•  

    Il parait que c'était avant :

    http://www.pscolombes.fr/wp-content/uploads/2009/10/parisot_medef.jpg

    Quelle différence avec maintenant ?

     

    A coup de petites touches, tel des stagiaires tentant de copier les maitres impressionnistes, le gouvernement et le parti qui le pilote avancent dans leur stratégie.


    Ne jamais oublier que le "non de gauche" de 2005 c'est fait contre le parti hégémonique des forces qui ont chassé la droite, ne pas oublier que la ligne de front ne passe pas entre gauche et droite mais entre ceux qui renoncent à la souveraineté populaire et ceux qui la revendiquent.


    La totalité des ministres de ce gouvernement (sauf Etoile filante aussi médiatique que récupérable par la partie dominante) ont voté oui au référendum et se sont abstenu pour laisser passer la forfaiture de Versailles.


    C'est pour avoir en conscience avoir perdu cela de vue que les gens qui se parfume d'un front dit de gauche sont entrain de sentir aujourd'hui le cul entre deux chaises après avoir fait campagne sans mette ces questions en débat au cœur de la présidentielle (en particulier sur le contenu de leur appel pour le second tour) comme si chasser le troll (indispensable) était suffisant pour faire une alternative.


    Le rôle historique du PS depuis qu'il a annoncé officiellement son renoncement à toute analyse de classe, est de convaincre qu'il n'y a pas d'autre issue que d'en passer par les choix du capital.


    Cela vaut pour la politique intérieure comme celle internationale. Seulement la situation pour le PS-SFIO à changé : de la non intervention de l'Espagne 36 aux velléités d'y aller en Syrie en 2012, la différence est la volonté affichée de plus et mieux tenir son rang dans le concert impérialiste. Hollande s'il continue dans cette voie va nous faire passer Blum pour un agent du Kominterm.


    La pantalonnade du défilé de mode "saison automne hiver" du pouvoir aux assises du Medef a mis la direction de la CGT en colère. Enfin. Pour autant fallait-il attendre jusque là ?


    Maintenant la question qui est posée au monde du travail, ceux qui fabriquent la rente à deux chiffres des têtes de gondoles du CAC 40 (sans oublier ceux qui restent en rayons et vivent plus que confortablement) est de savoir si c'est d'organiser des rendez vous de rues (qui seront certes nécessaires) est la priorité ou de faire comme le fait le patronat en direction du pouvoir : harceler sans trêves patrons et directions pour leur imposer de cracher au bassinet, de partir à l'assaut des profits de cette rente que chacun de vous fabrique et qu'on vous demande de faire grandir au prix de la diminution de vos moyens de survivre.


    Travailleurs, chômeurs, retraités vous êtes en légitime défense. Il faut maintenant arrêter de tergiverser il ne s'agit pas d'exiger des négociations mais d'imposer des reculs au capital. S'il faut négocier,  à lui de poser la demande… et à nous d'en fixer le cadre. 37 milliards de dividendes rien que pour le CAC, un Michelin qui surfe sur un 37.2( et pas que matin) de hausse de ses profits.


    Preuve que la crise n'est pas pour tout le monde, Hermès voit son bénéfice net progresser de 15.2% et comme ce ne sont pas les habitantes des ZUP qui vont faire la queux pour s'y fournir, c'est bien que le curseur de la richesse progresse et que la crise alimente les porte monnaie des plus riches en asséchant celui qui le sont moins.


    Et Blumollet nous dit que c'est la crise? Pour qui ?


    Ils ne peuvent agir que parce que nous ne mesurons pas la force de notre nombre. Tout est là.


    Maintenant gagner une à une les consciences et faire grandir le rassemblement, l'élargir et le densifier.


    Il n' a pas d'autre voie.

    Par canaille le rouge


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  •   Un dessin de Burki qui pourrait illustrer la politique de l'emploi définie par le gouvernement de François Hollande...

      Certes, il faut être juste, cette flambée du chômage depuis que François Hollande est à l'Elysée, n'incombe pas spécialement à son gouvernement. Mais pourquoi des emplois d'avenir en CDD pour les jeunes, alors que tous les services publics manquent de véritables postes ? Pourquoi ne pas avoir voté des droits nouveaux pour les salariés afin de défendre leur outil de travail? Pourquoi ne pas avoir voté la loi sur l'interdiction des licenciements boursiers? Pourquoi accepter le traité européen Merkozy synonyme de plus d'austérité pour la France et l'Europe?

    Michel Sapin, le ministre du travail, a affirmé dimanche 2 septembre, que le seuil symbolique des 3 millions de demandeurs d'emploi sans activité était désormais franchi, ainsi que le taux de 10 % de chômeurs.

      LE CONTRAT DE TRAVAIL N'EST "PLUS STABLE"
     

      Le ministre a par ailleurs estimé que le contrat de travail "n'est plus un contrat stable" et qu'il fallait "revoir cela" avec les partenaires sociaux pour "donner plus de sécurité de l'emploi". "Aujourd'hui le contrat de travail n'est plus un contrat stable, n'a plus aucun sens, c'est complètement détourné: les CDD, les missions d'intérim, les ruptures conventionnelles utilisées de manière extrêmement libérale. Tout cela fait qu'il y a une insécurité dans l'emploi", a affirmé le ministre du travail.

      "ADAPTATION"

      Mais, pour Michel Sapin, "de l'autre côté", les entreprises doivent aussi "pouvoir s'adapter" aux nouvelles donnes économiques. "Il faut permettre une adaptation en terme d'organisation du travail, en terme de localisation de l'emploi, aussi en terme de quantité d'emplois", a estimé le ministre, choisissant, à l'instar du premier ministre Jean-Marc Ayrault, de parler d'"adaptation" plutôt que de "flexibilité".

      Le gouvernement doit transmettre le 10 septembre aux partenaires sociaux un document d'orientation qui lancera cette négociation sur la sécurisation de l'emploi, qui s'annonce difficile.

      Source: Le Monde du 02 09 2012

    Note de ma pomme: Partenaires sociaux, comme si un syndicat pouvait-il être le partenaire du patronat dans la gestion de la crise toujours profitable à celui-ci?
    D'ores et déjà, FO a dit que si le terme "flexibilité" n'apparaissait pas dans le texte du gouvernement, on pourrait voir. Oui, cachez ce terme que je ne saurais voir. Et rappelez-vous, FO, qui ne voulait parler que de grève générale il y a peu. Quant à la CFDT, c'est le JDD qui écrit à son sujet que sur ce dossier-là, avec le MEDEF, elle est l'alliée du gouvernement. Et comme son boss François Chérèque n'a opposé aucun démenti...

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  • 120903-rassemblement-a-la-mine-marikana-le-23-aout.jpg

    Rassemblement à la mine Marikana, le 23 août, après les funérailles des victimes

     

    Le parquet sud-africain a annoncé, dimanche 2 septembre, qu'il allait suspendre l'inculpation pour meurtre de 270 grévistes arrêtés après la fusillades de la mine de Marikana le 16 août. Ces grévistes avaient été inculpés jeudi pour le meurtre de 34 de leurs camarades abattus par la police.
     

    Cette inculpation quelque peu surréaliste se fondait sur une clause technique de la loi prévoyant que soient inculpées de meurtre toutes les personnes arrêtées sur le site d'une fusillade impliquant la police, que les victimes soient des policiers ou non.

    Cette inculpation avait provoqué une vague d'indignation : le magistrat se serait appuyé sur une clause d'une loi antiémeute remontant à 1956, et jamais réécrite depuis. Plusieurs juristes se sont dits surpris de l'utilisation d'une loi datant du régime de l'apartheid. Le ministre de la justice a, quant à lui, demandé des explications.

     

    source: lemonde.fr (02/09/2012)


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  •                                                                       EUROFRANKENSTEINpg.jpg

    Rentrée : la mobilisation contre le TSCG

    devient l’axe du combat

    de la gauche de la gauche

    Jeudi 30 août 2012
    Par Évariste
     
    François Hollande ayant décidé de faire voter le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de l’Union économique et monétaire au pas cadencé dès le mois d’octobre, la gauche de gauche s’organise.
    Le Front de Gauche a déclaré dimanche dernier que c’était l’objectif central de la rentrée. ATTAC a décidé de faire de même. Avec ce traité c’est le traité de Lisbonne puissance 10 car il y aura avec ce traité un cadenaçage complet de la souveraineté populaire. Aucun déficit ne sera permis (maximum 0,5 %). Cela empêchera tout investissement de long terme visant au développement économique social et écologique. Or seuls ces investissements de long terme peuvent nous éviter le chaos & l’austérité et préparer le changement nécessaire de paradigme. 

    Le TSCG ne permet donc aucun autre modèle économique et supprime encore un peu plus la souveraineté populaire déjà écornée depuis que l’UMP et les socialistes ont décidé en 2008 d’aller contre la volonté du peuple rassemblé le 29 mai 2005 dans un Non au Traite constiutionnel européen. Seules les banques privées à but lucratif pour les actionnaires ont le droit de se faire prêter de l’argent par la Banque centrale européenne (BCE) à un taux inférieur à 1 %. Elles pourront ensuite faire des profits en prêtant aux États, collectivités territoriales y compris à des taux usuriers et avec des prêts toxiques. La BCE ne sera toujours pas prêteur en dernier ressort vers les institutions publiques.

    Pendant ce temps-là, trois intellectuels allemands utilisent leur renom pour fixer l’objectif néolibéral. Peter Bofinger, Jürgen Habermas et Julian Nida-Rümelin ont publié dans Le Monde du 27 août 2012 un texte intitulé « Plus que jamais, l’Europe ». Il faut installer une discipline de fer fiscal dans toute l’Europe et de ce fait, supprimer la souveraineté populaire des États pour les sujets importants en terminant le travail engagé des transferts de souveraineté vers une entité européenne sans démocratie.

    Pourtant le fait que la crise continue de plus belle montre bien que l’analyse des élites ordo-libérales de la zone euro de droite et de gauche est erronée. Il ne s’agit pas d’une crise de la dette en provenance de dépenses trop fortes ni d’une simple crise financière due à des spéculateurs peu scrupuleux qu’il faudrait réguler. Il s’agit d’une triple crise économique, financière et de la dette publique qui prend sa source dans la crise de profitabilité du capitalisme lui-même avec l’inconvénient supplémentaire que la zone euro s’est construite avec des économies divergentes et trop inégalitaires.

    D’abord, nous sommes dans une crise de surproduction du capitalisme qui après avoir fait baisser la part des salaires dans la valeur ajoutée a tenté par l’endettement de remplacer le manque de salaires. Deux écueils attendaient les élites néolibérales mondiales et ordo-libérales européennes, la résistance des couches populaires et moyennes intermédiaires d’une part, et la crise de l’accumulation du capital lui-même. Ils n’ont donc de cesse de tenter de regagner de nouvelles marges en baissant encore la part des salaires dans la valeur ajoutée et en continuant de supprimer les droits démocratiques et sociaux.

    La fuite en avant dans l’économie financière de la dette publique est en fait le seul moyen des néolibéraux mondiaux et ordo-libéraux européens de tenter de se maintenir au pouvoir. Il n’y a que les peuples et donc les couches populaires et moyennes intermédiaires qui peuvent y mettre fin.

    Même les économistes « nouveaux chiens de garde » de l’ordo-libéralisme européen comme Élie Cohen mettent le doigt sur la faillite du système.

    Lisons Élie Cohen : « La France a connu de loin depuis vingt ans la pire désindustrialisation de tous les pays d’Europe occidentale. Tout le monde aurait applaudi si nous avions remplacé les emplois industriels par des emplois high-tech, mais nous les avons remplacés par des femmes de ménage. »

    On voit là que la solution résiderait dans un changement de modèle culturel, économique et politique et dans un processus conjoint de réindustrialisation et de transition écologique. Voilà ce que nous devons imposer !

     

                                               site:  gaucherepublicaine.org

    "CANEMPECHEPASNICOLAS"

     DONNE SON AVIS :

     

    Nous sommes, bien sûr, d'accord avec l'analyse critique de l'Europe que le capital veut nous imposer à travers le TSCG.

    Cependant, le seul recours à "la gauche de la gauche" comme moteur de la campagne contre la ratification du traité ne nous apparait pas comme la stratégie susceptible de gagner cette bataille.

    Pourquoi ?

    D'abord, du fait du rapport de force ainsi créé.

    Que représente la "gauche de la gauche" en France ?

    Qui oserait dire qu'elle est majoritaire ?

    Mais, pourrait-on nous répondre, cette force peut entrainer, bien au-delà d'elle même, des millions de Français et susciter une déferlante irrésistible comme en 2005. 

     

    Justement, cette comparaison nous mène à nous interroger sur la nature politiquement diverse des 55% qui ont répondu NON. Certes, les études faites sur les composantes sociales des opposants à la Constitution alors proposée,  ont montré  que le NON avait été massivement porté par les ouvriers, les employés, les jeunes sans diplôme.

    Certes, mais n'est-il pas présomptueux et surtout erroné, d'assimiler ces couches populaires à la "gauche", voire à la "gauche de la gauche" ?

    Les résultats électoraux nous montrent que la situation est bien plus complexe. Nombreux sont les électeurs des couches populaires qui votent à droite, et plus encore pour le Front National. Or, rappelons-nous, le FN avait proné le NON en 2005, ce qui en toute bonne fois, a contribué a ce vote négatif.

    Et nombreux sont les millions qui s'abstiennent aux élections, ne se reconnaissant pas dans les différentes formations, de "gauche" comme de "droite",  qui s'offrent à leurs suffrages.          

    Mais nos réserves quant au choix de privilégier la "gauche de la gauche" s'expliquent par des raisons de fond.

    Le TSCG met à mal l'indépendance de la France et la souveraineté de son peuple.

    Pourquoi considérer à priori que seuls les Français, qualifiés de "gauche de la gauche", tiennent à ces deux valeurs ?

    Nous pensons que celles-ci sont partagées par de très nombreux citoyens, qui s'estiment "de droite".

    Pourquoi, d'emblée, les exclure du large front que nous voulons créer ?

    Or,  seul ce large front  peut mettre en échec les projets liberticides portés par les grands prêtres de "l'Europe", dont beaucoup se proclament "socialistes".

    C'est l'union du peuple de France, dans sa diversité, que nous devons rechercher, si nous voulons une issue victorieuse dans la bataille qui commence.

    En outre, la "gauche de la gauche", en développant le thème de "l'Europe sociale" a créé une dangereuse illusion démobilisatrice. Nous jugeons que celle-ci n'est pas étrangère à l'échec de la campagne menée contre le vote du Traité de Lisbonne par les Assemblées réunies à Versailles en 2008.

    Il n'y a pas plus "d'Europe sociale" possible que de mafia reconvertie en organisation de bienfaisance. La "construction européenne" est une stratégie à long terme du Capital pour éradiquer les nations (et partant la source de résistance de chaque peuple), qui s'appuient sur des législations protectrices acquises par la lutte sociale et politique. Celles-ci représentent des obstacles que le patronat veut détruire pour imposer sa dictature totale sur notre continent. 

     

    Mais, au-delà du TSCG, c'est donc  contre l'enfermement de notre pays dans l'Union européenne, véritable prison des peuples, et pour la sortie de la France de la zone euro, qu'il faut mener bataille. 

     

    La défense de la souveraineté populaire, celle de l'indépendance nationale, sont des causes partagées par une population qui dépasse largement les clivages "gauche-droite".

     

    C'est donc au peuple de France dans toutes ses composantes qu'il faut en appeler. Seuls  son union et son combat commun peuvent infliger une défaite à l'oligarchie européenne et ses soutiens politiques.

    Comme à Valmy,  où le peuple rassemblé, vainqueur de l'Europe des rois coalisés,  permit de proclamer dès le lendemain,la Première République.

    Il y a de cela 220 ans exactement.

    Nous fêterons l'une et l'autre le 20 septembre prochain en poursuivant le même combat.

    Pour vaincre, comme à Valmy

     

    Jean LEVY


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  • Gauche de la gauche: une rentrée "dans la rue" dans une "ambiance combative"  

    Le Parti communiste français (PCF) a terminé dimanche ses trois jours d'universités d'été aux Karellis (Savoie) dans une "ambiance combative" pour la rentrée, selon son secrétaire national, Pierre Laurent. - Jeff Pachoud/AFP

    Le Parti communiste français (PCF) a terminé dimanche ses trois jours d'universités d'été aux Karellis (Savoie) dans une "ambiance combative" pour la rentrée, selon son secrétaire national, Pierre Laurent. - Jeff Pachoud/AFP

    Avec un Parti communiste qui termine ses universités d'été dans une "ambiance combative", la gauche de la gauche annonce une rentrée "dans la rue", à commencer par la manifestation nationale contre le traité budgétaire européen le 30 septembre.

    Jean-Luc Mélenchon, porte-parole du Front de gauche, a lancé fin août lors des estivales citoyennes du Front de gauche l'appel à manifester le 30 septembre contre le traité budgétaire européen.

    "Nous, Front de gauche nous adressons, non pas à ceux qui sont d'accord avec nous (...) mais à tous ceux qui veulent, personnes, organisations, associations, syndicats", un appel "à une manifestation nationale à Paris venant de tout le pays", a déclaré le dirigeant du FG.

    "Il y a une mobilisation très forte des militants", prévient dimanche Pierre Laurent, qui terminait des universités d'été du PCF aux Karellis (Savoie) dans une "ambiance combative".

    "Le PCF a pour perspective une manifestation nationale co-organisée par le Front de gauche mais aussi avec d'autres forces politiques", souligne Pierre Laurent.

    Jean-Luc Mélenchon avait également tendu la main, à sa façon, aux personnalités qui se sont déclarées contre le traité.

    "Eva (Joly, EELV), viens, marche en tête de la manifestation et s'il y a un problème je veux bien être à la queue", a-t-il lancé. L'ex-candidate EELV, qui s'est déclarée pour un référendum sur le traité, avait critiqué Jean-Luc Mélenchon durant les université d'été d'Europe Ecologie-Les Verts.

    M. Mélenchon a ensuite sollicité le chef de file des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, et la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, qui "représentent le peuple".

     

    Dimanche dans un entretien à l'AFP, Olivier Besancenot du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) s'est félicité de cette mobilisation. "Sur l'Europe, les choses s'enquillent plutôt pas mal", s'est-il réjoui soulignant que le Front de gauche a pris contact avec le NPA.

    L'ex-candidat à la présidentielle (2002 et 2007) envisage une même mobilisation pour une "marche des salariés licenciés".

    "Ce serait légitime et cohérent que l'on retrouve Poutou (NPA), Mélenchon (FG) et Arthaud (LO) dans la marche puisque, à peu de choses près, on les a entendu défendre des choses à peu près similaires sur la question des licenciements", fait valoir Olivier Besancenot.

    "Le débat sur l'emploi va démarrer tout de suite", a déclaré dimanche à l'AFP Pierre Laurent soulignant "il y a une exigence forte".

    Jeudi, des élus du Front de gauche, dont Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon, ont parrainé financièrement les ouvriers de Sodimédical, qui ne sont plus rémunérés depuis fin 2011.

    "S'il ne se passe pas quelque chose du côté de la rue et de la gauche non gouvernementale, il ne se passera rien", estime de son côté Olivier Besancenot, avec la volonté de "mettre en branle tous les réseaux militants et pas simplement de les mettre en alerte".

    "Sodimédical, PSA Aulnay, Technicolor, Fralib...", les représentants de la gauche de la gauche énumèrent les plans de licenciements.

    "L'idée, c'est d'être présent partout où il y a des fronts de rupture et partout où il y a des mesures d'urgence à imposer, c'est d'établir un rapport de force parce que rien ne nous sera donné sous Hollande...rien", assure Besancenot pour qui "il faut passer à l'offensive".

    AFP


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  • Rien ne va plus ? Le destin incertain de la place bancaire suisse

    La bataille qui se joue entre les principales places financières du globe, une bataille intracapitaliste, ne ralentit pas. Au contraire, elle se fait plus farouche encore.

    Vrai bouclier pour protéger l’évasion fiscale, le secret bancaire a permis à la place financière suisse d’occuper la première place mondiale d’un marché très prisé, celui de la gestion des patrimoines privés offshore (les avoirs d’un client dans un autre pays que celui où il est domicilié). Officiellement, les patrimoines des riches étrangers dans les banques suisses se montaient à 2700 milliards de francs en 2011, 27% d’un marché d’environ 10 000 milliards de francs. Mais, selon une étude publiée au mois de juillet [1], ce marché est évalué entre 21 000 et 32 000 milliards de dollars, soit plus que le PIB cumulé des Etats-Unis et du Japon. De quoi expliquer l’offensive contre la place bancaire suisse et son avantage concurrentiel historique: le secret bancaire.

     Le 13 mars 2009, une date historique

    C’est à cette date que le Conseil fédéral a décidé de se soumettre aux standards OCDE en matière d’échanges d’informations fiscales, en acceptant donc l’entraide administrative pour les cas d’évasion fiscale. Dans les faits, cette date coïncide avec la fin du modèle d’affaires basé sur la captation systématique du produit de l’évasion fiscale mondiale grâce au secret bancaire. L’avenir de la place bancaire suisse se fera sans ce dernier. De nombreuses banques se préparent même à un futur où l’échange automatique de renseignements fiscaux sera la norme. Dans ce sens, au mois de juillet, l’OCDE a modifié l’article 26 du Modèle de convention fiscale sur le revenu et la fortune, en introduisant aussi l’échange de renseignements sur des groupes de contribuables. Le modèle Rubik[2]ne constitue pas un barrage permanent contre l’échange automatique d’informations. Rubik est un compromis entre les grandes bourgeoisies européennes et la bourgeoisie suisse. Pour les premières, cet accord répond aux exigences urgentes de liquidités et affaiblit une place concurrente, dans un contexte bancaire européen très difficile. Dans une situation où règne l’incertitude, les gros capitalistes européens ne sont pas encore prêts à se passer complètement des services du seul îlot qui pour le moment offre encore une certaine sûreté. Pour la place bancaire suisse, Rubik est un instrument qui, durant une période déterminée, devrait permettre aux clients étrangers ayant des capitaux en Suisse de les régulariser tout en préservant leur anonymat. C’est une solution pour gagner du temps, afin d’accomplir un repositionnement stratégique des principales institutions bancaires helvétiques au sein de la finance mondiale.

    La fin de la place financière helvétique?

    Environ 135 milliards de francs pourraient être déplacés par les clients européens, soit 15% de leurs avoirs auprès des banques suisses. Au moins 20 000 postes de travail pourraient être supprimés. La valeur ajoutée réalisée par le secteur bancaire pourrait chuter de 12% à 6% du PIB de la Suisse. Sans tomber dans des jugements apocalyptiques, la fin du secret bancaire constitue un sacré coup pour la place financière helvétique. Mais pas de manière indifférenciée. Les principales banques suisses ont les moyens pour réagir au changement de paradigme. Elles vont renforcer leur présence à l’étranger pour suivre leurs clients quittant la Suisse. Elles ont l’argent pour offrir des services spécifiques aux superriches du monde entier. Elles vont diversifier leurs affaires, en renforçant d’autres domaines que le private banking, etc.

    Il en va différemment pour les multiples acteurs financiers nés grâce au secret bancaire: les petits établissements bancaires privés, les sociétés fiduciaires, les gérants de fortune indépendants (GFI). Ces derniers géraient, en 2010, environ 375 milliards de francs, soit 13% des avoirs sous gestion en Suisse. Sur les 2600 GFI, 80% comptent moins de cinq employés, nombreuses sont même les entreprises ne comptant qu’une personne [3]. Cet archipel financier a prospéré sur le produit de l’évasion fiscale internationale, sur le «petite clientèle» (1 million d’euros environ) venant physiquement en Suisse déposer leurs patrimoines. Or, ces entreprises ne peuvent pas suivre leurs clients à l’étranger. L’application de l’accord Rubik risque de leur coûter trop cher, en réduisant à zéro leur rentabilité. Enfin, leurs clients risquent fort d’accepter les amnisties et de rapatrier leurs avoirs. Bref, ce secteur de la place financière helvétique a de fortes probabilités de sortir fortement dilué par la fin du secret bancaire. A Genève comme à Lugano, le futur se fait très incertain…

    [1]. James S. Henry, The Price of Offshore Revisited, Tax Justice Network, juillet 2012.

    [2]. Pour les clients étrangers qui choisissent de garder l’anonymat, les banques suisses vont prélever sur les revenus et les gains en capital un impôt à la source qui sera transmis à l’Administration fédérale des contributions, laquelle reverse le produit de l’impôt aux autorités fiscales allemandes, britanniques et autrichiennes.

    [3]. SwissBanking, Le secteur bancaire en pleine mutation. Perspectives d’avenir pour les banques en Suisse, septembre 2011.

    http://www.gauche-anticapitaliste.ch/


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  • barbara-figueroa-cut[1]Victoire historique du syndicalisme de classe au Chili

    La liste menée par les communistes renverse la direction réformiste de la CUT

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     Image: Barbara Figueroa, nouvelle présidente de la CUT

     

    Depuis plus d'un an, le Chili connaît des mouvements de lutte inédits depuis la chute de la dictature. Manifestations étudiantes et enseignantes, occupations de lycées, grèves de mineurs : la lutte a touché tous les secteurs et s'est assuré la solidarité de l'immense majorité d'un peuple exaspéré par les réformes libérales du gouvernement de droite.

     

    Pourtant, hormis dans certaines branches plus combatives, la direction de la CUT (Centrale unitaire des travailleurs) est apparue comme avançant à reculons dans ce mouvement, privilégiant la voie du « dialogue social » à celle de la grève générale, suscitant la défiance des bases militantes.

     

    Ce 23 août, les 750 000 syndiqués de la CUT étaient appelés à ré-élire leurs instances dirigeantes, à travers l'élection indirecte de 60 conseillers nationaux.

     

    Les communistes à la tête de la CUT, une première depuis 40 ans

     

    Quatre listes étaient présentées au vote : la liste A (« Alternative unitaire ») menée par le syndicaliste du pétrole, démocrate-chrétien, Nolberto Diaz, la liste C (« Les travailleurs au pouvoir») conduite par les gauchistes du MIR et surtout les deux listes principales :

     

    • la liste D (« Autonomie syndicale ») de la direction sortante réformiste, menée par le socialiste Arturo Martinez, à la tête de la centrale depuis douze ans, prônant un syndicalisme de co-gestion ;

     

    • la liste B (« Unité et lutte ») conduite par les dirigeants syndicaux communistes, Barbara Figueroa, du syndicat des enseignants, et Cristian Cuevas, secrétaire du syndicat des mineurs de cuivre (CTC) ;

     

    Les résultats définitifs tombés le 27 août confirment la victoire étroite de la liste soutenue par le Parti communiste avec 320 000 voix (44%) et 27 délégués, devant la liste de la direction sortante avec 300 000 voix (42%) et 25 délégués. La liste A, démocrate-chrétienne, obtient 98 000 voix (13%) et la liste C, gauchiste, 6 000 (1%).

     

    La victoire est historique. Cela faisait quarante ans que les communistes n'étaient plus à la tête de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), la confédération syndicale historiquement dominante au sein de la classe ouvrière chilienne.

     

    Tensions au sein du Parti communiste : soutien à la direction réformiste du syndicat ou liste d'opposition sur des bases de classe ?

     

    Et pourtant, la mise sur pied de cette liste « communiste » a été tout sauf un long fleuve tranquille. Elle a révélé de profondes tensions non seulement au sein du syndicat mais aussi dans le Parti communiste.

     

    D'une part, les débats préalables à la constitution de la liste ont confirmé l'existence d'un puissant courant réformiste dans les rangs communistes.

     

    Au cours des dernières années, aussi au nom des alliances politiques « de gauche » avec le PS, les dirigeants du Parti communiste se sont souvent accommodés de la direction syndicale réformiste de Arturo Martinez. Ils n'ont tout du moins pas manifesté une ligne cohérente vis-à-vis du mouvement syndical.

     

    Des syndicalistes affiliés au Parti communiste ont par ailleurs accédé aux plus hautes sphères du syndicat : Jaime Gajardo, président du Syndicat des professeurs, était devenu secrétaire-général de la CUT tandis que Guillermo Salinas s'installait comme sous-secrétaire de la CUT, et devenait le bras droit officieux du président Martinez.

     

    D'autre part, les mouvements de lutte dans les secteurs des mines et de l'éducation ont mis sur le premier plan des figures d'un syndicalisme plus combatif. On pense à Camila Vallejo, jeune communiste et secrétaire du syndicat des étudiants de l'Université du Chili (FECH), mais aussi Cristian Cuevas, secrétaire de la Centrale des travailleurs du cuivre (CTC).


     

    Cristian Cuevas, militant du Parti communiste, n'a pas hésité dans les dernières semaines à exprimer son opposition frontale à la ligne réformiste, de concertation, et à la gestion du syndicat quasi mafieuse d'Arturo Martinez, appelant les dirigeants communistes à s'en dissocier.

     

    Après des tensions vives entre dirigeants syndicaux « communistes », partagés entre ceux intégrés à la direction réformiste et contestataires de la ligne de la direction, c'est une liste de compromis qui a été établie par le Parti communiste :

     

    Cristian Cuevas nommé numéro 2 de la liste et Barbara Figueroa, secrétaire-générale du syndicat enseignant, figure de la lutte de l'an dernier pour l'éducation publique, était désignée tête de liste.

     

    Parmi les membres actuels de la direction de la CUT, si Jaime Gajardo se ralliait – après une période de tensions assez vives avec Cuevas – à la liste communiste, Guilllermo Salinas décidait lui de soutenir jusqu'au bout la liste de la direction syndicale réformiste.

     

    A la suite de la victoire, la nouvelle présidente de la CUT, Barbara Figueroa, a tenu à affirmer la victoire, non pas d'un « courant » politique mais bien d'une conception de la lutte syndicale et politique alternative, plus combative :

     

    « On a perdu en crédibilité et en confiance, car pendant des années on a soutenu une ligne de concertation, de petits accords, avec la logique du 'on fait ce qu'on peut'. Cela manquait cruellement de combativité. Cette façon de faire du syndicalisme, c'est terminé. C'est une nouvelle étape qui s'ouvre, plus combative, où non seulement on va aller au combat, mais où surtout nous devrons être capables de gagner des avancées ».

     

    Au Chili, comme en Uruguay en octobre 2011, les communistes – avec des contradictions et des tensions internes – sont parvenus à mettre en échec les directions réformistes des centrales syndicales unitaires.

     

    Au moment où la lutte des étudiants et des enseignants est relancée, où le mouvement des mineurs pour la défense de leurs conditions de vie et la re-nationalisation du cuivre est toujours d'actualité, la victoire historique du courant de classe dans la CUT ouvre aux travailleurs chiliens de meilleures perspectives pour mettre en échec les projets gouvernementaux et ouvrir, par la lutte, une alternative au système hérité de Pinochet.


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  • Raisin de Corinthe

    Sur le barrage d'Achéloos - Thessalie Août 2012
     
    Les séquentialité dense en faits critiques et forcement de crise, dépassent cet été les « communes mesures » de jadis. Entre les mesures annoncées de la bancocratie troïkane par Samaras et ses autres His Master's Voice, l'effondrement du système de santé, et la stratégie holistique des faits devenus trop divers, les habitants d'ici, sur ce champ de tir de l'Union Européenne des Banques, subissent et véhiculent à la fois leurs propres mutations.

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  • Raisin de Corinthe


    Sur le barrage d'Achéloos - Thessalie Août 2012
     
    Les séquentialité dense en faits critiques et forcement de crise, dépassent cet été les « communes mesures » de jadis. Entre les mesures annoncées de la bancocratie troïkane par Samaras et ses autres His Master's Voice, l'effondrement du système de santé, et la stratégie holistique des faits devenus trop divers, les habitants d'ici, sur ce champ de tir de l'Union Européenne des Banques, subissent et véhiculent à la fois leurs propres mutations.

     

    "Votons pour des candidats bien de chez nous" - Région d'Achéloos - Thessalie Août 2012


    Les stratèges du choc nous ont d'abord obligés dans l'adoption d'un vocabulaire, d'une sémantique et d'une grammaire dites « de crise et d'urgence », puis, une fois notre appréhension et construction du temps détruites, le champ, et le « champ de tir » devient enfin aussi « libre » pour nous voir imposer la seule cadence possible, celle du choc et de l'avenir... authentiquement hétéronome.
     
    Nous subissons la violence « d'en haut et d'en bas » dans toute sa sémiologie, puis nous fabriquons nos propres violences politiquement agissantes et surtout orchestrées et/ou récupérées par les tenants des faits du médiatiquement réel. Heureusement que tout le monde n'est pas rémunéré ou contraint d'adhérer à la construction du temps dominant (y compris journalistique), autrement-dit, du calendrier imposé par nos « gérants ». Ainsi, la presse locale de Paros et d'Antiparos, revient sur les faits et gestes dans l'orchestration de l'après-événement de l'agression sur l'adolescente à proximité... de sa Côte d'or. L'hebdomadaire Ta Nea Parou Antiparou, daté du 11 Août, souligne l'ampleur de l'orchestration, faits à l'appui, c'est à dire la volonté politique de faire « coïncider » l'arrestation du Pakistanais présumé coupable, et le déclenchement de l'opération policière d'envergure à l'échelle du pays, conduisant à plus de 8.000 d'interpellation d'immigrés et à de milliers d'arrestations. Comme par hasard, c'était un 4 Août (jour « anniversaire » de l'instauration de la dictature du Général Metaxas en 1936), lorsque la police locale aussi sur l'île de Syros, chef lieu des Cyclades, opérait le transfert de « l'ogre de Paros », du « bourreau des Cyclades » ou du « monstre Pakistanais », selon les reportages de la presse nationale et des chaines de télévision, « après les aveux et les résultats des tests ADN, sur Ali M. et sur sa victime, [une jeune grecque âgée de 15 ans], violentée et sauvagement frappée par le présumé agresseur en plein jour et à proximité de la plage célèbre au sable doré ».
     

    Port de Syros 08/2012


    J'étais à Syros ce 4 Août et j'avais noté sur ce blog la réaction de certains habitants comme Takis, qui pensait que cette affaire serait plutôt montée. Évidement, cet événement « cluster » est à la fois fort significatif et de plus, un catalyseur des opinions. Moins conspirationnistes que Takis, deux autres habitants d'Hermoupolis rencontrés dimanche matin (05/08) sur le port, partageaient néanmoins le même avis que lui pour ce qui est d'un autre aspect de l'affaire : « on en fait un très gros plat, on médiatise à l'extrême un drame et un crime, et on mobilise une escorte policière comme pour un tueur en série. En plus, en interne depuis la Police on aurait bien délibérément informé les types de l'Aube dorée ». Les rédacteurs de hebdomadaire Ta Nea Parou Antiparou partagent cette analyse et soulignent également « que l'usage du qualificatif « ogre » à l'encontre de l'auteur présumé du crime, est au moins erroné, car à Paros, il n'y a pas eu de tels crimes en série, qui plus est, perpétués par la même personne. »
     

    Grigoris Lambrakis


    Ce terme et ses symboliques c'est un lègue issu de l'holographie sombre des années 1950, lorsque à Salonique, un célèbre criminel fut le protagoniste dans une affaire d'ailleurs assez controversée. Après une série d'agressions et de meurtres de couples dans les environs de Saloniques à la fin des années 1950, tous attribués à « l'ogre du parc boisé de Seich Sou », c'est en 1963 qu'Aristide Pangradidis alors âgé de 23 ans fut arrêté. Pangratidis est un enfant de la misère ayant connu les « Maisons de redressement » et dont le père, a été fusillé par les partisans de gauche durant l'Occupation. L'affaire tombait au meilleur moment pour le pouvoir de l'époque, car l'opinion publique était aussi politiquement... inquiète, après l'attentat perpétué les figures d'hombre du para-État de la droite, du député EDA (Gauche Unitaire) Grigoris Lambrakis. C'était à Salonique, le mercredi 22 mai 1963 (veille de l'Ascension), à la sortie d'un meeting du mouvement pour la paix tenu à Thessalonique, que Lambrakis est renversé par une motocyclette triporteur sur lequel se trouvent deux hommes, Emannouil Emannouilidis et Spyro Gotzamanis. Grièvement blessé à la tête, Lambrakis est dans le coma et hospitalisé. EDA envoie auprès de lui une délégation formée par le poète Yannis Ritsos, membre du Comité directeur, Mikis Théodorakis et Manolis Glezos. C'est à ce moment que naît l'idée d'un mouvement spécifique autour de Lambrakis qui regroupa toute la jeunesse de gauche de l'époque après le décès du député le lundi 27 mai 1963. C'est aussi cette montée de la gauche qui inquiéta ses adversaires politiques, jusqu'au point culminant de l'instauration de la dictature des Colonels en avril 1967.

    Aristide Pangratidis lors de son procès - Source : entefktirio.blogspot.com


    Aristide Pangratidis a été exécuté à Seich Sou même, le 17 février 1968, malgré les réticences du Procureur qui exprima des doutes sur l'implication de Pangratidis aux quatre meurtres qui lui ont été attribués. L'histoire ne se répète pas mais certaines de ses symboliques ainsi que sa sémiologie peuvent être récupérées, surtout lorsqu'elles demeurent opérationnelles. Les canalisateurs d'opinion le savent bien, ainsi, le qualificatif (« l'ogre »), si facilement adopté par l'ensemble de la presse, n'est pas du tout fortuit. De même, l'arrestation du « braqueur-activiste anti-État » Tasos Theofilou, et assassin présumé du chauffeur de taxi qui avait tenté d'empêcher la fuite des braqueurs de Paros (le 10/08), a aussi été mise à profit par un « aménagement chronologique », cadrant avec le calendrier politique du moment. Par la même occasion, des personnes se réclamant du mouvement activiste anarchiste, expriment leur désaccord avec les prises de positions de Theofilou, par une lettre publiée par l'hebdomadaire satyrique et d'investigation To Pontiki, daté du 23/08.
     
    On dirait que la spirale des événements « étouffants par le bas » rejoignent tout en les masquant, ces autres grands faits venus d'en haut... hautement plus étouffants. Car c'est en ce moment que certaines décisions sont sans doute en cours de précision entre Paris, Bruxelles et Berlin sur la Grèce, et sur la zone euro, même si les positions de François Hollande et d'Angela Merkel semblent quelque peu différentes. Les Grecs n'y prêtent plus tellement d'attention et nos conspirationnistes sur la toile hellénophone, trouvent à dire que toute cette orchestration de la violence interne en Grèce, entre les immigrés, l'Aube dorée et les autres, prépare le terrain à une intervention armée de type « maintient de l'ordre » venue de l'étranger, par les forces « Euro-unionnaises » ou par celles de l'ONU, ce qui dans les deux cas en revient à l'intervention des grandes puissances, sous prétexte de défendre l'ordre, la « démocratie » et les citoyens. Si ce scenario se confirme, il s'agira sans doute de la dernière phase de la satellisation du pays, après avoir provoqué une crise alimentaire, sanitaire, sociale, politique et finalement ethnique, « on » intervient alors militairement, en y apportant en plus pour complémenter le dessert... les sacs de riz. On pourra alors appeler ce dessert de la méta-Europa « riz au lait » toute comme l'opération future, pour faire dans l'onomatopée créative mais ce n'est pas dit que tout le monde en rigolera.

     

    "Le fleuve vaincra" - Région d'Achéloos - Thessalie Août 2012


    Ce qui semble déjà réconforter nos conspirationnistes par contre, tient par une étrange coïncidence de la « Une » du Monde dans sa version électronique datée du 24/08, où, sous le titre : « L'aggravation des violences racistes en Grèce inquiète l'ONU », on apprend que « le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) s'est dit, jeudi 23 août, préoccupé par "l'aggravation" des attaques racistes en Grèce, et a demandé au gouvernement d'agir pour lutter contre ce fléau. Laurens Jolles, représentant de l'Europe du Sud-Est au UNHCR, a exprimé "sa préoccupation face à ce phénomène qui a pris des dimensions inquiétantes et semble être coordonné par des groupes et individus se prévalant d'agir au nom de la sécurité publique, alors qu'en réalité, ils menacent les institutions démocratiques". Lors d'une rencontre avec Nikos Dendias, ministre grec de la protection du citoyen, M. Jolles "a demandé de prendre des mesures pour lutter contre la hausse du nombre d'attaques racistes, protéger les victimes et poursuivre en justice les auteurs et les instigateurs à la violence" […] Nikos Dendias a récemment qualifié l'immigration illégale "d'un des grands problèmes du pays" et s'est engagé à mettre fin à "l'invasion sans précédent" d'immigrants. Selon l'UNHCR, il a promis la mise en place d'une "force spéciale pour lutter contre la violence raciale". Soulignant le manque d'une procédure adéquate d'octroi d'asile en Grèce, M. Jolles a aussi évoqué le risque d'avoir, parmi les sans-papiers arrêtés, "des personnes qui ont besoin de protection", et appelé le gouvernement à renforcer le mécanisme d'asile. »
     
    Aubedoriennes contre les MAT - Corinthe 23/08 Source : inews.gr
     
     
    Du pain complet, encore bénit et mâché pour l'Aube dorée. Déjà depuis deux jours, les Aubedoriens soutenus par le maire et une partie de la population de la ville de Corinthe, s'opposent violemment à l'utilisation de la caserne de la ville pour y loger des immigrés clandestins en détention. Les... « légionnaires » des « unités » Aubedoriennes sont ainsi « fatalement » entrés en contact avec les unités de MAT (CRS) jeudi et vendredi. Le maire a privé d'eau le bâtiment, et un député Nouvelle Démocratie a été molesté par les Aubedoriens. Au même moment, les échanges au Parlement entre le député Kasidiaris (Aube dorée) et le Ministre de l'Intérieur ont été très vifs. Au moins, on ne pourra plus dire qu'il ne se passe rien en Grèce, y compris au niveau interpersonnel.
     
    Mes amis d'Athènes, luttant contre l'installation illégale d'une antenne téléphonique, se sont adressés au comité de quartier. Ils ont découvert que le responsable habite un des immeubles à l'autre bout de la rue. Il n'était pas au courant de l'affaire car la construction n'est pas visible de partout et de toute manière « on » joue le camouflage. « C'est une forme de guerre urbaine que nous subissons, donc nous devons réagir, se connaître d'abord et rester solidaires » précisa un voisin. Des habitants d'un même immeuble et d'un même quartier qui s'ignorèrent depuis toujours, apprennent à se connaître dans l'adversité. « Madame B., avocate prendra en charge le dossier dès lundi, elle est d'ici en plus », a annoncé le responsable du quartier, heureusement que la seule sociabilité de crise ne se résume pas à la surmédiatisation des commandos de l'Aube dorée.
     

    "Chez la mariée" - portail... décoré (Thessalie 25/08)


     Ailleurs, et en Thessalie (Grèce centrale), les habitants des villages autour de Trikala ne ratent plus un mariage, histoire de s'y retrouver et de sortir maintenant que les tavernes et autres bistrots deviennent progressivement inaccessibles : « Nous y allons dès jeudi chez la future mariée en glissant évidement l'enveloppe contenant le cadeau, c'est à dire un billet de vingt euros. Plus personne presque n'apporte de cadeaux sous forme d'objets et même concernant la somme, les règles ont changé. Avant il était très mal vu que de laisser moins de cinquante euros, car tout se dit au village, mais depuis la crise il y eu... baisse des tarifs » (témoignage d'un habitant de la région de Trikala – Août 2012). D'ailleurs, vingt euros c'est également le tarif actuel pour le « blanchiment » d'un enfant nouveau né, selon les usages adaptés à la nouvelle situation. Il s'agit d'une forme de cadeau que les proches et amis de la famille posent sur le lit du bébé lors de leur première visite chez ses parents à partir du quarantième jour après la naissance. La baisse des... tarifs est aussi analogue et il semblerait que vingt euros soit pour l'instant une somme socialement, économiquement acceptable sans y perdre la face, autrement-dit, en préservant une certaine dignité plus une obligation mieux acceptable dans l'éventualité toujours possible d'un futur contre-don. « Au mariage de ma fille, Alexandra avait donné à l'époque 80 euros, c'était en 2004. Sa fille se marie samedi mais je ne peux pas lui offrir autant, pourtant c'est la règle mais elle comprend. Je ne suis pas la seule dans cette situation, vingt euros c'est honorable et on fera la fête tous ensemble » (témoignage d'une habitante de la région de Trikala – Août 2012).
     

    Dans les régions montagneuses de Thessalie - Août 2012


    Les pratiques changent avec l'effondrement du modèle d'avant et surtout, par la conviction désormais acquise que le retour à la prospérité ne sera pas pour demain. Une économie de crise accompagnée par une réappropriation de la pluralité est en train de s'opérer en Thessalie occidentale : « Mes parents sont des agriculteurs ils cultivent depuis des décennies le maïs et le tabac mais pour le reste, leur mode de vie était devenu citadin. Tout comme des autres villageois dans le sens où l'auto-consommation avait disparue, les habitants n'y avaient plus de poules, des lapins et plus tellement de cultures disons « vivrières » au village, pour tout approvisionnement nous nous rendions au supermarché de la ville dépenser l'argent des récoltes et des subventions. Depuis six mois, on se met à replanter des lentilles et des haricots, à part les tomates et autres légumes d'été. Le but c'est l'autoconsommation et on échange le surplus avec les voisins. On revalorise ainsi nos arbres fruitiers et nos compétences. L'épouse du coiffeur propose ses confitures aux clients de son époux, c'est le moment de la figue et sa confiture est excellente. Des éleveurs offrent ou vendent à tout petit prix à d'autres villageois, les jeunes agneaux qu'ils ne veulent pas garder pour ne pas diminuer la production laitière des brebis.
     

    Dans les régions montagneuses de Thessalie - Août 2012


    Ces agneaux, trois au grand maximum, seront nourris par leurs propriétaires pour être consommés au Printemps 2013, à Pâques notamment, encore une vieille pratique qui revient en force. D'autres villageois ou même citadins de la ville voisine, Trikala, achèteraient même auprès des éleveurs de la région, un petit nombre de bêtes, dix à douze moutons ou chèvres et qui restent au sein du troupeau. En échange, l'éleveur qui assure toujours le quotidien des bêtes, garde la moitié des nouveau-nés et les deux tiers du lait transformé en fromage pour ce qui est de la production des animaux vendus, plus l'argent de la vente bien entendu. De toute manière, l'élevage n'est plus rentable, à moins de diversifier certaines pratiques et surtout de produire soi-même le fourrage nécessaire à la prairie familiale, avoine et parfois maïs notamment. Mais il y a aussi du tragicomique dans nos pâturages. La semaine dernière, un éleveur m'a fait venir pour soigner une de ses bêtes. Il prétendait qu'il avait abandonné le pot trayeur et le lactoduc et préfère désormais traire ses chèvres à la main « car c'est mieux ». En réalité, comme il n'a pas d'électricité à l'étable, il utilisait un générateur mais vu le prix des carburants il a fait marche arrière. En passant par chez lui ensuite, il a réglé ma visite en sortant de son congélateur cinq kilos de viande, cela m'arrive de plus en plus souvent, on me paye totalement ou partiellement à l'ancienne, viande, œufs, poules, on me propose même des animaux mais chez nous le jardin est petit » (témoignage de D., vétérinaire exerçant dans la région de Trikala, 24/08).
     
    Mesohora : "Non au barrage" - Août 2012
     
     
    Dans les montagnes du département et à sa frontière administrative avec l'Épire, on peut rencontrer enfin des gens visiblement heureux de vivre. Certes, le barrage controversé sur le fleuve Achéloos est tout proche, on sait que des années de lutte acharnée ont ainsi opposé les habitants et les promoteurs du projet co-financé par les fonds structurels de l'U.E., un non sens écologique et économique selon la majorité des habitants, à Mesohora par exemple. Au café de Mesohora (400 habitants) à plus de 800 mètres d'altitude on peut encore prendre l'air, lorsqu'en bas en plaine, le thermomètre a frôlé les 40° C. Des habitants, des hommes plus précisément, boivent leur ouzo et leur bière en marquant une pose dans leurs occupations du jour. Il est question de météo, d'élevage et de... pratiques de pêche en mer car parmi les convives, T. avait vécu un moment en mer Égée : « Je pêchais la dorade et à présent... je pêche le marcassin. On ne parle plus tellement de la crise ici, la montagne a toujours survécu à toutes les guerres laissant les désordres en plaine et en ville. Nous ne manquons plus de grand chose ici, ni de travail, les médicaments et les soins par contre deviennent désormais une préoccupation des gens mais on s'y ferra comme nos ancêtres ».
     

    Au café de Mesohora - Août 2012


    C'est vrai que le système de santé est mourant, les pharmaciens de la moitié des départements ne délivrent plus de médicaments via le tiers-payant, chez les retraités de la plaine Thessalienne c'est déjà la peur : « Toute notre retraite passera dans les médicaments, pour que nos retraites soient versées en Août, l'organisme a dû emprunter pratiquement deux cent millions d'euros, l'État ne lui verse plus sa contribution, l'hiver sera dur, mais on ira au mariage samedi et on oubliera la crise » (24/08).
     

    Région de Mesohora - Août 2012


    Je viens de relire un de mes carnets de notes manuscrits, datant de 1989, lors d'une enquête de terrain au sein d'une communauté villageoise en mer Égée. La préhistoire de la crise est déjà visible, mais pas la crise. Histoires entre pécheurs, plongeurs, « exploitants » de la mer et qui finirent souvent devant les tribunaux. Du profit faisant dans le peu importe comment, le népotisme local et le PASOK, déjà considéré comme étant une « peste » pour une partie des habitants. Loin de l'euro et de ses multiples sémantiques et symboliques de crise, loin aussi de Corinthe et de ses... nouveaux raisins de la colère. D'ailleurs le mot « crise » n'apparait pas une seule fois dans mon carnet. À l'époque, il était toujours question de pêche, des tempêtes, de foot et des mariages. De la tramontane et de la mer, tout simplement.
     
    Entre la Thessalie et l'Epire - Août 2012
     

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  • Affiche sur la TVA à Barcelone. La hausse de trois points de la TVA, de 18% à 21%, décidée par le gouvernement pour réduire les déficits publics est entrée en vigueur samedi en Espagne. Beaucoup de personnes estiment que cette mesure, qui devrait particulièrement affecter des consommateurs déjà peu fortunés et les petits commerces, ne fera qu'aggraver la récession actuelle. /Photo prise le 1er septembre 2012/REUTERS/Albert Gea
(c) Reuters

    Affiche sur la TVA à Barcelone. La hausse de trois points de la TVA, de 18% à 21%, décidée par le gouvernement pour réduire les déficits publics est entrée en vigueur samedi en Espagne. Beaucoup de personnes estiment que cette mesure, qui devrait particulièrement affecter des consommateurs déjà peu fortunés et les petits commerces, ne fera qu'aggraver la récession actuelle. /Photo prise le 1er septembre 2012/REUTERS/Albert Gea (c) Reuters

    par Silvio Castellanos et Marine Hass

     

    MADRID (Reuters) - La hausse de trois points de la TVA, de 18% à 21%, décidée par le gouvernement pour réduire les déficits publics est entrée en vigueur samedi en Espagne, un pays qui connaît une deuxième récession en trois ans.

    Cette mesure, qui devrait particulièrement affecter des consommateurs déjà peu fortunés et les petits commerces aux chiffres d'affaires faméliques, fait partie d'un vaste plan destiné à réduire le déficit public de 65 milliards d'euros d'ici à 2014 et à éviter que le pays ne tombe en faillite.

    Mais beaucoup estiment qu'elle ne fera qu'aggraver la récession actuelle, alors qu'un Espagnol actif sur quatre est au chômage et que Madrid a déjà fait appel à l'aide internationale pour sauver ses banques.

    "J'ai des enfants, ma femme est malade et ne peut pas travailler, donc cette augmentation de la TVA va beaucoup nous affecter. Mais que pouvez-vous y faire ? Le gouvernement prend ces mesures et nous ne pouvons que l'accepter", constate Carlos Asis Alema sur le marché de Las Ventas, à Madrid.

    Selon l'Organisation des consommateurs et des usagers (OCU), cette hausse de la TVA aura pour effet d'alourdir de 470 euros la dépense annuelle moyenne de chaque famille.

    Le chauffage, les factures téléphoniques, les vêtements ou encore le coiffeur sont concernés par cette réévaluation. La taxe sur les tickets de cinéma ou de théâtre est elle passée de 8% à 21%, celle sur la viande rouge de 8% à 10%.

    De grandes entreprises comme Inditex, qui possède la marque de vêtements Zara, ou la chaîne de supermarchés Mercadona ont dit qu'ils ne répercuteraient pas cette hausse sur leurs prix afin de préserver leurs clients.

    Mais les plus petits magasins, à l'inverse des grandes enseignes, ne peuvent pas se permettre de réduire leurs marges et sont bien plus inquiètes des conséquences de cette hausse de la TVA, alors que la vente au détail baisse mois après mois depuis deux ans.

    RAJOY: "MES RÉFORMES FONT MAL AUX GENS"

    L'Espagne est coincée dans un cercle vicieux. D'un côté, le gouvernement doit drastiquement réduire ses dépenses et licencier des fonctionnaires pour montrer aux investisseurs qu'il peut contrôler le déficit public, et ainsi espérer réduire les taux records auxquels il est pour l'heure obligé d'emprunter.

    Mais de l'autre côté, les recettes liées à l'impôt diminuent à cause du chômage et de la récession. Donc le gouvernement augmente les taxes, afin de garder la main sur le déficit, ce qui a pour conséquence de dissuader les Espagnols de consommer, et donc aggrave la récession.

    Le président du gouvernement Mariano Rajoy, qui avait promis l'an passé, au cours de la campagne des législatives, de ne pas augmenter la TVA, a reconnu samedi que cette hausse était "douloureuse". Mais il a assuré qu'elle ne serait pas vaine, parce que les profits qui en seront tirés vont permettre de financer les écoles et les hôpitaux.

    "Je comprends que mes réformes font mal aux gens. Mais nous essayons d'être justes et équitables lors de la répartition des efforts", s'est-il expliqué dans une interview accordée conjointement au Journal du Dimanche, à Bild am Sonntag (Allemagne), au Corriere della Sera (Italie) et à ABC (Espagne).

    "Mon objectif reste le même, retrouver la croissance et créer de l'emploi. Dès que possible, je diminuerai l'impôt sur le revenu. Je n'ai pas aimé non plus augmenter la TVA, mais en fin de compte, je suis convaincu que remplir mon devoir me conduira à gagner de nouveau les élections."

    Baptiste Bouthier pour le service français, édité par Henri-Pierre André


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