• Aurore Martin est sortie de prison

    La militante basque Aurore Martin est sortie de prison

    Aurore Martin est sortie de prison

    La militante basque Aurore Martin à Bayonne le 25 juin 2011.

    La militante basque française Aurore Martin est sortie samedi de la prison de Soto del Real, près de Madrid, au lendemain de la décision de la justice espagnole de la remettre en liberté sous caution. Le PCF demande à Manuel Valls "des explications claires et précises sur les conditions de cette arrestation qui a gravement entaché nos valeurs républicaines"

    La justice espagnole avait demandé vendredi le paiement d'une caution de 15 000 euros pour libérer la militante nationaliste, agée de 33 ans et arrêtée le 1er novembre au cours d'un contrôle routier dans les Pyrénées-Atlantiques. Aurore Martin est sortie en milieu d'après-midi de la prison située au nord de Madrid, d'où elle devait prendre en voiture la direction de la France afin de gagner dans la soirée, après cinq ou six heures de route, son domicile ou celui de ses parents au Pays basque français.

    Aurore Martin a été arrêtée le 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques puis remise aux autorités espagnoles en application du mandat d'arrêt européen émis par Madrid, dont elle faisait l'objet depuis 2010. Madrid lui reproche d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna. Ce parti, considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA, est interdit de l'autre côté des Pyrénées alors qu'il est légal en France. Son interpellation avait suscité un tollé notamment parmi les élus, y compris socialistes, du Pays basque.

    A Bayonne, une collecte de fonds pour réunir la caution réclamée par la justice espagnole a connu samedi un vif succès. Selon Batasuna, les contributions, très diverses, allaient de cinq à 400 euros.

    Dans un communiqué, le Parti communiste s'est félicité samedi de la libération de la militante basque française Aurore Martin et a demandé à Manuel Valls "des explications claires et précises sur les conditions de cette arrestation qui a gravement entaché nos valeurs républicaines". Le PCF dénonce également le mandat d'arrêt européen "conçu contre les terroristes et non pas pour mettre des Aurore Martin en prison".

    Aurore Martin de retour au Pays Basque

    p006_01.jpg

    22/12/2012

    Antton ROUGET avec G.T.

    Le Pays Basque s’était résolu à accepter la situation. Aurore Martin devait passer les fêtes de fin d’années dans les geôles espagnoles. Mais, comme c’est le cas depuis le début, une nouvelle décision inattendue a fait basculer le sort de la jeune militante de Batasuna.

    La quatrième chambre de l’Audience nationale espagnole a accepté vendredi le recours présenté par la défense d’Aurore Martin contre l’ordre d’incarcération dicté le 2 novembre par le juge Pablo Ruz. A quelques jours des fêtes de fin d’année et après 51 jours de détention, Aurore Martin va retrouver le Pays Basque. Comme l’arrestation de la jeune femme avait indigné la population, l’annonce de sa libération conditionnelle a engendré une large vague de satisfaction. Dépassant les frontières politiques et territoriales (cf. encadré).

    La décision de l’Audience nationale fixe deux clauses à la libération conditionnelle de la jeune femme. Aurore Martin doit d’abord bénéficier d’une domiciliation dans l’Etat espagnol. “Il s’agit d’une adresse pour recevoir les convocations”, précise Amaia Recarte, avocate d’Aurore Martin, qui ajoute que “cela ne l’oblige en rien à vivre dans l’Etat espagnol”.

    Seconde condition, la jeune femme doit payer une caution de 15 000 euros.

    Deux points de collecte

    Pour récolter l’argent nécessaire et constituer deux points de collecte, les soutiens d’Aurore Martin n’ont pas traîné. “Plus tôt cette somme sera récoltée, plus tôt Aurore sera parmi nous. Le temps presse, nous avons besoin de l’aide de toutes et tous”, précise Batasuna qui organise ce samedi matin, entre 9 heures et 11 heures, deux rendez-vous : à Bayonne au Café des Pyrénées et à Saint-Jean-Pied-de-Port au bar Kalaka.

    Appels à poursuivre la mobilisation

    - Batasuna : “Il ne fait aucun doute que si la mobilisation n’avait pas été aussi grande, Aurore aurait encore eu à subir de long mois dans les prisons espagnoles. Aurore sort, mais il reste encore 600 prisonniers politiques basques éparpillés aux quatre coins des prisons françaises et espagnoles. Un an après la conférence pour la paix qui a eu lieu au palais d’Aiete […], il est temps que les Etats français et espagnols s’impliquent dans la résolution du conflit, à l’image la déclaration faite par des élus du Pays Basque Nord au Forum pour la paix.”

    - F. Espagnac (sénatrice et porte-parole du PS) : “Sa mise en liberté à quelques jours de Noël est un signe important. Le combat continue jusqu’au non-lieu. Dans cette libération, tout a joué, les mobilisations… Et ça, Madrid doit en tenir ou en a tenu compte. C’est un premier pas dans le dossier du MAE. Il faut continuer à se mobiliser pour faire en sorte qu’on franchisse un premier pas dans le processus de paix.”

    - C. Capdevielle (députée PS) : “La manifestation en faveur des prisonniers, le processus de paix, les mobilisations, c’est tout ça qui a amené cette victoire. C’est une première victoire ; la vraie victoire sera un non-lieu. Il faut rester vigilant avec le MAE. Du reste, en commission des lois [au Parlement, ndlr], nous allons former un groupe de travail pour faire le point des dix ans du MAE et de son application. Aujourd’hui, on est dans une nouvelle étape [au Pays Basque]. Il y a une prise en compte globale de la situation par le gouvernement. Et ce qui paie, c’est la détermination, même lorsqu’il y a des vents contraires.”

    - J.-J. Lasserre (sénateur MoDem) : “Cette bonne nouvelle laisse penser que tous ceux qui l’ont soutenue avaient raison. La mobilisation a été nécessaire pour attirer l’attention du juge.”

    - M. Brisson (conseiller général UMP) : “C’est un pas important vers l’apaisement après plusieurs mois de brutalité vis-à-vis du Pays Basque. C’est la conséquence heureuse d’une démarche d’union qui doit être poursuivie pour faire avancer les dossiers et la reconnaissance du Pays Basque.”

    - J.-P. Mirande (conseiller général Forces 64) : “Je suis très heureux, d’autant que j’avais présenté une motion au Conseil général contre ce MAE. Ce n’est que justice.”

    - A. Villeneuve (conseiller général PS) : “ça va dans le bon sens, celui de l’apaisement. On avait l’impression que le procès était fait avant même qu’elle soit jugée. Maintenant, il faut régler cette histoire et faire la lumière sur ce qui lui est reproché.”

    - H. LIPIETZ et C. Greze (parlementaires EELV) : “La mobilisation des citoyens et des élus de tous bords n’est sans doute pas étrangère à cette issue heureuse. La remise en liberté d’Aurore Martin constitue un pas dans le processus qu’il faut poursuivre.”

    http://www.lejpb.com


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :