• ArcelorMittal: l'usine de Basse-Indre déshabillée au profit de Florange

    ArcelorMittal

    Les activités de laminage et de décapage de l'usine de Basse-Indre, près de Nantes, d'ArcelorMittal devraient être arrêtées et transférées vers Florange, selon l'accord entre Mittal et le gouvernement trouvé vendredi dernier.

    C'est ce qu'indique ce mardi Frédéric Gautier, délégué CGT de l'usine de Basse-Indre, qui juge cette opération "de mauvais augure" pour la Loire-Atlantique. Selon le syndicaliste, la direction a annoncé aux syndicats qu'aux termes de l'accord intervenu vendredi entre ArcelorMittal et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les activités de laminage et de décapage de l'usine de Basse-Indre allaient être arrêtées. La baisse de production à Basse-Indre doit entraîner un surcroît d'activité pour le laminoir de Florange, selon le syndicaliste

    De 60 à 65 salariés en CDI seraient concernés par ces activités, auxquels il convient d'ajouter une vingtaine d'employés d'entreprises de sous-traitance et une quinzaine d'intérimaires. La direction du groupe parle d'une cinquantaine de salariés concernés au total, selon le responsable syndical. Ces salariés seraient maintenus à Basse-Indre afin de former une équipe supplémentaire de revêtement, a-t-il ajouté.

    "On l'a amère"

    L'usine emploie 546 personnes en CDI et 150 sous-traitants, selon Frédéric Gautier. Elle est spécialisée dans la fabrication d'acier plat pour emballages alimentaires, activité aussi présente à Florange (Moselle).

    "On l'a amère. On pense que le deal entre le gouvernement et Florange n'est pas de bon augure pour Basse-Indre. Le laminage va disparaître, alors que c'est le coeur de notre métier. Il y a une grosse inquiétude pour l'avenir. Quand Jean-Marc Ayrault dit qu'il a sauvé les deux bassins, il n'a rien fait du tout car on n'était pas inquiétés" à Basse-Indre, a estimé Férrédéric Gautier.

    Les syndicats d'ArcelorMittal doivent être reçus mercredi à Matignon. La CGT a prévu d'organiser des assemblées dans l'enteprise jeudi afin d'informer les salariés.

     

     Et l'acier fut trompé une nouvelle fois ou Zayrault de conduite, pour l'emploi, il est nul "à cier" 

      http://pays-de-la-loire.france3.fr/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/arcelor_2.jpg

    Dans le sillage des prédateurs

    Arcelor : des activités de Basse-Indre transférées à Florange

     

     A défaut de cumuler les mandats et leurs indemnités, le premier m(s)inistre cumule les gages donnés à son Maitre des forges du monde. 

     

    Mittal doit avoir raison. "Pourquoi se priver. sanctuarisons les activités sur le lieu de la casse autorisée ".

     

    Au moins reconnaissons au PS un sens de la justice ; quitte à servir le capital on lui laisse les coudées franches partout y compris à domicile. C'est ce qui se passe l'ouest, au fond du jardin privatif de l'ex maire de Nantes.

     

    Mais bon, prudence quand même, ici "qu'une" cinquantaine d'emplois.

     

    "Les salariés d'ArcelorMittal à Basse-Indre (Loire-Atlantique), près de Nantes (ancienne circonscription de Jean-Marc Ayrault) ont été informés par leur direction générale, lundi 3 décembre dans l'après-midi, que les activités de laminage et de décapage du site allaient être mises sous cocon en mai 2013, pour être transférées à Florange (Moselle).

    Une cinquantaine de personnes seraient concernées. Elles pourraient être reclassées, selon les syndicats. Il s'agirait pour l'essentiel d'intérimaires.

    Cette opération ferait partie de l'accord conclu, vendredi 30 novembre, entre le gouvernement et le groupe ArcelorMittal.

    En échange, selon nos informations, une partie des activités d'étamage de Florange - où une ligne sur deux est déjà arrêtée - pourraient être transférées à Basse-Indre. Ce qui provoque des craintes en Moselle.

    A Basse-Indre, la stratégie est jugée dangereuse et risque de menacer la rentabilité du site, indiquent les salariés, qui redoutent un marché de dupe.

     "ACCORD SECRET"

    Lundi matin, la déléguée générale adjointe de l'UMP Valérie Debord a évoqué "un accord secret sur le dos des ouvriers mosellans", suggérant que Jean-Marc Ayrault aurait négocié "directement avec Mittal la garantie du maintien de l'activité d'un autre site du groupe", l'usine de Basse-Indre.

    Matignon a rétorqué dans un communiqué que ArcelorMittal s'était engagé à"maintenir l'ensemble de ses centres industriels en France, notamment Dunkerque, Fos et Basse-Indre" et que "aucun de ces sites n'a été privilégié par rapport à celui de Florange".

    Yan Gauchard (à Nantes) et Cédric Pietralunga"

     http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/imagecache/462_ressource/2012/11/27/815541/images/ressource/WEB-Arcelor-Mittal-chiffres-01.jpg

    "Mise sous cocon" belle formule pour désigner une forme de vitrification d'activités industrielles.

     

    Reste qu'une question posée ici, il y a quelques mois, et qui n'a toujours pas reçu ni réponse, ni démenti. Canaille le rouge interpellait.

     

    Jetez donc un oeil  Mittal spéculation, casse industrielles, écotaxes et profits [♫ ♫ ] regarder combien rapporte le droit à polluer par rapport à ce que coûte le l'obligation de produire .

     

    Comment se moquer du monde.

     

    Question d'autant plus incisive que le débat entre Mittal et la filière rose de Matignon nous parle d'un hypothétique procès industriel de CO2 en cours d'élaboration.

     

    Pourtant simple de répondre : la non activité de Florange et les écotaxes disponibles permettent-elles à Mittal d'une part d'être subventionné par l'UE au nom de la préservation de l'environnement et d'autre part de spéculer sur le marché des droits à polluer en revendant ses "droits à polluer-écotaxes" lorraines (et/ou luxembourgeises) qu'il ne consomme pas, propositions portées entre autre à l'époque par les perruches politiques d'EELV  et gravées dans la loi de l'UE ?

     

    Si oui  cela revient à dire que les finances publiques subventionnent la casse industrielle après avoir gaver de fonds publics le naufrageur.

     

    Si la canaille se trompe, qu'on lui donne une argumentation crédible et il cessera de titiller les ceussses qui sont en responsabilité, sinon il ne lâchera pas le morceau.

     

    Si des économistes, juristes ou autres compétents lisent ceci qu'ils aillent y regarder de près, la Canaille a le sentiment que ce lézard est un dragon de Komodo et que les deux reptiles ont en commun d'avoir une très mauvaise haleine.

     

    PS, il est évident que le premier qui vient dire en direct qu'en avançant cela La Canaille ferait le jeu de la droite aurait droit à une paire de baffe qui à la première occasion ne serait pas que virtuelle.

     

    http://www.ecoblogique.fr/blog/wp-content/uploads/2010/11/CO2-written-in-clouds-in-the-sky.jpeg

    Par canaille le rouge


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  • Bangladesh-garment-worker-010.jpgRévolte des ouvriers du textile au Bangladesh contre les pratiques d'exploitation des grandes multi-nationales au pays du salaire minimum à 1 € par jour

     

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Au Bangladesh, comme en Indonésie (cf Grève historique en Indonésie : trois millions d'ouvriers en grève, 200 000 manifestants dans les rues de Djakarta contre la précarité généralisée et les salaires de misère)ou la Malaisie, la sur-exploitation de la classe ouvrière par les multi-nationales occidentales, dans le cadre de la division internationale du travail, conduit à des révoltes de plus en plus fréquentes

     

    A l'origine de cette vague de protestations, un incendie ce 24 novembre dans l'usine Tazreen Fashion, dans la banlieue de Dacca. Un bilan meurtrier, près de 120 morts dont une majorité de femmes, aggravé par l'attitude de la direction de l'usine qui a minimisé l'incident pour maintenir les ouvriers dans l'usine.

     

    L'indignation initiale des ouvriers de l'usine s'est transformée en action, et en convergence des luttes avec les ouvriers de tout le bassin industriel.

     

    Les ouvriers de près de 500 usines de confection du complexe industriel d'Ashulia se sont joints à la colère et ont réclamé justice pour les victimes et amélioration de leurs conditions de travail pour tous.

     

    Pas un jour depuis deux semaines sans manifestation dans les cités ouvrières de la banlieue de Dacca. Ce lundi 3 décembre, ce sont 10 000 manifestants qui ont occupé le complexe d'Ashulia.

     

    Le Bangladesh, nouvel el-dorado des multi-nationales avec un salaire minimum d'1 euro par jour

     

    Le Bangladesh est devenu le nouvel el-doradodes multi-nationales du textile.

     

    Avec un salaire minimum de 28 € (soit moins d'un euro par jour), et un salaire moyen compris entre 40 et 80 €, le « coût du travail » défie toute concurrence au Bangladesh. Une concurrence dont ne pâtit pas seulement les pays développés mais aussi l'Inde et même la Chine, où le salaire moyen dans le secteur tourne entre 150 et 250 €.

     

     

    bangladesh-factory-fire-7-390x285.jpgLe Bangladesh est devenu en 2011 le deuxième exportateur mondial de textile (80% de ses exportations), avec 4 000 usines de prêt-à-porter. 4 millions d'ouvriers, dont 90% de femmes, travaillent dans le secteur textile, soit 40% de sa main d’œuvre industrielle.

     

    A l'origine de l'attraction des capitaux internationaux, la politique d'exploitation maximale en cause dans l'incendie du 24 novembre : absence de règle de sécurité, installations vétustes, cadences infernales, travail jour et nuit, femmes et enfants compris.

     

    C'est cette politique qui a conduit au Bangladesh les clients de l'usine « Tazreen Fashion », les multi-nationales C & A, IKEA, Carrefour ou encore Wal-Mart.

     

    Depuis les grandes grèves de 2010, qui avaient permis une augmentation de 80% du salaire minimum, les manifestations et conflits du travail se multiplient dans le secteur, notamment à la suite d'accidents de travail révélant au grand jour les pratiques inhumaines des sous-traitants des multi-nationales.

     

    Selon les ONG, 500 ouvriers sont morts dans le secteur depuis 2006, victimes d'incendies sur leur lieu de travail.

    Bengladesh suites d'un massacre, colère ouvrière.

    http://www.courrier-picard.fr/var/plain_site/storage/images/actualites/monde/incendie-d-usine-au-bangladesh-des-cadres-arretes-5.000-manifestants/8458852-1-fre-FR/Incendie-d-usine-au-Bangladesh-des-cadres-arretes-5.000-manifestants_reference.jpg

    le  capital est un rapport social d'exploitation. Derrière la définition, le réel.

     

     

    Vous avez peut-être en mémoire ce lourd silence médiatique lors de l'incendie des usines textiles du Bengladesh.

     

     

    Stylos, micros et caméras n'en avaient que pour le duel au paint-ball à balles dorées dans les rues d'OK Vaugirard.

     

     

    Pendant ce temps dans une usine en feu, 120 ouvriers et ouvrières se faisaient assassiner par la course aux profits des enseignes de la grande distribution.

     

     

    Je reprends ce qui suit des p@ges de J Tourtaux.

     

     

    Cela permet de faire le point des luttes que les incendies meurtriers n'ont fait qu'amplifier et d'autre part de stigmatiser le silence ici du mouvement syndical au 03 décembre, rien, vide, silence sur CFDT, Solidaire. Plus grave pour La Canaille, pas un mot sur le site de la CGT, même pas sur celui de sa fédération textile habillement cuir.

     

     

    Le Bangladesh est aujourd'hui :

     

    le deuxième exportateur mondial de textile (80% de ses exportations),

    4 000 usines de prêt-à-porter.

    4 millions d'ouvriers, dont 90% de femmes, travaillent dans le secteur textile,

    soit 40% de sa main d’œuvre industrielle.

     

     

     

    http://actualite.portail.free.fr/monde/25-11-2012/incendie-dans-une-usine-au-bangladesh-plus-de-100-morts/2012-11-25T111957Z_1_APAE8AO0VHB00_RTROPTP_3_OFRWR-BANGLADESH-INCENDIE-20121125.JPG

    Ceci était une usine textile aux portes bloquées ou encombrées

     

     

     

    Le Bangladesh, nouvel Eldorado des multinationales avec un salaire minimum d'1 euro par jour

     

     

    Au Bangladesh, comme en Indonésie (cf. Grève historique fin septembre début octobre en Indonésie : trois millions d'ouvriers en grève, 200 000 manifestants dans les rues de Djakarta contre la précarité généralisée et les salaires de misère) ou la Malaisie, la surexploitation de la classe ouvrière par les multinationales occidentales, dans le cadre de la division internationale du travail, conduit à des révoltes de plus en plus fréquentes.

     

     

    A l'origine de cette vague de protestations, un incendie ce 24 novembre dans l'usine Tazreen Fashion, dans la banlieue de Dacca. Un bilan meurtrier, près de 120 morts dont une majorité de femmes, aggravé par l'attitude de la direction de l'usine qui a minimisé l'incident pour maintenir les ouvriers dans l'usine.

     

     

    L'indignation initiale des ouvriers de l'usine s'est transformée en action, et en convergence des luttes avec les ouvriers de tout le bassin industriel.

     

     

    Les ouvriers de près de 500 usines de confection du complexe industriel d'Ashulia se sont joints à la colère et ont réclamé justice pour les victimes et amélioration de leurs conditions de travail pour tous.

     

     

    Pas un jour depuis deux semaines sans manifestation dans les cités ouvrières de la banlieue de Dacca.

     

    Ce lundi 3 décembre, ce sont 10 000 manifestants qui ont occupé le complexe d'Ashulia.

     

     

    Le Bangladesh est devenu le nouvel eldorado des multinationales du textile.

     

     

    Avec un salaire minimum de 28 € (soit moins d'un euro par jour), et un salaire moyen compris entre 40 et 80 €, le « coût du travail » défie toute concurrence au Bangladesh. Une concurrence dont ne pâtissent pas seulement les pays développés mais aussi l'Inde et même la Chine, où le salaire moyen dans le secteur tourne entre 150 et 250 €.

     

     

     

    Le Bangladesh est devenu en 2011 le deuxième exportateur mondial de textile (80% de ses exportations), avec 4 000 usines de prêt-à-porter. 4 millions d'ouvriers, dont 90% de femmes, travaillent dans le secteur textile, soit 40% de sa main d’œuvre industrielle.

     

     

    A l'origine de l'attraction des capitaux internationaux, la politique d'exploitation maximale en cause dans l'incendie du 24 novembre : absence de règle de sécurité, installations vétustes, cadences infernales, travail jour et nuit, femmes et enfants compris.

     

     

    C'est cette politique qui a conduit au Bangladesh les clients de l'usine « Tazreen Fashion », les multinationales C & AIKEACarrefour ou encore Wal-Mart.

     

     

    Depuis les grandes grèves de 2010, qui avaient permis une augmentation de 80% du salaire minimum, les manifestations et conflits du travail se multiplient dans le secteur, notamment à la suite d'accidents de travail révélant au grand jour les pratiques inhumaines des sous-traitants des multinationales.

     

     

    Selon les ONG, 500 ouvriers sont morts dans le secteur depuis 2006, victimes d'incendies sur leur lieu de travail.

     


    Mardi 4 décembre 2012

     

     

    http://www.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_43_large/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/2012-11-27T132612Z_1359922094_GM1E8BR1NE001_RTRMADP_3_BANGLADESH-FIRE_0.JPG

     

    Précisions sur l'enquête de police et la colère ouvrière, sa répression. 

     

     

    Déclaration des autorités :

     

     

    •  
      • Le propriétaire en fuite de l'usine Tazreen Fashion, Delwar Hossain, a été retrouvé mardi (il avait réussi à s'éclipser) et était interrogé sur les circonstances du sinistre survenu samedi soir dans la zone industrielle d'Ashulia, proche de Dacca.
      • Il était également entendu au sujet d'une violation "présumée" des normes de construction en vertu desquelles le bâtiment de neuf étages n'aurait jamais dû en dépasser trois.
      • "Trois cadres (intermédiaires) de Tazreen. Des rescapés nous ont dit qu'ils n'avaient pas autorisé les ouvriers à fuir le feu, expliquant que c'était un simple exercice d'incendie. Certaines informations les accusent d'avoir verrouillé les portes".
    Les mêmes autorités déclarant (La canaille laisse ces infos dans leur jus) :
    •  
      • Selon la police, au moins 5.000 ouvriers ont quitté leur ateliers et ont défilé en caillassant les façades de plusieurs des 500 usines de confection de la zone.
      • La police a fait usage de balles en caoutchouc, déployé des canons à eau et projeté de l'eau chaude pour disperser les manifestants qui s'en prenaient aux forces de l'ordre.

     

     

    IL semble que les canons à eau sont plus disponibles et efficaces pour réprimer les colères ouvrieres que pour lutter contre les brasiers industriels : le capitalisme à Dacca est en pleine expansion. La voila la société de libre concurrence chère à dame parisot.

     

     

    Si c'est lignes sont lues du côté de la porte de Montreuil, il n'est pas trop tard pour exprimer une solidarité indispensable et dénoncer les relais patronaux en France et faire publiquement le lien avec la casse de notre industrie textile ici. 

     

     

    Sinon tous les discours sur la mondialisation et ses besoins de convergences ne resteront …que des discours et donc n'auront aucune utilité.

    Par canaille le rouge 


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  • Digression
    Par Pierre Micheletti - 4 décembre 2012

    Le corps médical et le corps social au bord de la fracture

    Les professionnels de la médecine libérale manifestaient une nouvelle fois ce mardi. Pour le Dr Pierre Micheletti, certaines revendications « témoignent de la profonde déconnexion d’une partie du corps médical. » Tribune.

    « Au mois de novembre 2012, un mouvement de grève a démarré, qui associe différentes catégories de médecins. Des internes, des chefs de clinique des hôpitaux publics, mais également des praticiens de bloc opératoire de cliniques privées se sont engagés dans un mouvement qui porte, pour les premiers, sur les conditions de travail et de repos. Les professionnels en grève dénoncent également, de concert, la limitation des dépassements d’honoraires récemment négociée, et expriment des doutes sur la liberté d’installation.

    Un peu comme si, au terme d’études difficiles et d’un cursus hospitalier en effet souvent harassant, les plus jeunes attendaient, en guise de reconnaissance pour services rendus, un positionnement professionnel et un niveau de revenus dont la revendication témoigne du fossé qui se creuse entre une partie du corps médical et le corps social en France.

    Car les chiffres qui s’égrènent, et parfois se télescopent, sont éloquents par leur intensité. Les dépenses annuelles de santé dues aux dépassements d’honoraires sont estimées à 2,5 milliards d’euros  ; le revenu annuel moyen des médecins libéraux est au moins égal à 5 fois le Smic et atteint 20 fois le Smic pour certaines spécialités. Des pans entiers de territoires ne comptent plus de dentistes, de médecins spécialistes, et voient parfois dangereusement baisser le nombre de médecins généralistes, en même temps que s’allonge l’âge moyen de bon nombre de praticiens exerçant en milieu rural isolé ou en zones urbaines sensibles (ZUS).

    En miroir, d’autres chiffres nous interpellent. Le chômage est à 10 % au plan national, à plus de 20 % dans les ZUS, et plus de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Dans un département comme l’Isère, de 2006 à 2011, le nombre de bénéficiaires de la CMU-C, qui est un bon marqueur de la précarité financière, a progressé de 43 %. Ce n’est pas mieux pour la grande précarité : le nombre de personnes prises en charge par les Restos du cœur a augmenté de 25 % au cours des trois dernières années. Dans le même temps, la «  clientèle  » des centres d’accueil, de soins et d’orientation de Médecins du monde a progressé de 17 %. Le refus de soins délibéré est la forme la plus aboutie du clivage qui s’instaure. Il peut aller, vis-à-vis des bénéficiaires de la CMU et de l’AME, jusqu’à 40 % de refus de prise de rendez-vous, selon les régions et les spécialités.

    Le rapprochement de ces données est inquiétant. Une partie des médecins viendraient-ils d’une autre planète ? D’un lieu qui ne connaît pas la réalité qu’affrontent chaque jour les médecins généralistes entrant dans l’intimité des foyers et des vies, ou celle que côtoient les acteurs de la psychiatrie publique ? De façon aujourd’hui plus opportune que jamais, ­l’hôpital psychiatrique maille en effet le bassin de population sur lequel il est implanté, contribuant à s’opposer à l’isolement géographique qui accompagne fréquemment la maladie mentale. Viendraient-ils d’un lieu où les Pass (permanence d’accès aux soins de santé) des hôpitaux ne verraient pas défiler les cabossés de la vie, de l’errance et de l’économie mondialisée ? Mais peut-être cette autre planète est-elle en fait à nos portes ?

    Des revendications sont recevables, celles en particulier qui dénoncent les conditions de travail de certains des professionnels en grève. D’autres non, qui témoignent de la profonde déconnexion d’une partie du corps médical. D’un brassage social qui ne se fait plus, et dont le service militaire a constitué l’une des dernières opportunités concrètes. L’analyse des origines sociales des médecins traduit cette réalité : 8 % des médecins sont enfants d’ouvriers, 4 % sont enfants d’agriculteurs. La situation économique qui prévaut en France et en Europe écarte, pour longtemps, la dynamique des Trente Glorieuses. De ce temps où les enfants des « cols bleus » pouvaient devenir des « cols blancs », ce dont témoignent encore – mais pour combien de temps ? – ces statistiques sur les origines sociales des médecins actuellement en activité.

    Si la grève doit trouver une sortie par la négociation syndicale et politique, les questions de fond demeurent, faisant le creuset d’une ­incompréhension qui pourrait conduire au divorce. Comment rapprocher le corps médical d’une réalité qui semble s’installer durablement ? Des solutions peuvent être mises en place pour essayer de créer, sur le fond, les conditions d’une plus grande mise en phase entre les médecins et les contextes dans lesquels ils ont à délivrer un haut niveau de compétence technique, en même temps qu’à être des acteurs responsables de la vie dans la cité.

    La formation des médecins doit être revisitée. Dès la première année, celle du concours, elle doit faire une place aux questions de société, autrement que de façon cosmétique comme aujourd’hui. Quitte à bachoter, autant bachoter socialement utile… Cela passe par un rééquilibrage entre les sciences dites dures et les autres, celles qui sont là pour nous rappeler que, si nous sommes des êtres biologiques, nous sommes aussi des êtres sociaux.

    La formation obligatoire du 2e cycle des études médicales comme le programme du concours de l’examen national classant (ex-internat) doivent d’urgence intégrer des programmes faisant une place à la question des inégalités sociales de santé et à l’analyse des mécanismes qui conduisent à de notables différences d’espérance de vie, ou de mortalité prématurée évitable, selon les catégories professionnelles. Enfin, comme cela commence à être le cas dans quelques disciplines et universités, la question de l’origine des candidats-médecins doit être posée, conduisant à mettre en place une logique de recrutement actif de jeunes gens que notre système universitaire actuel ne conduit que très marginalement à réussir au sein du processus de sélection des études médicales.

    Il s’agit de chercher ainsi à échapper à un système dominé par sa capacité à reproduire les élites, et à ne conduire celles-ci dans la rue que pour des revendications qui apparaissent, pour certaines, aussi hallucinantes qu’inadaptées. »

    Nota Bene :

    Le Dr Pierre Micheletti est enseignant à l’IEP de Grenoble, président de l’Agecsa, ancien président de Médecins du monde et coordinateur des diplômes universitaires « santé, solidarité, précarité » de MDM.

    Photo : AFP / MIGUEL MEDINA

    http://www.politis.fr


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  • Dans l'humanité, ce mardi, l'argent public donné sans conditions

    L'argent public donné sans conditionsAu nom de la compétitivité et sans aucune garantie d’utilisation par les patrons, le gouvernement présente, à l’Assemblée nationale, deux amendements dans le cadre du projet de loi rectificative 2012 pour aider, à hauteur de 20 milliards d’euros, les entreprises. Pour le député PCF du Cher, Nicolas Sansu : "C'est tout sauf changer les règles du jeu".

    Quelle est l’appréciation 
des députés communistes 
sur le projet de loi de finances rectificative contenant le pacte 
de compétitivité du gouvernement ?

    Nicolas Sansu. On reste toujours 
dans les mêmes recettes, qui ont toujours lamentablement échoué. 
On va transférer des prélèvements 
des entreprises vers les ménages, 
en espérant que cette soi-disant 
baisse du coût du travail servira l’emploi. Or, ça fait trente ans que cette logique est à l’œuvre, avec 
les résultats que l’on connaît. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’en juillet, toute la gauche s’était retrouvée 
pour battre en brèche le projet 
de Sarkozy de mettre en place 
la TVA dite antidélocalisations, 
qui prévoyait une baisse des cotisations 
sociales compensée par une hausse 
de la TVA. Si les dispositions 
ne sont pas exactement les mêmes, c’est exactement le même principe 
qui est adopté aujourd’hui : on promet aux entreprises une baisse de la masse salariale, sans aucune contrepartie, 
et on reporte le coût sur les ménages de deux façons. D’abord, par la TVA et la « fiscalité écologique », et ensuite par la baisse des dépenses publiques. Le gouvernement crée une situation un peu paradoxale : vérité en deçà 
des vacances d’été, erreur au-delà…

    La commission des Finances a quand même apporté des précisions 
sur la transparence et confié 
aux partenaires sociaux le soin 
de définir les contreparties…

    Nicolas Sansu. Le seul changement 
qui a eu lieu est l’introduction 
de quelques règles pour la négociation sociale sur les contreparties. Comprenez bien : ce ne sont pas 
les parlementaires qui vont fixer les contreparties. C’est invraisemblable : il ne suffit pas d’écrire que l’on préférerait que ces mesures servent à l’emploi, qu’on ne veut pas que les dividendes augmentent. Cela sert juste à fixer le champ des négociations sociales, ça ne fixe rien. Et les salariés partent avec un gros handicap dans ces négociations : le gouvernement 
a conforté le patronat face à eux.

    Mais l’objectif du gouvernement est pourtant celui de renverser la vapeur, concernant l’emploi, et d’arriver à 300 000 nouveaux emplois fin 2013…

    Nicolas Sansu. Pour cela, il faudrait moduler les cotisations sociales 
et l’impôt sur les sociétés en fonction de l’utilisation des profits. Nos dispositifs doivent favoriser l’emploi, 
la formation et les salaires, et pénaliser la spéculation, les charges financières, etc. Un dispositif aussi uniforme 
que celui qui nous est présenté, 
c’est tout sauf changer les règles du jeu. Il y a aujourd’hui des entreprises qui jouent le jeu et qui peinent à avoir accès au crédit (même si la BPI va prochainement être créée), peinent 
à trouver des salariés formés, et leurs impôts sont les mêmes que les impôts de celles qui ne jouent pas le jeu.

    La divergence avec le gouvernement dépasse donc les mesures du pacte 
de compétitivité. Elles portent sur 
le diagnostic même…

    Nicolas Sansu. Bien sûr ! Mais 
nous avons des divergences avec 
le gouvernement de décembre, nous étions d’accord avec celui de juillet. Nous étions tous d’accord pour supprimer la TVA antidélocalisations. Il faut vraiment que le gouvernement se souvienne de ce pour quoi il a été élu. En cédant à chaque fois que Mme Parisot fronce les sourcils, on ne met pas les syndicats de salariés dans une bonne position de négociation. Sans doute y a-t-il des membres de la majorité gouvernementale insatisfaits. Je sais très bien que ça renâcle dans les rangs du PS. Mais seuls les actes comptent et, en l’occurrence, les actes ce sont leurs votes.


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  • Adieu Michel

    Adieu Michel


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  •  L'aide à la mobilité des chômeurs renforcés par la Commission Européenne! Voici "la libre circulation des chomeurs" pour le plus grand bonheur des multinationales. En route vers l'esclavage !

    291722 234574826597971 100001363671692 570920 990304562 nL'Union Européenne veut accélérer la destruction des acquis sociaux, du droit du travail et faire baisser les salaires dans certains pays (dont la France) en organisant et en facilitant au maximum la venue de travailleurs à bas coûts (car le véritable objectif est là) en provenance des pays d'Europe de l'est et aussi (et sans doute maintenant surtout) des pays d'Europe du sud qu'elle a préalablement ruinés.

    Avec  le soutien plein et entier de nos élus qui siègent dans nos assemblées...

     

    L'Europe et vous : l'aide à la mobilité des chômeurs, l'extension des espaces naturels protégés et le e-commerce renforcés par la Commission ! 

    Chaque semaine, Touteleurope.eu fait le point sur ce que l'Union européenne fait pour vous, pour vos droits, votre santé, votre vie quotidienne. Cette semaine, la Commission européenne modernise le réseau paneuropéen de l’emploi, étend la superficie des espaces naturels protégés de 25 000 km2, et adopte un Livre vert pour lancer une consultation sur la livraison de colis pour soutenir la croissance du e-commerce.

    Le réseau EURES d’aide à la mobilité des demandeurs d’emploi mis à jour par la Commission

    Lundi dernier, une décision visant à moderniser et à améliorer EURES, le réseau paneuropéen de l’emploi, a été adoptée par la Commission européenne en vue d'instaurer un véritable marché de l’emploi européen. L'objectif de la Commission réside principalement dans l'augmentation de la mobilité des travailleurs entre les États membres et dans l'assistance des demandeurs d’emploi à entrer plus facilement en relation avec des employeurs recherchant des compétences particulières. La plus-value de ce réseau sera l'accent mis davantage sur les secteurs et les métiers en déficit de main-d’œuvre qualifiée et le soutien des programmes de mobilité axés sur les jeunes.

    Fondé en 1993, EURES est un réseau de coopération entre la Commission européenne et les services publics de l’emploi des États membres de l’EEE (les pays de l’Union européenne plus la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein) et d’autres organisations partenaires. La mise en commun des ressources des organisations membres et partenaires d’EURES constitue une base solide, permettant à son réseau d’offrir des services de haute qualité aux travailleurs et aux employeurs. Il a pour vocation d’offrir des informations, des conseils et des services de recrutement aux travailleurs et aux employeurs, ainsi qu’à tout citoyen désireux de tirer profit du principe de la libre circulation des personnes.

    Les secteurs en déficit de main d'œuvre se retrouvent dans des domaines à forte croissance, comme les technologies de l’information et de la communication ou l’économie verte. S'agissant, ensuite, du volet jeunesse, le réseau deviendra un service plus orienté vers les jeunes en incluant des formules d’emploi mêlant travail et possibilités de formation, comme l’apprentissage. Enfin, son portail web sera refondu afin d’intégrer des outils de mise en correspondance plus conviviaux et d’offrir des informations sur le marché du travail axées sur les compétences.

    Le commissaire européen à l’Emploi, aux Affaires sociales et à l’Inclusion, M. László Andor, a déclaré : "Une plus grande mobilité des demandeurs d’emploi entre les États membres peut contribuer à résorber le chômage, qui a aujourd’hui atteint des niveaux inadmissibles. Le nouveau réseau EURES aidera les personnes disposées à s’installer à l’étranger à trouver des postes vacants correspondant à leur profil, et les employeurs à trouver des travailleurs qualifiés correspondant à leurs besoins. Nous engageons désormais l’ensemble des États membres à se préparer à appliquer cette réforme".

     

    http://www.touteleurope.eu/fr/actions/energie-environnement/l-europe-et-l-environnement/actualite/actualites-vue-detaillee/afficher/fiche/6152/t/44187/from/2372/breve/leurope-et-vous-laide-a-la-mobilite-des-chomeurs-lextension-des-espaces-naturels-proteges-et-l.html?cHash=6b1eb5ba25

    mougeon

    http://lucien-pons.over-blog.com


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  •  Marion Maréchal-Le Pen et les cours d'arabe en primaire, désintox


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  • studentloans2.jpg

    Le cauchemar de la dette étudiante aux États-Unis : une dette de 26 000 $ par étudiant, 1 000 milliards de $ de dette cumulée

     

    Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    L'endettement d'un pays se mesure non pas au poids de sa dette publique mais bien à celui de sa dette globale, publique et privée. Avec une dette totale de 50 000 milliards de $, soit trois fois et demi le PIB du pays, les États-Unis restent un des pays les plus endettés du monde.

     

    A la base de cette édifice, une dette des ménages américains colossale, équivalant à 115% du PIB. Chaque ménage américain doit en moyenne rembourser une dette de 100 000 $ par an.

     

    Si la dette des ménages diminue légèrement depuis la crise, une seule partie de celle-ci ne cesse d'augmenter : la dette étudiante.

     

    Selon une enquête du Pew Research center, le montant total de la dette étudiante s'élève désormais à plus de 1 000 milliard de $, soit ce qui correspondrait au PIB... du Mexique.

     

    Un ménage américain sur cinq (20%) doit rembourser une dette étudiante (contre 9% en 1990), c'est 40% des foyers de moins de 35 ans.

     

    Le montant moyen de la dette étudiante se chiffre à 26 000 $ (9 000 $ il y a vingt ans). 10% de ces dettes sont supérieures à 60 000 $.

     

    Le rapport confirme également des inégalités sociales criantes face à la dette étudiante.

     

    Si les plus riches sont plus enclins à contracter des prêts (par l'accès de plus en plus barré pour les plus pauvres à l'université), le poids de la dette rapporté aux revenus et au patrimoine est bien moindre.

     

    Pour les ménages aux revenus inférieurs à 20 000 $ par an (20% les plus pauvres), la dette impayée correspond à 25% de leur revenu annuel. Elle ne représente que 2% du revenu annuel des ménages aux revenus supérieurs à 150 000 $ par an (les 10% les plus riches).

     

    Un système universitaire privatisé

     

    Le fonctionnement du système universitaire américain constitue une mise en garde pour tous les promoteurs de l'autonomie puis de la privatisation des universités.

     

    Le système américain est construit historiquement sur une base d'universités publiques d’État, de niveau inégal mais minimal garanti et quasi-gratuites, et sur une tête d'universités privés élitistes, de niveau mondial et aux frais exorbitants.

     

    Depuis une vingtaine d'années, c'est la course à la hausse des frais de scolarité.

     

    Les universités publiques, au niveau des États, demandent désormais un minimum de 6 000 $ par an, la moyenne étant supérieure à 10 000 $. Les plus prestigieuses, les seules à livrer une formation réellement valorisable sur le marché du travail, exigent des frais supérieurs à 15 000 $ par an, on peut penser à Berkeley en Californie.

     

    Quant aux universités privées d'élite, la moyenne des frais de scolarité est de 26 000 $ par an. Mais il faut compter en moyenne 40 000 $ pour étudier à Stanford, 45 000 $ à Yale et 50 000 $ par an à Harvard.

     

    Nouveaux venus sur le « marché universitaire » américain, les facultés privées à but lucratif connaissent un boom depuis une quinzaine d'années : un nombre d'étudiants multiplié par trois en dix ans, deux millions d'étudiants à ce jour soit 10% des étudiants américains.

     

    De piètre qualité mais peu exigeantes sur la sélection, elles constituent une opportunité en trompe-l’œil pour des ménages modestes, souvent originaires des minorités ethniques (la moitié des étudiants des facs privés), abusés par les promesses d'emploi illusoires de ces facs peu cotées.

     

    Ces facultés privées sont les plus chères de toutes, avec des frais de scolarité supérieurs en moyenne à 30 000 $ par an.

     

    Pourtant, ce sont ces universités qui dépenses le moins par étudiant : 2 000 $ par an par étudiant, contre 10 000 $ dans les universités publiques, selon le National Center for Education Statistics.

     

    Des « facs privées » dont par ailleurs la moitié du budget est pourtant financé par l’État, via des subventions à l'éducation privée. 25% des aides fédérales à l'université sont dirigées vers ces universités privées à but lucratif.

     

    Baisse générale du niveau de l'éducation, université à deux vitesses, privatisation de l'enseignement supérieur, le tout alimenté par une hausse des frais de scolarité et des subventions aux établissements privés. Explosion de la dette étudiante plaçant des centaines de milliers d'ex, actuels et futurs étudiants dans une situation de précarité existentielle dramatique.

     

    Le « cauchemar américain » nous incite à lutter en France contre ce discours dominant sur l'autonomie-privatisation des universités, elle n'est dans l'intérêt ni des étudiants ni des contribuables, mais seulement dans celui des grands groupes économiques qui font du profit sur l'éducation !


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  • Théorème de Duflot, ou les sornettes de la perruche

     

    http://i34.servimg.com/u/f34/11/84/03/95/perruc14.jpg

     ne pas se fier à la couleur du bec 

    Un texte merveilleux de solidarité, de grandeur d'âme et de pénétration du souci des plus dans le besoin ?

     

    D'abord le texte puis deux ou trois questions pernicieuses de La Canaille devant ce qui apparait come un leurre politique de plus de la part du pouvoir. C'est la piété religieuse revue "pistache"

     

     

    Cécile Duflot demande à l'archevêché de Paris d'accueillir des mal-logés

    Cécile Duflot, la ministre du logement, qui a annoncé que des réquisitions de logements vides auraient lieu d'ici à la fin de l'année, déclare dans Le Parisien de lundi 3 décembre avoir écrit à l'archevêché de Paris en vue d'utiliser des bâtiments "quasi vides" lui appartenant. "Comme en 1954, où l'abbé Pierre avait lancé son appel, il nous faut aujourd'hui un vrai choc de solidarité !" explique-t-elle.

    "J'ai bon espoir qu'il n'y ait pas besoin de faire preuve d'autorité. Je ne comprendrais pas que l'Eglise ne partage pas nos objectifs de solidarité", affirme la ministre dans un entretien. "Je souhaite faire appel à toutes les bonnes volontés et faire appliquer la loi à tous ceux qu'elle concerne", ajoute Mme Duflot, qui compte appliquer aux bâtiments vides appartenant à des personnes morales le dispositif de réquisition, rarement appliqué par un gouvernement pour accueillir les personnes sans abri ou mal logées.

    "L'Eglise fait partie des personnes morales... dans tous les sens du terme !"poursuit la ministre du logement, selon laquelle "il semble que l'archevêché de Paris possède des bâtiments quasi vides. Je viens de leur écrire pour voir avec eux comment utiliser ces locaux".

    Elle compte aussi trouver des places "dans des bâtiments publics, par exemple des casernes de gendarmerie ou des bureaux administratifs. Nous travaillons avec la SNCF, pour que celle-ci mette à notre disposition des logements de cheminots devenus vacants". http://www.les-fantaisies-de-bubulle.fr/175-198-large/boucles-d-oreille-gourmandes-biscuit.jpg

    Notre ex future révolutionnaire s'adresse à l'église. Pourquoi pas ? Les congrégations sont propriétaires fonciers majeurs de la capitale disposant de dizaines de milliers de m2 à usage privatif.

    Leur taux d'occupation est équivalent à la densité de population de la vallée de la mort en Californie.

     

    Mais non, notre verte dame patronnesse sollicite une autorité morale qui se voit ainsi délivrée du cadre de la loi de 1905 de part le statut qu'un ministre de la République lui octroit.

     

     http://p7.storage.canalblog.com/70/45/161889/63563684.jpg

    manque une dinde mais elle cause dans l'poste 

     

    Par contre dans la campagne de privatisation voulue par l'UE les emprises industrielles que les restructurations des services publics libèrent en ville (mais pas au centre réservé à la spéculation foncière et immobilière) la nonette à bure verte a des idées.

     

     

    Elle a le culot de demander à la SNCF de mettre à disposition ses appartements vides quand on sait que la bande de vautours de la Pepy's connexion vident les appartements en expulsant les retraités qui y habitaient ou les font partir en appliquant des coefficients multiplicateurs des loyers pour interdire d'y rester. Il faut se rappeler que la fédération CGT des cheminots et ses syndicats interviennent en permanence pour dénoncer le fait que de jeunes cheminots sont SDF s'entassent dans des colocs qui rappellent le temps des marchands de someil, ou vive dans des camionetes ou voitures. La plante verte des couloirs de Matignon fait dans le caritatif sur le dos des salariés (ces logements ont été et sont financés à partir des richesses produites par le travail des cheminots).

     

    Oui il faut réquisitionner massivement sans hésitation mais pas sur le dos de l'exclusion.

     

    Pendant ce temps, les pauvres compagnies d'assurance dans le besoin, les banques saignées à blanc par l'insuffisance de crédit public pourtant injectés à haute pression ne sauraient résister à une réquisition pour usage social.

    Faisons éffort et reprenons notre suffle pour rester courtois, soeur Duflot, se moque de nous. La mère supérieure du couvent des perruches sait bien qu' au bas mot environ 10 000 appartements libres détenu spar des institutionnels sont actuellement recensés sur Paris intra mura par les services fiscaux.

     

    La soutane et le Kessler pourront passer l'hiver au chaud.

     

    Plutôt qu'une démonstration théorique, ces faits ne valent-ils pas démonstration sur la cohérence et la logique des reniements ?

     

     

     Dernier point : La place des femmes dans la société, l'accession aux responsabilités politiques  est un des critères d'évaluation indispensable de son développement.

     

    La parité nous a été présentée comme un des leviers pour y parvenir ; ce dernier point est à débattre, mais pourquoi pas.

     

    Par contre une femme réactionnaire mènera une politique réactionnaire, une arriviste carriériste sera aussi dangereuse qu'un arriviste carriériste.

    Ce qui démontre que l'émancipation des femmes, leur égalité si elle est une absolue nécessité pour l'émancipation de l'humanité, démonstration est faite par le théorème de Duflot, que si elle est  condition nécessaire, elle n'est pas suffisante.

     

    http://dan.france.pagesperso-orange.fr/revolution/evenements/peuple-a-versailles-5octobre89.jpg

     Par canaille le rouge


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  • Medias : le Courrier International sort du lot (un p’tit tour et puis s’en va ?)

    Enfin une « une » de média … « intelligente » !

    Chien Guevara
     

    Le Courrier International (groupe Le Monde, Télérama, la Vie...), hebdomadaire de l’oligarchie médiatique se fend d’un dossier qu’aurait pu publier le Monde Diplomatique. Un lecteur ébahi et charmé nous en fait part ci-dessous. Heureuse surprise en effet.

    A la suite de l’article, vous trouverez une note du Grand Soir qui replace les choses dans leur contexte.

    Merci au lecteur qui nous a envoyé cet article surprenant de bienveillance pour un président « normal » qui est tout le contraire de François Hollande.

    LGS.

    Le courrier international de cette semaine fait sa une avec ce titre : « Uruguay : le vrai président normal », avec juste en dessous « Pepe Mujica a fait de son pays un laboratoire politique qui séduit la presse sud-américaine ».

    Voici l’intro de ce dossier du courrier : « L’élection, en 2009, de José Mujica, deuxième président de gauche de l’histoire de l’Uruguay, ce petit pays souvent en avance sur son temps, aurait pu passer quasi inaperçue. Ce n’est pas le premier dirigeant de la région à ne pas appartenir au sérail politique. Et la presse tant latino-américaine qu’internationale l’a longtemps ignoré. Mais ce vieux guérillero rescapé des cachots de la dictature a une vraie particularité : il semble insensible aux sirènes du pouvoir, ­cultive son quotidien d’« homme normal », en refusant tout protocole et 90 % de son salaire présidentiel et en continuant à vivre dans sa ferme. Il dit ce qu’il pense – au grand dam de ceux qui souhaiteraient un président avec plus de prestance... Un président normal, un vrai, en somme ? »

    Mais qui est donc ce président inconnu dont seul le courrier parle ?

    Eh bien, oui, ce président là est un ancien guérillero, à l’époque de la dictature, et il l’a payé cher, avec ses 14 années d’emprisonnement. Mais le voilà désormais, non seulement libre, mais élu à la présidence de son pays.

    Et quelle a été sa première décision, en tant que président, juste après les remerciements envers son peuple : il a décidé de donner 90 % de son salaire de président à des œuvres caritatives, pour les pauvres, leur droit au logement et les petits entrepreneurs.

    Uruguay : José Mujica, le « président le plus pauvre du monde »

    En France comme dans la plupart des pays, le train de vie et le salaire du Président fait l’objet d’interminables débats, une partie des citoyens estimant que les avantages matériels de celui qui est à la tête de l’Etat le rendent complètement déconnecté de leur vie quotidienne.

    Mais s’il y a un pays où ce débat n’a pas lieu d’être, c’est bien l’Uruguay, rapporte la BBC, qui est allée rencontrer chez lui le seul président au monde qui vit dans une ferme délabrée et reverse la grande majorité de son salaire à des œuvres caritatives.

    José Mujica a refusé la luxueuse résidence habituellement réservée aux présidents uruguayens et a choisi de rester sur la ferme de sa femme, au bout d’un chemin de terre près de la capitale Montevideo. Il tire son surnom du fait qu’il reverse 90% de son salaire mensuel de 9.300 euros à des œuvres caritatives en faveur des pauvres ou des petits entrepreneurs. Le salaire qu’il lui reste correspond à peu près au revenu moyen d’environ 600 euros. Et il ne semble manquer de rien :
    « J’ai vécu comme ça la plupart de ma vie. Je peux vivre avec ce que j’ai. »
    Sa déclaration de patrimoine, une obligation pour les élus uruguayens, s’élevait à 1.411 euros en 2010, soit la valeur de sa Coccinelle Volkswagen 1987. Cette année, il y a rajouté les biens de sa femme (du terrain, des tracteurs et une maison), amenant son total à 168.000 euros, une fortune toujours bien inférieure à celle de son vice-président ou de son prédécesseur.

    Elu en 2009, Mujica a participé à la guérilla uruguayenne des Tupamaros, un groupe armé d’extrême-gauche inspiré de la révolution cubaine. Il a reçu six balles dans le corps et passé 14 années en prison dans des conditions difficiles avant d’être libéré en 1985, quand l’Uruguay est devenu une démocratie. C’est en prison qu’il a développé sa philosophie de vie :
    « On m’appelle le président le plus pauvre, mais je ne me sens pas pauvre. Les
    auvres sont ceux qui travaillent uniquement pour avoir un style de vie dépensier, et qui en veulent toujours plus. C’est une question de liberté. Si vous n’avez pas beaucoup de possessions, vous n’avez pas besoin de travailler comme un esclave toute votre vie pour les soutenir, et vous avez plus de temps pour vous-même. »

    (source : http://www.slate.fr/lien/64975/uruguay-jose-mujica-president-pauvre)

    Chien Gué n’avait pas loupé l’élection ce cet homme source d’espoir : http://forget.e-monsite.com/pages/content/archives-2009-latinos/l-uruguay-vire-a-gauche.html

    Pas plus que l’histoire des guérilleros TupaMaros : http://forget.e-monsite.com/pages/portraits/uruguay.html

    Alors analysons le titre de Courrier International : Uruguay : le vrai président normal
    Deux mots surprennent dans cette annonce, car en désaccord total avec notre société actuelle : « vrai » et « normal » .

    « vrai président » , excusez-moi de vous choquer, mais ça veut dire président qui pense à son PEUPLE, et pas à l’image de marque de son pays au niveau international ; et c’est là que le titre de la « une », et encore plus le personnage en question, se détachent du mouvement brownien égocentrico-capitaliste actuel.

    Le deuxième mot qui surprend, c’est « normal » : ah bon, les autres présidents de la planète seraient anormaux ? Dans le fonctionnement actuel, bien sur que non ; ils sont tous, pas vraiment « normaux », mais plutôt dans la normalité ; la normalité de la mondialisation, de l’Onu, de l’Otan, de la communauté européenne, etc ..

    De là à dire que normalité serait signe de soumission …

    Et bien non, enfin, un journal, ose afficher en « une » que la normalité pour un président pourrait être autre chose que suivre les directives bien-pensantes imposées sournoisement par les états, banques ou organismes dominants.

    Il semblerait donc, à lire cet hebdomadaire, qu’un président « normal », serait un président qui montrerait l’exemple, pour appeler le peuple à le copier (comme l’avaient fait Castro et Guevara, lors de leur accession au pouvoir à Cuba).

    Vrai ? Faux ? Bien sur que oui, c’est vrai, en fait : détachez-vous de votre monde individuallo-capitaliste, reculez de trois pas, et regardez vous, regardez votre président, votre pays, oubliez quelques instants votre nombril, votre portefeuille (si ces deux derniers ne sont pas liés, vous avez encore une chance de vous en sortir, soit dit en passant…).

    Oui, bien sur qu’un président se devrait d’être « normal » et donc de montrer l’exemple ; mais pas en diminuant son salaire de député + maire + conseiller général + sénateur + … ; mais plutôt en l’offrant à ceux qui en ont besoin.

    Ce qui séduit chez Mujica

    En juin dernier, lors de la conférence sur le développement durable des Nations unies Rio + 20, il a fait un discours qui a été repris des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, et il y a notamment dit : « Nous ne pouvons pas continuer, indéfiniment, à être gouverné par les marchés ; nous devons gouverner les marchés. »

    Ses résultats font rêver les pays voisins : les salaires ont progressé de 36,6 % en sept ans, grâce notamment à une croissance économique de 6,4 %. Le taux de chômage (5,3%) est au plus bas. et 13,7 % des uruguayens vivent sous le seuil de pauvreté, soit une baisse de cinq points en un an. L’analphabétisme a quasiment disparu et tous les enfants sont scolarisés. Aucun des pays du Mercosur n’a des indicateurs aussi bons, à tel point que de nombreux migrants de pays voisins (Argentine et Brésil notamment), mais aussi d’Espagne et d’Italie, viennent en nombre croissant s’installer en Uruguay.

    Alors, à quand un vrai président normal chez nous ?

    Chien Guevara
    L’article dans sa niche : Medias : le courrier international sort du lot

    NOTE DU GRAND SOIR :
    On peut être surpris quand on sait que Jean-Hébert Armengaud, rédacteur en chef du Courrier International signe l’éditorial de ce dossier Uruguay. Armengaud est ce journaliste qui, quand il travaillait à Libération, a tronqué un discours d’Hugo Chavez pour en dénoncer le prétendu antisémitisme.
    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=www.legrandsoi....

    Il fut alors couvert dans son trucage par un directeur de Libération, Pierre Haski, aujourd’hui président de Rue89.

    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=%20www.legrand...

    Rue89 qui use des mêmes méthodes pour dénoncer le prétendu antisémitisme du Grand Soir.
    http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=www.legrandsoi....

    Surprenant quand on se rappelle comment le Courrier International, dans un plantage journalistique remarquable avait annoncé par avance le succès de Chavez à une élection.

    Après une « une » illustrée d’un dessin où Chavez, brandissant une Kalachnikov fournie par la Russie de Poutine (Poutine en arrière-plan car moins dangereux pour l’humanité), on pouvait lire un article sous le titre musclé « Des coups d’Etat en forme de plébiscites » qui faisait une analogie avec le coup d’Etat du 2 décembre 1851 qui porta au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte. La suite expliquait pourquoi Chavez allait nécessairement être plébiscité. Pas de chance, il a perdu ces élections-là (référendum). www.legrandsoir.info/Courrier-International-degaine.html

    Donc, délectons-nous de ce texte en nous attendant au pire pour demain avec une présentation dans le genre : « Nos lecteurs se souviennent que Courrier International n’avait a priori aucune hostilité pour Pepe Mujica, le président de l’Uruguay. Mais aujourd’hui… Chavez… Castro… populiste…médias muselés… ».

    A moins que cet hebdomadaire ne cherche à élargir un lectorat qui s’amenuise au fil des ans, ce qui impacte défavorablement les bénéfices escomptés par ses propriétaires.

    A suivre, donc..

    Le Grand Soir.

    PNG - 270.3 ko
    URL de cet article 18521
    http://www.legrandsoir.info/enfin-une-une-de-media-intelligente.html

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