• Fin de grève à PSA Aulnay

    Des grévistes de PSA Aulnay manifestent à la Gare du nord

    Social-Eco - le 17 Mai 2013

    Fin de grève à PSA Aulnay: la CGT fière de la lutte menée

    "Cette longue grève est une véritable fierté pour les centaines de salariés qui y ont participé. C'est la fierté d'avoir mené un combat juste et légitime" estime la CGT de PSA Aulnay ce vendredi après l'annonce de la signature d'un accord entre le syndicat et la direction du site pour mettre fin à la grève de quatre mois.

    "Depuis 4 mois, les salariés ont montré qu'il est possible de relever la tête et de se battre collectivement de ne pas se faire écraser, même s'ils n'ont pas réussi à faire reculer PSA sur la fermeture de l'usine ou à obtenir un CDI pour tous et une pré-retraite dès 55 ans. Il aurait fallu pour cela une lutte qui se généralise", relève Jean-Pierre Mercier dans un communiqué.

    Grève juste

    Le délégué syndical de PSA Aulnay pointe aussi les succès de cette lutte. "C'est le combat pour l'emploi et pour protéger les conditions d'existence face à une direction qui licencie dans le seul but d'augmenter les profits. Le soutien extraordinaire de dizaines de milliers de travailleurs est la preuve la plus éclatante que cette grève était juste et que nombre de militants et de travailleurs s'y reconnaissaient."

    Dans les faits aussi, cette grève s'achève sur des avancées pour les personnels en lutte qui ont démarré le mouvement le 16 janvier dernier à l'appel de la CGT, suivie par la CFDT et Sud, qui a depuis quitté le mouvement:

    • Toutes les procédures disciplinaires et judiciaires engagées par la direction contre des grévistes sont abandonnées, selon la CGT.
    • Le syndicat accepte de renoncer à ses recours en justice contre le plan de restructuration
    • quatre salariés licenciés -certains pour leur comportement violent durant la grève- bénéficieront des mesures de reclassement externe prévues par le plan social. Tout comme quelque 130 grévistes pour lesquels "une indemnité forfaitaire supplémentaire" est prévue s'ils quittent l'usine avant le 31 mai.
    • environ 70 autres grévistes devraient recevoir des garanties écrites sur une mutation en interne, selon Philippe Julien, secrétaire général de l'usine cité par l'AFP.

    Au travail dès mardi

    Au vu de cet accord, "les salariés de PSA Aulnay (...) ont voté en assemblée générale la suspension de la grève", indique la CGT. Le travail doit reprendre dès mardi matin, a indiqué Philippe Julien. "Mais de 7 heures à 9 heures, on va manifester dans l'usine", a-t-il expliqué, affirmant qu'il y avait eu "une résistance globale de l'usine et des salariés au plan social, bien au-delà des grévistes", ces quatre derniers mois.

    A PSA Aulnay, «on termine debout, la tête haute»

    17 mai 2013 à 14:05 (Mis à jour: 14:26)
    Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. le 14 février à Paris.
    Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. le 14 février à Paris. (Photo Loic Venance. AFP)
     

    Interview Pour Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT, la grève prend fin après quatre mois de lutte, mais le combat continue. La caisse de solidarité a récolté 900 000 euros, signe d'un «énorme soutien populaire».

    Par CHRISTIAN LOSSON

    Jean-Pierre Mercier est le délégué syndical CGT du site PSA Aulnay. Il revient, pour Libération, sur la «suspension» de la grève, après quatre mois de lutte, décidée ce mardi. La direction de PSA et la CGT ont en effet signé vendredi un accord mettant un terme au conflit, émaillé d'incidents, qui avait démarré mi-janvier. Le travail doit reprendre dès mardi matin.

    «On était 600 grévistes au début du combat, on a quand terminé à plus de 200, avec un fort soutien des non-grévistes», dit-il. «Ce conflit ne concernait plus que 130 grévistes sur 2 500 salariés», assure de son côté la direction.

    Avez-vous le sentiment d’abdiquer la mort dans l’âme ou d’en sortir vainqueur, par le haut ?

    Ni l’un ni l’autre. On a la conviction d’être fiers d’avoir mené quatre mois de lutte face une direction dont l’actionnaire principal, la famille Peugeot, est l’une des familles les plus puissantes et les plus riches de France. On n’a pas eu la force nécessaire pour mettre Peugeot à genoux, mais on l’a mis en échec pendant quatre mois et on termine debout, la tête haute. Les seuls combats que l’on ne gagne pas sont ceux que l’on ne mène pas.

    Quelles concessions avez-vous obtenu de la direction ?

    Pas mal de choses. Pour les salariés concernés par le plan social, on a obtenu un rallongement de la prime de licenciement supra-légale de 6 à 12 mois, une prime de mutation de 5 000 euros non imposables, un départ anticipé pour les travailleurs âgés passé de 30 à 36 mois. Pour les grévistes, on s’est battu et on arraché la réintégration de 4 salariés scandaleusement licenciés; l’annulation des procédures de licenciement et des poursuites pénales et disciplinaires. On a obtenu des garanties écrites pour les mutations et une indemnité forfaitaire pour ceux qui souhaiteraient quitter l’entreprise avant le 31 mai.

    Qu’est ce qui vous a manqué comme soutien interne ou externe ?

    Que la grève ne s’élargisse pas à l’ensemble du groupe et de la filière automobile. Faire reculer Peugeot sur une fermeture d’usine était très difficile, même si vital. Cette fermeture reste injustifiable et le combat ne s’arrête pas; on reste encore plus regonflés après avoir appris à se battre pendant 4 mois, ce qui est rare et énorme. On a eu un soutien populaire large auprès du monde du travail. La caisse de grève a récolté près de 900 000 euros ! Ce qui a permis que la grève tienne et d’amortir les pertes financières. On a gagné le paiement des journées de chômage, des congés payés, la prime de 13e mois.

    Vous avez pourtant multiplié les actions au delà du site pour tenter de polléniser la lutte...

    On a saisi toute les occasions : on a été accueilli chaleureusement par les Renault Flins, les sous-traitants Geodis ou Faurecia. On a sensibilisé les automobilistes dans des barrières de péages. On a fait plusieurs actions en direction du pouvoir politique, notamment au PS, pour dénoncer sa complicité active : depuis le début de la grève, le gouvernement a tenté de mettre des batons dans les roues de notre mobilisation. Il a tenté de casser la dynamique en convoquant des militants dans des commissariats. On a été traités comme des délinquants alors que notre combat est le combat contre le chômage et pour l’emploi...

    C’est la fin d’un chapitre ou de l’histoire dans la lutte à Aulnay?

    La fin d’une étape. On est allé au plus loin pour arracher le maximum à la direction, même si on n’a pas pu faire reculer PSA sur la fermeture de l’usine ou obtenir un CDI pour tous et une pré-retraite à 55 ans. Le protocole de fin de grève signé avec la direction ne règle aucun problème sur l’emploi et les indemnités financières. Le combat continue et la direction le sait bien : en 4 mois, elle a perdu 40 000 véhicules et elle sait qu’on restera mobilisés. 

    http://www.liberation.fr/economie/2013/05/17/a-psa-aulnay-on-termine-debout-la-tete-haute_903688


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