• Industrie du jouet

    La poupée Barbie aurait-elle des penchants esclavagistes ?

    Par Ivan du Roy, Nolwenn Weiler (3 décembre 2012)

    Salaires de misère, heures supplémentaires excessives, exposition à de multiples produits toxiques… Les conditions de travail dans les usines chinoises fabriquant des jouets pour le groupe Mattel – Barbie ou Fisher Price – sont jugées indignes par des organisations chinoises et européennes, qui ont enquêté sur place. Ce qui n’empêche pas le leader mondial du secteur de prétendre que ses produits sont conçus dans des conditions socialement responsables. Visite virtuelle dans une usine chinoise.

    Oh, la belle chambre de princesse pour la nouvelle poupée Barbie ! Ah, la jolie caserne de pompiers de Fisher Price ! Alors que Noël approche, si vous souhaitez rester en contemplation devant les cascades de jouets, ne pas gâcher votre plaisir et celui de vos enfants au pied du sapin, ni perdre vos illusions consuméristes, Basta ! vous conseille d’arrêter ici la lecture de cette article.

    Car la « compétitivité » de l’industrie du jouet à un prix. Un prix cher payé par le consommateur occidental, vu les tarifs affichés, mais aussi par les ouvrières qui ont fabriqué et assemblé les composants de ces charmants bibelots en plastique. En tout cas pour les ouvrières chinoises qui travaillent pour Mattel, leader mondial de la conception, fabrication et vente de jouets. Le groupe états-unien commercialise notamment les marques Barbie et Fisher price, et possède les licences pour les figurines de Superman et des Simpson. En 2011, l’entreprise a réalisé 4,8 milliards d’euros de revenus et 590 millions d’euros de bénéfices. Une large part des produits de Mattel sont fabriqués en Chine, où le groupe possède quatre de ses neuf usines, et où sont basés la majorité de ses autres fournisseurs.

    Santé et sécurité ? Connaît pas

    Vous avez rêvé un jour de fabriquer une poupée Barbie ? Pas de problème ! Direction Foshan ou Shenzhen, dans la région de Hong-Kong. Mattel n’est-elle pas, selon le magazine américain Fortune, l’une des « 100 meilleures entreprises dans lesquelles travailler » ? Après avoir signé un contrat de travail quasi-vierge, où parfois le salaire n’est même pas spécifié ni la date d’entrée dans l’entreprise, vous aurez droit à un briefing d’environ quatre heures, histoire de vous mettre au courant des règles disciplinaires et de confidentialité en vigueur dans l’usine. Côté santé et sécurité, bien que vous soyez amené à manipuler des produits chimiques, une petite heure de formation suffira.

    La loi chinoise prévoit bien trois jours de formation à la santé et sécurité, mais cela nuit à la compétitivité. De toute façon, il n’y a pas de gants pour manipuler les peintures et autres cires chimiques, ni de masques pour les aérosols. A l’usine Mattel de Foshan [1], au Nord de Macao, où se fabriquent des Fisher Price, « les travailleuses chargées de nettoyer les jouets avec des diluants chimiques toxiques ne sont pas autorisées à porter des gants de protection ».

    Et c’est parti ! Vous voilà sur une chaîne de production d’éléments pour les jouets. Vous travaillez avec une douzaine de collègues. Objectif : fabriquer entre 109 et 136 pièces par heure. Vous avez intérêt à être endurant : légalement, la journée est de 8h, mais les heures supplémentaires sont quasi systématiquement la règle, surtout lors des pics de production. Ce sera donc plutôt 11h par jour, 26 jours par mois.

    Ici, on travaille plus pour gagner plus : le week-end, l’heure supplémentaire est censée être payée 2,14 € (selon la loi). Mais attention, le comptable de l’usine se trompe souvent. Dans l’usine d’un de nos fournisseurs, à Shenzhen (près de Hong-Kong) [2], c’est plutôt 1,25 € l’heure. Si vous avez une réclamation, déposez-là auprès du comité de représentation des travailleurs, s’il en existe un.

    14 jours de travail, 1 jour de repos

    Peut-être ne vous a-t-on pas mis au courant, mais ici on travaille presque tous les week-ends, surtout en période de pic de production (c’est Noël !). Résultat : un seul jour de repos tous les 14 jours. Et si malgré votre salaire de 346 euros mensuels [3], vous n’arrivez pas à vous loger en ville, nous mettons à votre disposition un de nos dortoirs ouvriers.

    Ah, les dortoirs ! Une chambre de 20 à 30 m2 où logent huit employés, sans prise électrique, avec une salle de bain par étage. Le tout pour la modique somme de 5,6 euros par mois. Ce n’est pas formidable ? Avec les repas pris à l’usine (1 euro par repas), il vous restera près de 315 euros. De toute façon, en travaillant 11h par jour, vous n’aurez pas le temps de les dépenser.

    Manger et dormir à l’usine

    Un oubli anecdotique : évitez de tomber malade. « Une absence de trois jours d’affilé, ou plusieurs absences pendant l’année, sont considérés comme une violation grave des règles de l’entreprise », donc synonyme de licenciement sans indemnités. Et les congés maladies ne sont pas payés. Car à Mattel, « nous nous engageons à créer des jouets innovants, de haute qualité et sûrs, de façon responsable et éthique » [4]

    Tous ces exemples sont consignés dans un rapport publié le 28 novembre par l’organisation non gouvernementale chinoise China Labour Watch (CLW), relayé en France par le réseau associatif Peuples solidaires, avec le soutien de la CGT. Ces entorses au droit du travail et aux droits humains ont été constatées par des enquêteurs de CLW qui se sont fait embaucher dans plusieurs usines, ou ont interrogé plusieurs dizaines d’employés. Les usines sous-traitantes fournissent aussi des jouets pour des marques telles que Disney, MacDonald’s ou Hasbro.

    Droit de grève supprimé

    En période de pic de production (notamment les mois qui précèdent Noël), les ouvriers n’ont que deux jours de repos par mois et font jusqu’à 200 heures supplémentaires, soit six fois plus que la limite légale (36 heures). Incapables de survivre dans les grandes villes attenantes aux usines avec leur salaire (entre 250 et 375 € par mois), les ouvriers sont obligés de s’entasser dans des dortoirs, occupés jour et nuit. Dans l’une des usines inspectées, il y a bien un comité de représentation des travailleurs. Mais les questions qu’on y soulève ne sont jamais traitées. Et dans l’un des règlements consultés, il est clairement indiqué que « ceux qui appellent » à la grève seront licenciés.

    Ce n’est pas la première fois que Mattel est pris la main dans la hotte du Père Noël. Une enquête menée entre 1999 et 2009 par CLW a déjà démontré que les sous-traitants de Mattel abusaient des heures supplémentaires, toutes sous-payées. Une enquête menée en 2011, suite au suicide d’une ouvrière, avait même fait état d’enfants travailleurs !

    L’hypocrisie selon Mattel

    La réalité n’a pas grand chose à voir avec ce que prétend le dernier rapport de la firme à propos de sa « citoyenneté mondiale ». Et dans lequel Mattel prétend que ses ouvriers fabriquent ses produits « de manière responsable et éthique ». Le code de conduite rédigé dès 1997 par le groupe à l’intention de ses fournisseurs, précise pourtant que les heures supplémentaires doivent être payées au taux prévu par la loi, que leur nombre ne doit pas excéder la limite imposée, ou que des vérifications doivent être menées pour s’assurer que la santé des travailleurs n’est pas en danger. Mattel assure vérifier régulièrement que ces règles sont bien respectées.

    Ce qui vaut à la griffe d’être classée parmi les « 100 entreprises les plus citoyennes » par le magazine « Corporate responsability » (Responsabilité sociale des entreprises) ! Les certifications d’usines accordées par la Fédération internationale des industries du jouet, l’Icti care process (ICP), sur la seule foi des informations fournies par les entreprises, participent à la construction de cette image totalement déformée de l’honorable et respectable entreprise Mattel.

    Mattel : un bénéfice en hausse de 20%

    Les ONG dénoncent depuis des années le manque d’indépendance de l’ICP. Gérée par des représentants des entreprises, elle ne compte aucun représentant des salariés. Elle délivre des certifications à des usines qui ne respectent même pas la loi chinoise. Les audits réalisés ne sont en général suivis d’aucune action corrective.

    Parmi les exigences réclamées dans l’appel urgent lancé par Peuples solidaires, la CGT et CLW : l’établissement de comités de travailleurs au sein des usines et de hotlines indépendantes pour les travailleurs. Ils demandent par ailleurs à Mattel de prendre de vraies mesures pour faire respecter les droits humains au travail sur le long terme. Pour cela, Mattel devra changer en profondeur ses pratiques d’approvisionnement, augmenter le prix versé à ses fournisseurs et allonger les délais de livraison imposés. Il faudrait aussi sans doute qu’elle renonce à une partie de ses bénéfices. De ce côté là, tout va bien : « Mattel a dévoilé un bénéfice net en hausse de plus de 20% à 366 millions de dollars sur le trimestre écoulé, soit 1,04 dollar par action. » [5]

    Nolwenn Weiler et Ivan du Roy

    Photos : CC via Owni

    Notes

    [1] Foshan City Nanhai Mattel Diecast Co., Ltd., où travaillent 3 000 ouvriers et ouvrières.

    [2] Winty Industries Corporations (Shenzhen) Co., Ltd. où travaillent 600 employés.

    [3] Tel que constaté à l’usine Mattel de Foshan, pour 26 jours travaillés, avec 111 heures supplémentaires

    [4] « We are committed to creating safe, high-quality and innovative toys in a responsible and ethical manner », Mattel, Global citizenship Report 2012.

    [5] Source.

    http://www.bastamag.net/article2811.html


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  • 11 millions en Allemagne, 9 millions en France : c'est le nombre de personnes, comprenant de nombreux enfants, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans ces deux pays, pourtant parmi les plus riches d'Europe. Cette misère n'est ni un choix ni une fatalité. Elle est le produit d'un changement de paradigme économique et politique ayant débouché sur un nouveau système. En Allemagne, des mères de famille jonglent entre des allocations chômage dérisoires et des "minijobs" à 400 euros. Dans les cités françaises, l'ascenseur social est en panne. En Espagne, les services sociaux sont asphyxiés par la baisse des crédits et des familles endettées se retrouvent à la rue alors même que les banques ne parviennent plus à vendre les logements vacants qu'elles ont saisis. Autant de témoignages qui illustrent une pauvreté "héritée" dès l'enfance et le sentiment d'impuissance et de honte de ceux qui en sont victimes. Sociologues et politologues mettent en garde : dans des sociétés européennes "en situation d'urgence", le démantèlement de l'État providence pourrait bien être une bombe à retardement.

    (Allemagne, 2012, 52mn)
    SWR


    Date de première diffusion : Mar., 27 nov. 2012, 22h48

    Date(s) de rediffusion : Mardi, 4 décembre 2012, 07h00
    Dimanche, 9 décembre 2012, 03h00

    http://videos.arte.tv/fr/videos/la-fabrique-de-pauvres--7075488.html


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  • Parisot veut un 2° plan de 20 milliards d’assistanat pour le patronat et refuse toute contrepartie

    Il n’y a jamais de surprise avec elle. Sinon dans l’intensité du caractère réac et provocateur de ses propos : si certains reprochent à François Hollande d’être trop diplomate et prudent, la patronne du Medef, elle, n’hésite jamais à « cogner » sur le pouvoir de gauche. Elle, elle laisse sentir où sont ses ennemis et elle combat farouchement sans pitié.

    Dans les rangs socialistes, au Bureau national, au groupe parlementaire, dans tout le parti, tous ceux qui ont été sonnés par le soutien apporté au sinistre « rapport Gallois » et par les 20 milliards de crédit d’impôt aux patrons, il y a une offensive – légitime – pour exiger des « contreparties » en terme d’emploi, de droit du travail : alors Parisot mène campagne pour fermer soigneusement toutes les portes à cette offensive.

    Ainsi affirme t elle avoir l’appui du Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour « relancer la compétitivité en France » (sic) et elle réclame déjà d’aller encore plus loin que les 20 milliards d’euros d’assistanat pour les entreprises étalés sur 3 ans, financés par des hausses de TVA, une « fiscalité écologique » et des économies sur les dépenses publiques. « Ce n’est pas un choc » (…) « Ce n’est peut être pas assez fort en terme de puissance, en terme d’intensité », (…) « Pourquoi ne pas envisager un bilan dans un an et si les effets positifs attendus se révèlent exacts, penser à un deuxième élan (…) »
    Interrogée sur ce que les entreprises seront prêtes à faire en retour, sur BFM-TV, Parisot répète que le Medef refuse  » toute conditionnalité  » :  » C’est quelque chose de naturel, on n’a pas besoin de s’engager ». Elle argue qu’il y a 1,2 million d’entreprises en France : « Ca veut dire 1,2 million de décisions différentes possibles ». Autrement dit, passez votre chemin, rien à voir, les patrons feront chacun ce qu’ils veulent de l’argent donné par l’état avec les impôts et la TVA versés par les salariés…


    Si certains ont un doute regardez encore une fois la restauration !

    Un secteur qui n’est pas en « concurrence » internationale. 900 000 salariés. Dont 250 000 dans des chaines. Les salaires les plus bas, les durées du travail les plus longues et les plus dures, le contingent d’heures supplémentaires le plus élevé, la flexibilité la plus poussée, la précarité la plus grande, le travail dissimulé le plus fréquent, les maladies professionnelles les plus nombreuses, le taux de syndicalisation le plus bas, les institutions représentatives du personnel quasi-inexistantes, la convention collective la plus faible ! Rien à voir, répétons le avec la mondialisation et l’Europe, rien ! Sarkozy a baissé le taux de TVA à 5,5 % le 1er juillet 2009 : il donne ainsi au patronat de la restauration 3 milliards par an, 3 milliards ! 12 milliards en 4 ans. Les conditions ? Embaucher, moderniser, baisser les prix. Aucune de ces « conditions » ne sera respectée. Aucune. Pourtant 3 milliards, c’était le salaire de 100 000 fonctionnaires, de professeurs, infirmières, de policiers, d’agents des services publics…100 000 emplois vitaux perdus… en échange… de rien ! Et quand Jean-Marc Ayrault veut remonter la TVA à 10 %, le patronat de la restauration réclame de changer la loi Godart pour que le différentiel soit payé… en sortant le pourboire des additions… et en faisant payer ce nouveau pourboire de façon négociée et individualisée directement à la fin de chaque repas entre le salarié et le client !
    Mais il n’y a pas que la restauration : que croyez vous que va faire le patronat de la grande distribution qui gagne des milliards, exploite des centaines de milliers de salariés, et n’est pas non plus, en concurrence internationale ? Que croyez vous qu’il va se passer dans le bâtiment, avec 1,1 million de salariés surexploites avec le plus fort taux d’accidents mortels du travail ? Comme dit la rapace Parisot : « Ca veut dire 1,2 million de décisions différentes possibles »

    Sauf que dans ce pays, il y a 1000 entreprises de plus de 1000 salariés qui produisent 48 % du PIB. Et un million d’entreprises de moins de 11 qui font travailler 3,5 millions de salariés. Gageons que les premiers « assistés » seront les grosses multinationales et pas les petites TPE.
    D’ailleurs par exemple SFR qui bénéficiera comme tant d’autres d’une partie de ces 20 milliards de crédit d’impôt « sans condition » annonce déjà la « décision » de suppression de 900 postes en 2013. Parisot réclame 20 autres milliards en 2014 : pour que SFR supprime 900 postes de plus en 2015 ? Et tout ça, « sans conditionnalité » ?

    Cet article a été écrit par Gérard Filoche

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  • FLORANGE: la trahison du “socialisme” compassionnel.

    Par Jacques Sapir

    Envoyé par Joël Lopes

     

    FLORANGE: la trahison du “socialisme” compassionnel

     

    La « solution » dont les négociations entre le gouvernement français et MITTAL ont accouché est probablement l’une des plus mauvaises qui soit. Elle revient à faire confiance au groupe MITTAL pour investir sur une période de 5 ans 180 millions d’Euros, alors que ce groupe n’a pas exactement bonne réputation sur ce point. Par ailleurs, MITTAL s’engage à reclasser les salariés de la « partie chaude » du site de Florange et à développer la « partie froide » ainsi que ses installations de Dunkerque. De fait, le gouvernement français a très peu obtenu de MITTAL, qui va pouvoir continuer de se désengager de son activité de production d’acier pour se désendetter et continuer de se tourner soit vers l’amont (les mines) soit vers l’aval (l’utilisation des métaux). Les salariés de Florange restent les otages de MITTAL, otages qu’il pourra sacrifier d’ici trois à quatre ans si sa logique, essentiellement financière, le conduit à une telle décision. En fait, le gouvernement n’a obtenu, au moindre coût pour lui, qu’une solution temporaire. Et de cela J-M Ayrault, Premier ministre, crie victoire ! C’est l’expédient élevé à la hauteur d’une stratégie.

    Il faut ici rappeler quelles sont les méthodes de MITTAL. Lors de la privatisation de la sidérurgie Sud Africaine MITTAL, qui avait racheté environ 80% des capacités de production, n’a pas investi mais a augmenté les prix des produits laminés de 30%, tuant ainsi l’industrie automobile locale[1], et compromettant dans une large mesure la stratégie de développement adoptée par le nouveau pouvoir de Pretoria[2]. Ceci a provoqué une prise de conscience du gouvernement et l’élaboration de règles de plus en plus stricts encadrant la production d’acier. Dans les faits, le gouvernement de la République d’Afrique du Sud a cherché à se dégager de l’emprise de MITTAL[3]. Cet exemple montre bien que, pour MITTAL, seule prime la logique financière de court terme. Le groupe, aujourd’hui très lourdement endetté, n’a pas de stratégie dans la sidérurgie. Mais il en a une quant au développement de ses profits, ou plus précisément des dividendes de ses actionnaires, dont la famille Mittal à hauteur de 40%. On conçoit que ce précédent n’incite guère à l’optimisme quant à la pérennité du site de Florange.

    Pourtant, il faut rappeler qu’une stratégie de développement des activités « chaudes » (les hauts-fourneaux) est parfaitement possible. On sait depuis des dizaines d’années que la production de fonte et d’acier dégage des gaz à hautes températures, qui n’étaient jusqu’à présent que source de pollution. Or, depuis environ dix ans se sont développées des activités permettant la réutilisation de ces gaz, soit pour produire de l’énergie, soit pour développer des productions chimiques à haute valeur ajoutée. Le haut-fourneau ne doit plus être envisagé comme une entité unique mais comme la pièce centrale d’un ensemble d’activités liées, on peut ici parler de « cluster », dont la somme dégage des profits importants, ce qui contribue à faire baisser fortement le coût de l’acier produit. Contrairement à une idée reçue, la sidérurgie n’est pas une activité du passé, mais une activité d’avenir entraînant dans son sillage des activités connexes à haute technologie. Mais, ceci implique des investissements importants, et une association entre la société productrice d’acier et des sociétés chargées de ces activités connexes. Or, cette logique est diamétralement opposée à la logique financière de MITTAL. Investir dans la création d’un « cluster » de ce genre à Florange, ce qui serait possible et rentable, reviendrait à immobiliser des investissements dans la sidérurgie au moment où le groupe cherche à se désendetter.

    Si l’on peut comprendre pourquoi MITTAL ne veut pas réaliser ces investissements (et il est clair que les sommes annoncées ne correspondent nullement à une telle stratégie) on peut se demander pourquoi il refuse de vendre la totalité du site, les parties « chaudes » et parties « froides » inclues. La réponse tient en deux mots : profits et non-concurrence. La partie « froide » su site dégage des profits satisfaisants pour le groupe MITTAL, dont il a besoin dans sa logique de désendettement.  Par ailleurs, la vente du site dans son ensemble ouvrirait la porte à un repreneur qui serait en mesure, surtout s’il est mû par une réelle logique industrielle, d’exercer une concurrence importante sur les autres installations de MITTAL en France. En fait, et c’est ce dont les adversaires d’une nationalisation du site ne se sont absolument pas rendu compte tout à leurs glapissements hystériques, comme ceux de dame Parisot, la nationalisation est aujourd’hui le seul moyen pour réintroduire de la concurrence dans une activité qui, de fait, est fort peu concurrentielle.

    Les salariés de Florange se retrouvent piégés par la politique des divers gouvernements français qui, au nom du respect de la « concurrence » ont régulièrement agi contre celle-ci et ont de plus empêché la mise en place d’une stratégie industrielle véritable sur le site. Cela a commencé en 2006, quand ARCELOR a fait le choix de MITTAL comme repreneur contre le groupe russe SEVERSTAL. Or, il existait à l’époque d’importants accords entre ARCELOR et SEVERSTAL qui étaient complémentaires sur leurs différentes activités. Mais, MITTAL a été en mesure de proposer plus d’argent aux actionnaires privés d’ARCELOR, emportant ainsi le morceau. Une occasion unique de mettre en place une réelle logique de développement industriel a été perdue à l’époque. Aujourd’hui, en favorisant un compromis boiteux avec MITTAL et en refusant de prendre ses responsabilités, le gouvernement français rend à nouveau impossible l’émergence d’une réelle stratégie industrielle. On peut spéculer sur les raisons de ce choix. Il y a probablement l’idée reçue que la sidérurgie est une activité « du passé », si courante chez les non-spécialistes et les demi-banquiers qui peuplent les cabinets ministériels socialistes. Il y a sans doute aussi l’idée qu’il suffit de trouver une demi-mesure qui pourra passer, avec l’aide d’agences en communication, pour un succès véritable. Il est vrai que cette attitude tend à devenir un système dans ce gouvernement. On peut craindre enfin une raison politique : abaisser le remuant Arnaud Montebourg au profit du très libéral Moscovici, dont il est notoire qu’il s’est plus occupé des élections internes au PS que de son ministère cet été.

    Quoi qu’il en soit, il est désormais patent qu’il n’y a pas de place pour une réelle stratégie industrielle dans le « socialisme » compassionnel que professe ce gouvernement. Arnaud Montebourg est désormais au pied du mur. S’il veut rompre, et faire de cette rupture une véritable dénonciation de la ligne politique choisie, c’est maintenant qu’il doit le faire.

    http://reveilcommuniste.over-blog.fr/

    [1] Fine B. and R. Rustormjee, The Political Economy of South Africa – From Mineral-Energy Complex to Industrialization, London, Hurst & Company, 1996.

    [2] Department of Trade and Industry (DTI), Accelerating Growth and Development – The Contribution of an Integrated Manufacturing Strategy, Pretoria, 2002

    [3] Roberts S. and N. Zalk, “Addressing market power in a small, isolated, resource-based economy: the case of steel in South Africa”, Centre on Regulation and Competition, 3rd International Conference, 7- 9 Septembre 2004. Nimrod Zalk était directeur du Strategic Competitiveness Unit dans le Department of Trade and Industry (DTI), Pretoria.


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  • Paysans d'aujourd'hui un métier en sursis , un métier ou une passion , un idéal , une mission . Mais qui meure l'agroalimentaire et les banques en sont les fossoyeurs au sens propre ... hélas , en Auvergne un Suicide par semaine , pendant ce temps les agri-managers plastronnent en costar cravate à la tête de leur"organisations professionnelles"

    Décembre est là et bien là , le froid , la neige l'humidité  font de ce dimanche un jour  triste et gris , le cloaque ambiant me pousse à la méditation , bien grand mot en vérité , depuis quelque temps je réfléchis   avec mon cerveau de paysan qui forcément est limité dans son vagabondage , limité par le savoir  ,que ,seule l'école communale puis professionnelle m'ont donné , le reste c'est l'école de la vie qui y a pourvu .
     J'ai du mal , de plus en plus de mal à admettre le cinéma que nous font tous ces vendeurs de pensées , tous ces laveurs de cerveaux , qui , si nous n'y prenions garde , nous feraient prendre "des vessies pour des lanternes "  ;ainsi donc la droite a trouvé un moyen infaillible de monopoliser les médias avec leur série à deux balles , UMP , RUPM.... COCOE,  enfin heureusement le ridicule ne tue pas ... 
    Pourtant pendant ce temps des milliers de gens vivent dans les rues , et il fait froid , il pleut , il neige , ces gens en ont perdu leur statut d'êtres humains , quand l'un de nos frères des rues meure , tout juste un entrefilet "un SDF retrouvé sans vie" , si l'un de ces puissants "décède" nous avons droit à toute un litanie sur sa vie bien remplie  ; deux poids deux mesures dans la mort comme dans la vie .
     Mon âne et ma mule étaient heureux de me voir arriver ce matin avec le foin , le froid n'est pas de leurs goûts ! Les vaches ont couru aux cornadis manger leur ration . Combien de gens ne vont mangé de viande ni de fromage ce dimanche midi    , nous ne vivons pas de notre métier et eux ne peuvent se nourrir correctement  , et soi disant que personne ne s'enrichit  c'est les taxes qui disent ; elles ont bon dos , les taxes! En attendant les pauvres sont encore plus pauvres et les riches encore plus riches ; ces requins de financiers n'hésitent plus à jeter leurs traders sur les marchés  agricoles  , les céréales , la viande , le lait , sont pour eux des marchandises et rien d'autre , ce sont des criminels ces cons là!
     Le pouvoir a plié le genou comme d'habitude ! C'est encore les ouvriers qui vont faire les frais  de ces magouilles , Mittal doit se frotter les mains , je repense à JB Clément "Jusqu'à quand la sainte clique , Nous prendra t'elle pour un vil bétail ? "Les ouvriers de Florange doivent passer un mauvais dimanche le sentiment de trahison , d'abandon doit être énorme , pauvres gens va "l'argent va à l'argent " , nous ne sommes bon qu'à travailler et se taire  , pourtant c'est quand même le monde du travail qui créé les richesses  ,  je ne connais pas ces ouvriers , mais je suis en colère  ,comment peut t 'on ainsi abuser des gens qui ont tant de mal à boucler les fins de mois ..
    Bon je vais aller voir mes bêtes .... 
    Le monde est fou ou alors c'est moi ..
     

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  •  La cinquième colonne de l'ordre moral a débarqué à Biarritz.

     

     http://www.sudouest.fr/images/2012/12/01/entre-800-et-900-personnes-ont-manifeste-contre-ce-colloque_986787_460x306.jpg

          près d'un millier de personnes se sont rassemblées pour protester et rejeter les velléités des ultra réac cléricaux 

     

    C'est dans Sud Ouest de ce samedi :

    Présence de lobbies américains anti-IVG, financement privé anonyme: Biarritz a accueilli sous l'égide du diocèse local un "colloque international pour la vie" controversé, rassemblant des personnalités et activistes "pro-vie" de divers pays, et présenté comme un première du genre en France.

    Comment "sensibiliser l'opinion publique" ? "interpeller les politiques " ? "promouvoir la vie face aux programmes de santé publique" ? Le colloque vendredi et samedi a porté sur un échange concret d'expériences de lobbying, de stratégies pour influencer société et politiciens autour de "l'inviolabilité de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle".

     

    Qui finance qui ?

    Du financeur principal -à hauteur de 70.000 euros-, un mécène américain, l'évêque de Bayonne-Lescar-Oloron Mgr Marc Aillet initiateur du colloque, ne dira rien, sinon qu'il souhaite garder l'anonymat. Mais une patte nord-américaine était palpable, avec des intervenants racontant leurs campagnes aux Etats-Unis, au Canada.

    Ainsi le lobby américain "Forty days for life" a présenté sa méthode coup de poing"pratiquer 40 jours de prière 24/24 h à l'extérieur des centres de planning familial, des cliniques ou hôpitaux qui pratiquent l'avortement", pour dissuader les femmes de pratiquer un IVG.

    Shawn Carney, son fondateur, a revendiqué "6.740 bébés sauvés de l'avortement à la dernière minute, la fermeture de 25 centres d'avortement, et 75 démissions de personnes dans ces centres".

     

    Valls va-t-il lancer un mandat d'arret européen pour se faire livrer l'activiste qui combat les lois de la République ? 

    L'évêque de Bilbao, Mgr Mario Iceta, considéré comme un chef de file des anti-IVG en Espagne a incité les milieux "pro-vie" "à être présents dans les structures internationales. Car beaucoup de lois s'inspirent des organismes internationaux".

    Premier de ce type en France selon un porte-parole, le colloque a généré un vif débat au Pays basque. Notamment en raison du profil ou des positions passées de certains orateurs, comme le prêtre-psychanalyste Tony Anatrella, qui assimila l'homosexualité à une "immaturité foncière de la sexualité humaine".

    Mgr Aillet avait d'avance balayé ces critiques, invoquant "la liberté d'expression et d'opinion, qui est le propre de la démocratie".

    Il a aussi souligné l'aval de la Conférence des évêques de France, qui sur son site internet a salué un colloque "pour sensibiliser les consciences à la vie", le plaçant "dans la dynamique de la promotion de culture de vie" voulue par Jean Paul II. http://www.courrier-picard.fr/var/plain_site/storage/images/actualites/france/rencontre-internationale-des-pro-vie-a-biarritz/8479074-1-fre-FR/Rencontre-internationale-des-pro-vie-a-Biarritz_reference.jpg

    Ils avancent. D'abord masqué puis à visage découvert leur face est celle de la haine 

     

    Les démocrat biarrots ont été demander des comptes.

    Autour du centre de congrés Bellevue, complet avec 600 personnes par jour, plus de 800 manifestants ont protesté samedi contre le colloque, à l'appel d'un "Collectif pour les libertés de choix", regroupant des associations et partis de gauche du Pays basque, en défense de l'IVG, de la contraception, du mariage pour tous.

    "Pour nous, (ce colloque) est une tentative de reconquête des ultras de l'Eglise pour un retour à l'ordre moral, de reprendre une place qu'ils ont perdue, sur la base de valeur obscurantistes", a déclaré Michelle Berthier, cadre du Planning familial et coordinatrice du collectif.

    Pour la députée PS Sylviane Alaux présente, ce colloque "est de la provocation pure et simple".

    "On ne se laissera pas voler nos droits à l'IVGà la contraception, par une minorité contestée au sein même de l'Eglise" a lancé Mme Berthier, soulignant l'appartenance ou la proximité d'intervenants avec l'Opus Dei, l'influent mouvement conservateur de l'Eglise catholique.

    "Baptisés 64", association locale de chrétiens pro-choix parmi les manifestants, dénonçait des promoteurs du colloque une "lecture partiale de la Bible, en fonction de leurs préjugés".

     

    Les oreilles à chastetée variable de l'épiscopat dont son représentant local ont du siffler fort pour ne pas avoir à entendre :

    "Oui à la sodomie, non à l'Inquisition !", "Aillet, occupe-toi de ton cul...te", "Seigneur, Aillet pitié de lui !"... Banderoles et slogans ont surtout visé Mgr Aillet, le médiatique évêque de 55 ans, qui aime à citer Mère Teresa et communique par grands panneaux publicitaires dans l'agglomération bayonnaise.

     

    L'article ne dit pas si c'est à l'invite des lignes précédentes que 

    "Le public du colloque, largement acquis, confiait y avoir trouvé réconfort et revigoration."(sic) :

    "C'est un message très positif, pour que nous sensibilisions nos proches et la société sur l'importance de la dignité humaine et du respect", se réjouissait  Hélène, une Bayonnaise de 25 ans, bien en-deçà de la moyenne d'âge du public. 

     

    Les interventions du vallseur des saussaies seraient-elles à géométrie variable ? Il traque et matraque les démocrates et travailleurs sans papier et laisse la cinquième colonne cléricalo fasciste se déployer en paix ? 

    Par canaille le rouge


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  • Flexibilité du travail : un important rejet syndical compromet le « compromis historique » voulu par Hollande

    logos-fo-cgt-cfdt-medef-cgpme

    Vendredi, les négociations entre syndicats et patronat sur les propositions du MEDEF ont vu les syndicats divisés face à la flexibilité du travail, fragilisant l’avenir du « compromis historique » recherché par François Hollande.

    Patrick Bernasconi (patronat) veut « avancer sur la sécurisation des parcours professionnels avec pas moins de 10 propositions de droits nouveaux » et exige « toute sa place » à la « flexibilité », notamment, en ramenant le délais de saisine des prud’hommes, en cas de licenciement, de cinq ans à un an, en créant le « CDI intermittent » et le « contrat de projet à durée indéterminée ».

    La CFTC, la CGC et la CFDT limitent leurs critiques à certaines propositions : ce « vrai document de travail » est un « pas positif ».

    FO et CGT rejettent le texte en bloc. Pour Agnès Le Bot (CGT), « ce n’est pas une négociation » , les propositions ne visent qu’ « à favoriser les licenciements ». Stéphane Lardy (FO), lui, déplore les 20 milliards d’euros de crédit d’impôt accordés par le gouvernement aux entreprises pour améliorer leur compétitivité : « ça ne nous aide pas dans la négociation ».

    C’est aussi la compétitivité qui est avancée par le gouvernement pour rejeter la nationalisation d’Arcelor-Mittal. Jean-Marc Ayrault, vendredi, dans sa déclaration (point 4), a rappelé que, selon lui, « c’est par le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi que nous allons reconquérir la compétitivité ». Il a précisé que cela se ferait « par la mobilisation de tous les acteurs, sur l’impulsion de l’État ».

    Le projet libéral du Medef: licencier par mail?

    le MEDEF a donc présenté son projet pour le fameux “compromis historique” demandé par François Hollande pour Janvier 2013. Certains parlent de provocation. Ils se trompent de mot, il s’agit réellement ce que pense le patronat MEDEF: un délire libéral.

     

    Source : le PDF du projet, que vous pouvez consulter ici .

    On découvre un article 18, proposant la mise en œuvre du contrat de travail intermittent. Vous vous demander ce que c’est donc ?

    Les parties signataires conviennent de l’ouverture aux entreprises de moins de 50 salariés,dans des secteurs à préciser par le présent accord, d’un recours direct au contrat de travail afin de pourvoir des emplois permanents comportant, par nature, une alternance de périodes travaillées et non travaillées, dans les conditions prévues aux articles L. 3123-31 à L.3123-37 du code du travail

    Voyons ce qu’est un Job intermittent: On t’appelle par ce que travail , sinon tu reste chez toi et pas de travail. Ah t’es là depuis 2 heures, nous n’avons plus besoin de toi. Tu reviens demain de 7 a 10h, merci.. Ça va concerner les petits jobs , ou jobs en tout genre. Tout est possible et selon le bon vouloir de l’employeur. La liberté c’est pour lui, pour celui qui a du fric et des moyens dans le monde libéral.

    Évidement, le CDI contrat de mission est encore présent, c’est une demande récurrente du MEDEF. C’est en fait un super CDD ou une grosse période d’essai, sans les avantages et donc sans la prime de précarité1 du CDD. Une fois la mission terminée, on vous licencie. Et qui décide de la fin de la mission, l’employeur bien sûr.

    La suite est grandiose, elle concerne les licenciements. Par ce que figurez vous que pour le libéral , on ne recrute pas si on ne peut pas licencier facilement des gens. Ou plutôt si ça coûte cher, et si on vous demande de respecter des règles que vous ne fixez pas vous même.

    Dans son article 20, le MEDEF propose tout simplement que le tribunal des prudhommes soit bridé :

    ne plus juger abusif un licenciement qui ne respecte pas la forme prévue par la loi.

    En conséquences, Il sera donc possible de licencier en 24 heures avec un simple courrier recommandé A/R2 , et avec un entretien3 réalisé entre 2 portes sans témoins. Il faudra juste indiquer le motif dans le courrier. La forme fixait des règles et des délais, forcément contraignante pour l’employeur et le risque de se voir pris en défaut lors de l’entretien avec l’assistance de syndicaliste pour le salarié.

    Mais ce n’est pas fini, le motif peut encore être une cause de punition devant ce même tribunal des prudhommes. Donc l’article 21 du projet du MEDEF, bride encore une fois le juge :  L’imprécision de la lettre de licenciement n’équivaut en aucun cas à une absence de motif.  L’employeur peut donc envoyer une lettre sans motif trop détaillé. Le juge n’a plus le droit de pinailler, et donc le droit de déclarer le licenciement abusif dans ce cas.

    Si après tout ça, ce maudit juge ennemi de la libre entreprise arrive à trouver le licenciement abusif, et veut attribuer des indemnités au salarié voleur de capital, voilà l’article 22 qui réduit tout ça. C’est désormais dans le modèle libéral du MEDEF calculé en fonction de d’un barème tenant compte de l’ancienneté du salarié.

    Ça ne coutera donc, dans ce projet MEDEF presque rien de licencier un salarié avec un motif bidon  au bout de 6 mois pour en rembaucher un moins cher. Et ce en 24 ou 48 heures.

    Quand au salarié licencié selon l’article 23 : Il n’a plus que 12 mois pour se plaindre devant un tribunal désormais bridé au lieu de 5 ans avant. Une fois inscrit à Pole-Emploi, il devra subir l’article 1 du projet Medef: Les droits du demandeur d’emploi seraient calculés en tenant compte de l’ensemble des périodes travaillées, et non plus seulement de sa période d’emploi la plus favorable financièrement, comme c’est le cas actuellement.

    Ce ne sera donc plus calculé sur les derniers mois travaillés, mais sur l’ensemble de sa vie travaillée.  Dans un contexte de précarisation des emplois, de diminution des salaires d’embauches, on voit un autre objectif du MEDEF: Réduire les indemnités chômage sachant qu’a peine un chômeur sur deux est indemnisé.

    Tout ça est donc un projet libéral, un mode de fonctionnement de la société ou l’employeur deviendra le maitre absolu , sans contre-pouvoir judiciaire, sans devoir verser d’indemnités pour les licenciements abusifs… et les chômeurs toucheront des indemnités de chômage plus faible, les incitant à accepter des emplois à plus faible salaires.

    La boucle est bouclée: Tout cela à aussi pour but de réduire les salaires, d’augmenter les profits..

    1. 10% du salaire global comme prime
    2. L’A/R est il obligatoire, la forme peut-elle être un simple mail?
    3. Est-il encore obligatoire, ce n’est que pure forme

    http://politeeks.info/projet_liberal_du_medef


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  • Par David Graeber

    Des militant-e-s d’Occupy Wall Street ont lancé un appel à la « grève de la dette » : ils entendent constituer un vaste mouvement d’endetté-e-s qui refusent de continuer à rembourser les banques. L’objectif ? Mettre en évidence la centralité de la dette dans la domination qu’exercent les 1% sur les 99%. David Graeber imagine dans cet article ce que serait une société de l’après dette.

    Si vous regardez comment les choses se présentent sur le papier, le monde est innondé par la dette. Tous les gouvernements sont endettés. La dette des entreprises atteint des sommets historiques. Il en est de même pour ce que les économistes appellent « la dette des ménages » – autant par le nombre de personnes qui sont dans le rouge, qu’en raison des montants considérables qu’elles doivent. Il y a un consensus parmi les économistes pour dire que c’est un immense problème, même si, comme toujours avec les économistes, ils ne sont pas d’accord pour expliquer pourquoi. Dans la vision dominante, conventionnelle, ce surendettement des États, des entreprises et des ménages, est tellement important qu’il étouffe le reste de l’activité économique. Nous devons réduire toutes ces formes d’endettement, nous disent-ils, soit en augmentant les impôts que paient les gens ordinaires, soit en réduisant les services (seulement pour les gens ordinaires, ne l’oubliez pas – les économistes dominants sont en effet payés pour trouver des raisons pour lesquelles personne ne devrait jamais faire ce genre de chose aux riches). D’autres élites soulignent que la dette nationale, en particulier dans le cas de pays comme les États-Unis, n’est en rien comparable à la dette individuelle, parce que le gouvernement des Etats-Unis pourrait éliminer la totalité de sa dette en une nuit, en ordonnant simplement à la Réserve Fédérale d’imprimer de la monnaie et de la donner au gouvernement.

    Sans aucun doute, les lecteurs vont objecter « mais justement, si vous imprimez des milliards de dollars, est-ce que ça ne créera pas une vive inflation ? » Eh bien, en théorie, c’est ce qui devrait se passer. Mais il semble qu’ici, la théorie est imparfaite, puisque c’est précisément ce que le gouvernement est en train de faire : il a imprimé des milliards de dollars, et jusqu’à présent, cela n’a eu aucun effet inflationniste notable.

    La politique du gouvernement états-unien, sous Bush comme sous Obama (sur ces questions, la différence politique entre les deux est infime) a été d’imprimer de la monnaie et de la distribuer aux banques. En fait, le système financier états-unien a toujours fonctionné sur cette logique, mais, depuis 2008, elle a pris des proportions démesurées. La Réserve Fédérale a donné vie à des milliards de dollars d’un coup de baguette magique, et les a prêté à des taux d’intérêt insignifiants à d’énormes institutions financières, comme Bank of America ou Goldman Sachs. L’objectif hypothétique était de les sauver de la banqueroute, puis de les amener à prêter et ainsi faire redémarrer d’un bon l’économie. Mais il y a vraisemblablement de bonnes raisons de penser qu’il y avait aussi un autre objectif : inonder l’économie avec tellement de monnaie que cela finirait par générer suffisamment d’inflation, pour réduire les endettements (après tout, si vous devez 1000 dollars et que la valeur du dollar est divisée par deux, la valeur de votre dette est également aussitôt réduite de moitié).

    Le problème, c’est que ça n’a pas marché. Qu’il s’agisse de faire redémarrer l’économie ou de créer de l’inflation. En premier lieu, les banques n’ont pas investi l’argent. Elles l’ont généralement prêté en retour au gouvernement, ou l’ont déposé à la Réserve Fédérale, qui les a rémunérées, pour le simple fait de le garder au chaud, à un taux d’intérêt supérieur à celui qu’elle faisait payer à ces mêmes banques pour l’emprunter.

    Le gouvernement a donc concrètement imprimé de la monnaie, l’a distribuée aux banques qui se sont assises dessus. Ce n’est sans doute pas très surprenant, dans la mesure où la Réserve Fédérale est précisément dirigée par les banquiers mêmes auxquels elle prête de l’argent. Mais quand même : une politique qui permet aux banquiers d’imprimer de la monnaie pour qu’ils se la distribue à eux-mêmes peut fonctionner plutôt efficacement si votre but est de rétablir la fortune des 1% – et ça a plutôt bien marché pour cela. Elle peut permettre aux riches de rembourser leurs propres dettes tout en injectant un bon pactole d’argent frais qui gravite dans le système politique pour récompenser les hommes et femmes politiques de les avoir autorisé à faire cela. Mais la Fed reconnaît maintenant que ça a eu très peu d’effet pour pousser les employeurs à embaucher, ou même pour générer une inflation significative.

    La conclusion est tellement évidente que même les élites commencent à l’admettre de plus en plus – du moins cette minorité d’entre elles qui se préoccupe de la viabilité à long terme du système (plutôt que de n’être concernée que par son propre enrichissement à court terme) : il faudra bien qu’il y ait des formes d’annulation massive de la dette. Et pas uniquement des dettes des riches, qui peuvent toujours être annulées d’une manière ou d’une autre si elles deviennent trop gênantes, mais aussi de la dette des citoyens ordinaires. En Europe, même les économistes professionnels commencent à parler de «jubilés», et la Fed elle-même a récemment publié une note blanche recommandant une annulation massive de la dette hypothécaire.

    Le simple fait que de telles personnes l’envisagent prouve qu’elles savent que le système est en crise. Jusqu’à présent, l’idée même d’une annulation de la dette était le tabou suprême. Là encore : pas pour ceux qui sont tout en haut. Donald Trump s’est par exemple débarrassé d’une dette de plusieurs millions, sans qu’aucun de ses amis ne trouve cela problématique, mais chacun d’entre eux insiste avec ardeur pour dire que pour les petites gens, les règles doivent être différentes.

    On peut se demander pourquoi. Pourquoi les riches se soucient tant du fait que la dette des pauvres ne soit jamais annulée ? Sont-ils simplement sadiques ? Les riches ne peuvent-ils pas finir par entendre qu’à tout moment au moins quelques mères laborieuses sont chassées de leur maison et sont contraintes de gager les jouets de leurs enfants pour pouvoir payer les frais de quelque maladie funeste ? Ce sont des explications peu vraisemblables. Si vous savez une seule chose sur les riches, alors vous êtes au courant qu’ils ne pensent pratiquement jamais aux pauvres – sauf peut-être comme objets occasionnels de la charité.

    Non, la vraie réponse semble être idéologique. Pour le dire crûment : lorsque la principale source de richesse d’une classe dirigeante n’est plus la capacité à faire quoique ce soit, ou même à vendre quoique ce soit, mais une série d’arnaque au crédit menée avec l’appui du gouvernement, elle doit fortement compter sur chaque mécanisme qui contribue à tendre vers une légitimation du système. C’est pourquoi les trente dernières années de « financiarisation » se sont accompagnées d’une offensive idéologique sans précédent dans l’histoire humaine, pour convaincre que les arrangements économiques actuels – qu’elle a bizarrement nommé « le libre marché » alors même qu’ils ne fonctionnent presque exclusivement que grâce au fait que le gouvernement donne de l’argent aux riches – ne représentent pas le meilleur système économique mais le seul système qui puisse exister, à l’exception éventuelle du communisme à la mode soviétique. On a mis plus d’énergie pour convaincre les gens que ce système est moralement justifié, et qu’il est le seul système économique viable, que pour créer effectivement un système économique viable (comme l’a prouvé le quasi-effondrement de 2008). La dernière chose que veulent les 1%, alors que l’économie mondiale continue à tituber de crise en crise, c’est abandonner l’une de leurs armes morales les plus puissantes : l’idée que les honnêtes gens honorent toujours leurs dettes.

    Donc : une forme d’annulation massive de la dette fait son chemin. Presque tout le monde est disposé à le reconnaître désormais. C’est le seul moyen de résoudre la crise de la dette souveraine en Europe. C’est le seul moyen de résoudre la crise des hypothèques en cours en Amérique. La vraie bataille porte sur la forme qu’elle prendra. En dehors des questions les plus évidentes, comme savoir combien de dette sera annulée (uniquement certaines dettes hypothécaires ? ou bien un ample jubilé de toute dette personnel jusqu’à hauteur, disons, de 100 000 dollars ?), et, bien sûr, au bénéfice de qui l’annulation se fera, il faut ici prendre en compte deux facteurs cruciaux : Vont-ils admettre qu’ils seront en train d’annuler la dette ? Pour le dire autrement, est-ce que cette annulation de la dette sera présentée comme une annulation de la dette, comme une reconnaissance honnête du fait que la monnaie n’est désormais qu’un arrangement politique, ce qui reviendrait à amorcer un processus visant à commencer à ramener de tels arrangements sous contrôle démocratique ; ou bien est-ce qu’elle sera maquillée en autre chose ? Qu’adviendra-t-il ensuite ? Autrement dit : cette annulation sera-t-elle juste un moyen de préserver le système et ses inégalités extrêmes, peut-être même de manière plus féroce encore, ou bien s’agira-t-il d’une manière de commencer à les dépasser ?

    Les deux questions sont à l’évidence liées. Pour se faire une idée de ce que l’option la plus conservatrice serait, on peut consulter un récent rapport du Boston Consulting Group, un think-tank économique mainstream. Ils commencent par admettre que, puisqu’il n’y a aucun moyen de croître ou de recourir à l’inflation pour échapper à la dette, l’annulation est inévitable. Pourquoi la repousser ? Mais leur solution est de cadrer l’ensemble sous la forme d’un impôt exceptionnel (levé une fois) sur la fortune pour rembourser, par exemple, 60% de la dette impayée, puis de déclarer que la contrepartie d’un tel sacrifice consenti par les riches sera plus d’austérité pour tout le monde. D’autres suggèrent que le gouvernement imprime de la monnaie, rachète les hypothèques et les donne aux propriétaires.

    Personne n’ose suggérer que le gouvernement pourrait tout aussi simplement déclarer ces mêmes dettes inapplicables (si vous voulez rembourser votre prêt, vous êtes libres de le faire, mais le gouvernement ne reconnaîtra plus son statut juridique devant un tribunal si vous décidez de ne pas payer). Cela reviendrait à ouvrir des fenêtres que ceux qui gèrent le système cherchent désespérément à maintenir opaques.

    À quoi donc ressemblerait une alternative radicale ? Quelques suggestions curieuses ont été faites : la démocratisation de la Fed, un programme de plein emploi pour pousser les revenus vers le haut, des formes de projet de revenu de base. Certaines sont assez radicales, mais elles impliquent toutes l’extension du gouvernement et l’augmentation du nombre total d’emplois et d’heures travaillées.

    C’est un véritable problème, parce qu’alimenter la machine globale du travail, augmenter la production, la productivité, les niveaux de l’emploi, sont les dernières choses que nous avons besoin de faire maintenant si nous voulons sauver la planète de la catastrophe écologique.

    Mais cela nous indique, je crois, une solution. Parce qu’en réalité, la crise écologique et la crise de la dette sont complètement liées.

    Ici, il peut être ici utile de comprendre que les dettes sont, fondamentalement, des promesses de productivité à venir. Pensez-y de cette façon. Imaginez que tout le monde sur terre produise collectivement des biens et services valant un milliard de dollars par an. Et imaginez qu’ils en consomment à peu près autant – puisque c’est ce qui se passe généralement, nous consommons la plupart de ce que nous produisons, à un petit gaspillage près. Et maintenant, 1% d’entre eux trouvent un moyen de convaincre 99% d’entre eux qu’ils leur doivent encore, collectivement, un milliard de dollars. Eh bien, en dehors du fait que certains sont ici excessivement surfacturés, il est clairement impossible que ces dettes soient payées à leur valeur actuelle, à moins que chacun ne produise un peu plus l’an prochain. En réalité, si les taux d’intérêts sont fixés à, disons, 5%, ils devront produire 5% de plus pour rester au même niveau.

    C’est là le vrai fardeau de la dette que nous passons aux générations futures : le fardeau de devoir travailler encore plus dur, tout en consommant plus d’énergie, en dégradant l’écosystème planétaire et, en définitive, en accélérant le catastrophique changement climatique, au moment même où nous avons désespérément besoin de le renverser. Vue sous cet angle, une annulation de la dette pourrait être la dernière chance que nous avons de sauver la planète. Le problème, c’est que les conservateurs s’en fichent, que les libéraux sont encore prisonniers de leurs rêves impossibles de retour aux politiques économiques keynésiennes des années 50 et 60, qui fondaient la prospérité sur une expansion économique continue. Nous allons devoir inventer une politique économique d’un genre entièrement différent.

    Mais si une société de l’après jubilé ne peut promettre aux travailleurs et aux travailleuses du monde entier une expansion infinie de nouveaux bien de consommation, que peut-elle faire ? Je crois que la réponse est évidente. Elle pourrait offrir la sécurité des besoins de base – garantir la nourriture, le logement, les soins de santé qui permettent de s’assurer que nos enfants n’auront pas à faire face à la peur, à l’anxiété et à la honte qui définissent la plupart de nos vies aujourd’hui. Et, par-dessus tout, elle pourrait leur offrir moins de travail. Souvenez-vous que dans les années 1870, l’idée d’une journée de travail de huit heures semblait aussi irréaliste et utopique que, paraîtrait aujourd’hui la revendication d’une journée de, par exemple, quatre heures. Pourtant le mouvement ouvrier est parvenu à l’obtenir. Pourquoi, donc, ne pas revendiquer une journée de travail de quatre heures ? Ou bien quatre mois garantis de congés payés ? Il est parfaitement clair que les Américains – ceux qui ont un travail – sont surmenés dans des proportions absurdes. Il est également clair qu’une large part de ce travail est totalement superflue. Et chaque heure prise sur le travail est une heure que l’on peut donner à nos amis, nos familles, nos proches.

    Ce n’est pas l’endroit pour proposer un programme économique détaillant comment ce pourrait être fait, ou comment un tel système pourrait fonctionner – ce sont des questions qui doivent être débattues démocratiquement (personnellement, j’aimerais voir le salariat entièrement aboli. Mais peut-être suis-je le seul). De toute manière, le changement social ne commence pas avec une personne définissant dans son coin un programme. Il débute avec des visions et des principes. Nos dirigeants nous ont fait comprendre qu’ils ne savent plus ce que signifierait avoir les unes ou les autres. Mais d’un certain côté, cela n’est pas important. Le changement réel et durable vient toujours d’en bas. En 2001, le monde a connu les premiers frémissements d’une insurrection globale contre l’empire actuel de la dette. Ces frémissements ont à peine commencé à changer les termes du débat. La perspective d’une annulation massive de la dette nous offre une opportunité unique de transformer cette impulsion démocratique en refondation des valeurs, vers un compromis authentiquement viable avec la Terre. Il n’est pas sûr qu’il y ait déjà eu un moment politique avec autant d’enjeu.

    Traduit de l’anglais par Nicolas Haeringer – Publié par Mouvements, le 13 septembre 2012. http://www.mouvements.info/Greve-de-la-dette-apres-le-jubile.html
    Cet article a été initialement publié dans Tidal #3, la revue de OccupyTheory - www.occupytheory.org

    http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?p=8368


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  • Les Malices de Pif

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  • Les droites en mutation
     

    Par Alain Hayot,

    Jusqu’aux années 2000 le FN était seul à se réclamer d’une droite nationale, décomplexée et xénophobe. Les temps changent à une vitesse considérable et le spectacle grotesque auquel se livrent les duettistes de l’UMP est tout sauf dénué de sens. Ils tentent de masquer une réalité pourtant évidente aux observateurs attentifs : Nous assistons en temps réel à la mutation de ce que l’on nommait la droite républicaine.
     
    La crise actuelle de l’UMP relève plus de la définition gramscienne (« il y a crise quand le vieux ne parvient pas à mourir et que le neuf ne parvient pas à naître »), que d’un simple affrontement entre des égos surdimensionnés.

    Or c’est le neuf qui finira par l’emporter parce qu’il est défendu à la fois par Sarkozy, Copé, Guéant, Fillon et par M. Le Pen et les siens.
     
    De quoi s’agit-il ? Face aux ravages sociaux, à l’ampleur des peurs et des replis identitaires, face aux paniques morales et aux recherches désespérées de protections et de frontières, une part de plus en plus importante de la droite française, sous l’influence de son extrême, se retrouve autour d’un corpus idéologique commun et c’est cela qui permet la recomposition politique à l’œuvre.
     
    Ce corpus, longtemps circonscrit « au lepénisme » prend désormais des contenus susceptibles de rassembler d’autres courants de la pensée conservatrice. C’est en effet au nom de la laïcité que l’on justifie l’islamophobie ; c’est au nom de la République que l’on défend l’identité nationale ; c’est au nom de la civilisation que l’on dénonce le « racisme antiblanc » et que l’on légitime la domination blanche, chrétienne et occidentale sur un monde pourtant de plus en plus polycentrique ; c’est au nom du peuple français et de son patriotisme que l’on affirme la préférence nationale, en termes d’emplois, de logements ou de protection sociale ; enfin c’est au nom de la psychiatrie que l’on refuse le mariage pour tous !
     
    Désormais ces discours ne sont plus le monopole du FN. La campagne interne à l’UMP a montré qu’ils étaient très largement partagés. Au sommet, où l’on a vu les députés de la droite populaire soutenir indifféremment Copé ou Fillon. A la base, nombreux sont les adhérents qui voient le FN comme le réceptacle naturel des déçus de l’UMP.
     
    Le projet commun à cette droite est de perpétuer la domination du capitalisme en crise en exacerbant la fragmentation des populations selon leurs origines, leurs croyances, leurs cultures. Cet affrontement identitaire permettrait d’éviter la recherche des solidarités nécessaires au changement.
     
    Cessons donc de rire devant le spectacle grandguignolesque que nous offrent complaisamment des médias toujours prompts à privilégier la forme sur le fond. Le danger est immense pour une gauche qui court à l’échec si elle continue de désespérer les siens.
     
    Il est urgent de reconstruire des solidarités où les différences ne sont plus des obstacles à dépasser mais des richesses à promouvoir. Urgent également de reconquérir une « hégémonie culturelle », celle des mots, des idées et des valeurs progressistes. Urgent enfin d’agir en faveur d’une autre République qui mettrait la démocratie et la politique au service des citoyens et non de ceux qui possèdent les avoirs, les savoirs et les pouvoirs.
     
     

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