• Mittal ? Un symbole !!

    ArcelorMittal : déception et colère des syndicats après le compromis du gouvernement

    Mittal ? Un symbole !!

    "Nous n'avons aucune confiance en Mittal" a expliqué le porte-parole de la CFDT Edouard Martin après les annonces de J.M. Ayrault

    Au terme de plusieurs semaines de bras de fer entre ArcelorMittal qui voulait fermer les hauts fourneaux et le gouvernement qui menaçait de nationaliser l'ensemble du site pour le revendre à un mystérieux repreneur, les annonces de Jean-Marc Ayrault sur l'avenir du site mosellan ont déçu tant les syndicats que les politiques. "Nous avons le sentiment d'avoir été une nouvelle fois trahis", a déclaré vendredi soir le porte-parole de la CFDT Edouard Martin.

    A l'issue d'âpres négociations, le gouvernement a obtenu d'ArcelorMittal qu'il s'engage à préserver l'emploi à Florange (Moselle) et investisse 180 millions d'euros en cinq ans dans le site, "Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années", a déclaré Jean-Marc Ayrault vendredi soir. Il a en outre annoncé que la nationalisation des hauts-fourneaux était écartée. Une source à Matignon a précisé qu'il y aurait cependant des suppressions de postes induites par les départs à la retraite, qui se feront "au fur et à mesure" mais a assuré qu'il n'y aura ni licenciements, ni mobilités forcées.

     

    Le groupe, qui souhaitait fermer la filière chaude (production d'acier brut, comprenant les hauts-fourneaux), s'est finalement engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange "en l'état" dans l'attente de la réalisation d'un projet européen de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos, a expliqué le Premier ministre. Ulcos (Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking), proposé pour un des hauts-fourneaux de Florange, est un prototype de captage stockage du CO2 qui doit permettre de réduire considérablement la pollution de l'air par la fabrication de l'acier. Ce projet, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation, est en attente de financements européens prévus d'ici fin décembre.

     

    Pas de nationalisation

    "Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse d'une nationalisation transitoire (..) au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal", des engagements "inconditionnels", a souligné Jean-Marc Ayrault. "La nationalisation (...) peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la nation", a dit le Premier ministre. "Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité", a-t-il ajouté, dans une allusion au marché de l'acier en Europe, très déprimé. L'annonce d'une nationalisation temporaire avait été brandie par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et avait rallié une part importante de la classe politique, de droite comme de gauche.

     

    Pas de repreneur "crédible"

    La menace d'une nationalisation temporaire avait été brandie par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et avait rallié une part importante de la classe politique. Le ministre avait en outre affirmé à plusieurs reprises avoir reçu des marques d'intérêt et des offres de repreneurs potentiels pour le site dans son intégralité. Mercredi, il avait même évoqué un repreneur prêt à investir "jusqu'à près de 400 millions d'euros".

    "De l'enfumage" pour la CGT

    A Florange, les syndicats ont accueilli froidement les annonces du gouvernement, la CFDT jugeant même que les salariés étaient "une nouvelle fois trahis" et exigeant une réunion tripartite entre gouvernement, syndicats et direction. "Nous avons été le cauchemar de (Nicolas) Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement", a menacé vendredi son représentant Edouard Martin. "Les rénovations et les investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans. Nous exigeons que les travaux de rénovation démarrent tout de suite", a-t-il ajouté. Pour Lionel Burriello, représentant du collectif jeunes de la CGT à Florange, "c'est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine, c'est de l'enfumage". "Rien que le mot accord avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l'impression de vivre un Gandrange 2", a ajouté le syndicaliste. Le responsable fédéral de Force Ouvrière Frédéric Souillot s'est déclaré "satisfait" mais redoute de la "poudre aux yeux".

    "Le scénario d'Ayrault peut tourner vite en mauvais film, ces prochains mois" estime le PCF

    Même son de cloche du côté de la gauche, dans un communiqué le Parti communiste a estimé vendredi soir que "le refus de nationaliser laissait Florange et les salariés dans les griffes de Mittal". "On connaît dorénavant le scénario de Jean Marc Ayrault. Il annonce un accord avec Mittal pour éviter un plan social et la poursuite de l'activité à Florange. Le scénario du Premier ministre a déçu les 650 salariés car il peut tourner vite en mauvais film, ces prochains mois", a ajouté le PCF.  Pour lui, en refusant de nationaliser Florange, le gouvernement a opté pour une solution qui "n'est pas à la hauteur, au vu de l'enjeu industriel". "La seule garantie qu'aurait dû prendre le Premier ministre", a-t-il jugé, "aurait été de prendre la main avec une majorité de blocage au sein du conseil d'administration sur la base d'investissements publics, garantissant l'avenir de Florange".

    Le maire PS de Florange (Moselle) Philippe Tarillon s'est dit pour sa part "sceptique", même s'il a qualifié l'accord "d'acceptable dans son principe". L'élu a invité les salariés à "maintenir la pression sur le gouvernement" et sur Arcelor. "Comme les salariés j'ai du mal à croire en la parole de Mittal", a-t-il ajouté. "Je respecte la déception des gens qui ont mené et mènent encore une lutte digne et courageuse", a-t-il dit.

    Arnaud Montebourg contesté. Promoteur d'une nationalisation qui a rallié de nombreux soutiens sur presque tout l'échiquier politique, le ministre du Redressement productif s'est retrouvé isolé dans le gouvernement. "Montebourg voulait vraiment nationaliser. Mais pas les autres", selon une source gouvernementale. Selon une source proche de Matignon, le Premier ministre a critiqué le travail de d'Arnaud Montebourg, disant qu'il n'y avait pas de repreneur "crédible". Ce n'était "pas solide" et "pas bordé", insiste-t-on du côté de Matignon. Montebourg, première victime du compromis entre l'État et Mittal ?

    Florange : les annonces de Jean-Marc Ayrault

    Mittal ? Un symbole !!

    Pas de nationalisation, pas de plan social, 180 millions d’euros d'investissement... Les principaux points de la déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault vendredi soir concernant l'accord obtenu avec ArcelorMittal sur l'avenir du site sidérurgique de Florange.

     

    • PLAN SOCIAL ET INVESTISSEMENT

    "Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années à Florange. Ainsi les activités du site, liées à la filière froide (transformation et finition de l'acier, ndlr), et notamment l'emballage, seront pérennisées et renforcées par un programme d'investissement industriel. Cela permettra de sécuriser les salariés qui travaillent dans ces activités".

     

    • LA PRESENCE DU GROUPE EN FRANCE

    "ArcelorMittal a réaffirmé son ancrage industriel sur notre territoire, notamment à travers ses sites de Dunkerque et Fos dans leur configuration actuelle. La consolidation de l'activité sur le site à Florange ne se fera pas au détriment d'autres activités similaires en France"

     

    • LES HAUTS-FOURNEAUX ET ULCOS

    "La faible activité actuelle en Europe ne permet pas d'envisager un redémarrage des hauts fourneaux à court terme. Mais le gouvernement a obtenu l'engagement du groupe de les maintenir dans un état qui permette, le moment venu, la réalisation d'un projet industriel d'avenir. C'est le projet Ulcos (projet de captage et de stockage de CO2, ndlr)"

    "L'Etat a déjà réservé 150 millions d'euros au sein du programme d'investissements d'avenir. Il est prêt à augmenter sa participation pour accompagner activement ce projet. ArcelorMittal a accepté de poursuivre les études engagées en ce sens."

     

    • LES ENGAGEMENTS DU GROUPE

    "Ces engagements d'ArcelorMittal sont inconditionnels. Le gouvernement veillera à ce qu'ils soient respectés scrupuleusement. Il utilisera tous les moyens nécessaires en cas de non-respect"

     

    • LA NATIONALISATION

    "Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse d'une nationalisation transitoire, qui a pu être évoquée ces derniers jours. Il a écarté cette solution au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal.

    La nationalisation, c'est-à-dire l'expropriation par +nécessité publique+, peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la Nation.

    Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité."

     

    • LOI SUR LES OPA HOSTILES

    "Le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, me fera des propositions pour renforcer la législation qui protège nos entreprises des OPA hostiles".

    La nouvelle trahison des clercs - (écrit le 30/11 à 23h30)

    http://img.over-blog.com/300x297/0/45/36/90/ben-le-4----mdr/trahison_.jpg

     

    Le champagne doit couler à flot au siège du Medef qui doit se sentir conforter dans son exigence de suppression du code du travail. Parisot, adossé à un piano, doit chanter "la vie en rose" tandis que Kessler fait péter les rôteuses.

     

    La droite se frotte les mains et l'extrême droite tient ouvert son panier.

     

    La machine à cultiver la résignation et à engrener les reculs sociaux a été mise sous tension ce 30 novembre. Elle est en marche.

     

    Derrière la déclaration du Zayrault pointé transpire une réalité froide, lourde : la filière acier est liquidé en Lorraine. Le vaisseau fantôme ancré dans la mare au canard de l'Elysée, contre une hypothétique filières de CO2, abandonne un des plus beaux fleurons industriels du Pays.

     

    La déclaration du premier ministre est belle comme un communiqué de l'état major en juin 40 :

    "L'accord prévoit que "les activités du site liées à la filière froide, et notamment l'emballage, seront pérennisées et renforcées par un programme d'investissements industriels. Cela permettra de sécuriser les salariés qui travaillent dans ces activités", a détaillé M. Ayrault. Il n'y aura toutefois pas de"redémarrage des hauts-fourneaux à court terme", ce "en raison de la faible activité actuelle en Europe". En revanche, ArcelorMittal s'engage à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange en l'état, dans l'attente de la réalisation du projet de captage et de stockage de CO2 Ulcos, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation et qui doit recevoir l'accord pour des financements européens dans les prochaines semaines. Il n'y a cependant pas de garantie à ce stade que Florange accueille ce projet industriel."

     

    A des gars qui se battent pour garder un outil industriel indispensable pour garder une souveraineté industrielle et économique, le pouvoir et les forces politique qui disent être de sa majorité répondent "victoire on a gagné  : on ferme sans plan social " 

     

    Ayrault nous réinvente les ateliers nationaux de l'après 1848. le Zayrault de Nantes dans les pas d'Ulysse Trélat. Le fait que vous vous demandiez "qui kec'est que çuilà " montre la puissance de tir du portier de Matignon.

     

    Ceux qui n'ont pas censuré le budget ont encore un moyen de se rattraper en prenant clairement leur distance et en mettant ce qui leur reste d'énergie dans le combat contre la liquidation d'un des principaux pilier de notre indépendance économique.

     

    Maintenant que chacun a pu mesurer ce qu'est une parole de dirigeant du PS quand le patonat hausse le ton, qui va oser chercher du côté de ceux qui mettaient en garde sur le chèques en blancs que par trois fois en mai et juin il a été donné aux liquidateurs. Les responsabilités sont maintenant établies.

     

    Souvenez vous de cet article de juin sur ces p@ges : "et si le capital avait besoin diu PS pour imposer en douceur ce que le troll d'alors n'avait pas réussi à imposer en force" Nous y sommes.

     

    Les mêmes qui stigmatisaient ceux qui alertaient, les traitant de défaitistes ou de fous  sont ils en capacité d'arrêter de chercher un miroir à se scruter le nombril ou vont-il avoir, pour les moins prisonniers du PS pour subsister, le courage de venir participer à la rupture indispensable ?

     

    Camarade cheminot, prends en de la graine. Tu as devant toi la configuration avancée de comment le PS va tenter de liquider la SNCF : un hypothétique maintien d'un statut aménagé, des activités haut de gammes en terme de service publique dispatchées  au privé qui viendra s'y gaver contre l'acceptation des principes de l'UE si tu veux garder un emplois: faire place nette au capital.

     

    Toute la solidarité et la force que tu mettra à soutenir les sidérurgistes sera autant de capitalisé pour empêcher les mauvais coup à suivre.

     

    Reste à voir ce que vont dire et faire sidérurgistes et métallos, comment la CGT va s'inscrire dans ce rapport de force.

     

    Organiser un tel mauvais coup juste avant les fête (ce ne sont pas les sidérurgiste qui ont fait traîner le calendrier mais bien le pouvoir sachant le poids en particulier des fêtes diverses liées au métier s'égrènent en décembre pour avoir l'agenda comme bouclier les préservant de la colère.

     

    FO comme Jouhaud en 14 est déjà dans l'union sacrée. Que va dire la direction de la CFDT sa base sur place encaissant avec la douleur des illusions perdues ce mauvais coup.

    sauver l'acier Lorrain est pivot pour garder un avenir industriel au pays. Et ce n'est pas l'annonce du passage d'EADS sous contrôle allemand apparu dans la presse de ce jour qui va infléchir le propos.

     

    Soyons clair le capital mondialisé à décidé" de faire la peau" à l'industrie française et à ses ouvriers, le PS en conscience est volontaire pour lui prêter main forte.

     http://www.rue89.com/sites/news/files/assets/image/2012/11/manifestant_florange_arcelor_mittal_0.jpg

     Par canaille le rouge

    Mittal ? Un symbole !!

    vendredi 30 novembre 2012
    par  André Bellon


    Si l’on excepte Laurence Parizot, personne en France ne semble s’enthousiasmer pour Mittal. Personnage particulièrement symbolique du cynisme économique, du mépris des salariés et de l’intérêt particulier à tout prix, ce personnage cherche simplement à rentabiliser au maximum ses investissements quelles qu’en soient les conséquences. En voulant réduire l’offre sidérurgique, il cherche à valoriser ses avoirs ailleurs dans le monde ; et qu’importent les conséquences sociales en France !

    Mais le jugement sur cet individu est-il vraiment fondamental ? Car, après tout, vitupérer contre lui permet de faire croire qu’il y a un méchant, pas un système. Et de faire oublier qu’il n’est pas tombé du ciel, mais que les gouvernements successifs en France lui ont donné ce pouvoir sur les hommes et sur les choses.

    On a bradé les biens collectifs de la France en même temps qu’on nous racontait des fadaises sur la construction d’une Europe forte face aux défis extérieurs. On a légitimé l’idée que le laisser aller-laisser faire était la meilleure manière de gérer l’économie. Ce n’est pas d’aujourd’hui que la question se pose et, tout au long des dernières décennies, gauche et droite confondues ont défendu l’idée que le développement des marchés financiers était de l’intérêt collectif. On rappelle bien sûr la loi Giscard de 1973 qui interdit à la Banque de France de prêter sans intérêt à l’État ; mais rappelons qu’elle fut renforcée par un traité de Maastricht qui rend ce « marché » arbitre de la vie politique.

    La question aujourd’hui posée de savoir s’il faut ou pas nationaliser Mittal va donc bien au-delà de ce problème spécifique, aussi important soit-il. Elle interroge sur le principe même d’une souveraineté collective contre les intérêts particuliers. Elle interroge sur la nature de la mondialisation dont l’Union européenne est un segment et à laquelle les gouvernements français acceptent de se soumettre.

    Plutôt que de rabâcher les discours convenus sur l’archaïsme ou la modernité, sachons reparler de ce défi permanent dans l’Histoire : la souveraineté du peuple qu’on appelle plus communément la démocratie.

    http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article629


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