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    Le groupe de travail de la rencontre internationale des Partis communistes réaffirme sa solidarité avec la lutte des peuples contre tous les impérialismes

    Communiqué de presse du Parti communiste portugais (PCP) sur la réunion du groupe de travail de la Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

     

    Le groupe de travail de la Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers a organisé à Lisbonne ce 10 septembre, à l'occasion de la 36ème Fête de l' « Avante », une réunion préparatoire de la 14ème Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers (RIPCO). La 14ème RIPCO aura lieu à Beyrouth, au Liban, du 23 au 15 novembre 2012, organisée par le Parti communiste libanais, sous le thème « Renforcer les luttes contre l'agressivité impérialiste croissante, pour la satisfaction des droits et aspirations socio-économiques des peuples, pour le socialisme ».

     

    Cette rencontre du Groupe du travail – qui a été organisée par le Parti communiste portugais (PCP) – a vu la participation de tous les partis membres du groupe de travail et de tous les autres partis qui, tout en n'étant pas membres du groupe, participent au processus des RIPCO.

     

    Le groupe de travail a étudié divers aspects liés à la préparation de la 14ème Rencontre internationale et souligné son importance dans une situation où les peuples doivent faire face à une offensive impérialiste puissante sur tous les fronts.

     

    Une solidarité a été exprimée lors de la Réunion avec les peuples, notamment au Moyen-Orient, qui sont la cible des interventions de l'impérialisme et de ses structures – telles que l'OTAN – qui cherchent, en fomentant des tensions, en instrumentalisant et pervertissant des demandes justes et par l'ingérence, la déstabilisation, le terrorisme et la guerre, de préserver et renforcer leur contrôle sur les ressources naturelles, les marchés et leurs positions géo-stratégiques. Les participants ont souligné les risques de cette stratégie impérialiste, qui peut avoir des conséquences imprévisibles au niveau régional et international. Réaffirmant le droit des peuples à s'organiser, à défendre leurs droits, et à choisir et définir leur avenir, les participants appellent les travailleurs et les peuples du monde entier à se mobiliser et à lutter pour la paix au Moyen-Orient, contre les menaces et les agressions impérialistes – précisément celles contre la Syrie, le Liban ou l'Iran – et en solidarité avec le peuple palestinien.

     

    Dans un contexte de crise profonde du capitalisme et de contradictions de plus en plus aiguës du système, la solidarité avec ces peuples a été réaffirmée, en particulier sur le continent européen, qui sont les victimes d'une offensive de grande ampleur qui, émanant de l'Union européenne, cherche à intensifier l'exploitation ; à détruire les droits socio-économiques et démocratiques qui ont été gagnés par des décennies de lutte ; à imposer un degré encore plus important de concentration et de centralisation de richesse, notamment par des relations supranationales imposées de domination économique et politique au service du grand capital, et qui vont à l'encontre du droit souverain des peuples à choisir leur développement social et économique.

     

    Dans un contexte de réponse impérialiste basée sur la force – qui est en soi une expression de la profondeur de la crise capitaliste et de la décadence du système – l'importance de la lutte organisée des travailleurs contre les mesures et politiques adoptées à la fois par la droite et la social-démocratie a été soulignée. Le mouvement syndical de classe a été salué pour son rôle essentiel dans l'information, l'organisation et la mobilisation des masses laborieuses en vue de grandes actions de lutte, de grèves et de manifestations pour défendre leurs salaires, les droits sociaux, et contre le chômage, ainsi que leur détermination à rejeter les manœuvres et les pièges du « dialogue social ».

     

    Une solidarité a été réaffirmée lors de la rencontre avec les processus actuels de lutte sur divers continents, comme en Amérique latine, contre les agressions de l'impérialisme et pour la paix ; pour la défense de la souveraineté ; pour le droit au développement et pour le renforcement des processus d'intégration nationaux et régionaux qui correspondent aux intérêts des peuples et peuvent contribuer à construire des alternatives à la domination hégémonique de l'impérialisme.

     

    Dans un contexte international marqué par l'instabilité et par des changements ayant un véritable impact géo-stratégique, dans une situation où de graves dangers coexistent avec de réelles potentialités pour des évolutions progressistes voire révolutionnaires, il a été réaffirmé que, en renforçant les luttes pour les aspirations et les droits des peuples et des travailleurs, il est possible de faire reculer l'impérialisme, de gagner des victoires avec une orientation anti-monopoliste et anti-impérialiste, avec l'implication et la participation créative des masses laborieuses et populaires, d'avancer vers le socialisme.


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  •   Enfin de gauche si l'on veut car, en ce moment le vent mauvais qui souffle de l'Elysée ne l'est pas franchement. Et le monumental bide de la soit-disant grand conférence sociale, qui allait tout bouleverser, n'a rien accouché du tout. Alors, cette grand-messe écologique, à la sauce Hollande-Batho-Montebourg et tutti quanti, semble sortir du même tonneau: de la gesticulation, des rodomontades et puis rien. Au nom de l'Union sacrée...

     

     

      Parlera-t-on de l'arrêt des pesticides dans l'agriculture? Non, Le Foll ministre de ce secteur, a dit que cette question n'est pas à l'ordre du jour.

      Parlera-t-on de l'extraction du pétrole au large de la Guyane française? Un ange passe, muet, et j'ai cru voir madame Taubira ex-député de "gôche" de cette même Guyane et aujourd'hui garde des Sceaux.

      Parlera-t-on de la nationalisation de l'énergie, ou de celle de l'eau, biens communs et naturels de la nation soldés à la finance? Même l'idée ne sera évoquée.

      Parlera-t-on du service public qu'est encore la SNCF pour moins polluer dans le domaine des transports? Pas du tout, Gallois, ex-directeur de cabinet de Martine Aubry, est d'accord pour ouvrir le rail aux sociétés privées qui ne roulent qu'avec de vieilles locomotives diesels. Ci-dessous, le triage SNCF d'Achères dans le 78, et que des diesels de sociétés privées pour tirer les trains de Renault ou de Psa...

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      Ben alors, de quoi va-t-on jaser? Du murmure de la bruyère sur la lande bretonne ou du gazouillis joyeux des oiseaux au printemps? Oui peut-être. Cela va durer trois jours. Sans boire ni manger de la merde alors? Ils seront 350 dont la FNSEA dans le collège des patrons. Ah, voilà pourquoi ne seront pas évoqués les pesticides ou les algues vertes bretonnes. 350 participants autour de seulement 5 tables rondes: un vrai bordel, non?


      Bon, au cas où ça foirerait, Jean-Marc Ayrault, le détonnant premier ministre que François Hollande a donné à la France, a prévu 2 lapins de son chapeau: une taxe environnementale, comme si nous n'étions pas assez taxés! Et pourvu que la Cour des comptes ne la double pas pour les retraités. Oui, figurez-vous que cette catégorie meurt plus vite que les autres. Deuxième Bunny, les Régions en capacité de légiférer dans le domaine de l'environnement. Ah bon, chacune de son côté? Un autre beau bordel en l'occurrence. Et quant au Parlement, pourquoi avoir tant de députés et de sénateurs s'ils ne légifèrent plus, je vous le demande.

     

      Delphine Batho, ministre de l'écologie, baigne dans la félicité. Elle l'a dit au JDD: "C'est la première fois dans mon engagement politique que ce dont je m'occupe rejoint autant de convictions profondes, de choses qui sont essentielles dans ma vie". Bien, du moment que madame Batho est heureuse, c'est déjà ça de gagné.


      Tiens, vous avez le bonjour de l'hélicoptère!

     


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  • Vendredi 14 septembre 2012 5 14 /09 /Sep /2012 06:40

    « L’innocence des musulmans » : et les sionistes dans tout ça ?

    Par Dziri* (revue de presse: blog Mounadil al Djazaïri – 13/9/12)

    Dans mon précédent post, j’évoquais des doutes sur la réalité de l’identité du réalisateur du film ou de la bande-annonce intitulés «L’innocence des Musulmans» qui a provoqué une flambée de colère dans certains pays musulmans.

    Une colère qui s’est traduite par une attaque qui a coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, mort dans des conditions assez semblables à celles de la mort du colonel Kadhafi.

    L’ironie du sort voulant que cet ambassadeur, nommé représentant auprès du Conseil National de Transition dès mars 2011 a été un des responsables des actions militaires et de renseignements qui ont abouti à l’assassinat du dirigeant  Libyen.

    Certains parleront de justice divine, d’autres de justice immanente…

    Pour en revenir à Sam Bacile, on semble maintenant avoir la certitude qu’il s’agit du pseudonyme choisi par un copte qui réside en Californie et dont le vrai nom est  Nakoula Basseley Nakoula, 54 ans qui sans avoir reconnu être Sam Bacile a tout de même concédé avoir dirigé la société réalisatrice du film.

    Le plus haut fait de Nakoula Basseley Nakoula est une condamnation pour des chèques frauduleux, mais le film qu’il aurait réalisé bénéficie d’une promotion par un autre copte du nom de Morris Sadek qui professe des idées séparatistes, avec la création d’un Etat copte dans la région d’Alexandrie.

    A première vue, Nakoula Basseley Nakoula, alias Sam Bacile, n’est donc pas un ressortissant de l’entité sioniste contrairement à ce qu’il a affirmé à certains organes de presse. On ne sait pas non plus s’il a réellement obtenu des financements de la part de bailleurs de fonds juifs, ni pour quel montant.

    Vous imaginez le ouf de soulagement dans les milieux sionistes et comment les coptes doivent se sentir mal à l’aise.

    Pourtant les coptes ne devraient pas et n’ont pas à se sentir concernés, en tout cas pas responsables des agissements de personnages comme Morris Sadek ou Nakoula Basseley Nakoula.

    Max Blumenthal écrit que,

    Selon Copt Today, un organe de presse en arabe centré sur les affaires coptes; Sadek avait été vu en train de se promener dans M Street à Washington, profitant du soleil d’une journée d’automne idéale. Tout à coup, il s’était retrouvé cerné par quatre femmes coptes en colère. Accusant  Sadek d’exciter la violence sectaire, les femmes avaient ôté leurs chaussures pour lui en donner des coups sur la tête.

    “Si quelque chose arrive à un chrétien en Egypte,” l’une d’entre elles lui avait-elle crié, “tu en seras la raison!”

    En Egypte, à part quelques écervelés, j’imagine que tout le monde en est conscient même si le risque existe que certains se saisissent de l’occasion pour déstabiliser le gouvernement égyptien ainsi que le pense Max Blumenthal, ce qui serait aussi l’objectif recherché par les deux coptes précités.

    Les sionistes auraient cependant tort de se croire disculpés dans cette affaire. Car si comme le souligne Max Blumenthal, le fait que Sam Bacile se soit présenté comme un ressortissant sioniste qui a pu collecter 5 millions de dollars auprès d’une centaine de bailleurs de fonds juifs a des relents de Protocoles des Sages de Sion, il n’en reste pas moins que:

    Malheureusement, la longue histoire de promotion et de financement de la propagande islamophobe aux Etats-Unis par Israël et les ultra-sionistes, a fait que la déclaration remarquée de Bacile sonnait vrai.

    Personnellement, je considère non seulement que ça sonne vrai, mais que c’est vrai même si la question des montants alloués reste posée.

    Il suffit en effet de se pencher sur les gens qui gravitent dans la même orbite que Nakoula Basseley Nakoula dont la première caractéristique est sans doute une bêtise insondable.

    Cet entourage est signalé par un certain nombre d’organes de presse français qui se gardent cependant d’aller au fond des choses.

    On nous parle par exemple de Terry Jones, ce pasteur chrétien qui a défrayé la chronique en brûlant en public des exemplaires du Coran et de Steve Klein

    consultant sur le film, il a nié mercredi l’implication d’Israël dans la production et a assuré que Sam Bacile – un pseudonyme, a-t-il reconnu – était mortifié par le décès de l’ambassadeur américain en Libye

    Il est sympa Steve Klein: il dédouane expressément les sionistes des désordres parfois meurtriers qui ont accompagné la diffusion de la bande-annonce du film doublée en arabe.

    Il l’a fait parce qu’il a été interviewé à ce sujet par Jeffrey Goldberg, un journaliste sioniste du magazine conservateur The Atlantic. Goldberg a été accessoirement soldat (gardien de prison) pour le compte de la voyoucratie sioniste.

    De son côté, Max Blumenthal (eh oui, toujours lui!) a creusé la question de la nébuleuse dans laquelle gravite pseudo Sam Bacile, et on voit apparaître le nom d’un certain Joseph Nasrallah, un autre extrémiste Copte:

    Nasrallah était sorti de nulle part pour apparaître à un rassemblement bruyant contre la construction d’un centre communautaire musulman au centre de Manhattan le 11 septembre 2010 pour avertir quelques centaines de membres du Tea Party surexcités que les musulmans étaient venus et avaient conquis notre pays [l'Egypte] « de la même manière qu’ils ont l’intention de conquérir l’Amérique. »

    Sorti de nulle part signifie simplement que ce Nasrallah bénéficiait de mécènes, ou de sponsors si vous voulez, qui lui ont permis de faire une entrée fracassante dans la sphère publique.

    En juillet 2011, Joseph Nasrallah et Steve Klein avaient co-organisé une manifestation pour exiger la révocation de Lee Baca, un shérif du comté de Los Angeles qu’ils dépeignaient comme un dupe du Hamas parce que ce policier était favorable à une coopération avec le Council on American-Islamic Relations (CAIR), une organisation communautaire musulmane.

    Le Hamas est comme vous le savez l’organisation politique palestinienne qui dirige la bande de Gaza et qui est affiliée aux Frères Musulmans.

    Comme vous le voyez, la question palestinienne, et donc celle du sionisme, que d’aucuns pensaient avoir pu écarter est tout à fait présente.

    Steve Klein est effectivement un ultrasioniste chrétien qui est même allé jusqu’à reprocher à Mitt Romney, le concurrent d’Obama à la présidentielle américaine, de vouloir un Etat musulman au coeur du territoire de l’entité sioniste ainsi qu’il l’expliquait dans un commentaire sur le site de Pamela Geller.

    Avant d’aller plus loin, il faut dire que Steve Klein n’aime pas non plus les Mormons. Tout comme les sionistes qui leur reprochent d’avoir baptisé des milliers de juifs.

    Pamela Geller est un nom que nous avons déjà rencontré sur ce blog..

    Mme Geller est entre autres directrices de l’American Freedom Defense Initiative (AFDI) et de Stop Islamization of America (SIOA). Elle plaide pour empêcher la soumission des Etats Unis à la charia, le droit musulman, dont l’application serait rampante aux Etats Unis.

    Dans l’article sur son action contre la prétendue possible application de la charia, il n’était fait aucune mention de David Yeroushalmi, un juriste sioniste qui est pourtant au coeur de toutes les campagnes de ce genre aux Etats- Unis.

    Il ne faut pas se laisser abuser par les noms ronflants des institutions qu’elle dirige, ni par la récompense journalistique qui lui a été remise par le David Horowitz Freedom Center.

    Tout ça est financé en réalité par des officines sionistes sans lesquelles des parasites de ce genre seraient obligé d’aller pointer au chômage ou au mieux de faire une carrière nettement plus discrète.

    Ce sont des fonctionnements qui, sans être complètement opaques, sont difficiles à saisir si on ne prend pas le temps de recouper un certain nombre d’informations. Une tâche qui devient vite fastidieuse tant ces réseaux d’influence et d’argent semblent fonctionner en parallèle mais se recouper par personnels interposés.

    Bien sûr l’entité sioniste n’est pas impliquée en tant que telle, non plus que ses services secrets. Ceux qui sont impliqués sont les fanatiques sionistes, des extrémistes de la race qui comptent un certain nombre de millionnaires dans leurs rangs.

    Ces fanatiques sionistes jouent dans le sens de la radicalisation du régime sioniste que tout observateur de bonne foi ne peut que constater et de la radicalisation d’une frange de l’opinion en Occident. Ce processus de radicalisation a cependant du mal à vanter les charmes du sionisme en tant que tel, c’est pourquoi il recourt à la peur, peur du terrorisme, peur d’une déferlante musulmane, peur d’une application de la charia.

    Cette ingénierie complexe de la peur mise au service du sionisme a nécessairement joué un rôle direct dans la production des images qui ont mis en colère des Musulmans qui ont par ailleurs un certain nombre de griefs à l’encontre des Etats-Unis.

    On verra si ce rôle est mis en évidence. Il ne le sera pas en tout cas par la presse française!

    NB: la synthèse d’infos a été facilitée par le blog de Philip Weiss .

    * http://mounadil.wordpress.com/2012/09/13/sam-bacile-nakoula-basseley-nakoula-et-les-sionistes-dans-tout-ca/


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  • Posté par 2ccr le 13 septembre 2012

    LA REGLE D'OR, PAS L'AGE D'OR dans Europe or-300x224Depuis sa création, l’Europe n’a de cesse de créer des règles lui permettant d’appliquer un libéralisme économique débridé. Le nouveau traité européen qui entend faire graver dans les différentes constitutions la fameuse « règle d’or » n’est que la dernière péripétie d’une longue succession d’actes, de pactes, de traités, donnant la priorité à la « concurrence libre et non faussée ». La crise économique mondiale a été l’occasion rêvée pour les bourgeoisies européennes et les institutions à leur service d’avancer dans leur projet fondamental de liquider le modèle social européen. Les principales dates de la construction de l’Union européenne montre que les objectifs sont de stimuler la compétitivité, stimuler l’emploi, contribuer à la stabilité des finances publiques, renforcer la stabilité financière, et pour cela il est préconisé notamment de « rendre le travail plus attractif » et de « réformer les retraites » aboutissant à un véritable recul en matière de droit du travail et de protection sociale.

    Le Pacte de stabilité et de croissance renforcée est une directive qui  donne à la Commission des outils de contrôle et de sanction en cas de dépassement du plafonnement des dépenses publiques. Elle peut ainsi  imposer à un État de réduire sa dette publique. Pour atteindre ces objectifs, elle recommande le relèvement de l’âge de la retraite, l’interdiction de certains choix fiscaux, des politiques de contrôle des salaires (norme salariale impérative), une politique favorisant les investissements (maintien des intérêts notionnels par exemple). L’injonction, sur la façon de réduire dette et déficit, porte uniquement sur des perspectives de réductions des dépenses (sauf s’il s’agit de « sauver » les banques) et condamne d’éventuels projets de nouvelles recettes (en particulier s’il s’agissait d’augmentation d’impôts sur les revenus des capitaux). Cela a pris la forme d’une loi européenne, sans débat public. En résumé, l’austérité n’est plus un choix et n’a plus de limite dans le temps ; elle devient la règle, on transforme ainsi en loi le transfert grandissant des revenus du travail vers les revenus du capital. 

    Prévus en 2013, le Pacte budgétaire européen et la « règle d’or », aussi appelé « Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance dans l’Union économique et monétaire » (TSCG), durcit les critères de Maastricht, en particulier en abaissant le seuil maximum de déficit budgétaire toléré de 3 % à 0, 5 % du PIB. De plus, ce pacte exige des États membres d’inscrire ces nouveaux critères (« règle d’or ») dans leur Constitution au plus tard un an après son entrée en vigueur.  La règle d’or devra être inscrite « de préférence» dans la Constitution. À défaut, un texte de loi suffira si sa valeur juridique garantit qu’il ne sera pas remis perpétuellement en cause.   Désormais un pays qui violera cette règle sera exposé à des sanctions : suppression de l’aide financière pour ceux qui n’adopteraient pas le pacte ; les pays qui décideraient de ne pas appliquer ce pacte ne pourront pas bénéficier du Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Le MES et le pacte budgétaire sont intimement liés dans le sens où un pays qui n’aurait pas ratifié le pacte budgétaire ne pourra pas avoir accès aux fonds du MES. 

    La crise a fait exploser les critères formels de Maastricht sur les comptes publics, car en plus d’emprunter pour financer le déficit, les administrations publiques se sont endettées pour fournir des liquidités aux banques et aux entreprises qui ne trouvaient plus de financement. Cet accroissement de la dette a eu deux conséquences. D’une part les pays se sont trouvés à la merci des agences de notation. Et d’autre part les gouvernements ont dramatisé la situation et s’en sont servis pour mettre en place des politiques d’austérité renforcée (Irlande, Portugal, Espagne). Profitant du contexte, tous les pays de l’UE ont adopté des plans d’austérité (Espagne, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie), ou aggravé des programmes de « réforme » déjà en cours (sur les retraites en France, par exemple), plans qui ne sont pas coordonnés mais visent tous à faire payer la crise aux populations. 

    Les sommets européens se succèdent sans décision ferme et forte, la seule réponse des bourgeoisies est partout le renforcement de l’austérité, pour imposer aux populations des « réformes », c’est-à-dire des politiques de démantèlement du modèle social européen : privatisations des services publics, casse du droit du travail, chômage et austérité salariale, baisse des dépenses publiques et notamment pour la santé, les retraites et l’éducation.

    Résumé d’un excellent texte  disponible ici 


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  • http://www.legrandbi.com/wp-content/uploads/2011/02/022011_Impot_Numerique.png

     

     

    Trois chiffres à mettre en perspective, relations et à faire connaitre ensemble :


    1) Depuis ce matin le buzz médiatique se fait sur les 12 à 15 milliards que couterait à la sécu le pillage par l'industrie pharmaceutique (bouquin de Debré et Even sur les 4000 médicaments qui font la pelote des labos et ne serviraient à rien ou pas grand chose).


    2) Depuis peu (c'est Roger qui nous le rappelle) la même frénésie à dire que les retraités coûteraient 12 milliards à la protection sociale d'où la proposition d'augmenter la CSG et d'augmenter leurs impôts.


    Ces deux premier chifres sont déjà à mettre face à face. Mais mais mais. Ce n'est fini tambour et trompettes, place au troisième :

    http://img.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L550xH491/Evasion-fiscale-Google1-d63ef.jpg

     

    3) Beaucoup plus discret (seul D Mermet dans son émission -Là bas s'y j'y suis- en fait état cette semaine) :


    L'évasion fiscale organisée par les différents riches nantis et autres parasites sociaux appelés rentiers, cacquarantards, exilés fiscaux et autres coûtent chaque année à la France entre 30 et 36 milliards à la France (source rapport d'enquête de ces affreux bolchéviques que sont les sénateurs) et cela avant même de ragarder les états d'âme de B Arnault. 


    Donc, si on arrête le racket de l'industrie pharmaceutique et l'évasion fiscale ce serait près de 50 milliards par an qui abonderait les caisse de l'état ? 


    C'est domage qu'on n'ait pas un gouvernement socialiste. Sûr que lui il trouverait là moyen de phynancer les promesses de son candidat s'il était élu.


    http://communistefeigniesunblogfr.unblog.fr/files/2012/03/001.jpg

     

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  • Emprunt, crédit, créanciers, débiteurs, déficits, remboursement, taux d’endettement, « pacte budgétaire »… La dette est partout, elle a envahi nos vies. Or la dette n’est pas seulement économique, elle est avant tout une construction politique. Elle n’est pas une conséquence malheureuse de la crise : elle est au cœur du projet néolibéral et permet de renforcer le contrôle des individus et des sociétés. « Le remboursement de la dette, c’est une appropriation du temps. Et le temps, c’est la vie », nous explique le sociologue et philosophe Maurizio Lazzarato (La Fabrique de l’homme endetté). Entretien.


    Basta ! : Vous dites que l’Homo debitor est la nouvelle figure de l’Homo economicus. Quelles sont les caractéristiques de ce « nouvel homme » ?

    Maurizio Lazzarato : De nombreux services sociaux, comme la formation ou la santé, ont été transformés en assurance individuelle ou en crédit. Le mode de développement néolibéral est fondé sur le crédit et l’endettement. Cette situation s’est aggravée avec la crise des subprimes de 2007. Un exemple ? La formation aux États-Unis : la Réserve fédérale (Banque centrale) a récemment évalué que le montant total de prêts aux étudiants était de 1 000 milliards de dollars [1] ! C’est un chiffre astronomique. Pour avoir accès aux services, à la formation, vous devez tout payer par vous-même. Vous devenez débiteur. Entrepreneur de votre vie, de votre « capital humain ».

    Le droit à la formation ou au logement s’est transformé en droit au crédit…

    C’est une logique qui ne fonctionne que si l’économie est en expansion. Or la dette privée a été transférée aux États, lorsque ceux-ci ont sauvé les banques notamment, ce qui fait augmenter la dette souveraine. Et nous sommes devenus tous endettés. Cela ne peut pas continuer à l’infini ! Chaque bébé français naît aujourd’hui avec 22 000 euros de dette… À l’époque de l’expansion du capitalisme néolibéral, le crédit permettait de réaliser des projets économiques, des projets de vie, c’était une ouverture du temps et des projets. La logique s’est inversée. Aujourd’hui, notre seule perspective pour quelques années, c’est de rembourser ! La dette est produite et fabriquée par les banques privées, et c’est la population dans son ensemble qui doit rembourser. En Espagne, en Italie, en Grèce, les politiques d’austérité vont approfondir cette privatisation des services et la logique libérale d’endettement.

    En quoi cela fonde-t-il un nouveau rapport social, et un nouveau rapport au temps ?

    J’ai repris l’hypothèse que développe Friedrich Nietzsche : le rapport social fondamental n’est pas l’échange économique ou l’échange symbolique, mais le rapport débiteur/créditeur. Un rapport fondé sur la confiance, sur la promesse : moi, débiteur, je m’engage à rembourser le crédit, je me porte garant de moi-même. Cette promesse qui engage l’avenir, qui se joue dans le futur, est au cœur de la relation de crédit. Certains textes du Moyen Âge expliquent que le crédit est un « vol du temps ». On disait alors que le temps appartenait à Dieu. Et que les créditeurs étaient des voleurs du temps de Dieu. Aujourd’hui, le temps appartient au capital. Avec le crédit, on fait une préemption sur l’avenir. Cela peut être une anticipation positive – c’était le cas avant la crise –, mais aujourd’hui c’est une anticipation qui ferme complètement l’avenir, avec comme seule perspective de rembourser la dette. La crise continue, la croissance est faible, la dette augmente. Nous allons être bloqués pendant longtemps avec « ce remboursement du temps ». Le remboursement de la dette, c’est une appropriation du temps. Et le temps, c’est la vie.

    Une dette, ce n’est pas seulement de l’argent à rembourser, mais des comportements à ajuster, du temps passé à se plier à des contraintes, écrivez-vous. Comment la logique du crédit et de la dette impacte-t-elle nos modes de vie ?

    C’est une nouvelle forme de contrôle. Les sociétés du XIXe siècle et du début du XXe étaient des sociétés disciplinaires, comme l’a décrit Michel Foucault. Le contrôle des personnes s’effectuait dans des espaces fermés – écoles, prisons, usines… On pouvait contrôler les gestes de l’ouvrier ou de l’écolier, assignés à une place précise. Avec le crédit, l’espace est ouvert, le contrôle est totalement différent. Vous êtes obligé de rendre chaque mois une somme d’argent. Vous devez régler votre vie par rapport à cette obligation, avoir une discipline de vie compatible avec le remboursement. Nous sommes dans une phase d’adaptation. Il faudra bientôt s’adapter en temps réel aux mouvements de la Bourse ! Et ce contrôle n’est pas seulement sur des individus mais sur des pays entiers : c’est le remboursement de la dette qui « décide » aujourd’hui des baisses des salaires, de la réduction des services sociaux, des dépenses publiques. Cela influence les modes de vie, et empêche d’envisager toute rupture ou bifurcation. La dette neutralise le temps, matière première de tout changement politique ou social. Cela permet aussi d’imposer des formes régressives d’organisation sociale. Tout ça pour une dette qui ne sera jamais remboursée : d’un point de vue économique, c’est une folie !

    Le taux d’endettement des ménages, par rapport à leur revenu disponible, est de 120 % aux États-Unis et de 140 % en Grande-Bretagne. Cette situation est-elle tenable ?

    L’endettement de l’Italie est de 120 % de son PIB. On ne peut pas rembourser de telles sommes, même sur 10 ans, 15 ans. Il faudrait saigner les gens de manière abominable. Le paiement des intérêts de la dette française s’élève à 50 milliards d’euros par an. Que l’on soit en récession ou en croissance, il faudra toujours payer ces 50 milliards (soit 1 200 milliards depuis 1974 [2]). C’est le deuxième poste budgétaire de l’État français. Une espèce de dîme, de prélèvement forcé, qui s’ajoute au prélèvement des politiques d’austérité. Et de l’autre côté, on privatise, on continue de vendre les biens de l’État. En Italie, il est prévu de vendre chaque année pour 20 à 25 milliards d’euros de biens de l’État. D’ici dix ans, on aura tout privatisé !

    La domination actuelle des banques, de la finance, est-elle le signe de la centralité de ce rapport social débiteur/créditeur ?

    Marx l’avait dit : ce ne sont pas les industriels qui vont diriger le capitalisme, ce sont les banquiers. L’argent déposé dans les banques est une forme abstraite de richesse. Mais c’est aussi une potentialité : il peut être investi dans n’importe quel domaine. Alors que le capitalisme industriel est « déterminé ». Donc le pouvoir de l’argent est plus important. Le capitalisme est fondamentalement industriel, mais c’est le capitalisme financier qui lui donne sa forme. Ce pouvoir du capitalisme financier a été bridé pendant les Trente Glorieuses, mais la puissance financière est aujourd’hui mise en avant. Depuis 1988, en France, la dette peut être vendue et achetée. Cette « titrisation » de la dette, la possibilité de transformation de la dette en titres négociables sur les marchés, a déterminé la situation actuelle. Cela devient un multiplicateur d’endettement, d’investissements financiers, et donc de risque.

    Vous citez le philosophe Jean Baudrillard : « On revient avec le crédit à une situation proprement féodale, celle d’une fraction de travail due d’avance au seigneur, au travail asservi. » La logique actuelle du crédit nous entraine-t-elle dans une régression ?

    La logique de départ de cette crise, c’est qu’on a appauvri les gens en même temps qu’on leur donnait la possibilité de s’endetter. Sous prétexte de démocratiser et d’élargir le crédit… Mais pour des gens qui ne pouvaient pas payer pour ces crédits. Même chose avec le crédit étudiant : si les étudiants deviennent de plus en plus pauvres, comment font-ils pour rembourser ? Vous êtes endetté avant même d’entrer sur le marché du travail. Vous êtes obligé de vous comporter, à 20 ans, comme une entreprise individuelle, de vous projeter et de calculer les coûts et les investissements. Vous devenez une entreprise. C’est notamment contre cela que se sont mobilisés récemment les étudiants au Canada ou au Chili.

    On reproche aux individus l’endettement collectif, en tentant par exemple de culpabiliser les Grecs. Mais nous vivons aussi dans l’incitation permanente à consommer et vivre à crédit…

    Deux morales se télescopent actuellement, la morale de la dette et la morale de la consommation. Au journal télévisé, on vous informe que vous êtes responsable de la dette : vous consommez trop, vous ne travaillez pas suffisamment, vous faites appel trop souvent à la Sécurité sociale. Et de l’autre côté, on vous dit que vous méritez toutes les marchandises qui vous sont proposées. La morale hédoniste de la consommation et la morale culpabilisante de la dette et du travail, qui s’agençaient avant la crise, deviennent maintenant contradictoires. On les retrouve dans la logique d’austérité et la logique de croissance. Aucune des deux ne constitue une solution à la crise.

    Vous évoquez les analyses de Nietzsche [3], qui explique que la dette permet le passage de la société sauvage à la société civilisée, parce que la dette oblige l’homme à construire une mémoire, et donc une capacité de promettre. Le crédit est-il un processus socialement positif ?

    La dette est un mécanisme, ce n’est pas en soi négatif. C’est un instrument pour construire de nouvelles écoles, de nouveaux hôpitaux… Mais dans la logique capitaliste, cela devient un instrument de pouvoir. Aujourd’hui, la dette a pour seule fonction d’enrichir le créditeur. Rembourser, c’est enrichir les investisseurs institutionnels. Les gens ont cru à ce système, il est attractif. Il a fonctionné pendant vingt ans : on a eu l’impression d’un eldorado qui s’ouvrait devant nous, permettant de différer des remboursements. Pendant des années, on a acheté le consensus. Aux États-Unis, vous pouvez avoir des dizaines de cartes de crédit dans la poche. Cela a marché un temps. Mais on ne peut pas différer indéfiniment. Pourtant, le capitalisme a introduit l’infini dans l’économie. La consommation n’a pas pour but la satisfaction, mais de vous faire passer à une autre consommation. C’est donc une frustration. Vous n’avez donc jamais fini de consommer, de payer la dette…

    Pourtant le crédit permet de posséder par anticipation des biens auxquels on ne peut pas accéder, et d’améliorer les conditions matérielles de vie ?

    C’est autour du mot d’ordre « Tous propriétaires » de George Bush, repris par Nicolas Sarkozy, qu’a éclaté la crise, avec les subprimes. C’est la faillite de cette idée, qui devait être le symbole de la « déprolétarisation ». La déprolatarisation, c’était une idée des néolibéraux : transformer chaque individu en une entreprise individuelle. Les néolibéraux allemands après-guerre avaient un programme qui visait à construire des unités de production non-prolétariennes : favoriser l’artisanat, la petite entreprise… Nous sommes en train de vivre une nouvelle prolétarisation avec l’endettement : les classes moyennes et populaires s’appauvrissent depuis 2007 de façon redoutable. D’un côté, on coupe les salaires, de l’autre, les services sociaux. En Allemagne, l’espérance de vie a diminué [4]. La logique du crédit qui visait une déprolétarisation produit une nouvelle prolétarisation.

    Faut-il annuler une partie des dettes des États ?

    On passera forcément par l’annulation de dette, comme c’est souvent le cas. Ce serait logique : si on était dans une perspective libérale, les banques perdraient de l’argent. Mais après la crise des subprimes, les banquiers ont recommencé comme avant, car ils savent qu’ils ne risquent rien, même s’ils perdent de l’argent. La banque Barclays qui a manipulé le Libor (London Interbank Offered Rate) ne va rien payer pour ce scandale. Ce sont les Anglais qui vont payer pour leurs banques.

    Comment peut-on lutter contre ce diktat de la dette ?

    Le terrain de la lutte des classes, qui était centré sur le rapport capital/travail, autour de la production, a été déplacé sur le terrain créditeur/débiteur. Cette nouvelle relation de pouvoir s’est superposée aux autres. C’est un niveau d’affrontement beaucoup plus abstrait, mais qui traverse complètement la société. Que vous soyez salarié, chômeur ou retraité, vous devez contribuer au remboursement de la dette. Pendant un siècle et demi, le mouvement ouvrier s’est organisé autour de la question du travail. Il a inventé des formes d’organisation des luttes pour contre-balancer le pouvoir du capital. C’est plus compliqué de lutter sur le terrain de la dette. Ce déplacement laisse les gens désarmés car on n’a pas encore trouvé la façon de s’opposer de manière efficace. Il faudrait exproprier les expropriateurs, comme l’a fait le New Deal. Une euthanasie du rentier ! Comme quand Roosevelt a taxé les contribuables riches jusqu’à 90 % – et pas 75 % comme le propose François Hollande… La relation créditeur/débiteur est organisé autour de la propriété, des titres. Pour repenser la croissance – et non le contenu de la croissance, qu’elle soit verte, jaune ou autre ! – ce sont les rapports de propriété qu’il faudrait mettre en discussion.

    Propos recueillis par Agnès Rousseaux

    Photo/CC : Ma Gali via Flickr

    A lire : La Fabrique de l’homme endetté. Essai sur la condition néolibérale, par Maurizio Lazzarato, éditions Amsterdam, 125 pages, 10,50 euros.

    Notes

    [1] Dette accumulée par les jeunes aux États-Unis pour financer leurs études. Le taux de défaut sur ce type de crédit est d’environ 9 %, contre 6 % il y a dix ans.

    [2] « Il a été calculé que la somme de tous les intérêts de la dette payés depuis 1974 (date à laquelle a été introduite en France l’obligation, pour l’État, de se financer sur les marchés) représente près de 1 200 milliards d’euros, sur les 1 641 milliards de l’ensemble de la dette publique. Les intérêts de la dette constituent la mesure de la prédation que les marchés opèrent sur la population depuis quarante ans », in La Fabrique de l’homme endetté, Maurizio Lazzarato.

    [3] Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale.

    [4] lire notre article.

    http://www.bastamag.net/article2561.html


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  • À l’occasion de la publication d’un sondage (9 septembre 2012, Institut BVA) sur le début de quinquennat de François Hollande, la Radio Télévision Suisse (RTS) a diffusé un reportage... évitant soigneusement de parler du début de quinquennat de François Hollande. Ou comment combler deux minutes d’antenne en suivant la meute des collègues français. Un bel exemple de circulation circulaire de l’information… et de déperdition de son maigre contenu.

    Edition du « 19:30 » (journal télévisé du soir de la RTS) du 9 septembre 2012 [1]. Le présentateur lance ainsi un reportage qui semble toucher à la politique française :

    « En France, 59% de la population critique le début du mandat du président Hollande. Ce soir, il doit annoncer des mesures d’économies et justifier sa manière de mener le pays. Depuis le début de son mandat, ce sont pourtant les affaires privées qui ont tenu en haleine la République. »

    En guise de fond visuel, une incrustation où l’on peut lire, à côté du portrait de François Hollande : « mécontents 59% ». On n’en saura pas plus sur ce sondage : ni la source, ni la question posée, ni les réponses proposées, ni la taille de l’échantillon, rien. 59% de mécontents, c’est concis, mais ça n’a aucun intérêt.

    Cette impression se confirme bien vite à l’évocation des « affaires privées qui ont tenu en haleine la République ». Et qui, apparemment, continuent de tenir en haleine la Confédération. Le reportage démarre donc.

    « C’est le phénomène de la rentrée littéraire. A peine sorti, le livre d’Anna Cabana et Anne Rosencher caracole en tête des ventes. Les magazines font leurs couvertures sur les nombreux livres consacrés à ce trio infernal. Une histoire de trahison et de jalousie dont les Français découvrent la virulence. »

    Voilà donc à quoi on assiste : à un reportage sur les magazines qui parlent des livres consacrés au « trio infernal ». C’en est presque étourdissant.

    Notons au passage qu’un reportage qui commence par «  C’est le phénomène de la rentrée littéraire », ça n’augure jamais rien de bon.

    Vient ensuite une brève intervention d’Anna Cabana (une des auteures d’un livre consacré au « trio infernal ») où elle explique que les affaires de ce trio « éminemment romanesque » pèsent sur la vie politique française depuis 2007. La faute à qui ? Aux aspirations romanesques des journalistes ?

    Après un rappel des faits (« un simple tweet […] a tout mis par terre ») et une nouvelle analyse d’Anna Cabana (« Ça vient pulvériser la posture politique du président »), la parole passe à Pierre Haski, cofondateur de Rue89.

    « On voit bien qu’aujourd’hui, si on veut suivre la vie politique, il faut lire la presse politique, mais il faut lire aussi les magazines people. […] Mais dès lors que la vie privée des personnalités politiques a un impact politique, ça serait une erreur et une faute de la part des journalistes politiques de l’ignorer. »

    Si les journalistes commettaient « l’erreur » d’ignorer la vie privée des personnalités politiques, celle-ci aurait-elle un tel impact politique ? Encore une fois, personne ne semble se poser la question.

    La vie privée a toujours un impact plus ou moins grand sur la vie publique. C’est sans doute le cas depuis la nuit des temps. La différence se situe aujourd’hui dans le niveau de médiatisation de ces « affaires privées » et dans l’impact politique démesuré qui en résulte. Mais il s’agit là d’une « évolution qui n’étonne pas le chef des députés socialistes. » (Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale) Une évolution qui semble naturelle et irrémédiable.

    « Ça veut dire que ça intéresse les Français, et donc c’est avec eux... On ne pourra pas maintenir un certain nombre de protections qui seraient jugées déraisonnables par les Français sur... Ils ont aussi envie de savoir ce qui peut se passer à côté, ce qui peut se passer avant ou après. »

    Voilà donc l’argument ultime et incontournable de l’intérêt du public, étayé sans doute par un sondage aussi scientifique que pertinent. Quant aux points de vue opposés, on n’en entendra pas parler.

    Mais tout n’est pas aberrant dans ce qui est dit : les Français « ont aussi envie de savoir ce qui peut se passer à côté ». En effet, les Français seraient certainement curieux de savoir ce qui se passe « à côté » entre les personnalités politiques et les journalistes, par exemple. Des films comme « Pas Vu Pas Pris » seraient sans doute susceptibles de satisfaire leur curiosité. Mais ce n’est sans doute pas de ça que parlait Bruno Le Roux.

    Conclusion : « François Hollande savait qu’il devrait affronter des tempêtes, mais il se serait bien passé de ces livres politiques qui racontent ses orages conjugaux. »

    Et le public suisse se serait bien passé de ce reportage.

    Adriano Brigante

    http://www.acrimed.org/article3889.html


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  • JPEG - 59.8 ko

    Les salariés-es de Doux Graincourt ont décidé hier 12 septembre en assemblée générale massive d’occuper jour et nuit leur usine.

    Certains les ont montrés un genou à terre après que le ciel leur soit tombé sur la tête plusieurs fois depuis l’annonce de la liquidation du groupe Doux.

    Aujourd’hui ils ont relevé la tête et se sont mis debout, ils sont prêts et déterminés à lutter jusqu’au bout pour garder leurs emplois à Doux Graincourt.

    Il y a des solutions autres que les licenciements, pour cela il faut du temps, de l’argent et de la solidarité pour éviter que l’usine soit démantelée par le liquidateur judiciaire et les vautours aux aguets qui attendent le festin des affaires à bas coût.

    Le Comité de Lutte CGT des salariés de Doux Graincourt, avec le soutien de l’interpro, organise un barbecue de la solidarité ce vendredi 14 septembre pour créer les conditions de la lutte qui dépasse le site, car cette lutte est aussi celle de tous...

    alors soyons nombreux, très nombreux pour qu’en face ils prennent la mesure de la lutte engagée plutôt que d’avoir des discours politiciens de compassion qui sont en contradiction avec la réalité des travailleurs.

    en pièce jointe le 1er appel pour le 1er barbecue de la solidarité du 14 septembre, à diffuser sans modération et à afficher partout dans vos usines et services.

    Graincourt les Havrincourt doit devenir le village gaulois de la résistance ouvrière qui fait face aux requins patronaux et financiers !

     vous pouvez aussi nous adresser des messages de solidarité que nous transmettrons, sur : front.solidaire.uls Caa gmail.com


    COMITÉ DE LUTTE CGT DES SALARIÉS-ES DE DOUX GRAINCOURT.

    Nous ne plierons jamais !

    Réunis en Assemblée Générale le mercredi 12 septembre, nous, travailleurs de l’usine Doux Graincourt, avons pris la décision d’occuper l’usine jour et nuit pour éviter que l’outil de travail soit démantelé. Nous avons besoin de votre solidarité la plus complète pour maintenir dans le temps et la détermination cette occupation qui est la seule solution d’avenir pour les 250 salariés-es sacrifiés sur l’autel du voyou Charles Doux et ses complices financiers.

    GRAINCOURT LES HAVRINCOURT (entre Bapaume et Cambrai)

    LE VENDREDI 14 SEPTEMBRE

    Á PARTIR DE 11H00 1er BARBECUE DE LA SOLIDARITÉ

    SOYONS NOMBREUX

    POUR MONTRER QUE NOUS SOMMES AU CÔTÉ DES TRAVAILLEURS EN LUTTE

    UNIS-DEBOUT-DÉTERMINÉS

    Front Solidaire, Association pour la mémoire, la culture et de soutien internationaliste, créée par les Unions Locales CGT d’Auchel-Béthune-Bruay-La-Buissière-Isbergues-Lillers.


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  • Qu’est-ce qu’un parti de gauche qui, sur tous les débats majeurs de notre société, fait cause commune avec la droite ?

    La pièce a déjà été jouée. Le scénario en est connu. À peu de chose près, les acteurs sont les mêmes. Son titre pourrait être « la Gauche et l’Europe ». Au cours des prochaines semaines, le gouvernement va donc tenter de faire adopter par le Parlement le fameux « pacte budgétaire » auquel les socialistes, naguère – c’est-à-dire il y a à peine quatre mois –, accolaient la dénomination infamante de « traité Merkozy ». Aujourd’hui, ils ne trouvent rien de plus urgent que de faire avaler cette couleuvre à leur électorat. Remake du débat sur les traités de Maastricht en 1992, et d’Amsterdam en 1997 (ratifié par Lionel Jospin, qui avait juré ne jamais signer). Répétitions de 2005, quand MM. Hollande et Sarkozy ont soutenu, comme un seul homme, un traité constitutionnel finalement rejeté par les Français, et de 2008, lorsque l’abstention des socialistes a permis l’adoption du traité de Lisbonne.

    Cette fois, il s’agit d’intégrer à notre édifice constitutionnel la fameuse « règle d’or ». Le procédé est assez roublard. Le texte, en effet, ne figurera pas directement dans la Constitution, ce qui aurait nécessité la majorité des deux tiers du Congrès, mais il lui sera en quelque sorte annexé. C’est ce qu’on appelle une « loi organique ». Pas sûr que les Français saisissent une argutie juridique qui n’aura servi qu’à esquiver le débat. On ne reviendra pas ici sur le traité lui-même. De nouveaux éclairages sont apportés dans les pages qui suivent, notamment sous la plume de Geneviève Azam. Et gageons que le sujet nous occupera encore au cours des semaines à venir. C’est la question de l’identité même de la gauche que je voudrais soulever ici. Car, depuis 1992, le Parti socialiste – sa direction – s’est retrouvé à quatre reprises dans la situation de devoir faire campagne avec la droite. Cette fois est la cinquième. Ce n’est plus un accident de l’histoire. Et cela ne résulte pas de circonstances exceptionnelles contraignant la gauche à l’union nationale. Le sujet n’est pas non plus anodin. Il ne s’agit pas d’un constat d’évidence de type météorologique, mais de choix essentiels de société. Quelle politique budgétaire ? Quelle gestion de la monnaie ? Existe-t-il désormais des domaines trop techniques pour nos concitoyens ? Tout un champ de l’action publique doit-il être réservé à des spécialistes de la banque et de la finance ? Derrière ces interrogations, on le voit bien, c’est la démocratie qui est en jeu. C’est-à-dire l’acceptation d’une conflictualité positive. Lorsque Jean-Marc Ayrault menace la gauche du parti et les Verts de sanctions, il délivre un message plus profond qu’il n’y paraît. Et lorsque son ministre des Affaires européennes affirme que voter le traité rédigé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, c’est soutenir « l’ambition de transformation de l’Europe » de François Hollande, il défie aussi un principe premier de la démocratie qui consiste à ne pas prendre les citoyens pour des sots. Ce qui est une autre façon de les exclure.

    Au fond, le sujet de tous ces débats sur la construction européenne est toujours le même : faut-il en finir avec la politique, ou avec la démocratie au sens aristotélicien ? Le citoyen ne doit-il plus être à la fois « gouverné et gouvernant » ? Va-t-on vers une dévolution du pouvoir à une sorte de « conseil d’administration » européen ? Et le dédain affiché pour le débat n’en est-il pas le signe ? Je sais : nous n’en sommes pas là ! Mais, telle est bien la logique du traité comme de la méthode utilisée pour l’imposer. Il n’est jamais trop tôt pour tirer le signal d’alarme. Surtout que les élites éclairées auxquelles on nous recommande de confier notre destin ont déjà un lourd bilan qu’un chiffre résume : trois millions de chômeurs officiels et sans doute cinq, en réalité.

    Un autre signe de cette dérive réside dans la crise d’identité du Parti socialiste. Qu’est-ce qu’un parti de gauche qui, sur tous les débats majeurs de notre société, fait cause commune avec la droite ? Bien entendu, la nature de l’Europe n’est pas tout. Sur les questions d’éducation, sur les problèmes de justice, de mœurs, de logement, et ce qu’on appelle plus généralement les sujets sociétaux, le Parti socialiste ne mène pas une politique de droite (laissons ici de côté le cas de Manuel Valls, qui constitue un redoutable contre-exemple). Mais l’affaire européenne est sans doute celle qui détermine le plus sûrement l’orientation future de nos sociétés. On m’objectera que le débat européen a toujours divisé la gauche. Certes, mais il s’est passé en 1983 un événement dont on ne mesure pas encore tous les effets aujourd’hui. Contrairement aux débats de l’après-guerre autour de la Communauté européenne de Défense, ou même à propos du traité de Rome, en 1957, les socialistes ont promu l’Europe au rang d’idéologie de substitution. En 1948, Blum militait au sein du « Mouvement socialiste pour les États-Unis d’Europe ». Depuis le fameux « tournant de la rigueur » de 1983, le PS milite pour « l’Europe » tout court. Le même mot que la droite, orphelin de tout adjectif qui réaffirmerait une identité sociale, voire socialiste. Cinq débats majeurs en vingt ans où gauche et droite jouent les Dupond et Dupont, c’est en soi aussi un problème démocratique.

    http://www.politis.fr/


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  • MES: "une bonne journée pour l'Allemagne et pour l'Europe" (Merkel)

    MES: "une bonne journée pour l'Allemagne et pour l'Europe" (Merkel)
    17:02 12/09/2012
    BERLIN, 12 septembre - RIA Novosti

    La chancelière allemande Angela Merkel a salué mercredi la validation par la Cour constitutionnelle du pays de la ratification du Mécanisme européen de stabilité (MES), rapporte le correspondant de RIA Novosti.

    "C'est une bonne journée pour l'Allemagne et pour l'Europe. L'Allemagne envoie aujourd'hui un message fort vers l'Europe et au-delà", a déclaré Mme Merkel, intervenant au Bundestag, chambre basse du parlement allemand.

    Et d'ajouter que Berlin réaffirmait ainsi sa disposition à "assumer sa responsabilité" concernant tout ce qui se produisait dans la zone euro.

    "Tout ira bien en Allemagne uniquement si tout va bien en Europe", a conclu la chancelière, en indiquant que le feu vert de la Cour constitutionnelle au plan de sauvetage de l'euro n'était qu'un tout premier pas vers la résolution de la crise de la dette.

     

    La MES est dite pour les peuples d'Europe

    Les juges de la Cour constitutionnelle allemande

    La Cour constitutionnelle allemande a autorisé ce mercredi matin l'adoption de mécanismes dits de stabilité. Le fonds de soutien est débloqué, mais l'austérité est réaffirmée comme condition à tout prêt. La farouche résistance de Die Linke à la rigueur et à la perte de la souveraineté budgétaire s’est confrontée à un mur.

    Avec l’aval de la Cour constitutionnelle, le président allemand Joachim Gauck va pouvoir signer les textes de loi sur le futur fonds de secours MES (Mécanisme européen de stabilité) et le Pacte de discipline budgétaire adoptés par le Parlement du pays fin juin mais contre lesquels plusieurs plaintes avaient été déposées. Les huit juges ont trouvé que contrairement aux reproches contenus dans les six plaintes, émanant notamment des députés du parti de gauche Die Linke, la loi approuvant le MES était "en grande partie en conformité avec l'exigence constitutionnelle que la souveraineté budgétaire demeure entre les mains du Bundestag".

    Pourtant la plainte portée par Die Linke contre le traité d’austérité était soutenue par plus de 37.000 citoyens signataires - soit la plainte constitutionnelle la plus massive de l’histoire de la République fédérale d’Allemagne. Une mobilisation importante qui montre que la gauche Allemande est solidaire et refuse la rigueur anti-démocratique.

    Validation du MES sous condition d’austérité

    Les juges suprêmes allemands, qui siègent à Karlsruhe, ont fixé une limite à l'implication financière de l'Allemagne dans le financement du MES, stipulant qu'elle ne devait pas excéder sa part au capital du fonds, soit 190 milliards d'euros sur le total de 500 dont est doté le mécanisme. Le MES, qui a déjà 2 mois de retard, pourra donc prêter directement aux Etats, sous condition du respect du traité d’austérité. Le président de la Cour Andreas Vosskuhle a également insisté sur le fait que l’Allemagne devait s'assurer d'une clause d'exemption, si certaines conditions en Europe n’étaient pas respectées. Autrement dit si les autres pays européens ne suivent pas la stricte discipline budgétaire que le traité impose. Le mot « condition » devient l’obsession des Allemands.

    La droite et les socio-démocrates, alliés pour l’occasion, crient victoire. A les entendre, l'euro est à nouveau sauvé, jusqu'à, au moins, après-demain. C’est que l’accord de la Cour constitutionnelle va débloquer le MES, qui va pouvoir participer au financement (sous les garanties d’austérité qu’on connaît) des déficits budgétaires des Etats de la zone euro au travers de la Banque centrale européenne (BCE).  

    Quant au Pacte budgétaire, largement impulsé par l'Allemagne et qui engage 25 des 27 pays de l'Union européenne à plus de discipline budgétaire sous menace de sanctions absurdes, il doit entrer en vigueur le 1er janvier 2013. Sous réserve que 12 des 17 pays de la zone euro l'aient approuvé. D’où la mobilisation européenne et unitaire le 30 septembre à Paris.


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