• Les Goodyear manifestent pour conserver l'usine d'Amiens Nord

    Les Goodyear d'Amiens avec les PSA Aulnay, Sanofi, les Licenci'elles, ce mardi

      - le 12 Février 2013

    Les Goodyear manifestent pour conserver l'usine d'Amiens Nord

     

    Plusieurs centaines de salariés de l'usine Goodyear Nord ont manifesté devant le siège social du fabricant de pneus où la direction présentait les mesures d'accompagnement de la fermerure du site au comité central d'entreprise. Les Goodyear étaient soutenus par des salariés en lutte de PSA, ArcelorMittal, Sanofi ou le collectif Licenci'elles, mobilisés contre les plans sociaux.

    Le point sur cette mobilisation sociale.

    • Les Goodyear mobilisés pour leurs emplois...

    Quelque 750 salariés des 1.173 salariés de l'usine d'Amiens, dont la fermeture a été annoncé fin janvier, ont pris la route peu avant 06 heures du matin à bord d'une dizaine de bus affrétés par la CGT en direction du siège de Goodyear France à Rueil-Malmaison, où se tenait le comité central d'entreprise (CCE). Ils y ont reçu le soutien de près d'un millier de salariés de différentes entreprises au prise avec les plans sociaux, comme PSA, Sanofi...

    "C'est la première journée de lutte pour faire voir qu'on veut se battre pour notre emploi. 750 personnes se sont motivées pour aller au siège. On veut se battre pour garder notre CDI", avait expliqué auparavant Mickaël Mallet, délégué du personnel.

    Malgré le retrait de l'offre de reprise de Goodyear Nord par Titan, société américaine spécialisée dans les pneus agricoles, les "Goodyear" venus d'Amiens-Nord croient en l'avenir de leur usine. "Titan c'était du vent. La direction n'a pas réussi à placer un plan social et a sous-traité le plan social à Titan. Ce qui les intéressait, c'était la marque. Caser des bonhommes, ils s'en foutaient. (...). Mais je reste confiant. Il y a des lois en France, on ne ferme pas une boîte comme ça", a réagi Cédric Soares, 32 ans, salarié non syndiqué, alors que le comité central d'entreprise de Goodyear venait de s'achever.

    • ... vont se battre contre les licenciements

    Tout faire pour éviter le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), nom moderne donné au plan social, que la direction veut imposer, telle est la ligne de conduite des syndicats. Pour la CGT, l'offre de reprise de Titan était "de la poudre aux yeux". "Titan avait déjà dit il y a six mois, pendant les négociations, que le mieux a faire c’était que Goodyear ferme l'usine, qu'il achèterait la marque pour faire des pneus ailleurs", explique Franck Jurek, délégué CGT.

    Celui-ci propose à rebours de la direction un plan de départs volontaires pour l'activité tourisme, mais garantissant aux non-volontaires de conserver leur emploi pendant au moins deux ans. Pour l’agraire, activité convoitée par Titan, le syndicat demandait au repreneur de s’engager à maintenir à Amiens-Nord sur un certain pourcentage de sa production européenne sur une durée supérieure aux deux années prévues par le groupe, qui laissent soupçonner un transfert de la production vers les pays de l’Est.

    Le PSE de la direction ne fait pas de cadeau. Il comprend le reclassement interne d'"au moins cent postes", un nombre toutefois limité au regard des 1.173 subissant l'impact de la fermeture. Le congé de reclassement, dû en cas de licenciement économique pour permettre au salarié de suivre une formation ou d'être accompagné dans leur recherche d'emploi, serait de 12 à 15 mois, selon ses propositions, voire plus "pour les salariés les plus vulnérables". Au plan financier, les salariés avec plus de cinq ans d'ancienneté auraient un bonus d'indemnités de 20.000 euros. Sont aussi prévus dans le projet de la direction ,des aides pour compenser d'éventuelles baisses de salaire en cas de retour à l'emploi (100% pendant 9 mois, puis 80% les trois mois suivants).

    Pour le délégué central CFE-CGC Marc Jonet, "aujourd'hui, sans repreneur, la situation s'assombrit". Il a indiqué que "le cabinet d'experts Secafi a été désigné par la majorité des membres du CCE (CFDT et CFE-CGC) pour rechercher tous les moyens possibles pour tenter d'éviter d'appliquer le PSE projeté par la direction". "Pour éviter de laisser sur la touche 1.173 personnes, la négociation d'un plan de départs volontaires serait bienvenue."

    Didier Raynaud, de la CFDT, a confirmé que le cabinet Secafi "allait aider à bâtir des propositions alternatives pour éviter le PSE". "On est contre le PSE. La CFDT a déposé une motion pour mettre tout le monde autour de la table et négocier un plan de départs volontaires".

    Goodyear Amiens : Titan ne reprendra pas les négociations

    12 février 2013 à 08:22 (Mis à jour: 14:02)
    Devant l'usine Goodyear d'Amiens, le 31 janvier. Près de 1 200 emplois y sont menacés par le projet de fermeture.
    Devant l'usine Goodyear d'Amiens, le 31 janvier. Près de 1 200 emplois y sont menacés par le projet de fermeture. (Photo Pascal Rossignol. Reuters)

     Arnaud Montebourg annonce chercher un nouveau repreneur pour le site, alors que plusieurs centaines d'employés de sites menacés de fermeture manifestent devant le siège de Goodyear, dans les Hauts-de-Seine.

    Par AFPLibération

    Des «Goodyear» venus d’Amiens-Nord afficher leur détermination mardi matin devant le siège du fabricant de pneumatiques américain près de Paris, voulaient encore croire à l’avenir de leur usine malgré le renoncement du groupe Titan International à un projet de reprise.

    «Titan, ça a été du pipeau du début jusqu'à maintenant, mais je reste confiant. Il y a des lois en France, on ne ferme pas une boîte comme ça», a réagi Cédric Soares, 32 ans, salarié non syndiqué, alors que le comité central d’entreprise de Goodyear venait de s’achever. «Titan c'était du vent. La direction n’a pas réussi à placer un plan social et a sous-traité le plan social à Titan. Ce qui les intéressait, c'était la marque. Caser des bonhommes, ils s’en foutaient.»

    L’espoir de voir un éventuel repreneur pour le site Goodyear d’Amiens Nord revenir à la table des négociations s'évanouit. Ce mardi, alors que les salariés du groupe manifestent devant le siège de la marque aux côtés d’autres salariés dont l’emploi est menacé, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg annonce que l’Américain Titan ne reprendra pas les négociations.

    Arnaud Montebourg a indiqué dans un communiqué que le gouvernement cherchait une alternative pour le site, qui emploie plus d’un millier de salariés, et a ainsi demandé à l’Agence française des investissements internationaux de rechercher un repreneur. «Le gouvernement a déclenché la recherche active d’une solution alternative pour le site Goodyear d’Amiens Nord et ses salariés», écrit ainsi le ministre.

    L’an dernier, Titan avait proposé de reprendre l’activité pneus agricoles du site, ce qui aurait sauvé 537 emplois, avant de retirer son offre en septembre. Depuis lors, le gouvernement comme les syndicats espéraient voir Titan reprendre les discussions.

    A lire aussi  Bataille de Titan à Goodyear Amiens et Goodyear, un sac de pneus pour Hollande

    Arborant pour la plupart des tee-shirts «Goodyear patrons voyous», quelque 750 salariés - sur les 1 173 que l’usine compte au total - avaient pris la route peu avant 6h30 à bord d’une dizaine de bus affrétés par la CGT, syndicat majoritaire à 86%, pour «faire entendre leurs voix» devant le siège de Goodyear, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) à l’occasion de cette réunion. Avec les employés de nombreuses autres entreprises en difficulté, dont PSA, ArcelorMittal, Sanofi, et de celles réunies au sein de l’association Licenci’elles, quelque 2 500 à 3 000 manifestants au total, selon les syndicats, s'étaient rassemblés devant le siège du manufacturier américain.

    Franck Jurek, délégué CGT, n'était également «pas surpris» de l’annonce de Titan, alors que les manifestants faisaient face aux policiers dans un climat un peu tendu. «Si Titan ne revient pas, c'était vraiment de la poudre aux yeux. Il avait dit que pour être numéro1 mondial, il lui fallait l’usine d’Amiens-Nord. C'était du pipeau», a-t-il réagi. «Titan avait déjà dit il y a six mois, pendant les négociations, que le mieux a faire c’était que Goodyear ferme l’usine, qu’il achèterait la marque pour faire des pneus ailleurs.»

    «On est forts, on a le mental. On ne va pas chialer. Ca fait six ans qu’ils nous annoncent la fermeture. Le jour où on recevra les lettres chez nous, là, ça changera», a assuré Cédric Soares.

    «C’est la première journée de lutte pour faire voir qu’on veut se battre pour notre emploi. 750 personnes se sont motivées pour aller au siège. On veut se battre pour garder notre CDI», alors que des plans sociaux tombent en cascade, avait expliqué auparavant Mickaël Mallet, délégué du personnel.

    L’annonce le 31 janvier par la direction de Goodyear d’un projet de fermeture ne lui faisait «pas peur». «Ca fait six ans qu’on dit que ça va fermer et ça ne ferme pas. On ne va pas au siège pour dire à la direction qu’elle retire son plan, on va lui dire qu’on est présents», remarquait Mickaël Mallet. «On part pour manifester notre colère. Mais l'état d’esprit n’est pas à la révolte, il est à la mobilisation pour contrer le projet de la direction», avait souligné David Meira, 42 ans, dont une quinzaine chez Goodyear.

    «Nous partons faire du bruit, simplement, pas pour casser», avait indiqué Franck Jurek, alors que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’est inquiété des risques «d’implosion ou d’explosions sociales» face à la montée du mécontentement social.

    Alors que l’usine Goodyear d’Amiens-Nord et ses 1 173 postes sont menacés, ce CCE devait porter notamment sur «les mesures d’accompagnement dans le cadre de ce projet de fermeture» et sur «le contexte économique», selon un porte-parole de la direction. «On commence à donner des orientations sur les mesures d’accompagnement, on rentre dans le concret», a ajouté le porte-parole pour l’AFP, précisant qu'était également au menu «le choix d’un expert comptable par le CCE».

    Le ministre du Travail Michel Sapin a pour sa part invité mardi tous «les salariés en colère» à intensifier, «privilégier» le dialogue avec leur entreprise, pour trouver les «solutions» pour éviter les licenciements. Concernant Goodyear, il a estimé qu’il y avait «encore des possibilités».


    Pessimisme chez Renault

    Délégué CGT d’ArcelorMittal, Jean Mangin a expliqué à l’AFP s’attendre à tout : «A Strasbourg, on a été parqué comme des bêtes, menottés (...). On est venu pacifiquement montrer notre solidarité», a-t-il ajouté. Tous les manifestants réclament une loi contre les licenciements boursiers dans les entreprises qui réalisent des bénéfices, une promesse de campagne du président François Hollande.

    Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014, a appelé les salariés «à prendre une part active» à la manifestation de Rueil-Malmaison. Pour lui, un accord avec la direction de PSA sur son plan de restructuration serait «une honte» en l'état des négociations.

    Entre 2012 et 2014, 11 214 suppressions de postes sont envisagées chez le premier constructeur français, dont 3 000 à Aulnay et 1 400 à Rennes, avec une phase de départs volontaires ouverte jusqu’au 31 décembre.

    Pour leur part, la CFTC, FO et la CFE-CGC jugent possible de parvenir à un projet d’accord mardi sur les mesures d’accompagnement des salariés touchés par la restructuration. «Globalement, il y a eu des avancées intéressantes», a estimé Franck Don, élu CFTC. «Je pense que ça se présente convenablement», a jugé Christian Lafaye, représentant FO, tandis qu’Anne Valleron (CFE-CGC) a affirmé qu'«on pourrait aboutir si chacun y met du sien».

    Chez les syndicats de Renault, au contraire, le ton est au pessimisme. Deux des syndicats du constructeur automobile, dont la CFE-CGC, majoritaire, ont averti qu’ils ne signeraient pas en l'état l’accord de compétitivité voulu par la direction. Le projet porte notamment sur la suppression de 8 260 emplois en France d’ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. Mais la direction demande aussi le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail, une plus grande mobilité et prévoit une augmentation des sites de production pour préserver l’avenir du groupe automobile.

    http://www.liberation.fr


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