• Raoul Hedebouw : « Le PTB n'est pas un parti de Bisounours »

    Sur le PTB, et son évolution récente : Raoul Hedebouw a été interviewé par François Brabant pour levif.be. Retrouvez ici l’interview en intégralité.

    François Brabant (levif.be)
     

    L’ex-parti maoïste a le vent en poupe : 52 élus aux dernières communales, et une échevine en Flandre ! Considéré comme marginal jusqu’il y a peu, le PTB se révèle être une machine de guerre : ultra-organisé, caisses pleines et troupes disposées à tous les sacrifices. Pour un objectif inchangé : en finir avec « le système ». Dans Le Vif/L’Express de cette semaine, enquête sur le vrai visage du PTB, qui tiendra un congrès en 2013, son premier depuis cinq ans. Pour levif.be, Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB répond à toutes les questions qui fâchent. Que pense-t-il de l’URSS ? Pourrait-il entrer dans un gouvernement avec le PS et Ecolo ? Envisage-t-il le recours à la violence ? Plus qu’une interview, un document.

     Le Parti du travail de Belgique (PTB) a adopté un nouveau look depuis son congrès de 2008. Le sigle du parti n’arbore plus le marteau et la faucille. Mais le fond, lui, a-t-il changé ?

    Le PTB est un parti qui a changé, mais qui conserve ses principes. Cela veut dire que le PTB garde une grille d’analyse marxiste et, pour ses cadres, les mêmes règles d’engagement que celles décidées lors de la création du parti, en 1979. L’engagement militant maximal, le non-enrichissement, la discipline des cadres : c’est un héritage du passé qu’on veut maintenir.

    Les nouveaux statuts du PTB, adoptés en 2008, évoquent « un parti communiste de notre temps ». Cela veut dire quoi ?

    Le débat n’est pas simple, je ne m’en cache pas. Le PTB devra encore évoluer. Mais sans renoncer à ses principes. Le Parti communiste italien, qui était la plus grande formation communiste d’Europe, a complètement disparu en voulant se rénover.

    Etre communiste en 2012, concrètement, ça implique quoi ?

    On veut mettre les moyens de production aux mains de la démocratie la plus large possible. Il n’y a pas de message caché ou de double discours : oui, le PTB est pour une société où les grandes industries appartiendraient au collectif. Je parle des biotechnologies, des compagnies maritimes et ferroviaires, de la sidérurgie… Pas du cafetier du coin.

    Beaucoup contestent votre marketing électoral, vos slogans simplistes, le style quasi publicitaire de vos campagnes.

    On peut reprocher tout ce qu’on veut au PTB, mais la réalité c’est qu’on rend le goût du débat aux gens. Je n’accepte pas la critique de ceux qui disent qu’on alimente l’antipolitisme. C’est le contraire ! Expliquer les intérêts notionnels aux gens, ce n’est pas du discours simpliste, c’est de la pédagogie. Par contre, c’est vrai que sur un tract de quatre pages, on ne peut pas tout dire. Pour mieux se faire comprendre, on utilise l’humour, on met le paquet sur quelques idées. Tous les partis le font ! C’est de la communication élémentaire. On a sans doute été idiots de ne pas le comprendre pendant vingt ans.

    Tous les dirigeants actuels du PTB étaient déjà des cadres du parti à la fin des années 1990, quand vous vous référiez encore ouvertement à Staline et Mao. Forcément, cela alimente la suspicion sur la sincérité du changement de cap opéré par le PTB. Dans quelle mesure le PTB a-t-il rompu avec ce passé-là ?

    Pour répondre, je dois remonter aux élections de 2003. Cette année-là, on a perdu la moitié de nos voix, alors qu’on avait fait campagne comme jamais auparavant. Cet échec a été un électrochoc. On s’est dit : il y a un truc qui cloche, on milite depuis plus de vingt ans, et même dans les bastions industriels, on reste bloqué à 1 ou 2 %. Cela a entraîné des débats assez durs à l’intérieur du parti. Certains ont dit : ça suffit avec ces revendications maximalistes, cette approche provocatrice, cette incapacité à travailler avec les syndicats et les autres partis de gauche ! En fin de compte, cela a provoqué le départ de 3 des 8 membres du bureau national. Ce n’est pas rien ! On parle de la moitié de la direction, dont la secrétaire générale du PTB à l’époque, Nadine Rosa-Rosso. C’est comme si Didier Reynders était exclu du MR… C’est une première réponse à ceux qui prétendent qu’il n’y a pas eu de rupture au PTB : sur le plan organisationnel, il y a eu rupture !

    Longtemps, le PTB a soutenu sans réserve les régimes communistes à Cuba, en Chine, en Corée du Nord, la guérilla maoïste aux Philippines ou au Pérou. Sur ce plan-là, y a-t-il rupture entre l’ancien et le nouveau PTB ?

    Avant, le PTB se comportait un peu comme l’ambassade de tout ce qui s’est fait dans le monde au nom du socialisme. C’est fini, ça ! Le modèle nord-coréen, dynastique, militarisé, peu démocratique, ce n’est pas le nôtre. Mais je dis aussi que la gauche européenne hurle trop vite avec les loups. Nous, au PTB, on ne va pas dire tout le mal qu’on pense de la Syrie, de Cuba, de la Corée du Nord, car on sait très bien que ces discours servent en réalité à préparer les esprits pour une future intervention militaire. Là, on reprend un flambeau qui faisait avant consensus à gauche, c’était un acquis de la charte des Nations unies : pas d’immixtion dans les affaires internes d’un pays. Depuis la chute du mur de Berlin, une autre idéologie s’est imposée, celle du droit d’intervention. Aujourd’hui, quel est le bilan des deux interventions américaines en Irak ? 1,5 million de morts. On refuse de souscrire à cette vision noir-blanc des enjeux géostratégiques.

    Quel bilan faites-vous des expériences communistes au 20e siècle ?

    On voudrait nous mettre dans un coin, nous entraîner dans une révision de l’histoire. Moi, je ne marche pas là-dedans, quitte à perdre des plumes aux élections. Oui, j’ose dire que si l’Union soviétique n’avait pas existé, il y a beaucoup de chances qu’à Liège, on parlerait allemand aujourd’hui. Oui, les communistes ont joué un grand rôle dans la chute de Salazar au Portugal. Oui, le mouvement communiste mondial, avec l’aide des camarades socialistes, a résisté à la dictature de Franco.

    Vous reconnaissez tout de même que le communisme, en Russie, a donné lieu à des dérives sanglantes ?

    Oui, il y a eu des erreurs graves. La preuve, c’est que ça n’existe plus. Mais on ne peut pas dire ça sans ajouter que la révolution a permis d’énormes progrès en matière d’alphabétisation. L’URSS a porté 80 % du poids de la guerre contre le nazisme. Notre sécurité sociale, on ne l’aurait pas obtenue sans la peur du rouge, de l’autre côté du mur. Sur ces débats-là, je suis souvent d’accord avec Philippe Moureaux. Il a une vision critique de l’Union soviétique, mais il refuse de se laisser entraîner dans une relecture, une révision en noir-blanc de toute l’histoire du 20e siècle. Qu’on aille interviewer les 80 000 prostituées en République tchèque ! Depuis la chute du communisme, ce pays est devenu le bordel de l’Allemagne. Qu’on aille interviewer les ouvriers russes qui ont perdu douze ans d’espérance de vie depuis la fin des années 1980 ! Dans l’histoire moderne, on n’a jamais connu des régressions d’une telle ampleur sur des territoires aussi étendus.

    Vous évoquez des « erreurs » commises par le pouvoir soviétique. Lesquelles ?

    Les millions de morts en URSS. La répression. Des erreurs grosses comme des maisons, par dizaines. Il faut analyser tout ça. Mais ce n’est pas là-dessus que va se concentrer le PTB dans les prochaines années. On n’en a pas les moyens humains et matériels. Notre centre d’études se concentre désormais sur une tâche : trouver des solutions. On ne va plus dépenser toute notre énergie pour analyser l’histoire de l’URSS et de Cuba. Mais que des historiens le fassent, de façon approfondie, critique, on ne demande pas mieux. On veut bien être partie prenante du débat.

    Le Parti de la révolution, écrit en 1996 par Ludo Martens, le père-fondateur du PTB, sert aujourd’hui encore de manuel de référence pour les cadres du parti. On y trouve des expressions comme « rectifier et épurer » ou « combattre le déviationnisme petit-bourgeois ». Cela ne vous gêne pas ?

    Ce livre est le reflet d’une époque. L’après-1989 a été dur pour tous les partis marxistes en Europe. La plupart ont disparu. Cela a généré une mentalité d’assiégé. Face au matraquage idéologique, le PTB s’est enfermé dans le dogmatisme, pour maintenir l’existence de l’organisation.

    Imaginons que le PTB grandisse encore dans les années à venir, vous allez vous retrouver confrontés à une question qui a déchiré les écologistes dans les années 1980 et 1990, celle de la participation au pouvoir. Pourriez-vous participer à un gouvernement avec le PS et Ecolo ?

    C’est ça, le débat difficile : quelle doit être la relation de la gauche de gauche avec la social-démocratie ? Quand Die Linke participe à la coalition au pouvoir à Berlin et que ses députés votent les privatisations avec les sociaux-démocrates du SPD, ils font fausse route. Le Parti communiste, en France, a voté les privatisations décidées par le gouvernement Jospin. Ils en sont revenus : c’était une erreur ! Est-ce qu’on accepte d’être une force d’appoint, un aiguillon des majorités de centre-gauche ? Ou alors est-on là pour construire un vrai contre-pouvoir, comme les Fronts populaires dans les années 1930, avec l’objectif d’établir un rapport de forces dans la durée ? Voilà la vraie question.

    Donc, pour vous, participer à une coalition de type « Olivier », c’est exclu ?

    Si on n’a pas la garantie de peser dans le rapport de forces, c’est non ! Quand je lis les programmes des partis aujourd’hui, je ne vois pas avec qui le PTB pourrait former une coalition au niveau national. On n’accepte pas le carcan des directives budgétaires européennes. Rien que là-dessus, on serait en rupture totale. Mais sur le plan local, c’est différent : d’ailleurs, on a pris nos responsabilités en entrant en majorité à Borgerhout.

    Le PTB parle beaucoup de la taxe des millionnaires, des sacs-poubelles payants, des licenciements dans la sidérurgie. Mais il entretient le flou sur le but qu’il poursuit à long terme. N’est-ce pas une forme de manipulation des électeurs ?

    Je suis plus que demandeur d’avoir un débat sur la gauche du 21e siècle avec Thierry Bodson (FGTB), Olivier Deleuze (Ecolo) et Elio Di Rupo (PS). Mais ce n’est pas un débat dont le PTB va parler dans ses tracts… Parce que c’est inaudible ! Ce n’est pas de notre faute si le climat idéologique a tellement changé depuis les années 1970 qu’il est devenu quasi impossible de délivrer certains messages sans se faire quasi insulter. Mais si Le Vif/L’Express veut organiser un débat autour d’une table entre quatre acteurs de la gauche en Belgique francophone, je suis preneur ! Et pas pour discuter des intérêts notionnels ou de la taxe des millionnaires, mais pour vraiment parler de notre projet de société à long terme : vers où veut-on aller ? C’est quelque chose que j’ai toujours respecté chez Jean Gol et chez Jean-Luc Dehaene. Ils ne défendaient pas du tout la même vision que moi, mais eux, au moins, ils osaient les débats idéologiques. Ils se mouillaient en abordant la question : quel modèle de société veut-on ? Aujourd’hui, ça n’existe plus.

    Vous regrettez de n’avoir plus, face à vous, des adversaires aussi « musclés » que Jean-Luc Dehaene ou Jean Gol ?

    Tout le monde s’est converti au social-libéralisme ou au libéralisme social. Tout le monde soutient le Plan Marshall 2.Vert. Les débats politiques sont devenus ennuyeux… Il n’y a plus que des débats techniques. Plus personne n’y comprend rien dans un tel mic-mac idéologique. Heureusement, il reste Didier Reynders et Philippe Moureaux. Vous pouvez me croire ou pas, mais j’ai du respect pour eux. Cela me plait qu’il y ait encore des hommes politiques qui assument leur position sans langue de bois, qui osent les débats francs. Une démocratie a beaucoup à gagner avec ce genre de débats.

    Les militants et les cadres du PTB doivent reverser une partie de leurs revenus au parti. Pourquoi ?

    Cette règle s’applique aux cadres, pas aux simples adhérents. Dans les autres partis, plus on monte dans la hiérarchie, plus on augmente son confort matériel. Au PTB, c’est l’inverse. Nos cadres gagnent le salaire moyen d’un ouvrier. C’est-à-dire entre 1 300 et 1 700 euros. On tient compte de différents paramètres, comme le fait d’avoir des enfants ou pas. Pour nous, c’est une forme de sélection, pour n’avoir à la tête du parti que des gens vraiment motivés. On peut dire que c’est démodé, je m’en fous. On veut maintenir une rigueur idéologique pour préserver l’intégrité du parti. Mon salaire tourne autour de 1 350 euros. Non seulement parce que les finances du PTB sont réduites, mais aussi parce que j’estime que je ne suis pas là pour m’enrichir. Je ne peux pas concevoir un dirigeant du PTB qui gagnerait 3 000 euros par mois. A un moment, qu’on le veuille ou non, on commence à penser comme son portefeuille. Quand les députés gagnent tous entre 2 500 et 5 000 euros, ça crée un certain climat idéologique. Il y a un lien entre le fait qu’aucun député n’a jamais travaillé à la chaîne et la facilité avec laquelle on a détricoté les prépensions.

    Le PTB reste un parti unitaire, bilingue, avec une seule direction nationale. N’est-ce pas en décalage complet avec l’évolution de la Belgique ?

    Au bureau du parti, chacun parle sa langue. La connaissance active du français et du néerlandais constitue une condition pour y entrer. Mais on a aussi appris à tenir compte des différences qui existent entre la Flandre et la Wallonie. Jusqu’il y a dix ans, on distribuait systématiquement les mêmes tracts des deux côtés de la frontière linguistique. On avait cette conception d’unifier le monde du travail… Le débat politique, malheureusement, diffère de plus en plus au nord et au sud du pays. Donc, on en tient compte. La version francophone de notre hebdomadaire, Solidaire, n’est plus une traduction exacte de la version néerlandophone. Par contre, on se refuse toujours à travailler dans des sous-groupes Flandre et Wallonie. J’y suis personnellement opposé. Parce que si on organise le parti en fonction de critères linguistiques, cela va déboucher à un moment sur des lignes politiques différentes, c’est la nature humaine. On veut éviter ça. Mais je ne nie pas que le PTB va aussi devoir préciser son positionnement sur la question nationale. On ne vit pas sur Mars, on sait bien que l’institutionnel sera l’un des enjeux de la campagne électorale en 2014. On doit s’y préparer.

    La candidature de Jean-Luc Mélenchon lors des élections présidentielles en France a reçu beaucoup d’écho en Belgique francophone. Qu’est-ce qui vous différencie de lui ?

    C’est difficile de répondre, car Mélenchon lui-même évolue beaucoup. Où veut-il aller ? Ce n’est pas clair. Mais c’est aussi ce qui rend le personnage intéressant : il est capable d’évoluer. Jusqu’à présent, Mélenchon s’est revendiqué d’une pensée mitterrandienne, c’est-à-dire un réformisme qui s’accommode très fort de l’économie de marché. Nous, on conçoit l’économie en-dehors du marché. On a aussi une vision assez différente de la question nationale. Sur ce sujet, ses discours ont une teinte assez franchouillarde. On n’a pas non plus la même approche de la laïcité. Cela peut se comprendre : il est en France, nous en Belgique, on n’a pas la même histoire. Mais si certains veulent importer chez nous une laïcité offensive à la Mélenchon, un peu comme Bernard Wesphael semble vouloir le faire, on ne se retrouvera pas dans cette vision-là.

    Par rapport au président vénézuélien Hugo Chavez, comment vous vous situez ?

    Moi, je soutiens en grande partie l’approche de Chavez. Mais, depuis la Belgique, ce n’est pas non plus à moi de dire aux Vénézuéliens ce qu’ils doivent faire. Au Venezuela, il y a de vifs débats. Certains pensent qu’il faut approfondir la révolution bolivarienne. D’autres pensent qu’il faut maintenant temporiser. Et que faire sur le plan énergétique, vu que les réserves de pétrole s’épuisent ? Mais si vous me demandez si le PTB estime positive la révolution bolivarienne d’Hugo Chavez, je réponds oui.

    Le PTB, dans sa façon de concevoir l’action politique, reste-t-il sur une ligne révolutionnaire ?

    Oui, le PTB veut un changement révolutionnaire de la société. Notre démocratie est très faible. Les citoyens n’ont quasi aucun droit d’interpellation au conseil communal. Les quatre partis traditionnels se sont habitués à ce système démocratique faiblard, où on demande juste aux gens de mettre une boule rouge à côté d’un nom, tous les trois ou quatre ans. Nous voulons une démocratie beaucoup plus large que ça. La démocratie, ce n’est pas seulement les élections et le parlement. Une grande partie de nos réformes sociales ont été écrites par des voies extraparlementaires. Je ne vais pas nier le fait que l’histoire en Belgique a été ponctuée de moments violents de confrontation entre les mouvements sociaux et le pouvoir. Non, le PTB n’est pas le parti des Bisounours ! Si j’avais vécu à l’époque du nazisme, j’espère que j’aurais eu le courage de m’engager dans la Résistance. Si Mandela n’avait pas utilisé la lutte armée, l’apartheid règnerait encore en Afrique du Sud. Mais dans le contexte de la Belgique aujourd’hui, nous rejetons clairement la violence. Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus.

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  •  Les fascismes colorés (communistes et populistes, partie 2)

    Communistes et populistes, GQ, partie 2

     

    lien à la partie 1 : Qu’est ce qu’on appelle le « populisme » et comment les communistes l’appréhendent-ils?

     

    2) Non pas un seul fascisme, mais plusieurs fascismes colorés

     

    Lutter contre l'influence du fascisme dans le peuple est indispensable, et pour lutter contre un adversaire il faut le connaître. Or d’une part le fascisme dans sa forme dictatoriale d’avant guerre n’est guère d’actualité, et d’autre part il y a plusieurs formes distinctes de fascisme. On peut définir comme fascistes les courants politiques de masse, réactionnaires, autoritaires, antidémocratiques, et anticommunistes qui veulent soumettre le prolétariat à la bourgeoisie en agitant une menace extérieure réelle ou non. Historiquement, ce sont des avatars de la contre-révolution dont les précurseurs sont apparus à la fin du XIXème siècle en réaction à la montée de l'aspiration au socialisme.

     

    Voyons un peu cette ménagerie :

     

    Fascisme brun, nationaliste et antisémite larvé, xénophobe et anti-immigré, particulièrement hostile aux noirs et maghrébins, adepte des délires mystiques intégristes catholiques, néo-païens, ou New Age, historiquement pétainiste, collabo et tortionnaire OAS.

    Fascisme blanc des identitaires, « white power », suprématistes raciaux, proaméricain, dont l’emblème est la croix étoilée de la confédération esclavagiste, nostalgiques du KKK et néonazis, avec une tendance à produire des désaxés enclins au terrorisme.

    Fascisme vert des islamistes, antijuif et antifrançais et racketteur moral des communautés musulmanes, diffusé par les saoudiens, les qataris et les confréries religieuses conservatrices de Londres ou de Genève. Aussi odieux et plus influent que les précédents,  n’en déplaise aux islamo-gauchistes, car il a été en quelque sorte adoubé par le spectacle médiatique et l’empire étatsunien comme son adversaire officiel (d’où d’ailleurs la fascination naïve d’une bonne partie de l’extrême gauche pour ces groupes riches en psychopathes égorgeurs qu’on voit à l’œuvre en Syrie). Les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis.

    Fascisme bleu des ultralibéraux thatchériens, anti-pauvres, antisocial, dont le but est de dépouiller les travailleurs de tous leurs droits, et qui a repris à son compte la composante militariste et belliciste du fascisme d’avant guerre (notons que ce dernier tout comme le fascisme italien éponyme à ses débuts n’est pas raciste, ce qui ne le rend pas meilleur pour autant puisqu’il ouvre la route aux autres en détruisant toutes les solidarités de classe). En France, courant non dénué de relents pétainistes et OAS, une des ailes du mouvement « Occident » des années 70 ayant fourni plusieurs ministres à Sarkozy. L’anticommunisme du style « Livre Noir » structure ce courant qui a des affinités avec la gauche libérale ingérente et belliciste. Fascisme précieux dans notre argumentaire : le « tu votes non comme Le Pen » de la gauche morale s’attire en réponse un imparable « tu votes oui comme Sarkozy ».

    Rappelons pour mémoire le fascisme noir, clérical, catholique, homophobe et anti-avortement, soutenu par de puissantes associations, telle l’Opus Dei.

    Noter que tous ces gens là agissent contre l’indépendance de la France, qu’ils lui préfèrent l’Europe, le Vatican, l’Allemagne, les États-Unis ou l’Arabie Saoudite, et quoiqu’ils en disent détestent la patrie des deux drapeaux, rouge et tricolore, de la Résistance, de la Commune et de Valmy. Ils sont tous anticommunistes, et fondamentalement hostiles aux valeurs universelles d'égalité issues de la Révolution française.

    Lutter contre le fascisme oui, et quelque soit sa couleur. Mais en gardant en tête l'avertissement de Jean Lévy, qui pose la difficile question : "de qui suis-je le plus éloigné, de mon collègue de travail qui vote FN, ou de mon patron qui vote PS?"

     

      à suivre ...

    Qu’est ce qu’on appelle le « populisme » et comment les communistes l’appréhendent-ils?

    Communistes et populistes, par GQ, partie 1

     

    Il y a quelques temps, j’ai visionné sur le Net une vidéo tournée par un « brun rouge » bien connu (celui qui se prétend le "marxiste du FN") qui développait une critique du capitalisme argumentée et intéressante, à la porté du plus grand nombre ce qui ne gâte rien. Vers la fin du film, les allusions à l’origine juive de banquiers ou de politiciens libéraux se faisaient cependant de plus en plus lourdes. Jamais il ne se revendiquait explicitement comme antisémite, mais il conduisait progressivement ses spectateurs au rejet des Juifs en tant que tels. Mais on ne pouvait en être certain qu'en connaissance des antécédents de l'auteur. Le propos implicite était bien sûr le sens profond et pulsionnel du film, mais impossible de le prouver. L’ensemble des raisonnements de l’auteur s’en trouvait en quelque sorte corrompu, contaminé. Le terrain de la critique du capitalisme était désormais miné. Le fascisme contaminerait-il tout ce qu’il touche ? Comment éviter l’infection ? Comment rester purs ?

    Cette réaction est excessive. Cet auteur était d'évidence antisémite. Fallait-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ?  Je pense que non. Le propos que je développe ici peut se résumer ainsi : nous ne devrions rejeter systématiquement ni les idées ni les thématiques stigmatisées par les médias de la pensée unique ou « mainstream » comme « populistes », mais plutôt les soumettre à un examen critique, et s’il le faut, les reprendre à notre compte en y imprimant notre marque, si nécessaire après  les avoir nettoyés des colorations fascistes qui ont pu y déteindre.

     

    1) Qu’est ce qu’on appelle le « populisme »  et comment les communistes l’appréhendent-ils?

     

    Ce qui est attaqué par la pensée unique sous le nom de « populisme » est en fait une réaction de protestation inscrite à l’extérieur du politique qui est davantage caractéristique du prolétariat précaire hyper-actuel des anciens pays riches que de l’ensemble du peuple proprement dit. Ce peuple paraît aujourd’hui clivé suivant un rapport numérique 50/50 entre une couche « incluse » intégrée, modernisée, syndiquée, apparemment plus instruite qu’avant, mais largement dupe des médias, et un prolétariat précarisé, appauvri, en grande déshérence, souvent d'un niveau culturel très bas, et en grande colère. Ce qui caractérise le débat public actuel est sa mise à l’écart. Le byzantinisme du débat « sociétal » continue tandis que le monde s’écroule sur lui.

    Un des traits distinctifs du populisme selon ses contempteurs serait l’hostilité aux élites, comme si ce concept de l’« élite », depuis qu’il fut forgé vers 1914 par le penseur fasciste Wilfredo Pareto, n’était pas un masque pour la bourgeoisie, notre vieille ennemie. Or une des activités principales de la pseudo élite salariée du capitalisme est justement l’animation de débats moralisants, esquivant la sphère économique et sociale, qui manquerait à la « complexité » chère aux penseurs de la « postmodernité ».

    Les communistes ne manquent pourtant pas de prendre position dans les débats « de société » irritants et insistants qui envahissent l’actualité comme par hasard, et comme s’ils étaient faits exprès pour détourner le prolétariat de ses vrais intérêts. En général, ils le font pour soutenir le « camp moderne » contre les résistances au type de changement qui est prôné par la majorité des médias, résistances qui sont assimilées un peu rapidement à de purs archaïsmes, voire à des éructations barbares. Il n’en résulte pas grand-chose de concret pour ces belles causes. Dans la plupart des cas d’ailleurs la position des communistes passe complètement inaperçue, car elle enfonce des portes largement ouvertes depuis la lointaine époque de mai 1968.

    Certes ils ne pourraient pas les ignorer complètement mais ils ne gagnent rien à s’engager à fond dans tous les Pussy Riots qui se présentent et autres polémiques futiles du café du commerce global. Ils perdent leur temps et gâchent les rares fenêtres médiatiques qui s’ouvrent à eux. Et en endossant un discours qui ne tranche nullement sur le reste des invités qui bavardent complaisamment sur les écrans, ils se coupent du prolétariat, non sans s’y déchirer eux-mêmes, les communistes étant partagés comme les autres courants politiques sur ces questions de mœurs, de morale, de culture, de religion, etc.

    Ils ne devraient pas comme c’est malheureusement souvent le cas briller d’un conformisme angéliste à priori, et se ranger sans risque et sans gloire dans la meute morale du soi-disant politiquement correct. Inversement, il ne faudrait certes pas tomber dans un rejet systématique des modes idéologiques, même si l’on voit par avance de quelle manière elles seront utilisées pour brouiller les cartes. Même si « le peuple voit juste » il peut aussi être trompé, et il n’y aura jamais de raison valable pour ménager des préjugés populaires racistes, anti homosexuels ou misogynes. Mais il ne faudrait pas non plus donner l’impression au public qu’on pense qu’il faille se ranger dans un combat communautariste pour obtenir quelque chose de la société, sous peine de rejeter massivement dans le camp de nouveaux fascismes les prolétaires « mâles, blancs, hétérosexuels » qui sont fort nombreux, en tout cas en France.

      Je crois qu'un principe de base est d'éviter de se régler par rapport aux positions du FN, comme si ce parti issu des manipulations mitterrandiennes était le référent politique  en France. D'éviter de s’investir à fond dans un combat partagé par tout l’échiquier politique, sauf le FN, qui ferait paraitre ce dernier comme seule voix « antisystème », ni  rejeter loin de soi toute idée, toute position qui serait un jour par hasard celle du FN, d’autant qu’elles sont souvent changeantes,  dictées par une démagogie opportuniste et transparente. On n’est nullement obligé de dire « il pleut »  si le Pen dit « il fait beau », et le type de raisonnement par amalgame qui se généralise et qui soutend les campagnes de diabolisation médiatique doit être rejeté (du style : Le Pen soutient la Syrie dans l’agression maquillée en guerre civile qu’elle subit, tu soutiens la Syrie, donc tu soutiens Le Pen). Dans le but de séduire l’électorat populaire, il tend à plagier les positions anciennes du PCF qui si elles n’étaient pas toutes bonnes avaient le mérite de la clarté. Il serait parfaitement capable pour citer un exemple le temps d’une campagne électorale de demander la nationalisation des banques. Il faudrait, dans ce cas, dire le contraire ?

     

    à suivre ...

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  •  « Notre-Dame-des-Landes, un creuset pour les mouvements citoyens »

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    La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est une lutte pour l’avenir.

    Elle s’oppose à un projet d’aéroport pharaonique, conçu dans les années 1960, inutile sur le plan économique et financièrement coûteux pour l’Etat et les collectivités territoriales, alors que le déficit budgétaire est utilisé pour justifier l’austérité sociale et retarder la transition écologique.

     

    Les dizaines de milliers de manifestants du 17 novembre dernier, accompagnés de centaines de tracteurs, s’opposent au saccage de 2 000 hectares de terres agricoles et de bocages, à l’expulsion des paysans et de tous ceux qui occupent ces terres et les maisons abandonnées.

     

    Cette résistance exprime le refus d’une dérive face au changement climatique et à la destruction de la biodiversité. Elle rejette un modèle prédateur imposé au nom du « développement ». Cette lutte, pleinement d’aujourd’hui, en rappelle pourtant une autre, menée il y a quarante ans au Larzac. Dans les deux cas, on retrouve la défense des terres et des paysans, l’occupation du site et la transformation des combats citoyens en laboratoires d’expérimentation sociale et de solidarités concrètes. Aujourd’hui comme hier, les opposants pratiquent toutes les variétés de résistance, toujours non-violente.

     

    L’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa) a ainsi démonté point par point les arguments avancés par les gouvernements successifs et souligné les carences, voire les mensonges des expertises officielles.

     

    La créativité populaire a engendré des centaines de réunions d’information des populations, des recours juridiques, la désobéissance civile, des grèves de la faim, la montée de tracteurs vers Paris, des occupations de terres, des convergences avec d’autres luttes européennes contre divers grands projets inutiles et coûteux. La ZAD, zone d’aménagement différé, a été rebaptisée zone à défendre et investie par de nombreuses personnes qui y vivent. C’est cette zone qui fait actuellement l’objet d’expulsions d’habitants et de destruction de cultures.

     

    Dans le sillage des paysans et des habitants de la région, comme au Larzac, des milliers d’autres citoyens se sont joints aux luttes parce qu’ils ont compris que les revendications portées sur ces terres agricoles et ce bocage allaient bien au-delà de la seule défense d’un territoire.

     

    De même que le Larzac est devenu un symbole du refus du militarisme, Notre-Dame-des-Landes traduit le rejet de l’exploitation toujours plus féroce des êtres humains et de la nature au nom de la rentabilité des capitaux.

     

    La résistance contre le géant de la construction Vinci, choisi pour bétonner ces milliers d’hectares, devient aussi le symbole du refus du règne des entreprises multinationales et de l’industrie financière, aidées par l’Etat à s’enrichir grâce à la dépossession d’autrui.

     

    Notre-Dame-des-Landes devient un creuset des mouvements paysans, écologistes, altermondialistes et citoyens contre cette expropriation violente et la marchandisation du monde au nom du progrès. C’est pour cela aussi qu’Attac y est présente.

     

    L’immense manifestation du 17 novembre, pacifique et déterminée, mêlant toutes les générations et les traditions de lutte, semble bien nous dire que les citoyens réapprennent à dire non, à résister, à se dire qu’ensemble ils pourraient gagner contre le mensonge politique et l’acharnement administratif. Ils recommencent à croire qu’il n’y a pas de fatalité et que l’on peut réussir à écarter ce projet absurde et délétère.

     

    Plus le gouvernement se raidit, plus les interventions des forces de l’ordre se multiplient (estimées à plus d’un million d’euros depuis octobre), et plus le mouvement s’amplifie et s’unit.

     

    Dans quinze jours, la centaine de comités de soutien qui se sont constitués en France se retrouveront pour construire la suite. Comme pour le Larzac, des centaines de milliers de personnes sont attendues à un grand rassemblement sur place cet été.

     

    En ce moment même à Doha, les négociations onusiennes sur le climat s’enlisent et risquent une fois encore de n’aboutir à aucun accord contraignant sur les gaz à effet de serre, condamnant la planète à une augmentation importante de sa température et à des conséquences désastreuses pour l’ensemble des populations. Le président de la République, François Hollande, souhaite une France « exemplaire en matière de transition écologique » et accueillir la conférence de l’ONU sur le climat de 2015. Cette exemplarité est incompatible avec l’expansion du trafic aérien et le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

     

    En arrivant au pouvoir en 1981, François Mitterrand a mis fin au projet d’extension de la zone militaire du Larzac. En luttant par la force pour un « grand projet inutile et imposé » et pour la victoire de Vinci, ce gouvernement se trompe de combat et d’alliances et aiguise la colère et la détermination de ceux qui pourraient le soutenir.

    François Hollande s’honorerait, et le Parti socialiste avec lui, en mettant fin au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, fût-il depuis de longues années le projet phare de son premier ministre.

     

    Susan George, présidente d’honneur d’Attac et Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac

    Ce texte est également cosigné par Geneviève Azam, du conseil scientifique d’Attac, et  Geneviève Coiffard-Grosdoy, militante d’Attac et de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport à Notre-Dame- des-Landes (Acipa).

     

     LE MONDE | 06.12.2012 à 11h15 • Mis à jour le 06.12.2012 à 15h32.

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  • Un rêve de Pigeons: une start-up de 2 jours se fait racheter 134 millions d’euros

    Un rêve de Pigeons

    Lancée officiellement mardi dernier, une start-up, Contrail Systems, s’est fait racheter jeudi pour pas moins de 134 millions d’euros par le groupe Juniper Networks. C’est l’illustration parfaite de ce pour quoi se battaient les « Pigeons ».

    Le jeune fondateur indien de la start-up et ses partenaires vont donc directement se partager un gâteau de près de 50 millions d’euros en cash, plus un paquet d’actions de la société Juniper. Pour mériter cela, la start-up allait proposer l’année prochaine, un système simple de contrôle des réseaux virtuels. Ce qui concernait donc deux entreprises spécialistes de la virtualisation des réseaux (SDN dans le jargon), Juniper et Cisco. Juniper espère donc que le rapide rachat de la future solution, avant même qu’elle n’existe, lui permette de prendre le pas sur son principal concurrent, et lui piquer quelques juteux clients au passage.

    Vendre une société 134 millions d’euros 2 jours après sa création, sans même avoir sorti son premier produit à vendre, voilà qui fait rêver les autoproclamés pigeons. Ceux là même qui ont fait plier le gouvernement français, qui voulait taxer à 43 % plus 15 % de cotisations sociales, la plus-value (et uniquement la plus-value) sur les reventes d’entreprises… Les pigeons,  « Ce quarteron de petits ultralibéraux à l’angoisse fiscale développée, gérants de fonds financiers et autres spécialistes de LBO (rachats spéculatifs d’entreprises), maniant pour se rémunérer les cessions de gros paquets d’actions, tous bien décidés à se faire « un max de thunes » en profitant des bulles artificielles ! »

    Lire l’édito Qui sont les pigeons ?


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  • waouh !

     
    Ces deux derniers jours les communistes devaient se prononcer sur le texte de base commune de discussion du prochain congrès en février prochain.

    Outre les imperfections du processus d'information qui conduisit quelques adhérents à méconnaître les textes proposés au choix faute d'en avoir été destinataires, beaucoup d'autres rechignant à la lecture, le phénomène en lui même mérite une observation attentive pour en apprécier l'ampleur et la véritable nature du résultat.

    Pour le département de l'Allier il semblerait que le nombre des inscrits par rapport au scrutin de 2008 ait baissé d'un quart en passant de plus de 1200 à 900.

    Ensuite le texte proposé par la direction nationale qui avait recueilli près des trois quart des suffrages il y a quatre ans n'en retient plus qu'à peine deux tiers aujourd'hui ; les textes alternatifs profitant d'un mouvement de 6% en leur faveur. Cette évolution ne se retrouvera vraisemblablement pas au niveau du résultat national. 

    S'en arrêter là serait déjà inquiétant pour une stratégie pourtant éprouvée au fil de quatre années d'échéances électorales et dont les résultats sont ainsi jugés.

    Plus grave certainement serait le diagnostic si l'analyse de situation s'approchait du réel. L'expérience que j'ai pu vivre comme d'autres avec les deux tiers des votes favorables au texte de la direction nationale obtenus après l'aveu et la constatation que personne des votants à l’exception d'un seul n'avait lu les textes proposés au choix, quelques rares en ayant lu les résumés !

    La lecture de l'article de l'humanité en date du 16 décembre "Les communistes ont voté pour rallumer les étoiles" ne peut qu'en laisser plus perplexe encore par rapport aux résultats et à leur analyse !
     
    Il ne s'agit pas d'un exercice facile ; la démocratie est bien ressortie défigurée de la consultation interne de l'UMP et elle râle encore tous les jours sous les coups de Coillon et Fipet. Au parti socialiste, cette pratique ancestrale de la culture du consensus sur le terreau de la division n'a jamais produit que deux effets, celui de l'accord sur le plus petit dénominateur commun pour expliquer les insuffisances du consensus mou désormais au pouvoir, et la chute régulière de quelques copeaux, Chevènement avant-hier, Mélenchon hier, d'autres aujourd'hui avant ceux de demain...

    En emboîtant le pas à ces pratiques sensé valoriser et respecter la diversité notre parti s'empêtre dans la nécessité de contrôler ces divergences (cf. modification des statuts) et en sclérose des positions. Pour que le discours sur l'enrichissement par la différence soit crédible, encore faudrait-il que toutes les voix aient également droit au chapitre pour contribuer au bien commun. Tout l'art de l'exercice consiste à conserver en interne une forme d'opposition bien contrôlée et sans accès "aux manettes" tout en acceptant le "dégraissage" régulier des éléments les plus turbulents. Il suffit d'explorer les composantes du "Front de Gauche" pour retrouver dans nombre de ses petites composantges des "ex" du PCF. Robert Hue en était parti tout près du PS et d'autres à la FASE ou ailleurs... Contrairement au pertes du PS, ce ne sont pas les plus exigeants à gauche qui s'en vont.

    Si le résultat ainsi commenté par Pierre Dhareville : "Les adhérents du Parti communiste français ont largement adopté, à 73,15% des suffrages exprimés, pour le texte "il est grand temps de rallumer les étoiles, humanifeste du parti communiste français à l’aube du siècle qui vient." Les militants ont voté ces vendredi et samedi, avec une participation en hausse depuis le dernier congrès..." est essentiellement appuyé sur les suffrages de camarades qui n'ont pas lu les textes en jeu, le poids du résultat ne peut qu'en être amoindri.

    Ne devrait-on pas constater que cette forme de pseudo-débat nuit à la dynamique aujourd'hui indispensable à gauche pour à la fois faire sortir les socialiste de l'ornière social-libérale et combattre efficacement une droite toujours revancharde ?
          

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  • Egypte le piége du referendum ou comment diviser un peuple en insurrection :

    Egypte : Le chaos politique s’approfondit

    Nouvelles d’Egypte envoyées par un lecteur, 12 décembre 2012 :

    Après les manifestations d’hier mardi, avec moins de monde que d’habitude semble-t-il, tout le monde prépare la manif de vendredi. Ceci dit, les Islamistes bloquent toujours par la force la Haute Cour Constitutionnelle et certains médias jugés trop hostiles à leur cause (notamment ceux qui ont révélé leurs chambres de torture).

    Au niveau du référendum de samedi proposé par les islamistes sur leur constitution ( qui interdit un peu tout) l’opposition libérale a battu des records de crétinisme électoral. Alors que la rue veut le boycott de ce qu’ils considèrent comme une farce, le Front National de Salut, de Baradei, Moussa et Sabbahi, a d’abord dit qu’il boycottait, mais que ses dirigeants participeraient, puis ce matin a déclaré qu’il fallait y participer en votant « non », mais à condition que les juges ne le boycottent pas ( or les juges ont annoncé hier qu’ils le boycottaient) que l’armée en garantisse la sécurité (!!!!!!!!!!!!), que le dépouillement soit fait le jour même sous contrôle, et qu’il n’ait pas lieu sur deux jours ( Morsi pour contrer le boycott des juges qui sont nécessaires pour le déroulement du scrutin a décidé de le faire en deux fois pour avoir suffisamment de juges à chaque fois. Il y a environ 14.000 bureaux de votes et 7 000 juges environ qui se déclareraient prêts à y participer). Comprenne qui pourra: ni boycott, ni participation, mais quand même vote « non ». La droite française est dépassée …

     

    Le discours du dirigeant socialiste nassérien, le Mélenchon local, est un sommet. Il commence par dire qu’il faut boycotter cette farce électorale, parce que les juges le boycottent mais que si les juges ne le boycottaient pas, il faudrait y participer, et que partout où il aura lieu, il faudra voter « non », mais qu’il faut que ce soit un scrutin surveillé, puisqu’il n’y aura pas de juges à ce scrutin pour compter les votes « non » et donc que les juges doivent le surveiller… En conséquence, il faut voter « non ». CQFD. Si vous avez compris vous êtes
    fort.

    Mais Morsi a compris cette capitulation et a aussitôt annoncé que le vote aurait lieu en deux temps pour tourner le boycott des juges et a fait condamné dans la foulée un juge qui avait refusé de juger des manfiestants anti-Morsi… Bref Morsi n’existe que par l’incapacité de l’opposition. Il faudrait dire lâcheté.

    En effet, les libéraux qui participent aux manifestations sont, d’après les témoignages, littéralement terrorisés par le peuple des manifestants. Ils ont peur du peuple. Plus peur du peuple que de la dictature. Ils préfèrent presque les Frères Musulmans et leur dictature au peuple des manifestations. Ca rappelle hélas de l’histoire ancienne, quand ces gens-là, les démocrates, se jettent dans les bras de la dictature contre le peuple. Juin 1848…

    Bref les libéraux lâchent les juges en lutte, lâchent les manifestants en lutte, les artistes, les journalistes, et bien sûr les ouvriers. En conséquence, les démocrates du « mouvement du 6 avril » changent de position, appellent aussi à participer en votant « non », même les socialistes révolutionnaires épousent le tournant en expliquant qu’ilfaut boycotter de toutes les manières y compris en votant « non » !!!!!!!

    Quelle honte!!!! Il existe toutefois un collectif du boycott, qui appelle à venir perturber le scrutin par des manifestations ou tout autre expression.

    On peut annoncer le résultat du référendum qui sera donné par les Frères Musulmans qui tiennent les leviers du scrutin y compris le compte des bulletins. En plus ils menacent de l’enfer ceux qui ne voteront pas et aussi, pour les athées, d’amendes de 500 livres Egyptiennes. Donc, voila le résultat: plus de 50% de participation et très large victoire du « oui ».

    Ensuite quelle légitimité cela aura ? Très faible à mon avis. Dés le lendemain les gens recommenceront à manifester (dans la constitution pour laquelle est organisé le référendum, il y a par exemple l’interdiction des syndicats, que ça ! Interdiction de critiquer la religion, aucun droit pour les femmes, etc, etc…)

    En attendant, manif de boycott vendredi.

    Vive la révolution !


    https://communismeouvrier.wordpress.com/2012/12/13/egypte-le...

    URL de cet article 18675
    http://www.legrandsoir.info/egypte-le-piege-du-referendum-ou-comment-diviser-un-peuple-en-insurrection.html

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  • Le gouvernement de « gauche » s'apprête à porter l'estocade à notre système de retraites

     

    Source Blog Jacques Tourtaux

    Nouvelles menaces sur les retraites des Français

     

    Le Conseil d'orientation des retraites (COR) doit adopter, mercredi 19 décembre, un rapport alarmiste sur l'avenir de notre système de retraites. Le gouvernement va être contraint d'engager au plus vite une nouvelle réforme pour équilibrer les comptes.

    Patrick Coquidé


    Le 15/12/2012 à 9:04

    Mis à jour le 15/12/2012 à 9:09

     

    Tourtaux 118

     

    Dès 2017, les régimes de retraites connaîtront de graves difficultés financières

    (DR) 1 / 1

     

    Les chiffres clés Solde du régime de retraite de base :


    2011 : - 6 milliards d'euros
    2012 : - 5,8 milliards
    2013 : - 5,2 milliards

    Source : PLFSS 2013.

    Ce qu'il faut retenir Réserves financières des régimes complémentaires en 2020

    > Agirc : - 15 milliard d'euros
    > Arrco : - 9,3 milliards

    Source : Agirc et Arrco

     

    En lien avec cet article

     

     

    Les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front des retraites. Hier, vendredi 14 décembre, les partenaires sociaux gestionnaires des régimes de retraite complémentaire des salariés (Arrco) et des cadres (Agirc) se réunissaient pour examiner les perspectives de revalorisation des pensions en 2013. En raison de la situation de ces régimes (voir ci-contre), la revalorisation devrait être inférieure à l'inflation, du moins pour le régime des non-cadres.


    Mais les partenaires sociaux ont aussi lancé une négociation sur l'avenir à plus long terme des retraites complémentaires. Dans la perspective de la prochaine séance de négociation qui doit se dérouler le 15 janvier, le Medef a proposé un gel des pensions pendant trois ans pour combler les déficits de l'Agirc et de l'Arrco. S'ils ne sont pas opposés à certaines mesures d'économies, les syndicats refusent de faire payer la note aux seuls salariés et pensionnés.

     

    Déséquilibre démographique

    Conséquence de la situation économique, les rentrées de cotisations sont en baisse alors que le nombre de pensionnés augmente. De plus, en adoptant au printemps le retour partiel à la retraite à 60 ans pour les carrières longues, le gouvernement Ayrault a mis à la charge des régimes complémentaires plus de 450 millions d'euros de dépenses supplémentaires par an à partir de 2013.

     

    Selon les projections des deux organismes, les réserves de l'Agirc, le plus menacé en raison de sa structure démographique, seraient donc épuisées dès 2017. Pour l'Arrco, l'échéance interviendrait en 2019. Ces prévisions sont nettement plus pessimistes que celles présentées lors de la dernière renégociation des accords Agirc-Arrco, en mars 2011. Or, à la différence du régime général (servant la retraite de base) qui peut compter sur les augmentations de prélèvements décidées par l'Etat, l'Agirc et l'Arrco ne se financent que par les cotisations des entreprises et des salariés.

     

    Comment donc rééquilibrer les comptes à moyen terme au-delà d'un simple gel des revalorisations ? Il n'y a guère que trois solutions. La plus simple consiste à augmenter les cotisations patronales et salariales. FO serait, par exemple, favorable à une telle option que rejette totalement le Medef. Un point de plus pourrait rapporter par exemple 780 millions par an.

     

    Autre piste : un allongement de la durée de cotisations. Certains imaginent notamment que les retraites complémentaires ne pourraient être servies qu'après 64 ans et non 62 ans comme pour le régime général.

     

    Une autre solution, déjà utilisée dans le passé, consisterait à baisser la valeur du point qui sert de calcul aux retraites complémentaires (à la différence du régime général basé sur le nombre de trimestres de cotisation). Ce qui signifie que le montant des futures pensions serait moins élevée qu'aujourd'hui. Une solution efficace financièrement et qui reste indolore... tant que l'on n'est pas à la retraite !

     

    Hausse de la CSG ?

    Si les partenaires sociaux sont au pied du mur, le gouvernement ne l'est pas moins. Mercredi 19 décembre, le Conseil d'orientation des retraites (COR) doit remettre un rapport sur les nouvelles perspectives financières. Le 22 janvier, il doit également adopter un second document sur l'état des lieux du système de retraites. Le COR devrait en toute logique revoir à la hausse ses prévisions de déficit en raison de la conjoncture et de la situation démographique.


    La balle va donc être rapidement dans le camp du gouvernement. Tout en critiquant la réforme Fillon de 2003/2004, François Hollande a, en effet, annoncé durant la campagne une réforme des retraites sans toutefois entrer dans le détail. Pour l'heure, le gouvernement a seulement tenté de parer au plus pressé dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 qui vient d'être voté en seconde lecture au Parlement. Mais, l'an prochain, le déficit de la branche vieillesse atteindra encore 5 milliards malgré une hausse des prélèvements sociaux.


    Il y a pourtant urgence à réformer en profondeur puisque la réforme Fillon contestée par la gauche sera de toutes les façons insuffisante à partir de 2017. Une négociation est en tout cas prévue avec les partenaires sociaux dès le printemps et un projet de réforme pourrait être présenté à l'été.


    Les deux principales pistes sont connues : allongement de la durée de cotisation, et/ou hausse des cotisations, de la CSG en particulier. Pour François Hollande et Jean-Marc Ayrault, de nouvelles décisions difficiles à vendre en perspective....

     

    http://www.bfmtv.com/economie/nouvelles-menaces-retraites-francais-405232.html


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  • Smic, PS et canard laquais

    http://images3.numishop.eu/images/monnaies/v44/v44_1147.jpg

     

    La Canaille est déjà trop généreuse, c'est 25% de trop 

     

    Au même moment où les cadeaux fiscaux, les crédits avancés sur plateau d'argent au patronat et à leurs outils financiers pleuvent comme mousson sur les rives du Ganges, c'est un Kalahari social que fabrique le pouvoir pour la partie la moins exclues des plus mal rémunérés du pays.

     3 centimes de l'heure (0.03€). Quasiment une semaine de travail pour s'acheter une baguette de pain de plus. Voila ce que propose le gouvernement de Blumollet pour les smicards. " ♫ ♫ France socialiste ici et maintenant ♫ ♫"

     Ce n'est même pas une aumône, c'est un geste de mépris.

     Trois centimes d'euro ! Camarade. Trois centimes. Pour trente deniers Juda a gagné sa place dans le Livre. Pour trois centimes, Blumollet intègre celui des records…d'ignominie. Même giscard n'avait pas osé tomber si bas.

     

    L'argument de la baisse de l'inflation est avancé. Il sert pour verrouiller les bas salaires, à limiter ou baisser la rémunération du livret A. Sert-il pour la rémunération de leurs amis du SBF 120 ?

     Parmi les bénéficiaires de cette grandiose augmentation, combien dans les listes d'attente pour se payer du Duflot défiscalisé dans les Caraïbes ?

     

    C'est Harlem désir qui disait à ses troupes il y a peu "il ne faut pas rater les réformes sociétales". Bien vu l'artiste : Décorons bien les paravents pour cacher comment on se moque de vos électeurs qui attendent derrière, de leur misère. Que vos roses pochoirs servent de masques.

     

    Parce que soyons clairs : prenons un couple quelque soit ses choix de genre, marié ou non, avec quoi vont-ils pouvoir nourrir les enfants qu'ils désirent s'ils sont smicard ?

      http://stationgourmande.canalblog.com/images/foie_gras_3.JPG

     La Canaille en était là de ses réflexions quand à table, entre salade et fromage, le présentateur de FR2, genre Pujadas sans cravate, après les gosses dézingués par l'arsenal légal des USA nous a proposé un très captivant reportage sur la différence entre le foie gras fermier et celui d'élevage industriel.

     

    Arrive le coup du coût, celui qui vous tord le cou.

    De 59 à 113€ du kilo (déjà, en soi de quoi réfléchir).

    Et là l'esprit pervers, Canaille le Rouge se met à compter.

    76€ en moyenne du Kilo; trois centimes d'Euro de l'heure.

     

    Si notre smicard voulait une fois dans sa vie faire plaisir à sa progéniture quelque soit le statut harlemien désiré propulsé, en comptant 100g par personne et une famille à 4, cela conduit à consacrer 1646 portions d'augmentation de salaire smicard. Soit l'équivalent d'un an d'augmentation de salaire pour offrir 10 minutes de plaisir gastronomique dans une famille dont on peut penser que la partie électrice s'est précipitée pour voter Blumollet pour chasser le varan du triangle d'or.

     

    De bons potes de La Canaille, qui persistent à lui confirmer leur amitié, l'interpellent parfois pour savoir si avec ses coups de gueule et colères, il ne pense pas "bouffer le trait".

     

    Le jour où ceux dont Canaille le Rouge prend les crosses pourront vivre comme ils l'entendent et s'acheter de temps en temps un morceau de ce plaisir dont se gavent régulièrement les "élites" (et tous le jour du 15 décembre au 15 janvier) , sans pour cela devoir hypothéquer un an d'augmentation de salaire, l'assurance aura été gagnée que le trait gardera son intégrité.

     

    Ce qui veut dire qu'on aura fait dégorger le capital et que le PS sera chargé de passer la serpillère…il a des dispositions, il le démontre.

     http://perlbal.hi-pi.com/blog-images/116745/gd/133051200298/Canard-laquais.jpg

    Fois gras, smic et Blumollet : le canard laquais

    Urgent et rectificatif : le gouvernement a compris

    http://www.smic-horaire.fr/sites/default/files/smic%20horaire%202013_0.jpg

     

    Le gouvernement modifie le tir et s'est rendu compte de la charge de mépris de son annonce d'hier.

    Les 3 centimes d'€ d'augmentation horaire (0.03€), pour un pouvoir socialiste, non, vraiment cela ne se faisait pas.

     

    http://www.smic-horaire.fr/sites/default/files/smic%20se%20casse.jpg

     Coin coin dans le téléphone.

    10h39 le 16 décembre, "Flash France TV INFO".

    Cela s'affiche sur l'écran du téléphone : 

    Déclaration du dénomé Sapin préposé au cercueil de l'organisation sociale :

    "Pas de coup de pouce au smig au 01/01/2013"

     

    Ouf mes smicards d'hier (Smic, PS et canard laquais) n'auront pas de lourdeurs hépathiques à cause du gouvernement fin 2013.

     

    C'est Madame Touraine qui va être contente : en n'augmentant pas le smic on empêche les pauvres de se ruer sur les traitements digestif des abus que le trop de pouvoir d'achat entraîne. Merci à monsieur sapin d'aider aux compte de la sécu.

     

    Détail du fond ou réapparaissent nos fameux trois centimes : 

     

    Smic : pas de "coup de pouce" en janvier, ni d'indexation sur la croissance

    Le ministre du travail, Michel Sapin, confirme que la revalorisation du Smic se limitera aux mécanismes automatiques, ce qui devrait entraîner une hausse légale limitée à +0,3 % au 1er janvier 2013.

    Le ministre précise que le prochain mode de calcul du salaire minimum ne sera pas indexé sur la croissance, contrairement à ce qu'avait annoncé Jean-Marc Ayrault en juillet


    La Canaille dédit ce qui précède à ceux qui le houspillent depuis la mise sur orbite politique des c@rnets de Canaille le Rouge où il dénonce la véritable nature du parti socialiste.

     

    Qu'en disent ceux qui persiste à défendre leur participation constructive et leur non opposition systématique à cet accompagnement qui pour le PS est systémique ? 

     

    Guy Mollet en 1956 avait pris des tomates sur la figure. 

    Enseignement de l'histoire et de la climatologie : les tomates ne sont pas de saison.

    Mais citrouilles et autres courges voir à densité plus élevée pourraient bien faire l'affaire pour proportionner l'expression de la colère à la densité de la crise.

    Il parait et l'histoire confirme que l'infusion au jus de pavés aide à remettre les idées en place

    Par canaille le rouge


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  • pcp-congreso2.jpgXIX ème Congrès du Parti communiste portugais (PCP)

     

    «Renforcer le parti, intensifier les luttes, construire l'alternative socialiste »

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    La propagande habituelle des médias dominants sur un « communisme en fin de cycle » a du mal à passer au Portugal. Le PCP jouit, selon les derniers sondages d'intentions de vote supérieures à 10% dans les sondages. Il rassemble plus de 60 000 militants, dont 5 000 ont rejoint le Parti depuis le dernier congrès en 2008.

     

    Certains médias ont raillé un congrès comme on en faisait « il y a vingt ans ».

     

    On parle d'une initiative nationale préparée depuis plus de neuf mois. Par plus de 1 200 réunions, assemblées locales, sur les lieux de travail et dans les quartiers, auxquelles ont participé directement plus de 20 000 militants.

     

    Un congrès « d'un autre temps », c'est un travail d'amendement minutieux réalisé sur le « Projet de résolution politique » proposé au mois de septembre par la direction du Parti. L'ampleur des modifications, rajouts, suppressions étant révélateur des débats, tensions, consensus qui animent le Parti.

     

    Du 30 novembre au 2 décembre, ce sont 1 200 délégués de tout le Portugal ainsi que de l'émigration qui ont participé à la définition des grands axes du Parti pour les quatre années à venir, pour ce XIXème Congrès du Parti communiste portugais (PCP).

     

    Un Congrès qui fut également l'occasion de rendre hommage au dirigeant historique du Parti communiste portugais : Alvaro Cunhal dont on fêterait le 100ème anniversaire.

     

    Un hommage à une mémoire que le PCP fait vivre au quotidien : celle du résistant au salazarisme, au colonialisme, au pouvoir de la réaction. Celle du constructeur du parti dans la clandestinité, de l'organisateur de la Révolution d'Avril mais aussi de la lutte contre le processus contre-révolutionnaire entamé par la réaction, la social-démocratie après 1975.

     

    Hommage au militant et au théoricien qui a fait le choix conscient de rester fidèle à la théorie et à l'organisation marxiste et léniniste – « le parti léniniste avec sa trajectoire propre », comme il aimait à définir le PCP – au moment où euro-communistes, puis réformateurs et refondateurs appelaient à mettre un terme à la parenthèse communiste.

     

    Réaffirmation des fondamentaux : rôle central du parti, convergence des luttes, perspective du socialisme

     

    Ces fondamentaux théoriques et organisationnels, ceux posés par Alvaro Cunhal, ont été réaffirmés par le Congrès, au moment où d'autres partis font le choix en Europe de la transformation en une autre organisation et de l’éclectisme théorique.

     

    Comme l'a souligné le secrétaire-général du PCP, Jeronimo de Sousa, lors du discours de clôture, il s'agit dans la période de « renforcer le parti, intensifier et faire converger les luttes, affirmer qu'est nécessaire et possible une alternative patriotique et de gauche ».

     

    Une préoccupation que l'on retrouve dans la principale motion adoptée par le Congrès intitulée « Avec la classe ouvrière et les travailleurs, intensifier la lutte de masses, rompre avec les politiques de droite, construire l'alternative » :

     

    Après avoir dressé le bilan de la casse des droits sociaux et de l'appareil productif, la motion souligne « les batailles importantes conduites par les travailleurs sur les lieux de travail, dans le privé comme dans le public », soulignant le rôle joué par la CGTP, force motrice du mouvement syndical unitaire dirigée depuis cette année par le dirigeant communiste Arménio Carlos.

     

    Depuis le dernier congrès de 2008, le congrès insiste sur les réussites historiques des quatre grèves nationales mais aussi d'un certain nombre de manifestations et de luttes sectorielles.

     

    La motion pointe alors le « rôle fondamental du PCP » dans la « préparation, la mobilisation et la concrétisation des luttes », valorisant la présence des communistes « en première ligne des actions militantes dans les lieux de travail, aux piquets de grève et dans la rue ».

     

    A toutes les « victimes de l'exploitation et de la paupérisation causées par cette politique de classe, à ceux qui réclament un autre cap pour le pays », le Congrès du PCP appelle à l'intensification et à la convergence des luttes, ouvrant la voie à la « construction d'une véritable alternative, patriotique et de gauche ».

     

    Des avancées dans un débat encore ouvert : critique de l'UE, de l'euro, du PGE, affirmation du socialisme

     

    Rien de nouveau sous le soleil du côté du PCP ? En réalité, le document préalable, les débats dans les sections ont conduit à de prudentes avancées sur un certain nombre de points.

     

    D'abord sur la critique de l'euro et de l'Union européenne. Est réaffirmée une critique radicale de l'Union européenne, analysée comme « instrument politique de la domination du grand capital », « bloc impérialiste et non contre-poids à l'impérialisme américain », ce qui conduit le PCP à la conclusion que « cette Europe n'est pas réformable ».

     

    Une autre Europe des travailleurs et des peuples ne peut donc passer que « par la mise en échec du processus d'intégration européenne et par la défense de la souveraineté nationale ».

     

    Si cette analyse n'est pas nouvelle, elle s'est radicalisée, notamment sur la question de la monnaie unique : l'euro. Le PCP réaffirme la justesse de ces analyses sur l'euro comme « instrument au service de l'exploitation des travailleurs et des peuples et de l'approfondissement de la rentabilité du capital ».

     

    Le PCP a dénoncé également dans la crise de la zone euro pour imposer une fuite en avant vers « plus d'Europe », imposant des relations coloniales, et détruisant ce qu'il reste des souverainetés et des démocraties nationales.

     

    Si le débat a fait avancer les lignes vers une critique plus radicale de l'UE, la question de la sortie de l'euro et de l'UE n'a pas été tranchée bien que posée, et soulevée par un certain nombre d'amendements de sections.

     

    Deuxième point essentiel, la réaffirmation du socialisme comme projet alternatif.

     

    Un socialisme qui pour le PCP ne peut pas de construire « en évacuant les expériences historiques de construction du socialisme ou en ignorant les questions centrales de la conception marxiste-léniniste de la révolution ».

     

    Le socialisme est présenté comme la seule « alternative au capitalisme ».

     

    L'analyse plutôt positive mais à approfondir des expériences historiques de construction du socialisme, en premier lieu celle de l'URSS, la mise en avant des expériences actuelles de construction du socialisme en Amérique latine ou en Asie (avec des réserves nouvelles sur la Chine) sont des points approfondis par rapport au dernier congrès.

     

    L'essentiel des débats, encore ouverts, porte sur la transition vers le socialisme : le projet ancien d'une « politique patriotique et de gauche » insérée dans le cadre plus large de la « démocratie avancée ».

     

    Beaucoup de questions restent en suspens, largement débattues dans les organisations du parti : quelles alliances politiques et sociales ? Comment réaliser la rupture révolutionnaire ? Sur quelles propositions de rupture ?

     

    Un certain nombre de ruptures ont été précisées : rupture avec l'intégration européenne ; rupture avec les privatisations et proposition de nationalisations des secteurs stratégiques ; rupture avec les politiques de droite portées tant par la droite que par le PS.

     

    Mais les conditions de l'adoption de ces propositions de rupture, et plus largement la question de la transition de cette démocratie avancée au socialisme reste ouverte.

     

    Enfin, dernier point : la solidarité internationale anti-impérialiste et le mouvement communiste international.

     

    Sur le plan de la lutte anti-impérialiste, le PCP a publié une motion de solidarité avec « les travailleurs et les peuples en lutte ».

     

    Le Parti dénonce ainsi sans ambiguïté les manœuvres impérialistes contre la Libye hier, la Syrie et l'Iran désormais, et réaffirme sa solidarité avec les peuples en lutte, en premier lieu celui palestinien et cubain.

     

    La question des liens avec le mouvement communiste international a conduit à certaines clarifications nouvelles.

     

    Parmi les 63 partis et organisations invités au Congrès, 50 étaient des partis communistes. Les autres regroupant essentiellement des mouvements de libération nationale issus des anciennes colonies portugaises.

     

    Le Congrès fut l'occasion de réaffirmer la position du principe du PCP sur le Parti de la gauche européenne (PGE). Pour le PCP, les« raisons qui l'ont conduit à ne pas intégrer le PGE sont toujours valides »

     

    Le PCP réitère son analyse selon laquelle « une structure de nature supra-nationale et réformiste comme le PGE non seulement ne contribue pas à l'unité et à la coopération des forces communistes et progressistes en Europe, mais introduit de nouveaux facteurs de division et d’incompréhension ».

     

    Le PCP valorise au contraire la démarche des « Rencontres des partis communistes et ouvriers » dont la dernière s'est tenue à Beyrouth du 22 au 25 novembre.

     

     

    Forts d'effectifs militants en progression constante, sûrs de ses fondamentaux théoriques et organisationnels, le PCP est prêt à mener la lutte dans la période qui vient non seulement pour mettre en échec le plan d'austérité commandité par l'UE, mais aussi pour rompre avec le système capitaliste et construire une alternative de société qui porte le nom de socialisme.


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  • Leur dame des landes, béton, bitumes, casse industrielle et dégâts colatéraux

    http://www.entreprises.ouest-france.fr/sites/default/files/imagecache/detail-article/2012/09/04/735112_7919.jpg

     

    C'est un choix de sous-développement restrictif qui continue de saper les arguments des favorables à l'Ayraultport.

     

    Dernier en date cette perle  (tirée du Télégramme de Brest de ce samedi) , une perle qui va certainement, au nom du bonheur accoustique, conduire les forces politiques qui soutiennent le projet à s'acharner :

     

    http://www.ecam-rennes.fr/wp-content/uploads/2011/06/site-airbus-nantes.jpg

      L'activité du site Airbus, à Nantes, dépend directement de l'actuelle piste de Nantes-Atlantique, à 500m de ses ateliers. Le consortium européen envisage de reprendre à son compte la gestion de la piste qui, du coup, ne fermerait pas si Notre-Dame-des- Landes se construisait.

     

    Le transfert des activités commerciales de l'aéroport de Nantes-Atlantique vers Notre-Dame-des-Landes ouvrait, il y a encore quelques mois, de belles perspectives d'extension pour l'agglomération nantaise. En octobre2009, Marc-Jacquet, directeur départemental de l'Équipement et de l'Agriculture, annonçait, devant le conseil municipal de Nantes, que 320ha seraient urbanisables. Une bouffée d'oxygène pour Nantes-Agglomération qui, selon les prévisions de l'Insee, devrait compter près de680.000habitants en 2032. Cette «libéralisation» de terres constructibles a été revue à la baisse depuis qu'Airbus (*) a fait part de sa volonté de rester à Nantes-Atlantique, à Bouguenais. «Nous avons un besoin impérieux de la piste pour nos activités industrielles, résume Michel Pontoizeau, responsable FO d'Airbus-Nantes et membre du Comité européen d'Airbus qui réunit les syndicats européens du consortium. Trois ou quatre fois par semaine, on charge un gros avion, un Beluga, de sections d'appareils qui prennent la direction de l'Allemagne. Une liaison quotidienne entre les sites de Nantes et de Toulouse est aussi assurée par un ATR42». 

    Un outil bien trop lourd 

    Un déménagement du site industriel sur Notre-Dame-des-Landes est inconcevable. Le chantier serait titanesque et concernerait aussi la sous-traitance. «Nous sommes2.900 personnes à Bouguenais, dont 2.200 "airbusiens". Etautour, il existe une myriade d'entreprises qui bossent pour nous. Comme Jallais, qui emploie280 personnes». Sur cette question, syndicats et direction sont au diapason. Airbus serait donc prêt àreprendre, à son compte, lagestion de la tour de contrôle et l'entretien de la piste de Nantes-Atlantique. Ce scénario conviendrait également à l'aéro-club - 330 adhérents, le plus important du Grand-Ouest - sur lequel a plané longtemps la perspective d'un déménagement à Notre-Dame-des-Landes. «D'après mes informations, ce projet nesemble plus d'actualité», souligne son président, Bernard Bioute.


    Si Nantes-Métropole a revu sesprétentions à la baisse, elle n'est pas perdante sur toute la ligne. «La piste n'accueillerait plus que quelques vols par semaine. De fait, le plan d'exposition au bruit serait levé dans ce secteur, explique FabriceRoussel, vice-président de lacollectivité. On pourrait donc accueillir 15.000 nouveaux habitants. De plus, 80ha seraient disponibles à proximité de la piste. Ils pourraient profiter au pôle aéronautique mais aussi à l'Institut de recherche technologique Jules-Verne. Des logements pour étudiants pourraient y sortir de terre». 
    * La direction ne désire pas s'exprimer sur ce sujet
    .

    Didier Déniel

     

    Du point de vue de l'avenir industriel du site d'Airbus, dans le meilleurs des cas, nous attéririons sur une privatisation d'un ex aéroport public à coté d'un nouvel aéroport privé, sinon c'est le site de production qui est menacé.

     

    A ceux qui n'ont pas capté les évènements industriels des dernières semaines, EADS sur demande du Label Angélorelei ne renonce pas définitivement à rapatrier le plus possible d'activités de la chaine Airbus de l'autre côté du Rhin. "Z'Ayrault industrie" lui ouvre une royale opportunité.

     

    http://www.bundeskanzlerin.de/Content/EN/Fotoreihe/2012/2012-09-07-bkin-im-bild_en/07_06_09_12_am_donnestag_trifft_die_bundeskanzlerin_zu_deutsch_spanischen_wirtschaftskonsultationen_in_madrid_ein.jpg?__blob=poster

     Si nous faisons le compte  : Arcelor Basse Indre, les chantiers naval, maintenant Airbus.et toute l'économie induite c'est l'équivalent du plan PSA voir plus.

    Le PS a-t-il décidé de faire table rase de l'histoire métallo sidérurgique de l'estuaire de la Loire ?  A voir l'empilement des faits, oui.

    La peur des colères ouvrières toujours possibles est-elle arrivée à ce point  que l'avenir des sistes industriels de l'estuaire serait la reconversion au choix en zones commerciales, marais salants ou réserves ornithologiques ?

    Vieille pratique de la bourgeoisie française et de ses nouveaux accédants : étendre l'aire résidentielle au détriment de la base industrielle qui fait l'enrichissement et le poursuivre par la spéculation foncière plus gratifiante que l'engagement industriel,  et surtout en profiter atomiser  ceux qui fabriquent la richesse, qui sont aussi noyaux de résistances pour éviter qu'il ne se retrouvent. " Mort au gueux, vive la thune"

    Quant à la conclusion de l'article, cela ressemble mot pour mot à la logique qui est utilisée pour faire avaler la liquidation des infrastructures ferroviaires ci, portuaires là voire militaires.

    En l'occurrence Cest  un copier coller des arguments assénés à Paris par la droite au gouvernement et du PS à la mairie (et alternativement au gouvernement) pour la liquidation des terrains SNCF et RATP de Pont Cardinet et des Batignolles ou sur la ZAC Paris Rives Gauche.

    Et que je te promet des logements des médiathèques, ludothèques, certopithèque, meubles en teck. Et des services, publics, à la personnes, sociaux, à domiciles. Et des pôles,  technopôle, culturopôles, pôles nords pole sud ;  et université du premier, deuxième, et troisième age, et du logements étudiant (...à 750E /mois). En guise de pôles ce sont les monopoles du BTP et de la finance qui squatent des terrains privatisés derière une façade sociale en staff et pichepin. 

    Puis pas de sous, puis PPP avec 20% de logements sociaux : 1/4 PLA  près des pistes ou des voies. : 1/2 PLI près des parcs ou des arbres, 1/4 de social libre (version social-démocrate du socialisme  pour loger les cadres du staff de proximités des pouvoirs)  et 80% du tout pour les promoteurs dans les parcs, près des dessertes qui peut-être verront le jour quand on sera sortie de la crise (compter 40 ans). Aller donc jeter un oeil sur ce que ça donne à Bercy : il y a mêmes des prolos qui ...ont le droit de venir en famille ...y faire leur courses ou aller zieuter chez UGC*).

     

    Guigne sur ce tableau, vous noterez qu'"on" réserve 20% des surfaces pour 80% de la population et libère 80% pour la franche et joyeuse spéculation. Pour ces dernières constructions, cherchez Vinci ; "n'doit pas ête ben loin", embusqué avec ses comparses pour se paratger le gateau.

     

    Il y en a qui ont l'air de mettre les bouchées doubles pour installer l'humain au centre  des considérations pour construire du chômage, de la liquidation industrielle et de la centrifugation sociale.

     

    *mais ils habitent à 30km

     

    PS : quand on dit que le débat fait rage. Dans le même Télégramme de Brest, la veille, débat des lecteurs sur la comparaison "nddl" et la colère de Plogoff cette perle culture politique :

    "la différence entre Plogoff et Nantes est immense .
    Dans le premier cas RIEN n'était voté , dans le second TOUS les élus , VERTS inclus , ont donné leur aval et signé
    si maintenant des assoc remettent en cause la signature des élus alors c'est l'anarchie"

     

    En une phrase tout est dit : pour les élus,  pas de compte à rendre, une caste du mandat qui rend infaillible. La démocratie en pot de fleur et sinon c'est l'anarchie.

     

    Le breton qui a pondu cela doit avoir au moins quinze ans de planton en guérite pour finir quartier maitre chef, à l'époque du Lebel, devant la porte de l'Arsenal

    Par canaille le rouge


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