• Photo Jacques Tilly
     

    A treize jours de la manifestation du 30 décembre à Paris contre le "traité Merkozy", la mobilisation se renforce. A Marseille et dans les Bouches du Rhône, les forces de gauche ont annoncé ce mardi la création d’un Comité départemental contre le traité européen d’austérité.

     

    Mobilisations. Qu’on le nomme Pacte budgétaire, Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone Euro ou "traité Merkozy", le document promis à la ratification du Parlement dans les semaines à venir fait l’unanimité à la gauche du PS. Personne n’en veut.

    A Marseille, depuis ce matin, ce refus collectif des politiques d’austérité s’incarne dans un Comité départemental contre le traité européen d’austérité. Un comité rassemblant les fédérations départementales de la FASE, de la Gauche Anticapitaliste (GA), de la Gauche Unitaire (GU), du NPA, du PCF, du PG, de Solidaires et du Collectif Vive les services publics. Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (CAC 13), au sein duquel Attac est très impliqué, est également de la partie.

    « Ce qui nous rassemble, c’est clair et net, c’est le refus de ce texte », a synthétisé Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF lors d’une conférence de presse au café l’Européen, choisi pour son nom, un « clin d’oeil » appuyé à la thématique du jour. Un texte qui va « aggraver les politiques néolibérales », « donner une portée constitutionnelle à l’austérité », détruire les services publics, précipiter l’abandon de la souveraineté nationale en matière économique (c’est la Commission européenne, non élue, qui validerait le budget national) et « encourager à la délation » de l’éventuel mauvais voisin européen. Un texte condamnant les peuples à « l’austérité à perpétuité » et ce au terme d’« un processus anti-démocratique ». De tout cela, les représentants des organisations politiques ont clairement signifié qu’ils ne voulaient pas.

    « Notre combat, contrairement à ce qui est souvent prétendu, n’est pas contre l’Europe, précise Samy Johsua de GA 13, c’est même le seul possible pour l’Europe. Nous ne somme pas dans un repli nationaliste mais au contraire sur une position internationaliste ». « On voit bien comment cela se passe aujourd’hui en Grèce. On veut l’Europe, oui, mais une autre Europe : solidaire et des peuples, pas des marchés financiers... » ajoute Michel Touzet du NPA tandis que Christian Garnier, de Solidaires et du CAC 13 rappelle que « l’ensemble du mouvement syndical européen est contre ce traité ». Pour Marie Batoux du PG 13, en Grèce, au Portugal, en Espagne, « il y a aujourd’hui des peuples qui souffrent et pour lesquels il est important que nous luttions. De ce point de vue, la mobilisation pour la manifestation du 30 septembre est une priorité absolue. Il faut d’urgence mettre la question de ce traité au centre du débat démocratique ». La manif du 30 fait l’unanimité, « on est en train de s’organiser pour remplir un train depuis Marseille » lâche Pierre Dharréville. Enjeu : réussir un rassemblement le plus massif possible, à l’image de ce qui s’est passé à Madrid ce week-end et inscrire cette date dans « le combat de longue durée qui s’annonce » selon Samy Johsua.

    Pour la quasi totalité des organisations, le combat s’articule en partie autour de l’exigence d’un référendum. « Sur une question comme celle-ci, il faut donner la parole au peuple », résume Jacques Lerichomme de GU 13. Sans y être opposé, le NPA n’appuie pas la voie référendaire, préférant s’employer à « mobiliser les citoyens pour forcer le gouvernement à ne pas appliquer ce traité ». Une nuance d’approche que chacun minimise, d’autant qu’elle s’inclue sans mal dans les termes du texte cosigné : « Nous demandons qu’un large débat démocratique ait lieu afin que les citoyens et citoyennes puissent s’emparer de ce sujet décisif et se prononcer à son propos ».

    D’ici le 30, l’objectif avoué est d’ouvrir en grand les portes de ce comité départemental à toutes les organisations syndicales, associatives et politiques qui souhaitent le rejoindre. Pour peser plus lourd dans un combat qui doit « servir d’appui pour changer la donne en Europe ». Quelques jours après le 30, tous se retrouveront au théâtre Toursky, le 5 octobre, pour un grand meeting organisé par le Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique.


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  • Arnault : Quand une étude du PTB reçoit un écho international

    « Pourquoi LVMH (la firme de Bernard Arnault) a planqué des milliards en Belgique » : l’article en homepage du site du magazine financier américain Business Week s’inspire directement de l’étude du PTB sur les activités belges de la première fortune européenne. Comment a-t-on pu arriver à ce résultat et, surtout, que révèle cette affaire ?

    David Pestieau

    Chasse au gros en Belgique : le PTB débusque Bernard Arnaud  

    8 septembre

        La Libre Belgique révèle que Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH et 4e fortune mondiale, a déposé une demande de naturalisation en Belgique. Quelques heures plus tard, Bernard Arnault publie un communiqué : il dément vouloir s’exiler en Belgique, mais confirme avoir demandé la « double nationalité » franco-belge, pour développer ses investissements en Belgique. L’affaire provoque un grand émoi en Belgique et en France.


    Tour à tour, le MR et le N-VA se réjouissent de la venue d’une telle grande fortune en Belgique. D’autres s’indignent de ce nouvel exil fiscal de la France vers la Belgique. Mais toute la presse s’interroge sur les motifs de sa venue.

    11 septembre

        En Une de La Libre Belgique et dans une carte blanche de Peter Mertens dans De Morgen, le PTB révèle que Bernard Arnault est déjà actif en Belgique depuis quatre ans. Avec une de ses filiales, LVMH Finance Belgium. Et que cette société vient visiblement en Belgique pour bénéficier du système fiscal belge avantageux. Le système des intérêts notionnels et la déduction des plus-values lui ont permis de ne payer que 453 euros sur un bénéfice de plus de 60 millions d’euros en 2009. Le même jour, L’Echo révèle l’existence d’autres filiales du groupe.


        Des équipes de RTL et RTBF se rendent sur place et constatent que toutes ces filiales sont logées dans un bureau anonyme au 3è étage d’un immeuble à Schaerbeek. Un employé répond sans ouvrir la porte qu’il ne peut faire aucun commentaire. Sur la même boîte aux lettres, les noms d’une dizaine de filiales.

    12 septembre

        Caroline Ven, de l’organisation patronale flamande VKW, signe une carte blanche dans De Morgen : Ce que des gens comme Peter Mertens ne veulent pas voir. Elle y dénonce « l’obsession  de la répartition des richesses » qui habiterait le PTB. La Dernière Heure publie en Une un dossier sur base d’une autre étude PTB : comment des grosses sociétés paient moins d’impôts qu’une femme de ménage. Comme Albert Frère et ses 152 euros payés en 2010.
        Pendant ce temps, le service d’études du PTB s’intéresse aux comptes de ces autres filiales publiés sur le site de la Banque nationale. Et fait des découvertes étonnantes qu’il transmet en exclusivité au Soir et au Morgen.

    13 septembre

        Le Soir titre en Une : « Bernard Arnault prépare à Bruxelles sa succession ». En cherchant dans les comptes des filiales du milliardaire, Marco Van Hees, spécialiste fiscalité du PTB et journaliste à Solidaire, a découvert l’existence d’une fondation belge privée du magnat français : Protectinvest. Cette fondation permettrait aux héritiers d’Arnault de ne payer presque aucun impôt en droits de succession grâce au système belge de donations particulièrement avantageux.


        Le service d’études du PTB fait d’autres découvertes en examinant les comptes de LVMH Finance et de 11 autres filiales de Bernard Arnault aux noms improbables (Le Peigne, Hanninvest, Pilinvest, Gestion Mob. Patr. Immo. , Willinvest, Giminvest, Goinvest, Le Peigne Invest, Mohexy et StraatJ). Après examen des comptes de ces sociétés avec ceux de LVMH Finance Belgium, il ressortait que leurs bénéfices s’élevaient à 630 millions d’euros… Pour lesquels elles ont été imposées à 3,84 %. Soit 24 millions d’euros d’impôts. Si elles avaient payé le taux nominal de 33,99 %, l’État aurait récupéré 190 millions d’euros en plus. Si Bernard Arnault aime la Belgique, il le lui montre bien mal… Car si il brasse des milliards et ne paie presque pas d’impôts, ses sociétés n’ont  embauché en tout et pour tout que... sept personnes.

    14 septembre

        La révélation du PTB et du Soir/De Morgen est reprise par l’ensemble de la presse française, de Libération au Figaro en passant par Les Echos et France Inter.


    Le site du journal communiste L'Humanité titre en Une : « Les 13 milliards d’impôts sur la succession qu’Arnault voudrait planquer en Belgique ». Et précise : « Les recherches du Parti du travail de Belgique et du quotidien Le Soir indiquent que le patron pourrait ainsi esquiver l’impôt sur les successions en France. Soit plus de 13 milliards d’euros de manque à gagner pour l’État. 13,5 milliards d’euros, en comptant que Bernard Arnault ne s’enrichira plus d’ici sa mort, c’est ce qui pourrait donc passer sous le nez de l’État français. C’est les deux tiers de la hausse d’impôt que devront supporter citoyens et entreprises françaises sur ces deux prochaines années. »  
    Pendant ce temps, 10 000 personnes manifestent à l’appel de la FGTB contre les profiteurs fiscaux en passant dans les beaux quartiers d’Ixelles. Le cortège passe devant l’appartement bruxellois d’Albert Frère, à un jet de pierre du clos des milliardaires, et devant les bureaux de LVMH Finance à l’avenue Louise. Arnault est devenu, sans le vouloir, le symbole de la politique fiscale laxiste belge.

    15 septembre

        Le site du magazine Business Week publie les révélations du PTB. Et a poursuivi l’enquête. Les sociétés d’investissement de la société de luxe française LVMH ont amassé des actifs pour un total de 4 milliards d’euros en Belgique. Les 12 filiales en Belgique du groupe et la fondation privée ont plus que triplé leurs actifs depuis 2008. Olivier Labesse, porte-parole de LVMH, affirme que la Belgique est devenue le « centre opérationnel financier » du groupe pour profiter d’un traitement fiscal plus favorable. D’autres entreprises européennes font de même, dit-il. Le déplacement de l’actif en Belgique « n’a rien à voir » avec la situation fiscale personnelle d'Arnault, affirme sans rire Labesse.

    16 septembre

        Raoul Hedebouw est invité à l’émission Controverse de RTL-TVI et Marco Van Hees est à Mise au point, sur la RTBF. Le premier s’exprimait sur « la taxation des riches », le second sur « Belgique : enfer ou paradis fiscal ? » « Ce qui est choquant, c’est moins la demande de Bernard Arnault que la législation belge. Accueillons-le et instaurons un impôt sur la fortune (...) : s’il veut venir en Belgique, pourquoi pas ? Mais qu’il soit taxé ! » a, entre autres, déclaré Marco Van Hees. Il a rappelé la proposition du PTB : « La taxe des millionnaires : une taxe gratuite pour 98 % de la population. » Et de revenir sur un autre exemple : « Albert Frère profite de la déduction sur plus-values sur actions. Sur 3,3 milliards de bénefs, il a payé 152 euros. L’impôt sur la fortune en France n’est pas rentable ? Faux. Cet impôt rapporte 43 fois plus qu’il ne coûte ! »
        Raoul Hedebouw était l’un des invités de Controverse sur le thème « Haro sur les riches ? ». Il a notamment débattu avec Armand de Decker (MR), Philippe Moureaux (PS), Roland Duchâtelet (Open Vld et président du Standard). A Armand De Decker, le porte-parole du PTB sort : « M. Arnault fait 600 millions d’euros de bénéfices et paie un impôt de 3,84 %. Fortum, filiale finlandaise d’énergie, fait plus de 250 millions d’euros de bénéfices et paie 20 euros d’impôts. » En sortant un billet de 20 euros.

    Dans les prochains jours

        Information de dernière minute : le service d’études du PTB a poursuivi ses investigations. Et a sorti une nouvelle étude qui révèle, entre autres, que les sociétés de Bernard Arnault ont vu leur actif augmenter de 14 milliards en quatre ans et ses fonds propres, de 5,8  milliards d'euros... Conclusion de Raoul Hedebouw : « Avec près de six milliards de fonds propres et sans doute un capital d’au moins trois milliards supplémentaires, il devient évident que le groupe LVMH, partie de l’empire de Bernard Arnault, déplace une partie de ses activités financières vers la Belgique pour des raisons fiscales. Ce groupe n’est pas le seul, puisque de plus en plus de multinationales utilisent la Belgique comme arrière-cour financière, dans laquelle elles peuvent déduire leurs bénéfices de quasiment tout impôt. Comme ArcelorMittal dont la filiale financière AMFSB a fait 1,597 milliards d’euros de profit en 2011 et payé une nouvelle fois zéro euro d’impôts. » A suivre dans la presse et sur www.solidaire.org , dans les prochains jours…


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  •  Voici la dépêche de l’AFP qui fait état d’une manifestation citoyenne à Benghazi. Notons que Benghazi est la zone la mieux maîtrisée du pays par le gouvernement et que néanmoins comme l’indique la dépêche il y a eu ces derniers mois de nombreuses attaques contre les intérêts étrangers et contre les forces de sécurité qui a culminé avec l’assassinat de l’ambassadeur des États-Unis et d’autres fonctionnaires sans que visiblement les assassins subissent un châtiment légal.

    Cet assassinat n’a donc pas été un coup de tonnerre dans un ciel serein mais bien le point culminant d’une situation qui met Benghazi aux mains de terroristes d’Al Qaida. Que les bandes armées qui font régner la terreur dans tout le pays puisse s’attaquer aux intérêts étrangers dans ce qui est la quasi capitale de la rébellion montre à contrario la situation réelle du pays et le fait que le gouvernement n’a aucun pouvoir sur les dites bandes armées. La manifestation n’a en rien attaqué leur potentiel de nuisance, elle paraît une tentative du gouvernement de restaurer l’image d’une Libye dont tous les observateurs reconnaissent qu’elle est à feu et à sang et avec de vastes territoires devenus de non droit.

    Nous avons déjà eu droit à l’image d’un processus électoral qui marquait la victoire des “laïques” et des modérés sur les terroristes et extrémistes. En fait on peut craindre légitimement qu’il s’agisse d’opérations marketing, des sortes de villages Potemkine (les villages que le prince Potemkine bâtissait à chaque visite de la tzarine pour lui faire croire que tout allait bien) des images plaquées sur une réalité désastreuse.

    Note de Danielle Bleitrach


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    BENGHAZI (Libye) – Des centaines de manifestants ont délogé vendredi soir le groupe salafiste d’Ansar al-Charia de la caserne qu’il occupait au centre de Benghazi, dans l’est de la Libye, et ont mis le feu à l’installation militaire, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Sous la pression des manifestants, les membres du groupe qui avait été montré du doigt dans l’attaque du consulat américain, ont tiré en l’air avant de quitter la caserne qui a été envahie par des centaines d’habitants de Benghazi qui protestaient contre les milices hors la loi.

    Aux cris de "Le sang des martyrs n’a pas été versé en vain", les manifestants sont entrés dans la caserne qui a été saccagée, pillée et incendiée, selon un correspondant de l’AFP.

    "Cette brigade était un grand problème pour nous et pour tout le monde. C’était un foyer d’extrémistes", s’est félicité un des manifestants, Taoufik Mohamed 32 ans.

    Auparavant, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté à Benghazi contre les milices armées, dix jours après l’attaque du consulat américain du 11 septembre 2012 qui avait coûté la vie à l’ambassadeur des États-Unis, Chris Stevens et trois autres Américains.

    "La mort de l’ambassadeur était l’étincelle qui a mis le feu", a estimé Adallah, un jeune manifestant.

    Avant de se diriger vers la caserne d’Ansar al-Charia (les partisans de la loi islamique), les manifestants avaient déjà délogé une autre milice qui avait élu domicile dans un bâtiment de la sécurité libyenne dans le centre de la ville.

    Selon des témoins, Ansar al-Charia a évacué aussi l’hôpital al-Jala qu’elle contrôlait, sous la pression des manifestants. La police militaire a pu prendre possession par la suite du bâtiment.

    Au moins quatre autres installations publiques ont été désertées par des milices à l’arrivée des manifestants.

    Selon un journaliste de l’AFP, des centaines d’habitants se sont dirigés vers une autre caserne située dans la région d’al-Hawari à une quinzaine de km du centre de Benghazi, occupée par la brigade de Raf allah Sahati, un autre groupe salafiste jihadiste.

    Vers 00H00 locale (22H00 GMT) des membres de ce groupe tiraient en l’air pour tenter de disperser les manifestants, dont certains étaient armés.

    L’attaque contre le consulat américain, déclenchée lors d’une manifestation contre le film anti-islam produit aux États-Unis, a illustré l’incapacité des autorités à assurer la sécurité dans le pays ainsi que la montée en puissance de groupes islamistes radicaux en Libye.

    Benghazi, la deuxième ville de Libye, d’où était partie en 2011 la contestation contre le régime de Kadhafi, a été le théâtre ces derniers mois de plusieurs attaques contre des intérêts occidentaux et d’assassinats de responsables de la sécurité.

    (©AFP / 22 septembre 2012 00h14)


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  • Charlie hebdoCharlie Hebdo publie des dessins d’essence coloniale. Il tourne en dérision les peuples qu’il estime devoir être soumis. Le message est : « riez de mes dessins ridicules, musulmans fanatiques, et soumettez-vous ». Manuel Valls, homme d’humour bien connu, proclame, sans rire, que la caricature est un « droit fondamental ». Cela s’appelle la liberté d’expression, selon ces beaux messieurs.

     

    La liberté d’expression est pourtant loin d’être un droit absolu. La loi la limite, parfois à juste titre. Par exemple, vous connaissez l’expression : « le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ». De même, il est interdit d’appeler au meurtre. Quand Laurent Fabius exprime son opinion : « Bachar El Assad ne mériterait pas d’être sur terre », c’est clairement un appel au meurtre, selon une méthode d’extrême-droite. C’est tout à fait interdit, en principe (mais les principes, il s’en tape !). Et puis, il y a les lois dites « mémorielles », qui non seulement interdisent d’exprimer une opinion, mais interdisent même toute recherche historique sur les sujets concernés.

     

    En dehors même de la loi, les médias qui pratiquent au quotidien la liberté d’expression de positions coloniales, sont d’une extrême vigilance sur les opinions hérétiques. Par exemple, essayez de dire, dans des médias de quelque importance, que vous avez un doute sur l’explication étasunienne du 11 septembre ? Certains s’y sont laissés aller, comme Marion Cotillard, Jean-Marie Bigard, ou Thierry Meyssan, et en ont eu, immédiatement, à subir les foudres de l’excommunication. Les bien-pensants ont un mot pour définir les hérétiques : ce sont des complotistes ! (ou des rouges-bruns si vous préférez…).

     

    En fait, la liberté d’expression à la sauce Charlie hebdo, Manuel Valls et leurs amis, n’est qu’un droit à l’insulte. Et ceux qui sont offensés sont priés de ne pas réagir, sinon gare ! « Les manifestations de protestation sont interdites, et les organisateurs seront recherchés », explique le premier ministre. Si vous n’êtes pas contents, portez plainte, terroristes ! Et la justice coloniale s’occupera de vous !

     

    Remarquons quand même que les populations musulmanes n’ont aucunement besoin de caricatures volontairement offensantes ou de vidéos volontairement provocatrices pour être révoltées contre l’impérialisme. Les faits suffisent. Ces faits ont des noms : Palestine, Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Iran.

     

    Mais quel est alors le but de ces provocations ? C’est à l’usage des populations occidentales, assez portées sur la suffisance. Pour leur faire croire que les révoltes dans les pays arabes ont pour origine, non pas ces causes réelles et sérieuses, qui s’appellent agressions et pillages, mais une vidéo ridicule, et que personne n’a vue, ou trois dessins d’un hebdo qui ne dépasse pas le cadre hexagonal. Histoire de dire : mais qu’est-ce qu’ils sont susceptibles ces arabes !

     

    Mais les peuples du monde, y compris occidentaux, vont devoir choisir leur camp. Et la suffisance et le racisme sont mauvaises conseillères.

     

    D.R. http://www.resistance-politique.fr/


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  • La contre-attaque de Monsanto à l’étude sur les OGM de Gilles-Eric Séralini et du Criigen ne s’est pas faite attendre. C’est un courriel envoyé par un dirigeant de Monsanto, Jaime Costa, ingénieur agronome et directeur technique de Monsanto en Espagne. Il conseille à ses interlocuteurs d’aller consulter plusieurs réactions de scientifiques critiquant l’étude. Des scientifiques loin d’être indépendants...

    Traduction de l’espagnol : « Objet : Au sujet des recherches indépendantes sur les OGM.

    Sur cette page (lien), vous pouvez lire l’opinion de quelques scientifiques indépendants sur cette nouvelle publication qui n’a pas été revue par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) » [1].

    Le courriel a été révélé par l’Observatoire européen des entreprises (CEO). Le lien préconisé par le cadre de Monsanto renvoie vers le site du Science Media Centre, basé à Londres et présenté comme une source d’informations indépendante. Le centre publie huit réactions de scientifiques. Tous rejettent l’étude du Criigen.

    Se présentant comme une entreprise indépendante « qui travaille à promouvoir les opinions de la communauté scientifique au Royaume-Uni pour les médias », le Science Media Center est en réalité financé à 70 % par les grands noms de l’industrie de la biotechnologie. BASF, Bayer, Novartis, CropLife International sont autant de bailleurs de fonds de cette entreprise.

    Malgré le conflit d’intérêt évident, l’opération semble bien fonctionner. Trois des huit experts mentionnés sur le Science Media Center ont été repris par l’agence de presse Reuters. C’est le cas de Tom Sanders, directeur du département des sciences nutritionnelles au King’s College de Londres, qui note que « cette race de rat est particulièrement sujette aux tumeurs mammaires lorsque les ingestions de nourriture ne sont pas contrôlées ».

    Mais aussi de Mark Tester, professeur à l’université d’Adelaïde en Australie qui s’est étonné que les précédentes études n’aient pas soulevé les mêmes inquiétudes. « Si les effets sont aussi importants que rapporté et que l’étude est vraiment pertinente concernant l’homme, pourquoi les Nord-Américains ne tombent-ils pas comme des mouches ? » interroge t-il. « Les OGM font partie de la chaîne alimentaire depuis une décennie là-bas et la longévité continue de s’accroître inexorablement ».

    Le groupe de lobby des biotechnologies Europabio a également publié un communiqué de presse citant ces mêmes experts et énumérant un ensemble d’arguments pour tenter de discréditer la recherche. Pour le CEO, ce n’est « probablement que le début des tentatives de l’industrie des biotechnologies pour miner la crédibilité de cette nouvelle étude ». L’équipe du Criigen répond à ces critiques sur le site du Nouvel Observateur.

    Notes

    [1] Le CEO précise avoir changé des éléments pour protéger la source.

    http://www.bastamag.net/article2651.html

    Séralini répond aux critiques de son étude sur les OGM

    Louis-Gilles Francoeur (Le Devoir) - 21 septembre 2012

     L’étude de Gilles-Eric Séralini et de ses collègues venait à peine d’être publiée dans la revue Food and Chemical Toxicology que plusieurs chercheurs, britanniques et australiens, la bombardaient de critiques méthodologiques. Pas un seul n’en a salué l’intérêt. Ils mettaient plutôt de l’avant des failles alléguées à propos des méthodes d’échantillonnage retenues, de l’analyse statistique, voire à propos de la revue scientifique choisie, même s’il s’agit de celle où Monsanto publie ses propres résultats.

    L’équipe Séralini a répondu à neuf de ces critiques jeudi 20 septembre.

    À ceux qui lui reprochent d’avoir retenu un " faible " échantillon de 200 rats, les auteurs répliquent que des lots de 20 rats sont exactement ceux qu’utilise Monsanto, mais dans des études de 90 jours plutôt que de 730 jours. Ils ajoutent que le budget de 3,2 millions d’euros, glanés difficilement, ne permettait pas davantage à une équipe indépendante.

    À ceux qui contestent l’utilisation de rats Spraque-Dawley, qui développent facilement des tumeurs, le Dr Joël Spiroux, coauteur de l’étude, répond que c’est précisément la lignée qu’utilisent les producteurs d’OGM, y compris Monsanto. " Et, ajoute le chercheur, les faits sont là : ceux qui ont été nourris au maïs OGM, avec ou sans Roundup, développent plus de pathologies et beaucoup plus vite. "

    Dans les trois groupes de rats traités, les tumeurs et affections des reins et du foie interviennent dès le 4e mois, dit-il, et ils explosent au 11e et 12e mois, ce qui correspond à l’âge d’un humain de 35 à 40ans. Dans le groupe témoin, les tumeurs surviennent vers le 23e et le 24e mois. Chercheur biaisé ?

    D’autres chercheurs ont critiqué la diète à base de croquettes, mais, réplique l’équipe française, ce sont les mêmes qu’utilisent les producteurs d’OGM.

    Quant à l’idée que les rats de cette expérience auraient absorbé plus de maïs OGM que des humains en proportion, les chercheurs français répliquent que la dose correspond à ce que mangent les Nord-Américains à leur insu.

    À ceux qui reprochent à Séralini d’être un " anti-OGM ", le chercheur répond : " faux ". Séralini se dit favorable à plusieurs techniques transgéniques, dont la fabrication de médicaments. Mais " en revanche, ajoute le Dr Spiroux, Gilles-Éric Séralini et nous sommes contre les OGM agricoles, mal étiquetés et dont la toxicité au long cours est mal étudiée ", notamment avec des protocoles scientifiques qui ont été élaborés sous la dictée de politiciens et de représentants de l’industrie, comme l’a démontré Marie-Monique Robin dans son livre percutant, Le monde selon Monsanto.

    Source : Le Devoir

    http://reporterre.net/spip.php?article3228


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  • Et iPhone réinventa l’iPhone annonce religieusement Apple, et les fidèles se massent devant les temples de l’Apple Store porter leur offrande de 679 euros. Mais quelques banderoles gâchent la cérémonie : les salariés voudraient des temps de pause, des tickets restos et être correctement payés.

    Salariés d’Apple : "tout ce qu'on a, c'est un mail de remerciement"

    Les salariés doivent faire une haie d'honneur aux premiers acheteurs des nouveaux produits Apple

    "C'est très excitant. Il y a beaucoup de gens, tout le monde parle avec tout le monde", mais les banderoles, "ça gâche un peu la fête" déplore un fidèle qui trépigne d’impatience dans la file d’attente avec quelques centaines de ses coreligionnaires. En face, quelques employés, réunis à l’appel de Sud, tentent de se faire entendre pour améliorer leurs conditions de travail. Avec jusqu’à 58 % de marge brut par iPhone vendu, des dizaines de milliards de bénéfices, "on pourrait avoir des tickets restos" déplorent-ils… "On voudrait avoir tout ce qu'ont les autres salariés de grandes entreprises françaises", explique Thomas Bordage, délégué syndical de Sud. "Nous, tout ce qu'on a c'est un mail de remerciement de Tim Cook qui nous dit qu'on est formidables".

    • Sud détaille les revendications des salariés dans un communiqué

    - le versement d’un 13ème mois à l’instar d’autres entreprises du commerce,
    - la mise en place d’une grille des salaires propre à notre enseigne.
    - l’instauration d’un temps de pause,
    - l’installation de fontaines à eau,
    - une climatisation et des sanitaires dignes de ce nom ! »

    • Paroles de salariés d’Apple

    Un vétéran de l’Apple Store : "Les plannings horaires changent souvent. Le travail n'est pas simple tous les jours. Sinon moi j'aime cette boîte, le vrai problème  c'est que par rapport aux bénéfices qu'elle fait on pourrait avoir des tickets restos, des pauses, de l'eau. C'est la moindre des choses. Concernant la grève, je ne pense pas que les gens vont se mobiliser, les salariés ne veulent pas prendre trop de risques. Quant aux managers ils sont partagés ils ont un peu le cul entre deux chaises".

    Un tout jeune employé : "Je suis tout nouveau, mais je ne me plains pas de mon travail. Je trouve que nous sommes plutôt bien traités par rapport à d'autres secteurs. Certes les plannings changent un peu souvent mais bon. La première revendication est salariale de toute façon. Le sujet est tabou parce que certains collègues ont peur des représailles. Je sais qu'il y a des négociations en cours, cela fait un an que ça dure sans que l'on obtienne quoi que ce soit."


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  • Christian-Noyer-Banque-de-France.jpgAvant les élections, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, avait annoncé qu'il voulait supprimer 2 500 emplois dans l'institution à la tête de laquelle il a été placé par Jacques Chirac et confirmé par Nicolas Sarkozy. Depuis ces annonces, la crise s'est aggravée, le chômage a explosé, la France connait la croissance zéro... et la droite a été chassée du pouvoir. La Banque centrale européenne et la Banque de France sont sollicitées de toutes parts pour qu'elles orientent sélectivement les financements vers la croissance réelle et les PME, plutôt que d'injecter aveuglément des milliards dans les marchés financiers.

    Le gouverneur Noyer n'en a cure : il vient de réaffirmer sa volonté de dévitaliser la présence de la Banque de France dans les territoires, particulièrement dans ceux qui sont les plus touchés par le chômage, la précarité, le surendettement, ceux où les PME et les collectivités publiques ont le plus de mal à obtenir les crédits bancaires indispensables à la réalisation de leurs projets. François Hollande et son gouvernement se sont prononcés pour que les politiques économiques, en France et en Europe, donnent la priorité à la croissance. Laisseront-ils détériorer l'un de nos outils principaux de lutte contre la crise ?

    Le Parti communiste français apporte son total soutien à la mobilisation des personnels de la Banque de France et aux propositions précises de leurs syndicats pour que la Banque réponde aux attentes du pays dans tous les domaines du service public dont elle est chargée. Il demande à la Banque de France de renforcer sa présence dans les territoires pour être à l'écoute des citoyens et pour lutter contre la revitalisation des bassins d'emploi et de vie. Il demande qu'elle coopère activement avec les régions dans la mise en place de fonds régionaux pour l'emploi et la formation. Il demande que la Banque de France s'engage dans une coopération active avec la future BPI et les autres institutions financières publiques et mutualistes au sein d'un pôle financier public. Il demande que la Banque prenne en compte, dans la sélection des crédits susceptibles de bénéficier d'un refinancement de la BCE, de leur contribution à la sécurisation de l'emploi, de la formation et du potentiel de création de richesses dans les territoires.
    Le PCF demande au gouvernement d'user de tous les moyens à sa disposition pour stopper les projets irresponsables du gouverneur Noyer. Il demande l'ouverture d'un vaste débat, à l'échelle nationale et dans chaque département, sur les moyens de mobiliser l'argent public, l'argent des entreprises et l'argent des banques au service de la création de richesses et de l'emploi, avec de nouveaux pouvoirs pour les salariés dans les entreprises et pour les citoyens.


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    Jean-François Copé, François Copé et Bruno Le Maire sont en lice pour la tête de l'UMP.

    Jean-François Copé, François Copé et Bruno Le Maire sont en lice pour la tête de l'UMP. © REUTERS

    INFO E1 - Les finances seront le premier dossier à régler par le futur président de l’UMP.

    François Fillon et Jean-François Copé, tous deux candidats à la présidence de l’UMP, partagent cette même inquiétude. En novembre, après le Congrès qui les départagera, le nouvel élu devra faire face à un parti sans le sou, ou presque.

    Une baisse de dotation de 10 millions d’euros

    Car en 2013, le financement public de l’UMP va passer d’un peu plus de 30 millions d’euros par an, à environ 20 millions. La raison ? L’échec aux législatives du parti qui entraîne une baisse mécanique de dotation de quelque 10 millions d'euros par an. Cette dotation publique annuelle des partis politiques dépend en effet du nombre de voix obtenues au premier tour des élections législatives et du nombre de députés élus.

    Pour faire des économies, le parti a déjà décidé de rogner sur deux postes de dépenses importants : l'université d'été et une baisse du personnel. Faute de moyens, l’UMP a en effet renoncé à organiser sa rentrée politique. La dernière université d'été, à Marseille, en septembre 2011, avait coûté la bagatelle de 4 millions d'euros.

    Les coupes en baisse du personnel ont aussi déjà commencé. Au siège du parti, rue de Vaugirard, certains étages sont presque vides. En juillet, l’UMP a mis fin à environ 25 CDD. Le même sort a été réservé aux stagiaires.

    Revendre le siège du parti ?

    La situation financière de l’UMP est telle qu’au sein du parti, certains se demandent s’il ne faudrait pas revendre le siège, situé dans le huppé 15e arrondissement de Paris, inauguré il y a quelques mois à peine.

    Pour le trésorier de l’UMP, cette solution n’est pas à l’ordre du jour. Mais Dominique Dord tire la sonnette d’alarme. Si l’UMP ne parviendra pas à faire suffisamment d’économies d’ici quelques mois, le parti devra envisager une augmentation de ses recettes. Qui passerait, par exemple, par une augmentation de la cotisation annuelle demandée aux 260.000 militants.

    Quelles que soient les solutions retenues, le trésorier du parti en est persuadé : pour rester à flot financièrement, le prochain président de l’UMP devra "faire pour le parti" ce que Nicolas Sarkozy voulait "faire pour la France".

    http://www.europe1.fr/Politique


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  • L'intersyndicale de PSA Aulnay a été reçue ce jeudi à après midi à l'Elysée par le président François Hollande. Elle de devait demander la suspension du plan social qui prévoit la fermeture de l'usine et la suppression des 3.000 emplois permanents du site, mais n’a obtenu que la promesse de négociations tripartites.

    PSA Aulnay : Hollande ne veut pas de suspension du plan social

    François Hollande a promis des négociations tripartites --syndicats, direction, Etat-- mais ne s'est aucunement engagé sur le gel du plan social. Selon le délégué CGT Jean-Pierre Mercier, "les négociations auront lieu site par site", notamment celui Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), que PSA entend fermer d'ici à 2014, supprimant quelque 3.000 emplois, et celui de Rennes.  Il s'agit d'"obtenir le maximum de garanties sur le maintien de l'emploi, c'est une revendication unanime des syndicats. Il va falloir que les salariés imposent leur ordre du jour" lors des réunions tripartites "car Peugeot a dit jusqu'à présent qu'il ne voulait négocier que sur la réindustrialisation" et pas sur les 8000 suppressions de postes annoncées à la mi-juillet.

    Le syndicat SIA reste assez positif : "Nous sommes satisfaits d'avoir obtenu la réunion tripartite avec le soutien ferme du président mais il ne s'est pas engagé sur un gel du plan le temps de ces négociations". Les autres sont désabusés. Le syndicat SUD n'attendait "franchement rien" de la rencontre avec François Hollande. "Il nous reçoit parce qu'il devait nous recevoir", a estimé Mohamed Khenniche qui portait un t-shirt noir barré du slogan "Le changement ce sont nos luttes qui le feront". Selon lui, l'intersyndicale n'attend pas davantage du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg qui "ne nous a pas montré qu'il servait à quelque chose jusqu'à présent" et qui participait à la réunion avec le chef de l'Etat.

    L’intersyndicale demande clairement "la suspension du +plan de sauvegarde de l'emploi+, c'est-à-dire du plan de licenciements". Une manifestation rassemblant plusieurs centaines de salariés de PSA devrait se tenir cet après midi à Paris, mais de gros problèmes de RER B l’ont retardée.


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  • Les Malices de Pif

    Les Malices de Pif

    Les Malices de Pif


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