• Des grévistes de PSA Aulnay manifestent à la Gare du nord

    Social-Eco - le 17 Mai 2013

    Fin de grève à PSA Aulnay: la CGT fière de la lutte menée

    "Cette longue grève est une véritable fierté pour les centaines de salariés qui y ont participé. C'est la fierté d'avoir mené un combat juste et légitime" estime la CGT de PSA Aulnay ce vendredi après l'annonce de la signature d'un accord entre le syndicat et la direction du site pour mettre fin à la grève de quatre mois.

    "Depuis 4 mois, les salariés ont montré qu'il est possible de relever la tête et de se battre collectivement de ne pas se faire écraser, même s'ils n'ont pas réussi à faire reculer PSA sur la fermeture de l'usine ou à obtenir un CDI pour tous et une pré-retraite dès 55 ans. Il aurait fallu pour cela une lutte qui se généralise", relève Jean-Pierre Mercier dans un communiqué.

    Grève juste

    Le délégué syndical de PSA Aulnay pointe aussi les succès de cette lutte. "C'est le combat pour l'emploi et pour protéger les conditions d'existence face à une direction qui licencie dans le seul but d'augmenter les profits. Le soutien extraordinaire de dizaines de milliers de travailleurs est la preuve la plus éclatante que cette grève était juste et que nombre de militants et de travailleurs s'y reconnaissaient."

    Dans les faits aussi, cette grève s'achève sur des avancées pour les personnels en lutte qui ont démarré le mouvement le 16 janvier dernier à l'appel de la CGT, suivie par la CFDT et Sud, qui a depuis quitté le mouvement:

    • Toutes les procédures disciplinaires et judiciaires engagées par la direction contre des grévistes sont abandonnées, selon la CGT.
    • Le syndicat accepte de renoncer à ses recours en justice contre le plan de restructuration
    • quatre salariés licenciés -certains pour leur comportement violent durant la grève- bénéficieront des mesures de reclassement externe prévues par le plan social. Tout comme quelque 130 grévistes pour lesquels "une indemnité forfaitaire supplémentaire" est prévue s'ils quittent l'usine avant le 31 mai.
    • environ 70 autres grévistes devraient recevoir des garanties écrites sur une mutation en interne, selon Philippe Julien, secrétaire général de l'usine cité par l'AFP.

    Au travail dès mardi

    Au vu de cet accord, "les salariés de PSA Aulnay (...) ont voté en assemblée générale la suspension de la grève", indique la CGT. Le travail doit reprendre dès mardi matin, a indiqué Philippe Julien. "Mais de 7 heures à 9 heures, on va manifester dans l'usine", a-t-il expliqué, affirmant qu'il y avait eu "une résistance globale de l'usine et des salariés au plan social, bien au-delà des grévistes", ces quatre derniers mois.

    A PSA Aulnay, «on termine debout, la tête haute»

    17 mai 2013 à 14:05 (Mis à jour: 14:26)
    Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. le 14 février à Paris.
    Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. le 14 février à Paris. (Photo Loic Venance. AFP)
     

    Interview Pour Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT, la grève prend fin après quatre mois de lutte, mais le combat continue. La caisse de solidarité a récolté 900 000 euros, signe d'un «énorme soutien populaire».

    Par CHRISTIAN LOSSON

    Jean-Pierre Mercier est le délégué syndical CGT du site PSA Aulnay. Il revient, pour Libération, sur la «suspension» de la grève, après quatre mois de lutte, décidée ce mardi. La direction de PSA et la CGT ont en effet signé vendredi un accord mettant un terme au conflit, émaillé d'incidents, qui avait démarré mi-janvier. Le travail doit reprendre dès mardi matin.

    «On était 600 grévistes au début du combat, on a quand terminé à plus de 200, avec un fort soutien des non-grévistes», dit-il. «Ce conflit ne concernait plus que 130 grévistes sur 2 500 salariés», assure de son côté la direction.

    Avez-vous le sentiment d’abdiquer la mort dans l’âme ou d’en sortir vainqueur, par le haut ?

    Ni l’un ni l’autre. On a la conviction d’être fiers d’avoir mené quatre mois de lutte face une direction dont l’actionnaire principal, la famille Peugeot, est l’une des familles les plus puissantes et les plus riches de France. On n’a pas eu la force nécessaire pour mettre Peugeot à genoux, mais on l’a mis en échec pendant quatre mois et on termine debout, la tête haute. Les seuls combats que l’on ne gagne pas sont ceux que l’on ne mène pas.

    Quelles concessions avez-vous obtenu de la direction ?

    Pas mal de choses. Pour les salariés concernés par le plan social, on a obtenu un rallongement de la prime de licenciement supra-légale de 6 à 12 mois, une prime de mutation de 5 000 euros non imposables, un départ anticipé pour les travailleurs âgés passé de 30 à 36 mois. Pour les grévistes, on s’est battu et on arraché la réintégration de 4 salariés scandaleusement licenciés; l’annulation des procédures de licenciement et des poursuites pénales et disciplinaires. On a obtenu des garanties écrites pour les mutations et une indemnité forfaitaire pour ceux qui souhaiteraient quitter l’entreprise avant le 31 mai.

    Qu’est ce qui vous a manqué comme soutien interne ou externe ?

    Que la grève ne s’élargisse pas à l’ensemble du groupe et de la filière automobile. Faire reculer Peugeot sur une fermeture d’usine était très difficile, même si vital. Cette fermeture reste injustifiable et le combat ne s’arrête pas; on reste encore plus regonflés après avoir appris à se battre pendant 4 mois, ce qui est rare et énorme. On a eu un soutien populaire large auprès du monde du travail. La caisse de grève a récolté près de 900 000 euros ! Ce qui a permis que la grève tienne et d’amortir les pertes financières. On a gagné le paiement des journées de chômage, des congés payés, la prime de 13e mois.

    Vous avez pourtant multiplié les actions au delà du site pour tenter de polléniser la lutte...

    On a saisi toute les occasions : on a été accueilli chaleureusement par les Renault Flins, les sous-traitants Geodis ou Faurecia. On a sensibilisé les automobilistes dans des barrières de péages. On a fait plusieurs actions en direction du pouvoir politique, notamment au PS, pour dénoncer sa complicité active : depuis le début de la grève, le gouvernement a tenté de mettre des batons dans les roues de notre mobilisation. Il a tenté de casser la dynamique en convoquant des militants dans des commissariats. On a été traités comme des délinquants alors que notre combat est le combat contre le chômage et pour l’emploi...

    C’est la fin d’un chapitre ou de l’histoire dans la lutte à Aulnay?

    La fin d’une étape. On est allé au plus loin pour arracher le maximum à la direction, même si on n’a pas pu faire reculer PSA sur la fermeture de l’usine ou obtenir un CDI pour tous et une pré-retraite à 55 ans. Le protocole de fin de grève signé avec la direction ne règle aucun problème sur l’emploi et les indemnités financières. Le combat continue et la direction le sait bien : en 4 mois, elle a perdu 40 000 véhicules et elle sait qu’on restera mobilisés. 

    http://www.liberation.fr/economie/2013/05/17/a-psa-aulnay-on-termine-debout-la-tete-haute_903688


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  • Toyota : surexploitation, mensonges et Montebourg

    jeudi 9 mai 2013 par  Jean Jullien

    Un article utile pour parler au concret de l’industrie, de l’emploi, des luttes de classes dans ses grandes multinationales...

    On connaissait déjà la rationalisation et l’exploitation poussées à l’extrême chez Toyota. 

    Ce document publicitaire laisse deviner l’impact du flux tendu sur les sous-traitants qui y sont énumérés.

    Extrême ? Non, Toyota va encore plus loin.  

    Dans leur édition du 7 mai, Les Echos réservent un double passage à la brosse à reluire sur la réussite insolente de « Toyota Valenciennes : une production optimisée au maximum »

    On y découvre que le secret de cette réussite c’est :
    - La suppression des emplois, la concentration de la main d’œuvre, l’accélération des cadences, la simplification du travail, l’augmentation de près d’une heure de la durée du travail, en fonction de la production (on note que la défiscalisation des heures supplémentaires ne les a pas supprimées bien évidemment). 
    - L’allongement de la durée du travail est élastique et peut même avancer la prise de poste. Bonjour la vie de famille, et les problèmes d’horaires avec les enfants ! 

    En grattant un peu les Echos, et en observant l’évolution annoncée des effectifs au fil du temps, on constate les mensonges flagrants de Toyota, l’hypocrisie à peine déguisée des Echos et des medias locaux concernant la suppression des emplois, mais aussi la position de classe de Montebourg, au service de la bourgeoisie : 


    Une production optimisée au maximum

     

    Dans son usine de Valenciennes, Toyota est passé de trois à deux équipes en produisant le même volume de voitures

    C’est un travail efficace, mais sans tambour ni trompette... Alors que Renault et PSA s’adaptent à la crise en négociant des accords de compétitivité, Toyota préfère pour l’heure jouer sur l’optimisation de son organisation industrielle. Avec un résultat étonnant : depuis le début d’année, l’usine de Valenciennes produit le même volume de voitures en deux équipes qu’avec trois en 2012(*), soit 800 voitures par jour. Un exemple type de l’amélioration en continu à la japonaise. 

    Sa méthode ? Un recours à quelques samedis travaillés et surtout une accélération de la vitesse de sa ligne de production. Le « takt time » , la durée séparant deux véhicules sur la ligne, est passé à 60 secondes, contre 90 secondes l’année dernière. En août prochain, le constructeur pense même passer à une cadence de 58 secondes, record de vitesse sur le site. « C’est une très bonne optimisation des lignes. Cela équivaut à 63 véhicules produits à l’heure, ce qui place l’usine dans le haut du panier » , indique Denis Schemoul, analyste chez IHS. Pour réaliser cette prouesse, le constructeur a redéfini les tâches des opérateurs : ceux-ci sont plus nombreux autour de la ligne - l’équipe supprimée a été redéployée sur les deux autres -, mais leurs tâches ont été simplifiées pour gérer l’accélération de la ligne. 

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    Grâce à ses méthodes de production importées du Japon - redéploiement des équipe, recours à l’ « overtime » -, Toyota a amélioré le rendement de ses chaînes de montage. Photo Philippe Huguen /AFP 

    L’« over time » 

    Autre levier d’action, l’ « over time » . Ce dispositif, prévu dans le contrat de travail de chaque salarié, permet à Toyota de demander aux opérateurs jusqu’à 55 minutes de travail à la fin de chaque équipe, si l’objectif de volume du jour n’est pas atteint. Un créneau payé en heures supplémentaires, qui apporte une flexibilité importante. Pour preuve, le site Sevelnord de PSA a ainsi mis en place ce système lors de ses négociations bouclées l’été dernier, en se donnant la possibilité de prolonger le travail d’une équipe de 21 minutes maximum. Chez Toyota, l’ « over time » est utilisé fréquemment depuis le début d’année, et pourrait même changer d’horaires, passant à 5 heures du matin pour l’équipe du matin, ce qui permet d’accroître le temps de travail 

    Ces aménagements sont de plus en plus critiqués par les syndicats « Le résultat pour les opérateurs c’est que le rythme devient de plus en plus exigeant, les conditions de travail se dégradent, et la vie des salariés est bousculée à cause de l’over time’ » , juge Thomas Mercier délégué syndical CFDT. Du côté direction, on souligne que ces organisations permettent surtout de maintenir l’emploi dans un contexte difficile. Car de fait, le modèle économique de Toyota en France est naturellement serré, vu sa spécialisation dans les petites voitures à faibles marges. Pour preuve, la nouvelle Clio de Renault est produite à 73 % en Turquie, tandis que PSA vient de fermer Aulnay, spécialiste sur la C3. 

    Pour maintenir sa compétitivité Toyota peut compter sur des avantages traditionnels : une usine moderne, centrée sur un seul produit, très compacte, et maîtrisant les méthodes japonaises. Mais en pleine crise, il pourrait en demander plus à ses salariés... — M. A. 


    En fait ces méthodes ne sont pas un scoop, en 2006 Lutte Ouvrière signalait la volonté d’appliquer l’over time chez Toyota. 

    Licenciements des intérimaires

    (*) Les Echos précisent dans le second article ’Toyota Valenciennes : l’usine qui résiste à la crise’ : 

    […] En ce début d’année, les choses se corsent pourtant, sur fond de dégringolade du marché européen. La marque Toyota n’est pas épargnée, avec une baisse de ses ventes de 16,3% au premier trimestre en l’Europe. A Valenciennes, malgré la production de la Yaris « américaine », Toyota table sur une production de 202.000 unités en 2013, soit un niveau quasi stable comparé à 2012. Par conséquent, l’équipe de nuit a été supprimée, entraînant une refonte de l’organisation industrielle (lire ci-dessous), et les effectifs intérimaires ont baissé de 500 personnes. « Nous n’avons pas touché aux CDI. Alors que nombre de constructeurs ont fermé des usines ou lancé des plans de restructuration, Toyota préserve l’emploi », indique Alain Van Vyve, directeur adjoint chez Toyota à Valenciennes. […] 

    Cette précision contredit ainsi l’article précédent « l’équipe supprimée a été redéployée sur les deux autres » , puisqu’il s’avère que 500 emplois ont été supprimés 

    Le blog auto critique du NPA signalait le 6 septembre 2011 que les intérimaires représentaient le quart des effectifs : 

    Le quart des effectifs de Toyota Onnaing dans le Nord sera en intérim 

    L’usine de Toyota située à Onnaing prés de Valenciennes tourne à plein Et la direction vient d’annoncer le recrutement de 800 intérimaires sur des contrats de dix huit mois. 

    Une troisième équipe de production va être mise en place à partir de janvier 2012 pour la fabrication de la Yaris qui se vend bien en Europe 

    Aujourd’hui 3550 salariés travaillent sur le site d’Onnaing. : cela veut dire que le recrutement d’intérimaires prévu représente le quart de l’effectif total de l’usine 

    Toyota est maintenant le premier constructeur automobile mondial et est un modèle de production imité par tous ses concurrents. L’intérim, voilà donc la recette de Toyota. 

    NB : Le site Toyota comptait 4 300 salariés en janvier 2012 : 

    (on devine qu’il n’y a pas 4300 salariés sur la photo, même en tenant compte des trois équipes, ceux qui applaudissent avec des bleus tout propres et des jeans sont essentiellement les cadres, les employés, les techniciens et une triplette de mécanos de maintenance)

    Les intérimaires subissaient six mois plus tard les premiers licenciements suivant l’article de La Tribune du 22 juin 2012 : à propos du lancement de la Yaris : 

    600 intérimaires de moins 

    « LT. Cette baisse globale de vos prévisions de vente aura-t-elle un impact sur vos effectifs de production ? 

    FP Nous produisons aujourd’hui 1014 véhicules par jour et allons baisser notre cadence journalière à 783 véhicules à partir du 1er juillet. L’ensemble de nos lignes vont être affectées par ce ralentissement de production aussi allons nous pouvoir conserver nos trois équipes. Aujourd’hui nous employons 4300 salariés dont 1300 intérimaires. Nous allons devoir faire appel à 600 intérimaires de moins. Si les ventes de notre modèle hybride répondent à nos attentes, nous pourrons continuer à maintenir nos trois équipes en postes. » […] 

    On mesure alors la duplicité du PDG de Toyota France, Pascal Ruch, sur France Info, dans sa déclaration reprise par la La Voix du Nord le 6/10/2012 : 

    Aujourd’hui, notre ambition est avant tout de préserver les emplois, de pérenniser les emplois, et puis de voir si à terme on pourra embaucher encore davantage de personnes’ sur le site de Valenciennes, a indiqué M. Ruch, en soulignant le ’contexte compliqué (...) du marché français, mais également européen. 

    En résumé : 1100 suppressions de postes en moins de deux ans et la surexploitation en prime !

    Montebourg fait le canard sur les suppressions de poste, salue l’exploitation des ouvriers et appelle à l’Union sacrée pour sauver les profits.

    Le 24 juillet 2012 Libération écrivait : 

    « Quelles garanties pour l’emploi ? 

     

    Montebourg a prévenu que l’Etat exigera des « contreparties ». En 2009, Sarkozy avait obtenu, en échange du prêt consenti aux constructeurs, qu’ils s’engagent temporairement à ne pas fermer d’usine en France. Vu la santé fragile de Renault et, surtout, de PSA, la négociation risque d’être plus difficile. Ce point est crucial pour la crédibilité du gouvernement : vu l’ampleur de la casse sociale chez PSA, l’opinion comprendrait mal que l’Etat déverse des aides publiques sans obtenir un minimum de garanties sur l’emploi. 

    On appréciera tout particulièrement les déclarations élogieuses de Montebourg venu serrer quelques pinces sur le site d’Onnaing le 8 octobre 2012 : 

    « Toyota Onnaing, la preuve que l’industrie française est forte et qu’elle a un grand avenir » « Toyota entreprise d’automobiles japonaise a investi en France 1 milliard d’euros en dix ans, c’est donc un signe de confiance dans notre base industrielle française. Et aujourd’hui, les véhicules qui sortent de cette usine sont des véhicules Made in France » 

    Au passage cet ahuri trouve le moyen de demander aux ouvriers s’ils sont contents devant le singe et les chefaillons. 

    En revanche il n’a pas tiqué aux provocations de Didier Leroy, président de Toyota Europe : ’quand on est sur un système comme le système français, tout ce qui allègera le coût du travail, de toute façon améliorera la compétitivité’ 

    Le même jour, en faisant la tournée des popotes dans la région, Montebourg annonçait la diminution des cotisations sociales, c’est-à-dire des salaires, et l’Union Sacrée des patrons et des ouvriers. 

    Sur une des vidéos on le voit déclarer à la Française de Mécanique : « la bataille pour la compétitivité passe par l’union des hommes est des femmes au travail. Chaque personne sur les chaînes de production participe à l’amélioration de la performance »… « ces jeunes qui font l’apprentissage d’un beau métier, … ont peut-être rêvé d’ailleurs d’être ici » 

    Mais la classe ouvrière ne rêve pas.

    On lisait le lendemain dans la Voix du Nord : 

    Éric Pecqueur, responsable CGT, assurait, lui, dans un communiqué avoir interpellé le ministre : « Même si le cirque Montebourg est de passage dans la région aujourd’hui, je tiens à vous dire que les ouvriers n’ont pas besoin d’un clown monsieur le ministre (...). Votre gouvernement ne fait rien pour obliger les patrons à garder les intérimaires, il ne fait rien pour obliger les patrons à augmenter les salaires (...).  »

    http://lepcf.fr/spip.php?page=article&id_article=1790

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  • Social-Eco - le 16 Avril 2013

    Petroplus: les promesses envolées de François Hollande

    Il y a un an, en pleine campagne présidentielle, François Hollande demandait à propos de Petroplus: "Où est l'Etat, où est le gouvernement, où est le président de la République?" La même question lui est posée, après le rejet des deux dernières offres de reprise par le tribunal de commerce de Rouen, ce mardi, qui entraîne la cessation d'activité de la raffinerie.

    La procédure de licenciement collectif des salariés sera déclenchée "dans les jours prochains", précise le groupe Petroplus dans un communiqué après la décision de justice. Pour les 448 salariés du site, tout devrait aller vite. Un comité d'entreprise doit se réunir jeudi prochain, 18 avril, pour déclencher la procédure des premiers licenciements.

    Pas de nationalisation

    A l'issue de la décision, les quelques centaines de salariés et de sous-traitants présents devant le tribunal criaient : "Nationalisation, nationalisation" mais le fatalisme dominait. Le gouvernement n'est vraiment pas sur cette ligne.

    Dans un communiqué, Arnaud Montebourg et le ministre du Travail, Michel Sapin, ont expliqué par communiqué prendre acte de la décision qui, "associée à l'épuisement de la trésorerie de la société, clôt la période de recherche de repreneurs". Les autorités françaises estiment avoir tout fait pour faciliter la reprise du site. "Pour autant, c'était aux repreneurs de faire la preuve devant le tribunal de commerce de leur capacité à assurer une nouvelle vie à la raffinerie de Petit-Couronne, ce qui n'a malheureusement pas été le cas. Rien n'aurait été pire qu'une solution précaire qui aurait finalement nui aux salariés et à leurs familles", ajoute le communiqué. Les deux ministres affirment qu'une centaine de salariés seront reclassés dans d'autres entreprises de la branche et s'engagent à travailler au "repositionnement du site, notamment dans sa vocation industrielle".

    Lettre morte

    Les déclarations de François Hollande resteront lettre morte. "Où est l'Etat, où est le gouvernement, où est le président de la République?" s'était exclamé le candidat à la présidence de la république en janvier 2012, lors de sa première visite aux salariés de Petroplus. Il avait appelé l'Etat à prendre ses responsabilités en se mettant en quête d'un repreneur. Un an après, début janvier 2013, le désormais chef de l'Etat louvoyait: "l'Etat est aux côtés des salariés de Petroplus, même si je ne peux rien leur faire comme promesses définitive, ça dépendra beaucoup de l'existence et de la force du repreneur".

    Selon Bruno Capon, secrétaire CGT du comité d'entreprise, les premières lettres de licenciement Devraient être envoyées mardi prochain, 23 avril prochain.

    Liquidation de la raffinerie de Petit Couronne, le gouvernement ne doit pas capituler devant la finance du pétrole

    Communiqué de l'Union départementale CGT

    Depuis  16 mois, les salariés de la raffinerie de Petit-Couronne luttent avec leurs organisations syndicales CGT – CFDT  - CFE/CGC pour le maintien de l’activité et des emplois de la raffinerie.

    La CGT, à tous les niveaux, a mobilisé avec son Union Locale de Couronne, son Union Départementale de Seine-Maritime, sa Fédération de la Chimie, sa Confédération avec la présence de Bernard Thibault le 10 février, Thierry Lepaon à plusieurs reprises,  devant la raffinerie.

    Nous avons, durant la campagne présidentielle interpellé les candidats qui sont tous venus (sauf le Front national, indésirable) nous apporter leur soutien et ont rappelé l’utilité du raffinage en France.

    Nous avons escaladé des montagnes pour faire comprendre que notre pays n’était pas en surcapacité de raffinage mais que de plus en plus de pétrole raffiné était importé sur notre territoire.

    Face au patronat pétrolier qui organise une délocalisation progressive de l’outil de production les gouvernements successifs, que ce soit à la suite des travaux de la table ronde sur le raffinage ou de la sortie du livre blanc de l’UFIP en 2012, n’ont pas contraint les pétroliers à adopter une autre politique, bien au contraire.

    Le gouvernement actuel est complice avec le patronat pétrolier (UFIP)  de rendre notre pays dépendant de l’importation de produits raffinés et lui faire subir le dictat des pays exportateurs.

    Le gouvernement n’a-t-il pas autorisé Shell à pratiquer des forages sur notre territoire en Guadeloupe et dans quelques temps l’autorisera à exploiter ces gisements et raffiner le pétrole hors de notre territoire.

    Le gouvernement mis en place en mai 2012 a brillé par les effets d’annonce et n‘a pas été capable de trouver un repreneur.

    Aujourd’hui, les juges du Tribunal de Commerce de Rouen ont rejeté les offres de reprise et ont par là même condamné l’avenir du raffinage en France. Nous l’avons affirmé le tribunal de commerce dans sa structure actuelle ne peut pas être légitime sur une décision industrielle.

    Nous n’accepterons pas un 2ème Petroplus dans quelques temps, c’est pourquoi l’Union Départementale CGT de Seine-Maritime appelle les salariés, les syndicats de notre département à être présent au rassemblement prévu Mercredi 17 avril à 11 h 30 devant la préfecture de Rouen.

    Auparavant, à la demande de l’Union Départementale, une délégation sera reçue par le Préfet et son nouveau Secrétaire Général.

    Pour la CGT, la seule solution : la réquisition de la raffinerie par le gouvernement.

    http://www.cgt-dieppe.fr


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  • Social-Eco - le 12 Avril 2013

    Sidérurgie

    Lionel Burriello : "Avec la fermeture des hauts-fourneaux, notre cœur de métier n’existera plus"

    ENTRETIEN. À la veille de la « mise sous cocon » des hauts-fourneaux lorrains, Lionel Burriello, secrétaire de la CGT du site d’ArcelorMittal de Florange, exprime sa colère contre l’exécutif. Après un an et demi de lutte, les hauts-fourneaux seront 
« mis sous cocon » la semaine prochaine…

    Lionel Burriello. On agonise depuis octobre 2011, date de l’arrêt des installations. Pour nous, c’est comme mourir d’une longue maladie. Les mecs de Florange sont écœurés, dégoûtés. Après ce « coma artificiel » de plusieurs mois, les hauts-fourneaux seront mis sous cocon en début de semaine prochaine. On va, dans un premier temps, arrêter le tour de chauffe, stopper l’électricité.

    L’ensemble du site va être barricadé, surveillé par un prestataire extérieur avec des maîtres-chiens. Il n’y a aucun budget pour l’entretien. L’outil va rester pourrir. Notre cœur de métier, l’un des derniers hauts-fourneaux en lorraine, n’existera plus. Notre combat contre la fin de la filière liquide à ­Florange est peut-être enterré, mais la guerre n’est pas finie. Mittal ferme les installations alors qu’en 2013, un rebond de la demande d’acier est prévu, voire une grosse reprise en 2017. À ce moment-là, il faudra aller importer de l’acier dans les pays à bas coûts !

    Que pensez-vous de 
l’attitude du gouvernement dans ce dossier ?

    Lionel Burriello. Avec Sarkozy, on savait qu’on allait droit dans le mur. L’arrivée au pouvoir de François Hollande nous avait fait espérer. On n’oubliera jamais sa visite en février 2012, quand, debout sur un camion, il nous avait promis de trouver une solution. Aujourd’hui, nous sommes toujours dans la merde. Il paraît qu’il compte nous rendre visite dans peu de temps. S’il n’a aucune solution concrète, il va bien se faire recevoir ! Il pourrait venir nous parler du projet Lis de captation de CO2 pour les hauts-fourneaux (comme le projet Ulcos, abandonné depuis par Mittal – NDLR). Dans tous les cas, le président ne pourra pas sortir grandi de cette histoire. Il a cédé à toutes les pressions du Medef, des entreprises du CAC 40. Il y a eu un revirement complet de sa politique industrielle par rapport à la campagne électorale.

    L’épisode de la nationalisation de Florange, projet porté un temps par Arnaud Montebourg avant d’être abandonné par le gouvernement, a-t-il marqué 
un tournant ?

    Lionel Burriello. Pour nous, c’est le point de rupture. La CGT portait cette idée depuis le début et avait convaincu les autres syndicats. Même les hommes politiques de droite en parlaient. Quand Arnaud Montebourg est arrivé avec cette proposition, on s’est mis à y croire, et puis, plus rien. On est tombés de haut. La nationalisation, c’était le seul moyen pour que la sidérurgie reste un secteur stratégique. De multiples rapports d’experts ont montré que le site était viable et rentable. À la place, nous avons un projet industriel signé par le gouvernement et Mittal, et examiné en CCE hier. Il est mauvais, chaque site ArcelorMittal sera tributaire de l’autre. S’il y a un problème sur le site de Dunkerque, on ne pourra plus travailler et le site de La Basse-Indre non plus. C’est très risqué, on pourrait perdre des clients. Cela va aboutir à une casse industrielle pure et simple. Et ça, le gouvernement refuse de le voir. Jusqu’à la fin de son mandat, nous allons être le grain de sable dans la chaussure de Hollande !

    Un an et demi de lutte :
    3 octobre 2011 : Le dernier haut-fourneau de Florange est mis en veille.
    24 février 2012 : Le candidat François Hollande promet une loi obligeant tout industriel se désengageant d’une usine française à la céder à un éventuel repreneur.
    1er octobre 2012 : Annonce de la fermeture de la filière liquide.
    22 novembre 2012 : Montebourg évoque une nationalisation temporaire, avant de revenir sur ses propos.
    30 novembre 2012 : Le sidérurgiste scelle avec le gouvernement un accord qui aboutit de fait à l’extinction des hauts-fourneaux.


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  • Le syndicaliste CGT de PSA Aulnay, Jean-Pierre Mercier à la tribune du Conseil national u PS, samedi 13 avril à Paris

    Social-Eco - le 13 Avril 2013

    Des salariés de PSA Aulnay s'invitent au Conseil national du PS

    Jean-Marc Ayrault et les dirigeants socialistes, réunis samedi à Paris pour un Conseil national du PS, ont été confrontés à une nouvelle illustration de la crise qu'affronte le gouvernement, avec l'irruption dans la réunion d'une cinquantaine de salariés en colère de l'usine PSA d'Aulnay, menacée de fermeture.

    "On est venu ici pour vous demander qu'on obtienne une bonne fois pour toutes ce médiateur, qui puisse mettre le poids du pouvoir politique, du gouvernement dans la balance", a déclaré le représentant CGT de l'usine, Jean-Pierre Mercier qui s'est exprimé à la tribune, devant plusieurs ministres et le conseiller de François Hollande, Aquilino Morelle. Prenant à partie les ministres présents, comme Stéphane Le Foll, François Lamy ou Najat Vallaud-Belkacem, le représentant CGT leur a lancé: "vous avez vos menteurs, vos Cahuzac, nous on a Philippe Varin", le président de PSA, accusé de "mentir" aux ouvriers "depuis un an et demi". Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a lui aussi été apostrophé. "Vous connaissez dans le Doubs la famille Peugeot, vous pouvez avoir un poids vis-à-vis d'eux", a demandé Jean-Pierre Mercier au ministre, élu de ce département.

    La cinquantaine d'ouvriers, en grève depuis plusieurs semaines, sont entrés dans la salle alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault venait juste d'achever son discours, en clamant "le changement, c'est maintenant". Le Premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a lui décidé de leur accorder la parole pendant une dizaine de minutes alors que J.M. Ayrault a préféré s'éclipser.  "Même si on désapprouve l'intrusion, il est tout à fait indispensable pour le PS de maintenir le dialogue avec les travailleurs car nous sommes le parti des droits des travailleurs", a assuré un membre de la direction.

    Ayrault tente de rassurer un PS en proie au doute

    Avant cette "irruption du réel", ce "choc du social", selon les termes d'Emmanuel Maurel (aile gauche du PS), Jean-Marc Ayrault a tenté de réaffirmer son autorité devant un Conseil national du Parti socialiste en proie au doute avec un plaidoyer en faveur de sa politique économique, contestée ces derniers jours par des ministres de son gouvernement. Après trois ministres, trente députés réunis au sein de la Gauche populaire, ont lancé vendredi un appel "contre l'austérité qui conduit aux populismes", réclamant une confrontation avec la chancelière allemande Angela Merkel sur le sens de la croissance, s'inquiétant des effets du "malthusianisme budgétaire" qui conduisent l'"Europe dans le mur".

    "Je ne serai pas le Premier ministre de l'austérité", a ajouté Jean-Marc Ayrault, affirmant, comme le chef de l'Etat que le "sérieux budgétaire" n'était en rien comparable aux politiques d'austérité menées dans le sud de l'Europe. En réponse aux hebdomadaires mettant en avant la "faiblesse" ou l'impuissance de l'exécutif, le Premier ministre a répondu : "J'entends dire que le Président de la République ou le gouvernement feraient preuve de faiblesse." "Mais quel est ce pouvoir si faible qui s'affronte au pouvoir de l'argent en imposant (...) le même barème d'impôt pour les revenus du capital et ceux du travail ? Quel est ce pouvoir si faible qui tient tête aux puissants en limitant leurs rémunérations indécentes ?"

    Le climat pesant au Parti socialiste depuis l'affaire Cahuzac ébranle également la direction du Parti socialiste, le Premier secrétaire Harlem Désir étant de plus en plus contesté. Sa proposition d'organiser un référendum sur la moralisation de la vie politique a été très mal perçue au sein de la gauche. Selon Le Parisien, paru samedi, François Hollande ne cache plus son irritation envers le dirigeant du parti.

     

    Le Conseil national du PS interrompu par des manifestants de PSA Aulnay from CGT PSA Aulnay on Vimeo.


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  •  Avis de décès des hauts fourneaux de Florange

    Monsieur Arcelor-Mittal

    Monsieur le Président de la République Française

    Arnaud Montebourg made in France, ministre du redressement productif

    Laurent Berger secrétaire général de la CFDT

     

    Vous font part, en ce jeudi 11 avril 2013, de la mort des hauts fourneaux de Florange après un foutoir de gueule généralisé de monsieur Arcelor-Mittal, du locataire de l'Elysée et de son soi-disant ministre du redressement productif.

     

    On ne se réunira pas après l'enterrement.

     

    Mais une conférence sur l'avenir de la Lorraine aura lieu au siège national de la CFDT, par Jacques Chérèque, ex-numéro 2 de la CFDT, célèbre pour son : « Il faut retirer les hauts fourneaux de la tête des sidérurgistes lorrains. », qui refusa l'unité d'action avec la CGT contre la casse de la sidérurgie, avant d'être nommé ministre socialiste de l'aménagement du territoire et à la reconversion industrielle de 1988 à 1991. (Jacques étant le papa de François, ex-numéro 1 de la CFDT, aujourd'hui bien au chaud comme fonctionnaire supérieur).

     

    Qu'on se le dise.

    De-profundis

     

     http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  •  L'OUVRIER DE GOOD-YEAR FACE AUX TANKS DE HOLLANDE ET DE VALLS

    Une nouvelle  place Tian'anmen EN FRANCE

    http://ber60.over-blog.com

    Face-à-face tendu entre les salariés de Goodyear venus manifester devant le siège de l'entreprise à Rueil-Malmaison et les forces de l'ordre.Face-à-face tendu entre les salariés de Goodyear venus manifester devant le siège de l'entreprise à Rueil-Malmaison et les forces de l'ordre. | AP/Remy de la Mauviniere

     

    Six ans après un premier projet de restructuration, les salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord ont violemment manifesté, jeudi 7 mars, devant le siège français du fabricant de pneumatiques, à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, à l'occasion d'un nouveau comité central d'entreprise (CCE) sur le projet de fermeture du site.

    Dans la rue pavillonnaire d'ordinaire paisible, quelques heures après la manifestation, flottait encore une odeur de gaz lacrymogène et de pneus brûlés, consécutive aux échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre, échauffourées que la direction de Goodyear a condamnées. Aux jets de bouteille ou de projectile des salariés ont répondu gaz lacrymogènes et jets violents des canons à eau de la police, pour repousser plusieurs centaines de manifestants venus de la Somme.

    On relève des blessés légers de part et d'autre – dix-neuf dans les rangs de la police, selon une source policière, et cinq manifestants hospitalisés, selon les syndicats –, un camion anti-émeute à la tôle calcinée et des dizaines de bouteilles, cannettes et coquilles d'œufs jonchant le sol. Une personne a aussi été interpellée "pour jets de projectile sur des forces de l'ordre et participation à un attroupement armé".

     

     

    "Le monde ouvrier en a marre de se faire écraser", a affirmé Jean-Louis Ditte, mécanicien de 48 ans dont "vingt-quatre de Goodyear". "Ce déploiement de forces de l'ordre, c'est de la provocation", a renchéri Philippe Dufaux, opérateur de 43 ans, depuis treize ans à Amiens-Nord. "Nous, on veut juste protéger nos familles", a-t-il ajouté.

    Après six ans de lutte, les salariés disent garder espoir, alors que la direction a annoncé à la fin de janvier son projet de fermer l'usine, "seule option possible après cinq années de négociations infructueuses", selon elle, pour sauvegarder la compétitivité des secteurs tourisme et agricole du groupe.

    "Les effets d'annonce de la direction jouent sur le moral des salariés", a déploré Christophe Verecque, salarié non syndiqué, énumérant "le projet de quatre cents suppressions de postes d'abord, puis huit cents, ensuite un plan de départs volontaires, et le projet avorté de Titan..." Malgré la diminution drastique des volumes de production, les salariés d'Amiens-Nord, dont certains disent ne plus travailler qu'une heure ou deux par jour, affichent un attachement fort à leur usine.

     

    Heurts entre manifestants et CRS à Rueil-Malmaison, devant le siège de Goodyear, le 7 mars.Heurts entre manifestants et CRS à Rueil-Malmaison, devant le siège de Goodyear, le 7 mars. | REUTERS/JACKY NAEGELEN

     

    Un manifestant se bat avec un CRS devant le siège de Goodyear, jeudi 7 mars.Un manifestant se bat avec un CRS devant le siège de Goodyear, jeudi 7 mars. | REUTERS/JACKY NAEGELEN

     

    Les élus se sont aussi battus pour préserver l'emploi lors du CCE, qui portait notamment sur les conclusions du rapport d'expertise Secafi, qu'ils ont mandaté, les mesures d'accompagnement social et l'analyse économique autour du projet de restructuration. Ils devaient faire des "propositions alternatives" à la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord, qui menace 1 173 emplois directs et environ 500 indirects, selon Didier Raynaud (CFDT).

    La CFDT défend entre autres la piste d'un repreneur éventuel et celle d'un plan de départs volontaires pour les seniors qui pourrait concerner environ 400 personnes jusqu'à 56 ans. La CGT a mis en avant, seule, un projet de SCOP (société coopérative et participative), qu'elle détaillera à la mi-mars.

     

     Un manifestant devant un camion anti-émeute. Un manifestant devant un camion anti-émeute. | AFP/LIONEL BONAVENTURE

     

    Pendant la réunion, les élus CGT et CFDT ont voté quatre résolutions qui vont permettre au CCE d'engager des actions en justice pour dénoncer des "irrégularités", selon eux, dans la procédure d'information-consultation du CCE et du comité d'entreprise européen. Ils vont aussi faire constater le "défaut d'information sur la situation économique du groupe au CCE" et l'"indigence du PSE [plan de sauvegarde de l'emploi] au regard des moyens du groupe".

    CGT et CFDT estiment par ailleurs que la direction a opéré un transfert de production dissimulé d'Amiens-Nord vers d'autres sites du groupe, ce qui, selon Mickaël Wamen, de la CGT, est "constitutif d'une restructuration frauduleuse". "La réorganisation a commencé il y a pas mal de temps", a aussi affirmé Didier Raynaud en soulignant : "Aujourd'hui, nous sommes à 2 600 pneus de tourisme par jour pour une capacité de 22 000".

    Leur avocat, Me Fiodor Rilov, a précisé que toutes les actions en justice seraient lancées "dans les prochains jours". Elles permettront de "mettre en échec le projet de la direction, comme en 2006", année où elle annonçait son intention de supprimer plus de 400 postes.

     

    Des CRS aspergés de peinture devant le siège de Goodyear.Des CRS aspergés de peinture devant le siège de Goodyear. | AP/Remy de la Mauviniere

     

    Le rapport Secafi confirme les pertes de l'activité agricole de Goodyear

     Il faudrait à Goodyear injecter 100 millions d'euros pour remettre à niveau l'activité tourisme et 20 millions d'euros pour l'activité agricole, qui a perdu en Europe 22,5 millions d'euros en 2012, selon le cabinet d'expertise Secafi, mandaté par le comité central d'entreprise pour étudier le projet de restructuration du groupe. La CFE-CGC a demandé à la direction "d'ouvrir des négociations sur un plan de départs volontaires et de séparer juridiquement les deux entités de production (tourisme et agraire), pour ne pas effaroucher un éventuel repreneur de l'activité agricole". "Toutefois, les chances que l'activité soit reprise restent infimes", dit le syndicat.

     

    Pour le représentant CGT Mickael Wamen, le rapport Secafi est "tronqué". En effet, la progression du bénéfice du groupe Goodyear "passe de 0,4 milliard de dollars en 2009 à 1,2 milliard en 2012, soit une progression de 300 %", assure-t-il. En février, le fabricant américain de pneumatiques a pourtant annoncé que son bénéfice avait chuté de 43 % l'an dernier.

     

    Le groupe a dégagé en 2012 un bénéfice net de 183 millions de dollars. Il est tombé à zéro au quatrième trimestre, contre 18 millions un an plus tôt. Goodyear a notamment passé dans ses comptes trimestriels une charge de 85 millions de dollars, liée principalement à la fermeture du site d'Amiens-Nord.

    http://www.lemonde.fr

     

    Politique - le 8 Mars 2013

     Goodyear : " il faut comprendre aussi que ces hommes, ces femmes sont exaspérés"

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    La députée PCF de Seine-Saint-Denis, Marie-George Buffet est revenue au micro de RMC sur la confrontation tendue entre des salariés de Goodyear Amiens et les forces de l’ordre qui les empêchaient d’approcher du siège du groupe. Si elle ne cautionne pas la violence, elle a appelé à comprendre l’exaspération des travailleurs qui se battent pour sauver leur emploi et l’industrie française. (vidéo)

    "Il faut comprendre qu'au bout d'un moment, lorsqu'on sait que son entreprise va fermer, qu'on va perdre son emploi, dans une région qui est sinistrée, et bien parfois, les nerfs craquent. Et bien moi je vais condamner les salariés. (…) D’autant plus avec la loi d’amnistie qu’on a fait voter au Sénat et qui arrive à l’Assemblée. Ces salariés qui se sont battu pour défendre leur emploi et l’industrie de notre pays, qu’on les traine devant les tribunaux, c’est une injustice.

    Quand Bourdin l’accuse de cautionner les travailleurs qui cassent leur outil de travail, la députée PCF s’emporte. "Citez moi un seul conflit où les salariés on cassé leur outil de travail ? Bien au contraire, ils le protègent leur outil de travail. Parce que c’est leur gagne-pain, parce que c’est leur fierté. Prenez l’usine de PSA Aulnay, depuis 3 ans qu’ils sont en conflit, les chaines de production marches, sont entretenues et sont capables de produire la C3 jour après jour."

    "Bien sûr, il faut condamner la violence, mais il faut comprendre aussi que ces hommes, ces femmes sont exaspérés", a poursuivi l'ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports, disant "espérer" que la proposition de loi communiste d'"amnistie sociale", adoptée le 26 février au Sénat, allait "arriver à l'Assemblée nationale". "Je suis désolée" que cette loi "ne fasse pas plaisir à M. Valls, mais il faut savoir pourquoi on a mis la gauche au pouvoir", a-t-elle ironisé, répondant au ministre de l'Intérieur qui s'était dit lundi "sceptique" sur le principe de l'amnistie, lui préférant le "dialogue social qui permet de lutter contre les dérives et pour l'emploi".

    Le projet de fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord menace directement 1173 emplois. Il se tenait au siège du groupe un nouveau comité central d'entreprise (CCE) sur le projet de fermeture du site, des salariés y étaient venus manifester. Un large déploiement de forces de l’ordre les a empêchés d’approcher du siège. 


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  •   le 6 Mars 2013

    Renault: FO signe l'accord de compétitivité avec la CFE-CGC

     

    La décision rendue publique ce mercredi par FO Renault de se joindre à la CFE-CGC pour signer l'accord de compétitivité-flexibilité proposé par la direction du groupe automobile français retentit comme un coup de tonnerre, au lendemain de la manifestation contre la transposition de l'accord dit de sécurisation de l'emploi qui propose de généraliser nationalement un tel chantage à l'emploi.

    Alors que 200.000 personnes ont manifesté ce mardi contre l'accord emploi à l'appel de la CGT, de la FSU, de Solidaires et de Force ouvrière, FO Renault a annoncé ce mercredi se joindre à la CFE-CGC pour signer le projet d'accord visant plus de compétitivité et de flexibilité dans les sites français du constructeur, premier accord du genre au niveau d'un groupe, qui pourrait devenir une référence en la matière.

    "Prendre le risque de l'avenir"

    "C'est un accord hors du commun (...) Il vaut mieux qu'une régression programmée. Il vaut mieux prendre le risque d'un avenir que de ne pas avoir d'avenir du tout", a expliqué Laurent Smolnik, délégué central FO. Le texte permet "d'avoir désormais une vision de l'activité sur nos sites jusqu'à 2016, voire 2020 pour Douai", affirme-t-il. Après consultation des salariés, FO a décidé mercredi de signer "le contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social de Renault en France".

    La CFE-CGC l'avait fait quelques jours plus tôt évoquant "un accord décisif pour l’avenir de Renault et de la filière automobile en France". La centrale se félicitait de retrouver dans le projet le maintien de tous les sites industriels, la garantie des volumes, et la préservation des "cœurs de métiers ingénierie et tertiaires".

    Un accord bientôt enterriné...

    L'accord dit de compétitivité va donc être appliqué puisque, ensemble, FO et CFE-CGC dépassent largement les 30% de voix aux élections professionnelles requis pour valider le texte. La signature interviendra après la présentation du projet d'accord en comité central d'entreprise, prévue le 12 mars. Cet accord touchera les salariés de l'ensemble des sites du groupe en France, y compris les filiales industrielles (dont Sovab et la Fonderie de Bretagne), et va se substituer aux accords conventionnels d'établissements et d'entreprises, notamment sur le temps de travail.

    ... très déséquilibré...

    Présenté comme un accord "gagnant-gagnant" par la direction, cet accord est en fait bien déséquilibré en faveur de celle-ci. Renault, dont l'Etat est actionnaire à plus de 15%, insiste sur le fait que son propre accord est un "ajustement structurel" et non "conjoncturel".

    Les conséquences pour les salariés seront donc à long terme, puisque des pans entiers de l'organisation du travail sont modifiés (annualisation du temps de travail, refonte des comptes épargne temps, plafonnement du nombre de jours de congés capitalisables), et ces concessions demandées aux salariés sont à durée indéterminée (sauf le gel des salaires). En revanche, les engagements de la direction ne sont pas à durée indéterminée. Direction et syndicats doivent "faire le point" en 2014 sur les efforts et engagements pour évoquer éventuellement "la réversibilité de telle ou telle disposition".

    ... suivi de prêt

    L'accord de compétitivité chez Renault a dores et déjà des répercussions. En parallèle ce mercredi matin, l'accord dit de sécurisation de l'emploi a été présenté au Conseil des ministres. S'il passait in extenso dans la loi, cet "accord national interprofessionnel" signé par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC le 11 janvier dernier, permettrait la généralisation d'arrangements du type que celui en passe d'être signé chez Renault.

    Les directions candidates sur les rangs sont nombreuses. Dans l'automobile par exemple, PSA Peugeot-Citroën entend suivre l'exemple de Renault au printemps.


    Ce que prévoit l'accord:

    • pas de fermeture de site, ni de plan de sauvegarde de l'emploi (ou plan social),
    • l'engagement de la direction à "une activité minimum" de 710.000 véhicules en France répartis, à raison de 630.000 véhicules Renault, 80.000 provenant de partenaires (qui pourraient être Daimler et Nissan). Elle s'est donné comme cible un volume de 820.00 véhicules par an fabriqués en France au-delà de 2020
    • Mais une nouvelle saignée dans les effectifs aura cependant bien lieu, avec 8.260 suppressions de postes d'ici à fin 2016 (et 760 embauches). Les effectifs de la marque au losange vont donc fondre de 44.642 salariés à 37.142 en 2016, grâce aux départs naturels non renouvelés (5.700) et en élargissant un dispositif actuel de départs anticipés pour les fins de carrière.
    • de plus, les salariés sont obligés d'accepter une augmentation du temps de travail de 6,5% par an, le gel des salaires en 2013 et de la mutualisation des fonctions support
    • sous la pression des syndicats, la direction s'est engagée à rapatrier en France des productions assurées par le site de Bursa (Turquie) et à transférer à Cléon une partie de la production de Caccia (Portugal)
    • elle a aussi reculé sur le caractère obligatoire des mobilités et sur un gel prolongé des salaires.

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  • Goodyear : la lettre incendiaire du PDG de Titan à Montebourg

    Publié le 20.02.2013, 06h56

    Le PDG de Titan international, qui a renoncé à reprendre l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord, raille «les soi-disant ouvriers» qui «ne travaillent que trois heures», dans un courrier adressé au ministre du Redressement productif, dont Les Echos publient une copie.

    Le PDG de Titan international, qui a renoncé à reprendre l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord, raille «les soi-disant ouvriers» qui «ne travaillent que trois heures», dans un courrier adressé au ministre du Redressement productif, dont Les Echos publient une copie. | Francois Nascimbeni

     
     
    Dans un courrier adressé au ministre du Redressement productif, le PDG de Titan international raille «les soi-disant ouvriers» de l'usine de pneus d'Amiens-Nord qu'il a renoncé à reprendre. Les Echos publient une copie de la lettre en anglais datée du 8 février qui est une réponse à un courrier du 31 janvier du ministre demandant à l'Américain Titan d'entamer des discussions pour une reprise de l'usine d'Amiens menacée de fermeture.

    173 postes, provoquant un tollé politique en , où plusieurs sites industriels sont promis à la fermeture, mettant le en difficulté. Arnaud Montebourg avait annoncé le 12 février que Titan, société américaine spécialisée dans la fabrication des pneus agricoles notamment, ne reviendrait pas à la table des négociations pour une reprise de l'usine. Des premières négociations entre le groupe et Titan International avaient déjà échoué l'automne dernier.

    Ils «ne travaillent que trois heures»

    «C a essayé pendant plus de quatre ans de sauver une partie des emplois à Amiens, qui sont parmi les mieux payés, mais les syndicats et le gouvernement français n'ont fait rien d'autre que de discuter, a écrit le PDG de Titan, Maurice Taylor. J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures».

    «Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France!, affirme-t-il, selon le fac-simile de la lettre lisible sur le site. Monsieur (Montebourg, ndlr), votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça?» .

    «Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers»

    «Titan est celui qui a l'argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu'a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français», ironise-t-il. «Le fermier français veut des pneus pas chers. Il se moque de savoir s'ils viennent de Chine ou d'Inde. Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin», menace-t-il.

    «Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers», se moque le PDG américain. «Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens Nord», conclut sa lettre. Interrogé mercredi soir, Arnaud Montebourg a refusé de commenter cette lettre. «Je ne veux pas nuire aux intérêts de la France», a-t-il dit. Au passage, dans sa missive, le PDG du groupe américain prévoit un avenir sombre aux activités du géant français du pneumatique Michelin en France. «Dans cinq ans, Michelin ne pourra plus produire de pneus en France», dit-il.

     LeParisien.fr

     "Arnaud Montebourg a refusé de commenter cette lettre."

    Cette lettre de Titan n'est qu'un enfumage de plus.

    Elle ne sert qu'à alimenter le débat sur l’affaiblissement du droit du travail, faire echec à la mobilisation, taper sur les syndicats.

    Le projet patronal ultime est de faire du droit du travail un droit avant tout au service du patronat, un outil de gestion sociale des entreprises.

    Ce n'est qu'une surenchère de Titan pour racheter l'usine d'Amiens Nord

    Arnaud Montebourg a refusé de commenter cette lettre. «Je ne veux pas nuire aux intérêts de la France», a-t-il dit.

    Pcautunmorvan

     La prose du boss US de Titan à Montebourg de France

    Maurice M. Taylor junior, pdg de Tailor, en qui Arnaud Montebourg fondait des espoirs pour reprendre Goddyear-Amiens, vient de répondre à notre ministre du Redressement. Oui, pour le productif, on verra plus tard.

     

    « Cher monsieur Montebourg,

    Je rentre tout juste aux Etats-Unis après un séjour de plusieurs semaines en Australie pour le travail. Je m’excuse ainsi de n’avoir pas répondu plus tôt à votre courrier daté du 31 janvier.

     

    J’apprécie que vous pensiez que votre ministère protège les activités industrielles et les emplois en France. Titan et moi, depuis 40 ans, rachetons des usines et des sociétés fermées, perdons des millions de dollars et les transformons pour créer de bonnes affaires et payer de bons salaires. Goodyear a essayé pendant quatre ans de sauver une partie des emplois à Amiens, qui sont parmi les mieux payés, mais les syndicats français et le gouvernement n’ont fait rien d’autre que parler.

    J’ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures. Je l’ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m’ont répondu que c’était comme ça en France. »

    « Vous êtes un politicien, donc vous ne voulez pas faire de remous. Les Chinois envoient des pneus en France – en fait partout en Europe –, et pourtant vous ne faites rien. Le gouvernement chinois subventionne toutes les sociétés de fabrication de pneus. Dans cinq ans, Michelin ne pourra plus produire de pneus en France. La France perdra son industrie parce que son gouvernement est plus de gouvernement.

    Monsieur, votre lettre fait état du fait que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça ? Titan a l’argent et le savoir-faire pour produire des pneus. Qu’a le syndicat fou ? Il a le gouvernement français. L’agriculteur français veut des pneus pas chers. Il s’en fiche de savoir si ces pneus viennent de Chine ou d’Inde et si ces gouvernements les subventionnent. Votre gouvernement s’en fiche aussi. “Nous sommes français !”.

    Le gouvernement américain n’est pas beaucoup mieux que le gouvernement français. Titan a dû payer des millions à des avocats de Washington pour porter plainte contre les entreprises chinoises de fabrication de pneus à cause de leurs subventions. Titan a gagné. Le gouvernement collecte les taxes. Nous ne touchons pas les taxes, c’est le gouvernement qui les touche.

    Titan va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d’un euro l’heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers. Titan n’est pas intéressé par l’usine d’Amiens-Nord.

    Meilleures salutations,

    Maurice M. Taylor Jr. »

     

    Note de ma pomme: Pour ceux qui voudraient toujours humaniser le capitalisme, ils peuvent relire la lettre de monsieur Titan. Et ceux qui comptent sur l'humanité d'un géant made in USA, à l'Elysée mais pas que, pour sauver l'industrie gauloise, en ont pris pour leurs douces illusions.

    Quant aux salariés de Goodyear qui ne bossent que 3 heures par jour tout en étant payé 8, c'est la base de tout contrat de travail que le patronat cherche à rayer d'un trait de plume dans un accord-trahison avec certains syndicats. En effet, l'employeur, par le Code du travail, doit fournir du travail à son salarié. S'il ne lui fournit pas, la loi lui impose de le rétribuer comme s'il en avait.

    Je n'ai surligné que 2 petits extraits, c'est peut-être une erreur et pas aussi la bonne couleur. Mais j'attends vos commentaires.

    Ah, j'oubliais, ce matin sur BFMtv, entre 2 tranches de pub, Nicolas Sarkozy, non Nicolas Doz, journaliste patenté en économie libérale, a préféré se fendre d'un "Merci à la CGT" que de critiquer ce torchon made in USA. Mais monsieur Doz ne s'est pas trompé de cible. Il a les amis qu'il veut bien avoir. Ils ne sont pas les miens.

     

    Tiens, une vieille carte postale. Mais at-elle une relation avec ma chronique? That is the question, comme ils disent du côté de la City de Londres ou à Wall street.

     

    Blog de boiteaoutil :Les vieux métiers et vieux outils, Pompe à merde et tombereau d'ordures

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  • Les Goodyear d'Amiens avec les PSA Aulnay, Sanofi, les Licenci'elles, ce mardi

      - le 12 Février 2013

    Les Goodyear manifestent pour conserver l'usine d'Amiens Nord

     

    Plusieurs centaines de salariés de l'usine Goodyear Nord ont manifesté devant le siège social du fabricant de pneus où la direction présentait les mesures d'accompagnement de la fermerure du site au comité central d'entreprise. Les Goodyear étaient soutenus par des salariés en lutte de PSA, ArcelorMittal, Sanofi ou le collectif Licenci'elles, mobilisés contre les plans sociaux.

    Le point sur cette mobilisation sociale.

    • Les Goodyear mobilisés pour leurs emplois...

    Quelque 750 salariés des 1.173 salariés de l'usine d'Amiens, dont la fermeture a été annoncé fin janvier, ont pris la route peu avant 06 heures du matin à bord d'une dizaine de bus affrétés par la CGT en direction du siège de Goodyear France à Rueil-Malmaison, où se tenait le comité central d'entreprise (CCE). Ils y ont reçu le soutien de près d'un millier de salariés de différentes entreprises au prise avec les plans sociaux, comme PSA, Sanofi...

    "C'est la première journée de lutte pour faire voir qu'on veut se battre pour notre emploi. 750 personnes se sont motivées pour aller au siège. On veut se battre pour garder notre CDI", avait expliqué auparavant Mickaël Mallet, délégué du personnel.

    Malgré le retrait de l'offre de reprise de Goodyear Nord par Titan, société américaine spécialisée dans les pneus agricoles, les "Goodyear" venus d'Amiens-Nord croient en l'avenir de leur usine. "Titan c'était du vent. La direction n'a pas réussi à placer un plan social et a sous-traité le plan social à Titan. Ce qui les intéressait, c'était la marque. Caser des bonhommes, ils s'en foutaient. (...). Mais je reste confiant. Il y a des lois en France, on ne ferme pas une boîte comme ça", a réagi Cédric Soares, 32 ans, salarié non syndiqué, alors que le comité central d'entreprise de Goodyear venait de s'achever.

    • ... vont se battre contre les licenciements

    Tout faire pour éviter le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), nom moderne donné au plan social, que la direction veut imposer, telle est la ligne de conduite des syndicats. Pour la CGT, l'offre de reprise de Titan était "de la poudre aux yeux". "Titan avait déjà dit il y a six mois, pendant les négociations, que le mieux a faire c’était que Goodyear ferme l'usine, qu'il achèterait la marque pour faire des pneus ailleurs", explique Franck Jurek, délégué CGT.

    Celui-ci propose à rebours de la direction un plan de départs volontaires pour l'activité tourisme, mais garantissant aux non-volontaires de conserver leur emploi pendant au moins deux ans. Pour l’agraire, activité convoitée par Titan, le syndicat demandait au repreneur de s’engager à maintenir à Amiens-Nord sur un certain pourcentage de sa production européenne sur une durée supérieure aux deux années prévues par le groupe, qui laissent soupçonner un transfert de la production vers les pays de l’Est.

    Le PSE de la direction ne fait pas de cadeau. Il comprend le reclassement interne d'"au moins cent postes", un nombre toutefois limité au regard des 1.173 subissant l'impact de la fermeture. Le congé de reclassement, dû en cas de licenciement économique pour permettre au salarié de suivre une formation ou d'être accompagné dans leur recherche d'emploi, serait de 12 à 15 mois, selon ses propositions, voire plus "pour les salariés les plus vulnérables". Au plan financier, les salariés avec plus de cinq ans d'ancienneté auraient un bonus d'indemnités de 20.000 euros. Sont aussi prévus dans le projet de la direction ,des aides pour compenser d'éventuelles baisses de salaire en cas de retour à l'emploi (100% pendant 9 mois, puis 80% les trois mois suivants).

    Pour le délégué central CFE-CGC Marc Jonet, "aujourd'hui, sans repreneur, la situation s'assombrit". Il a indiqué que "le cabinet d'experts Secafi a été désigné par la majorité des membres du CCE (CFDT et CFE-CGC) pour rechercher tous les moyens possibles pour tenter d'éviter d'appliquer le PSE projeté par la direction". "Pour éviter de laisser sur la touche 1.173 personnes, la négociation d'un plan de départs volontaires serait bienvenue."

    Didier Raynaud, de la CFDT, a confirmé que le cabinet Secafi "allait aider à bâtir des propositions alternatives pour éviter le PSE". "On est contre le PSE. La CFDT a déposé une motion pour mettre tout le monde autour de la table et négocier un plan de départs volontaires".

    Goodyear Amiens : Titan ne reprendra pas les négociations

    12 février 2013 à 08:22 (Mis à jour: 14:02)
    Devant l'usine Goodyear d'Amiens, le 31 janvier. Près de 1 200 emplois y sont menacés par le projet de fermeture.
    Devant l'usine Goodyear d'Amiens, le 31 janvier. Près de 1 200 emplois y sont menacés par le projet de fermeture. (Photo Pascal Rossignol. Reuters)

     Arnaud Montebourg annonce chercher un nouveau repreneur pour le site, alors que plusieurs centaines d'employés de sites menacés de fermeture manifestent devant le siège de Goodyear, dans les Hauts-de-Seine.

    Par AFPLibération

    Des «Goodyear» venus d’Amiens-Nord afficher leur détermination mardi matin devant le siège du fabricant de pneumatiques américain près de Paris, voulaient encore croire à l’avenir de leur usine malgré le renoncement du groupe Titan International à un projet de reprise.

    «Titan, ça a été du pipeau du début jusqu'à maintenant, mais je reste confiant. Il y a des lois en France, on ne ferme pas une boîte comme ça», a réagi Cédric Soares, 32 ans, salarié non syndiqué, alors que le comité central d’entreprise de Goodyear venait de s’achever. «Titan c'était du vent. La direction n’a pas réussi à placer un plan social et a sous-traité le plan social à Titan. Ce qui les intéressait, c'était la marque. Caser des bonhommes, ils s’en foutaient.»

    L’espoir de voir un éventuel repreneur pour le site Goodyear d’Amiens Nord revenir à la table des négociations s'évanouit. Ce mardi, alors que les salariés du groupe manifestent devant le siège de la marque aux côtés d’autres salariés dont l’emploi est menacé, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg annonce que l’Américain Titan ne reprendra pas les négociations.

    Arnaud Montebourg a indiqué dans un communiqué que le gouvernement cherchait une alternative pour le site, qui emploie plus d’un millier de salariés, et a ainsi demandé à l’Agence française des investissements internationaux de rechercher un repreneur. «Le gouvernement a déclenché la recherche active d’une solution alternative pour le site Goodyear d’Amiens Nord et ses salariés», écrit ainsi le ministre.

    L’an dernier, Titan avait proposé de reprendre l’activité pneus agricoles du site, ce qui aurait sauvé 537 emplois, avant de retirer son offre en septembre. Depuis lors, le gouvernement comme les syndicats espéraient voir Titan reprendre les discussions.

    A lire aussi  Bataille de Titan à Goodyear Amiens et Goodyear, un sac de pneus pour Hollande

    Arborant pour la plupart des tee-shirts «Goodyear patrons voyous», quelque 750 salariés - sur les 1 173 que l’usine compte au total - avaient pris la route peu avant 6h30 à bord d’une dizaine de bus affrétés par la CGT, syndicat majoritaire à 86%, pour «faire entendre leurs voix» devant le siège de Goodyear, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) à l’occasion de cette réunion. Avec les employés de nombreuses autres entreprises en difficulté, dont PSA, ArcelorMittal, Sanofi, et de celles réunies au sein de l’association Licenci’elles, quelque 2 500 à 3 000 manifestants au total, selon les syndicats, s'étaient rassemblés devant le siège du manufacturier américain.

    Franck Jurek, délégué CGT, n'était également «pas surpris» de l’annonce de Titan, alors que les manifestants faisaient face aux policiers dans un climat un peu tendu. «Si Titan ne revient pas, c'était vraiment de la poudre aux yeux. Il avait dit que pour être numéro1 mondial, il lui fallait l’usine d’Amiens-Nord. C'était du pipeau», a-t-il réagi. «Titan avait déjà dit il y a six mois, pendant les négociations, que le mieux a faire c’était que Goodyear ferme l’usine, qu’il achèterait la marque pour faire des pneus ailleurs.»

    «On est forts, on a le mental. On ne va pas chialer. Ca fait six ans qu’ils nous annoncent la fermeture. Le jour où on recevra les lettres chez nous, là, ça changera», a assuré Cédric Soares.

    «C’est la première journée de lutte pour faire voir qu’on veut se battre pour notre emploi. 750 personnes se sont motivées pour aller au siège. On veut se battre pour garder notre CDI», alors que des plans sociaux tombent en cascade, avait expliqué auparavant Mickaël Mallet, délégué du personnel.

    L’annonce le 31 janvier par la direction de Goodyear d’un projet de fermeture ne lui faisait «pas peur». «Ca fait six ans qu’on dit que ça va fermer et ça ne ferme pas. On ne va pas au siège pour dire à la direction qu’elle retire son plan, on va lui dire qu’on est présents», remarquait Mickaël Mallet. «On part pour manifester notre colère. Mais l'état d’esprit n’est pas à la révolte, il est à la mobilisation pour contrer le projet de la direction», avait souligné David Meira, 42 ans, dont une quinzaine chez Goodyear.

    «Nous partons faire du bruit, simplement, pas pour casser», avait indiqué Franck Jurek, alors que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’est inquiété des risques «d’implosion ou d’explosions sociales» face à la montée du mécontentement social.

    Alors que l’usine Goodyear d’Amiens-Nord et ses 1 173 postes sont menacés, ce CCE devait porter notamment sur «les mesures d’accompagnement dans le cadre de ce projet de fermeture» et sur «le contexte économique», selon un porte-parole de la direction. «On commence à donner des orientations sur les mesures d’accompagnement, on rentre dans le concret», a ajouté le porte-parole pour l’AFP, précisant qu'était également au menu «le choix d’un expert comptable par le CCE».

    Le ministre du Travail Michel Sapin a pour sa part invité mardi tous «les salariés en colère» à intensifier, «privilégier» le dialogue avec leur entreprise, pour trouver les «solutions» pour éviter les licenciements. Concernant Goodyear, il a estimé qu’il y avait «encore des possibilités».


    Pessimisme chez Renault

    Délégué CGT d’ArcelorMittal, Jean Mangin a expliqué à l’AFP s’attendre à tout : «A Strasbourg, on a été parqué comme des bêtes, menottés (...). On est venu pacifiquement montrer notre solidarité», a-t-il ajouté. Tous les manifestants réclament une loi contre les licenciements boursiers dans les entreprises qui réalisent des bénéfices, une promesse de campagne du président François Hollande.

    Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014, a appelé les salariés «à prendre une part active» à la manifestation de Rueil-Malmaison. Pour lui, un accord avec la direction de PSA sur son plan de restructuration serait «une honte» en l'état des négociations.

    Entre 2012 et 2014, 11 214 suppressions de postes sont envisagées chez le premier constructeur français, dont 3 000 à Aulnay et 1 400 à Rennes, avec une phase de départs volontaires ouverte jusqu’au 31 décembre.

    Pour leur part, la CFTC, FO et la CFE-CGC jugent possible de parvenir à un projet d’accord mardi sur les mesures d’accompagnement des salariés touchés par la restructuration. «Globalement, il y a eu des avancées intéressantes», a estimé Franck Don, élu CFTC. «Je pense que ça se présente convenablement», a jugé Christian Lafaye, représentant FO, tandis qu’Anne Valleron (CFE-CGC) a affirmé qu'«on pourrait aboutir si chacun y met du sien».

    Chez les syndicats de Renault, au contraire, le ton est au pessimisme. Deux des syndicats du constructeur automobile, dont la CFE-CGC, majoritaire, ont averti qu’ils ne signeraient pas en l'état l’accord de compétitivité voulu par la direction. Le projet porte notamment sur la suppression de 8 260 emplois en France d’ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. Mais la direction demande aussi le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail, une plus grande mobilité et prévoit une augmentation des sites de production pour préserver l’avenir du groupe automobile.

    http://www.liberation.fr


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