• Un communisbubenicek.jpgte à la tête d'une région en République tchèque : une première depuis 1989

     

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Nous l'avions annoncé, c'est officiel : un communiste vient d'être élu gouverneur d'une région en République tchèque. Une première depuis la restauration du capitalisme, en 1989.

     

    Oldrich Bubeníček, candidat du Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM) aux élections régionales d'Octobre, vient d'être élu ce 20 novembre gouverneur de la région d'Ústí nad Labem.

     

    Le KSCM était arrivé en tête dans la région avec 22% des voix, obtenant 20 sièges au Parlement régional, tandis que les sociaux-démocrates du CSSD obtenait 13 sièges. 39 des 53 députés régionaux ont approuvé l'investiture du nouveau gouverneur.

     

    Après la signature d'un « pacte gouvernemental » entre communistes et sociaux-démocrates, le nouveau Conseil régional sera composé de six communistes et de cinq sociaux-démocrates. Outre le gouverneur, le premier vice-gouverneur sera également un communiste, Stanislav Rybák.

     

    Les résultats historiques du Parti communiste lui permettent de participer à la gestion de neuf des treize régions du pays. A Karlovy Vary, autre région où les communistes sont arrivés en tête, des négociations sont en cours qui pourraient aboutir à l'élection d'un deuxième gouverneur communiste

     

    Si la propagande anti-communiste a redoublé depuis le scrutin, les manifestations contre l'élection de communistes aux exécutifs régionaux n'ont guère mobilisé plus d'une centaine de personnes, que ce soient à Zlin en Moravie, en Usti nad Labem ou encore àČeské Budějovice en Bohême du sud.

     

    La manifestation contre les mesures d'austérité le 17 novembre, détournant le jour de la commémoration la contre-révolution de velours, a elle mobilisé plus de 25 000 personnes dans les rues de Prague, répondant à un appel lancé notamment par le Parti communiste et les syndicats.

     

    Les communistes n'ont jamais été aussi populaires en République tchèque. Si les élections législatives avaient lieu demain, les communistes seraient la deuxième force du pays derrière les sociaux-démocrates.

     

    L'anti-communisme recule également au fur et à mesure que le pays s'enfonce dans le crise. Selon un autre sondage de l'agence de presse STEM, une majorité de la population (56%) n'est pas gênée par l'arrivée de communistes au pouvoir dans les régions, hormis pour la population de Bohême centrale.

     

    Plus surprenant encore, le sondage dans la région d'Usti nad Labem révélant que la majorité de la population était plutôt satisfaite de la victoire des communistes dans la région mais guère satisfaite que ce soient les sociaux-démocrates qui aient remporté le scrutin nationalement.

     

    Selon le sondage STEM, les trois principales raisons qui ont poussé les électeurs à voter communiste sont leur rejet du système politique et économique actuel, la reconnaissance envers le seul parti ne baignant pas dans la corruption, enfin l'adhésion aux idées et au programme national du Parti.


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  • Le patriotisme économique, c’est quand l’économie est au service du peuple et pas l’inverse

    Nationalisations, à fond !

    Comité de Base
     

    (Les illustrations sont du Grand Soir).

    Le gouvernement a relayé le mot d’ordre « NATIONALISATION » qui est dans nos bouches et nos slogans depuis des années, il ne lui reste plus qu’à y ajouter un S pour que les salariés victimes, comme ceux de Mittal, du capitalisme le plus dévastateur, des restructurations et des licenciements pour rassasier les actionnaires, soient, elles aussi, nationalisées.

    Nous pensons donc aux salariés des entreprises bien françaises dont les productions sont nécessaires à la Nation, puisque c’est cela qui est mis en avant : aux 10 000 salariés de l’agroalimentaire, aux 5000 de l’aviation civile, aux 10 000 dans l’automobile, aux 10 000 dans la grande distribution, aux 10 000 dans le btp, aux 10 000 dans la téléphonie et les communications… et aux centaines de milliers qui sont sous cette menace des Pigeons et des Vautours, les oiseaux de mauvais augure qui ont décidés de s’en prendre aux droits et acquis des travailleurs, avec une arme de destruction massive, le chômage de masse.

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    Un économiste ne vient–il pas de déclarer : « dans un an la France sera au niveau de l’Espagne en pourcentage de chômeurs » à 24 % ? Ce qui implique de prendre des mesures « révolutionnaires » pour empêcher cette saignée qui nous fait présager que la crise systémique du capitalisme n’est pas derrière nous, bien au contraire et que nous nous dirigeons tout droit vers un crack tel que celui de 1929, avec ses conséquences (on en revient toujours aux déclarations de Manuel Barroso à John Monks : austérité ou fascisme).

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    « Nationalisation des entreprises qui licencient ou qui délocalisent, et sans dédommagement » - « Arrêt immédiat des privatisations » - « Retour dans la gestion d’Etat des services privatisés » …. C’est cela le patriotisme économique quand l’économie est au service du peuple et pas l’inverse !

    Le Maire conservateur de Londres, Boris Johnson, celui qui veut accueillir « nos » grandes fortunes et « nos » cerveaux, semble nous prendre pour des idiots ; aussi nous allons lui rafraîchir sa mémoire quelque peu sélective, lui qui hait les « sans-culotte » qui ont osés rafraîchir la royauté avec quelques bonnes coupes (sic)

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    -  Au Royaume-Uni, quand la la crise de 1929 éclate, elle aggrave une situation déjà bien dégradée, aussi le gouvernement décide d’abandonner le libre-échange : taxation à l’import et tarifs sociaux mis en place par Neville Chamberlain. En 1934 le gouvernement britannique procède à quelques nationalisations (transports londoniens et British Airways), puis restructure l’industrie par une concentration rapide au service de la nation. En 1942, mise en place du plan social Beveridge qui ouvre la voie au Welfare State. Des réformes profondes voient le jour en 1945 (mélange de New Deal et de Front Populaire) par des nationalisations des secteurs économiques (énergie, aviation civile, télécom, chemins de fer, transports routiers, sidérurgie), des concentrations industrielles, l’attribution de subventions, une politique d’aménagement du territoire, la Sécurité sociale, plus de justice sociale avec des syndicats qui voient leur rôle renforcé. Bien-sûr avec l’accession au pouvoir de Margareth Thatcher en 1979, tout sera briser en quelques années pour répondre à la City (« qui n’a rien à craindre » de – dixit F. Hollande) : libéralisation radicale de l’économie et au désengagement de l’état par la privatisation des services publics, démantèlement des monopoles, introduction de la concurrence, de la flexibilité du travail, et anéantissement des syndicats…

    Quant à Lakshmi Mittal, le milliardaire indien qui est la deuxième fortune du Royaume-Uni, il s’est dit « choqué » tout comme Laurence Parisot (la vie, l’amour sont précaires, pourquoi le travail ne le sera-t-il pas ?), des velléités du gouvernement de nationaliser ses usines sidérurgiques en France : mais a-t-il autre chose dans le cerveau qu’une calculette et autre chose dans les mains que des hachettes pour tailler en pièces les travailleurs ?

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    Quand avons-nous à faire de cette bande de bandits capitalistes pour qui 1€, 1£ ou1$ valent plus que la vie d’un travailleur et sa famille. 95 ans après la révolution russe de 1917, nous pourrions et devrions redevenir rapidement des bolchéviques qui les pourchasseront jusqu’au dernier.

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    Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas de Calais

    URL de cet article 18497
    http://www.legrandsoir.info/nationalisations-a-fond.html

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  • Le Medef casse le Code du travail (Décryptage)

    Le Medef casse le Code du travail

    Alors qu'a repris la négociation sur la sécurisation de l’emploi, le Medef franchit encore un cap dans sa volonté de flexibiliser les salariés. Décryptage d’un document qui passe à la moulinette le Code du travail.

    La négociation sur la sécurisation de l’emploi est mal engagée. Alors que s’est ouvert une nouvelle séance de discussions hier entre syndicats et patronat, c’est le dialogue de sourds. Il y a deux semaines, les organisations patronales ont soumis un texte jugé « provocateur » par la CGT, la CFDT, la CFTC, FO et la CFE-CGC, qui l’ont unanimement rejeté.

    Pour Maurad Rabhi, membre de la délégation de la CGT : « Au lieu de sécuriser l’emploi, il précarise encore plus le marché du travail, contrairement à ce que demandait le gouvernement. Sur la lutte contre la précarité, les syndicats s’accordent pour taxer les contrats courts. Au lieu de ça, le patronat propose la dégressivité des allocations pour les chômeurs, un comble vu la situation explosive du chômage en France ! » Le Medef a aussi remis sur la table ses accords de compétitivité-emploi, de modulation du temps de travail et du salaire pour le salarié, et évoqué la simplification du licenciement économique. Anne Braun, juriste à la CGT, constate que ce document « est la liste au père Noël du Medef. Toutes les vieilles lunes patronales réapparaissent : flexibilité du CDI, facilités pour licencier, évitement du juge… C’est un texte de régression sociale. Là, on ne les a jamais vus aller aussi loin ».

    Un chantage à l’emploi

    Dans la négociation, les syndicats ont pourtant posé leurs revendications en matière de sécurisation de l’emploi, sans succès. La CGT propose un droit de veto pour les représentants des salariés au comité d’entreprise (CE). « Nous avons des exemples concrets. Chez Electrolux, le patron veut licencier, alors que l’entreprise est rentable, les représentants du personnel doivent pouvoir s’y opposer », explique Maurad Rabhi. Le syndicat prône aussi l’expérimentation de la sécurité sociale professionnelle dans un territoire avec des droits attachés à la personne en matière de formation, protection sociale… Pour sécuriser à la fois les salariés et les entreprises, la CGT souhaiterait mutualiser les cotisations des employeurs pour aider les entreprises en difficulté.

    Mais le patronat préfère rester agrippé aux accords de compétitivité-emploi. La CGT et FO rejettent ce chantage à l’emploi. Sur cette question, la CFDT, la CFTC et la CGC se disent ouvertes à la négociation. Dans tous les cas, entre le patronat et les syndicats, on est bien loin d’arriver au « compromis historique » voulu par François Hollande d’ici à la fin de l’année.

    Décryptage du document

    • « Agir sur les contrats de travail. » Ou comment flexibiliser le contrat à durée indéterminé

    -  Le Medef propose, au 
motif d’inciter « au retour à l’emploi », de rétablir 
la dégressivité des allocations chômage.

    Même des experts proches du 
patronat ont démontré que la dégressivité des allocations d’assurance chômage n’avait aucun effet positif sur le retour à l’emploi.

    -  Il propose d’élargir le recours 
au CDI de chantier ou pour une mission déterminée.

    Le patronat veut faire du CDI 
le premier contrat précaire. Et il souhaite qu’il n’y ait pas de licenciement économique en cas de rupture de contrat.

    -  Le patronat envisage la généralisation d’un CDI intermittent.

    Aujourd’hui, cela nécessite un accord collectif, or, le patronat voudrait le négocier en direct avec le salarié, ce qui revient à contourner les syndicats. Le salarié serait aussi à la disposition de l’employeur pour peu d’heures de travail garanties.

    - Le document essaye de réduire les possibilités de recourir au juge, en limitant les poursuites à douze mois au lieu de cinq ans actuellement. Le patronat voudrait aussi restreindre les indemnités en cas de condamnation de l’entreprise pour licenciement sans motif réel et sérieux.

    Il est aujourd’hui impossible de fixer un plafond aux indemnités, le juge doit réparer l’entier préjudice. De plus, le plancher d’indemnisation existant est trop souvent considéré comme une limite maximum par les juges. La loi prévoit déjà un système d’indemnisation différencié selon la taille de l’entreprise.

    - Le Medef ne s’arrête pas en si bon chemin. Il envisage de réécrire la loi sur les licenciements pour mettre fin à la jurisprudence selon laquelle l’énoncé des motifs de la lettre de licenciement fixe les cadres du litige.

    Le Medef envisage de compléter oralement les motifs invoqués dans la lettre de licenciement afin de rendre le licenciement moins contestable devant le tribunal. Il remettrait ainsi en cause le droit à la défense du salarié.

    • « Anticiper les évolutions de l’activité, de l’emploi. » Ou comment limiter les compétences des représentants du personnel

    - Le Medef souhaite renforcer l’information des instances représentatives du personnel pour qu’elle soient moins dispersée et mieux partagée, en créant une base de données.

    Cette proposition avait déjà été faite dans une négociation antérieure. Cette base de données devait concerner toutes les entreprises ; or, cela ne se ferait que pour celles de 300 salariés et plus.

    - Le patronat évoque aussi l’expérimentation d’un compte individuel de formation attaché à la personne.

    Pas sûr que la fusion de deux dispositifs différents, celle du CIF (congé individuel de formation) et du DIF (droit individuel à la formation), augmente le droit à la formation des salariés ?

    - Le document propose de déterminer les conditions dans lesquelles l’employeur peut fixer la confidentialité des informations et le secret des affaires.

    Le patron pourrait brandir la confidentialité à tout bout de champ et dissuader les syndicalistes de communiquer des informations aux salariés dans le but de les mobiliser.

    • « Se mobiliser en faveur du maintien dans l’emploi. » Ou comment institutionnaliser
le chantage à l’emploi

    - On retrouve les 
fameux accords de compétitivité-emploi, 
c’est-à-dire de modulation du temps de travail ou du salaire dans les entreprises en difficulté, soi-disant pour maintenir l’emploi. Ils sont rebaptisés « accords de maintien dans l’emploi ».

    Le Medef veut faire primer l’accord collectif sur le contrat de travail. Ce qui est le plus flagrant dans le texte, c’est que si le salarié n’accepte pas ces dispositions, le licenciement ne serait pas économique, mais pour un motif créé de toutes pièces : le « refus de se voir appliquer un accord collectif ». La convention 158 de l’OIT précise que le licenciement doit être « causé », donc le patronat cherche à trouver un motif pour contourner le licenciement économique et ses obligations légales. En effet, en cas de refus du dispositif par dix salariés dans l’entreprise, le patronat veut éviter à tout prix de payer un plan social. En matière de droit, il n’y a qu’un seul précédent où l’accord collectif supplante le contrat de travail. C’est la loi Aubry sur les 35 heures. Dans ce cas, il s’agissait en principe d’un progrès social.

    - En contrepartie à l’effort demandé au salarié, on ne trouve qu’une référence à « une clause de retour à bonne fortune ».

    Il n’y a pas de trace de maintien dans l’emploi du salarié ou de limitation de la distribution de dividendes en cas d’accord de compétitivité-emploi. Même s’il y avait des engagements de maintien dans l’emploi, le juge pourrait toujours valider le licenciement.

    - Le patronat souhaite faire de ces accords de compétitivité un accord majoritaire.

    Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Cela engagerait la responsabilité des syndicats à signer un tel texte. Si, ensuite, les salariés le refusent et sont licenciés, c’est un piège pour les syndicats.

    • « Repenser les procédures de licenciement économique. » Ou comment le sécuriser

    - En cas de non-conclusion des accords, le patronat propose de modifier le contrat de travail dans le cadre « d’un plan de redéploiement ». Si le salarié refuse, c’est la rupture de contrat pour motif personnel.

    Alors qu’aujourd’hui, le contrat de travail s’impose à l’employeur, le patronat pourrait ainsi le modifier beaucoup plus facilement.

    - Le patronat veut aussi redéfinir le licenciement économique. Le périmètre d’appréciation du motif économique pourrait être modifié et se limiter à un « centre de profit ».

    Normalement, le motif économique s’apprécie au niveau du groupe et le juge observe ce qui se passe dans un secteur d’activité. Là, le patron pourrait se permettre de mettre en faillite une entité pour qu’on ne puisse pas remettre en cause le motif économique du licenciement et améliorer sa compétitivité.

    - Le Medef souhaite réduire les procédures, les enfermer dans des délais très courts et restreindre les expertises.

    Le texte parle même d’experts choisis par accord entre le comité d’entreprise et l’employeur : ce serait la fin de l’expertise indépendante.

    - Le texte propose également une homologation de la procédure de licenciement économique par l’administration.

    La contestation du licenciement se ferait devant la juridiction administrative que le patronat estime peut-être moins favorable aux salariés. En tout cas, ces juridictions sont moins à l’aise avec ce genre de question.

    - Le Medef souhaite que le plan social ne soit plus contestable en justice.

    S’il fait l’objet d’un accord majoritaire, le salarié ne pourrait plus porter le litige devant le tribunal.

    - Le patronat pose comme priorité le reclassement, avec des offres que le salarié doit accepter sous peine de voir réduites ses allocations de chômage, sans recours possible devant un juge.

    On manque d’informations pour définir ce que sont les offres valables de reclassement. On revient à ce réflexe de propriété du patron, qui veut imposer ses décisions en dépit des règles légales.

    - Dans le document, il y a cette notion de « quitus reclassement ».

    Cela veut dire que le salarié et le patron sont quittes en cas de reclassement. « Je te reclasse, donc tu renonces à toute procédure contre le licenciement. » Toutes les dispositions réclamées par le Medef visent à éviter que le salarié puisse saisir le juge, ce qui pose des problèmes législatifs au niveau du droit international et du droit communautaire. « On retrouve ici tous leurs leitmotivs : éviter le juge et faire que l’accord collectif, conclu par les partenaires sociaux s’impose à la loi. Et en plus, l’employeur souhaiterait modifier le contrat de travail à sa guise », conclut Anne Braun, juriste à la CGT.

     

    Mobilisation le 13 décembre. En plus de la manifestation contre le chômage, organisée samedi, la CGT appelle à une grande journée d’action, le 13 décembre, pour faire entendre les revendications des salariés sur la sécurisation de l’emploi et les retraites complémentaires. Aux antipodes du projet du Medef pour fragiliser encore les salariés, la CGT exige que « la négociation sur la sécurisation de l’emploi ouverte début septembre débouche sur de nouveaux droits, protégeant mieux l’emploi et combattant la précarité et la dérive des ruptures conventionnelles », réclamant en outre un meilleur encadrement des plans de départs volontaires, alors que les rangs des chômeurs ne cessent de grossir de mois en mois. Le syndicat souhaite aussi mettre en avant la nécessité d’un contrôle des aides publiques versées aux entreprises.


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  • ArcelorMittal : déception et colère des syndicats après le compromis du gouvernement

    Mittal ? Un symbole !!

    "Nous n'avons aucune confiance en Mittal" a expliqué le porte-parole de la CFDT Edouard Martin après les annonces de J.M. Ayrault

    Au terme de plusieurs semaines de bras de fer entre ArcelorMittal qui voulait fermer les hauts fourneaux et le gouvernement qui menaçait de nationaliser l'ensemble du site pour le revendre à un mystérieux repreneur, les annonces de Jean-Marc Ayrault sur l'avenir du site mosellan ont déçu tant les syndicats que les politiques. "Nous avons le sentiment d'avoir été une nouvelle fois trahis", a déclaré vendredi soir le porte-parole de la CFDT Edouard Martin.

    A l'issue d'âpres négociations, le gouvernement a obtenu d'ArcelorMittal qu'il s'engage à préserver l'emploi à Florange (Moselle) et investisse 180 millions d'euros en cinq ans dans le site, "Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années", a déclaré Jean-Marc Ayrault vendredi soir. Il a en outre annoncé que la nationalisation des hauts-fourneaux était écartée. Une source à Matignon a précisé qu'il y aurait cependant des suppressions de postes induites par les départs à la retraite, qui se feront "au fur et à mesure" mais a assuré qu'il n'y aura ni licenciements, ni mobilités forcées.

     

    Le groupe, qui souhaitait fermer la filière chaude (production d'acier brut, comprenant les hauts-fourneaux), s'est finalement engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange "en l'état" dans l'attente de la réalisation d'un projet européen de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos, a expliqué le Premier ministre. Ulcos (Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking), proposé pour un des hauts-fourneaux de Florange, est un prototype de captage stockage du CO2 qui doit permettre de réduire considérablement la pollution de l'air par la fabrication de l'acier. Ce projet, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation, est en attente de financements européens prévus d'ici fin décembre.

     

    Pas de nationalisation

    "Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse d'une nationalisation transitoire (..) au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal", des engagements "inconditionnels", a souligné Jean-Marc Ayrault. "La nationalisation (...) peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la nation", a dit le Premier ministre. "Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité", a-t-il ajouté, dans une allusion au marché de l'acier en Europe, très déprimé. L'annonce d'une nationalisation temporaire avait été brandie par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et avait rallié une part importante de la classe politique, de droite comme de gauche.

     

    Pas de repreneur "crédible"

    La menace d'une nationalisation temporaire avait été brandie par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et avait rallié une part importante de la classe politique. Le ministre avait en outre affirmé à plusieurs reprises avoir reçu des marques d'intérêt et des offres de repreneurs potentiels pour le site dans son intégralité. Mercredi, il avait même évoqué un repreneur prêt à investir "jusqu'à près de 400 millions d'euros".

    "De l'enfumage" pour la CGT

    A Florange, les syndicats ont accueilli froidement les annonces du gouvernement, la CFDT jugeant même que les salariés étaient "une nouvelle fois trahis" et exigeant une réunion tripartite entre gouvernement, syndicats et direction. "Nous avons été le cauchemar de (Nicolas) Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement", a menacé vendredi son représentant Edouard Martin. "Les rénovations et les investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans. Nous exigeons que les travaux de rénovation démarrent tout de suite", a-t-il ajouté. Pour Lionel Burriello, représentant du collectif jeunes de la CGT à Florange, "c'est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine, c'est de l'enfumage". "Rien que le mot accord avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l'impression de vivre un Gandrange 2", a ajouté le syndicaliste. Le responsable fédéral de Force Ouvrière Frédéric Souillot s'est déclaré "satisfait" mais redoute de la "poudre aux yeux".

    "Le scénario d'Ayrault peut tourner vite en mauvais film, ces prochains mois" estime le PCF

    Même son de cloche du côté de la gauche, dans un communiqué le Parti communiste a estimé vendredi soir que "le refus de nationaliser laissait Florange et les salariés dans les griffes de Mittal". "On connaît dorénavant le scénario de Jean Marc Ayrault. Il annonce un accord avec Mittal pour éviter un plan social et la poursuite de l'activité à Florange. Le scénario du Premier ministre a déçu les 650 salariés car il peut tourner vite en mauvais film, ces prochains mois", a ajouté le PCF.  Pour lui, en refusant de nationaliser Florange, le gouvernement a opté pour une solution qui "n'est pas à la hauteur, au vu de l'enjeu industriel". "La seule garantie qu'aurait dû prendre le Premier ministre", a-t-il jugé, "aurait été de prendre la main avec une majorité de blocage au sein du conseil d'administration sur la base d'investissements publics, garantissant l'avenir de Florange".

    Le maire PS de Florange (Moselle) Philippe Tarillon s'est dit pour sa part "sceptique", même s'il a qualifié l'accord "d'acceptable dans son principe". L'élu a invité les salariés à "maintenir la pression sur le gouvernement" et sur Arcelor. "Comme les salariés j'ai du mal à croire en la parole de Mittal", a-t-il ajouté. "Je respecte la déception des gens qui ont mené et mènent encore une lutte digne et courageuse", a-t-il dit.

    Arnaud Montebourg contesté. Promoteur d'une nationalisation qui a rallié de nombreux soutiens sur presque tout l'échiquier politique, le ministre du Redressement productif s'est retrouvé isolé dans le gouvernement. "Montebourg voulait vraiment nationaliser. Mais pas les autres", selon une source gouvernementale. Selon une source proche de Matignon, le Premier ministre a critiqué le travail de d'Arnaud Montebourg, disant qu'il n'y avait pas de repreneur "crédible". Ce n'était "pas solide" et "pas bordé", insiste-t-on du côté de Matignon. Montebourg, première victime du compromis entre l'État et Mittal ?

    Florange : les annonces de Jean-Marc Ayrault

    Mittal ? Un symbole !!

    Pas de nationalisation, pas de plan social, 180 millions d’euros d'investissement... Les principaux points de la déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault vendredi soir concernant l'accord obtenu avec ArcelorMittal sur l'avenir du site sidérurgique de Florange.

     

    • PLAN SOCIAL ET INVESTISSEMENT

    "Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années à Florange. Ainsi les activités du site, liées à la filière froide (transformation et finition de l'acier, ndlr), et notamment l'emballage, seront pérennisées et renforcées par un programme d'investissement industriel. Cela permettra de sécuriser les salariés qui travaillent dans ces activités".

     

    • LA PRESENCE DU GROUPE EN FRANCE

    "ArcelorMittal a réaffirmé son ancrage industriel sur notre territoire, notamment à travers ses sites de Dunkerque et Fos dans leur configuration actuelle. La consolidation de l'activité sur le site à Florange ne se fera pas au détriment d'autres activités similaires en France"

     

    • LES HAUTS-FOURNEAUX ET ULCOS

    "La faible activité actuelle en Europe ne permet pas d'envisager un redémarrage des hauts fourneaux à court terme. Mais le gouvernement a obtenu l'engagement du groupe de les maintenir dans un état qui permette, le moment venu, la réalisation d'un projet industriel d'avenir. C'est le projet Ulcos (projet de captage et de stockage de CO2, ndlr)"

    "L'Etat a déjà réservé 150 millions d'euros au sein du programme d'investissements d'avenir. Il est prêt à augmenter sa participation pour accompagner activement ce projet. ArcelorMittal a accepté de poursuivre les études engagées en ce sens."

     

    • LES ENGAGEMENTS DU GROUPE

    "Ces engagements d'ArcelorMittal sont inconditionnels. Le gouvernement veillera à ce qu'ils soient respectés scrupuleusement. Il utilisera tous les moyens nécessaires en cas de non-respect"

     

    • LA NATIONALISATION

    "Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse d'une nationalisation transitoire, qui a pu être évoquée ces derniers jours. Il a écarté cette solution au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal.

    La nationalisation, c'est-à-dire l'expropriation par +nécessité publique+, peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la Nation.

    Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité."

     

    • LOI SUR LES OPA HOSTILES

    "Le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, me fera des propositions pour renforcer la législation qui protège nos entreprises des OPA hostiles".

    La nouvelle trahison des clercs - (écrit le 30/11 à 23h30)

    http://img.over-blog.com/300x297/0/45/36/90/ben-le-4----mdr/trahison_.jpg

     

    Le champagne doit couler à flot au siège du Medef qui doit se sentir conforter dans son exigence de suppression du code du travail. Parisot, adossé à un piano, doit chanter "la vie en rose" tandis que Kessler fait péter les rôteuses.

     

    La droite se frotte les mains et l'extrême droite tient ouvert son panier.

     

    La machine à cultiver la résignation et à engrener les reculs sociaux a été mise sous tension ce 30 novembre. Elle est en marche.

     

    Derrière la déclaration du Zayrault pointé transpire une réalité froide, lourde : la filière acier est liquidé en Lorraine. Le vaisseau fantôme ancré dans la mare au canard de l'Elysée, contre une hypothétique filières de CO2, abandonne un des plus beaux fleurons industriels du Pays.

     

    La déclaration du premier ministre est belle comme un communiqué de l'état major en juin 40 :

    "L'accord prévoit que "les activités du site liées à la filière froide, et notamment l'emballage, seront pérennisées et renforcées par un programme d'investissements industriels. Cela permettra de sécuriser les salariés qui travaillent dans ces activités", a détaillé M. Ayrault. Il n'y aura toutefois pas de"redémarrage des hauts-fourneaux à court terme", ce "en raison de la faible activité actuelle en Europe". En revanche, ArcelorMittal s'engage à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange en l'état, dans l'attente de la réalisation du projet de captage et de stockage de CO2 Ulcos, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation et qui doit recevoir l'accord pour des financements européens dans les prochaines semaines. Il n'y a cependant pas de garantie à ce stade que Florange accueille ce projet industriel."

     

    A des gars qui se battent pour garder un outil industriel indispensable pour garder une souveraineté industrielle et économique, le pouvoir et les forces politique qui disent être de sa majorité répondent "victoire on a gagné  : on ferme sans plan social " 

     

    Ayrault nous réinvente les ateliers nationaux de l'après 1848. le Zayrault de Nantes dans les pas d'Ulysse Trélat. Le fait que vous vous demandiez "qui kec'est que çuilà " montre la puissance de tir du portier de Matignon.

     

    Ceux qui n'ont pas censuré le budget ont encore un moyen de se rattraper en prenant clairement leur distance et en mettant ce qui leur reste d'énergie dans le combat contre la liquidation d'un des principaux pilier de notre indépendance économique.

     

    Maintenant que chacun a pu mesurer ce qu'est une parole de dirigeant du PS quand le patonat hausse le ton, qui va oser chercher du côté de ceux qui mettaient en garde sur le chèques en blancs que par trois fois en mai et juin il a été donné aux liquidateurs. Les responsabilités sont maintenant établies.

     

    Souvenez vous de cet article de juin sur ces p@ges : "et si le capital avait besoin diu PS pour imposer en douceur ce que le troll d'alors n'avait pas réussi à imposer en force" Nous y sommes.

     

    Les mêmes qui stigmatisaient ceux qui alertaient, les traitant de défaitistes ou de fous  sont ils en capacité d'arrêter de chercher un miroir à se scruter le nombril ou vont-il avoir, pour les moins prisonniers du PS pour subsister, le courage de venir participer à la rupture indispensable ?

     

    Camarade cheminot, prends en de la graine. Tu as devant toi la configuration avancée de comment le PS va tenter de liquider la SNCF : un hypothétique maintien d'un statut aménagé, des activités haut de gammes en terme de service publique dispatchées  au privé qui viendra s'y gaver contre l'acceptation des principes de l'UE si tu veux garder un emplois: faire place nette au capital.

     

    Toute la solidarité et la force que tu mettra à soutenir les sidérurgistes sera autant de capitalisé pour empêcher les mauvais coup à suivre.

     

    Reste à voir ce que vont dire et faire sidérurgistes et métallos, comment la CGT va s'inscrire dans ce rapport de force.

     

    Organiser un tel mauvais coup juste avant les fête (ce ne sont pas les sidérurgiste qui ont fait traîner le calendrier mais bien le pouvoir sachant le poids en particulier des fêtes diverses liées au métier s'égrènent en décembre pour avoir l'agenda comme bouclier les préservant de la colère.

     

    FO comme Jouhaud en 14 est déjà dans l'union sacrée. Que va dire la direction de la CFDT sa base sur place encaissant avec la douleur des illusions perdues ce mauvais coup.

    sauver l'acier Lorrain est pivot pour garder un avenir industriel au pays. Et ce n'est pas l'annonce du passage d'EADS sous contrôle allemand apparu dans la presse de ce jour qui va infléchir le propos.

     

    Soyons clair le capital mondialisé à décidé" de faire la peau" à l'industrie française et à ses ouvriers, le PS en conscience est volontaire pour lui prêter main forte.

     http://www.rue89.com/sites/news/files/assets/image/2012/11/manifestant_florange_arcelor_mittal_0.jpg

     Par canaille le rouge

    Mittal ? Un symbole !!

    vendredi 30 novembre 2012
    par  André Bellon


    Si l’on excepte Laurence Parizot, personne en France ne semble s’enthousiasmer pour Mittal. Personnage particulièrement symbolique du cynisme économique, du mépris des salariés et de l’intérêt particulier à tout prix, ce personnage cherche simplement à rentabiliser au maximum ses investissements quelles qu’en soient les conséquences. En voulant réduire l’offre sidérurgique, il cherche à valoriser ses avoirs ailleurs dans le monde ; et qu’importent les conséquences sociales en France !

    Mais le jugement sur cet individu est-il vraiment fondamental ? Car, après tout, vitupérer contre lui permet de faire croire qu’il y a un méchant, pas un système. Et de faire oublier qu’il n’est pas tombé du ciel, mais que les gouvernements successifs en France lui ont donné ce pouvoir sur les hommes et sur les choses.

    On a bradé les biens collectifs de la France en même temps qu’on nous racontait des fadaises sur la construction d’une Europe forte face aux défis extérieurs. On a légitimé l’idée que le laisser aller-laisser faire était la meilleure manière de gérer l’économie. Ce n’est pas d’aujourd’hui que la question se pose et, tout au long des dernières décennies, gauche et droite confondues ont défendu l’idée que le développement des marchés financiers était de l’intérêt collectif. On rappelle bien sûr la loi Giscard de 1973 qui interdit à la Banque de France de prêter sans intérêt à l’État ; mais rappelons qu’elle fut renforcée par un traité de Maastricht qui rend ce « marché » arbitre de la vie politique.

    La question aujourd’hui posée de savoir s’il faut ou pas nationaliser Mittal va donc bien au-delà de ce problème spécifique, aussi important soit-il. Elle interroge sur le principe même d’une souveraineté collective contre les intérêts particuliers. Elle interroge sur la nature de la mondialisation dont l’Union européenne est un segment et à laquelle les gouvernements français acceptent de se soumettre.

    Plutôt que de rabâcher les discours convenus sur l’archaïsme ou la modernité, sachons reparler de ce défi permanent dans l’Histoire : la souveraineté du peuple qu’on appelle plus communément la démocratie.

    http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article629


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  • maastricht.jpg« Le traité de Maastricht est à l'origine de nos problèmes actuels : sortons-en au plus vite ! »

     

    Article de Juan Torres Lopez, professeur de théorie économique à l'Université de Séville

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Curieux que peu se souviennent aujourd'hui du Traité de Maastricht, quand là se trouve l'origine des problèmes que connaît aujourd'hui l'Union européenne. Sur la base de tellement de mensonges, on a fait croire aux gens que ce qui arrive aux pays qui subissent des perturbations majeures, est dû à des dépenses publiques sociales trop élevées et que cela a conduit la dette publique à des niveaux insoutenables, déduisant de tout cela la nécessité de mettre en œuvre des politiques d'austérité reposant sur la réduction des droits et des prestations sociales. La réalité est tout autre : ce qui a véritablement fait croître la dette publique (au-delà de l'impact plus récent de la crise financière internationale et la baisse consécutive des recettes de l’État), ce n'est pas l'augmentation des dépenses publiques primaires (c'est-à-dire, celles associées aux dépenses courantes ou d'investissement), mais celle consacrée à payer les intérêts et l'endettement nécessaire pour faire face à la dette accumulée.

     

    On estime que les États européens paient aux banques privées près de 350 milliards d'euros par an en intérêts, depuis qu'ils ont cessé d'être financés par les anciennes banques centrales et plus tard par la Banque centrale européenne. Voilà le vrai boulet qui grève les économies européennes, plutôt que le poids insupportable, comme on veut nous le faire croire, de l’État social. Nous ne pouvons nous lasser de répéter que, si le solde primaire de l’État espagnol avait été financé depuis 1989 par un taux d'intérêt d'1% par une banque centrale (comme cela serait logique), le poids de la dette publique espagnole serait désormais de 14% du PIB et non de 87% comme c'est le cas actuellement. C'est une démonstration claire que ce sont les intérêts financiers et non les dépenses sociales qui sont véritablement à l'origine de la dette combattue en remettant en cause les droits et la démocratie.

     

    On oublie que ce fut l'article 104 du Traité de Maastricht qui a institué l'interdiction aux Banques centrales de financer les gouvernements. Une condition tout à fait absurde du point de vue économique et financier, qui ne bénéficie qu'aux banques privées, lesquelles ont pu mettre sur pied un business aux dimensions astronomiques : il est facile de calculer que, par conséquent,les banques européennes ont reçu gracieusement 7 mille milliards d'euros depuis qu'a été ratifié le Traité de Maastricht, en intérêts. Un argent qui par ailleurs, au lieu d'être destiné au financement du développement productif européen est allé alimenter la spéculation financière, la formation des bulles, qui en éclatant ont détruit des économies entières et les comptes en milliards que les banques européennes conservent dans les paradis fiscaux, utilisés pour financer tous les types de crimes et de délits, le trafic d'armes, d'êtres humains, de drogue et la corruption politique.

     

    Pour rendre tout cela possible, le Traité a mis en place une autre mesure manquant tout autant de fondement scientifique : l'indépendance de la Banque centrale qui, en réalité, a été tout simplement la procédure optimale pour agir librement au service des banques privées. La preuve de cela, la gestion des banques centrales qui, depuis qu'elles sont indépendantes, a été la plus catastrophique de toute leur histoire, ayant produit le plus grand nombre de crises financières et les épisodes les plus graves d'instabilité monétaire. Alors oui, il s'agit de la plus grande redistribution de revenus en faveur des puissants, grâce à une politique de taux d'intérêt et la gestion de la quantité de monnaie en circulation.

     

    Avec autant de faveurs pour les banques privées, le Traité de Maastricht est la cause originelle, qui entrave les États européens dans la mise en œuvre de leurs propres politiques économiques. C'est à partir de Maastricht que l'on se retrouve impuissant à contrôler la situation que l'on subit.

     

    En outre, c'est toujours ce Traité qui a institué pour la première fois des règles tout aussi absurdes de convergence nominale, dont le temps a démontré qu'elles étaient complètement inutiles pour atteindre l'équilibre et l'harmonie que nécessaire à une union monétaire pour fonctionner correctement, sans créer plus de problèmes qu'elles n'en résout. Ou cette stabilité des comptes, si peu fondée et justifiée d'un point de vue scientifique, qui n'a pas été respectée près de 140 fois par plusieurs États. Et dont toute la perversion se révèle tout simplement en nous demandant dans quelle situation nous serions aujourd'hui, si les pays les plus avancés du monde avaient été sujets à de telles normes de stabilité des comptes pendant 100 ou 150 ans.

     

    Mais le Traité de Maastricht n'a pas joué seulement un rôle décisif en introduisant ce carcan économique et ces privilèges qui condamnent les peuples d'Europe à la situation dans laquelle nous nous trouvons, mais aussi dans la manière si anti-démocratique par laquelle il a été ratifié, esquivant tout débat social sur ces aspects essentiels ou pour le dire autrement, en occultant aux citoyens ses conséquences, quitte à le faire adopter par la bande.

     

    Maastricht a donc été le premier avertissement le plus clair que les constructeurs et les bénéficiaires de l'Europe néo-libérale n'avaient pas besoin de la démocratie, mais que c'est tout le contraire, et que donc son démantèlement effectif a commencé avec le Traité.

     

    Le côté positif de Maastricht, c'est qu'il démontre l'origine illégitime de la dette, qu'elle l'on fait injustement porter sur les épaules des peuples européens. Et c'est, ainsi, la première raison pour le répudier dans toute l'Europe, au plus vite.


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