• Fiscalité

      Mince, il a fallu que Bernard Arnault aille faire agrandir ses petites affaires chez nos voisins les Belges pour qu'on s'aperçoive que la Belgique est aussi un paradis fiscal, du moins pour les riches. Même Laurence Parisot, la pédégère des pdg gaulois ne s'en doutait pas. C'est sans doute pour ça qu'on ne l'entend plus à défendre le patriotisme des patrons français.


      Alors, comme ça, la France est cernée de paradis fiscaux avec la Belgique, le Luxembourg (dont le premier ministre est le boss des pays ayant l'euro comme monnaie commune), la Suisse, Monaco et Andorre (dont François Hollande est le co-président, comme l'ont été les présidents de la République française). Et dans le Channel, les îles anglo-normandes, sous pavillon britannique qui en sont aussi. Sans oublier au bout du tunnel, le Royaume-Uni, fer de lance du dollar en Europe et sa City première place financière en blanchiment de fric sale, mais qui n'a pas l'euro comme monnaie.

      Et dire que Nicolas Sarkozy, à tous les G quelque chose nous bassinait qu'il n'y avait plus de paradis fiscaux sur notre vieux continent.


      Au fait, François Hollande va-t-il s'y attaquer pour faire rentrer de l'euro dans notre trésor public. Allo, Moscovici, ministre des Finances gauloises? Allo, Cazeneuve, ministre des Affaires européennes? Pourquoi vous toussez?

      Ah, le plus important c'est de faire ratifier le traité européen d'austérité budgétaire, après on rasera gratis? Ah, on ne demandera pas son avis au peuple de France à ce sujet. On fera voter à mains levées, au Parlement, la droite et le Ps ensemble pour cela.


      Dis camarade Hollande, tu quoque, tu as l'air de me prendre pour ce que je ne suis pas.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • La SNCF délocalise en toute discrétion une partie de ses activités informatiques

    La SNCF va délocaliser une partie de ses activités informatiques en Europe de l'Est et en Espagne selon une information du "Parisien".

    Le groupe américain IBM, qui vient de remporter le contrat de surveillance du fonctionnement des logiciels de la SNCF, a entrepris de délocaliser vers l'Europe de l'Est cette activité jusqu'ici réalisée en France, selon Le Parisien.

    Ce contrat était assuré jusqu'à présentpar la société française de services informatiques Steria, dont les salariés étaient détachés dans les locaux de la SNCF et travaillaient aux côtés des cheminots informaticiens.

    500 EMPLOIS VONT DISPARAÎTRE D'ICI À 2013

    Le pilotage de l'informatique du service des ressources humaines sera pour sa part transféré à une filiale espagnole du groupe français Sopra. "Deux cent soixante emplois de sous-traitants vont être supprimés et 45 postes de cheminots non remplacés. D'ici à 2013, ce sont 500 emplois en tout qui vont disparaître", déplore Hervé Giudici, secrétaire général de l'Union fédérale des cadres et agents de maîtrise de la CGT Cheminots, cité dans le journal de jeudi 20 septembre.

    Interrogée par le quotidien, la direction de la SNCF a confirmé que certains de ses sous-traitants informatiques employaient du personnel à l'étranger, chiffrant son nombre à 260 personnes, au Maroc et dans d'autres pays de l'Union européenne. "En même temps, nous avons augmenté de 70 le nombre de nos informaticiens en France", a-t-elle ajouté.

    http://www.lemonde.fr/economie


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  • Auteur d'une étude sur la toxicité des OGM sur les rats, Gilles-Eric Séralini accuse les industriels d'avoir toujours refusé ce type d'enquête. Un "grand scandale", selon lui.

    Gilles-Éric Séralini (au centre), auteur du livre "Tous Cobayes !". (DR)

    Gilles-Éric Séralini (au centre), auteur du livre "Tous Cobayes !". (DR)
     

    Professeur de biologie moléculaire et chercheur à l'Institut de Biologie fondamentale et appliquée de l'université de Caen, Gilles-Eric Séralini publie le 26 septembre "Tous cobayes!" (Flammarion), le résultat d'une étude menée dans le plus grand secret pendant deux ans sur deux cents rats nourris au maïs transgénique. Conclusion ? Un effet toxique de l'OGM avéré sur l'animal. Et des inquiétudes pour l'homme… Interview.

     

     

    Il y avait une méfiance diffuse de l’opinion sur l’impact des OGM pour la santé humaine. Avec votre étude, c’est une suspicion grave qui se confirme ?


    - Oui, nous venons de réaliser l'étude la plus longue et la plus détaillée au monde sur la toxicité d'un maïs transgénique et sur celle du Roundup, l’herbicide le plus utilisé qui soit. Notre étude conclut à un effet toxique sur l’animal et nous donne à penser qu’il peut y en avoir un sur l’homme. En outre, plusieurs autres tests que nous avions effectués sur des cellules humaines vont dans le même sens. Notre étude, menée durant deux ans sur des rats, établit que, même à très faible dose, l’absorption à long terme de ce maïs agit comme un poison puissant et bien souvent mortel, tout comme celle du Roundup. Et ces effets touchent prioritairement les reins, le foie et les glandes mammaires. Lorsqu’il s’agit de produits chimiques, de pesticides ou de médicaments, les tests sur petits mammifères sont courants au niveau réglementaire. Sauf que les OGM échappent à cette épreuve !

    Le grand scandale, celui dont je ne me remets pas, c’est que les agences sanitaires n’ont jamais exigé des industriels une étude de toxicité de longue durée. Pourtant, lorsque 450 millions d’Européens consomment des produits alimentaires à base d’OGM (et sans toujours le savoir), ils le font tout au long de leur vie. Pis : beaucoup de ces experts ont, malgré nos mises en demeure, multiplié les arguties pour s’y opposer coûte que coûte. De quoi s’agit-il : inconscience ? négligence ? lâcheté ? collusion criminelle avec le monde industriel ? ou de tout ça à la fois ?

    > A lire : l'intégralité de l'interview de Gilles-Eric Séralini et du dossier "Oui, les OGM sont des poisons !" dans "Le nouvel Observateur" du 20 septembre.


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  • Bernard Arnault, première fortune de France et 4 ème du monde, annonce qu’il veut aller rejoindre ses pairs en Belgique, à commencer par son vieil ami, le baron et grand capitaliste Albert Frère. Il montre à tous qu’il n’a qu’une patrie, celle du fric et de son intérêt de classe, comme les émigrés de 1792, comme le patronat français durant la seconde guerre mondiale se rangeant de manière « décomplexée » derrière Hitler.

    Ne cherchons pas très loin : si le grand patronat a toujours crié « plutôt Hitler que le Front Populaire » en faisant le choix de la défaite, s’il était absent du Conseil National de la Résistance, c’est qu’entre 40 et 44, les profits, c’est Hitler.

    C’est ce même capital, vaincus et vainqueurs réunifiés par les exigences de l’accumulation et de la lutte contre le mouvement ouvrier, qui a conçu la construction européenne, vendue aux écoliers à travers les figures des "pères de l’Europe", en réalité tous hommes du capital spécialistes de l’anti-communisme ou collaborateurs actifs du nazisme.

    Il s’agissait de briser la résistance ouvrière et de construire un espace de valorisation du capital supranational : chômage de masse, précarité et flexibilité de l’emploi, mise en "concurrence libre et non faussée" des peuples et des travailleurs, destruction de la protection sociale, asphyxie des services publics et privatisations, privation des peuples de leur souveraineté jusqu’au "pacte budgétaire" et MES qui visent à placer les budgets et les parlements nationaux sous la tutelle directe du capital financier.

    Le vieux rêve de la droite la plus réactionnaire sera alors réalisé : l’effacement non seulement de 1945 mais aussi de 1789 ! Il fut aussi un temps où les plus grandes forces syndicales rendaient coup pour coup et, par exemple, n’hésitaient pas à mener campagne ouverte contre l’UE née du Traité de Rome en 1957.

    A l’époque, les discours et les articles sur l’Europe de Benoit Frachon, secrétaire général de la CGT, ne parlaient pas d’Europe sociale et n’escamotaient pas les enjeux pour les travailleurs :

    « La CGT a dénoncé ces mensonges et mis à jour le caractère impérialiste de cette opération des monopoles qui ne visait ni au bien des peuples ni à l’amélioration des conditions de vie et de travail des prolétaires ni à l’établissement d’une amitié entre les peuples favorables à la paix, mais uniquement aux intérêts des capitalistes, placés dans les conditions actuelles, devant la nécessité d’une concentration industrielle et bancaire de plus en plus impérieuse.

    Le Marché commun n’a pas et ne pouvait pas aboutir à l’amélioration de la situation de la classe ouvrière. Il l’a aggravée. Le Marché commun, sous le signe des monopoles, ne pouvait pas ne pas aboutir à ce que ces derniers dominent de plus en plus l’Etat dans chacun de ses pays où tous les gouvernements exécutent désormais fidèlement leur politique.

    La domination des monopoles qui a abouti, dans tous les pays du Marché commun, à l’installation de gouvernements à leur dévotion, est une menace permanente pour les libertés ouvrières et démocratiques.

    Nous le disons très franchement aux militants des organisations qui participent aux institutions du Marché Commun, nous n’avons aucune confiance dans la possibilité de transformer ces organismes, de les infléchir vers une politique différente.

    Quelles que soient les modifications qui puissent leur être apportées, ils poursuivront leur politique actuelle aussi longtemps que les représentants des monopoles et les gouvernements à leur dévotion en seront les animateurs et les bénéficiaires. Nous nuirions à la collaboration fraternelle des peuples, nous retarderions l’union ouvrière pour le progrès, pour la liberté et la paix, si nous laissions croire un seul instant que dans l’Union européenne que les capitalistes veulent réaliser, il y a la moindre parcelle de cet internationalisme auquel aspirent les travailleurs.

    Nous devons au contraire démasquer leurs subterfuges et expliquer que les Etats-Unis d’Europe dont parlent d’abondance les représentants les plus typiques des monopoles, ne seraient qu’une simple association réactionnaire d’exploiteurs unissant leurs efforts pour maintenir les peuples sous leur domination, et empêcher l’évolution de la société vers le socialisme, vers une véritable collaboration fraternelle des peuples. »

    (Benoit Frachon, Au rythme des jours)

    Un demi-siècle plus tard, Benoit Frachon et la CGT avaient-ils raison ou tort ?

    Régression sociale tous azimuts et recul de civilisation, guerres impérialistes, organisation par l’Europe elle-même au Luxembourg ou à Monaco du blanchiment de l’argent sale, bienveillance vis-à-vis des mouvements fascistes qui se développent partout, à commencer par la Grèce où le mouvement pro-nazi "Aube dorée" est non seulement toléré mais encouragé par la troïka comme diversion à la résistance populaire...

    Mesdames-Messieurs de la Confédération Européenne des Syndicats, mesdames-messieurs des Etats-majors syndicaux, de la sociale démocratie en général, votre "Europe sociale" est un slogan mensonger ! Que faites-vous d’autre en reprenant ce slogan mystificateur et en développant vos bavardages sur la négociation entre partenaires sociaux que de reprendre le vieux slogan capitaliste "association capital-travail", au cœur déjà des périodes les plus sombres ?

    Oui, l’Union européenne « est une entente, une association des grands capitalistes en vue d’essayer de surmonter leurs contradictions et de renforcer leur puissance sur le dos des masses exploitées. »

    (B. Frachon, 1962)

    C’est donc par construction, dès le départ il y a plus de 50 ans que l’Union Européenne est anti-sociale et anti-démocratique.

    La trahison du NON au Traité de 2005 par la droite et par le parti socialiste n’est pas un accident comme le refus actuel du gouvernement de procéder à une consultation populaire à propos du pacte budgétaire mais s’inscrit profondément dans cette volonté de déposséder les peuples de leur souveraineté et de leur imposer une austérité sans limites !

    L’illusion d’une réorientation possible de l’Union européenne est mortelle parce qu’elle désarme les travailleurs et les peuples dans leur lutte pour leurs droits et pour récupérer précisément cette souveraineté et reconquérir des droits.

    Et c’est donc à ce titre et pour toutes ces raisons que l’engagement syndical contre le nouveau traité et contre l’Union Européenne est pleinement justifié !

    Front Syndical de Classe,

    10 septembre 2012


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  • LE 21 SEPTEMBRE 1792 NAISSAIT LA RÉPUBLIQUE, 220 ANS APRÈS ELLE AGONISE !

    Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).

    Le 18 septembre 2012.

    Le 21 septembre 1792 naissait la République, 220 ans après elle agonise !

    Un peu d’histoire.

    Depuis sa fuite à Varennes (21-22 juin 1791), Louis XVI est assigné à résidence au palais des Tuileries mais reste le roi et n’hésite pas à user du droit de véto que lui donne la Constitution du 3 septembre 1791.

    Le 20 avril 1792, l’Assemblée vote à l’unanimité (moins sept voix) la déclaration de guerre à l’Autriche, l’armée française, désorganisée par l’émigration de nombreux officiers nobles, connaît ses premiers revers militaires. Le 18 mai, la situation est si catastrophique, que Lafayette, ainsi que les autres généraux, sollicitent le roi pour demander la paix : une trêve est conclue. Le 6 juillet, la Prusse entre en campagne aux côtés de l’Autriche, l’Assemblée proclame « la Patrie en danger » le 11 juillet suivant.

    Le 25 juillet, le duc de Brunswick, général des armées austro-prussiennes, donne au quartier-général de Coblence le « Manifeste de Brunswick », qui part le 26 pour arriver à Paris le 1er août et publié dans le Moniteur et le 3 août dans le Journal Officiel. Dumouriez l’imprime et le fait distribuer aux soldats. Il demande la restauration de la monarchie absolue, menaçant, sinon, « d’une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire ».

    Cette déclaration provoque des effets inverses à ceux escomptés. Le 10 août, une foule de sans-culottes, renforcée de fédérés (volontaires montés de la province), prend d’assaut le palais des Tuileries, tuant près de 600 gardes suisses, (400 du côté insurgés), et appelle à la chute de la monarchie. La famille royale est contrainte de se réfugier dans la salle du Manège, qui abritait alors l’Assemblée législative. Louis XVI est suspendu par décret et incarcéré au Temple. Une Convention nationale, élue, est chargée de rédiger une nouvelle Constitution.

    La peur d’un nouveau mouvement antirévolutionnaire fait éclater de nouvelles violences. Du 2 au 7 septembre, des émeutiers s’introduisent dans les prisons de Paris et de province (Orléans, Meaux, Reims, Versailles) pour, avec ou sans jugement sommaire, en tuer les prisonniers (environ 1 200), essentiellement des prêtres réfractaires (70%), des criminels de droit commun (15%), des prisonniers politiques dont des nobles.

    Longwy capitule le 22 août et Verdun le 2 septembre. Les Prussiens franchissent la forêt d’Argonne le 14 septembre, la route de Paris leur est ouverte. Ils sont arrêtés le 20 septembre à Valmy, par Kellermann et Dumouriez (qui ne poursuivit pas les Prussiens et passa à l’ennemi en 1793) dans des conditions obscures. La nouvelle de cette victoire a un retentissement considérable. Le 21, la Convention tient sa première séance et abolit la royauté. Le texte du décret est très bref : la Convention nationale décrète à l’unanimité que la royauté est abolie en France. Il porte la date du 21 septembre 1792 an IV de la liberté. Le lendemain, il sera « collationné à l’original » (vérifié) sous la date du « 22 septembre 1792, l’an premier de la république françoise ». Dans la marge gauche du document est écrit : « En vertu du Décret du 10 août 1792 le 22 septembre 1792, l’an Ier de la république françoise au nom de la nation » pour rappeler la suspension du roi décrétée par l’Assemblée législative après la prise des Tuileries par les sans-culottes.

    La date du 21 n’a pas été choisie, mais elle tombe bien, symboliquement, car il s’agit de l’équinoxe d’automne où les durées du jour et de la nuit sont égales.

    220 ans après, que reste-t-il de la République ?

    L’Union européenne impose insidieusement l’ « Europe des régions », du droit des minorités qui n’existent pas en France : on est Français ou pas, de la « charte européenne des langues régionales ou minoritaires » alors que le français est la langue des Français depuis 1539. La souveraineté nationale est remise en cause quand plus de 80% de nos lois nous sont imposées par Bruxelles, que la souveraineté monétaire nous a été confisquée au bénéfice de l’euro (pour information le Franc a été crée le 5 décembre 1360 pour payer, aux Anglais, la rançon de Jean II dît le Bon, franc signifiant libre).

    Et maintenant nos représentants, députés et sénateurs, se proposent, sous l’injonction du gouvernement de gauche putatif, de mettre fin à notre souveraineté budgétaire en votant le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance économique) qui pérennisera l’austérité pour les Français et la prospérité des rentiers.

    C’est la souveraineté populaire qui est ainsi remise en cause, la démocratie que l’on bafoue.

    Pauvre France et pauvres Français ! Se réveilleront-ils un jour ? De préférence avant qu’il ne soit trop tard !

    Tous à Paris le 30 septembre pour manifester notre opposition à l’adoption du TSCG


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    http://www.chirurgie-esthetique-europe.com/CEE(2).jpg

    Depuis l'après juillet, tant en politique intérieure, économique ou sociale qu'au plan international, une curieuse approche envahit les écrans : L'Elysée, le gouvernement, la majorité, le PS auraient cédé aux sirènes du capital et de l'impérialisme.

     

    Aurait cédé comme des parents pour la sucette dy gamin, comme un barrage sous la pression des eaux ou comme une estrade sous le poids des bateleurs ? 

     

    Que cela vienne d'un jeune nouvel électeur parce que né au printemps 94, subissant les années Sarkozy et se précipitant sur le premier chiffon rosâtre qui passe, cela peut se comprendre.

     

    Voir cela sous la plume de militants expérimentés qui pour certains des plus anciens se souviennent de 1938, ceux qui pestent aujourd'hui contre Valls en oubliant Jules Moch, qui ont subi y compris dans le djebel la politique de Guy Mollet, on souvenir de Charlety ou ont avalé les potions Maurois 1,2, les gouvernements Rocard Fabius, Jospin, de la CEE à l'UE. Quelle candeur.

     

    C'est croire que le PS est susceptible de changer. Les mêmes qui expliquent à juste titre que seul le mouvement populaire peut infléchir la trajectoire droitière du PS s'étonne de voir que l'absence de ce mouvement populaire permet au PS de mettre en œuvre ses choix de fond qui par nature…de classe…sont antisociaux.

     

    Il ne s'agit que de la continuité (certains diront que La Canaille sénilise et vaticine) de serment de Jouhaux précipitant le plus vite Jaurès au fond du trou, devant sa tombe le jour de ses obsèques créant le concept toujours ressuscité par ses fondateurs et bénéficiaires d'Union Sacrée.

     

    Contre qui contre l'impérialisme ? Jamais de Suez à damas en passant par Alger, Saigon et combien d'autres jusqu'à aujourd'hui à assumer la succession à Tripoli ou à Damas, hors de l'union sacré contre les peuples, leur souveraineté, au besoin en aidant aux guerres civiles et faisant pacte avec les éléments les plus réactionnaires chacun peut le mesurer ces jours-ci.

     

    Cela vaut aussi au plan social  : de la pause à l'état ne peut pas tout, le fond de commerce de la pensée existe et sert le patronat en 2012.

     

    Ce qui est le plus surprenant c'est que ceux qui à juste titre se battent contre la précarité, contre le travail clandestin, le délit de marchandage sont les même qui rejougnent la "novlangue" des réformistes et disent marché du travail alors que les conventions internationales violées allégrement par les troupes de campagne de la légion du patronat, (dont la convention fondatrice de Philadelphie) interdisent de considérer le travail comme une marchandise et donc le concept de marché.

     

    Que le ministre des finances qui se révèle de plus en plus être le portier du Medef parle de réduire le coût du travail et ne parle jamais du coût du capital n'est pas une révélation mais une lumineuse illustration.

     

    Que le chef suprême des CRS à l'Intérieur passe plus de temps à traquer Roms et sans papier que les fabriquant de travail clandestin soulève une indignation unanime sans que le lien avec ce qui précède ne soit mis en avant.

     

    Que le futur ministère de la défense, terrain public où ne s'élèveront pas des HLM soit réalisé par Bouygues, chef d'orchestre du travail dissimulé dans le BTP ne semble pas donner de nausée la galaxie PS. Et de bons camarades persistent à dire que le PS et son premier animateur à l'Elysée auraient cédé au patronat ou à la droite ?

     

    Pas la peine de chercher parmi les penseurs révolutionnaires pour éclairer les choses revenons à ce que disait ce vieux et réac Boileau :

    Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

    Et les mots pour le dire arrivent aisément.

    L'escadron  pointé au premier paragraphe ne cède pas ; il accompagne.

     

    Dire céder revient à penser qu'il aurait pu résister. Ce n'est pas dans sa feuille de route.

     

    Penser qu'il pourrait changrer naturellement les choses revient à faire croire qu'une estéticienne pourrait faire de la chirurgie réparatrice.

     

    Et sur le diagnostique impliquant intervention personne ne pourra dire que La canaille aurait une ligne fluctuante.

    Par canaille le rouge

     


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  • barrosoue.jpgLe Parti communiste portugais (PCP) dénonce dans la proposition de Barroso un nouveau saut fédéraliste et appelle à rompre avec le cap de l'intégration européenne

    Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Dans le discours prononcé le 12 septembre dernier par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au Parlement européen, à Strasbourg, sur l'Etat de l'Union, il a été défendu la création d'une Fédération d'Etats, conditionnée à la modification préalable du Traité européen.

     

    Confronté à l'approfondissement de la crise structurelle du capitalisme, à la forme toujours plus violente que prend cette crise dans l'UE et dans la zone euro, le discrédit croissant de l'UE et de ses institutions aux yeux des travailleurs et des peuples européens, le président de la Commission européenne choisit une fois de plus la fuite en avant. Cette proposition – qui constituerait un bond qualitatif sans précédent dans l'imposition supra-nationale des politiques et orientations qui sont à l'origine de la crise actuelle et dans l'intensification de l'offensive contre la démocratie et la souveraineté des peuples – ne résout aucun des problèmes auxquelles sont confrontés les travailleurs et les peuples d'Europe, au contraire elle constituerait, si elle venait à se réaliser, un facteur de leur aggravation. La crise profonde, dans laquelle l'UE est plongée, est la conséquence de ces politiques et orientations qui, depuis des années, ont été imposées aux travailleurs et aux peuples. Des politiques qui défendent l'exploitation des travailleurs, qui s'attaquent à la démocratie et à la souveraineté, creusent les inégalités et les trajectoires divergentes entre pays, et imposent un transfert de richesses des travailleurs vers le grand capital économique et financier. Il n'y aura pas d'issue à la crise en poursuivant les politiques qui sont menées actuellement, il n'y aura pas d'issue à la crise en maintenant le cap actuel de l'intégration européenne.

     

    La position de l'Union européenne adoptée par M.Barroso qui est de proposer des modifications dans le schéma institutionnel de l'UE ne fait que dévoiler que les familles politiques qui depuis des décennies contrôlent le processus d'intégration – la droite et la social-démocratie – n'ont pas de solution à la crise si ce n'est la poursuite et l'approfondissement des politiques qui sont à l'origine de la crise. Des modifications qui visent, avant tout, à créer de nouvelles conditions plus favorables pour poursuivre ces mêmes politiques catastrophiques, de recul social qui ont été imposées aux travailleurs et aux peuples, avec la brutalité que l'on connaît.

     

    Parmi les changements annoncés, on compte de nouveaux pas en avant dans l'intégration économique et politique, la modification du statut des partis politiques européens, avec la modification des modalités d'élection du parlement européen et du président de la Commission européenne – des changements, selon Barroso, ne pensant pas par une quelconque modification du Traité. C'est plutôt un coup d'Etat institutionnel qui s'annonce, apportant une nouvelle manifestations plus claire au conflit croissant entre cette UE et les pruncipes et les valeurs démocratiques les plus élémentaires.

     

    Fut également présentée la proposition de création d'une Union bancaire, attribuant à la BCE le rôle de supervision bancaire supra-nationale. Il convient de rappeler que la BCE est l'entité qui, au nom d'une indépendance de façade, a rempli le triple rôle de jeter les Etats entre la gueule des spéculateurs financiers, de réduire les coûts de financement pour le grand capital et de promouvoir l'exploitation du travail, via la compression des salaires.

     

    L'Union économique et monétaire a privé les Etats de la zone euro de leur politique monétaire, en même temps qu'elle a limité fortement leur politique budgétaire et fiscale. Les résultats sont déjà visibles, en Portugal et dans les autres économies périphériques. Ce sont des instruments fondamentaux pour adapter les politiques publiques à la situation, aux besoins et aux aspirations de chaque pays et de chaque peuple. Désormais, on cherche à retirer le contrôle des Etats à la supervision et à la régulation du secteur financier – secteur fondamental pour le financement des économies – qui cesserait ainsi d'être sous contrôle et publics, démocratiques. Une telle situation, si elle venait à se vérifier, serait la confirmation de toute la fausseté de la prétendue indépendance de la BCE, un fait patent par ailleurs dans la façon dont la BCE a décidé d'intervenir sur le marché secondaire de la dette.

     

    Ce que l'économie portugaise a besoin pour croître, c'est avant tout la nationalisation des banques commerciales, la plaçant au service de l'économie nationale. Le Portugal a besoin d'une banque publique qui finance l'augmentation de la production nationale et un programme de ré-industrialisation, instrument fondamental pour créer des emplois avec des droits, augmenter les salaires, diminuer la dépendance extérieure du pays, résolvant ainsi les problèmes du déficit et de la dette publique.

     

    Ce dont le Portugal a besoin n'est pas d'un approfondissement du caractère néo-libéral et fédéraliste de l'Union européenne et de nouvelles mesures qui confirment combien l'Union européenne est un bloc fondamentalement impérialiste, avec des rapports de domination de type coloniale en son sein. Ce dont le Portugal, les travailleurs et le peuple portugais ont besoin c'est d'un changement complet de cap, d'objectifs et de nature du processus d'intégration européen.


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  • FÉDÉRATION GÉNÉRALE DES RETRAITÉS

    DE LA FONCTION PUBLIQUE

    20 Rue Vignon – 75009 PARIS

     

     

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    POURQUOI LES RETRAITES ONT DROIT A LA DEDUCTION DES 10%

    ET  POURQUOI ILS DOIVENT LA GARDER

     

         Contrairement à ce qui est affirmé les 10% de déduction dont bénéficient les retraités ne sont pas liés à la notion de frais professionnels ce qui serait effectivement peu cohérent.

     

     Cette déduction est le résultat de changements  intervenus au travers  des législations fiscales qui ont fait évoluer  les calculs des bases imposables et les barèmes de l’impôt sur le revenu.

     

       II est indispensable de toujours rappeler que le système fiscal français est déclaratif, que les salariés sont déclarés par des tiers, que la fraude fiscale existe et qu’elle représente depuis de très nombreuses années environ 12% du budget global de l’Etat.

     

       Au  début des années 1970, pour tenir compte des possibilités de fraude des contribuables autres que les salariés, les commerçants et les artisans payaient en plus de l’impôt sur le revenu une taxe complémentaire calculée sur leur revenu imposable. Mr Giscard d’Estaing, ministre des finances, ayant affiché une volonté politique de lutte contre la fraude fiscale,  supprimait  cette taxe complémentaire. Cette suppression  bénéficiait donc  aux contribuables non déclarés par des tiers.

     

       Dans les années 1980  il a été décidé de supprimer les 20% de déduction sur le montant des revenus   déclarés par des tiers, déduction  dont bénéficiaient les salariés et les retraités.

    Pour tenir compte de cette suppression le barème d’impôt sur le revenu était censé intégrer l’augmentation d’impôt qui en résultait.

    Cette mesure favorisait de fait les contribuables autres que les salariés et les retraités. Par ailleurs  cette mesure était également liée à la création des centres de gestion agréés pour les déclarations de résultats des BIC, BNC (commerçants, artisans, professions libérales). Cette  création étant présentée comme une garantie de plus grande sincérité dans la déclaration de leurs revenus.

     

         C’est dans ce cadre que les 10% de déduction ont été accordés pour les retraités avec un  montant  plafonné à 3660 € par foyer fiscal.

     

       Cette déduction de 10%  a été prise par souci d’ équité compte tenu  du  fait que seuls les retraités  étaient pénalisés par  les modifications successives apportées ( les grands bénéficiaires étant les contribuables autres que les retraités et les salariés)  et que par ailleurs ils avaient été et continuaient d’être déclarés par des tiers sans participation à la fraude fiscale toujours aussi élevée.

     

      C’est pourquoi la FGR-FP dénonce l’utilisation de l’argument fallacieux concernant les frais professionnels  et condamne toute remise en cause de cette déduction qui ne répond pas stricto sensu à la notion de niche fiscale.

    Toute remise en cause pénaliserait les retraités qui sont déjà très nombreux à subir des hausses d’impôt suite à la suppression de la ½ part pour les veuves, veufs et célibataires.

     

    Paris, le 17 septembre 2012


    CONTACTS :

    Annick MERLEN Secrétaire Générale de la FGR/FP – 01 47 42 80 13

                           Christian STEENHOUDT chargé du dossier fiscalité - 06 81 51 49 97


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  • Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
    Discours aux personnalités
    Fête de l'Humanité – 15 septembre 2012
    Madame, monsieur,
    Chers amis, chers camarades,
    « Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. » François Hollande, 22 janvier 2012, Le Bourget.
     
    Monsieur le président Hollande, écoutez le candidat François, révisez ses discours car c’est le mandat que vous ont confié les Françaises et les Français. Relisez-le vite, car si la bataille n'est pas tout de suite engagée le candidat François accusera bientôt le président Hollande.
     
    Nous, en tout cas, on n'oublie rien. On a aimé l'année écoulée, la bataille menée. Et avec des millions de nos concitoyens, on s'est fait un serment place de la Bastille, plage du Prado, place du Capitole  : si nous battons Sarkozy, on ne lâchera rien.
     
    Alors nous y sommes, on a battu Sarkozy et la bataille du changement commence.
    Notre adversaire sans visage l'a bien compris. Il a déjà déclenché son tir de barrage, dégainé ses plans de licenciements, son chantage à l'exil fiscal, son matraquage idéologique sur le coût du travail, et ses commandements patronaux : « La ratification du traité budgétaire européen ne devrait même pas être un débat, ordonne Laurence Parisot, il faut le signer des deux mains. »
     
    Eh bien madame Parisot, il n'y a qu'un problème : c'est vous qui avez perdu les élections, et nous qui les avons gagnées. Et si vous avez déclaré la guerre au changement, soyez certaine que nous et les Français qui voulons ce changement ne sommes pas décidés à nous laisser voler la victoire.
     
    Jamais l’Europe, jamais la France, jamais notre peuple, jamais le monde n’ont affronté une crise aussi grave, aussi dure, aussi dangereuse. Et nous avons les solutions pour en sortir.
     
    Nous ne sommes pas des opposants. Les querelles politiciennes, les tractations, les bisbilles, tout cela n’est que détail car, après dix ans de droite, l’heure vient de sonner des responsabilités, de la France, de l’avenir de notre continent et de notre union.
    Nous ne sommes pas des opposants. Nous ne nous opposons pas à un gouvernement, nous combattons une politique, l’austérité, qui enfonce l'Europe dans la récession. Nous récusons un diagnostic erroné qui confond la crise de la dette avec le vrai mal, la crise du cancer financier qui ronge le travail. Nous refusons de nous plier à la confiscation de la souveraineté populaire par une classe financière qui possède tout, les banques, les marchés financiers, les multinationales, et qui a déclaré la guerre aux démocraties et aux peuples.
     
    Nous ne sommes pas des opposants. Nous sommes, comme les Français, prêts à l’effort et au travail. Et après tout, s’il s’agissait de se serrer la ceinture pendant deux ans pour que le pays aille mieux, nous serions prêts à en discuter.
     
    Mais le choc budgétaire décrété par le président de la République n'est pas, ne sera pas, le choc salutaire espéré par les Français. L'austérité appelle l'austérité, c'est la règle implacable des marchés. N'avons-nous donc rien appris des souffrances des peuples grecs, portugais, espagnols, allemands... ?
     
    Je sais bien qu'il est à la mode de pleurnicher sur cespôvres riches obligés de se délocaliser, sur ce pôvreBernard Arnaud et ses quarante milliards d'euros de fortune estimés. On ne nous tirera pas une larme.
     
    A l'heure où la fraude fiscale représente plus que le budget de l'éducation nationale, je propose un principe simple : la case prison pour les délinquants fiscaux, la case salaires pour les travailleurs ! On arrête le Monopoly et on restaure l'Etat de droit.
     
    Et qu'on ne vienne pas nous parler de flexibilité. Ou alors qu'on ose en parler aux dizaines de milliers de salariés menacés en ce moment de licenciements dans le pays, aux PSA, aux Fralib, aux Petroplus, aux Sanofi, aux Sodimedical, à à toutes celles et à tous ceux-là qui sont sacrifiés sur l'autel de la rentabilité et du profit financier. La flexibilité réclamée par le patronat, c'est le cache-sexe de la loi de l'argent contre le travail.
     
    Qu'on ose en parler aux 900 000 salariés victimes de la dernière invention flexible du pouvoir Sarkozy : la rupture conventionnelle !
     
    Le changement, ce sont les salariés qui l'ont voulu. C'est pour eux que la vie doit changer.
     
    Nous serons nombreux à rejoindre dans quelques instants les salariés venus de toute la France pour manifester dans la Fête. Oui c'est pour eux, d'abord, que le changement doit commencer ! doit commencer tout de suite !
     
    ***
     
    Nous ne sommes pas des opposants, nous sommes des bâtisseurs.
     
    Notre problème principal n’est pas de soutenir ou de nous opposer au gouvernement de la France. Notre problème est de soutenir l’effort nécessaire pour rompre, pour changer, pour que l’esprit de défaite face aux marchés cède le pas à l’esprit de conquête d’un nouveau modèle social, économique, écologique, financier.
     
    Ainsi, je m’adresse à chacune et à chacun d’entre vous, à moi-même, à mon parti, le Parti communiste français, au Front de gauche, à toutes les formations, à toutes les forces de la gauche avec, à l’esprit, la responsabilité à laquelle appelle la situation.
     
    La France, l’Europe ont besoin que se lèvent à la fois un front populaire de refus de l’austérité et un mouvement de renaissance pour une nouvelle démocratie économique et sociale.
     
    Nous sommes comme dans un moyen-âge où celles et ceux qui le peuvent ont la responsabilité de joindre leurs efforts pour une renaissance de l’esprit démocratique contre les féodalités mondiales que les forces de l’argent ont construites.
     
    Si nous n'y prenons garde, l'argent-roi creusera à nouveau les tunnels par lesquels les nouveaux barbares, et je pense l’héritière de celui qui tortura en Algérie, tentent de se frayer patiemment un chemin.
     
    Ceux-là sont prêts à jeter les peuples les uns contre les autres. A la catastrophe annoncée de l'austérité, ils proposent d'en ajouter une autre  : la dissolution de la zone euro, autrement dit, la guerre des égoïsmes. Nous, avec les Grecs, les Espagnols, les Roumains, les Allemands, les Italiens, nous croyons à l'Europe, à l'Europe des peuples solidaires. On ne citera jamais assez Jean Jaurès  :
     
    «  Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d'internationalisme y ramène  ; un peu de patriotisme éloigne de l'international, beaucoup y ramène.  »
    ***
    Combattre l’argent, c’est aujourd’hui défendre la démocratie. C’est donc avec la conviction que la France doit engager le combat que je me présente à vous. Et ce combat commence par un simple mot : NON.
     
    Non, nous n’acceptons pas que la Banque centrale européenne soit dépendante des marchés et indépendante des peuples.
     
    Non, nous n’acceptons pas que le choc de compétitivité, c’est-à-dire l’abaissement social du travail soit la politique de l’Europe et de la France.
     
    Non, nous n’acceptons pas qu’un traité européen impose aux peuples une politique de fracture sociale.
     
    Non, nous n’acceptons pas que soit décidé de l’avenir des peuples sans les peuples. Et qu'on ne nous refasse pas le coup du « laissons passer ce traité et nous réorienterons l'Europe demain », c'est un mensonge, un marché de dupes. Mario Draghi, président de la BCE, pour lequel « la crise constitue une formidable opportunité », a annoncé la couleur, pour lui le modèle social européen est mort et le traité budgétaire est la première étape d'une stratégie qui en compte trois et qui vont s'enchaîner dans la foulée de la ratification. Je cite monsieur Draghi : «  l'union financière, budgétaire et politique qui conduira à la création de nouvelles entités supranationales est inévitable. »
     
    Eh bien, nous appelons la France a refusé la ratification du traité Sarkozy-Merkel. Nous appelons les parlementaires, nous appelons le président de la République qui s'était engagé à le renégocier, à respecter le mandat qu’ils ont reçu du peuple et nous demandons l’organisation d’un référendum sur le traité européen de stabilité.
     
    Nous appelons toute les forces de progrès, tous nos concitoyennes et concitoyens à se joindre à la grande manifestation unitaire pour l'Europe solidaire et contre le traité d’austérité qui se tiendra le 30 septembre prochain à Paris.
     
    Et permettez-moi d’ajouter que, pour la gauche, voter pour ce traité, ce serait comme une dinde qui voterait pour Noël  !
    ***
     
    A l’instant, j’ai employé un mot, celui de renaissance. Je crois à cette idée. C’est une période de renaissance intellectuelle, sociale, politique qui doit s’ouvrir.
     
    Nous avons besoin de toutes et de tous. Et il n’y a à mes yeux aucune condition, aucun ralliement nécessaire, aucune allégeance à qui que se soit, pour débuter ce travail commun.

Le Front de gauche n’est pas une boutique, c’est un mouvement.
     
    Le Front de gauche n’est pas achevé. Sa mission n’est pas de rassembler autour de lui, quoique évidemment le faire n’est pas si mal, la mission première du Front de gauche, c’est d’être l’un des outils par lequel forger un mouvement du peuple, une agrégation des luttes sociales, de la politique et de l’effort intellectuel.
     
    Nous cherchons à nouveau au-delà de nous-mêmes les voies pour que le Front de gauche se transforme en Front du peuple, le pays et l’Europe ont besoin d’un Front populaire du XXIe siècle.
    ***
     
    J’aimerais enfin souligner un point d’importance décisive.
     
    Oui, nous partageons pleinement l’ambition affichée par l’intitulé du ministère d’Arnaud Montebourg.
     
    Oui, le pays a besoin d’un redressement productif, ou, mieux, d’une renaissance productive. Car il ne s’agit pas de produire comme avant. Il s’agit d’avoir pour le pays une ambition et une vision de long terme. Nous sommes à l’heure des bouleversements et des bifurcations : la révolution informationnelle n’en finit pas d’ouvrir un monde nouveau. Une nouvelle révolution industrielle se cherche.
     
    Notre responsabilité est d'engager la mutation de notre production industrielle et agricole, de nos relations commerciales en ayant trois objectifs en ligne de mire 1) l'élimination des gâchis sociaux et écologiques 2) la souveraineté alimentaire et industrielle des grandes régions du monde 3) la transition vers une croissance sociale et éducative de haut-niveau, un commerce de partage, d'échanges et non plus de compétition, de dominations et de concurrence.
     
    Ainsi, lorsque certains moquent avec légèreté l'objectif de relocalisation, ils ont un monde de retard. Qui peut penser, à l'heure de la fracture écologique, que la dépendance massive de l'Europe aux protéines végétales sud-américaine est un bien pour la société mondiale ?
    Qui peut sérieusement penser que le transport de mégatonnes de produits chimiques de la Chine vers l'Europe est moderne ? Pensons-nous sérieusement une seule seconde que les Chinois, les Indiens, les Vietnamiens vont continuer à faire cadeau à l'Europe d'une main-d'oeuvre bon marché alors que chaque année ces pays produisent des cargaisons d'ingénieurs et de technologies nouvelles ?
    Le colonialisme économique basé sur la domination de l'Occident est derrière nous. Ainsi, nous ne profiterons plus de main d'oeuvre et d'énergie à bas coût. La transition a débuté depuis des années et la seule question qui se pose est : est-ce que les peuples subiront cette transition dans le chaos social ou au contraire dans la justice et le développement ?
     
    En d'autres termes, laisserons-nous la mondialisation se retourner contre les peuples ou bien la placerons-nous au service des peuples ?
    Il est de bon ton dans certains milieux de parler de la Chine du bout du lèvre. J'aimerai bien quant à moi que nous soyons capable à l'instar d'autres régions du monde de penser l'avenir industriel et agricole avec vingt ans d'avance.
     
    Le président de la République vient d'annoncer l'objectif de rénovation thermique d'un million de logement par an. J'applaudis des deux mains. Mais où est la filière industrielle ? Aujourd'hui quand on installe en France une chaudière à bois, il n'y a pas une seule entreprise française qui sache produire un aspirateur à cendre automatique.
    Il y a un problème d'anticipation à l'échelle d'un siècle : nous sommes à l'étape d'une reconstruction de nos modes de production. Et donc il faut que la puissance publique, que l'Etat, que l'Union européenne prennent en main les acteurs essentiels : les banques, la Banque centrale européenne, les acteurs industriels et agricoles majeurs, le système public de formation.
    Et passez-moi l'expression, mais ce n'est pas avec la bande qui est à la tête des banques qu'on va s'en sortir. L'économie est une chose trop sérieuse pour être laissé aux banquiers.
    On nous accuse parfois de vouloir mener une politique inflationniste par la mobilisation du crédit de la Banque centrale européenne. C'est une critique passéiste : nous proposons l'ouverture d'un crédit de transition industrielle, c'est-à-dire sélectif. Un milliard d'Euros dans la rénovation thermique des bâtiments se rentabilise en dix ans. C'est-à-dire rien à l'échelle des investissements industriels.
    Et j'ajoute qu'on ne nous fera pas prendre de petites décisions prises par le petit bout de la lorgnette politicienne qu'on ouvrira le réel avenir d'une ambition écologique et industrielle. Fermer Fessenheim et laisser fermer les usines comme PSA par dizaines, eh bien comme signe de changement social et écologique, il y a mieux !
    En un mot, le pays a besoin de politique, c’est-à-dire d’un cap, un cap fixé selon des objectifs humains de civilisation. Ce cap, il nous faut le construire tous ensemble, salariés, syndicalistes, intellectuels, politiques et ce cap d’intérêt national, il faut qu’il l’emporte.
     
    Certains à gauche se bouchent le nez quand ils entendent parler d'industrie.
     
    J'aimerais leur rappeler que leur Ipad, leur scooter électrique et que les serveurs qui accueillent Facebook, ne naissent pas dans les choux !
     
    Un pays sans usine est un pays mort. Un pays sans ouvrier, sans ingénieur, sans scientifique est un pays mort.
     
    Alors oui, la classe ouvrière de ce pays et de l'Europe doit relever la tête. Il faut ouvrir des usines, construire des transports en commun, isoler les bâtiments car on ne fera pas avaler qu'il est plus écologique de produire à 10 000 kilomètres ce dont nous avons besoin ici.
    ***
    Chers amis, vous êtes nombreuses et nombreux. Je reconnais beaucoup de visages qui me sont chers, avec qui notre dialogue se poursuit depuis des années. Il y a des amis ici. Des femmes et des hommes que je respecte profondément.
     
    Il y a des infatigables, des créatifs, celles et ceux qui ont affronté les tempêtes, certains, n'est-ce-pas cher Bernard Thibault, qui ont tant donné, qui donne tellement à leur idéal. Soyez remercié de votre présence, elle nous touche, elle me touche.
     
    Et parmi ces visages, parmi tous mes amis du Front de gauche, il en est un que je veux saluer particulièrement aujourd'hui, c'est Jean-Luc Mélenchon. Nous formons une équipe soudée, nous n'avons pas connu que des chemins de roses et d'encens, nous avons ensemble vibré dans les victoires, encaissé des coups, ensemble. Un chose est sûre : il n'y a pas d'aventures politiques, sans aventures humaines. Et c'est aussi cela le Front de gauche. Alors oui, Jean-Luc, nous sommes fiers de ce que nous avons commencé à accomplir ensemble. On ne lâche rien !
    Et je veux faire une remarque amicale à mes amis journalistes.
     
    Certains m'ont tenu la jambe avec les problèmes de leadership. Je vais vous faire une confidence : ça m'intéresse autant que les problèmes de phlébite de la Reine d'Angleterre.
     
    Et pour une raison de fond : j'ai toujours été un communiste un peu anar sur les bords. Je crois à la coopération, je crois à la polyphonie, je crois à l'indépendance et à l'unité. Ça cloche parfois, ça discutaille, et alors ? Vous voulez l'alignement derrière un chef ?
     
    L'avenir, c'est une société du partage, de la révolution citoyenne, de la fin de l'organisation présidentialiste de la société. Et vous savez, je pense que le Front de gauche doit devenir une coopérative bouillonnante.
     
    Alors, mes amis journalistes, ça défrise les modèles ? On a du mal à s'arracher à un lecture virile et patriarcale de la politique ? C'est normal, pas d'angoisse, c'est juste que le monde change.
    ***
    Je veux dire enfin un mot de l'avenir du Parti communiste français et de notre prochain congrès.
    Le récit qui s'est imposé ces trente dernière années est à la fois simple et juste : le communisme et le PCFsont entrés en crise avec l'échec de l'expérience soviétique et le capitalisme s'est présenté comme la seule voie crédible.
     
    Tout cela était apparu juste. Jusqu'à maintenant. Car l'histoire s'est renversée : c'est le capitalisme qui est en crise, plus nous.
    Et vous devez comprendre, je le dis en particulier aux commentateurs de la vie politique, que nous sommes désormais entrés dans une nouvelle histoire, un nouveau récit.
     
    Nous regardons l'avenir, nous regardons nos responsabilités, nous développons notre action internationale, une nouvelle génération de jeunes intellectuels, de syndicalistes, de travailleurs nous a rejoints !
     
    Je ne dis pas cela pour pousser un cocorico qui n'aurait aucun intérêt. Je dis cela car j'ai la conviction que notre pays, et notre parti, vont vivre une période de renaissance intellectuelle et politique.
    Les enfants de la crise, les enfants du début des années 1980 et 1990 arrivent à maturité politique avec une donnée fondamentalement différente de la génération précédente : le monde dans lequel ils sont nés est un monde de dangers, de guerre, de crash écologique, d'abaissement de la valeur de la personne humaine à la valeur comptable et, dans le même mouvement, c'est un monde où les possibilités de partage des savoirs, des informations, de coopération à des milliers de mains sont nées.
     
    C'est dans ce monde que nos enfants ont grandi : le monde des gâchis et le monde des partages.
    Les racines de l'idée de mise en commun, d'un communisme de nouvelle génération sont là. Et c'est pour cela qu'une page est tournée, qu'une histoire nouvelle s'écrit.
     
    C'est pour ces raisons simples qu'un mouvement de renaissance, pour le communisme, pour le PCF et, bien au-delà, est en train de chercher les voies de son accouchement. Et à nos yeux, il n'y a aucun préalable pour se mettre autour d'une table et pour travailler car il faut travailler, sortir des cases dans lesquels nous sommes tous plus ou moins enfermés, et travailler, travailler, travailler ensemble, sans cesse.
    Alors s'agissant du Parti communiste français, dont nous venons ce jeudi de convoquer le congrès du 7 au 10 février prochain, je vous le dis comme je pense, devant l'importance historique des enjeux : ne vous attendez pas à un congrès plan-plan. N'attendez pas de nous que nous prenions des mines grises et des airs déconfits parce que ça va être rock n'roll.
    Ce sera le congrès de la France et de la coopération mondiale, cela sera le congrès des ouvriers et de l'écologie, cela sera à la fois le congrès de la jeunesse et celui qui mariera Rousseau et Marx, cela sera le congrès des entreprises en lutte et d'une nouvelle économie politique. Cela sera le congrès du développement du Front et de gauche et d'une nouvelle ère pour le Parti communiste français.
    Alors le message est clair : accrochez-vous aux rideaux, ca va secouer. Le Parti communiste est de retour pour être utile au peuple, à la France, à notre Union, à l'Europe. On ne lâche rien !
    Vive le Front de gauche !
    Vive le Parti communiste français !
    Vive la République !
    Vive la France !
    Et vive l'Humanité !

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  • Insécurité alimentaire

    Quand les agrocarburants privent de céréales 127 millions de personnes

    Par Sophie Chapelle (18 septembre 2012)

    Nourrir les êtres humains ou faire rouler les voitures ? Selon un rapport de l’organisation Oxfam, les agrocarburants utilisés dans les voitures européennes auraient pu servir à fournir du blé, du maïs ou du soja à 127 millions de personnes pendant un an. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll vient de décréter une « pause » dans la politique de soutien à la filière agro-industrielle.

    Les cours du blé, du maïs et du soja ont atteint des niveaux record cet été. Entre mi-juin 2012 et fin juillet, le prix du blé a bondi de 50 %, celui du maïs de 45 %. Quant au Soja, il a grimpé de 30%. La sécheresse n’est pas seule en cause. « Les politiques européennes de soutien aux agrocarburants jouent un rôle central dans la hausse des prix alimentaires », assure Oxfam. L’ONG révèle dans un nouveau rapport [1] que la surface agricole nécessaire pour alimenter les voitures européennes en agrocarburants en 2008 aurait pu permettre de produire assez de blé et de maïs pour nourrir... 127 millions de personnes pendant un an ! « C’est simple : si les gouvernements européens ne renoncent pas à leurs politiques de soutien aux agrocarburants, ils mettent en péril le droit à l’alimentation de millions de personnes », poursuit Oxfam.

    Au niveau européen, la Directive énergies renouvelables impose que 10 % de l’énergie utilisée dans les transports soit produite à partir de sources renouvelables d’ici à 2020. Ces énergies renouvelables sont quasi-exclusivement (à 90%) des agrocarburants de première génération, c’est-à-dire produits à partir de matières premières agricoles (soja, colza, tournesol, huile de palme, maïs, blé...), ajoutés aux carburants traditionnels.

    L’appétit croissant de l’Europe pour les agrocarburants pourrait continuer de faire grimper les prix de certaines denrées alimentaires de 36 % supplémentaires d’ici à 2020, souligne Oxfam. Une inquiétude que partage plusieurs agences des Nations Unies [2], qui ont lancé le 4 septembre un appel conjoint intitulé : « Affronter les causes profondes de la hausse des prix alimentaires et de la faim dans le monde ».

    Vers la fin des agrocarburants ?

    Face à ces dramatiques effets pervers, la Commission européenne envisagerait de réviser ses objectifs d’incorporation d’agrocarburants à la baisse, en baissant le seuil de 10 à 5 % d’ici 2020. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a également déclaré vouloir marquer une pause dans le développement des agrocarburants entrant en concurrence avec les cultures à vocation alimentaire. Selon le plan d’action pour l’agriculture présenté le 12 septembre, le taux d’incorporation d’agrocarburants serait limité à 7 %. Rappelons qu’en France, les subventions aux agrocarburants, via des incitations fiscales, se sont élevés, entre 2005 et 2010, à 3 milliards d’euros.

    Cette pause dans le soutien aux agrocarburants est une bonne nouvelle a priori. Sauf que dans le cas de la France comme de l’Union européenne, ces limitations ne concernent que les agrocarburants de première génération. L’un comme l’autre désirent encourager les agrocarburants de deuxième génération. Ceux-ci proviennent de matière organique n’entrant pas en apparence en conflit avec l’alimentation : l’éthanol est par exemple produit à partir de lignine et de cellulose, et l’agrodiesel à partir d’algues. Mais le risque demeure d’une concurrence avec la production vivrière pour l’accès aux terres ou à l’eau, déplorent plusieurs organisations environnementales.

    Notes

    [1] Télécharger le rapport « Les semences de la faim »

    [2] L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM)

    http://www.bastamag.net/article2632.html


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