• La plupart des gens savaient déjà. C’est désormais officiel.

    Le scandaleux arrangement financier avec la banque HSBC prouve que la guerre contre la drogue n’est qu’une farce. (Rolling Stone)

    Le scandaleux arrangement financier avec la banque HSBC
    Matt Taibbi

    Si vous avez déjà été arrêté pour une affaire de drogues, si vous avez déjà passé ne serait-ce qu’une nuit en prison pour la possession d’une dose de marijuana ou de « matériel destiné à la consommation de la drogue » dans votre sac de sport, le Ministre de la Justice et vieux copain de Bill Clinton, Lanny Breuer, a un message pour vous : fais-toi une raison.

    Cette semaine Breuer a signé avec le géant bancaire HSBC un accord qui constitue l’insulte suprême à tous les gens ordinaires qui ont vu leurs vies basculer à la suite d’une affaire de drogue. Malgré que HSBC ait avoué le blanchiment de milliards de dollars des cartels de la drogue colombiens et mexicains (entre autres) et la violation de toute une série de lois importantes sur les pratiques bancaires, Breuer et le Ministère de la Justice US ont choisi de ne pas poursuivre la banque, optant pour la signature d’un accord historique de 1,9 milliards de dollars, ce qu’un commentateur a fait remarquer est l’équivalent de cinq semaines de chiffre d’affaires de la banque.

    Les transactions de blanchiment étaient menées si ouvertement qu’elles auraient probablement pu être repérées depuis l’espace. Breuer a admis que les trafiquants de drogue se présentaient dans les filiales mexicaines de HSBC et « déposaient des centaines de milliers de dollars en espèces, en une seule journée, sur un seul compte, en utilisant des boites fabriquées expressément pour passer par les trous dans les fenêtres des guichets ».

    Cela vaut la peine d’être répété : pour déposer efficacement autant d’argent sale que possible dans une banque « sérieuse » comme la HSBC, les trafiquants de drogues avaient expressément fait fabriquer des boites pour passer par les fenêtres des guichets. Même les hommes de Tony Montana (personnage du film Scarface, NdT) qui transportaient des sacs remplis de billets vers une « American City Bank » imaginaire à Miami étaient plus subtils que les cartels qui blanchissaient leur argent via une des institutions financières les plus respectées de Grande-Bretagne.

    Sans être explicite, le raisonnement du gouvernement US derrière l’abandon de poursuites contre la banque est apparemment basé sur le risque que l’emprisonnement pour trafic de drogue des dirigeants d’une « important institution centrale » pourrait menacer la stabilité du système financier. Le New-York Times l’exprime ainsi :

    « les autorités fédérales et centrales ont choisi de ne pas inculper HSBC, une banque basée à Londres, pour une vaste opération de blanchiment qui durait depuis longtemps, par crainte que les inculpations ne déstabilisent la banque et, par conséquent, ne mettent en danger tout le système financier ».

    Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’un tel raisonnement est totalement faussé. Lorsqu’on prend la décision de ne pas poursuivre des banquiers pour des crimes qui se chiffrent en milliards de dollars et en relation avec le trafic de drogue et le terrorisme (certains des clients saoudiens et bengalis de HSBC ont des liens avec le terrorisme, selon une enquête du Sénat), ça n’a pas pour effet de protéger le système bancaire mais exactement le contraire. Elle terrifie tous les investisseurs et déposants, en laissant l’impression que même les banques les plus « réputées » peuvent en réalité être instrumentalisées par des dirigeants qui se sont mis au service (on ne le répétera jamais assez) d’assassins et de terroristes. Plus choquant encore, la réaction du Ministère de la Justice en apprenant cette affaire a été de faire exactement la même chose que les cadres de HSBC faisaient avant de se faire prendre : accepter de l’argent en échange de son silence.

    Ils se sont non seulement vendus aux trafiquants de drogue, mais l’ont fait pour une somme modique. On va entendre l’administration Obama cette semaine se vanter comment elle a infligé une amende record à HSBC, mais ce sera une plaisanterie. Certaines amendes vont vous faire littéralement exploser de rire. Voici un extrait du communiqué de Breuer :

    « En conclusion de l’enquête gouvernement, HSBC a … « récupéré » en différent les primes de certains de ses plus hauts dirigeants américains des services juridiques et de lutte contre le blanchiment, et a accepté de différer partiellement les primes de ses plus hauts dirigeants pendant une période de cinq ans. »

    Wouaaah... Ainsi les dirigeants qui ont passé des décennies à blanchir des milliards de dollars verront leur primes partiellement différées pendant cinq ans ? Vous vous foutez de nos gueules ? C’est ça, la punition ? Les négociateurs du gouvernement n’ont pas pu faire preuve de fermeté et obliger les dirigeants de HSBC à abandonner totalement leurs primes imméritées ? Ils ont du négocier un paiement différé « partiel » ? Chaque procureur digne de ce titre aux Etats-Unis doit être en train de vomir ses tripes devant une telle négociation. Quelle était donc l’offre initiale du Ministère de la Justice – que les dirigeants limitent leurs vacances aux Caraïbes à neuf semaines par an ?

    On peut se poser la question, quelle est l’amende appropriée pour une banque telle que HSBC ? Quelle est la somme qu’il faut soutirer à une société qui a éhontément tiré profit de ses affaires avec des criminels pendant des dizaines d’années ? N’oublions pas que nous avons affaire à une société qui a avoué toute une série de délits bancaires graves. Le procureur les tient par les couilles. Alors, quelle est la somme qu’il faudrait leur infliger ?

    Pourquoi ne pas prendre tout ? Pourquoi ne pas saisir jusqu’au dernier centime gagné par la banque depuis le début de ses activités illégales ? Que diriez-vous de vous pencher sur chaque compte de chaque dirigeant concerné par cette affaire et confisquer toutes les primes qu’il a jamais gagnées ? Saisissez ensuite leurs maisons, leurs voitures, leurs tableaux achetés aux enchères chez Sotheby, leurs vêtements, toute la petite monnaie qui traîne, absolument tout. Prenez tout et n’y réfléchissez pas à deux fois. Ensuite, vous les jetterez en prison.

    Ca vous paraît sévère ? Le seul problème est que c’est exactement ce qui arrive aux gens ordinaires lorsqu’ils sont pris dans une affaire de drogue.

    Il serait intéressant, par exemple, de demander aux habitants de Tenaha, Texas, ce qu’ils pensent de l’accord passé avec la HSBC. C’est la ville où la police locale contrôlait régulièrement les automobilistes (en majorité noirs) et, lorsqu’ils trouvaient de l’argent, leur offrait l’alternative suivante : ils pouvaient soit laisser la police saisir leur argent, soit être accusés de blanchiment et de trafic de drogues.

    Nous pourrions poser la question à Anthony Smelley, de l’Indiana, qui a obtenu une indemnisation de 50.000 dollars pour un accident de la route et qui transportait environ 17.000 dollars de cette somme lorsqu’il a été arrêté. Les flics ont fouillé son véhicule et ont fait intervenir des chiens renifleurs : les chiens ont donné l’alerte à deux reprises. Aucune drogue n’a été trouvée, mais la police a quand même confisqué l’argent. Même après que Smelley ait présenté les documents pour prouver d’où venait l’argent, les officiels de Putnam County ont tenté de garder l’argent en arguant qu’il aurait pu utiliser cet argent pour acheter de la drogue dans le futur.

    Non, ce n’est pas une blague. Ca arrive tout le temps, et il arrive même que le propre Ministère de la Justice de Lanny Breuer soit de la partie. Pour la seule année de 2010, le Ministère public a déposé près de 1,8 milliards de dollars dans les comptes du gouvernement provenant de saisies, la plupart en relation avec le drogue. Voici les propres statistiques du Ministère :

    Le scandaleux arrangement financier avec la banque HSBC

    Aux Etats-Unis, si vous êtes contrôlé en possession d’une somme d’argent et que le gouvernement pense qu’il peut s’agir d’argent de la drogue, l’argent sera saisi et servira dés le lendemain à acheter un tout nouveau véhicule de service au Shériff ou Chef de Police local.

    Et ça c’est uniquement la cerise sur la gâteau. Si vous êtes connecté d’une manière ou d’une autre avec la drogue, le véritable prix que vous aurez à payer est une amende outrageusement exorbitante. Ici à New York, un procès sur sept est une affaire de marijuana.

    L’autre jour, alors que Breuer annonçait sa petite remontrance contre les blanchisseurs d’argent de la drogue les plus prolifiques du monde, j’étais dans un tribunal à Brooklyn en train d’observer comment ils traitaient les gens. Un avocat de la défense a expliqué l’absurdité des arrestations pour drogue dans cette ville. En fait, à New York, les lois sur la drogue sont relativement tolérantes en ce qui concerne l’herbe – la police n’est pas censée vous arrêter en cas d’usage privé. Alors comment fait la police pour contourner le problème et procéder à 50.377 arrestations par an, uniquement dans cette ville ? (chiffres de 2010 ; en 2009, le nombre était de 46.492)

    « Ce qu’ils font, c’est qu’ils vous arrêtent dans la rue et vous demandent de vider vos poches » a expliqué l’avocat. « Au moment même où une pipe ou un brin d’herbe sort de votre poche... boom, ça se transforme en usage public. Et ils vous arrêtent. »

    Les personnes passent des nuits en prison, ou pire. A New-York, même s’ils vous relâchent après une courte peine pour un délit, vous devez payez 200$ et subir un prélèvement de votre ADN – qu’il faudra payer aussi (50$ de plus). Cela dit, il ne faut pas chercher bien longtemps pour trouver des affaires où des peines draconiennes, stupides, sont infligées pour des affaires de drogue non-violentes.

    Demandez à Cameron Douglas, le fils de Michael Douglas, qui s’est vu infliger une peine de 5 ans de prison pour simple possession. Ses geôliers l’ont maintenu en isolement 23 heures par jour pendant 11 mois et ont refusé les visites d’amis ou de proches. Le détenu typique pour une affaire de drogue non-violente n’est pas le fils blanc d’une célébrité, mais généralement un usager appartenant à une minorité et qui reçoit des peines bien plus lourdes que les gosses de riches pour les mêmes délits – on se souvient tous le controverses de crack-contre-cocaïne où les instructions délivrées par les autorités fédérales et étatiques faisaient que les usagers de crack (la plupart issus des minorités) se voyaient infliger de peines pouvant aller jusqu’à 100 fois celles infligées aux usagers de cocaïne, à majorité blanche.

    Une telle partialité institutionnelle constituait un scandale raciste, mais cet accord avec HSBC vient de tout balayer. En abandonnant des poursuites contre des blanchisseurs majeurs d’argent de drogue sous prétexte (prétexte totalement absurde, soi-dit en passant) que leur inculpation pourrait mettre en péril le système financier mondial, le gouvernement vient d’officialiser le deux-poids deux-mesures.

    A présent ils disent que si vous n’êtes pas une pièce importante du système financier global, vous ne pourrez pas vous en tirer, pour quoi que ce soit, même une simple possession. Vous serez emprisonné et tout l’argent qu’ils trouveront sur vous sera confisqué sur le champ et servira à l’achat de nouveaux joujoux pour la GIGN locale qui sera déployée pour défoncer des portes des maisons où vivent d’autres économiquement insignifiants dans votre genre. En d’autres termes, si vous n’avez pas un job essentiel au système, le gouvernement considère que vos biens peuvent être confisqués et employés à financer l’appareil de votre répression.

    D’un autre côté, si vous êtes quelqu’un d’important, et que vous travaillez pour une grosse banque internationale, vous ne serez pas poursuivi même si vous blanchissez neuf milliards de dollars. Même si vous êtes activement complice avec des gens placés au sommet du trafic international de drogues, votre punition sera de loin plus légère que celle d’une personne placée tout en bas de la pyramide. Vous serez traité avec plus de respect et de compréhension qu’un junkie affalé sur les banquettes du métro à Manhattan (occuper deux sièges constitue un délit dans cette ville). Un trafiquant de drogue international est un criminel et généralement aussi un assassin ; un drogué qui marche dans la rue est une de ses victimes. Mais grâce à Breuer, nous sommes officiellement passés à une politique d’emprisonnement des victimes et de tolérance envers les criminels.

    Nous touchons le fond du fond. Cela n’a aucun sens. Il n’y a aucune raison qui justifierait que le Ministère de la justice n’arrête pas toutes les personnes chez HSBC impliquées dans le trafic, les inculpe pour crimes, et fasse appel aux organismes de contrôle pour assurer la continuité de l’activité de la banque pendant la période de transition. Il s’avère que la HSBC a du procéder au remplacement de pratiquement tous ses hauts dirigeants. Les coupables n’étaient donc apparemment pas si indispensables que ça à la bonne marche de l’économie mondiale.

    Il n’y a donc aucune raison pour ne pas les inculper. Le fait qu’ils ne le soient pas est un signe de lâcheté et de corruption pure et simple, et rien d’autre. En approuvant cet accord, Breuer a détruit toute l’autorité morale du gouvernement pour poursuivre quiconque dans une affaire quelconque de drogue. La plupart des gens savaient déjà que la guerre contre la drogue n’est qu’une farce. C’est désormais officiel.

    Matt Taibbi

    http://www.rollingstone.com/politics/blogs/taibblog/outrageo...

    Traduction "lorsqu’on disait bankster, on ne croyait pas si bien dire" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et lignes de coke habituelles.

    URL de cet article 18756
    http://www.legrandsoir.info/le-scandaleux-arrangement-financier-avec-la-banque-hsbc-prouve-que-la-guerre-contre-la-drogue-n-est-qu-une-farce-rolling-stone.html

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  •  Des eucalyptus OGM pour remplacer les forêts originelles ?

    Par Nolwenn Weiler

     

    Des eucalyptus OGM pour remplacer les forêts originelles ? « Oui, je veux sauver le monde » affirme Stanley Hirsch, directeur général de la société israélienne de biotechnologie FuturaGene. Son idée ? Remplacer les énergies fossiles par des carburants et granulés issus d’eucalyptus génétiquement modifiés. Une technique qui répondrait aux exigences de l’Onu en matière « d’économie verte ». Menées depuis une dizaine d’années, notamment dans des parcelles en Israël, en Chine et au Brésil, les recherches de FuturaGene ont abouti à la création d’une espèce d’eucalyptus à croissance très rapide. Les arbres modifiés pousseraient 40% plus vite que leurs collègues, et arriveraient donc à maturité au bout de 5 ans et demi, contre 7 au rythme naturel.

     

    Stanley Hirsch entame à présent des démarches auprès des autorités brésiliennes pour pouvoir lancer l’exploitation commerciale de son nouveau produit. Il doit fournir un rapport sur la sécurité sanitaire des plantations d’arbres miraculeux. Lesquelles ne sont pas anodines. Pour Anne Peterman, directrice de Global Justice Ecology Project, « les conséquences des grandes cultures d’eucalyptus sont déjà dramatiques et réellement dangereuses : désertification des sols, augmentation de la menace d’incendie et perte de biodiversité ». L’introduction de modification génétique apporte de nouveaux risques, de contamination notamment. La longue durée de vie des arbres, le fait que leur pollen se propage sur des centaines de kilomètres, les nombreux échanges avec des micro-organismes du sol via leur système racinaire très étendu, sont autant de risques avancés par les opposants au projet de FuturaGena.

     

    Les arbres transgéniques à croissance rapide demandent en plus des quantités d’eau très importantes. Et ils consomment très rapidement les nutriments du sol, ce qui impliquerait l’apport de nombreux fertilisants chimiques. « Le Brésil et les États-Unis font reculer les forêts originelles, les prairies et les champs et il est question de planter des eucalyptus sur 20 à 40 % du territoire brésilien » avertit Anne Peterman. « Le gouvernement a même proposé un programme de reforestation de l’Amazonie à l’aide de plantations d’eucalyptus. » Le géant brésilien Suzano, à qui appartient FuturaGene, va-t-il peser dans la balance des négociations ? Propriétaire de 500 000 hectares de forêts d’eucalyptus au Brésil, cette entreprise est l’un des principaux acteurs internationaux de la production de produits forestiers à vocation énergétique, exportés vers l’Europe notamment.

    BASTA

     

    Ajout

    Le 12 mai 2010, le ministère de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA) a autorisé l’entreprise ArborGen à cultiver 260 000 eucalyptus transgéniques, sur le territoire national (Texas, Louisiane, Mississipi, Floride, Géorgie, et Caroline du Sud) pour une période de trois ans. L’essai sera donc mené sur environ 300 hectares, repartis sur 28 sites, chaque site ne pouvant dépasser dix hectares [1]. ArborGen avait déjà reçu plusieurs autorisations pour de tels essais. Mais c’est la première fois que l’entreprise est autorisée à laisser fleurir les arbres sur la quasi totalité des parcelles d’essai.

     

    Ces eucalyptus – hybrides entre Eucalyptus grandis et Eucalyptus urophylla - ont été génétiquement modifiés avec trois objectifs : supporter des températures plus froides (les eucalyptus « conventionnels » ne peuvent pas être cultivés au nord de la Floride en raison des périodes de gel occasionnel), avoir moins de lignine [2] et être plus fertiles. Ils sont destinés à l’industrie du papier et à la production d’agrocarburants. La construction génétique inclut aussi un gène marqueur de résistance à un antibiotique, la kanamycine (nptII) [3].

     

    ArborGen, propriété de trois grands groupes (International Paper, MeadWestvaco aux États-Unis et Rubicon en Nouvelle-Zélande) a d’ores et déjà déposé une demande d’autorisation commerciale pour ces eucalyptus transgéniques auprès du ministère de l’Agriculture des Etats-Unis qui n’a pas encore donné sa réponse. Cependant, l’autorisation de ces essais en champ à grande échelle est un signal positif donné par le gouvernement à ArborGen. Deux arbres fruitiers génétiquement modifiés – la papaye et le prunier – ont déjà été autorisés pour la mise en culture commerciale aux Etats-Unis.

     

    Pour Simone Lovera, directrice de la Global Forest Coalition, cette décision n’est pas seulement mauvaise pour les Etats-Unis. Elle « ouvre la porte au niveau mondial à ces eucalyptus tolérants au froid et à d’autres arbres transgéniques qui auront de graves répercussions sur les peuples indigènes et les peuples habitant la forêt à travers le monde, et conduira à une perte plus grande de biodiversité ».

     

    [1] http://www.aphis.usda.gov/brs/biote...

    [2] La lignine est un composant du bois qui « gêne » la production industrielle du papier

    [3] Ce gène marqueur est aussi utilisé dans la pomme de terre Amflora nouvellement autorisée. En savoir plus : UE - OMS contre AESA : des experts mondiaux s’affrontent sur les gènes de résistance aux antibiotiques dans les PGM

    Infogm

    http://www.mleray.info/article-des-eucalyptus-ogm-pour-remplacer-les-forets-originelles--113691150.html


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  • La militante basque Aurore Martin est sortie de prison

    Aurore Martin est sortie de prison

    La militante basque Aurore Martin à Bayonne le 25 juin 2011.

    La militante basque française Aurore Martin est sortie samedi de la prison de Soto del Real, près de Madrid, au lendemain de la décision de la justice espagnole de la remettre en liberté sous caution. Le PCF demande à Manuel Valls "des explications claires et précises sur les conditions de cette arrestation qui a gravement entaché nos valeurs républicaines"

    La justice espagnole avait demandé vendredi le paiement d'une caution de 15 000 euros pour libérer la militante nationaliste, agée de 33 ans et arrêtée le 1er novembre au cours d'un contrôle routier dans les Pyrénées-Atlantiques. Aurore Martin est sortie en milieu d'après-midi de la prison située au nord de Madrid, d'où elle devait prendre en voiture la direction de la France afin de gagner dans la soirée, après cinq ou six heures de route, son domicile ou celui de ses parents au Pays basque français.

    Aurore Martin a été arrêtée le 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques puis remise aux autorités espagnoles en application du mandat d'arrêt européen émis par Madrid, dont elle faisait l'objet depuis 2010. Madrid lui reproche d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna. Ce parti, considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA, est interdit de l'autre côté des Pyrénées alors qu'il est légal en France. Son interpellation avait suscité un tollé notamment parmi les élus, y compris socialistes, du Pays basque.

    A Bayonne, une collecte de fonds pour réunir la caution réclamée par la justice espagnole a connu samedi un vif succès. Selon Batasuna, les contributions, très diverses, allaient de cinq à 400 euros.

    Dans un communiqué, le Parti communiste s'est félicité samedi de la libération de la militante basque française Aurore Martin et a demandé à Manuel Valls "des explications claires et précises sur les conditions de cette arrestation qui a gravement entaché nos valeurs républicaines". Le PCF dénonce également le mandat d'arrêt européen "conçu contre les terroristes et non pas pour mettre des Aurore Martin en prison".

    Aurore Martin de retour au Pays Basque

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    22/12/2012

    Antton ROUGET avec G.T.

    Le Pays Basque s’était résolu à accepter la situation. Aurore Martin devait passer les fêtes de fin d’années dans les geôles espagnoles. Mais, comme c’est le cas depuis le début, une nouvelle décision inattendue a fait basculer le sort de la jeune militante de Batasuna.

    La quatrième chambre de l’Audience nationale espagnole a accepté vendredi le recours présenté par la défense d’Aurore Martin contre l’ordre d’incarcération dicté le 2 novembre par le juge Pablo Ruz. A quelques jours des fêtes de fin d’année et après 51 jours de détention, Aurore Martin va retrouver le Pays Basque. Comme l’arrestation de la jeune femme avait indigné la population, l’annonce de sa libération conditionnelle a engendré une large vague de satisfaction. Dépassant les frontières politiques et territoriales (cf. encadré).

    La décision de l’Audience nationale fixe deux clauses à la libération conditionnelle de la jeune femme. Aurore Martin doit d’abord bénéficier d’une domiciliation dans l’Etat espagnol. “Il s’agit d’une adresse pour recevoir les convocations”, précise Amaia Recarte, avocate d’Aurore Martin, qui ajoute que “cela ne l’oblige en rien à vivre dans l’Etat espagnol”.

    Seconde condition, la jeune femme doit payer une caution de 15 000 euros.

    Deux points de collecte

    Pour récolter l’argent nécessaire et constituer deux points de collecte, les soutiens d’Aurore Martin n’ont pas traîné. “Plus tôt cette somme sera récoltée, plus tôt Aurore sera parmi nous. Le temps presse, nous avons besoin de l’aide de toutes et tous”, précise Batasuna qui organise ce samedi matin, entre 9 heures et 11 heures, deux rendez-vous : à Bayonne au Café des Pyrénées et à Saint-Jean-Pied-de-Port au bar Kalaka.

    Appels à poursuivre la mobilisation

    - Batasuna : “Il ne fait aucun doute que si la mobilisation n’avait pas été aussi grande, Aurore aurait encore eu à subir de long mois dans les prisons espagnoles. Aurore sort, mais il reste encore 600 prisonniers politiques basques éparpillés aux quatre coins des prisons françaises et espagnoles. Un an après la conférence pour la paix qui a eu lieu au palais d’Aiete […], il est temps que les Etats français et espagnols s’impliquent dans la résolution du conflit, à l’image la déclaration faite par des élus du Pays Basque Nord au Forum pour la paix.”

    - F. Espagnac (sénatrice et porte-parole du PS) : “Sa mise en liberté à quelques jours de Noël est un signe important. Le combat continue jusqu’au non-lieu. Dans cette libération, tout a joué, les mobilisations… Et ça, Madrid doit en tenir ou en a tenu compte. C’est un premier pas dans le dossier du MAE. Il faut continuer à se mobiliser pour faire en sorte qu’on franchisse un premier pas dans le processus de paix.”

    - C. Capdevielle (députée PS) : “La manifestation en faveur des prisonniers, le processus de paix, les mobilisations, c’est tout ça qui a amené cette victoire. C’est une première victoire ; la vraie victoire sera un non-lieu. Il faut rester vigilant avec le MAE. Du reste, en commission des lois [au Parlement, ndlr], nous allons former un groupe de travail pour faire le point des dix ans du MAE et de son application. Aujourd’hui, on est dans une nouvelle étape [au Pays Basque]. Il y a une prise en compte globale de la situation par le gouvernement. Et ce qui paie, c’est la détermination, même lorsqu’il y a des vents contraires.”

    - J.-J. Lasserre (sénateur MoDem) : “Cette bonne nouvelle laisse penser que tous ceux qui l’ont soutenue avaient raison. La mobilisation a été nécessaire pour attirer l’attention du juge.”

    - M. Brisson (conseiller général UMP) : “C’est un pas important vers l’apaisement après plusieurs mois de brutalité vis-à-vis du Pays Basque. C’est la conséquence heureuse d’une démarche d’union qui doit être poursuivie pour faire avancer les dossiers et la reconnaissance du Pays Basque.”

    - J.-P. Mirande (conseiller général Forces 64) : “Je suis très heureux, d’autant que j’avais présenté une motion au Conseil général contre ce MAE. Ce n’est que justice.”

    - A. Villeneuve (conseiller général PS) : “ça va dans le bon sens, celui de l’apaisement. On avait l’impression que le procès était fait avant même qu’elle soit jugée. Maintenant, il faut régler cette histoire et faire la lumière sur ce qui lui est reproché.”

    - H. LIPIETZ et C. Greze (parlementaires EELV) : “La mobilisation des citoyens et des élus de tous bords n’est sans doute pas étrangère à cette issue heureuse. La remise en liberté d’Aurore Martin constitue un pas dans le processus qu’il faut poursuivre.”

    http://www.lejpb.com


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  •  LE CREUSOT - MONTCHANIN : La CGT «veille au grain» sur la situation de l'industrie et en appelle à miser sur la formation
     

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    Des salariés d'Industeel, d'Areva et de SFAR ont tenu une conférence de presse ce vendredi matin.

    « Nous avons décidé de nous réunir une fois par mois pour faire un point régulier sur l'industrie et son avenir », ont-ils annoncé au sein de l'Union locale, Maison des sociétés Saint-Henri.
    Pour eux, si les spécificités de production sont bien différentes, les industries représentées sont à suivre ensemble, dans le sens où leurs fluctuations d'activités sont liées. « Areva et Industeel, groupe ArcelorMittal, ce sont 3 200 emplois en Saône-et-Loire. En prenant en compte la sous-traitance, ce sont 9 000 emplois qui sont compris ».

    « La situation n'est pas catastrophique mais elle n'est pas joyeuse non plus », ont alors dit les salariés. Cela en parlant d'une baisse d'effectifs à Industeel et des mobilités de groupe au sein d'Areva, davantage favorisées au détriment de départs en retraite donc non remplacés.
    Pour les salariés CGT, le renforcement des contrôles de sûreté nucléaire suite à l'épisode de Fukushima, et les oppositions ou contraintes environnementales affirmées, ne font pas évoluer la situation. Les syndicalistes l'ont rappelé : « Dans un contexte de crise, on sait tous que le nucléaire est actuellement le mieux pour le portefeuille des contribuables. On peut dire ce qu'on veut, mais le nucléaire amène du travail. Mais aujourd'hui, les commandes sont bloquées. D'autant plus qu'à Industeel, le premier trimestre 2013 ne va pas être mirobolant au niveau des commandes. Concernant les lingots à Areva, les objectifs sont seulement remplis à moitié ». Et ils ont rajouté à propos des effectifs : « Le savoir-faire s'en va, les compétences aussi. Il ne faut pas oublier que si le nucléaire demande de l'expérience pour arriver à de la qualité, il en faut aussi pour le démantèlement des centrales. Il faut se donner les moyens de faire ce qui est demandé (remise aux normes et autres exigences de sûreté) et ne pas laisser partir le savoir-faire ».
    « Nous demandons à rencontrer les pouvoirs publics, les directeurs des industries, le Pôle Nucléaire Bourgogne, en début d'année prochaine », ont ainsi fait savoir les salariés autour de la table. Avant d'expliquer leurs intentions : « Nous voulons les interpeler et leur présenter des alternatives telles que des périodes de formations au lieu de reconduire celles de chômage technique. Nous pensons que miser plus sur la formation serait une manière de bien préparer l'avenir de l'industrie en Saône-et-Loire ».

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    http://www.creusot-infos.com

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  •  Avez-vous survécu à la fin du monde?

    énergie renouvelable

    Rien de plus normal, amis lecteurs. Il y a eu 182 bobards de ce genre jusqu'à ce jour. Et pris sur Slate.fr, les plus mémorables:

     

    1.La toute première

    La toute première prédiction d’apocalypse bien renseignée est celle du Livre de Daniel dans l'Ancien Testament . D’après Luc Mary, historien et auteur du livre Le mythe de la fin du monde

    «Elle aurait été écrite aux environs de 167 av. JC dans le Livre de Daniel, à la suite de la profanation du Temple de Jérusalem par le roi Antiochos IV.» 

    A son arrivée au pouvoir, le roi Antiochos IV, qui règne sur l'empire des Séleucides (un empire syro-iranien instauré entre -305 et -64 av.JC) tente d'éradiquer le judaïsme et applique une politique d’hellénisation forcée de la Judée. Il interdit le sacrifice juif, les fêtes et la circoncision, avec peine de mort pour ceux qui font  chabbat.

    «Cela a déchaîné la colère des juifs et déclenché la révolte des Maccabées. Le prophète Daniel prophétisa alors la fin des temps et l'avènement d'un temps meilleur pour les juifs, où aurait lieu le règne éternel de Dieu. Pour les juifs, c'était un message d'espoir, une révélation de temps plus prospères, plus divins.»

    D'après la prophétie de Daniel, «le temps de la fin» devait commencer «1.290 jours après la fin du sacrifice perpétuel». Personne ne s'est  jamais mis d'accord sur sa date exacte.

    2.Les chrétiens et la peur de l’an mille

    Pour les historiens, l’idée selon laquelle il aurait pu exister «une grande peur de l’an mille» fait débat.

    Cette date à trois zéros n’a peut-être pas provoqué autant d’angoisses que sa date cousine l’an 2000, malgré ce que laisserait supposer de nombreux textes. Jean-Noël Lafargue précise:

    «Les historiens débattent du sujet mais un consensus tend à écarter l'idée d'une "grande peur de l'an mille". Les chroniques de l'époque font état d'un intérêt pour la question parmi les religieux, mais pas d'une panique et encore moins d'une panique générale.»

    A l’époque, le calendrier n’était pas encore très répandu et les gens n’ont probablement pas eu conscience du passage au nouveau millénaire:

    «Peu de gens connaissaient la date à laquelle ils vivaient. […] Les premiers textes faisant état d'une grande peur datent effectivement de deux siècles plus tard, et seront repris pendant la Renaissance, et surtout à l'époque romantique, deux périodes qui ont eu un intérêt politique, philosophique et esthétique à véhiculer une image du Moyen-Age sombre et superstitieuse.»

    3.Les prophéties du XXe siècle

    Les nombreuses prophéties du XXe siècle sont plus faciles à répertorier, et ont eu un impact avéré sur les populations. D’après Luc Mary, «il y en a eu 18, dont une dizaine sont comprises entre 1945 et 1991 à cause de la peur de la Guerre froide et de l’apocalypse nucléaire. A partir du XXe siècle, les hommes ont progressivement moins peur des dieux mais plus peur d’eux-mêmes».

    La crainte de l’apocalypse nucléaire, qui atteint son paroxysme avec l'explosion du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl en 1986, a aussi été une source d’inspiration pour le cinéma. Après la chute du Mur de Berlin, la peur du nucléaire reste ancrée mais s’y ajoutent des peurs liées à toutes sortes de catastrophes naturelles. Luc Mary explique:

    «C’est une peur plus rationalisée, basée sur des phénomènes observés: l’univers est périssable, des astéroïdes ont déjà détruit d’autres planètes, les dinosaures aussi ont été exterminés.»

      4.Celles des témoins de Jéhovah

    Les témoins de Jéhovah aiment beaucoup les prophéties: ils en ont formulé au moins huit et détiennent ainsi le record des annonces de fin du monde ratées. Bernard Blandre, auteur du livre Les témoins de Jéhovah , raconte leur fin du monde de 1914:

    «Ils avaient prévu l’effondrement complet de tous les systèmes politiques, économiques, sociaux et religieux ainsi que la fin des guerres. Tout ce qui était méchant devait disparaître. Ne devaient rester sur Terre que les témoins de Jéhovah et les futurs convertis.»

    Cet échec cuisant ne les empêchera pas de présager d’autres fins du monde, un moyen pratique et rapide de recruter des fidèles, selon Bernard Blandin:

     «La peur de la fin du monde est un stimulant pour eux. Ils en ont prédit une pour 1975 par exemple. Entre 1966 et 1975, le nombre de baptêmes a beaucoup augmenté, les témoins étaient galvanisés et très motivés pour recruter. Mais après 1975, ils ont déçu et perdu 551.000 fidèles sur les 2.179.000 dans le monde.»

    5.Les peurs «scientifiques»

    Les prédictions à caractère «scientifique» sont souvent prises très au sérieux par la population. En mai 1910, des astronomes prévoient que la Terre est sur la trajectoire de la queue de poussière de la comète de Halley. La population s’affole: la queue pourrait contenir un gaz toxique, le cyanogène, susceptible de les intoxiquer. Très médiatisée, cette prophétie provoqua des mouvements de panique décrits par Eugen Weber dans son livre Apocalypses et Millénarismes :

    «La comète suscita des angoisses qui s’exacerbèrent jusqu’à la panique. Certains continuaient en effet d’y voir un présage des plus funestes. A Londres, le général William Booth, de l’Armée du Salut, qui s’attendait à la fin de toutes choses, prédisait la destruction par l’eau et le feu. A Paris, une prophétesse en vogue, Mme de Thèbes, (…)  prévoyait que le destin de l’humanité allait être rougi de sang, une crise financière allait éclater.»

    carte postale de 1910

     

    Dans la nuit du 18 au 19 mai 1910, la population mondiale a vraiment cru mourir intoxiquée:

    «Dans le monde entier, prières et panique allèrent de pair: les églises se remplirent, les mineurs refusèrent de descendre dans les puits, les femmes obturèrent portes et fenêtres, pour empêcher le gaz mortel de rentrer dans les maisons.»

    Autre mystère de la science, en 2008, le Cern inaugure le Grand collisionneur d’hadrons (LHC). Malgré ses publications rassurantes, l’accélérateur de particules continue, encore aujourd'hui, de susciter l’effroi avec l’avènement d’un possible «mini-trou noir planétaire» potentiellement capable d’engloutir la Terre:

    A ce jour, aucun trou noir n’a été observé. A la place, on a même découvert le Boson de Higgs.

    Enfin, un des plus éminents scientifiques de tous les temps, Sir Isaac Newton, à l’origine de la Loi universelle de la gravitation et du calcul infinitésimal, a prévu la fin du monde pour 2060. D’après Haaretz, qui consacre un article à ce sujet :

    «Pour  calculer la fin des temps, Newton se base sur la date du sacre de Charlemagne en tant qu’empereur romain, en 800 ap. JC et sur des informations recueillies dans le livre de Daniel, qui selon lui prévoyait la fin du monde 1260 ans plus tard, soit en 2060.»

    6.Le 11 août 1999 de Paco Rabanne

    Impossible de conclure une compilation de prophéties de fin du monde sans mentionner le couturier Paco Rabanne, auteur de 1999, le feu du ciel , qui avait annoncé l’apocalypse pour le 11 août 1999. Il expliquait avoir fondé sa théorie sur une réinterprétation croisée entre numérologie, Nostradamus et aéronautique:

    «C'est précisément le 11 août qu'aura lieu la plus grande éclipse du siècle. Celle-ci s'accompagne d'une conjonction astrale particulièrement inquiétante pour notre pays. Je vous rappelle qu'en inversant 1999 on obtient 6661, soit 666, le nombre de la Bête, accolé à 1, le chiffre de Dieu: l'affrontement entre le Christ et l'Antéchrist annoncé dans l'Apocalypse! (…) Je n'ai su exactement ce qui allait causer la catastrophe qu'il y a deux ans, lors d'une conversation avec un chercheur en aéronautique du CNRS. C'est lui qui m'a mis sur la voie de Mir, ensuite j'en ai eu la confirmation chez Nostradamus.»

    Pour Luc Mary, pourtant, Nostradamus n’aurait jamais annoncé de fin du monde:

    «Le livre sur les soi-disant prophéties de Nostradamus est sorti en 1980, j’ai acheté sa traduction, et comme par hasard toutes les prédictions d’avant 1980 étaient vraies et toutes celles d’après se sont révélées fausses.»

    Et après?

    Ceux qui survivront au 21 décembre 2012 auront droit à mai 2014, date de «la vengeance du diable» pour la Kabbale ou encore à 2029, année où un astéroïde doit s’écraser sur la Terre. Sans oublier la prophétie de saint Malachie, alias «prophétie des papes», selon laquelle l’arrivée du 112e pape coïnciderait avec la fin du monde. Benoît XVI est le 111e.

     

    France Ortelli

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Fascisme : Faut-il crier au loup ?

    Nous sommes en 1925. Mussolini est au pouvoir en Italie depuis 1922, mais Hitler et les nazis devront attendre encore huit ans pour y parvenir en Allemagne.

    1136762578.PNGC’est le moment où, à la demande de la direction du Parti communiste, Fernand Loriot [1] publie des thèses dans lesquelles figure un important chapitre consacré à une tentative de définition du fascisme. [2]

    Pour l’auteur, le fascisme est un instrument de guerre civile de la grande bourgeoisie lorsque l'appareil de contrainte et de répression de l'Etat s'avère insuffisant pour contrôler l’action révolutionnaire du mouvement ouvrier.

    Afin d'entraîner derrière lui les classes moyennes et même une partie de la classe ouvrière, le fascisme se pare d'une idéologie qui exalte le sentiment patriotique, les idées d'ordre, d'autorité, de discipline dans le cadre de la société capitaliste.

    Cette idéologie, au service des intérêts de classe de la bourgeoisie identifiés avec l'intérêt national, est d'essence impérialiste comme en témoigne son goût des aventures belliqueuses.

    Dans le même temps, sous couleur d'entente entre le capital et le travail, le fascisme s'oppose de toutes ses forces aux luttes du mouvement ouvrier et a recours à la violence de ses organisations paramilitaires pour les briser.

    Pour Fernand Loriot, dans la France de 1925, le fascisme n'existe qu'à l'état de menace.

    Il existe de multiples organisations nationalistes et cléricales, mais la plupart ne présentent pas les caractères d'organisations fascistes.

    Par contre, - écrit-il - il faut accorder une attention particulière aux formations à demi-occultes qui utilisent les éléments déclassés de l'après-guerre (anciens officiers, etc.) pour encadrer les classes moyennes et pour intervenir dans les conflits du travail contre les salariés. Dans certaines circonstances, le fascisme pourrait trouver là une base de recrutement et d'action.

    Enfin, s'il est absurde de dire que « le fascisme est là » au risque de le provoquer, il serait aussi absurde d'ignorer sa menace.

    « Mais il importe de ne pas confondre la menace avec le fait ».

    L’analyse de Fernand Loriot et de ses camarades s’est trouvée largement confirmée par la réalité européenne qui devait mener à la Seconde Guerre mondiale.

    Il convient de rappeler et de saluer un tel effort théorique alors que, dans la France d'aujourd'hui, le mot « fascisme » est utilisé à tort et à travers sans la moindre préoccupation de le caractériser par rapport à la réalité.

    fascisme,france,parti communiste français

    Paris, 1934 : Défilé de paramilitaires du mouvement "Francisme"

    ●●●

    [1] Militant du Parti socialiste SFIO, Fernand Loriot (1870-1932) s'oppose dès 1915 à la participation de son parti aux gouvernements de guerre. En décembre 1920, il participe à la création du Parti communiste et en devient membre du premier comité directeur. A partir de 1922, il critique l'évolution du parti et rejoint finalement l'opposition interne.

    [2] Ces thèses ont été publiées dans les Cahiers du bolchevisme n°18 du 1er mai 1925 (Tribune de discussion, pages 1177-1186) : http://www.marxists.org/francais/loriot/works/1925/03/lor...

    Jean-Pierre Dubois


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  • Référence(s): que se passe-t-il sous le règne de Normal Ier?

     
    Moins programmatique que pragmatique, le chef de l'Etat serait le produit d’un mélange indéterminé «des» gauches historiques et nous perdrions notre temps à vouloir lui donner une origine et une saveur. A voir...

    Normal Ier. Reprenons la lancinante chronique du règne de Normal Ier là où nous l’avions laissée. À ce propos. Convient-il encore de chercher les mots qui ne fâcheraient pas? Est-ce toujours pertinent? En un temps où le vocabulaire s’affadit et où l’on n’évoque plus que la surface des choses pour ne heurter aucune oreille, où l’ont ne dit plus «orage» mais «épisode pluvieux», ni «il va peut-être mourir» mais «son processus vital est engagé», même les mots du nouvel Héritier ont longtemps perdu crudité et saveurs canailles. Il a fallu attendre que son action devienne enfin lisible pour que, lui, retrouve un peu d’embonpoint et de friponnerie verbale, et nous, de quoi analyser le sens de ses actes sans être totalement risible. Soyons donc prudent – mais ferme.

    Lecture. La phrase qui suit comprend un risque: sept mois à l’Élysée auront donc suffi pour nous décevoir, nous décontenancer ou nous conforter, selon ce que nous pensions avant le 6 mai dernier. Ce président, qui incarnerait plusieurs personnages «des» gauches historiques, reste aux yeux de certains une véritable énigme idéologique. Historiens, philosophes, sociologues et même anthropologues sont régulièrement conviés au chevet de sa politique pour en décrypter la lecture pratique et/ou symbolique. Beaucoup s’y cassent les dents – hors les habituelles références au delorisme (en priorité), au jospinisme (sa frilosité sociétale), au rocardisme (sa politique contractuelle), au mitterrandisme (cela va de soi), au mendésisme (sortez vos manuels) et même, n’en jetez plus, au jaurésisme (sic). Comme si la célèbre stratégie de synthèse du personnage, transformée depuis peu en méthode dite «du râteau», s’appliquait également à ceux qui commentent son action.
    Plus on tente de ratisser large avec lui, plus on aurait de chances de récupérer un bout de la vérité. Dans le genre «je vise à peu près juste», nous accorderons un bon point à l’historien socialiste Alain Bergounioux pour cette formule si tordue qu’elle en devient géniale: «Pour l’instant, Hollande projette ce qu’il a été dans ce qu’il fait.» Traduisons. Moins programmatique que pragmatique, Normal Ier serait donc le produit d’un mélange indéterminé et nous perdrions notre temps à vouloir lui donner une origine et une saveur. Un membre du cabinet d’Ayrault entrevoit la difficulté en ces termes: «Nous travaillons à la construction d’une nouvelle gauche, le hollandisme est forcément en devenir.» Et lorsque nous lui demandons s’il n’a pas l’impression de participer à une certaine «trahison de
la gauche», l’homme répond, paisiblement: «Le président n’a pas encore voulu dévoiler totalement sa vérité politique.»

    Saint-Simon. Le philosophe Pierre Musso, lui, qualifie le hollandisme de «saint-simonisme», référence au penseur du XIXe siècle, Henri de Saint-Simon (1760-1825), dont il est l’un des spécialistes. «La grande thèse du philosophe, postérieure à la Révolution française, explique Musso, était que le changement social devrait être pacifique, maîtrisé et même “insensible” pour éviter les deux écueils qui menacent dans toute situation de crise: l’anarchie et le despotisme.» Saint-Simon l’écrivait noir sur blanc: «Aucun changement ne peut s’effectuer que par degrés, au temporel comme au spirituel.» Soit, admettons les contraintes d’un prima: l’avenir est aussi réel que le présent est illusoire. Mais si l’illusion en politique consiste à agir sur ce qui se voit, le changement des hommes par exemple, et si l’intelligence suprême commande de s’extraire absolument de cette illusion pour «voir loin» et changer de point de vue sur la conjoncture présente en l’insérant dans l’histoire, franchement, quels sont les actes fondamentaux du gouvernement actuel – du côté de l’économique et du social, les vraies matrices – qui pourraient nous laisser penser qu’ils réorientent l’à-venir et tentent de changer la vie, quand tout nous pousse à croire au contraire que s’accumulent renoncements et reniements?

    Démarche. Nous aurions même pu nous étouffer, à la lecture d’une tribune de Pierre Moscovici donnée fin novembre à Libération et intitulée «Notre révolution copernicienne». Le ministre de l’Économie y justifiait le virage austéritaire par la cohérence que le gouvernement donne «à l’ambition progressiste». Vous avez bien lu. Et il poursuivait: «Être de gauche, c’est agir sur le réel au nom des valeurs de solidarité et de justice, mais aussi viser l’efficacité économique, sans laquelle, faute de moyens, celles-ci restent lettre morte.» Enfin il définissait ainsi la démarche du gouvernement: «Parce qu’elle est réformiste, sociale-démocrate, par essence et par conviction, elle est aussi révolutionnaire.» Nous aussi, nous avions soudain du mal à décrypter ce socialisme-là… (À suivre.)

    [BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 14 décembre 2012.]

    Mémoire(s): Normal Ier converti au zapatérisme?

     
    Doit-on considérer que le libéralisme politique et culturel est un tropisme typiquement social-démocrate? Ce qui expliquerait la conversion non négligeable de socialistes au libéralisme économique...

    François Hollande et Laurence Parisot.
    Normal Ier. (Suite.) Le spectacle de la souffrance d’autrui se donne à voir – à lire plutôt – dans la danse macabre des mots reçus au Palais. Ces temps-ci, les êtres écorchés par la vie écrivent beaucoup à Normal Ier, autant de traces visibles livrées aux tourments d’inquiétudes obsessionnelles. Dans le palmarès des troubles exprimés, la progression de la pauvreté des couches populaires arrive en tête (du genre «la gauche ne peut pas laisser faire ça» ou «que retiendra l’Histoire du quinquennat si la situation des plus démunis ne change pas, au moins un peu?», etc.), suivie de près, de très près même, par les fortes inquiétudes du peuple de gauche face aux politiques conduites (du genre «vous avez été élu pour un changement de société» ou « un nouvel échec du PS au pouvoir sonnerait le glas de tout espoir et pourrait bien emporter toute la gauche », etc.). Des mots pour prémunir tout écart du monde réel.

    Gégé. Sans doute Normal Ier se serait-il passé de «l’affaire» Depardieu. Pour des raisons qui nous échappent (des blessures intimes? des rancœurs? le ras-le-bol borderline d’un voyou finalement plus «mégalo» que ses personnages et moins «peuple» qu’annoncé?), notre Gégé national, si brillant à l’écran, a légitimé la plus caricaturale attitude ultralibérale que nous puissions imaginer: les soutiens de Laurence Parisot et de toute la droite réunifiée en témoignent. La France lui a tout donné? Lui pense qu’elle lui a trop pris. Une simple affaire de proportion? En vérité, l’acteur se comporte en sarkozyste de base, singeant les patrons du CAC 40, qui réclament toujours plus malgré la santé parfois poussive de leurs entreprises et qui, une nouvelle fois, se sont allègrement augmentés durant l’année 2012…
    Alors? Les Français d’en bas, las des polémiques fiscales – eux savent ce que coûte une augmentation de 
la TVA –, attendaient de l’hôte du Palais qu’il fixe le cap et tape sur les doigts de l’insolent. Résultat? Normal Ier a soutenu 
la démarche de son premier ministre vis-à-vis de l’acteur… tout en prenant ses distances sur la forme. Moitié-moitié. Comme d’habitude. Dans le texte: «Moi, plutôt que de blâmer tel ou tel, je veux saluer le mérite de ceux qui ont certes beaucoup, mais qui acceptent de payer leurs impôts en France, de produire en France, de faire travailler en France et de servir leur pays.» Ou encore: «Bien sûr qu’il faut dire à un moment un certain nombre des réprimandes morales. (…) Après, il y a les mots qui doivent être utilisés.» Indécision ou tempérance? Qui le sait?

    Songe. Doit-on considérer que le libéralisme politique et culturel est un tropisme typiquement social-démocrate, donc que son versant économique serait l’apanage de «la droite»? Doit-on même aller plus loin dans le raisonnement et croire, par exemple comme le philosophe Jean-Claude Michéa, qu’ils sont les deux faces d’une même pièce, le «développement du premier ayant créé les conditions de légitimation et l’environnement intellectuel propice au déploiement du second» ? Certains le pensent. Ce qui expliquerait la conversion non négligeable de socialistes au libéralisme économique et, plus globalement, aux idées sociolibérales que tente de rendre cohérentes Normal Ier lorsqu’il marie l’austérité et la baisse du coût du travail comme moteur de son action économique et sociale… Au Palais, un conseiller nous le confessait cette semaine: «Pour nous, la parenthèse “libérale” s’est ouverte en 1983. Beaucoup ont espéré que l’élection du 6 mai
la refermerait, au prétexte que le candidat socialiste avait fait de la finance son adversaire le temps d’une campagne. C’était croire à un songe.» Et devant notre mine atterrée, il ajouta: «Les militants sont troublés par le pacte de compétitivité, les hausses de la TVA, Florange, la fausse réforme des banques? Attendons le retournement de la conjoncture et on en reparlera!»

    François Hollande et José Luis Zapatero.
     
    Zapatérisme. Mais beaucoup de socialistes parlent déjà. Perplexes, désorientés ou désespérés. Le député Malek Boutih dit traverser un «trou noir» quand il s’agit pour lui de définir le pouvoir actuel: «Nous sommes devant un objet non identifié, qui absorbe notre énergie. Et ce n’est pas la surutilisation des sujets de société qui va le combler.» Quant au leader de l’aile gauche du PS, Emmanuel Maurel, il met en garde: «Le risque, c’est le “zapatérisme”: on fait le mariage pour tous et en même temps on flexibilise le marché du travail, sans augmenter les salaires, et à la fin, on se fait laminer. Je ne voudrais pas que le hollandisme se résume à n’être que du social-défaitisme.» La mémoire, plus cruelle des maîtresses. Souvenons-nous. Une petite espérance suivie d’une déception. Éternel recommencement ? Répétons-le encore et encore: rien de pire que la peur amputée de l’espoir… (À suivre.)

    [BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 21 décembre 2012.]

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  •  La « Fédération de la gauche » explose en Italie sur fond de recomposition politicienne et de soutien à la future gauche plurielle

    La « Fédération de la gauche » explose en Italie

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Vingt ans après la liquidation du PCI, ce parti que Pasolini qualifait d'« île de probité dans un océan de saleté », toute la saleté de la vie politique italienne qui refait surface.

     

    Après la tragédie, la farce. La tragédie sociale, c'est la politique de « rigueur » menée par l'ex-commissaire européen et conseiller de Goldman Sachs, Mario Monti.

     

    Le « dictateur » romain imposé par Bruxelles a bénéficié pendant un an du soutien sans failles au Parlement du centre-gauche comme de la droite pour mener sa politique impopulaire : relèvement de l'âge de la retraite, coupes dans les budgets publics, austérité salariale.

     

    Après sa démission, c'est le retour du bal des hypocrites. Dans une farce politique où l’humoriste populiste Beppe Grillo, devenu une drôle d'alternative au consensus dominant avec ses positions aux relents de qualunquisme (NdT : équivalent du poujadisme en Italie) n'est pas le seul comique en lice.

     

    A droite, avec la croisade de Berlusconi pour « sauver l'Italie » des griffes de la bureaucratie bruxelloise. Celui qui a accepté de se soumettre au diktat de Bruxelles il y a un an a du mal à cacher sa complaisance de fond : il a même proposé de retirer sa candidature si Monti prenait la tête d'une « coalition des modérés ».

     

    La mise en scène européenne, entre louanges pour Monti et opprobre pour Berlusconi ne trompe personne. Construire une légitimité au futur gouvernement de centre-gauche, tout en renforçant la future opposition de droite, menée par les néo-fascistes plus que par Berlusconi.

     

    A gauche, les primaires à l'américaine du PD ont atteint des sommets. L'ancien liquidateur du PCI, privatiseur de l'ENEL (EDF italien) en 1999, Pier-Luigi Bersani a pu s'appuyer sur la droitisation de son parti.

     

    Avec comme aile-droite l'épouvantail que représente le « Tony Blair italien », le jeune maire de Florence, Matteo Renzi. Moderne, pour le « mariage pour tous »... mais aussi pour les coupes dans les dépenses publiques, les exonérations fiscales pour les entreprises, la libéralisation du marché du travail. Il a récemment soutenu le patron de FIAT dans sa guerre d'intimidation contre ses ouvriers.

     

    Et comme caution de gauche, l'ex-liquidateur de Refondation communiste, Nichi Vendola.

     

    Le président des Pouilles, chouchou des médias, espoir de la gauche radicale, a créé un parti à la mesure de sa mégalomanie (« Gauche, écologie et libertés »), avec même des organisations locales constituées autour de sa personnalité (« les usines de Nichi ») pour les dernières élections régionales.

     

    L'éclectisme de ses positions laisse pantois : catholique fervent, admirateur de Jean-Paul II mais partisan du « mariage gay » ; européiste animé par le projet d'Adenauer et Monnet et sioniste patenté ; critique de l'ultra-libéralisme mais défenseur de réformes libérales dans sa région, vantées par la patronne du MEDEF italien, Emma Marcecaglia : « Vendola est le meilleur gouverneur d'Italie du sud, sa région des Pouilles est la mieux gérée ».

     

    Quant à son passé de communiste, Vendola fait le choix du repenti : « Je ne me définis plus comme un communiste. Le communiste était une question merveilleuse mais ce fut aussi une terrible réponse. Ce fut un grand rêve et un cauchemar horrible. Je n'ai aucune tolérance pour le cauchemar, une idéologie qui a produit les goulags ».

     

    Face à cet épouvantail à droite et ce rabatteur à gauche, Bersani n'a guère eu de mal à se faire élire comme candidat du centre-gauche aux futures législatives.

     

    Quant à son programme économique, il continuera l'oeuvre de Monti :« nous avons beaucoup plus aidé le gouvernment Monti que vous ne le pensez, nous avons servi de tampon sur les questions sociales » confiait-il au Wall Street Journal au début du mois.

     

    Et il s'inscrit par ailleurs dans l'esprit de celui de l'ultra-libéral Renzi auquel il a même reproché... d'avoir copié son programme. Tout un programme !

     

    Et les communistes dans tout cela?

     

    Que proposent le Parti des communistes italiens (PdCI) et Refondation communiste (PRC) – insérés depuis 2008 dans la Fédération de la gauche – face à ce système verrouillé et mis en scène par l'idéologie dominante ? Plutôt que de prendre leurs distances, ils y rentrent pleinement et alimentent la droitisation de la vie politique.

     

    Le PdCI a choisi de rentrer dans la primaire, soutenant Vendola au premier tour puis Bersani au second. Comme justification apportée, la volonté de « ramener les communistes au Parlement, de reconstruire des chemins unitaires à gauche et mettre fin au berluconisme et au montisme avec une nouvelle alliance de centre-gauche pour une autre Europe ».

     

    Face à cette participation à une nouvelle « gauche plurielle » à l'Italienne comme en 1998 et en 2006 sous Romano Prodi, Refondation communiste (RC) semble garder une posture de radicalité mais pour proposer un projet de recomposition plus large : la création d'une nouvelle formation politique à gauche.

     

    Prenant exemple sur Izquierda Unida en Espagne, die Linke en Allemagne, le Front de gauche en France, RC propose une « nouvelle formation qui réunisse tous ceux à la gauche du PD : de di Pietro aux mouvements pour l'environnement. Le PD a fait disparaître le mot 'gauche'. Il faut créer une nouvelle chose de gauche pour partir sur un New Deal en Italie ».

     

    Dans sa proposition de « Quatrième pôle », RC propose une alliance avec Nichi Vendola, le juge de droite Di Pietro (l'Eva Joly italien)... qui ont pourtant déjà accepté de rentrer dans la future gauche plurielle menée par le PD !

     

    Derrière ces deux projets de recomposition, contradictoires en apparence (« identité communiste » pour négocier des postes au PD vs « pôle de radicalité » pour canaliser in fine vers le PD), c'est le fiasco de la Fédération de la gauche (FdS) qui éclate au grand jour.

     

    Rappelons qu'en 2008, un tout autre projet politique était porté par les bases militantes du PdCI et de Refondation communiste : celui de l'unité des communistes pour reconstruire un nouveau Parti communiste italien.

     

    Après quinze ans de dérive liquidatrice au sein de Refondation communiste, avec l'équipe Bertinotti-Vendola, le projet d'un parti de « gauche » unique, la Gauche arc-en-ciel, conduisait à un échec historique aux élections de 2008 : 3% et l'expulsion des communistes du parlement.

     

    Les militants de Refondation communiste avaient alors renversé la direction liquidatrice, tandis qu'au PdCI les bases militantes forçaient la direction à faire un retour auto-critique sur le soutien passé aux gouvernements de centre-gauche et à envisager de relancer l'unité des communistes.

     

    Ce formidable élan pour l'unité des communistes a ensuite été récupéré par des franges liquidatrices au sein des deux partis, sous l'égide du PGE, pour le rabattre vers la création d'une force de gauche non-communiste, proposant des solutions compatibles avec la social-démocratie.

     

    Quatre ans après, si cette nouvelle mouture du projet liquidateur est en train d'exploser sous le poids de ses propres contradictions, hélas les conditions pour la renaissance d'un véritable mouvement communiste en Italie semblent compromises. Le rapport de force de 2008 anéanti.

     

    En réalité, le projet liquidateur du PGE en Italie, en échec sur sa capacité à construire autre chose n'est en réussite que sur un point : détruire ce qu'il reste de l'organisation communiste en Italie, empêcher toute reconstruction.


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  • ALGERIE de la colonisation à la guerre : une exposition réalisée par l'Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC)

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    cliquez sur les images

     

    Photos: EL DIABLO (fête de l'Humanité 2012)

    L’hommage de François Hollande à Maurice Audin

    vendredi 21 décembre 2012
    par  algerep

    "L’écrivain Benamar Médiène revient sur l’importance de l’hommage rendu aujourd’hui au militant communiste, mort sous la torture des troupes coloniales françaises, par François Hollande lors de sa visite en Algérie.

    Maurice Audin à Alger par Ernest Pignon - DR

    Benamar Médiène : C’est un grand symbole, très attendu par les intellectuels, les anciens combattants, les militants communistes, dont la mémoire a été délaissée par le pouvoir algérien. Certaines façons d’évoquer le combat de Maurice Audin me paraissent outrageantes. Il ne s’agit pas d’un Européen qui aurait «  aidé les Algériens  ». Maurice Audin n’était pas extérieur à ce peuple, il était un Algérien.

    Maurice Audin

    Comme Fernand Yveton, comme Henri Maillot et beaucoup d’autres communistes algériens tombés au maquis, non pas comme des supplétifs, mais comme des patriotes. Audin est un Algérien mort pour l’Algérie mais aussi pour l’honneur de la France, selon l’expression de Francis Jeanson. La remise de documents à Josette Audin, la clarification attendue sur la place Audin participent d’une symbolique forte, d’une espérance et d’un pari sur l’avenir." (Extraits d’un entretien avec l’écrivain dans l’Humanité du 20 décembre).

    Cependant Benamar Médiène croit devoir ajouter au sujet de l’hommage de Hollande à Audin : "Ce geste contribuera aussi à laver les socialistes du terrible soupçon qui pèse sur eux, du fait de l’attitude qui fut la leur pendant la guerre d’Algérie."

    Maurice Audin : LA DISPARITION

    Or, il ne s’agit pas de "soupçon" mais d’une réalité. Ce sont les socialistes qui ont réclamé et obtenu que les pleins pouvoirs soient accordés aux forces colonialistes de répression. C’est sous la direction du gouverneur général de l’Algérie, Robert Lacoste, un dirigeant de la SFIO, ancien nom du Parti socialiste, que les exactions des colonialistes sont coordonnées et couvertes. Il est hypocrite de se recueillir à la mémoire de Maurice Audin et de ne pas condamner le fait que les paras qui l’ont étranglé, après l’avoir affreusement torturé, l’ont fait en application du feu vert des socialistes à la guerre implacable contre le peuple algérien pour sa liberté. Il est vrai qu’il y a quelques années le Parti socialiste français s’est revendiqué de tout l’héritage des socialistes, donc y compris de ses crimes en Algérie, notamment pendant la guerre de libération.

    Alger républicain

    21.12.12


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  •  Islam, terrorisme, antisémitisme, États-unis, complots (communistes et populistes, partie 4)

    Communistes et populistes, GQ, partie 4

     

    lien à la partie 1 : Qu’est ce qu’on appelle le « populisme » et comment les communistes l’appréhendent-ils?

    lien à la partie 2 : Les fascismes colorés

    lien à la partie 3 : Insécurité, immigration, assistanat, Roms, école

     

    5)      Voile, burqa, islamisation

     

    Pour la société française et le bon sens élémentaire d’un peuple révolutionnaire qui a souvent fait trembler l’ordre du monde, il est indiscutable que le voile islamique est une atteinte à la dignité des femmes, et que la burqa est une violence symbolique extrême à l’encontre de toutes les femmes. Ces marques d’auto-stigmatisation ravalent celles qui refusent de les arborer au rang de prostituées. Et légitiment le harcèlement des filles dans les ghettos qu’elles contribuent largement à structurer.

    Elles symbolisent aussi le refus de l’intégration à la société française sur des bases réactionnaires et aliénées. Les partisans de la tolérance (et de l’obligation indirecte) du voile, hormis les intellectuels de gauches naïfs ou hypocrites, sont bien souvent motivés par le machisme inconscient ou non, ou par la volonté inconsciente fréquente parmi des opprimés de dominer une sous classe encore plus opprimée. Les petits blancs de l’ère coloniale voulaient se sentir supérieurs aux Algériens, les soi-disant « indigènes » déracinés des ghettos veulent se sentir supérieurs aux femmes, et le voile est une manière d’imposer la hiérarchie des sexes.  Il ne faut pas viser à interdire le voile, sauf en milieu scolaire, mais il faut le marquer clairement comme un emblème réactionnaire incompatible avec le progrès social et démocratique.

    Les femmes qui  portent ces tenues qui les dégradent, volontairement ou non, trahissent leurs sœurs et renforcent en Occident les fascismes colorés qui se confortent mutuellement  en s'opposant : elles marquent le territoire pour les fascistes verts, et servent de repoussoir exemplaire pour conforter la propagande des fascistes bleus, noirs, bruns et blancs. Chaque burqa qui circule, c'est dix milles voix de plus pour le FN.

    Dans les pays de culture musulmane, la problématique est un peu différente, mais pas fondamentalement. La laïcité émancipatrice peut y progresser indirectement, et il faut tenir compte de la réalité de l'opinion populaire. Mais il n'empêche que rien ne justifie ici ou là-bas, la complaisance gauchiste pour la réaction religieuse féodale-fasciste.

     

    6)      Soi-disant Islamophobie

     

    L’islam est en effet bien trop souvent représenté par des prosélytes extrémistes, subventionnés par les pétro-monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Émirats, Qatar, Koweit), dont le rapport à la foi est hypocrite, archaïque et intolérant. La tâche des militants progressistes n’est pas de leur faciliter la tâche et de paver le chemin à une régression de civilisation.

     Il n’y a guère de sens à vouloir classer les religions sur une échelle de valeur, même si on peut remarquer que le message évangélique est susceptible d’une interprétation communiste directe qu’on trouvera difficilement dans le Coran. Un guérillero catholique d’Amérique latine est au service du peuple et non des prêtres de sa religion ; un guérillero islamique d’Algérie ou de Syrie est au service des émirs du Golfe qui le payent, non du peuple qu'il assassine.

    Mais au-delà de cette évaluation subjective, le christianisme du XXème siècle, le catholicisme de Vatican 2 par exemple, vaut mieux que l’islam du VIIème siècle auquel veulent nous ramener ses prosélytes les plus actifs, salafistes, wahhabites, takfiristes, frères musulmans, et autres vaticinateurs de fatwas terroristes. L’islamisation du prolétariat qui se fait avec l’argent des pétromonarchies pour promouvoir cette interprétation rétrograde et sectaire de la religion doit être combattue. Certes elle ne prévaudra pas. Mais dans les conditions actuelles, ce seront des Sarkozy et des Bush qui y veilleront, à leur manière, et à notre grand dam avec l’appui populaire, si les progressistes apparaissent comme laxistes en cette matière.

    On peut comprendre que les musulmans n’aiment pas que leur religion soit critiquée, mais l’islam n’aura jamais un privilège qui puisse lui donner le droit de devenir un tabou dans une société à forte culture anticléricale, frondeuse et insolente. Les interdits concernant le prophète Mahomet n’ont de valeur que pour les musulmans, et il est aberrant que certains veuillent les imposer à tout le monde. La seule réaction correcte aux provocations commerciales d’un torchon comme « Charlie  Hebdo » est de les ignorer. Et il est bien évident que si l’islam obtenait une sorte de respect public excédant l’usage habituel, les autres cultes fonceraient dans la brèche pour en réclamer autant.

    Sur le fond, l’islam est une idéologie politico-religieuse qui s’est formée et s’est développée dans les formations sociales médiévales du Moyen Orient, entre les septième et dixième siècles, qui a fort peu évolué depuis, et qui est maintenant complètement dépassée au plan politique, et au niveau des mœurs.  Elle est largement corrélée aux retards de développement accumulés dans cette région, et à l’impuissance des peuples à lutter efficacement contre l’impérialisme.  L’islam comme toute religion de ce monde est un héritage du passé, qui produit encore de la culture et du lien social, et permet à ses fidèles de satisfaire des aspirations subjectives morales, esthétiques ou métaphysiques, mais il ne peut plus rien revendiquer en dehors de la sphère de la vie privée. Les peuples musulmans ne pourront reprendre leur destin en main sans achever le processus de laïcisation qui a conduit les éléments radicaux de la bourgeoisie européenne révolutionnaire, à la suite de précurseurs à l’audace sans limite, tel Spinoza, dès le XVIIème  siècle, à neutraliser les empiètements de leur propre religion dans l’espace politique.

    Beaucoup de militants gauchistes prétendent qu'il faut défendre les droits civiques des musulmans, en tant que tels. Ils se leurrent profondément, car il est clair que les musulmans qui sont injustement traités en France ne le sont pas pour leur religion (qui au contraire s’affiche ostensiblement, bien davantage que les autres, dans l’espace public, et bénéficie de toutes sortes de complaisance d'État, dont le moindre n'est pas la reconnaissance officielle de UOIF). Ils le sont parce qu’ils sont ouvriers, immigrants exploités, ou victimes de racisme à cause de leur type physique étranger, de leur couleur de peau, et les Algériens à cause du ressentiment remontant à la guerre d'indépendance qui persiste dans la droite française.

    L'hostilité montante à l’islam qui serait devenue majoritaire (?) dans la population ne provient pas du racisme, mais est la conséquence peu surprenante des abus et des crimes de toute sorte, largement médiatisés, qui ont été commis par des fanatiques au nom de cette religion depuis plus de vingt ans, et d’abord dans les pays musulmans.

     

    7)      Terrorisme

     

    Le terrorisme fasciste vert des Merah qui tue des enfants à cause de leur origine doit être mis hors d'état de nuire. On peut d’ailleurs légitimement se poser la question de sa manipulation, quand on constate que les terroristes de cette mouvance (depuis Kelkal en 1995) sont systématiquement tués avant d’être présentés à un juge. Il suscite par réaction un terrorisme blanc sporadique tout aussi répugnant, comme en Norvège, et des lois d'exceptions "bleues" comme le « patriot act » liberticides. Il ne légitime en rien l'usage actuel par les États-Unis du terrorisme d'État pour le combattre, mais il doit être condamné absolument, sans rémission, sans phrases et sans atténuation.

    Bien évidement il faut cesser immédiatement de le sponsoriser dans d’autres pays, et de l’utiliser pour déstabiliser ou agresser directement des pays souverains, comme la Libye, la Syrie ou le Mali. Particulièrement intéressant à cet égard est le point de vue des Tartuffes humanitaires anti-syriens (BH Lévy, Glucksmann, Kouchner, etc.) qui après avoir contribué autant qu’ils le pouvaient aux conditions d’une insurrection islamiste en Syrie appellent à la guerre contre ce pays pour y mettre fin.

     

    8)      Peine de mort

     

    La peine de mort ne doit pas être rétablie pour des raisons éthiques, et ne serait-ce que pour éviter les dérives de son usage qu’on constate aux États-Unis, mais la révolte populaire récurrente qui s’élève contre les monstres criminels que produit une société malade et déshumanisée ne peut pas être traitée par le mépris. Certains individus sont sortis de l’humanité, ces auto-entrepreneurs du nazisme représentent un danger réel, et s’il ne faut pas en exagérer le nombre, il est compréhensible de vouloir les neutraliser, dans un cadre légal, pour très longtemps. Les prolétaires, par l’étymologie latine, sont les hommes et les femmes qui n’ont d’autre richesse que leurs enfants, et il est juste qu’ils demandent des comptes aux autorités quand ils sont assassinés.

     

    9)      Protectionnisme

     

    Le peuple voit juste disait Mao, et il voit juste quand il constate que l’emploi industriel est détruit par la concurrence des pays à bas salaires. La Chine a eu raison d'utiliser cette contradiction du capitalisme occidental pour accélérer son développement, mais en l’occurrence les intérêts des travailleurs de France s’opposent à celui du développement industriel chinois sur cette base. La responsabilité des communistes français est de protéger d’abord l’emploi industriel en France.

    Par ailleurs, la désindustrialisation des pays riches provoquée par les politiques de libre-échange les pousse à une fuite en avant impérialiste : la richesse qui ne sera plus produite en Occident doit en effet être captée autrement, par un tribut financier extorqué dans le reste du monde, par la domination culturelle, par la rente financière, les marques et les brevets (y compris de manière criminelle pour les médicaments) et en dernière analyse par la force armée. Le bellicisme nouveau de l’Angleterre et de la France ne s’explique pas autrement.

     

    10)   Euro

     

    L’euro est contestable pour des raisons économiques objectives, qui n’ont pas leur place ici. Mais quelques soient ses démérites économiques, l’euro est l’exemple rare d’une monnaie de classe. Il a été une attaque contre le pouvoir d’achat, contre l’emploi, mais aussi contre le sentiment national des prolétaires. Il faut rétablir la souveraineté monétaire de la France, qui est aussi le pouvoir de mener une politique économique dans l’intérêt de ses habitants, ce qui signifie de pouvoir créer une nouvelle monnaie nationale.

     

    11)   Théories de complots et de lobbies tout-puissants

     

    Les complots imaginaires qui envahissent le Net sont de mauvaises réponses à de vraies questions, et ne témoignent pas seulement de fantasmes mais aussi d’un légitime désir de savoir et d’agir sur les causes de l’histoire. On ne doit pas y répondre par l’insulte et l’amalgame, mais par la discussion argumentée. Dans l’idée d’un complot interne à l’origine des attentats du onze septembre, les hypothèses qui circulent, selon moi, sont fantaisistes, mais il y transparait la vérité déformée que ces attentats ont été objectivement utiles au projet impérial étatsunien, et qu’ils ont été perpétrés par une mouvance dirigée par des agents américains qui s’est retournée, je pense, contre ses employeurs. Je n'ai aucun doute sur le fait que la CIA et ses sœurs sont capables moralement d'avoir commis ces attentats, mais je ne crois pas qu'elles l'aient fait, à cause du risque incalculable qu'elles auraient dû assumer. La liquidation extrajudiciaire et néanmoins toute officielle de Ben Laden a démontré non seulement que les autorités des États-Unis s'arrogent désormais une puissance tyrannique dans le monde entier, mais aussi qu'elles n’avaient pas intérêt à un procès public, qui aurait révélé au grand public américain l’alliance fondamentale entre islamistes de la mouvance saoudienne et OTAN.

    Dans l’idée du lobby juif qui dominerait les États-Unis et donc le monde, il y a l’idée déformée de la conjonction d’intérêt bien réelle entre le complexe militaro industriel américain et le courant sioniste israélo-américain, lobby assumé qui a pignon sur rue à Washington. Rien d’étonnant à ce que le public accrédite l’idée de sa toute-puissance, puisque les médias ne cessent d’alimenter l’idée qu’Israël est le partenaire dirigeant de l’Alliance entre les deux pays ! Les conservateurs américains qui s’en offusquent, tels un Ron Paul, ne comprennent pas la profondeur de l’engagement impérialiste de leur propre pays. La vérité est bien sûr l’inverse : Israël n’est qu’un satellite des États-Unis. Rien n’empêchera les derniers antisémites pulsionnels de délirer, mais ils auront d’autant moins d’écho qu’on se gênera moins à critiquer l’action du lobby sioniste. Notons que l’antisémitisme actuel qui peut parfois s’exprimer sur ce thème est surtout une forme de revanchisme arabo-musulman comparable au revanchisme anti-allemand des Français après la guerre de1870, et n’a pas de rapports qu’indirects avec l’antisémitisme européen génocidaire d’avant-guerre, même s’il y a eu des rapprochements ponctuels.

     

    12)   Antisémitisme

     

    L’antisémitisme délirant qui dominait les esprits dans notre pays dans les années 1930 a quasiment disparu. Les négationnistes de la Shoah, les Goebbels de papier, sont extrêmement marginaux, et n’ont de crédit qu’autant que les médias leur en accordent, serait-ce pour feindre de s’indigner. Pourtant, les imputations calomnieuses d’antisémitisme se multiplient, dans le but évident de discréditer les progressistes qui critiquent la politique israélienne. Il faut cesser de hurler avec les loups à chaque campagne de presse, d’autant plus que les Juifs ne forment plus en France un groupe opprimé.

    L’assimilation de l’antiaméricanisme (ou même de l’anticapitalisme) à l’antisémitisme est simplement grotesque, dans le registre du « plus c’est gros mieux ça passe », comme dans la campagne anti-Chavez, et ceux qui le propagent ne font que révéler leur antisémitisme inconscient qui assimile les juifs aux capitalistes et aux riches. Peut être chez certains y a-t-il le projet délibéré de favoriser l’antisémitisme pour pouvoir y amalgamer toutes les oppositions au meilleur des mondes de la « fin de l’histoire » capitaliste.

     

    13)   Anti-américanisme

     

    L’antiaméricanisme est justifié par le pouvoir impérial ombrageux des États-Unis qui impose son système social, ses intérêts et ses entreprises globales dans le monde entier ; il est exacerbé par le parti pris atlantiste omniprésent dans les médias, de la pseudo-élite autoproclamée qui construit avec enthousiasme et inconscience un empire occidental, gros de conflits de civilisation, et qui tourne le dos à ses propres valeurs de démocratie et d’État de droit. L’antiaméricanisme, qui doit bien distinguer le peuple américain de ses gouvernants et de ses capitalistes est donc la face négative mais indissociable de l’aspiration à l’égalité des peuples et à la paix.

    à suivre ...

    http://reveilcommuniste.over-blog.fr


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