n'est-il pas avant tout un lot de consolation pour cette région détruite industriellement et socialement?

     

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Église et mal-logés : quand la droite fait barrage à Paris
     

    Par Renaud Ceccotti

    Ce devait être l’un des plus grands chantiers de la capitale. En 2006, alors que l’immense site de plus d’un hectare appartenant aux Petites sœurs des pauvres était à l’abandon depuis une dizaine d’années déjà, la congrégation religieuse bretonne de Saint-Pern, en Ille-et-Vilaine, décide de mettre en vente, faute de moyens financiers et humains pour le garder en service, son hospice qui s’étend de la rue de Varize au boulevard Murat, dans le XVIème arrondissement. En tout, ce sont 10 214 m² dont un immense bâtiment de quatre étages, une grande chapelle et un parc à la mesure des lieux, à deux pas du Parc des Princes, qui restent vides depuis près de quinze ans maintenant.

    De quoi attirer l’attention du ministère du logement, qui reconnaît que le bâtiment fait partie des immeubles vides qui pourraient servir de logement d’urgence dans les mois à venir tout en se refusant d’évoquer encore une quelconque réquisition forcée. « Nous aimerions une approche volontaire de la part de la congrégation pour pouvoir y loger des sans-abri, d’autant que cela avait déjà été fait de manière provisoire il y a deux ans », explique-t-on au cabinet de Cécile Duflot. Car si les locaux restent vides depuis si longtemps, c’est qu’une bataille juridique et politique fait rage depuis plus de six ans entre la mairie de Paris de Bertrand Delanoë et les riverains, soutenus par la mairie du XVIème arrondissement, gérée par l’UMP Claude Goasguen. Si la mairie de Paris socialiste y voit l’occasion rêvée de mettre l’un de ses quartiers les plus cossus aux normes sociales en vigueur et d’y construire quelques habitations à loyer modéré, l’édile du XVIème arrondissement soutient de son côté l’association SOS Murat Varize, qui s’inquiète pêle-mêle des travaux, du bruit, de la destruction de bâtiments historiques « remplacés par des barres de 10 étages », de la perte d’espaces verts, mais aussi et surtout de l’arrivée de voisins moins fortunés qui risqueraient de faire baisser les prix de l’immobilier de ce quartier propret et aisé…

    Il faut dire que l’affaire est de taille. Le projet de la mairie de Paris depuis 2006 est de créer 180 logements en accession privée, 80 logements sociaux type HLM, un jardin public, une maison de retraite médicalisée comme le demandent expressément les Petites sœurs des pauvres et la conservation de la chapelle en pierre meulière édifiée au XIXème siècle... Pour les Petites sœurs, cela représenterait près de 60 millions d’euros, une somme proche du marché immobilier de l’époque qu’elles pourraient allouer à leurs missions à travers le monde. Une promesse de vente a d’ailleurs été signée à l’époque avec le promoteur immobilier Cogedim, un permis de construire a été déposé dans la foulée et l’architecte de renom Christian de Portzamparc a été choisi pour réaliser les travaux… Mais le maire du XVIème arrondissement de Paris et les riverains ne l’entendaient pas de cette oreille. Différents recours sont présentés devant le tribunal administratif, l’affaire traîne au point d’être abandonnée définitivement en 2010. Surtout, les opposants au projet ont trouvé entre-temps un allié de poids en la personne de Vincent Bolloré. Ce voisin (il habite dans la luxueuse Villa Montmorency, à quelques rues de là) aurait fait une contre-proposition et espérerait garder l’ancien hospice en l’état pour y accueillir justement des sans-abri, dans la veine catholique des Petites sœurs.

    Or depuis 2006, le terrain a pris de la valeur. Le mètre carré dans le quartier se négocie désormais entre 9 000 et 10 000 euros, et la congrégation pourrait tirer de cette nouvelle offre un bien meilleur profit, d’autant que la mairie de Paris, agacée par ces retournements de situations perpétuels, a même menacé de faire valoir son droit de préemption et de récupérer le terrain pour une somme encore plus faible. En début d’année, les Petites sœurs ont alors décidé de retirer leur bien de la vente afin d’éviter cette extrémité et attendent désormais qu’un accord soit trouvé avec Vincent Bolloré, qui gère directement le dossier selon son service de presse et qui n’a pas retourné nos appels.

    Goasguen convoque les « hooligans racistes du Paris Saint-Germain »

    Pendant tout ce temps, l’ancien hospice, qui peut recueillir plusieurs dizaines de personnes, reste vide. Enfin presque. Car en 2009, à l’autre bout de la ville, les Don Quichotte du canal Saint-Martin font parler d’eux. Le Droit Au Logement Opposable (DALO) a vu le jour et la ministre du logement de l’époque, Christine Boutin, du parti chrétien-démocrate associé à l’UMP, décide de faire rouvrir les portes et d’accueillir « de manière temporaire » un centre d’hébergement et de stabilisation pour sans-abri. Soixante-neuf SDF trouvent ainsi refuge dans le bâtiment remis en état par le gouvernement de l’époque. Encore une fois, le maire Claude Goasguen ne voit pas le projet d’un bon œil. Cette fois, ce serait la proximité du Parc des Princes et les « hooligans racistes du Paris Saint-Germain » qui auraient poussé l’édile UMP à se fendre d’une question écrite à l’Assemblée nationale, dans laquelle il explique que « l’implantation d’un centre de stabilisation à proximité de l’enceinte sportive peut faire l’objet d’actes délictueux des hooligans. Dans un quartier fréquemment soumis à des dispositifs de sécurité drastiques, les riverains s’inquiètent de l’implantation d’un centre d’hébergement qui pourrait être la nouvelle cible de violences ».

    Pourtant, cachés derrière des grands murs de 4 mètres de haut, les habitants du centre sont peu visibles et, comme le souligne la société Adoma (ex-Sonacotra) qui gère les lieux pour l’État, les Petites sœurs des pauvres ont bien reçu pendant des années, jusqu’à la fin des années 1990, des personnes défavorisées sans qu’aucun problème ne soit à signaler. Il n’empêche : en 2010, le projet n’est pas renouvelé et les 69 sans-abri sont invités à quitter les lieux. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il est bien difficile de démêler cet imbroglio tant la mairie de Paris et celle du XVIème arrondissement n’entendent céder en rien. En mai dernier, l’adjoint au logement de Delanoë, Jean-Yves Mano, annonçait qu’un accord était proche entre les Petites sœurs et un nouvel intermédiaire, travaillant pour le compte de la mairie. Il s’agirait de l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) qui pourrait racheter, comme prévu dans le premier accord, le terrain pour « une somme proche des attentes de la congrégation » afin d’y construire les logements sociaux (certains en HLM) et une maison de retraite médicalisée (Ephad). Un projet similaire, réalisé en moins de deux ans, a d’ailleurs vu le jour, le mois dernier à Armentières, dans le nord de la France. Il s’agit d’un autre hospice des Petites sœurs des pauvres qui a été réhabilité par l’office départemental HLM du Nord, Partenord. L’intérieur du bâtiment, qui avait été racheté par la ville dès les années 1970 à la congrégation bretonne, a entièrement été remis à neuf pour y construire des appartements tout en conservant l’architecture extérieure et les espaces verts.

    « Nous sommes très fiers de ce résultat. Nous avons pu y loger 48 familles, soit un peu plus de 120 personnes, dans des logements économiquement accessibles », explique ainsi le maire PS d’Armentières, Bernard Haesebroeck, pour qui le projet n’a rencontré aucune opposition, que ce soit de la part de l’Église ou des autres partis politiques. Aux alentours de la rue Varize, dans le XVIème, le son de cloche est différent. Les habitants du quartier se disent confiants. Pour eux, le projet de Bolloré sera retenu. Pour Mme De Brito, la gardienne de l’immeuble situé juste en face de l’ancien hospice, « les riverains sont très contents car il n’y aura pas de destruction. Il y aura un projet humanitaire, ce qui est très bien mais le bâtiment gardera sa forme actuelle. Nous avons reçu un courrier nous expliquant que tout serait fini en 2014 et que les espaces vert seraient protégés… ». Difficile de savoir qui a raison, d’autant que ni la mairie de Paris, ni la mairie du XVIème, ni Bolloré, ni les Petites sœurs des pauvres n’ont voulu répondre à nos questions. « La question est sensible, surtout en ce moment », s’est-on borné à nous répondre. Les déclarations de Cécile Duflot la semaine dernière dans Le Parisien et la tempête de réactions outrées qui s’ensuivit en ont, en effet, fait réfléchir plus d’un.

    Des travaux sont actuellement en cours dans la cour du bâtiment mais la remise à neuf de 2009 par l’État fait du centre de la rue de Varize un candidat idéal qui ne devrait pas manquer de figurer dans l’inventaire des immeubles vides ou quasi vides appartenant à « des institutions, des administrations, des grandes entreprises » qu’a réclamé cette semaine le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

    mediapart.fr


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  •  Sans débat, la direction du PCF abandonne officiellement la faucille et le marteau

    Sans débat interne, sans discussion, sans même l’avis du conseil national, la « faucille et le marteau » ont disparu de la nouvelle carte du PCF, remplacés par le logo de l’euro-compatible « Gauche européenne »…Qui peut nier l’effacement communiste et qu’en pensent les adhérents ?    

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    la carte 2013

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    la carte 2008

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    la carte années 80

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    la carte 1948

    http://eldiablo.over-blog.org


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  • Acier et savoir faire menacé. Qui remercier ?

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    Oui, qui remercier ? Mittal ? Ayrault ? ou encore les deux ? Ceux qui ont accepté d'aller négocier la casse , les élus qui l'ont validée?

     

    Sauf à nous faire croire que c'est aussi vrai que Depardieu s'est rapproché de Spa pour faire du thermalisme, on ne fera pas avaler à La canaille que ce type de conséquences qui ne sont pas collatérales mais frontales n'avaient pas été mesurées et du côté du pouvoir acceptées.

     

    La CGT de Mittal Basse Indre a immédiatement réagit déclarant en substance : 

    Si l’arrêt de ce laminage à froid ne concerne que peu de postes dans les faits, il représente une perte d’une activité symbolique. « Toutes les directions qui se sont succédées à Basse-Indre ont toujours affirmé que de lâcher cette activité serait très préjudiciable. » Avec 548 salariés, le site de Basse-Indre assure la fabrication d’emballages métalliques pour de nombreux groupes, comme Crown qui a aussi une usine à Nantes.

     

    Le délégué syndical CGT Frédéric Gautier, chez ArcelorMittal à Basse-Indre, explique la nouvelle stratégie : « la direction a décidé de transférer les étapes en amont du travail de l’acier vers Florange. Le décapage et le laminage à froid sur les bobines brutes d’acier n’emploient que 60 personnes mais c’est le cœur de notre métier » ! Il semble que la direction locale et les cadres ont aussi découvert cette nouvelle organisation hier après-midi.

     

    Actuellement 300 tonnes d’acier sont usinées. Deux cents tonnes arrivent par la voie ferrée depuis Dunkerque. Et cent tonnes d’Espagne par la mer et la Loire.

     

    La Canaille met en ligne le communiqué complet de la CGT Basse Indre : Ayrault -Mittal and C°, lamineurs d'industrie associés  

     

     

    A partir de ce qui précède, le citoyen peu informé peut s'interroger :  C'est pour faire venir l'acier par avion qu'ils mettent les bouchées doubles pour l'Ayraultport ? Ils comptent recycler les ouvriers en CDD chez Vinci pour balayer les pistes ? 

     

    En tous cas les traditions de lutte des métallos de l'estuaire ne semblent pas en panne c'est, à partir d'un de ces mauvais coups qui passent     du surprenant au coutumier du pouvoir et du patronat réunis, la seule bonne nouvelle de ce début de semaine. La canaille souhaite vite passer au pluriel pour les annoncer.

     

    Voici ce que dit Ouest France de ce 10 décembre :

     

     

    http://www.ouest-france.fr/photos/2012/12/10/P2061483D2142225G_apx_470_.jpg

    Près de Nantes, la plus grosse unité du géant de l'acier dans l'Ouest sort cabossée de la réorganisation du groupe. Les 600 salariés d'ArcelorMittal Basse-Indre veulent défendre leur outil de travail. Ils sont en grève ce lundi.

    Une usine au bord du fleuve

    ArcelorMittal Basse-Indre emploie 546 salariés permanents et alimente 150 sous-traitants dans cette petite commune de la périphérie nantaise, en bord de Loire. En temps normal, l'usine tourne 24 h/24. Elle digère l'acier brut venant de Dunkerque ou d'Avilès, en Espagne, le décape (désoxydation) et le lamine à froid (aplatissement).

    La feuille d'acier est travaillée au micron près, pour donner naissance aux petites boîtes de la conserverie alimentaire industrielle. Un savoir-faire unique, reconnu dans le groupe, dont les métallos de Basse-Indre sont légitimement fiers.

    Des hauts et des bas

    Ces derniers mois, l'activité de Basse-Indre a été chahutée par les soubresauts du marché mondial de l'acier. Avec du chômage partiel à la clé, en 2011 et 2012. L'outil de production tourne aujourd'hui à 75 % de sa capacité, mais peut fabriquer jusqu'à 400 000 tonnes d'emballage par an.

    L'usine est couplée à deux autres sites locaux, à Sainte-Luce-sur-Loire (tôlerie, métallerie) et à Châteaubriant (plaques et découpes). Chiffre d'affaires du site de Basse-Indre, en 2011 : 2,8 milliards d'euros.

    Le coup de massue

    Les salariés de Basse-Indre se disent assommés par l'annonce du redéploiement de l'outil industriel au sein du groupe Mittal. Il entraîne un transfert du décapage et du laminage à froid, « le cœur de l'activité »,vers le site de Florange, et la suppression d'une cinquantaine de postes.

    Pour les ouvriers, cette décision équivaut à « un déshabillage de l'usine » et fragilise un site capable de répondre à une commande en seulement six semaines. La direction raisonne en termes de « gains de productivité » et veut recentrer l'activité indraise sur l'acier des boîtes de conserves. En contrepartie,Florange fabriquerait l'acier pour cannettes de boisson.

    Un patrimoine

    Les communes de ce bassin industriel historique ressentent l'amputation du site Arcelor comme une atteinte à un héritage. Dès 1821, les maîtres de forges ont tracé la route du fer dans ce coin de Loire-Atlantique.

    Au début du XXe siècle, Basse-Indre s'est engagée sur la voie moderne de l'acier et du fer-blanc. Le premier atelier de laminage à froid émerge en 1951. L'usine indraise poursuivra sa percée sous la direction de Sollac (Société lorraine de laminage continu), filiale d'Usinor, elle-même avalée par Arcelor au début des années 2000.

    Jocelyne RAT.

    Écrit par Canaille Rouge


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  • Morsi et les forces contre-révolutionnaires

    Mohamed Morsi a annulé le décret qui lui conférait des pouvoirs élargis mais a maintenu le référendum sur le projet constitutionnel qui cherche à consolider la position politique dominante des Frères musulmans dans le pays. Lee Sustar, journaliste au SocialistWorker.org, analyse ces efforts du président égyptien pour empêcher l’aboutissement du printemps arabe.

     

    Le projet constitutionnel que Morsi veut soumettre au vote le 15 décembre ancre non seulement la loi islamiste dans la Constitution, mais garantit à l’armée égyptienne les pouvoirs et privilèges dont elle a joui durant les trente ans du règne de Moubarak, y compris le contrôle de son propre budget et de la politique étrangère de l’Egypte.

    Les conséquences de cette distribution du pouvoir seraient la continuation de l’accord de paix que l’Egypte a signé avec Israël, ainsi que le maintien des aides en provenance des Etats-Unis. Tant pour les leaders des forces armées égyptiennes que pour l’administration Obama, ce sont des motifs suffisants pour fermer les yeux alors que Morsi s’empare définitivement du pouvoir politique au nom des Frères musulmans.

     

    Un vote opposant islamistes et laïcs?

    Le vote – organisé dans un délai très court ne permettant pas un vrai débat – est la dernière étape vers une nouvelle Constitution après la destitution de Moubarak. Vingt-deux membres de l’Assemblée constituante, qui comportait initialement cent membres, ont déjà démissionné et sept autres membres remplaçants sont également partis, majoritairement des représentants de la gauche et des chrétiens coptes. Ils ont jugé le processus de rédaction de la Constitution biaisé en faveur des Frères musulmans.

    Les Frères musulmans et leurs alliés, les Salafistes, tentent de dépeindre le vote comme un affrontement entre les valeurs des islamistes et celles des laïcs – qui ne reconnaissent pas le rôle de l’islam dans la société égyptienne ou qui sont pro-occidentaux et donc «décadents».

    En même temps, Morsi continue à affirmer que les Frères musulmans et leur aile politique, le Parti liberté et justice, représentent les vrais gardiens de la révolution. Ainsi, il a révoqué le procureur général, un vestige détesté de l’ère Moubarak; il a neutralisé le pouvoir judiciaire qui est également assimilé Moubarak et il a promis de poursuivre les personnes impliquées dans le meurtre et la torture de révolutionnaires. De cette manière, Morsi essaie de présenter l’opposition démocratique comme un véhicule des partisans de l’ancien régime, connus en Egypte sous le nom de «feloul».

    Les feloul et les révolutionnaires

    Les révolutionnaires égyptiens doivent lutter contre les tentatives de Morsi d’établir les Frères musulmans comme force politique dominante, sans s’aligner pour autant sur les feloul, comme l’explique Hossam el-Hamalawy, journaliste et membre des Socialistes révolutionnaires: «Nous devons prendre en considération qu’il y a une partie du feloul qui souhaite également le départ de Morsi. Et qu’elle participe à la mobilisation actuelle… Quand la polarisation devient celle entre les islamistes et les laïcs, ça veut dire que [l'ancien ministre des Affaires étrangères de Moubarak] Amr Moussa peut soudainement devenir un défendeur ardent de l’Etat de droit; ça veut dire que [l'animateur d’un talk-show pro-Moubarak] Tawfiq Okasha devient un symbole de la liberté d’expression; ça veut dire que [le blogueur contre-révolutionnaire] Ahmed Spider peut marcher dans les rues pour récupérer [la cape] des martyrs. Ceci est ridicule et ouvre la porte aux forces contre-révolutionnaires. Les révolutionnaires doivent donc être très prudents. Les fils de Hosni Moubarak, les orphelins d’Omar Suleiman et les loyalistes [de l'ancien ministre de l'Intérieur et récent candidat au poste présidentiel Ahmed] Shafiq ne peuvent jamais être nos alliés.»

    Tamer Wagih, rédacteur du site Web Egypt Independent, fait une remarque similaire: «En raison de l’absence d’un bloc révolutionnaire cohérent majoritaire, l’opposition à Morsi est un méli-mélo de pouvoirs appartenant à l’ancien régime Moubarak corrompu et d’autres pouvoirs populistes-réformistes-libéraux-centristes. La tâche des révolutionnaires est difficile, mais inévitable. Ils devront s’engager dans une lutte contre la dictature des non- révolutionnaires et des Frère,s sans tomber dans le piège d’une alliance avec les autres ennemis de la révolution.»

    Lee Sustar

    http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?p=8415


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  • La situation en Syrie et la déclaration intersyndicale CGT-FSU-Solidaires

    « L’ennemi principal est dans ton propre pays » (Karl Liebknecht, août 1914)

    dimanche 9 décembre 2012

    La déclaration de la CGT de FSU et de Solidaires en soutien aux rebelles Syriens provoque de nombreuses réactions vives qui parfois réduisent le débat au choix entre le soutien au régime Assad, ou le soutien à la "révolution" avec les djihadistes financés par le Qatar et les forces de l’OTAN...

    Il n’est qu’une réponse pour les militants communistes, revenir à l’analyse de classe des situations historiques et se dégager des discours médiatiques dominants. Le texte de Georges Gastaud en réponse aux échanges sur cette déclaration syndicale est donc très utile.

    Il ne s’agit pas de s’aligner sur le « régime » Assad, comme ils disent, car le choix d’un régime relève de chaque peuple en vertu du « droit des nations à disposer d’elles-mêmes » constamment défendu par Marx et par Lénine, sans parler de Robespierre, de Jaurès ou de Ho Chi Minh. Il s’agit, pour nous Français, qui sommes les citoyens d’un pays dominé par l’impérialisme, de nous souvenir que l’impérialisme n’a pas qualité pour « libérer » des peuples et qu’il est au contraire l’ennemi principal de tous les peuples, y compris du nôtre : car « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre » (Marx). Qui croit sérieusement que Sarkozy ait voulu « libérer » le peuple libyen et non pas saisir l’occasion d’une guerre civile en Libye pour engager la recolonisation de l’Afrique avec les autres prédateurs du capital anglais et américain ? Maintenant c’est carrément l’impérialisme allemand « décomplexé » qui entre dans la danse au Proche-Orient en envoyant ses fusées « Patriot » en Turquie, et cela malgré l’opposition des progressistes allemands.

    Au nom de quel « droit » Hollande a-t-il « reconnu » le conseil syrien comme représentant officiel de la Syrie ? Depuis quand, juridiquement parlant, un pays s’arroge-t-il le droit de dire QUI est légitime pour en gouverner un autre ? Il est évident que si ce « droit d’ingérence » cher au belliciste en chef BHL était universalisé, il mettrait aussitôt la planète à feu et à sang ; mais qu’on se rassure, il ne marche que du fort au faible car que dirait-on si le Tchad ou Cuba avait « reconnu » Al Gore et non Bush quand ce dernier a été « élu » dans les conditions frauduleuses que l’on sait ? Tout progressiste doit donc choisir, au niveau des principes, entre le « droit d’ingérence » NÉCESSAIREMENT IMPÉRIALISTE DANS LES CONDITIONS ACTUELLES et l’ensemble « droit des nations à disposer d’elles-même » + solidarité internationale DE PEUPLE A PEUPLE, avec les forces d’un autre pays. La ligne rouge c’est que des progressistes de nos pays impérialistes n’en appellent jamais à leurs propres gouvernants (c’est-à-dire à ceux qui mènent la guerre de classe contre nous ici) pour apporter la « paix » dans des pays qui, comme par hasard, firent partie de l’ancien empire colonial français ! Car cela revient à demander au loup d’aller arbitrer un différend entre les moutons d’un même troupeau.

    Demain ce sera au tour de l’Iran, puis à terme des « BRIC », Russie et Chine, qui sont DÉJÀ dans le collimateur des re-colonisateurs occidentaux de la planète : il suffit de regarder une carte pour voir comment la tenaille de l’OTAN se resserre autour de la Russie, des pays Baltes à l’Asie centrale en passant par la Turquie, le Japon et la Corée du nord fermant le ban à l’est. Et là encore, la question n’est pas « pour ou contre Poutine » - tout communiste ne peut que combattre son régime contre-révolutionnaire – mais pour ou contre le repartage du monde par les impérialistes. Quant au peuple russe, l’histoire a montré qu’il est capable de s’émanciper par lui-même d’une dictature capitaliste.

    Il est grave que des syndicalistes – non pas parce qu’ils sont bêtes ou méchants, mais parce que des décennies d’attaque contre le marxisme ont remplacé les critères de classe par des critères pseudo-humanitaires (forcément à géométrie variable : qui tient les médias définit le bon et le méchant tout à loisir…) – se portent à la tête de cette croisade, alors même que le pouvoir qu’ils appellent à intervenir à Damas démolit ICI ET MAINTENANT nos salaires, nos pensions, nos statuts, notre souveraineté nationale et notre industrie, en un mot notre pays qu’il est absurde de confondre avec son oligarchie destructrice. Le meilleur service à rendre aux opprimés du Sud, ce n’est pas de leur envoyer des « forces Licorne », c’est encore et toujours de renverser ICI nos propres capitalistes fauteurs de guerre.

    Car la guerre est la politique (nationale), donc la lutte des classes INTERNES, continuée par d’autres moyens, et il est SUICIDAIRE pour des progressistes de demander aux loups qui nous dévorent ICI d’aller délivrer la veuve et l’orphelin AILLEURS. Quand ils se seront gavés là-bas, ils reviendront encore plus forts nous dévorer vivants ici !

    Alors que se profile un nouveau cycle de guerres impérialistes qui, crise mondiale du capitalisme et faillite de la zone euro aidant, pourraient aisément dégénérer en conflits mondiaux, les communistes, les syndicalistes de lutte et les vrais patriotes républicains, doivent se souvenir du mot d’ordre de Karl Liebknecht en août 1914 : « l’ennemi principal est dans ton propre pays ».

    Fraternel salut, et dialoguons dans le respect des personnes et des arguments.

    Georges Gastaud,

    Lens.

    http://lepcf.fr/l-ennemi-principal-est-dans-ton


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  • Business

    L’agriculture biologique prise au piège de la grande distribution

    Par Sophie Chapelle (10 décembre 2012)

    Les produits biologiques ont envahi les rayons des supermarchés. Mais derrière l’étiquette « bio », on trouve aussi des gigantesques fermes, une main d’œuvre sous-payée et sans droits, des aliments importés de l’autre bout du monde. Les produits chimiques en moins, le label bio en plus. Des dérives de « l’industrie du bio » dénoncées par le journaliste Philippe Baqué dans son ouvrage La Bio entre business et projet de société. Entrez dans les coulisses du nouveau business mondial.

    Basta ! : On trouve de plus en plus de produits biologiques dans les rayons des supermarchés. Mais la surface agricole cultivée en bio stagne à 3 % en France. Comment expliquer ce décalage ?

    Philippe Baqué [1]  : On assiste depuis 15 ans à un développement fulgurant de l’agriculture biologique. Environ 40 millions d’hectares seraient certifiés bio aujourd’hui dans le monde, selon l’Agence Bio (soit l’équivalent de l’Allemagne et de la Suisse, ndlr). Les deux tiers de ces surfaces sont des prairies qui appartiennent à de grandes exploitations, où paissent des troupeaux qui pour la plupart ne sont même pas vendus en bio. C’est le cas en Argentine où 90 % des 4,4 millions d’hectares labellisés bio sont des terres consacrées à l’élevage de moutons appartiennant à d’immenses fermes.

    En dehors de ces prairies, la majeure partie des surfaces certifiées bio appartiennent à de grandes exploitations, spécialisées dans des monocultures d’exportation – soja, huile de palme, blé ou quinoa. Cette agriculture biologique certifiée se développe surtout en Amérique latine (+26% entre 2007 et 2008), en Asie (+10 %), en Afrique (+6 %), sur des terres où les habitants ne consomment pas, ou très peu, leurs propres productions [2]. Celles-ci sont exportées vers l’Europe, le Japon et l’Amérique du Nord. Cette agriculture bio reproduit le modèle économique agro-industriel dominant qui met les paysans du Sud au service exclusif des consommateurs du Nord et les rend de plus en plus dépendants.

    Sur quelle stratégie commerciale se fonde ce « bio-business » ?

    C’est une véritable OPA de la grande distribution, qui a vu dans le bio un marché qu’elle devait investir à tout prix. Aujourd’hui, en France, 50 % des produits bio sont vendus dans les grandes surfaces. C’est énorme ! Les hypermarchés basent leur stratégie sur la « démocratisation » des produits biologiques. Cela se traduit par de grandes campagnes publicitaires, comme celle d’Auchan qui propose 50 produits à moins de un euro. Ce qui conduit au développement d’une agriculture biologique industrielle intensive, avec l’importation d’une grande quantité de produits à coûts réduits. La France est ainsi devenue importatrice de produits bio, après en avoir été exportatrice.

    Dans le secteur des fruits et légumes, la grande distribution reproduit dans le bio ce qu’elle fait dans le secteur conventionnel. Elle participe à la spécialisation de bassins de production : la province d’Almería en Andalousie s’est ainsi spécialisée dans les légumes ratatouille (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...), la région de Huelva dans les fraises. On trouve les mêmes produits dans la plaine d’Agadir au Maroc ou dans le sud de l’Italie. Les producteurs sont mis en concurrence sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Si le coût des tomates d’Andalousie est trop élevé, on ira en chercher au Maroc. Le seul coût qui peut être ajusté, c’est celui de la main d’œuvre agricole, exploitée à outrance, immigrée et sans droit.

    Cette stratégie commerciale n’est-elle pas en contradiction avec la réglementation européenne ? Le droit du travail est-il soluble dans l’agriculture biologique ?

    La nouvelle réglementation européenne concernant l’agriculture biologique, entrée en vigueur le 1er janvier 2009, a été taillée sur mesure pour favoriser le développement de cette agriculture industrielle et intensive, et la mise en concurrence de ces bassins de production. Elle se réduit à des principes agronomiques, techniques, et ne fixe aucun critère social. La main d’œuvre n’est pas du tout prise en compte, pas plus que les tailles des fermes.

    La question du transport est aussi évincée. Le fait que des tomates d’Andalousie ou des carottes d’Israël soient exportées par des norias de camions dans toute l’Europe n’entre pas en contradiction avec la réglementation européenne. Nous citons l’exemple du soja bio importé du Brésil, qui provient d’énormes exploitations de 5 000 à 10 000 hectares, conquises sur des forêts primaires dans l’État du Mato Grasso. La réglementation n’interdit pas que des produits bio soient cultivés sur des terres récemment déboisées ! Même chose pour l’huile de palme bio massivement importée de Colombie : des paysans ont été violemment chassés de leurs terres pour pouvoir lancer cette culture.

    N’y a t-il pas un risque que le consommateur trompé se détourne des produits bio ?

    Si cette logique se poursuit, les gens finiront par ne plus s’y reconnaître. On est très loin de l’esprit des fondateurs et de la charte de 1972 de l’organisation internationale de la bio (IFOAM), avec des principes agronomiques très forts, mais aussi écologiques, sociaux et politiques. Il était question de transparence, de prix équitable, de solidarité, de non-exploitation des pays du Sud, de fermes à taille humaine, diversifiées et les plus autonomes possible, de consommation de proximité... Aujourd’hui, les cahiers des charges officiels de la bio ont totalement échappé aux paysans, même si les organisations professionnelles sont invitées à en discuter. Au final, ce sont des techniciens à Bruxelles, soumis à tous les lobbies, qui définissent cette réglementation. Et interdisent aux États d’adopter une réglementation plus stricte. Il y a un risque véritable que la bio soit totalement vidée de son sens.

    Heureusement, des marques et mentions ont un cahier des charges plus rigoureux que la réglementation européenne. A l’instar de Nature et Progrès, Demeter, BioBreizh ou Bio Cohérence, qui se démarquent clairement de la bio industrielle. Certains producteurs ne veulent pas de la certification européenne et ont contribué à la mise en place de systèmes de garantie participatifs : un contrôle fondé sur la confiance, en présence d’un consommateur et d’un producteur. S’ils détectent quelque chose qui ne fonctionne pas bien, ils voient avec le paysan comment l’aider à améliorer ses pratiques. C’est une logique d’échange et de solidarité.

    Vous ne voulez pas diaboliser ces agriculteurs, dites-vous. Ceux qui sont dans le système de la bio industrielle peuvent-ils en sortir ?

    Les paysans deviennent des sous-traitants. Ils sont tenus par des contrats avec les toutes-puissantes coopératives agricoles. La filière des élevages intensifs de poulets bio, dominée par des coopératives comme Terre du Sud, MaïsAdour ou Terrena, illustre cette évolution. Dans le Lot-et-Garonne par exemple, Terre du Sud a récemment recruté des producteurs, souvent endettés, pour faire du poulet bio. Elle leur garantit des contrats avec la grande distribution et la restauration collective. La coopérative aide à trouver les financements, fournit les bâtiments, le matériel, les conseils de ses techniciens... En contrepartie, le producteur signe un contrat d’intégration : il s’engage à acheter à la coopérative les poussins, la totalité des aliments pour ses volailles, ainsi que les produits phytosanitaires et médicaux [3]. Il doit vendre toute sa production à la coopérative qui est la seule à déterminer les prix.

    Un exemple : le producteur signe pour un élevage de 40 000 poulets. Il doit investir 250 000 euros. La coopérative l’aide à obtenir 50 000 euros de subventions, le reste provient d’un prêt du Crédit agricole. Endetté dès le départ, le paysan est entièrement soumis à la volonté des coopératives qui peuvent décider du jour au lendemain de convertir son exploitation dans une autre production, si elles jugent que celle du poulet bio n’est plus assez rentable.

    Dans chacune de ces filières industrielles – volailles, soja, café, huile de palme, fruits et légumes – existe-t-il des alternatives biologiques locales ?

    Dans chaque pays où nous avons voyagé, nous rendons compte de cette autre agriculture biologique en rupture avec le système agro-industriel, qu’elle soit certifiée ou pas. J’ai été très marqué par une rencontre avec un producteur à Almería (Andalousie), la plus grande région de concentration de serres au monde. Ses parents ont été pris dans cet engrenage de production de fruits hors-saison destinés à l’exportation. Pendant plusieurs années, il a refusé de cultiver. Il a beaucoup voyagé pour rencontrer d’autres agriculteurs en bio. Aujourd’hui, en plein milieu de cette mer de plastique, sur deux hectares de serres et deux hectares en plein champs, il fait de l’agriculture biologique paysanne, produisant un grand nombre de variétés à partir de semences paysannes et vendant uniquement aux consommateurs andalous. Partout, les résistances abondent. Avec une très grande richesse dans les formes – ferme familiales, coopératives, communautés, groupements – ou les méthodes de culture – cultures associées, systèmes d’agroforesterie, permaculture...

    Le changement des pratiques ne passe-t-il pas aussi par une réflexion autour de la distribution  ?

    Le système des Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) a encouragé l’activité de milliers de maraîchers en France. Les groupements d’achats se développent aussi de façon spectaculaire. Dans le Lot, par exemple, ce sont des personnes bénéficiaires du RSA qui ont décidé de se regrouper afin d’accéder à une alimentation biologique locale. Avec une critique assez radicale de la grande distribution et l’envie d’une relation directe avec les producteurs. Dans l’Aveyron, un groupement a aidé l’un de ses membres à s’installer comme producteur de pâtes locales. Une réflexion plus globale autour de l’alimentation s’amorce.

    La question du prix est-elle essentielle ?

    Des prix de plus en plus bas, la défense du pouvoir d’achat, c’est le combat de la grande distribution. Mais on ne parle jamais du vrai prix des produits « conventionnels », de ce qui n’apparait pas. Pour une tomate « conventionnelle » produite de façon industrielle en Espagne, on ne parle pas du coût du transport, de son coût environnemental, des aides publiques dont cette production bénéficie. Et encore moins des coûts sanitaires dus aux pesticides. Si on prend tout en compte, et que l’on réduit les marges des intermédiaires et des supermarchés, le prix d’une tomate biologique ne serait pas si éloigné du prix d’une tomate conventionnelle. Il n’est pas normal non plus que ce soit les producteurs bio qui paient la certification. Ce devrait être aux pollueurs de payer. Et les maraîchers travaillent 14 heures par jour, six ou sept jours par semaine. Il est essentiel de payer leur travail au juste prix.

    L’agriculture biologique peut-elle être porteuse d’un projet de société ?

    L’agriculture biologique n’est pas une fin en soi. Elle s’inscrit dans un mouvement général basé sur le respect de l’humain et de la nature. On assiste à une querelle d’experts, pour savoir si l’agriculture biologique pourra nourrir ou non la planète en 2050. L’agriculture biologique ne pourra pas nourrir la planète si nous ne changeons pas de système politique. Si nous n’arrêtons pas le transfert massif de populations paysannes vers les bidonvilles des mégalopoles. Si nous n’arrêtons pas de transformer leurs terres en monocultures industrielles destinées à nourrir les élevages des pays riches ou les véhicules. Si nous ne sortons pas de ce capitalisme financier, le plus sauvage à avoir jamais existé. La bio doit nous amener à envisager une société beaucoup plus juste que celle dans laquelle nous vivons. Il existe aujourd’hui un mouvement social diffus et encore peu organisé, mais porteur d’un nouveau projet de société, à l’instar de la lutte du Larzac ou celle de Notre-Dame-des-Landes. Une agriculture biologique ne peut être que paysanne. Si elle est livrée à l’industrialisation, elle ne fera qu’accélérer la disparition du monde paysan.

    Propos recueillis par Sophie Chapelle

    @Sophie_Chapelle sur twitter

    Crédits photo : Philippe Baqué /Alterravia, Les ouvrières de la bio

    A lire : La Bio entre business et projet de société, sous la direction de Philippe Baqué, éditions Agone, 432 pages, 22 euros.

    Notes

    [1] Philippe Baqué est journaliste indépendant, collaborateur du Monde diplomatique, de Politis, de Silence, de Témoignage Chrétien, auteur du livre Un nouvel or noir (Paris Méditerranée, 1999) et réalisateur de films documentaires : Carnet d’expulsion, de Saint-Bernard à Bamako et Kayes ; Melilla, l’Europe au pied du mur ; L’Eldorado de plastique ; Le Beurre et l’argent du Beurre. Il a coordonné l’ouvrage collectif La Bio entre business et projet de société, paru aux éditions Agone en 2012.

    [2] Chiffres cités par le rapport annuel de l’Agence Bio Les chiffres clés de l’agriculture biologique, la Documentation française, 2010.

    [3] notamment allopathiques, désormais permis par la nouvelle réglementation

     

     

    http://www.bastamag.net/article2810.html


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  • Syrie : "Le Protocole de Doha"

    par Noureddine MERDACI, journaliste algérien
    dimanche 9 décembre 2012
     

    Il faudra sans doute attendre encore des mois, certainement des années, avant que ne soit reconstitué le processus par lequel la Syrie s’est retrouvée piégée dans cette guerre civile. À l’évidence, Damas n’en a pas mesuré la dangerosité, non seulement pour le régime en place mais, singulièrement, pour la Syrie qui risque de disparaître en tant qu’Etat national. Or, le voile commence à se lever sur les circonstances du « conclave » qui s’est tenu à Doha au début du mois de novembre dernier, qui a vu une « opposition » hétéroclite, divisée, sans programme et sans perspective, se donner un chef, Ahmed Moez Al-Khatib et se former en « coalition ».

    Mais pour arriver à ce résultat, les « opposants » syriens ont été sommés par le Qatar de « trouver » un accord, sine qua non, avant de sortir de la salle mise à leur disposition, affirment des sources proches du dossier. Autant dire que les « opposants syriens » avaient le « revolver » sur la tempe pour arriver à cet accord minimum. Le Premier ministre qatari, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani, y veillait personnellement. En réalité, la « révolte » en Syrie, totalement prise en charge par des pays étrangers et leurs services de renseignements, a été une guerre par procuration contre l’Etat national syrien, laquelle guerre n’avait besoin de « Syriens de service » que pour servir de « couleur locale ».

    En Syrie ce sont des combattants venus de nombreux pays arabes, des éléments d’Al Qaîda, des djihadistes d’Afghanistan, de la Somalie et autre Pakistan, bien armés, qui tuent la population civile syrienne et se battent contre l’armée syrienne aux côtés d’une poignée de déserteurs. Donc, à Doha, il fallait « unifier » l’opposition dont la crédibilité était mise en doute y compris par l’un de ses principaux bailleurs de fonds, les Etats-Unis qui ont pesé de tout leur poids pour redonner un semblant de cohérence et de visibilité à une opposition créée de toutes pièces par la France, le Qatar et les Etats-Unis, notamment, appuyée par la Turquie laquelle a obtenu de l’Otan l’installation sur son territoire de missiles « Patriot » aux frontières avec la Syrie. Doha aura donc été un recentrage de la rébellion qui n’arrivait pas à concrétiser les objectifs que lui ont tracés ses commanditaires.

    On comprend en fait, le pourquoi de la chose lorsque l’on connaît les clauses du « Protocole » de Doha, dont nous avons pu consulter le document, formulé en treize points qui se détermine comme suit :
    - 1- réduction du nombre des soldats de l’armée syrienne à 50 000 ;
    - 2- la Syrie ne pourra faire valoir son droit à sa souveraineté sur le Golan que par les moyens politiques. Les deux parties signeront des accords de paix sous l’égide des Etats-Unis et du Qatar ;
    - 3- la Syrie doit se débarrasser, sous la supervision des Etats-Unis, de toutes ses armes chimiques et bactériologiques et de la totalité de ses missiles. Cette pération doit se dérouler sur les terres de Jordanie ;
    - 4- annulation de toute revendication de souveraineté sur Liwa Iskandaroun et désistement au profit de la Turquie de certains villages frontaliers habités par les Turkmènes dans les « mouhafadhas » d’Alep et d’Idlib ;
    - 5- renvoi de tous les membres du Parti des travailleurs du Kurdistan, ceux recherchés par la Turquie lui seront livrés. Inscription de ce parti sur la liste des organisations terroristes ;
    - 6- annulation de tous les accords et conventions signés avec la Russie et la Chine dans les domaines des forages du sous-sol et de l’armement ;
    - 7- permettre le passage à travers le territoire syrien d’un gazoduc qatari à destination de la Turquie puis de l’Europe ;
    - 8- permettre le passage à travers le territoire syrien des conduites d’eau en provenance du barrage Atatürk et à destination d’Israël ;
    - 9- le Qatar et les Emirats arabes unis s’engagent à reconstruire ce qui a été détruit par la guerre en Syrie à la condition que leurs sociétés aient l’exclusivité de la reconstruction et de l’exploitation du pétrole et gaz syrien ;
    - 10- gel des relations avec l’Iran, la Russie et la Chine ;
    - 11- rompre les relations avec Hezbollah et les mouvements de résistance palestinienne ;
    - 12- le régime syrien sera islamique et non salafiste ;
    - 13- le présent accord entrera en application dès la prise du pouvoir. (par l’opposition, Ndlr). Fin de citation.

    C’est là le prix des pressions étrangères et de la démission et de la traîtrise arabes.

    Un prix fort, exorbitant pour la Syrie, que des personnes se disant « Syriennes » ont avalisé. En fait, cet accord, ou plutôt ce « Protocole » constitue donc le prix que l’opposition syrienne aura à payer une fois installée au pouvoir à Damas, comme le précise l’article 13 dudit « accord de Doha ». Ainsi, chacun des parrains de la « révolte du peuple syrien » s’est servi selon ses voeux et demandes. Les Etats-Unis en désarmant la Syrie et en l’éloignant de ses amis, la Turquie en récupérant des villages syriens et en rectifiant à son profit la frontière, le Qatar


     
    déc 10, 2012

    L’Europe appelle à la saisine de la Cour pénale internationale sur le régime syrien

    Syrie

    (BRUXELLES2) Alors que le chef de l’opposition syrienne leurs rendait visite, les 27 ont une nouvelle fois condamné la situation en Syrie et les massacres des civils. Nouvelle étape diplomatique, ils ont appelé le Conseil de Sécurité de l’ONU à saisir la Cour Pénale Internationale sur le cas Assad.

    Une nouvelle proposition de résolution à l’ONU ?

    Pour l’Union européenne, si la situation continue, «la Cour Pénale Internationale devrait s’occuper de la situation». La France, la Grande Bretagne, les USA voire l’Allemagne, le Maroc, le Portugal (membres non-permanents actuels) ou le Luxembourg (membre à partir de 2013) pourraient bien «à n’importe quel moment» proposer une nouvelle résolution devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies appelant la CPI à prendre en main le cas du régime d’Assad. «Nous reconnaissons que ceux responsables des crimes envers la population devront rendre des comptes», a déclaré la Haute Représentante Catherine Ashton, à l’issue du Conseil des Ministres. Les 27 se sont également dit préoccupés par «l’utilisation potentielle et le transfert d’armes chimiques en Syrie et rappellent au régime syrien et à tous les autres acteurs, qu’en cas d’utilisation, les responsables devront répondre de leurs actes».

    « 2013 sera l’année de la Syrie libre ! »

    Les Ministres avaient invité au dessert, Ahmed Moaz al-Khatib, le leader de la coalition d’opposition syrienne. Un long entretien, après lequel l’Union européenne a reconnu les efforts de la coalition mais toujours pas la coalition elle-même. L’encourageant à continuer à travailler sur le caractère ouvert du front d’opposition, les 27 l’ont exhorté à s’engager dans cette voie aux côté du Représentant Spécial de l’ONU, Lakhdar Brahimi. « Nous avons franchi une étape aujourd’hui en recevant Moaz al-Khatib. Nous en franchirons une autre lors de la réunion à Marakech la semaine prochaine » a déclaré Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, avant de déclarer, un rien solennel sur un ton gaullien, avant de quitter le bâtiment : « 2013 sera l’année de la Syrie libre »…

    (relu et complété par NGV)

    http://www.bruxelles2.eu/


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