•  A Florange, Mittal a croqué Zayrault

    Enfin, façon de parler, car avec les informations du Monde.fr sur l'accord Mittal-Jean-Marc Ayrault, le premier chambellan que l'Elysée socialiste a donné à la France, s'est bel et bien laissé avaler tout crû.

    Et que pas un socialiste ou un écologiste ne revienne dessus, a dit François 2. Alors, Montebourg, ministre du Redressement productif, quasiment limogé dans les faits de son poste de redresseur, ne démissionne pas, vu que la soupe est toutefois bonne sous les ors de la République. Madame Filippetti, ministre de la sous-culture (vu le budget lui étant alloué) et députée de la Moselle a seulement dit qu'il ne fallait pas croire aux promesses de Mittal. Elle n'en a point pour cela démissionné. Oui, quand la soupe est bonne, vous connaissez la chanson...

     

    Les syndicats d'Arcelor-Mittal vont être reçus à 18h à Matignon. Mais pas pour signer un accord comme en 1936, lorsque le gouvernement socialiste de l'époque, poussé par les grèves et les occupations d'entreprises, forçait le patronat à signer des augmentations salariales, l'extension des conventions collectives ou 15 jours de congés payés.

     

    Après Jean-Marc Zayrault, Mittal croquera-t-il la CFDT dont le nouveau boss a trouvé "positif" le marché conclu? Ah, j'en tremble, surtout que Chérèque, qui vient d'y prendre sa retraite, est nommé Inspecteur des affaires sociales par le gouvernement. Et des discussions sont en cours pour une prise de responsabilité au sein de Terra Nova, un satellite du Parti socialiste.

    Oui, quand la soupe est bonne, pourquoi ne pas se laisser croquer.

    Blog de atsuku : Les Saveurs d'Algérie Par Atsuku, Soupe de Pois Casséshttp://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com

     


    votre commentaire
  • ArcelorMittal: l'usine de Basse-Indre déshabillée au profit de Florange

    ArcelorMittal

    Les activités de laminage et de décapage de l'usine de Basse-Indre, près de Nantes, d'ArcelorMittal devraient être arrêtées et transférées vers Florange, selon l'accord entre Mittal et le gouvernement trouvé vendredi dernier.

    C'est ce qu'indique ce mardi Frédéric Gautier, délégué CGT de l'usine de Basse-Indre, qui juge cette opération "de mauvais augure" pour la Loire-Atlantique. Selon le syndicaliste, la direction a annoncé aux syndicats qu'aux termes de l'accord intervenu vendredi entre ArcelorMittal et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les activités de laminage et de décapage de l'usine de Basse-Indre allaient être arrêtées. La baisse de production à Basse-Indre doit entraîner un surcroît d'activité pour le laminoir de Florange, selon le syndicaliste

    De 60 à 65 salariés en CDI seraient concernés par ces activités, auxquels il convient d'ajouter une vingtaine d'employés d'entreprises de sous-traitance et une quinzaine d'intérimaires. La direction du groupe parle d'une cinquantaine de salariés concernés au total, selon le responsable syndical. Ces salariés seraient maintenus à Basse-Indre afin de former une équipe supplémentaire de revêtement, a-t-il ajouté.

    "On l'a amère"

    L'usine emploie 546 personnes en CDI et 150 sous-traitants, selon Frédéric Gautier. Elle est spécialisée dans la fabrication d'acier plat pour emballages alimentaires, activité aussi présente à Florange (Moselle).

    "On l'a amère. On pense que le deal entre le gouvernement et Florange n'est pas de bon augure pour Basse-Indre. Le laminage va disparaître, alors que c'est le coeur de notre métier. Il y a une grosse inquiétude pour l'avenir. Quand Jean-Marc Ayrault dit qu'il a sauvé les deux bassins, il n'a rien fait du tout car on n'était pas inquiétés" à Basse-Indre, a estimé Férrédéric Gautier.

    Les syndicats d'ArcelorMittal doivent être reçus mercredi à Matignon. La CGT a prévu d'organiser des assemblées dans l'enteprise jeudi afin d'informer les salariés.

     

     Et l'acier fut trompé une nouvelle fois ou Zayrault de conduite, pour l'emploi, il est nul "à cier" 

      http://pays-de-la-loire.france3.fr/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/arcelor_2.jpg

    Dans le sillage des prédateurs

    Arcelor : des activités de Basse-Indre transférées à Florange

     

     A défaut de cumuler les mandats et leurs indemnités, le premier m(s)inistre cumule les gages donnés à son Maitre des forges du monde. 

     

    Mittal doit avoir raison. "Pourquoi se priver. sanctuarisons les activités sur le lieu de la casse autorisée ".

     

    Au moins reconnaissons au PS un sens de la justice ; quitte à servir le capital on lui laisse les coudées franches partout y compris à domicile. C'est ce qui se passe l'ouest, au fond du jardin privatif de l'ex maire de Nantes.

     

    Mais bon, prudence quand même, ici "qu'une" cinquantaine d'emplois.

     

    "Les salariés d'ArcelorMittal à Basse-Indre (Loire-Atlantique), près de Nantes (ancienne circonscription de Jean-Marc Ayrault) ont été informés par leur direction générale, lundi 3 décembre dans l'après-midi, que les activités de laminage et de décapage du site allaient être mises sous cocon en mai 2013, pour être transférées à Florange (Moselle).

    Une cinquantaine de personnes seraient concernées. Elles pourraient être reclassées, selon les syndicats. Il s'agirait pour l'essentiel d'intérimaires.

    Cette opération ferait partie de l'accord conclu, vendredi 30 novembre, entre le gouvernement et le groupe ArcelorMittal.

    En échange, selon nos informations, une partie des activités d'étamage de Florange - où une ligne sur deux est déjà arrêtée - pourraient être transférées à Basse-Indre. Ce qui provoque des craintes en Moselle.

    A Basse-Indre, la stratégie est jugée dangereuse et risque de menacer la rentabilité du site, indiquent les salariés, qui redoutent un marché de dupe.

     "ACCORD SECRET"

    Lundi matin, la déléguée générale adjointe de l'UMP Valérie Debord a évoqué "un accord secret sur le dos des ouvriers mosellans", suggérant que Jean-Marc Ayrault aurait négocié "directement avec Mittal la garantie du maintien de l'activité d'un autre site du groupe", l'usine de Basse-Indre.

    Matignon a rétorqué dans un communiqué que ArcelorMittal s'était engagé à"maintenir l'ensemble de ses centres industriels en France, notamment Dunkerque, Fos et Basse-Indre" et que "aucun de ces sites n'a été privilégié par rapport à celui de Florange".

    Yan Gauchard (à Nantes) et Cédric Pietralunga"

     http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/imagecache/462_ressource/2012/11/27/815541/images/ressource/WEB-Arcelor-Mittal-chiffres-01.jpg

    "Mise sous cocon" belle formule pour désigner une forme de vitrification d'activités industrielles.

     

    Reste qu'une question posée ici, il y a quelques mois, et qui n'a toujours pas reçu ni réponse, ni démenti. Canaille le rouge interpellait.

     

    Jetez donc un oeil  Mittal spéculation, casse industrielles, écotaxes et profits [♫ ♫ ] regarder combien rapporte le droit à polluer par rapport à ce que coûte le l'obligation de produire .

     

    Comment se moquer du monde.

     

    Question d'autant plus incisive que le débat entre Mittal et la filière rose de Matignon nous parle d'un hypothétique procès industriel de CO2 en cours d'élaboration.

     

    Pourtant simple de répondre : la non activité de Florange et les écotaxes disponibles permettent-elles à Mittal d'une part d'être subventionné par l'UE au nom de la préservation de l'environnement et d'autre part de spéculer sur le marché des droits à polluer en revendant ses "droits à polluer-écotaxes" lorraines (et/ou luxembourgeises) qu'il ne consomme pas, propositions portées entre autre à l'époque par les perruches politiques d'EELV  et gravées dans la loi de l'UE ?

     

    Si oui  cela revient à dire que les finances publiques subventionnent la casse industrielle après avoir gaver de fonds publics le naufrageur.

     

    Si la canaille se trompe, qu'on lui donne une argumentation crédible et il cessera de titiller les ceussses qui sont en responsabilité, sinon il ne lâchera pas le morceau.

     

    Si des économistes, juristes ou autres compétents lisent ceci qu'ils aillent y regarder de près, la Canaille a le sentiment que ce lézard est un dragon de Komodo et que les deux reptiles ont en commun d'avoir une très mauvaise haleine.

     

    PS, il est évident que le premier qui vient dire en direct qu'en avançant cela La Canaille ferait le jeu de la droite aurait droit à une paire de baffe qui à la première occasion ne serait pas que virtuelle.

     

    http://www.ecoblogique.fr/blog/wp-content/uploads/2010/11/CO2-written-in-clouds-in-the-sky.jpeg

    Par canaille le rouge


    votre commentaire
  • FLORANGE: la trahison du “socialisme” compassionnel.

    Par Jacques Sapir

    Envoyé par Joël Lopes

     

    FLORANGE: la trahison du “socialisme” compassionnel

     

    La « solution » dont les négociations entre le gouvernement français et MITTAL ont accouché est probablement l’une des plus mauvaises qui soit. Elle revient à faire confiance au groupe MITTAL pour investir sur une période de 5 ans 180 millions d’Euros, alors que ce groupe n’a pas exactement bonne réputation sur ce point. Par ailleurs, MITTAL s’engage à reclasser les salariés de la « partie chaude » du site de Florange et à développer la « partie froide » ainsi que ses installations de Dunkerque. De fait, le gouvernement français a très peu obtenu de MITTAL, qui va pouvoir continuer de se désengager de son activité de production d’acier pour se désendetter et continuer de se tourner soit vers l’amont (les mines) soit vers l’aval (l’utilisation des métaux). Les salariés de Florange restent les otages de MITTAL, otages qu’il pourra sacrifier d’ici trois à quatre ans si sa logique, essentiellement financière, le conduit à une telle décision. En fait, le gouvernement n’a obtenu, au moindre coût pour lui, qu’une solution temporaire. Et de cela J-M Ayrault, Premier ministre, crie victoire ! C’est l’expédient élevé à la hauteur d’une stratégie.

    Il faut ici rappeler quelles sont les méthodes de MITTAL. Lors de la privatisation de la sidérurgie Sud Africaine MITTAL, qui avait racheté environ 80% des capacités de production, n’a pas investi mais a augmenté les prix des produits laminés de 30%, tuant ainsi l’industrie automobile locale[1], et compromettant dans une large mesure la stratégie de développement adoptée par le nouveau pouvoir de Pretoria[2]. Ceci a provoqué une prise de conscience du gouvernement et l’élaboration de règles de plus en plus stricts encadrant la production d’acier. Dans les faits, le gouvernement de la République d’Afrique du Sud a cherché à se dégager de l’emprise de MITTAL[3]. Cet exemple montre bien que, pour MITTAL, seule prime la logique financière de court terme. Le groupe, aujourd’hui très lourdement endetté, n’a pas de stratégie dans la sidérurgie. Mais il en a une quant au développement de ses profits, ou plus précisément des dividendes de ses actionnaires, dont la famille Mittal à hauteur de 40%. On conçoit que ce précédent n’incite guère à l’optimisme quant à la pérennité du site de Florange.

    Pourtant, il faut rappeler qu’une stratégie de développement des activités « chaudes » (les hauts-fourneaux) est parfaitement possible. On sait depuis des dizaines d’années que la production de fonte et d’acier dégage des gaz à hautes températures, qui n’étaient jusqu’à présent que source de pollution. Or, depuis environ dix ans se sont développées des activités permettant la réutilisation de ces gaz, soit pour produire de l’énergie, soit pour développer des productions chimiques à haute valeur ajoutée. Le haut-fourneau ne doit plus être envisagé comme une entité unique mais comme la pièce centrale d’un ensemble d’activités liées, on peut ici parler de « cluster », dont la somme dégage des profits importants, ce qui contribue à faire baisser fortement le coût de l’acier produit. Contrairement à une idée reçue, la sidérurgie n’est pas une activité du passé, mais une activité d’avenir entraînant dans son sillage des activités connexes à haute technologie. Mais, ceci implique des investissements importants, et une association entre la société productrice d’acier et des sociétés chargées de ces activités connexes. Or, cette logique est diamétralement opposée à la logique financière de MITTAL. Investir dans la création d’un « cluster » de ce genre à Florange, ce qui serait possible et rentable, reviendrait à immobiliser des investissements dans la sidérurgie au moment où le groupe cherche à se désendetter.

    Si l’on peut comprendre pourquoi MITTAL ne veut pas réaliser ces investissements (et il est clair que les sommes annoncées ne correspondent nullement à une telle stratégie) on peut se demander pourquoi il refuse de vendre la totalité du site, les parties « chaudes » et parties « froides » inclues. La réponse tient en deux mots : profits et non-concurrence. La partie « froide » su site dégage des profits satisfaisants pour le groupe MITTAL, dont il a besoin dans sa logique de désendettement.  Par ailleurs, la vente du site dans son ensemble ouvrirait la porte à un repreneur qui serait en mesure, surtout s’il est mû par une réelle logique industrielle, d’exercer une concurrence importante sur les autres installations de MITTAL en France. En fait, et c’est ce dont les adversaires d’une nationalisation du site ne se sont absolument pas rendu compte tout à leurs glapissements hystériques, comme ceux de dame Parisot, la nationalisation est aujourd’hui le seul moyen pour réintroduire de la concurrence dans une activité qui, de fait, est fort peu concurrentielle.

    Les salariés de Florange se retrouvent piégés par la politique des divers gouvernements français qui, au nom du respect de la « concurrence » ont régulièrement agi contre celle-ci et ont de plus empêché la mise en place d’une stratégie industrielle véritable sur le site. Cela a commencé en 2006, quand ARCELOR a fait le choix de MITTAL comme repreneur contre le groupe russe SEVERSTAL. Or, il existait à l’époque d’importants accords entre ARCELOR et SEVERSTAL qui étaient complémentaires sur leurs différentes activités. Mais, MITTAL a été en mesure de proposer plus d’argent aux actionnaires privés d’ARCELOR, emportant ainsi le morceau. Une occasion unique de mettre en place une réelle logique de développement industriel a été perdue à l’époque. Aujourd’hui, en favorisant un compromis boiteux avec MITTAL et en refusant de prendre ses responsabilités, le gouvernement français rend à nouveau impossible l’émergence d’une réelle stratégie industrielle. On peut spéculer sur les raisons de ce choix. Il y a probablement l’idée reçue que la sidérurgie est une activité « du passé », si courante chez les non-spécialistes et les demi-banquiers qui peuplent les cabinets ministériels socialistes. Il y a sans doute aussi l’idée qu’il suffit de trouver une demi-mesure qui pourra passer, avec l’aide d’agences en communication, pour un succès véritable. Il est vrai que cette attitude tend à devenir un système dans ce gouvernement. On peut craindre enfin une raison politique : abaisser le remuant Arnaud Montebourg au profit du très libéral Moscovici, dont il est notoire qu’il s’est plus occupé des élections internes au PS que de son ministère cet été.

    Quoi qu’il en soit, il est désormais patent qu’il n’y a pas de place pour une réelle stratégie industrielle dans le « socialisme » compassionnel que professe ce gouvernement. Arnaud Montebourg est désormais au pied du mur. S’il veut rompre, et faire de cette rupture une véritable dénonciation de la ligne politique choisie, c’est maintenant qu’il doit le faire.

    http://reveilcommuniste.over-blog.fr/

    [1] Fine B. and R. Rustormjee, The Political Economy of South Africa – From Mineral-Energy Complex to Industrialization, London, Hurst & Company, 1996.

    [2] Department of Trade and Industry (DTI), Accelerating Growth and Development – The Contribution of an Integrated Manufacturing Strategy, Pretoria, 2002

    [3] Roberts S. and N. Zalk, “Addressing market power in a small, isolated, resource-based economy: the case of steel in South Africa”, Centre on Regulation and Competition, 3rd International Conference, 7- 9 Septembre 2004. Nimrod Zalk était directeur du Strategic Competitiveness Unit dans le Department of Trade and Industry (DTI), Pretoria.


    votre commentaire
  • ArcelorMittal : déception et colère des syndicats après le compromis du gouvernement

    Mittal ? Un symbole !!

    "Nous n'avons aucune confiance en Mittal" a expliqué le porte-parole de la CFDT Edouard Martin après les annonces de J.M. Ayrault

    Au terme de plusieurs semaines de bras de fer entre ArcelorMittal qui voulait fermer les hauts fourneaux et le gouvernement qui menaçait de nationaliser l'ensemble du site pour le revendre à un mystérieux repreneur, les annonces de Jean-Marc Ayrault sur l'avenir du site mosellan ont déçu tant les syndicats que les politiques. "Nous avons le sentiment d'avoir été une nouvelle fois trahis", a déclaré vendredi soir le porte-parole de la CFDT Edouard Martin.

    A l'issue d'âpres négociations, le gouvernement a obtenu d'ArcelorMittal qu'il s'engage à préserver l'emploi à Florange (Moselle) et investisse 180 millions d'euros en cinq ans dans le site, "Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années", a déclaré Jean-Marc Ayrault vendredi soir. Il a en outre annoncé que la nationalisation des hauts-fourneaux était écartée. Une source à Matignon a précisé qu'il y aurait cependant des suppressions de postes induites par les départs à la retraite, qui se feront "au fur et à mesure" mais a assuré qu'il n'y aura ni licenciements, ni mobilités forcées.

     

    Le groupe, qui souhaitait fermer la filière chaude (production d'acier brut, comprenant les hauts-fourneaux), s'est finalement engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange "en l'état" dans l'attente de la réalisation d'un projet européen de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos, a expliqué le Premier ministre. Ulcos (Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking), proposé pour un des hauts-fourneaux de Florange, est un prototype de captage stockage du CO2 qui doit permettre de réduire considérablement la pollution de l'air par la fabrication de l'acier. Ce projet, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation, est en attente de financements européens prévus d'ici fin décembre.

     

    Pas de nationalisation

    "Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse d'une nationalisation transitoire (..) au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal", des engagements "inconditionnels", a souligné Jean-Marc Ayrault. "La nationalisation (...) peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la nation", a dit le Premier ministre. "Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité", a-t-il ajouté, dans une allusion au marché de l'acier en Europe, très déprimé. L'annonce d'une nationalisation temporaire avait été brandie par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et avait rallié une part importante de la classe politique, de droite comme de gauche.

     

    Pas de repreneur "crédible"

    La menace d'une nationalisation temporaire avait été brandie par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et avait rallié une part importante de la classe politique. Le ministre avait en outre affirmé à plusieurs reprises avoir reçu des marques d'intérêt et des offres de repreneurs potentiels pour le site dans son intégralité. Mercredi, il avait même évoqué un repreneur prêt à investir "jusqu'à près de 400 millions d'euros".

    "De l'enfumage" pour la CGT

    A Florange, les syndicats ont accueilli froidement les annonces du gouvernement, la CFDT jugeant même que les salariés étaient "une nouvelle fois trahis" et exigeant une réunion tripartite entre gouvernement, syndicats et direction. "Nous avons été le cauchemar de (Nicolas) Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement", a menacé vendredi son représentant Edouard Martin. "Les rénovations et les investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans. Nous exigeons que les travaux de rénovation démarrent tout de suite", a-t-il ajouté. Pour Lionel Burriello, représentant du collectif jeunes de la CGT à Florange, "c'est une trahison, une incohérence totale par rapport aux déclarations de toute la semaine, c'est de l'enfumage". "Rien que le mot accord avec ArcelorMittal ça me donne envie de pleurer, on a l'impression de vivre un Gandrange 2", a ajouté le syndicaliste. Le responsable fédéral de Force Ouvrière Frédéric Souillot s'est déclaré "satisfait" mais redoute de la "poudre aux yeux".

    "Le scénario d'Ayrault peut tourner vite en mauvais film, ces prochains mois" estime le PCF

    Même son de cloche du côté de la gauche, dans un communiqué le Parti communiste a estimé vendredi soir que "le refus de nationaliser laissait Florange et les salariés dans les griffes de Mittal". "On connaît dorénavant le scénario de Jean Marc Ayrault. Il annonce un accord avec Mittal pour éviter un plan social et la poursuite de l'activité à Florange. Le scénario du Premier ministre a déçu les 650 salariés car il peut tourner vite en mauvais film, ces prochains mois", a ajouté le PCF.  Pour lui, en refusant de nationaliser Florange, le gouvernement a opté pour une solution qui "n'est pas à la hauteur, au vu de l'enjeu industriel". "La seule garantie qu'aurait dû prendre le Premier ministre", a-t-il jugé, "aurait été de prendre la main avec une majorité de blocage au sein du conseil d'administration sur la base d'investissements publics, garantissant l'avenir de Florange".

    Le maire PS de Florange (Moselle) Philippe Tarillon s'est dit pour sa part "sceptique", même s'il a qualifié l'accord "d'acceptable dans son principe". L'élu a invité les salariés à "maintenir la pression sur le gouvernement" et sur Arcelor. "Comme les salariés j'ai du mal à croire en la parole de Mittal", a-t-il ajouté. "Je respecte la déception des gens qui ont mené et mènent encore une lutte digne et courageuse", a-t-il dit.

    Arnaud Montebourg contesté. Promoteur d'une nationalisation qui a rallié de nombreux soutiens sur presque tout l'échiquier politique, le ministre du Redressement productif s'est retrouvé isolé dans le gouvernement. "Montebourg voulait vraiment nationaliser. Mais pas les autres", selon une source gouvernementale. Selon une source proche de Matignon, le Premier ministre a critiqué le travail de d'Arnaud Montebourg, disant qu'il n'y avait pas de repreneur "crédible". Ce n'était "pas solide" et "pas bordé", insiste-t-on du côté de Matignon. Montebourg, première victime du compromis entre l'État et Mittal ?

    Florange : les annonces de Jean-Marc Ayrault

    Mittal ? Un symbole !!

    Pas de nationalisation, pas de plan social, 180 millions d’euros d'investissement... Les principaux points de la déclaration du Premier ministre Jean-Marc Ayrault vendredi soir concernant l'accord obtenu avec ArcelorMittal sur l'avenir du site sidérurgique de Florange.

     

    • PLAN SOCIAL ET INVESTISSEMENT

    "Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années à Florange. Ainsi les activités du site, liées à la filière froide (transformation et finition de l'acier, ndlr), et notamment l'emballage, seront pérennisées et renforcées par un programme d'investissement industriel. Cela permettra de sécuriser les salariés qui travaillent dans ces activités".

     

    • LA PRESENCE DU GROUPE EN FRANCE

    "ArcelorMittal a réaffirmé son ancrage industriel sur notre territoire, notamment à travers ses sites de Dunkerque et Fos dans leur configuration actuelle. La consolidation de l'activité sur le site à Florange ne se fera pas au détriment d'autres activités similaires en France"

     

    • LES HAUTS-FOURNEAUX ET ULCOS

    "La faible activité actuelle en Europe ne permet pas d'envisager un redémarrage des hauts fourneaux à court terme. Mais le gouvernement a obtenu l'engagement du groupe de les maintenir dans un état qui permette, le moment venu, la réalisation d'un projet industriel d'avenir. C'est le projet Ulcos (projet de captage et de stockage de CO2, ndlr)"

    "L'Etat a déjà réservé 150 millions d'euros au sein du programme d'investissements d'avenir. Il est prêt à augmenter sa participation pour accompagner activement ce projet. ArcelorMittal a accepté de poursuivre les études engagées en ce sens."

     

    • LES ENGAGEMENTS DU GROUPE

    "Ces engagements d'ArcelorMittal sont inconditionnels. Le gouvernement veillera à ce qu'ils soient respectés scrupuleusement. Il utilisera tous les moyens nécessaires en cas de non-respect"

     

    • LA NATIONALISATION

    "Le gouvernement n'a pas retenu l'hypothèse d'une nationalisation transitoire, qui a pu être évoquée ces derniers jours. Il a écarté cette solution au vu des engagements qu'il a obtenus d'ArcelorMittal.

    La nationalisation, c'est-à-dire l'expropriation par +nécessité publique+, peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la Nation.

    Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité."

     

    • LOI SUR LES OPA HOSTILES

    "Le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, me fera des propositions pour renforcer la législation qui protège nos entreprises des OPA hostiles".

    La nouvelle trahison des clercs - (écrit le 30/11 à 23h30)

    http://img.over-blog.com/300x297/0/45/36/90/ben-le-4----mdr/trahison_.jpg

     

    Le champagne doit couler à flot au siège du Medef qui doit se sentir conforter dans son exigence de suppression du code du travail. Parisot, adossé à un piano, doit chanter "la vie en rose" tandis que Kessler fait péter les rôteuses.

     

    La droite se frotte les mains et l'extrême droite tient ouvert son panier.

     

    La machine à cultiver la résignation et à engrener les reculs sociaux a été mise sous tension ce 30 novembre. Elle est en marche.

     

    Derrière la déclaration du Zayrault pointé transpire une réalité froide, lourde : la filière acier est liquidé en Lorraine. Le vaisseau fantôme ancré dans la mare au canard de l'Elysée, contre une hypothétique filières de CO2, abandonne un des plus beaux fleurons industriels du Pays.

     

    La déclaration du premier ministre est belle comme un communiqué de l'état major en juin 40 :

    "L'accord prévoit que "les activités du site liées à la filière froide, et notamment l'emballage, seront pérennisées et renforcées par un programme d'investissements industriels. Cela permettra de sécuriser les salariés qui travaillent dans ces activités", a détaillé M. Ayrault. Il n'y aura toutefois pas de"redémarrage des hauts-fourneaux à court terme", ce "en raison de la faible activité actuelle en Europe". En revanche, ArcelorMittal s'engage à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange en l'état, dans l'attente de la réalisation du projet de captage et de stockage de CO2 Ulcos, dans lequel l'Etat pourrait augmenter sa participation et qui doit recevoir l'accord pour des financements européens dans les prochaines semaines. Il n'y a cependant pas de garantie à ce stade que Florange accueille ce projet industriel."

     

    A des gars qui se battent pour garder un outil industriel indispensable pour garder une souveraineté industrielle et économique, le pouvoir et les forces politique qui disent être de sa majorité répondent "victoire on a gagné  : on ferme sans plan social " 

     

    Ayrault nous réinvente les ateliers nationaux de l'après 1848. le Zayrault de Nantes dans les pas d'Ulysse Trélat. Le fait que vous vous demandiez "qui kec'est que çuilà " montre la puissance de tir du portier de Matignon.

     

    Ceux qui n'ont pas censuré le budget ont encore un moyen de se rattraper en prenant clairement leur distance et en mettant ce qui leur reste d'énergie dans le combat contre la liquidation d'un des principaux pilier de notre indépendance économique.

     

    Maintenant que chacun a pu mesurer ce qu'est une parole de dirigeant du PS quand le patonat hausse le ton, qui va oser chercher du côté de ceux qui mettaient en garde sur le chèques en blancs que par trois fois en mai et juin il a été donné aux liquidateurs. Les responsabilités sont maintenant établies.

     

    Souvenez vous de cet article de juin sur ces p@ges : "et si le capital avait besoin diu PS pour imposer en douceur ce que le troll d'alors n'avait pas réussi à imposer en force" Nous y sommes.

     

    Les mêmes qui stigmatisaient ceux qui alertaient, les traitant de défaitistes ou de fous  sont ils en capacité d'arrêter de chercher un miroir à se scruter le nombril ou vont-il avoir, pour les moins prisonniers du PS pour subsister, le courage de venir participer à la rupture indispensable ?

     

    Camarade cheminot, prends en de la graine. Tu as devant toi la configuration avancée de comment le PS va tenter de liquider la SNCF : un hypothétique maintien d'un statut aménagé, des activités haut de gammes en terme de service publique dispatchées  au privé qui viendra s'y gaver contre l'acceptation des principes de l'UE si tu veux garder un emplois: faire place nette au capital.

     

    Toute la solidarité et la force que tu mettra à soutenir les sidérurgistes sera autant de capitalisé pour empêcher les mauvais coup à suivre.

     

    Reste à voir ce que vont dire et faire sidérurgistes et métallos, comment la CGT va s'inscrire dans ce rapport de force.

     

    Organiser un tel mauvais coup juste avant les fête (ce ne sont pas les sidérurgiste qui ont fait traîner le calendrier mais bien le pouvoir sachant le poids en particulier des fêtes diverses liées au métier s'égrènent en décembre pour avoir l'agenda comme bouclier les préservant de la colère.

     

    FO comme Jouhaud en 14 est déjà dans l'union sacrée. Que va dire la direction de la CFDT sa base sur place encaissant avec la douleur des illusions perdues ce mauvais coup.

    sauver l'acier Lorrain est pivot pour garder un avenir industriel au pays. Et ce n'est pas l'annonce du passage d'EADS sous contrôle allemand apparu dans la presse de ce jour qui va infléchir le propos.

     

    Soyons clair le capital mondialisé à décidé" de faire la peau" à l'industrie française et à ses ouvriers, le PS en conscience est volontaire pour lui prêter main forte.

     http://www.rue89.com/sites/news/files/assets/image/2012/11/manifestant_florange_arcelor_mittal_0.jpg

     Par canaille le rouge

    Mittal ? Un symbole !!

    vendredi 30 novembre 2012
    par  André Bellon


    Si l’on excepte Laurence Parizot, personne en France ne semble s’enthousiasmer pour Mittal. Personnage particulièrement symbolique du cynisme économique, du mépris des salariés et de l’intérêt particulier à tout prix, ce personnage cherche simplement à rentabiliser au maximum ses investissements quelles qu’en soient les conséquences. En voulant réduire l’offre sidérurgique, il cherche à valoriser ses avoirs ailleurs dans le monde ; et qu’importent les conséquences sociales en France !

    Mais le jugement sur cet individu est-il vraiment fondamental ? Car, après tout, vitupérer contre lui permet de faire croire qu’il y a un méchant, pas un système. Et de faire oublier qu’il n’est pas tombé du ciel, mais que les gouvernements successifs en France lui ont donné ce pouvoir sur les hommes et sur les choses.

    On a bradé les biens collectifs de la France en même temps qu’on nous racontait des fadaises sur la construction d’une Europe forte face aux défis extérieurs. On a légitimé l’idée que le laisser aller-laisser faire était la meilleure manière de gérer l’économie. Ce n’est pas d’aujourd’hui que la question se pose et, tout au long des dernières décennies, gauche et droite confondues ont défendu l’idée que le développement des marchés financiers était de l’intérêt collectif. On rappelle bien sûr la loi Giscard de 1973 qui interdit à la Banque de France de prêter sans intérêt à l’État ; mais rappelons qu’elle fut renforcée par un traité de Maastricht qui rend ce « marché » arbitre de la vie politique.

    La question aujourd’hui posée de savoir s’il faut ou pas nationaliser Mittal va donc bien au-delà de ce problème spécifique, aussi important soit-il. Elle interroge sur le principe même d’une souveraineté collective contre les intérêts particuliers. Elle interroge sur la nature de la mondialisation dont l’Union européenne est un segment et à laquelle les gouvernements français acceptent de se soumettre.

    Plutôt que de rabâcher les discours convenus sur l’archaïsme ou la modernité, sachons reparler de ce défi permanent dans l’Histoire : la souveraineté du peuple qu’on appelle plus communément la démocratie.

    http://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article629


    votre commentaire
  •  Montebourg a de sacrés atouts dans sa poche pour faire plier les Mittal

    Arcelor-Mittal--Arnaud-Montebourg.jpg

     

    Le ministre du Redressement productif veut que le sidérurgiste indien trouve une solution acceptable pour l'avenir des hauts fourneaux de Florange. Et il ne manque vraiment pas d'arguments...

     

    Arnaud Montebourg veut encore faire monter la pression sur ArcelorMittal, dans le dossier de fermeture des hauts fourneaux de Florange. Les deux offres de reprise évoquées mercredi 21 novembre à l’Assemblée nationale concernent un périmètre plus large que ce que le leader mondial de l’acier a accepté de soumettre au processus de vente lancé par le ministre du Redressement productif.

     

    Ce jeudi 22 novembre, au Sénat, ce dernier a fourbi ses armes. Il évoque, par exemple, l’usage intensif des ventes de quotas de CO2 dont profite Arcelor Mittal. En 2011, en effet, le groupe a touché l’équivalent de 93 millions de dollars au titre de ces quotas. Or, c’est en fermant et en arrêtant des usines que le sidérurgiste est parvenu à diminuer son niveau de pollution. Un effet pervers que l’Union européenne n’avait pas prévu en montant ce système d’incitation à la propreté…


    Une ardoise fiscale de 1,3 milliard

    Surtout, Arnaud Montebourg a fait état d’une ardoise qu’il qualifie d’"astronomique" que le géant de l’acier déplore auprès du fisc français. En réalité, il s’agit d’un redressement fiscal dont ArcelorMittal a reçu notification en septembre 2011, d’un montant de… 1,3 milliard d’euros ! Le résultat d’une optimisation fiscale qui remonte au temps d’Arcelor : les usines européennes ont été reléguées au rang de simple fournisseur d’une structure commerciale centralisée à… Luxembourg.

     

    Un joli transfert de fonds de commerce, aux yeux de l’administration fiscale. Or, aujourd’hui, si son actionnaire majoritaire, Lakshmi Mittal a amassé une colossale fortune personnelle (16 milliards de dollars selon le dernier classement Forbes), la société ArcelorMittal est, elle, mal en point. Endettée à hauteur de 23,6 milliards de dollars au troisième trimestre 2012, son Ebitda (ratio d’endettement comparé à son résultat opérationnel, ndr), atteint 3,1. Et frôle ainsi le niveau fatidique de 3,5, le "covenant breach", à partir duquel les banquiers peuvent commencer à exiger leur remboursement.

     

    Un argent qu'ArcelorMittal n'a pas

    Autant dire qu’une nouvelle dette, qu’ArcelorMittal n’a pourtant pas jugée utile d’inscrire au chapitre Risques de son rapport annuel, pourrait faire basculer l’équilibre financier du groupe. D’autant que, comme le souligne un ancien de la maison : "Le jour où la France réclame le règlement, cela pourrait donner des idées aux autres Etats européens en bisbille avec les Mittal. Ce qui monterait la facture à 5 ou 6 milliards !" Autant d’argent qu’ArcelorMittal n’a pas.

     

    Fin octobre, son directeur financier, Aditya Mittal, le propre fils de Lakshmi, prévoyait que le groupe finirait l’année avec un résultat opérationnel de 7 milliards… de dollars. Arnaud Montebourg a donc de sacrés atouts dans sa poche pour faire plier les Mittal. Verdict le 1er décembre, date à laquelle la cession, ou non, de Florange doit être actée.

     

    Challenge

    http://www.mleray.info


    votre commentaire
  •  Production industrielle : les casseurs boursiers les batisseurs salariés

    http://www.chrisind.com/images/ImageGallery/Main/kynar_elbows_hi-res_uid62220101235252.jpg

    Je reprend l'article qui suit du blog mon camarade Bernard Lamirand.

    Il est des potions que patronat et sa presse ont du mal à déglutir surtout quand ce sont les travailleurs en lutte qui tiennent le gobelet :


    Arkema Pierre Bénite : résistons à la pression médiatique et aux mensonges!

     

    Quand la direction d'Arkema bluffe soutenue

    par la presse réactionnaire !

     

    09.11-Arkema-Greve--3-.JPG

     

    Les médias libéraux et sociaux libéraux ne décolèrent pas ! Ils refusent d'accepter la victoire obtenue par les salariés d'Arkema.

     

    Au bout de deux semaines et demie de lutte ancrée dans les ateliers, ils ont obligé la direction d'Arkema à jeter au panier son plan de réorganisation. Ils ont du pour cela faire la grève,  et résister au pistolet sur la tempe que voulait leur mettre la direction en annulant le plan d'investissement de 70 millions d'euros dans la production du "Kynar" en contre partie de l'annulation du plan de réorganisation qu'exigeaient les salariés. Ils n'ont pas cédé et ont gagné. Ils exigent maintenant que les investissements soient réalisés.

     

    Le Figaro, journal très libéral, ose résumer ainsi les évènements : "la CGT s'oppose à un investissement de 70 millions d'euros qui aurait entraîné des réorganisations dans l'usine chimique devant accueillir la nouvelle unité de production". C'est un gros mensonge destiné à tromper l'opinion publique, puisque la CGT est pour l'investissement mais sans le plan de réorganisation !

     

    Le Figaro dépité, ose affirmer que "tout comme celle de Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence, l'usine de Pierre Bénite n'est plus rentable depuis des années." Ce qui est totalement faux! En 2007, la CGT Arkema avait fait la démonstration que les suppressions d'emplois tant au niveau du groupe que de Pierre Bénite avaient pour seul objectif de faire passer la rentabilité financière à 2 chiffres confirmément aux exigences des actionnaires !

     

    La vérité est toute simple. La demande en Kynar necesse de progresser au niveau européen et mondial. Arkema doit donc produire beaucoup plus et doit pour cela, investir dans l'outil de production. Les 70 millions d'euros prévus ont donc pour objectif  d'augmenter de 50 % la capacité de production de Kynar, un produit à valeur ajoutée, un polymère fluoré utilisé dans les panneaux photovoltaïques. Cet investissement Arkema ne peut le faire qu'à Pierre bénite puisque Arkema a trois usines dévolues à cette production : celle de Chine pour le Sud-Est asiatique, celle des USA pour le continent américain et celle de Pierre Bénite pour l'Europe.

     

    Mais le journal Le Monde tout aussi dépité que le Figaro, écrit :" Faute d'accord, c'est en Chine ou aux Etats-Unis que le groupe va sans doute effectuer l'investissement qu'il projetait en France. Un gâchis emblématique des blocages français.". Mais cela serait une nouvelle ineptie de la part des actionnaires qui sacrifieraient des sommes faramineuses en transports et logistique. Enfin chacun sait que la Chine ne produit pas le Kynar avec le même degrè de qualité que l'usine de Pierre Bénite.

     

    La direction n'a donc pas d'autre choix que celui de Pierre Bénite. A moins que les actionnaires par vengeance, soient prêts à débourser plusieurs centaines de millions d'euros pour monter une usine toute neuve dans un autre pays d'Europe. Mais ne nous laissons pas berner. Qui a vu des actionnaires s'asseoir sur leurs très gros dividendes pour construire une usine qui leur coûtera 10 à 20 fois plus chère que ce que peut lui coûter son abandon du plan de réorganisation (un maximùum de 4 millions). Même si elle faisait un tel choix assassin, il faudrait encore qu'elle trouve les salariés hautemant qualifiés indispensables pour réaliser ces productions avec la qualité voulue et en toute sécurité.

     

    La direction d'Arkema serait deux fois irresponsable, puisque pour augmenter de 50% la production du site de Pierre Bénite, elle doit aussi accroître la production de matières premières fournies par Saint-Auban et faire tourner à fond les installations de ce site. Si elle renonçait à augmenter la production de Pierre Bénite, elle renoncerait à augmenter celle de Saint-Auban. D'où le besoin de renforcer les solidarités entre Pierre Bénite et ceux de Saint-Auban.

     

    Ces investissments,  elle veut les amortir au plus vite afin de dégager rapidement du cash pour l'actionnaire (4 milliojns d'euros minimum). C'était l'unique but du plan de réorganisation qui ne visait en fait qu'à supprimer des emplois, réduire les rémunérations, allonger le temps de travail, en gros imposer la flexicurité. Les salariés ont rejeté un tel recul de leurs conditions de travail et de vie, d'autant qu'ils savent que la direction d'Arkema ne peut faire autrement.

     

    Comme le dit fort bien Nicolas Avinin le secrétaire du syndicat CGT «Nous ne sommes pas contre cet investissement, mais nous nous élevons contre le plan de réorganisation qui va avec. Pour nous, une unité de production en plus doit vouloir dire des créations de postes en plus». Evidement le Figaro ne dit pas un mot de cela, il préfère aviver les peurs en faisant croire que l'usine de Pierre Bénite serait menacée.

     

    Mais menacée de quoi et par qui ? De fermeture ? Mais Pierre Bénite crache trop de casch pour ses actionnaires ! Par la direction d'Arkema ? Mais de quel droit ? Parcequ'elle a perdu un conflit social ?

     

    Si c'est vraiment cela, alors il faudra qu'elle s'habitue à avoir en face d'elle des salariés motivés et excédés par tant de privations ces derniers années. La faute à qui ? Chirac d'abord, Sarkozy ensuite et aujourd'hui au social libéralisme qui cède aux actionnaires. Les travailleurs ne sont pas prêts de laisser faire et c'est tant mieux que cela plaise ou pas au Medef et aux chiens de garde de l'économie libérale!

     

    Le 18 novembre 2012

     


     

    http://www.arkema-inc.com/kynar/images/kynar_square.jpg

     

    Pour info et aider à mesurer l'enjeu de cette fabrication :

    Le PVDF est un fluoropolymère thermoplastique très résistant. À l’instar des autres fluoropolymères, il supporte les rayonsultraviolets et les agents chimiques les plus corrosifs. Son intervalle d'emploi en continu varie de -50 à 150 °C.

    Selon la structure de la maille cristalline, le PVDF présente des propriétés di-, piézo-, pyro- et ferroélectriques. Ces caractéristiques le rendent utile pour fabriquer des sondes et batteries.

    Les applications du PVDF sont multiples, mais limitées par son coût de fabrication. On l'utilise pour la tuyauterie, les accessoires et les cuves dans l'industrie chimique, l'isolation électrique de fils et d'éléments piézoélectriques en électronique. On l'inclut aussi dans les revêtements liquides pour la construction. On l'utilise en biotechnologie comme membrane (à l'instar de la nitrocellulose plus commune) pour transférer des protéines que l'on a préalablement séparées par électrophorèse dans une technique appelée le western blot ou immunobuvardage en français.

    Utilisé également par les pécheurs, pour faire des bas de ligne solides et performants (appellation Fluorocarbone). Remplaçant avantageusement les fils d'acier, son indice de réfraction très proche de celui de l’eau, lui procure une quasi-invisibilité. Sa résistance est supérieure aux fils en nylon grâce à une parfaite imperméabilité.

    Par canaille le rouge


    votre commentaire
  • Reprise des hauts-fourneaux de Florange : les syndicats vigilants

    Reprise des hauts-fourneaux de Florange

    Les syndicats d'ArcelorMittal de Florange se sont montrés prudents mardi, après l'évocation par le quotidien Les Echos d'une possible reprise des hauts-fourneaux par le groupe russe Severstal, la CFDT évoquant une "bonne nouvelle", mais la CGT craignant "un écran de fumée".

    "Ce n'est pas un repreneur partiel qui va garantir les emplois" a souligné le représentant de la CGT, Jean Mangin, qui s'est voulu "réaliste", estimant qu'il pouvait s'agir d'un "écran de fumée". "C'est la première bonne nouvelle depuis 15 mois, mais on va rester très prudent. On a connu suffisamment de douches froides ces dernières semaines", a pour sa part commenté le leader CFDT du site, Edouard Martin. "Cela nous conforte en tout cas dans l'idée que cette usine peut intéresser des repreneurs, contrairement à ce qu'ont pu dire des oiseaux de mauvaise augure", a-t-il poursuivi.

    Dans son édition de mardi, Les Echos ont affirmé que "le sidérurgiste russe Severstal a entamé des discussions avec ArcelorMittal il y a deux semaines environ pour la reprise des hauts-fourneaux de Florange". Le quotidien économique a ajouté que Severstal aurait déjà envoyé un représentant en Lorraine, ce que les syndicalistes sur place n'ont pas pu confirmer. "Si c'est le cas, il a été très discret. Mais d'après ce que l'on sait, les contacts avec Severstal sont sérieux", a toutefois dit le syndicaliste de la CFDT.

    Pour le représentant de Force ouvrière Walter Broccoli, l'intérêt de Severstal pour Florange n'est "pas une surprise". "ça ne sont que des projets, rien n'est finalisé, et la direction locale n'est au courant de rien", a-t-il toutefois souligné. "La question est de savoir, en cas de reprise, quels seront les personnels, vont-ils faire revenir des gens mutés?", a-t-il demandé.

    Les Echos ont aussi affirmé que "deux autres candidats sont sur les rangs" pour reprendre le site appartenant à ArcelorMittal, sans les nommer. "On croit savoir que des industriels asiatiques porteraient de l'intérêt aux hauts-fourneaux", a indiqué Edouard Martin, Walter Broccoli ajoutant que "plusieurs sociétés sont prêtes à nous reprendre". Severstal, contrôlé par le milliardaire Alexeï Mordachov, est spécialisé dans l'acier destiné au secteur automobile et à l'électroménager. En 2006, ce groupe avait subi un cuisant échec lors d'une tentative de fusion avec Arcelor, qui lui avait préféré l'indien Mittal.

    "Florange, c'est peut-être pour Severstal une possibilité d'avoir une base arrière en Europe de l'ouest. Pour nous, c'est plutôt rassurant", a commenté Edourd Martin, indiquant que lorsque le groupe russe avait racheté l'italien Lucchini, en 2010, "il avait investi dans l'outil, notamment dans le laminoir à chaud". Mais pour la CGT, "seule une reprise totale du site de Florange (filières chaude et froide, NDLR) assurerait une cohérence industrielle et la garantie des emplois: "Notre atout essentiel, c'est que le site soit intégré".

    Le groupe ArcelorMittal a confirmé début octobre la fermeture définitive des deux hauts-fourneaux de Florange, à l'arrêt depuis 14 mois. Cette décision concerne directement 629 des 2 500 salariés.

    Le ministère du Redressement productif d'Arnaud Montebourg n'a "ni confirmé ni infirmé" mardi la piste du groupe de sidérurgie russe Severstal pour la reprise des hauts-fourneaux de Florange, en Moselle, faisant valoir que "plusieurs accords de confidentialité ont été signés". "Nous ne confirmons ni n'infirmons la piste Severstal. Nous ne pouvons faire aucun commentaire dans ce dossier, car plusieurs accords de confidentialité ont été signés", a expliqué à l'AFP une source de l'entourage du ministre.


    votre commentaire
  • Electrolux : la preuve du parasitisme du capital

     

    Electrolux : la preuve du parasitisme du capital


    Voici recopié, brut de décoffrage, l'article que Jacques à mis en urgence sur son blog.

    La Canaille en partage la totale indignation.

    Pour autant ne serait-il pas indispensable pour ceux qui sont solidaire de ne pas en rester au simple refus des licenciements boursiers ?

    Il ne s'agit pas ici de dire au camarade en luttes qu'ils ne sont pas assez offensifs, le reproche serait scandaleux, eux se battent, dos au mur. Mais dire à ceux qui les soutiennent qu'il serait bon d'aller plus loin que de leur proposer des solutions incantatoires qui laissent tranquille les propriétaires du capital…parce qu'ils peuvent en rester propriétaire alors que ceux qui le font fructifier sont jetés à la décharge, voila le vrai combat, le blog de jacques démontre à longueur de pages combien si une force politique décidait d'en faire son objectif la fédération des colères pourrait modifier le rapport de forces.

     

    Electrolux : la preuve du parasitisme du capital

     

    mardi 23 octobre 2012, 00:23

    Electrolux annonce la fermeture de l'usine de Revin (08) : 419 licenciements boursiers !!!!

    Même si on s'attendait au pire depuis des mois, l'annonce de la direction d'Electrolux de fermer sous 2 ans l'usine de Revin (08) est un nouveau coup de poignard dans le dos des Ardennes !

    Cette annonce est d'autant plus scandaleuse qu'elle tranche avec un chiffre d'affaire croissant et surtout avec un bénéfice net en hausse de 19% sur les prévisions du groupe international : IL S'AGIT DONC BIEN DE LICENCIEMENTS BOURSIERS AU SENS LE PLUS ODIEUX !

    ELECTROLUX ASSASSINE LA VILLE DE REVIN ET LA VALLEE DE LA MEUSE POUR MIEUX SERVIR SES ACTIONNAIRES : il faut mettre fin à ses scandales économiques à répétition en votant rapidement une loi interdisant les licenciements boursiers !

    Voilà la réaction du PCF :

    L'annonce, par la direction du groupe suédois, de fermer le site de Revin ne correspond pas à une nécessité industrielle mais à la seule volonté d’augmenter ses profits, déjà en croissance de 19% au 3ème trimestre de l'année.

    Ce n'est que la suite logique du refus d'investissements pour mettre en place un nouveau modèle de machines à laver répondant aux attentes des consommateurs et répondant mieux aux normes environnementales , et du désengagement du groupe de notre pays, sans assumer ses responsabilités sociales vis à vis de ses salariés.

    Les communistes ont de longue date engagé l'action en faisant signer massivement (2300 signataires) une pétition à l'intention de la direction d'Electrolux et n'acceptent pas cette décision : ils continueront à se battre contre ces licenciements boursiers (une proposition de loi a d'ailleurs été déposée en ce sens par les parlementaires communistes). Ils exigent du groupe de revoir sa copie et sollicitent une intervention forte du gouvernement : l'indépendance industrielle de la France ne peut passer par l'abandon de productions aussi indispensables à toutes les familles qu'un lave linge.

    Après Porcher, cette fermeture serait un nouveau coup dur pour Revin et la vallée de la Meuse : ce sont non seulement près de 500 emplois qui seraient supprimés directement, mais aussi des catastrophes pour des sous-traitants : les communistes affirment leur solidarité vis à vis de tous ces salariés et de leur famille , et seront à leur côté dans les luttes à venir.

    Michèle LEFLON

    Conseillère régionale PCF

    Les salariés ont débrayé aprés cette mauvaise nouvelle et se sont rendus à la préfecture de Charleville-Mézières , bloquant le centre-ville ! Un bras de fer avec la direction du groupe mondialisé va s'engager :ce sont les salariés eux-mêmes qui peuvent imposer le changement , mais le PS dispose de nombreux pouvoirs pour s'opposer à cette délocalisation injustifiée économiquement ( présidence , Assemblée nationale ,Sénat , région ...) , qu'attend-il pour reprendre la proposition de loi interdisant les licenciements boursiers

    Christophe Léonard , député PS de la Vallée de la Meuse , doit se prononcer clairement sur cette question !

    LE CAPITAL OU LE TRAVAIL ?.... le changement , c'est maintenant !

    Par Jean-Charles VAN BERVESSELES

     

    Electrolux : la preuve du parasitisme du capital

    Regardons à deux fois. Pas pour le plaisir de la surenchère mais tous simplement parce que boursier ou pas, le capital taille et modèle l'outil industriel voire déracine ses emprises au grès des attentes de rentabilité en fonction des profits escomptés et pas au regard des besoins sociaux (emplois pour les salariés, valeurs d'usage pour ceux qui usent des productions). 

    Être communiste, ce n'est pas n'être que solidaire mais c'est aussi aider à construire des solutions pour que l'issue change la donne structurellement.

    Taxer les profits financiers suppose qu'ils perdurent et interdire les licenciements boursiers sous tend l'acceptation de la bourse. C'est elle qui fait du travail humain une marchandise. Doit-on l'accepter tel le  serf accepterait le servage comme fatalité divine ou doit-on viser une nouvelle nuit du quatre aout, radicale, s'attaquant à l'économie ?

    Ils ont l'argent ? Nous sommes le nombre.

    Écartons les faux prophètes et autres chantres de la résignation. Faisons taire les sirènes du consensus à la bouche emplie des petits fours, ne craignant rien de plus que de rendre compte d'un mandat dont ils se sentent propriétaires.

     

    Electrolux : la preuve du parasitisme du capital

     Par canaille le rouge


    votre commentaire
  • Electrolux, Montebourg, et le protectionnisme européen

    La semaine dernière, Arnaud Montebourg a protesté contre la concurrence sud-coréenne dans le secteur automobile (la Corée du Sud, au passage, encore un pays qui, comme la Suisse, a oublié qu'il était trop petit pour se défendre dans la mondialisation. Heureusement qu'ils n'ont pas à craindre les chinois...)

    Il s'est vite fait remettre à sa place par l'un des vrais patrons de l'économie française, le commissaire européen au commerce, Karel de Gucht.

    Hier, au chapitre défaite de l'industrie française, on a appris la fermeture d'une usine Electrolux qui employait 420 personnes à Revin.

    Electrolux n'est pas en faillite, la production est simplement délocalisée.

    Pas en Corée du Sud, en Pologne, à Olawa. Dans l'Union européenne.

    Comme le rappelait Karel de Gucht, d'ailleurs, "un grand nombre des voitures Hyundai et Kia vendues en Europe ne proviennent pas de Corée du Sud mais de Tchéquie et Slovaquie, deux pays de l'UE."

    Les idées simplistes de protectionnisme européen, défendues par Montebourg et d'autres, ne pourront donc rien, ni pour les salariés de l'automobile française, ni pour les salariés ardennais d'Electrolux.

    Ce dont souffre l'industrie française c'est de l'euro, principalement.

    S'y ajoute également une concurrence effrénée interne à l'Union européenne, accélérée à dessein.

    Par exemple, Electrolux, pour ses usines polonaises, aura pu toucher jusqu'à 50% d'aides publiques (lire "European funds for entrepreneurs - guidebook through operational programmes 2007-2013", sur le site de l'agence d'aide polonaise aux entreprises).

    Pour pouvoir livrer en France les machines Electrolux et les voitures construites en Pologne, il faut également des infrastructures (autoroutes etc.)

    Ca tombe bien, la Pologne recevra encore 67 milliards d'euros de la part de l'Union européenne sur 2007-2013, pour ce faire (avec une demande de rallonge de la part de l'Union européenne).

    En 2007, Electrolux fermait 500 postes en Irlande, encore pour la Pologne. Le mouvement n'est pas anecdotique, c'est une tendance de fond.

    On notera au passage que contrairement à ce que l'on raconte sur la nécessaire montée en gamme de l'économie française, ce sont ses productions haut de gamme (AEG) qu'Electrolux envoie en Pologne.


    electrolux.jpg

    Inauguration en 2006 de l'une des usines polonaises d'Electrolux, sur un site public polonais

     

    On peut estimer qu'il faut se réjouir de voir la Pologne rattraper ainsi son retard, pour le plus grand bénéfice de la cohésion européenne.

    La façon dont les choses se passent laisse pourtant penser que ce qui arrive aujourd'hui aux salariés français ou irlandais, lâchés pour d'autres pays de l'Union, arrivera demain aux autres qui seront lâchés pour les nouveaux entrants - Turquie, Ukraine ou autres associés.

    Et on lit aussi que les salariés polonais sont traités, là-bas, de façon indigne.

    Le Guardian, en juillet, détaillait comment les salariés d'une usine polonaise travaillent pour 350€/mois, sont entassés dans une cité-dortoir à 60 kilomètres de leur lieu de travail d'où ils sont transportés en bus, ont droit à 20 minutes de pause quotidienne et sont tenus à faire des heures supplémentaires.

    Il est donc plausible que le programme européen ne soit pas d'élever le niveau de protection sociale des polonais vers celui de la France, mais bien d'amener les salariés français à se résigner aux conditions polonaises.

    Les invocations au protectionnisme européen sont donc assez largement, vouées par avance à l'inefficacité. Sortir du système européen, de l'euro et de l'Union, est la seule solution viable pour maintenir un niveau de protection sociale digne.

    Et cette sortie ne se fera pas contre les salariés polonais, elle est destinée à affirmer partout que ce système de destruction des liens sociaux doit finir, tout de suite, sans attendre une réorientation sociale qui ne viendra pas plus rapidement que Godot.

    Ceux qui prétendent le contraire sont soit illusionnés, soit font partie de la classe qui profite de la surexploitation des salariés et de la concentration accrue des inégalités. On ne s'étonnera pas, par exemple, de lire aujourd'hui qu'Andreas Papandreou gagne 46 000 € mensuels pour donner un séminaire aux étudiants de Harvard.

    *

    Sur le sujet de la nullité européenne, on peut regretter enfin que, même s'il y consacre un excellent entretien à Médiapart, Frédéric Lordon, contrairement à Todd, ne franchisse pas le pas : il reste critique sur l'UE et l'euro, mais ne propose de sortir ni de l'un ni de l'autre. Au risque d'ouvrir, comme Mélenchon, un espace immense au Front National.

    http://www.lalettrevolee.net


    votre commentaire
  • Qui est responsable ?

    L’arrêt définitif des Hauts-fourneaux

    Mittal, Chirac, Balladur, Mer, Fabius, Sarkozy, Hollande... ?
     

    A qui la faute ?

    L’annonce de la fermeture des deux derniers hauts-fourneaux des vallées de l’Orne et de la Fensch est le triste aboutissement de plus de 40 ans d’une saga mortelle pour l’industrie sidérurgique de la région.

    PNG - 330.3 ko Vers la fin des années 60, on fermait des usines jugées trop vieilles ;

    • Aubrive dans le secteur de Villerupt,

    • Knutange pour la Fensch,

    • Auboué, Jamailles et Moyeuvre pour l’Orne. Les effectifs sont absorbés par les autres usines de la vallée. Gandrange vient tout juste de démarrer, on embauche.

    Sans remonter trop loin dans le temps, juste à l’annonce du premier choc pétrolier de 1974, début des années 70, on annonce des surcapacités dans la sidérurgie, les produits longs commencent à trinquer, Micheville est en compétition avec Hayange pour la fabrication des rails, le choix se porte sur Hayange, tout proche du grand Sollac et de Sacilor - Gandrange pour ceux qui se souviennent.

    Deux grands groupes sont en présence sur les vallées de la Fensch, Orne et Moselle, Usinor et les Wendel & Co. L’Europe s’en mêle et les plans se succèdent : Plan Dherse, plan Gandois, plan Davignon.... On ferme de grands sites comme Thionville, les usines restantes n’arrivent plus à absorber l’ensemble des effectifs et on négocie pour la sidérurgie des plans sociaux spécifiques, les fameuses conventions dans lesquelles on annonce le licenciement des plus jeunes.

    PNG - 147.4 ko Ça ne suffit toujours pas, Longwy est touché à son tour, le SOS flotte sur le crassier et les premières radios-pirates font leur apparition.

    On négocie de nouvelles conventions 1977 puis 1979 avec les départs anticipés. L’âge des départs passe d’abord à 56 ans et 8 mois puis 50 ans et ça va durer pendant près de 20 ans jusqu’en 1995. Peu importe à qui appartient la sidérurgie, l’État paye et les barons de l’acier de Wendel et héritiers pour la plupart dans les gouvernements s’en mettent plein les poches.

    Et on continue de fermer, il y a toujours plus de surcapacité.

    1981 changement de régime, la gauche au pouvoir nationalise la sidérurgie, l’État s’approprie les ruines laissées par les De Wendel dans les deux vallées. Cela faisait des dizaines d’années que le contribuable finançait ces maîtres de forges.

    On continue à regrouper, Rombas avec Gandrange, Joeuf avec Homécourt, Hagondange avec Gandrange, On ferme Rombas, Joeuf, Homécourt, bientôt suivi par Hagondange. Il faut faire sauter le haut-fourneau que les Lorrains ont dans la tête, on rase vite ces nouvelles friches industrielles et on y implante des surfaces commerciales ou comme à Hagondange on crée un parc d’attraction, les petits hommes bleus apparaissent

    PNG - 204.5 ko Février 84, Fabius annonçait déjà, la mise à mort de Gandrange, et c’est parti pour 4 à 6 mois de violentes luttes dans et hors du site. Finalement Gandrange vivra, plus ou moins bien, encore 25 ans et sera le havre d’accueil de tous les sites qui fermeront dans les années à venir tant et si bien qu’à un moment pour 1300 salariés actifs, il y avait plus de 13 000 inscrits ayant droit aux activités sociales et culturelles de l’établissement.

    Pour faire face à toutes ces fermetures d’installation, les organisations syndicales, patronales (Gésim) et l’État négocient les différentes conventions de protection sociale.

    Dans un premier temps, ces conventions apportent des garanties aux plus anciens, donnent des primes à la mutation et licencient les plus jeunes. Ensuite à partir de 79, on fait partir prématurément les plus anciens, cela ne suffisant pas, on ajoute en 87, les conventions de formation pour le reclassement interne ou non.

    Jusque dans les années 86, il n’y aura pas de licenciement sec dans la sidérurgie, tout le monde sera reclassé dans les installations qui tournent encore. Puis la sidérurgie Lorraine se dote de ses propres centres de reclassement, ce sont des « ANPE » bis qui s’approprient en priorité, les emplois existants sur le marché.

    Profits, productivité, devant s’appliquer à tout et à tous, il faut que tout s’inscrive dans les plans, y compris les reclassements et pour activer le système, on finit par recourir, au terme d’un parcours de parfois plusieurs années de galère, au licenciement.

    Pendant tout ce temps, de dégraissage, de sacrifices pour ses employés, la sidérurgie française finit par se porter mieux. Après des dizaines d’années de dettes colossales, payées par le contribuable, il faut le rappeler, après des milliers de suppressions d’emplois, financés également par le contribuable, la sidérurgie commence par afficher ses premiers résultats positifs, tout début des années 90.

    PNG - 262.9 ko

    Et pour cette dernière époque de la sidérurgie nationalisée, la dernière convention ne prévoit plus de départs systématiques, sauf, pour les installations encore en difficulté, ce qui est le cas des usines du Creusot dans la Loire, de la Normandie, de HFRSU le dernier haut fourneau d’Uckange qui fermera en novembre 91 et de Gandrange (Unimétal).

    Changement d’époque, changement de gouvernement, la droite revenue au pouvoir, privatise la sidérurgie qui aurait pu enfin, rembourser le contribuable. Pour cette droite capitaliste, une société qui gagne de l’argent ne peut pas être au service de l’Etat.

    Balladur donc, en 95, privatise et c’est Francis Mer qui devient le 1er PDG de la nouvelle société USINOR-SACILOR. La machine s’emballe et on demande encore plus de gains de productivité. Les différents sites de cette nouvelle sidérurgie ne sont pas tous équivalents du fait de leurs carnets de production.

    Les produits plats ont le vent en poupe, le navire amiral, dit-on pour eux, l’acier des champions pour Sollac, puis viennent les inox, avec des hauts et des bas mais une marge bénéficiaire qui peut être très importante, ensuite les longs spéciaux –Ascométal- et enfin les longs ordinaires comme Gandrange.

    La casse du siècle

    Francis Mer et ses acolytes gèrent tout ça et préparent la casse du siècle pour fin 98, en se séparant de tout ce qui n’est pas assez rentable.

    Rien que pour les vallées de l’Orne et de la Fensch, on assiste à un véritable massacre, on divise, coupe, sépare, un ensemble cohérent en une multitude de sociétés différentes. Ceux qui étaient frères hier, sont désormais concurrents, et tant pis pour les plus faibles.

    PNG - 285.3 ko
    - Ascométal Hagondange est vendu à Lucchini Italie, par la suite au russe Severstal.
    - Hayange est vendu au groupe anglais Corus par la suite à l’indien Tata - Gandrange est donné à Ispat filiale 100% de la famille Mittal, du premier cercle, père, mère, fille et fils.
    - Les forges de Thionville vendues au suédois Ackers
    - Usinor-Sacilor ou du moins ce qu’il en reste se rapproche de l’espagnol Arceralia et du luxembourgeois Arbed et crée ARCELOR.
    - Francis Mer devient ministre de Chirac, et passe la main à Dollé le deuxième et dernier PDG de feu la sidérurgie française.

    Tout est maintenant en place pour se faire assassiner par des prédateurs et c’est Mittal qui attaque.

    PNG - 143.6 ko Dollé qui avait atteint son seuil d’incompétence depuis longtemps, le prend de haut, nargue et se moque de Mittal, qui lui met l’estocade finale et exit ce Dollé dont on entendra plus parler.

    Nous voici arrivés à une époque des plus noires du capitaliste, que nous n’avons jamais connue. Depuis toujours, nos patrons, maîtres de forges y compris étaient connus, étaient du cru, ou du moins leurs ancêtres et avaient peu ou prou la même culture. Aujourd’hui, il en est tout autrement, c’est un patron qui possède personnellement l’entreprise. C’est un financier, qui peut, et qui fait, d’un simple coup de stylo, condamner toute une région, il est au-dessus des pays et de leur gouvernement, il joue avec l’argent, aujourd’hui, la sidérurgie et les mines, hier les bateaux, banques et autres chaines de télé et cinéma, et demain très certainement, un autre jouet. Tout cela au seul bénéfice des actionnaires, donc de sa famille qui est majoritaire, donc de lui-même. Il n’y a plus de raisonnement industriel, il n’y a que des objectifs financiers

    Alors après la fermeture de l’aciérie de Gandrange en 2009, c’est le tour des Hauts fourneaux de Florange en 2012, et demain qui sera le suivant ?

    ALORS QUI EST RESPONSABLE ?

    • Mittal, le prédateur bien sûr, mais il n’y serait pas arrivé si Chirac et son ministre Balladur n’avait pas privatisé en 95.

    • Balladur donc, mais rien n’aurait été possible si Francis Mer n’avait éclaté la sidérurgie en menues portions pour mieux la vendre.

    • Francis Mer alors, qui a ouvert la porte au prédateur en le faisant entrer sur le territoire, en 98 en lui donnant pour le franc symbolique Gandrange et ses filiales.

    • Francis Mer encore, qui a porté son ami Dollé, à la présidence du groupe et qui a bêtement humilié le prédateur.

    • Nicolas Sarkozy en faisant ses folles déclarations à Gandrange ou encore ce printemps à propos de Florange. François Hollande en proposant un projet de loi à l’encontre de tels prédateurs

    PNG - 364 ko

    Même pas ! Mittal et ses compères n’ont que faire des gesticulations des politiques, cela fait longtemps qu’ils ont appris à les connaître, à les côtoyer, à négocier avec eux, qu’ils soient européens, de l’est ou de l’ouest, africains, asiatiques ou américains du nord ou du sud. Mittal est présent sur les cinq continents et il a des intérêts dans tous ces pays et il a négocié avec tous les gouvernements

    http://lepcf.fr/L-arret-definitif-des-Hauts

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique