• Benghazi, manifestation contre les milices islamistes armées

     Voici la dépêche de l’AFP qui fait état d’une manifestation citoyenne à Benghazi. Notons que Benghazi est la zone la mieux maîtrisée du pays par le gouvernement et que néanmoins comme l’indique la dépêche il y a eu ces derniers mois de nombreuses attaques contre les intérêts étrangers et contre les forces de sécurité qui a culminé avec l’assassinat de l’ambassadeur des États-Unis et d’autres fonctionnaires sans que visiblement les assassins subissent un châtiment légal.

    Cet assassinat n’a donc pas été un coup de tonnerre dans un ciel serein mais bien le point culminant d’une situation qui met Benghazi aux mains de terroristes d’Al Qaida. Que les bandes armées qui font régner la terreur dans tout le pays puisse s’attaquer aux intérêts étrangers dans ce qui est la quasi capitale de la rébellion montre à contrario la situation réelle du pays et le fait que le gouvernement n’a aucun pouvoir sur les dites bandes armées. La manifestation n’a en rien attaqué leur potentiel de nuisance, elle paraît une tentative du gouvernement de restaurer l’image d’une Libye dont tous les observateurs reconnaissent qu’elle est à feu et à sang et avec de vastes territoires devenus de non droit.

    Nous avons déjà eu droit à l’image d’un processus électoral qui marquait la victoire des “laïques” et des modérés sur les terroristes et extrémistes. En fait on peut craindre légitimement qu’il s’agisse d’opérations marketing, des sortes de villages Potemkine (les villages que le prince Potemkine bâtissait à chaque visite de la tzarine pour lui faire croire que tout allait bien) des images plaquées sur une réalité désastreuse.

    Note de Danielle Bleitrach


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    BENGHAZI (Libye) – Des centaines de manifestants ont délogé vendredi soir le groupe salafiste d’Ansar al-Charia de la caserne qu’il occupait au centre de Benghazi, dans l’est de la Libye, et ont mis le feu à l’installation militaire, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Sous la pression des manifestants, les membres du groupe qui avait été montré du doigt dans l’attaque du consulat américain, ont tiré en l’air avant de quitter la caserne qui a été envahie par des centaines d’habitants de Benghazi qui protestaient contre les milices hors la loi.

    Aux cris de "Le sang des martyrs n’a pas été versé en vain", les manifestants sont entrés dans la caserne qui a été saccagée, pillée et incendiée, selon un correspondant de l’AFP.

    "Cette brigade était un grand problème pour nous et pour tout le monde. C’était un foyer d’extrémistes", s’est félicité un des manifestants, Taoufik Mohamed 32 ans.

    Auparavant, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté à Benghazi contre les milices armées, dix jours après l’attaque du consulat américain du 11 septembre 2012 qui avait coûté la vie à l’ambassadeur des États-Unis, Chris Stevens et trois autres Américains.

    "La mort de l’ambassadeur était l’étincelle qui a mis le feu", a estimé Adallah, un jeune manifestant.

    Avant de se diriger vers la caserne d’Ansar al-Charia (les partisans de la loi islamique), les manifestants avaient déjà délogé une autre milice qui avait élu domicile dans un bâtiment de la sécurité libyenne dans le centre de la ville.

    Selon des témoins, Ansar al-Charia a évacué aussi l’hôpital al-Jala qu’elle contrôlait, sous la pression des manifestants. La police militaire a pu prendre possession par la suite du bâtiment.

    Au moins quatre autres installations publiques ont été désertées par des milices à l’arrivée des manifestants.

    Selon un journaliste de l’AFP, des centaines d’habitants se sont dirigés vers une autre caserne située dans la région d’al-Hawari à une quinzaine de km du centre de Benghazi, occupée par la brigade de Raf allah Sahati, un autre groupe salafiste jihadiste.

    Vers 00H00 locale (22H00 GMT) des membres de ce groupe tiraient en l’air pour tenter de disperser les manifestants, dont certains étaient armés.

    L’attaque contre le consulat américain, déclenchée lors d’une manifestation contre le film anti-islam produit aux États-Unis, a illustré l’incapacité des autorités à assurer la sécurité dans le pays ainsi que la montée en puissance de groupes islamistes radicaux en Libye.

    Benghazi, la deuxième ville de Libye, d’où était partie en 2011 la contestation contre le régime de Kadhafi, a été le théâtre ces derniers mois de plusieurs attaques contre des intérêts occidentaux et d’assassinats de responsables de la sécurité.

    (©AFP / 22 septembre 2012 00h14)


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