• Chacun le sait désormais, la banque Goldman Sachs, banque sans agence ni vitrine, est à l’origine du séisme économique qui secoue le monde depuis 2007. Nous ne reviendrons donc pas sur le produit financier “Abacus” du jeune trader Fabrice Tourre. Ce produit était une concentration d’emprunts immobiliers insolvables de petits accédants à la propriété sans le sous. Puis ils ont été vendus aux clients de la banque en spéculant sur l’effondrement de ces emprunts, après avoir obtenu un triple A par les agences de notations histoire de rassurer définitivement les futurs escroqués. Le problème, c’est que le client type de Goldman Sachs n’est pas le petit porteur en adoration devant les chiffres et autres taux qui défilent sur les chaînes d’informations économiques, encore moins le salarié qui épargne ses maigres économies sur un livret A. Le client de Goldman Sachs c’est une banque, un fond d’investissement ou autres institutions financières protéiformes. Si bien que Goldman Sachs n’a rien fait d’autre qu’investir sur l’effondrement du système économique tout entier pour être le dernier survivant du cataclysme, plus obèse encore, engraissé par la faillite de ses clients concurrents.  Mais comment s’assurer de survivre après la catastrophe organisée? En étant le concepteur et le maître d’oeuvre des plans de “sauvetage” qui seront en réalité des plans de retour sur investissement.

    Acte I: le plan Paulson. Goldman Sachs veut être payé de ses commissions par ses clients en situation de faillite d’une part, récupérer sa mise placée dans les achats des prêts insolvables consentis aux pauvres accédants américains d’autre part. Il est donc indispensable de concevoir un plan, un stratagème crédible, pour encaisser, de manière certaine, les milliards de dollars engagés. Emerge alors la théorie du sauvetage des banques par injection dans leurs fonds propres de milliers de milliards de dollars en provenance des états, donc des contribuables. Quelle meilleure garantie que celles des états et de leurs peuples? Est-il besoin de préciser que l’injection de ces milliers de milliards de dollars par les états dans les caisses des banques et des institutions financières fait exploser les dettes souveraines puisque les états empruntent ces sommes, devinez à qui? Aux institutions financières qu’ils sauvent! A ce stade, certains lecteurs voient poindre au fond de leur conscience l’accusation de paranoïa à notre égard. Et on les comprend, car il faut être tordu, fou à lier, à enfermer à vie pour imaginer qu’une telle histoire de dingue soit possible! De même, les instigateurs d’une telle arnaque seraient, à coup sûr, démasqués et jetés en prison, pour l’éternité des siècles et des siècles! Seulement voilà, le secrétaire d’état au trésor américain du président Bush fils, qui va imaginer ce plan et l’imposer au monde entier, n’est autre que Harry Paulson, l’ancien président, le chairman, le big boss de Goldman Sachs juste avant qu’il soit nommé trésorier en chef de la première économie du monde! Et le géni de ce plan ne s’arrête pas là. Paulson organise la faillite de la banque Lehman Brothers, elle aussi une banque d’investissement, et surtout première concurrente de Goldman Sachs. Ainsi, un coupable est-il trouvé, un bouc émissaire pointé du doigt, un pare feu rendant invisible Goldman Sachs érigé.

    Acte II: après les Etats Unis, l’Europe. Les dettes des états ont donc explosé, et en particulier en Europe car la BCE européenne ne prête pas aux états. On ne peut donc que s’aliéner un peu plus aux marchés. Et à ce jeu de la course à l’endettement privé, la Grèce est désormais mûre pour le plan d’attaque de Goldman Sachs. Car la Grèce s’est saignée pour intégrer l’Euro au début des années 2000, car la Grèce s’est saignée pour offrir au monde des jeux olympiques dignes des sponsors et des médias planétaires. Elle est donc la porte d’entrée idéale de l’assaut spéculatif. Goldman Sachs offre ses services à Athènes en lui proposant de maquiller ses comptes publics à travers des placements financiers made in Goldman Sachs. Ensuite, la spéculation contre ces placements afin de mettre la Grèce en situation de faillite se déroule, conformément à la stratégie déjà mise en oeuvre en 2007 avec Abacus. Décidément, la paranoïa est à son comble du côté d’A gauche pour de vrai! Ils sont fous ces bloggeurs vraiment de gauche pensez-vous. Et vous n’auriez pas tords mais à la condition d’ignorer qu’à cette époque précise un certain Petros Christodoulou est tout simplement le directeur général de l’agence de la gestion de la dette grecque, qu’un certain Lucas Papademos devient le premier ministre après avoir été directeur de la banque centrale à Athènes et que tous deux sont des anciens de Goldman Sachs!

    Mais comment obtenir la garantie d’être payer par Athènes, et surtout par l’Europe toute entière puisque la dette grecque a contaminé toute l’économie de la zone euro, justement via l’Euro et conformément au plan de Goldman Sachs? En obtenant l’engagement des états européens de rembourser leurs créanciers, c’est à dire les institutions financières privées avec à leur tête Goldman Sachs. Et quelle meilleure garantie que de faire inscrire dans la loi, dans les constitutions même des états européens leur aliénation éternelle aux marchés et à la banque Goldman Sachs, en leur imposant le désendettement et une règle d’or qui ne sont rien d’autres que des garanties en diamant de se faire payer au centuple la vente aux états de produits toxiques? Décidément, ils sont tombés sur la tête A gauche pour de vrai! Définitivement dingos, irrécupérables! En êtes vous si certains? Pour réussir ce hold up parfait, il suffit pour Goldman Sachs, comme aux Etats Unis avec Harry Paulson, d’avoir à la tête de l’Europe financière un fidèle parmi les fidèles. Et ce fidèle parmi les fidèles c’est Mario Draghi, le désormais directeur de la Banque Centrale Européenne, anciennement directeur général de Goldman Sachs International. Dès lors, les Eurobonds c’est hors de question! Dès lors, des prêts aux états directement accordés par la BCE, c’est hors de question! Il faut garantir la dépendance des pays aux marchés privés. Et voilà, le TSCG, nouveau produit toxique de Goldman Sachs peut à présent empoisonner toute l’Europe. Et pour s’en assurer, Goldman Sachs place un nouveau pion, quelque part du côté de l’Italie, autre pays hautement fragilisé, à travers Mario Monti, le nouveau président du conseil italien et anciennement conseiller international de la célèbre banque Goldman Sachs. L’Europe aujourd’hui, comme les Etats Unis hier, est désormais belle et bien mise sous la tutelle financière d’une banque d’investissement hautement spéculative, bassement prédatrice, définitivement meurtrière.

    Epilogue. L’organisation des jeux olympiques a coûté très cher à Athènes, coûte horriblement cher au peuple grec, est finalement hors de prix pour l’Europe entière qui s’apprête, sans débat, sans consultation de ses peuples, à contracter auprès de Goldman Sachs et tous ses clones de la planète finance un produit toxique incroyablement nocif: le TSCG. Mais Goldman Sachs n’est pas du genre à prendre des risques. Pas question pour cette banque de voir son plan échouer non loin du but. Sans doute compte-elle alors sur l’organisateur des JO de Londres, le Monsieur financement des jeux de 2012, Paul Deighton, pour asséner le coup fatal à l’Europe si le besoin s’en faisait sentir. Car Paul Deighton n’est autre que le numéro 2 des activités européennes de la banque requin Goldman Sachs.

    Sydne93

    http://agauchepourdevrai.fr/


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    Attac France - 8 septembre 2012

    Mario Draghi l’a annoncé, la Banque centrale européenne va reprendre sa politique d’achat d’obligations d’États. Encore une fois, certains médias et les Bourses espèrent y voir enfin la sortie de la crise de l’euro. Mais encore une fois, ils se trompent. Cette politique n’a rien de nouveau et ne résoudra rien.

    Sous Jean-Claude Trichet en 2010 et 2011, la BCE a déjà racheté à tour de bras des titres grecs, portugais, irlandais, espagnols et italiens. Elle a ainsi gagné quelques jours, voire quelques semaines, sans aucunement parvenir à enrayer la mécanique de la crise. Cette fois c’est pire encore : les conditionnalités qui seront désormais imposées par la BCE aux pays concernés ne feront qu’aggraver la crise, transformant l’« aide » en désastre.

    En effet la BCE exigera, pour acheter sur le marché secondaire (c’est-à-dire aux banques privées) des titres d’un État, que celui-ci passe d’abord sous les fourches caudines du Mécanisme Européen de Stabilité et du FMI, en signant un nouveau « plan d’ajustement macroéconomique ». Autrement dit, une nouvelle dose de privatisations, de dérégulation du marché du travail, de baisse des salaires et des prestations sociales. C’est la logique du « Pacte budgétaire » que François Hollande veut faire ratifier dans les semaines à venir. Toujours plus d’austérité, donc toujours plus de récession, toujours plus de chômage et de précarité, et au bout du compte toujours plus de déficits et de dettes.

    D’autres « détails techniques » de l’annonce faite par Draghi sont inquiétants. Pour « rassurer » les investisseurs et les banques, la BCE renonce à son statut de créancier privilégié, ce qui veut dire qu’en cas – inévitable à terme – de restructuration des dettes publiques en Europe, elle supportera autant que les créanciers privés le coût de la restructuration. Par ailleurs, pour « rassurer » la Bundesbank, la BCE affirme qu’elle va « stériliser complètement la création monétaire » due à ces achats de titres, c’est-à-dire retirer de la circulation des montants équivalents de liquidité. Ce qui pèsera négativement sur le financement de l’économie européenne.

    Pour commencer à sortir de la crise, la BCE doit pouvoir financer directement (sans passer par les banques) les déficits des États en difficulté, et ceux-ci doivent engager sans tarder un audit et une restructuration de leur dette publique pour réduire la ponction exercée par la finance. La sortie de crise passe aussi nécessairement par une réforme fiscale qui finance la solidarité européenne et redistribue la richesse – taxes européennes sur les transactions financières, sur les émissions de CO2, sur les bénéfices des transnationales.

    Ce n’est malheureusement pas la voie choisie par l’Union européenne, ni celle du gouvernement français, qui s’apprête à ratifier le pacte budgétaire. Attac participe aujourd’hui au lancement d’une vaste campagne unitaire de mobilisation et d’éducation populaires, à travers tout le pays, afin d’empêcher la ratification du Pacte budgétaire. Nous serons nombreux le 30 septembre à Paris pour dire non à l’austérité, oui à une Europe solidaire, écologique et démocratique !

    Source : Communiqué de presse d’Attac

    http://reporterre.net/


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  • La période de rentrée est propice à la production médiatique de quelques marronniers de saison, les larmes de la maternelle, les visites officielles des ministres et des recteurs dans les coins où ça va, éventuellement quelques banderolles revendicatives pour imaginer l'équilibre, la galère des fournitures et du coût de la rentrée... 
    Cette année nous avons eu droit à une nouveauté : au prétexte de la crise et des difficultés économiques qu'elle engendre, des journalistes ont déniché une initiative de parents d'élèves d'un collège qui ont offert l'équipement des élèves en fournitures à partir d'un achat groupé qui faisait diminuer la facture du tiers ou de moitié...
    Privilège de l'âge oblige, j'ai le souvenir d'un temps où les fournitures étaient effectivement fournies de la sorte avec le concours d'une coopérative à laquelle adhéraient les familles.
    Quand bien même l'innovation susceptible de contribuer au progrès social devrait user de vieilles recettes d'autant plus tombées en désuétude qu'elles n'offraient pas les meilleurs opportunités de profit pour les marchands, il est urgent d'en refaire l'inventaire pour les remettre à la mopde.
    Et je suis bien prêt à parier que ces solutions seront charpentées par la solidarité, le partage et le commun plutôt que par le m'as-tu vu chacun pour soi.

    Cherchons sans nostalgie quelques idées et pratiques d'hier pour les mettre à l'épreuve d'aujourd'hui.

    Il fut un temps où le prix de son billet de train pour aller d'ici à là était tarifé à l'avance et le même pour tous, c'était le temps où les trains passaient en beaucoup plus d'endroits et arrivaient presque à l'heure.
    Quant au prix des carburants il fut aussi un temps où, sans concurrence aussi sauvage qu'elle est fausse aujourd'hui, le plein se payait au même prix de Hendaye ou Strasbourg ; La concurrence illusoire d'aujourd'hui ne contient en rien les prix à un niveau raisonnable pas plus qu'elle ne les fait baisser.

    Après les cahiers d'écoliers, peut-être verra-t-on mutualiser un jour la fourniture de carburant pour une commune toute entière à prix coûtant... le jour où la municipalité décidera d'ouvrir la station service communale comme beaucoup ont déjà réouvert leur bistrot.


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  • Comment le système financier s'approprie le monde.

    La monnaie, attribut essentiel de la souveraineté

    " Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin . " Henry Ford

    Parmi les attributs de la souveraineté d'un état, l'un des plus importants est "le droit de battre monnaie". C'est probablement pour l'exercice de ce droit régalien que sont morts assassinés deux présidents américains Abraham Lincoln et John F Kennedy. A de très rares et très courtes exceptions, la monnaie américaine, en dépit de l'article premier de la Constitution américaine, n'a jamais été imprimée par le gouvernement américain.

    Cette bataille pour le contrôle de la monnaie était même antérieure à la déclaration d'indépendance.
    Les banquiers de la City avaient réussi à faire interdire l'émission du Colonial Script, monnaie locale américaine, imposant ainsi aux colons d'utiliser la monnaie or et argent des banques anglaises.

    Or, cette monnaie, imprimée par les banques, était déjà frappé d’un taux d’intérêt dès son émission. Concrètement, cela créait une dette de la part des colonies utilisatrices de cette monnaie vers les banques. C’est pour cette raison que les monétaristes appellent ce type de monnaie une « monnaie-dette ».

    Après l’indépendance, les rédacteurs de la Constitution Américaine de 1787 avaient voulu éviter ce danger en précisant qu’il appartenait au Congrès d’émettre la monnaie. (Art 1, sec 8, § 5)

    Mais les banquiers ne se laissèrent pas intimider par cette jeune république et trouvèrent un écho favorable au sein même de l’exécutif en la personne du Secrétaire d’Etat au Trésor (A Hamilton) et du président G Washington. Ils obtinrent l’autorisation de créer la Banque des Etats-Unis qui, malgré son nom, était entièrement possédée par des capitaux privés et qui obtint le droit exclusif pour 20 ans d’émettre la monnaie-dette du nouvel état à partir de 1791.

     

    Il s’ensuivit une période de près d’un siècle d’opposition larvée entre les banques et l’exécutif américain pour reprendre ou garder le contrôle de la monnaie. Citons, entre autre, J Madison qui fut le 4ème président américain : "L'histoire révèle que les banquiers utilisent toutes les formes d'abus, d'intrigues, de supercheries et tous les moyens violents possibles afin de maintenir leur contrôle sur les gouvernements par le contrôle de l'émission de la monnaie. "

    Durant la guerre de sécession, A Lincoln, pour s’affranchir des taux d’usure pratiqués par la banque Rothschild de Londres, décida de mettre en application l’Article 1 et de faire imprimer les dollars par le Congrès en 1863. Mal lui en pris et il mourut assassiné en 1865. Son successeur revint immédiatement dans le rang.

    En 1913, le congrès autorisa la création de la Reserve Fédérale, plus connue sous le nom de FED. Elle était le fruit de l’initiative d’un certain nombre de banquiers anglo-saxons qui, lors d’une réunion plus ou moins secrète dans l’ile de Jekill en 1910, avait élaboré ce projet. La FED présente beaucoup d’analogies avec la Banque d’Angleterre. Ces deux établissements de droit privé (détenus uniquement par des capitaux privés) exercent le droit d’émettre la monnaie de leur propre état. Je ne vais pas reprendre dans le détail l’historique de la Banque d’Angleterre, mais vous pouvez vous rendre sur le lien suivant afin de lire l’excellent article que JC Bardet lui a consacré en 1950.

    http://www.hardinvestor.net/t11468-loi-1973-giscard-pebereau-retour-sur-la-creation-de-la-banque-d-angleterre

    Je ne surprendrai personne en disant qu’il y avait au moins un représentant de celle-ci assistant à la réunion de l’ile Jekill. Juste après le vote, un des sénateurs opposé à ce texte, Charles Lindbergh Senior (père de l’aviateur) avait eu ces propos prophétiques : « "Cette loi établit le trust le plus gigantesque sur la Terre. Quand le Président signera ce projet de loi, un gouvernement invisible , le pouvoir invisible de la puissance financière sera légalisé. Les gens peuvent ne pas s'en apercevoir immédiatement, mais le jour des comptes n'est éloigné que de quelques années.

    Un autre président des Etats-Unis d’Amérique tenta également de faire appliquer le fameux article 1 de la Constitution en juin 1963 (100 ans après Lincoln, les symbolistes ou les numérologues verront peut-être un lien ?) afin de reprendre le contrôle de la monnaie, malgré la mise en garde de son père Joseph Kennedy. On sait ce qui s’est passé à Dallas au mois de novembre suivant. Ce qu’on sait moins, c’est que son successeur Lyndon B Johnson, immédiatement après avoir prêté serment dans l’avion qui le ramenait, en même temps que la dépouille de Kennedy, vers Washington, a suspendu l’Executive Order de juin ordonnant l’émission de la monnaie par le gouvernement. Depuis cette date, l’éxécutif américain n’a jamais cherché à s’opposer à la FED en ce qui concerne l’émission de la monnaie. On fait croire au bon peuple que le président américain nomme le gouverneur de la FED, mais ce n’est qu’une illusion d’optique. Dans les faits, il ratifie simplement le choix fait par les actionnaires de celle-ci.

    Voici un lien intéressant concernant l’histoire de la Réserve Fédérale : http://fortune.fdesouche.com/3970-les-secrets-de-la-reserve-federale-institut-d%E2%80%99emission-monetaire-des-etats-unis

    Il n’est donc pas tellement étonnant de retrouver une démarche analogue dans certains pays occidentaux après la seconde guerre mondiale. Cela s’est souvent fait en deux temps. En premier lieu , le législateur du pays adopte une loi interdisant à la banque centrale de financer les dépenses publiques (Canada 1970 ou France 1973 entre autres) ce qui convertit donc tout déficit public en dette génératrice d’intérêts. Ensuite, et ce fut le cas de l’Union Monétaire Européenne, on retire aux banques centrales des états le droit d’émettre cette monnaie devenue unique pour ces différents états.Un simple examen de la progression de la dette publique française depuis 1973 se passe de tout commentaire.

    La dette publique française était de l’ordre de 20% du PIB à la fin des années 70 et représente en 2012 environ 90% de celui-ci. Il faut toutefois rappeler que les banques qui prêtent ces sommes ne les empruntent à personne.

    C’est uniquement de la monnaie scripturale créée pour la circonstance et qui est destinée à être détruite une fois remboursée. Par contre, les intérêts sont tout ce qu’il y a de plus réel et les 50 milliards d’€ d’intérêts versés proviennent bien des impôts payés par les contribuables. Ce qui fait que les banques qui nous prêtent de l’argent n’ont pas besoin que ces prêts soient remboursés. Seuls comptent pour elles les intérêts que nous versons. Chaque fois qu’une dette arrive « à maturité » c'est-à-dire qu’il faut la rembourser, l’état en question emprunte une somme équivalente et le tour est joué, c'est-à-dire qu’on repart pour un nouveau cycle de paiement des intérêts.

    On voit immédiatement combien ce système est fructueux pour le système bancaire international qu’on appelle pudiquement les « marchés » et l’intérêt qu’il y a à le pérenniser.

     

    Dans sa « Théorie quantitative de la monnaie » Milton Friedman (considéré comme le père –avec Freidrich Hayek- comme le père spirituel du néolibéralisme) énonce que l’offre et la demande monétaire sont indépendantes l’une de l’autre. Cela revient pratiquement à dire que la monnaie n’a que peu d’influence sur l’économie d’un pays. Or, ramener le rôle de la monnaie uniquement à celui de l’échange est très réducteur.

    C’est nier le pouvoir d’ajustement économique, donc le différentiel de compétitivité dû à la valeur de la monnaie de chaque pays, pris en tant que zone monétaire optimale.

    On constate aujourd’hui que la Chine, pour prendre un exemple, maintient volontairement sa monnaie à un taux très bas pour doper ses exportations. Le gouvernement chinois a gardé sa souveraineté monétaire, ce qui lui permet de fixer le cours de sa monnaie en en émettant plus qu’il n’est nécessaire et en en interdisant l’exportation. Plus prés de nous, l’Allemagne, devenue en quelque sorte le symbole de la bonne économie européenne, profite d’un cours de l’euro très sous-évalué par rapport à ce que serait le cours du Mark si elle l’avait gardé. Elle est la grande gagnante de la monnaie unique européenne, qui lui permet de ne pas acheter trop cher ce dont elle a besoin tout en lui assurant une compétitivité de prix à l’export.

     

    Inversement, beaucoup d’autres pays de la zone euro subissent les effets dévastateurs d’un cours de monnaie inadapté à leur santé économique. Ne pouvant modifier le cours de leur monnaie, trop forte pour leur économie exsangue, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et bientôt la France et la Belgique vont sombrer dans le marasme, suivant le même processus :

    La monnaie-dette imprimée par un organisme ne dépendant pas de l’exécutif est productrice d’intérêts pour cet organisme. Ces intérêts viennent s’ajouter au déficit des états déjà en difficulté, ce qui les oblige à faire davantage d’économies sur leurs dépenses, ce qui diminue encore leur croissance jusqu’à l’entrée en récession.

    Cette récession provoque un recul du PIB, donc une augmentation du ratio Dette / PIB. L’augmentation de ce taux les fragilise encore davantage et fait bondir leur taux d’emprunt. On constate en ce moment l’étrange similitude des dégradations économiques pour les pays pour lesquels la valeur de l’euro est trop élevée par rapport aux besoins de leurs économies. Pour leur venir en aide, la solidarité européenne aurait logiquement du dévaluer l’euro afin de restaurer leur compétitivité et les sortir de ce mauvais pas. Malheureusement, ceux qui ne sont pas dans cette situation ne veulent pas en entendre parler. C’est le cas de l’Allemagne notamment, pour qui une dépréciation de l’euro serait un mauvais coup, car cela renchérirait ses importations tout en augmentant la pression concurrentielle à l’exportation.

     

    Alors, pourquoi un tel acharnement thérapeutique au sujet de la monnaie unique ? Pourquoi ne pas faire un constat qui s’impose pourtant ? Ils ont fait fausse route. Pourquoi, afin de privilégier les droits des peuples, ne veulent-ils pas le reconnaître-même si certains le font à demi-mot- ?

    Quels sont les réels profiteurs d’une telle situation ?

    Ces questions semblent toutes être entourées d’un halo de mystère. Pourtant, la chronologie des faits est assez parlante. Le système bancaire privé international, mais essentiellement d’origine anglo-saxonne a réussi à s’accaparer dans presque tout l’occident ce droit régalien de « battre monnaie » en se substituant principalement aux états-nation dans ce domaine.

    Cela a commencé par l’Angleterre, s’est naturellement étendu aux Etats-Unis au 18ème siècle et 19ème siècle avant de s’étendre à l’Europe au 20ème siècle après quelques difficultés rencontrées en Argentine, en Indonésie et en Nouvelle Zélande, trois pays qui avaient voulu utiliser le dollar américain comme monnaie.

    Certains pays, avant la monnaie unique, devaient déjà financer leur déficit publique par les banques privées (Canada en 1970, France en 1973, ainsi que de nombreux autres pays)

    On peut se poser la question de savoir si, en fait, la monnaie unique de l’UEM ne trouve pas, au moins en partie, son origine dans la volonté qu’a toujours eu le système bancaire anglo-saxon d’imprimer de la monnaie dette et de réaliser d’énormes bénéfices au niveau des intérêts ainsi générés.

    Bien sûr, on va crier au complot. Mais les faits sont têtus…

     

    La conclusion de tout ceci s’impose, quoi qu’en disent les monétaristes de l’Ecole de Chicago nourris au néolibéralisme, et pour lesquels c’est l’existence même de l’Etat qui doit être remise en question, le contrôle de sa propre monnaie est indispensable à un état qui se veut souverain, dont seul le peuple qui constitue cette nation peut exercer, au travers des institutions, cette souveraineté.

     Il est évident que les structures des états sont un obstacle à la mondialisation financière, qui ne veut ni règles, ni frontières, mais si on veut faire disparaître les états, il faut le dire clairement. Toutes ces finasseries hypocrites sont utilisées uniquement pour avancer sous un « faux nez » afin de tromper les peuples. Il convient donc de nous réapproprier les droits qui sont inscrits dans notre constitution, et celui de battre notre monnaie est un des plus importants.

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/l-argent-dette-instrument-de-121555


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  • Derrière les Jeux paralympiques la réalité...et il n’est pas sûr qu’elle ne soit qu’anglaise tant rien n’arrête la rapacité des tenants du système.

    David Cameron parade aux Jeux paralympiques de Londres, le visage fendu d’un large sourire arrogant. Mais il mérite d’être conspué pour sa présence à une manifestation qui sert de vitrine aux prouesses des sportifs invalides. Car il dirige un gouvernement qui s’en prend systématiquement aux droits des malades et des handicapés. Ceux-ci se voient retirer l’aide financière de l’Etat. On les empêche de mener une vie indépendante. On les oblige à se soumettre à des tests humiliants. On les traite de "parasites" et de fardeau pour les finances publiques. Ils sont victimes d’agressions. La prétendue réforme de la protection sociale provoque des sentiments "suicidaires" chez les handicapés, a récemment averti Keith Robertson, du Scottish Disability Equality Forum.

    On dirait une grossière tentative d’humour noir : les Jeux paralympiques sont cette année sponsorisés par Atos, une société dont la mission est de priver les handicapés d’aides sociales. Atos étudie les dossiers des personnes déclarant un handicap ou une maladie en effectuant une évaluation de leurs capacités au travail fondée sur un système de points. Ainsi, ceux qui obtiennent moins de 15 points sont jugés "aptes au travail" et perdent leur allocation pour l’emploi et le soutien pour leurs recherches (Employment and Support Allowance, ESA). Le processus est non seulement souvent dégradant - l’organisation caritative Mind dénonce ces évaluations qui "ne répondent pas à l’objectif" et leur "effet négatif sur les personnes atteintes de troubles mentaux" - mais de plus, de nombreuses personnes gravement malades sont jugées aptes au travail. Pour reprendre les termes de la médaillée d’or des Paralympiques Tara Flood, "le scandaleux paradoxe est que le principal sponsor de Londres 2012 soit Atos, celui-là même qui détruit la vie des plus vulnérables pour le compte de l’Etat".

    Les militants de Disabled People Against the Cuts (DPAC) [Les personnes handicapées contre les coupes budgétaires] et UK Uncut [une organisation qui se bat contre les coupes budgétaires] ont fait entendre leurs voix durant la cérémonie d’ouverture. Ils ont rassemblé 85 pages de témoignages sur le traitement réservé aux malades et handicapés. "Ces récits sont révoltants, absolument bouleversants, s’insurge Linda Burnip, de la DPAC. Il y a des gens qui sont vraiment, vraiment gravement atteints, auxquels il est impossible de demander de travailler, et pourtant, on décrète qu’ils en sont capables". Des invalides sont poussés au "suicide et à la mort", dénonce-t-elle. Les documents ont été placés dans un cercueil et livrés au siège d’Atos.

    Mais tout de même, diriez-vous, un cercueil ! Ces organisations n’en font-elles pas trop ? Selon Freedom of Information, 32 personnes meurent chaque semaine après que le couperet de l’évaluation est tombé sur elles. Au cours des huit premiers mois de 2011, 1100 demandeurs d’aide sont décédés après avoir été rangés dans la catégorie "activité professionnelle", c’est-à-dire jugés capable d’exercer une activité professionnelle, ce qui réduit le montant des prestations et limite leur durée à un an.

    Politiques et journalistes chantent les louanges des sportifs à mesure qu’ils glanent leurs médailles d’or aux Jeux paralympiques, mais certains de ces héros se verront également privés de leurs allocations, et ce à cause du sponsor des Jeux lui-même.

    Le gouvernement, lui, est décidé à mettre fin aux versements de la Disability Living Allowance à un demi-million de bénéficiaires. Le taux de fraude relative à cette allocation d’invalidité non soumise à condition de ressources est de 0,5 %. "On croit qu’il s’agit d’une prestation pour inactivité, mais ce n’est pas le cas", précise Sue Marsh. "Au contraire, elle aide les handicapés à réaliser leurs ambitions". Nombre de participants aux Jeux paralympiques y ont droit, ce qui leur a permis de se rendre aux entraînements, d’accéder à des moyens de transport supplémentaires, entre autres. Bref, on est en train d’ôter aux invalides les moyens de mener une vie digne et autonome.

    Par ailleurs, l’aide à 21 000 personnes lourdement handicapées sera supprimée à l’horizon 2015. "Elle leur permet de faire des études supérieures, d’être plus mobiles en compagnie d’amis et de la famille, de faire des choses que d’autres prennent pour acquises", souligne Mme Burnip. Son propre fils en bénéficie et peut ainsi travailler. "Je ne sais pas ce que l’avenir lui réserve, si tant est qu’il en ait un". Aux quatre coins du pays, des invalides risquent de se retrouver dans un foyer et de ne plus mener une existence indépendante.

    Ces décisions ont été prises sans aucune considération pour les besoins humains. Pour preuve, les objectifs arbitraires de réduire d’un cinquième les dépenses sociales, comparés aux estimations officielles sur les fraudes à l’allocation d’invalidité, qui s’établissent à moins de 1 %. Au Royaume-Uni de David Cameron, l’assistance aux invalides est un luxe que le pays ne peut plus se permettre.

    La sympathie de la population est grande pour les plus vulnérables, et il n’est possible de les attaquer qu’en menant une campagne de dénigrement. Le pourcentage de fraudes est sans doute très faible, ce qui n’empêche pas les médias de dénoncer inlassablement et sans discernement les "parasites" de la société. Le tabloïd The Sun mène ainsi ce qu’il appelle une "croisade en vue de mettre un terme aux scandaleuses fraudes aux prestations sociales qui sapent ce pays". Il s’efforce avec cynisme de détourner de cette façon la colère dirigée contre les vrais responsables de la crise économique.

    Mais des êtres humains en chair et en os en subissent les conséquences. En juillet, 46 % des personnes interrogées à l’occasion d’une enquête menée par l’organisation caritative Scope ont rapporté une dégradation depuis un an des comportements à l’égard des handicapés. "Ces chiffres sont éloquents, alors que le gouvernement continue de placer la traque des fraudeurs au centre de son discours sur la protection sociale", commente Richard Hawks, le directeur de Scope. La campagne médiatique porte un coup au moral des handicapés et de leurs familles, qui se "sentent très démoralisés et déprimés", déplore Emily Holzhausen, de l’ONG Carers UK.

    Alors, oui, célébrons les Jeux paralympiques. Mais ne laissez pas ce gouvernement en tirer profit. En effet, à cause de sa politique, malades et handicapés sont effrayés, appauvris, privés de dignité, d’autonomie et d’espoir. Cameron espère que les victimes de son action souffriront en silence. Mais il faut qu’ils refusent de le faire, et il sera alors possible de s’opposer à ces mesures désastreuses, et de gagner le combat pour la dignité, la sécurité et l’autonomie.

    Par Owen Jones source The Independent le 04/09/2012

    Transmis par Linsay

    http://www.rougemidi.fr/


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  • le 28 août 2012 

    La progression de la part allouée aux dividendes, le développement de la finance et l’adoption d’une politique fiscale accommodante ont permis aux riches de creuser l’écart. Une analyse de Thierry Pech, directeur de la rédaction d’Alternatives économiques.

    Extrait du hors-série poche Alternatives Économiques "Les inégalités en France".

     

    Dans les années 1990 et 2000, les riches se sont enrichis beaucoup plus vite que les autres et dans des proportions spectaculaires.

    Entre 2004 et 2007, tandis que les 90 % les plus modestes de la population voyaient leurs revenus déclarés augmenter de 9 % en moyenne, les 1 % les plus aisés connaissaient, eux, une hausse de 16 %, et les 0,01 % de 40 %.

    Selon une étude d’Olivier Godechot [1], les 1 500 salariés français les mieux payés du secteur privé en 1995 gagnaient 25 fois plus que la moyenne des autres salariés ; en 2007, ce ratio était de 60 fois plus. Et ces chiffres ne décrivent que des écarts de revenus : les inégalités de patrimoine sont encore plus prononcées.

    Trois facteurs déterminants

    Les facteurs de cet enrichissement accéléré sont multiples. Ils concernent d’abord l’évolution du partage primaire des revenus [2].

    Contrairement à une idée répandue, le partage de la valeur ajoutée entre travail et capital n’est pas tellement en cause : même si le taux de marge des entreprises est aujourd’hui de trois points plus élevé que dans les années 1950 et 1960, ce partage reste relativement stable sur très longue période (autour de deux tiers pour les salaires et un tiers pour les profits).

    C’est ce qui se passe à l’intérieur de chacune de ces deux sphères - salaires et profits - qu’il faut observer si l’on veut comprendre l’essor des plus riches ces deux dernières décennies : d’un côté, une distribution des salaires plus inégalitaire ; de l’autre, une augmentation soutenue de la part allouée aux dividendes : elle pesait 3 % de la valeur ajoutée en 1977, contre 8 % aujourd’hui, un record atteint au détriment des autres usages des profits (investissement, épargne, désendettement…). Ces facteurs sont d’autant plus puissants pour expliquer l’essor des très riches que nombre d’entre eux jouent sur les deux tableaux : le développement du capitalisme patrimonial [3], en théorie pour lier les cadres dirigeants des grandes entreprises aux intérêts de leurs actionnaires, a en effet favorisé les rémunérations hybrides dans les fonctions exécutives des entreprises, c’est-à-dire des rémunérations composées d’un salaire fixe et de paiements en capital sous la forme de stock-options, d’actions, etc.

    Mais la mesure de ces évolutions dans le partage primaire des revenus exclut en général les sociétés financières. Or l’explosion de la sphère financière ces deux dernières décennies constitue un autre facteur décisif.

    C’est en effet dans ce secteur que les très hauts revenus ont le plus augmenté.

    D’après Olivier Godechot, ce sont ainsi les cadres dirigeants de la finance qui occupent aujourd’hui le haut du pavé parmi les plus riches, alors qu’il y a une trentaine d’années les capitaines d’industrie arrivaient en tête.

    Un troisième facteur explique le décollage des hyperriches : les orientations de la politique fiscale.

    Depuis la tax revolt américaine des années Reagan dans la décennie 1980, la plupart des pays développés ont baissé les impôts pesant sur les revenus et le patrimoine. Cette stratégie fait partie des politiques de l’offre néolibérales qui visaient à "libérer les freins à la croissance".

    L’idée sous-jacente était que favoriser ainsi les plus aisés finirait par profiter à tout le monde, car ils investiraient davantage, consommeraient davantage et créeraient ainsi davantage d’emplois.

    Les politiques de modération salariale pour les salariés moyens et modestes complétaient assez naturellement cette croyance dans le pouvoir de stimulation économique d’une augmentation des inégalités par le haut.

    Une stratégie inefficace

    Socialement injuste, cette stratégie dite du "trickle down" (littéralement, le "ruissellement") s’est avérée en outre économiquement inefficace. En pratique, l’essor des riches pendant cette période aura bien davantage consisté à garantir des gains considérables aux détenteurs de capital dans un contexte de croissance molle. Et aujourd’hui, à la faveur d’une crise qui met durement à l’épreuve les finances publiques, nombre d’États européens en reviennent.

    C’est notamment le cas en France où l’élection de François Hollande devrait marquer une rupture dans la politique fiscale à l’égard des plus fortunés : alignement de l’imposition des revenus du capital sur l’imposition des autres revenus, relèvement du seuil de la tranche marginale supérieure de l’impôt sur le revenu de 41 % à 45 %, création annoncée d’un taux d’imposition à 75 % pour la part des revenus excédant un million d’euros par an…

    Mais ce tournant a déjà été entamé par les deux plans Fillon de la fin 2011 visant à réduire les déficits publics.

    Comme l’a constaté une étude de l’Institut des politiques publiques [4], la plus grande partie des cadeaux fiscaux du quinquennat de Nicolas Sarkozy aux plus aisés a été supprimée à la fin de ce même quinquennat, à l’exception notable de la baisse de l’impôt sur la fortune réalisée en juin 2011.

    Au total, les véritables gagnants de la politique fiscale de l’ancien président seraient ceux qui possèdent un gros patrimoine et touchent des revenus modérés.

    Il serait cependant naïf de croire ou de suggérer qu’une pression fiscale accrue sur les plus riches permettrait de réduire significativement la dette et les déficits publics. Car les riches sont effectivement très riches mais aussi très peu nombreux. Trop peu pour assurer des recettes conséquentes aux États européens. Même en leur imposant des prélèvements de niveau confiscatoire, les recettes fiscales qui en résulteraient seraient très modestes par rapport à l’étendue du problème que l’on cherche à résoudre. Autrement dit, si une augmentation sensible de la fiscalité des plus riches est légitime, ce n’est pas tant pour des raisons budgétaires que pour des raisons de justice sociale.

    Extrait de Alternatives Economiques Poche "Les inégalités en France" n° 056- septembre 2012.

    En vente en kiosque et sur le site du magazine Alternatives Economiques.

     

    Photo / © Dimitri Destugues

    [1] "Finance and the Rise in Inequalities in France", par Olivier Godechot, Paris School of Economics, Working Paper n° 2011-13, avril 2011.

    [2] Partage (ou répartition) primaire des revenus : part de la rémunération de chacun des facteurs de production (travail et capital) dans la richesse créée au cours du processus productif.

    [3] Capitalisme patrimonial : forme de capitalisme dans lequel l’objectif prioritaire des dirigeants est l’augmentation du cours de l’action, les entreprises étant cotées en Bourse et un niveau minimal de rentabilité étant exigé par les actionnaires. Les salaires des cadres dirigeants et supérieurs sont liés aux résultats de l’entreprise.

    [4] "Fiscalité et redistribution en France, 1997-2012", par Antoine Bozio et alii, Institut des politiques publiques, mars 2012, accessible sur www.ipp.eu

    http://canempechepasnicolas.over-blog.com/


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  • Arabie Saoudite : le silence complice des bourgeoisies occidentales sur les révoltes populaires

    Les manifestations contre la dynastie des Al Saoud notamment dans les provinces orientales se poursuivent et se ressemblent. Chaque manifestation se termine par une répression sanglante. Cette violence exercée sur des manifestants pacifiques se fait à huis clos. Le silence des États-Unis, de l’Europe et de leurs médias sur ces exactions est impressionnant. Leur complicité avec ce Royaume moyenâgeux est totale. Les richesses pétrolières enfouies sous le sable de l’Arabie, le rôle de défenseur des intérêts impériaux de l’impérialisme américain font de cet État féodal un "ami" de toutes les bourgeoisies occidentales et l’ennemi de tous les travailleurs et de tous les peuples qui aspirent à se libérer du joug des régimes d’un autre âge et de leurs protecteurs impérialistes.

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    Une dynastie bien protégée

    « Nous ne sommes pas la Tunisie, ni l’Égypte, ni... » répètent souvent le régime saoudien et ses médias. Certes la contestation en Arabie Saoudite n’a ni l’ampleur ni la portée des soulèvements populaires en Tunisie, en Égypte, à Bahreïn ou au Yémen. Mais le peuple saoudien, comme l’ensemble des peuples arabes, aspire lui aussi à se débarrasser de la dynastie des Al Saoud et à se réapproprier sa fabuleuse richesse pétrolière. Il sait également que cette richesse est la plus convoitée et la plus protégée au monde. La famille royale qui possède tous les pouvoirs, n’est en fait qu’un instrument entre les mains de l’impérialisme américain qui l’utilise conformément à ses propres intérêts. Le pétrole reste encore une ressource économique vitale pour la bourgeoisie américaine, d’autant plus que ses propres réserves ne cessent de diminuer.

    Les compagnies pétrolières des États-Unis étaient présentes sur le sol saoudien dès 1933 avec la Standard Oil of California (Socal) qui formera un groupe avec Texas Oil Company (Texaco) et Mobil [1]. A la fin de la deuxième guerre mondiale, la mainmise américaine sur le pétrole saoudien est totale avec la création d’Arabian American Oil Company (Aramco). Pour parachever leur domination et protéger les puits de pétrole saoudiens, une base de l’US Air Force est créée à Dhahran dans l’est du pays. Il est donc très difficile pour le peuple de l’Arabie Saoudite d’affronter dans ces conditions l’un des régimes les plus protégés et les plus cruels au monde.

    Fanatisme religieux et cynisme politique

    Cette cruauté du régime saoudien plonge ses racines dans les sources même du pouvoir des Al Saoud. Il faut revenir au XVIIIème siècle et plus exactement à l’époque de Mohammad Ibn Abdel Wahhâb (1703-1792), prêcheur fanatique, et le "mithaq" (pacte) qu’il a conclu en 1744 avec Mohammad Ibn Saoud, un émir qui rackettait ses propres sujets et ambitionnait de soumettre les autres tribus à son autorité, pour comprendre les origines despotiques du pouvoir saoudien actuel.

    La violence de l’ultra-dogmatisme d’Ibn Abdel Wahhâb se manifestait non seulement dans ses discours (inégalité homme/femme, rigorisme des rapports sociaux etc.), mais surtout dans les châtiments corporels : lapidation à mort de l’adultère, amputation des voleurs, exécutions publiques, etc. Il s’agit à la fois d’une doctrine et d’une pratique. Les sanctions découlent directement des normes et préceptes avancés par Abdel Wahhâb. Cette mise en pratique des prêches et les effets des châtiments cruels ont effrayé les chefs religieux. Contraint de quitter son oasis natale, Abdel Wahhâb se réfugia dans les bras d’Ibn Saoud, émir de la province de Najd. Ensemble ils ont créé le wahhabisme. Mais Ibn Saoud a su mettre le talent, la ferveur et l’énergie d’Abdel Wahhâb au service de ses ambitions personnelles : la religion au service de la politique. Le prêcheur du désert est devenu le serviteur exclusif de l’émir et donne ainsi une justification et une couverture religieuse aux ambitions politiques de son protecteur. Le wahhabisme est la rencontre entre le fanatisme religieux et le cynisme politique.

    La dynastie des Al Saoud qui gouverne aujourd’hui l’Arabie Saoudite est née de cette alliance confessionnelle et politique. La découverte du pétrole dans les années trente n’a fait que renforcer cette instrumentalisation de la religion. L’Islam est utilisé comme idéologie de légitimation pour perpétuer le pouvoir et les privilèges du clan des Al Saoud.

    Toute contestation est noyée dans le sang

    La religion et le pétrole sont des armes dont se sert cette monarchie d’un autre âge pour étouffer et éliminer toute contestation. Les châtiments cruels et inhumains sont régulièrement prononcés par les tribunaux saoudiens. Le nombre d’hommes et de femmes décapités dans ce pays ami des États-Unis et de l’Europe ne cesse d’augmenter [2]. En Arabie Saoudite, les manifestations sont strictement interdites comme d’ailleurs les partis politiques, les syndicats et les associations. Aucune critique du roi et aucune opposition à son gouvernement ne sont tolérées dans cette monarchie absolutiste choyée et protégée par les bourgeoisies occidentales. Toute protestation et toute critique sont condamnées et considérées par le pouvoir comme contraire à L’Islam.

    Pourtant, depuis les soulèvements populaires dans le monde arabe, l’Arabie Saoudite est le théâtre de manifestations récurrentes nonobstant l’appareil répressif sophistiqué du régime et sa cruauté. Craignant la contagion des soulèvements tunisien et égyptien à la péninsule, la caste au pouvoir a distribué sous forme d’avantages divers l’équivalent de 130 milliards de dollars pour taire la protestation et calmer la colère qui montait dans tout le pays. Mais le peuple saoudien, à l’instar des peuples arabes, aspire profondément au changement. Les manifestations, même d’une manière sporadique, se poursuivent. La répression est devenue encore plus brutale. Personne ne connaît avec précision le nombre de victimes tombées sous les balles de la police saoudienne formée et armée par les États-Unis. La tuerie se déroule à huis clos !

    Le régime saoudien au service des bourgeoisies occidentales

    Les médias bourgeois, "profondément attachés aux droits de l’homme", se taisent lâchement sur les massacres des Al Saoud. Les assassinats des manifestants pacifiques sont occultés et souvent justifiés. Les contestataires qui défient courageusement, au prix de leur vie, l’ordre moyenâgeux saoudien, sont présentés par les gouvernements occidentaux et leurs médias comme des "terroristes" ou comme des "chiites manipulés par l’Iran". Le même discours est tenu par le régime saoudien qui parle de complot iranien qui vise à déstabiliser toute la région. « Les chiites sont des demi-juifs cachés » [3] disait Nayef ben Abdul-Aziz al Saoud, prince héritier et ministre de l’Intérieur d’Arabie Saoudite, demi-frère de l’actuel roi Abdallah, décédé le 16 juin 2012 et remplacé par le prince Salman, ministre de la Défense.

    C’est cette même propagande et cette même complicité des bourgeoisies américaines et européennes qui ont conduit, entre autres, à l’intervention saoudienne à Bahreïn le 14 mars 2011 pour mater ces "chiites manipulés par l’Iran" et ces "demi-juifs cachés" afin de sauver une autre dynastie, celle des Al Khalifa, au pouvoir depuis des siècles [4]. Ce sont donc les gouvernements et les classes dominantes américaines et européennes qui ont permis à l’Arabie Saoudite de briser le soulèvement populaire à Bahreïn et de maintenir une véritable dictature au pouvoir. Les victimes de ces interventions et ingérences étrangères sont toujours les mêmes : des hommes et des femmes qui se sont soulevés pour une société meilleure et qui ont vu leur révolte confisquée par l’impérialisme et ses auxiliaires régionaux. Dans cette guerre menée contre les aspirations à la démocratie et à la dignité des masses arabes opprimées, l’Arabie Saoudite, soutenue par les États-Unis et l’Europe, joue un rôle majeur. Elle est le rempart contre tout changement démocratique et progressiste dans le monde arabe. Elle est l’incarnation de la contre-révolution.

    Par contre, en Syrie, l’occident impérialiste et ses serviteurs locaux comme l’Arabie Saoudite parlent plutôt "de combattants pour la démocratie", "de révolutionnaires", "de rebelles" pour désigner en fait des hommes armés, entraînés, dirigés et financés par les États-Unis, l’Europe, la Turquie et bien sûr "la grande démocratie" qu’est l’Arabie Saoudite ! Il faut, vaille que vaille, installer à Damas un pouvoir servile à leur botte comme en Libye.

    Un pouvoir fissuré

    Mais le pouvoir saoudien aussi puissant soit-il connaît des fissures qui ne cessent de s’élargir. La dynastie des Al Saoud est contestée dans tout le pays. Elle ne tient sa "légitimité" que de la répression et de la protection de la bourgeoisie américaine. Au sein même de la famille régnante, des rivalités entre princes, clans et autres réseaux plus ou moins formels se font jour quant à la succession du roi Abdallah (88 ans). Une crise de succession pourrait être, pour l’avenir du régime, un facteur sinon d’instabilité du moins d’incertitude. A cela s’ajoutent des problèmes d’ordre économique, conséquences d’une concentration excessive des richesses entre les mains de la famille royale et de l’élite des affaires qui lui est liée. Les politiques libérales préparées par les experts du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale avec la complicité du pouvoir ont dégradé, entre autres, la situation du marché du travail notamment pour les jeunes saoudiens. En Arabie Saoudite, pays riche, les jeunes peinent à trouver du travail !

    Le contraste est violent entre une gérontocratie qui vit dans un luxe suranné et une jeunesse frustrée à qui le pouvoir, pour la calmer, jette quelques miettes de cette fabuleuse richesse dont regorge le pays. Le Wall Street Journal, porte-parole du capital, laisse passer ces remarques : « L’âge moyen du triumvirat de princes régnants est de 83 ans, alors que 60 % des Saoudiens ont moins de 18 ans. Grâce à la télévision par satellite, à Internet et aux réseaux sociaux, les jeunes sont désormais parfaitement conscients de la corruption des autorités - tout comme ils savent que 40 % des Saoudiens vivent dans la pauvreté et que près de 70 % ne peuvent se payer un logement. Ces Saoudiens vivent des vies dignes du Tiers Monde, ils souffrent d’une éducation lamentable et sont incapables de trouver du travail dans un secteur privé où 90 % des employés sont des étrangers » [5]. Les hommes qui dirigent l’Arabie Saoudite ainsi que leur régime ont fait leur temps. Ils ne correspondent plus à la marche de l’histoire. S’ils sont toujours au pouvoir, c’est essentiellement grâce au soutien indéfectible des bourgeoisies américaines et européennes.

    L’espoir contre l’oppression de la bourgeoisie

    Ainsi va le monde absurde et barbare de la bourgeoisie. Elle méprise les peuples et leur volonté à disposer d’eux-mêmes. Grâce à sa puissance de feu, elle force toutes les nations qui ne peuvent se défendre à se soumettre à ses intérêts. La bourgeoisie est l’ennemie de la paix et du progrès. Elle soutient les régimes les plus rétrogrades et les plus cruels. Son "triomphe" en ex-Yougoslavie, en Irak, en Côte d’Ivoire, en Libye et peut-être demain en Syrie, c’est aussi le triomphe du despotisme, de la corruption et de la misère économique et politique. Les opprimés en Arabie Saoudite comme dans l’ensemble du monde arabe n’ont pas dit leur dernier mot malgré les avancées réelles de la contre-révolution et la prise du pouvoir par les forces réactionnaires et obscurantistes en Tunisie et en Égypte. La révolte gronde toujours. Leur espoir dans une société nouvelle est aussi grand que leur détermination à se débarrasser de leurs oppresseurs et de leurs despotes anciens et nouveaux.

    Mohamed Belaali, le 30 août 2012

    Lu sur son blog

     


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  • François Hollande visse les boulons de l'austérité jusqu'en 2017

    François Hollande à la Cour des comptes ce vendredi

    Le président de la République a réaffirmé ce vendredi sa volonté de ramener les déficits publics à 3% du PIB en 2013. Au prix d'un resserrement à venir des missions de l'Etat pour dégager les quelques 30 milliards d'économie à trouver. La Cour des comptes deviendra la gardienne de la rigueur budgétaire constitutionnalisée par l'adoption du Pacte budgétaire européen dictée par l'Elysée. La question d'un référendum en est que plus importante.

    Comme si le Pacte budgétaire européen était déjà adopté par les parlementaires, François Hollande prépare le coup d'après. Ce mardi, devant la Cour des Comptes, le président de la République a dévoilé son paquet cadeau austéritaire pour 2013… et les années à venir. En voici les détails

     

    • Règle d'or toute

    François Hollande réaffirmé vendredi sa volonté de ramener les déficits publics à 3% du produit intérieur brut de la France en 2013, contre 4,5% attendu fin 2012, déclarant que l'environnement économique difficile rendait cet objectif d'autant plus nécessaire. Il a repris à son compte l'évaluation de la Cour des comptes, qui chiffre l'effort à une trentaine de milliards d'euros en 2013, précisant que 10 milliards seraient trouvés en réduisant les dépenses publiques, hors charge de la dette et des pensions: "Ce sera l'effort le plus important depuis 30 ans."

    François Hollande met en sourdine le discours du Bourget au cours duquel le candidat Hollande désignait les marchés financiers comme son principal ennemi. Selon lui, l'effort demandé aux Français vise avant tout à "préserver la qualité de la signature de la France à l'égard des marchés pour financer notre dette à des taux d'intérêt les plus bas possible, ce qui est le cas aujourd'hui", mais aussi "pour retrouver des marges de manœuvre nécessaires" pour l'avenir.

     

    • Cure d'amaigrissement de l'Etat

    Pour parvenir aux sacro-saints 3%, l'Etat va à nouveau être mis à la diète. François Hollande annonce la tenue, fin septembre d'un "séminaire" gouvernemental sur la "modernisation de l'action publique" à l'issue duquel il élaborera une "feuille de route" sur les "missions prioritaires de l'Etat". Ce rendez-vous rappelle tristement les réunions préparatoires aux cinq années de Révision générale des politiques publiques (RGPP) voulues par la précédente majorité.

    Le président a paré la critique, critiquant la RGPP mise en place par son prédécesseur Nicolas Sarkozy, jugée "mécanique et purement comptable". Il promet du discernement. Un "séminaire gouvernemental sur la modernisation de l'action publique" qui "se tiendra à la fin de ce mois sous l'autorité du Premier ministre" Jean-Marc Ayrault, devra élaborer "une feuille de route interministérielle sur les missions prioritaires de l'Etat", un Etat qu'il souhaite "stratège", "protecteur" et garant de la cohésion sociale, territoriale et environnementale"

    Cette "feuille de route" fera ensuite l'objet d'une "concertation" express, au niveau central et local, "qui sera achevée à la fin du mois de novembre". Le chemin étant déjà tracé, on se demande bien quelle marge de manœuvre auront les syndicats lors de cette concertation.

     

    • Hausses d'impôts "justes"

    L'Etat devra faire des économies de fonctionnement mais devra aussi augmenter ses recettes. L'hôte de l'Elysée prend des pincettes pour annoncer des hausses d'impôts. "Je me refuse, avec le gouvernement, à une augmentation générale et indifférenciée des impôts sur les ménages, qui dégraderait leur pouvoir d'achat", a insisté le président. "Ceux qui ont le plus devront acquitter davantage."

    Mais pas de précision sur la taxation à 75% des plus grandes fortunes, dont la mise en œuvre semble poser question au gouvernement sous la pression du Medef (à lire: "La taxe ne doit pas être vidée de sa substance", PCF). Ce vendredi, son ministre des Finances Pierre Moscovici a assuré que cette taxe à 75% sur les revenus dépassant un million d'euros par an, promesse électorale de Hollande, sera "strictement respectée. Toute autre interprétation est sans fondement". Quant aux entreprises, François Hollande a dit, sans plus de précisions, que la charge fiscale serait répartie entre PME et grands groupes "de façon à mieux prélever sans nuire à la compétitivité" (à lire: coup de rabot pour la réforme sur la "définanciarisation de l'économie").

     

    • La Cour des Comptes cerbère de l'austérité

    François Hollande a confié à la Cour des comptes le rôle de gardienne de l'orthodoxie budgétaire. Celle-ci aura la haute main sur un nouveau Haut conseil aux finances publiques, chargée de veiller à l'application de la Règle d'or dont le président ne doute pas un seul instant de l'adoption par le Parlement, malgré les appels à la tenue d'un référendum sur l'adoption du Pacte budgétaire européen, dont celui de l'Humanité.

    Au coeur de la stratégie budgétaire du président, le Haut conseil des finances publiques sera notamment chargé de vérifier les hypothèses de croissance sur lesquelles les budgets sont construits. "Cette nouvelle institution sera, pour la République, une garantie de crédibilité et de transparence. Trop de gouvernements se sont souvent par le passé laissé guider par des prévisions exagérément optimistes et le plus souvent démenties", a dit François Hollande, dont le gouvernement doit justement se résoudre à baisser ses prévisions de croissance pour 2013.

    La prévision actuelle de 1,2% est deux fois plus optimiste que les consensus d'économistes qui tablent eux sur une croissance proche de 0,5% ou 0,6%.


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  • La direction de la CGT a réaffirmé aujourd’hui son opposition à la ratification du traité budgétaire européen.

     

    Selon la direction de la CGT, la ratification du traité budgétaire européen «sanctuarise l’austérité» et aura des «conséquences sociales». Le syndicat demande « une renégociation des traités européens qui devra notamment consacrer l’adoption d’une clause de progrès social» et se dit «opposée à la ratification par la France de ce traité européen quelle que soit la procédure utilisée».

     

    Pour la CGT, «le pacte pour la croissance», décidé en juin, «permet de donner un peu d’oxygène, pour un temps, aux pays les plus en difficulté», mais «il ne réoriente pas le traité lui-même». «Ce traité sanctuariserait les politiques d’austérité comme seul moyen d’atteindre l’objectif d’assainissement des finances publiques». «Aucune régulation financière n’est envisagée» a déclaré la direction.

     

    «Ce traité aurait des conséquences directes dans le domaine social. Tout accroissement des dépenses pour répondre aux besoins sociaux serait difficile sinon interdit» explique le syndicat soulignant qu’ «Avec ce traité, le nouveau gouvernement français n’aurait pas pu faire adopter la mesure sur le départ à la retraite à 60 ans des salariés ayant effectué des carrières longues».

     

    «En cas d’adoption de ce traité, les instances européennes pourraient mettre en cause les résultats de la négociation sociale. C’est la douloureuse expérience déjà vécue par les salariés grecs, espagnols, italiens». «La bataille revendicative et la négociation sociale seraient encore plus difficiles», estime la CGT.


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