• SMIC Hollande au pied du mur de l'argent roi

    En finir avec le veau d'or.

     

    COUT DU TRAVAIL OU COUT DU CAPITAL ?

    Chacun sait que l’argument du coût du travail est le bréviaire de ceux qui s’enrichissent au dépens de ceux qui travaillent.

    Le travail n’est pas un coût alors que celui du capital est d’un coût devenu exorbitant au fur et à mesure que la baisse tendancielle du taux de profit oblige le capital à toujours plus se rémunérer en s’en prenant au prix de la force de travail : le salaire.

    Demain, Hollande et Ayrault vont avoir à arbitrer sur le SMIC et nous les sentons pris par la virulence de ceux qui hurlent contre l’augmentation du SMIC.

    Ils hésitent et on les sent prêts à céder devant les cris d’orfraie de Madame Parisot et des milliardaires qui l’entourent.

    « L’humanité », indique, ce matin, que cela pourrait n’être qu’une pichenette ;  moi-même, hier, j’exposais que cela risquait d’être qu’un chouya ; les mots ont parfois de leur importance et nous voyons bien que le gouvernement est au pied du mur : choisira-il la pichenette, le chouya, le coup de pouce ou bien le coup de rein cassant les baisses de salaires pour les salariés payés au SMIC depuis des années ?

    Hollande semble en arrêt devant le mur de l’argent alors que c’est ce mur là qu’il faut commencer à abattre si l’on veut que demain la croissance reparte d’un bon pied et que les français retrouvent un niveau de vie normal après des années de vaches maigres.

    La question qui est donc posée n’est pas le coût du travail mais bien le coût du capital.

    L’étreinte de ce coté là doit être non seulement desserrée mais celui qui tient à la gorge les salariés doit être mis hors d’état de nuire dès le début de ce quinquenat.

    Nous aurons donc cette semaine des premières indications sur la politique économique et sociale de Hollande avec le rendez-vous sur le Smic et la réunion des chefs d’Etats européens.

    Concernant cette réunion des chefs d’état Européens, la question qu’Hollande devrait poser c’est mettre en place une vraie politique d’austérité en direction des actionnaires, donc de réduire le coût du capital qui pèse sur la société humaine et qui rend les gens malheureux.

    La ruine économique actuelle  ce n’est pas le prix de la force de  travail mais bien la nuisance du capital et des coûts exorbitants de sa crise.

    Au moment où les Merkozy insistent pour que les dettes soient réduites par des plans draconiens d’austérité sur le social, il serait de bon ton que ce soit l’inverse qui se produit et que les chefs d’états européens s’attaquent à tout ce qui grèvent le développement humain et en particulier la rémunération du capital en dividendes, en stock-options, en taux d’intérêts excessifs pour les banquiers, en agios et frais financiers de toutes sortes, en TVA etc.

    Hollande, tu n’as pas été élu pour faire du Merkozy mais bien pour redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs et aux retraités. Alors cette semaine choisis ton camp : augmente les salaires et les retraites et touche au grisbi du capital !

    Bernard LAMIRAND


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  • Une réflexion de la commission internationale

    du Pôle de Renaissance Communiste en France

     

    clic-rouge-prcf«L’Orient compliqué » dont parlait le Général de Gaulle ne permet pas, contrairement à la non-pensée-BHL, des analyses à l’emporte pièce. Le schéma « western » n’est pas de mise, tant pis pour ceux, nos médias de masse, propriété, faut-il le rappeler de grands groupes capitalistes, et de marchands d'armes en particulier, qui ne sont capables de raisonner que de façon manichéenne : là les gentils, ici les méchants, et cela dans le but de préparer les esprits aux guerres d'agression impérialistes. Les "médias-mensonges" du type "Timisoara" ou "pouponnières du Koweït" ne doivent pas être négligés.
     
    La situation en Syrie est caractérisée par des affrontements extrêmement violents entre des  rebelles  opposés au régime Assad - l’actuel Président du pays - certains armés comme l’ « Armée Libre »  et les partisans du régime dont l’armée reste globalement fidèle à Assad. Tueries, massacres se succèdent, manipulations médiatiques et politiques aussi.

     

    De plus les deux blocs qui s’opposent ne sont pas homogènes : parmi les opposants nous trouvons des citoyens qui veulent en finir avec un régime clanique et corrompu mais aussi des terroristes d’Al-Qaïda, sans parler des agents des « services » occidentaux qui jettent de l’huile sur des feux qu'ils ont eux mêmes allumé.

     

    Parmi les soutiens au régime il y a aussi des inconditionnels, ceux qui profitent du régime et de son évolution néo-libérale, et des critiques, qui soutiennent l’indépendance de la Syrie contre les menées impérialistes plus que le régime lui-même.

     

    D’autre part, le pays est non seulement composé de courants politiques différents et opposés mais aussi de communautés religieuses qui se positionnent en fonction de ce qu’elles croient être leurs intérêts : les Alaouites (groupe minoritaire dont fait partie le « clan »Assad) ou les Chrétiens plutôt avec le régime qui se proclame laïc et qui « protège » les minorités, puisqu'il est lui-même une minorité, les sunnites majoritaires et partiellement opposés à Assad, la forte minorité Chiite et les Druzes.

     

    Enfin il faut tenir compte du fait que les tribus, leurs chefs, gardent une importance certaine dans les relations politiques inter-syriennes dans un écheveau complexe et fluctuant.

     

    N’oublions pas, par ailleurs, que le conflit syrien est surdéterminé par la géopolitique mondiale. Les USA et la France impérialiste veulent profiter de la guerre civile pour recoloniser de fait le pays, tuer toute opposition au « Grand Israël » et au « Grand Proche-Orient » voulu par Bush, et surtout, finir de couper la Russie et la Chine de l’Afrique et de la Méditerranée.

     

    Déjà la Russie a prévenu qu’elle ne reculerait pas en Syrie. Les enjeux dépassent, en effet, le cadre proche-oriental, le but pour la Trilatérale USA/Union Européenne/Japon est de briser l’élan des « BRIC », les pays émergents qui réclament leur part au soleil dans le cadre de la mondialisation capitaliste. Sans idéaliser aucun des États concernés, qui postulent à des degrés divers à des positions dominantes dans le cadre du système capitaliste, il est impossible de ne pas voir que les « BRIC » sont conjoncturellement amenés à défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – une revendication plus révolutionnaire que jamais -, alors que le bloc trilatéral est porté à broyer l’indépendance de tous les peuples, à commencer par le nôtre : si bien que toute victoire de l’impérialisme « français », y compris dirigé par le « gentil » et « normal » Hollande, est d’abord une défaite pour le mouvement démocratique dans notre pays.

     

    Bien entendu, l’histoire de la Syrie conditionne aussi le présent. C’est après un long combat contre les puissances coloniales que la Syrie devient officiellement indépendante en 1946. Lutte contre l’occupation turque dure 400 ans et prend fin à la suite de la Révolte arabe et du rapport de forces crée après la Première guerre mondiale.

     

    Mais en 1920 la France impose son mandat avec son armée. C’est alors que la Syrie est démembrée en trois États: Liban, Jordanie et Syrie proprement dite. Événement qui explique l’attitude interventionniste de la Syrie à l’égard du Liban pendant des décennies. Finalement c’est en 1948, après la Deuxième guerre mondiale que la République syrienne est proclamée. Mais bien entendu les puissances impérialistes, en particulier les États-Unis tente de garder la main sur ce pays.

     

    De 1948 à 1963 toute une série de coups d’état ont lieu et le pays reste très instable, mais les progrès du panarabisme socialisant au Moyen-Orient, avec, en Egypte le nassérisme, poussent à la création du Parti Baas. Celui-ci finit par s’emparer du pouvoir en 63 mais ce n’est qu’en 1970 que Hafez el Assad, à la suite d’un nouveau coup d’état, s’empare du pouvoir. Il meurt en 2000 et son fils Bachir lui succède.

     

    Disons tout de suite que, dès l’origine, le « socialisme » dont se réclame le Baas se définit comme antimarxiste, récusant la lutte des classes : c’est en fait l’idéologie de la bourgeoisie anti-impérialiste et laïque obligée de tenir compte d’un rapport de forces mondial alors favorable au camp socialiste et au progressisme.

     

    Constatons d’ailleurs que l’orientation de plus en plus à droite, de plus en plus favorable au capital, de plus en plus favorable à l’impérialisme même, se produit simultanément que l’affaiblissement, puis la défaite du camp socialiste, avec les privatisations massives de l’économie, y compris sous la forme d’une coupe réglée clanique, le recul de la laïcité, le recul de l’indépendance nationale au profit des impérialismes.

     

    Cette situation nouvelle entraîne un mécontentement de masse parmi les peuples arabes qui luttent pour plus de justice et de libertés. Comme l’impérialisme ne supporte plus la moindre autonomie des régimes du Moyen-Orient du fait de la présence de sources d’énergie vitales pour les pays impérialistes, les États-Unis et ses alliés, malgré des contradictions internes, veulent instaurer un « nouveau » Moyen-Orient, comprendre un nouveau protectorat sur cet espace géostratégique, d’autant plus important que les USA tentent de couper la Chine de son approvisionnement en énergie, Chine qui est l’ennemi stratégique fondamental des Etats-Unis.

     

    C’est d’ailleurs la raison de l’affirmation de l’alliance Chine-Russie récemment affirmée à Pékin par les deux grands pays qui du coup s’opposent aux ingérences impérialistes en Syrie au sein de l’ONU. Surtout qu’ils ont été échaudés par l’affaire libyenne dont on n’a pas assez dit qu’elle devait beaucoup aux plans de Kadhafi de se rapprocher de la Chine.

     

    En tous les cas la conjonction de ces deux facteurs, mécontentement social profond des masses arabes et volonté de l’impérialisme de détruire les vestiges du nationalisme arabe ont créé une situation explosive dont une des expressions sont les «révolutions arabes ». Ceci étant, comme les régimes arabes bourgeois ont pourchassé, massacré, anéanti les avant-gardes progressistes et révolutionnaires arabes, les masses se sont trouvées, avec les islamistes, un porte-parole de substitution. Mais il se trouve que ce porte-parole est parfaitement compatible avec l’impérialisme. Un nouveau genre de bourgeoisie « compradore » qui veut sa part des richesses mais ne remet pas en cause le capitalisme ni la domination impérialiste.

     

    Ceci étant des contradictions peuvent apparaitre et apparaissent entre eux et l’autonomie des sujets politiques est telle que nous ne devons pas avoir une vision mécaniste des ces situations mais une vision dialectique, appréhendant les contradictions qui peuvent surgir chez nos ennemis, impérialistes ou islamistes. Mais force est de constater que ces derniers sont, en Syrie, soutenus et armés par le Qatar et l'Arabie Saoudite, donc par les Américains.

     

    Dans ce contexte, quelle attitude pour les communistes ?

     

    Soutenir les luttes des masses populaires arabes et de la région en tant qu’elles expriment leur indépendance par rapport aux ingérences impérialistes et qu’elles refusent l’appel à l’ingérence franco-américaine.

     

    Soutenir l’indépendance nationale et la souveraineté des pays concernés.

     

    Développer une ligne anti-impérialiste conséquente : ne jamais sombrer dans la métaphysique manichéenne et soutenir l’insoutenable, sachant que l'ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami....l’histoire illustre amplement l’impasse de ce genre de raisonnement primaire et antidialectique, soyons donc lucides et vigilants.

     

    Développer la solidarité de classe avec les communistes syriens, iraniens, etc.

     

    Défendre un pays contre l’agression et l’ingérence impérialiste prime sur toute autre considération, car l’impérialisme est l’ennemi principal des peuples.

     

    Mais cela ne signifie pas donner brevet de progressisme et de vertu à un régime. Nous serons, en tous les cas, au premier rang du combat contre les guerres impérialistes et aux côtés des peuples.

    Source : «CLIC ROUGE» PRCF


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  • Spain-miners.jpg


    La grève illimitée des mineurs Asturiens continue

     

     

     

    Retour sur une lutte historique contre la fermeture des mines espagnoles et un mouvement de classe contre la politique d'austérité

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    De la grande grève de 1934 au mouvement de luttes qui avait ébranlé le pouvoir franquiste en 1962, le bassin minier des Asturies, bastion communiste historique, a été au coeur des grands mouvements de lutte qu'a connu l'Espagne au XX ème siècle.

    Les mineurs asturiens ont ouvert en mai dernier une nouvelle page de cette histoire, en opposant leur résistance à une politique d'austérité aux conséquences dramatiques pour le secteur minier.

     

    24 milliards de renflouement pour Bankia, 200 millions d'aides en moins pour les mines : une austérité à deux vitesses

    Une politique d'austérité qui touche tous les secteurs, menée en concertation entre le gouvernement central de droite de Mariano Rajoy et les gouvernements régionaux, souvent de droite mais aussi parfois socialistes. C'est le cas des gouvernements tout juste élus d'Andalousie et d'Asturies, soutenus par Izquierda Unida.

    8 000 mineurs sont encore employés sur plus de 40 sites, essentiellement en Asturies dans un secteur fortement dépendant des aides publiques.

    La décision de réduire les subventions d'Etat, sous pression de l'Union européenne, de 300 millions d'euros à 100 millions d'euros met en péril le secteur, menace les puits espagnols de fermeture.

    Au même moment où l'Etat espagnol renfloue Bankia à hauteur de 24 milliards d'euros, la suppression d'une aide de 200 millions d'euros pour les mines (soit cent fois moins que celle pour la banque multi-nationale) apparaît d'autant plus révoltante.

     

    De la grève reconduite à la grève illimitée puis à la grève générale: les conditions d'une convergence des luttes

    Le 28 mai, les mineurs Asturiens se sont lancés dans une grève reconduite jusqu'au premier juin où a été lancée une grève illimitée, qui a conduit à l'occupation des puits mais aussi des routes et chemins de fer menant aux sites d'extraction.

    Le 18 juin, une journée de grève générale a même été convoquée par les deux principaux syndicats UGT et CC.OO dans les régions minières touchées par les mesures du gouvernement, en Castille, Andalousie, Aragon et en Asturies bien sûr.

    Selon les organisations syndicales, la grève a été très largement suivie dans ces régions, avec une adhésion de 100% dans les bassins miniers concernés.

    Un mouvement relayé par celui des enseignants, des ouvriers des chantiers navals et surtout des travailleurs des transports, qui ont embrayé par une grève illimitée dans les bassins miniers.

     

    « Nous ne sommes pas des Indignés ! » : diversification des formes d'un mouvement de classe

    En grève depuis près d'un mois, le mouvement des mineurs asturiens ne faiblit pas. Les formes de la contestation se diversifient, se radicalisent parfois mais restent toujours centrées sur la lutte de classe.

    Les occupations des places des grandes villes Asturiennes, des lieux de pouvoir comme le siège du Conseil provincial de Léon se multiplient. Le 18 juin dernier, près de 15 000 mineurs et autres travailleurs ont manifesté dans les rues de Léon, tandis que 50 000 ont occupé les rues d'Oviedo, la principale ville des Asturies.

     Les mineurs ont pris clairement leurs distances avec les formes de protestation et les perspectives affichées par le mouvement des indignés. Un des slogans affirmé et réaffirmé en des termes crus dans les occupations: « Nous ne sommes pas des indignés, nous en avons marre ! » (Nosotros no estamos indignados, estamos hasta los cojones).

    Les mineurs des Asturies, d'Aragon et de Léon viennent d'entamer une « Marche noire » qui devrait arriver à Madrid le 11 juillet, une longue marche sous le mot d'ordre marqué sur les chemises des mineurs : « Non à la fermeture des mines ! »

     

    Radicalisation du mouvement et refus de toute compromission

    Le mouvement s'est radicalisé dans certains villages du bassin minier Asturien où, confrontés à la répression policière, de rudes affrontements ont opposé les mineurs, soutenus par la population du bassin minier aux forces de l'ordre.

     

    des-mineurs-espagnols-armes-de-lance-roquettes-de-fortune-.jpegLes images de scène de guerre dans le village de Cinera, le 19 juin dernier, avec barricades en feu, tirs avec des lance-pétards improvisés en lance-roquettes ont fait la une de la presse espagnole. A Cinera comme ailleurs, face à l'unité indéfectible de la population avec la lutte des mineurs, les groupes d'intervention de la police ont dû reculer.

    Depuis quatre ans, sous le gouvernement du socialiste José Luis Zapatero, l'Espagne a été précurseur dans l'adoption d'une politique d'austérité qui touche tous les travailleurs. Depuis trente ans, l'Espagne, essentiellement sous le gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez, a été à l'avant-garde des libéralisations et privatisations.

    Jusqu'à présent, malgré un potentiel de luttes énorme, aucun mouvement de lutte n'a pu se construire. La responsabilité des organisations syndicales réformistes, CC.OO et UGT, est claire. Le mouvement des indignés a pu croître sur ce terreau de colère sociale, mais a canalisé cette rage dans une impasse politique.

    Aujourd'hui, la grève historique des mineurs des Asturies, et d'ailleurs, pose peut-être le cadre du développement d'un mouvement de luttes radicalisé, sur des positions de classe, refusant toute compromission avec le patronat, l’État et l'Union européenne.


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  • La fête

    Dans leur immense mansuétude, après s’être octroyé le pouvoir législatif en dissolvant l’Assemblée, le pouvoir constitutionnel en invalidant de fait la nouvelle assemblée constituante, après avoir donné pleins pouvoirs à la police militaire et placé son budget au-dessus de la constitution, le Scaf a bien voulu reconnaître la victoire de Morsy aux élections.  

    Il n’y a pas de doute : c’est bien le candidat des Frères qui a remporté ce scrutin. Dans le cas contraire, il n’y aurait pas eu une semaine de tergiversations. En ce sens, les égyptiens avaient de bonnes raisons de fêter une avancée démocratique hier soir. Pour la deuxième fois de leur vie, on proclamait le résultat d’une élection non connu à l’avance. La précédente avait eu lieu pour les législatives.

    Il n’est pas sûr pour autant que ce soit les idéaux de la Révolution qui aient ainsi progressé. Mais c’était cela que voulaient croire les centaines de milliers d’égyptiens rassemblés cette nuit. Une fête populaire, très populaire, impossible à réduire à une victoire “islamiste” comme le sous-entendent certains commentateurs (voir la Une de Libé aujourd’hui). D’ailleurs étaient présents sur la place de nombreux abstentionnistes du second tour, peu amènes à l’encontre de Morsy et de son parti, contents malgré tout d’avoir échappé à l’annonce d’un retour de Moubarak-bis et à la fin certaine du processus commencé il y a un an et demi.

     

    Non, on ne psalmodiait pas le Coran sur la place, mais on chantait toutes les chansons populaires qui ont accompagné les rassemblements depuis le 25 janvier 2011, de l’hymne national à celui des Ultras, en passant par “Ya baladi” (Mon pays) de Dalida, repris en cœur par la foule. (extraits ici). On scandait encore “Du pain, la liberté et la justice sociale ! “, des exigences qui rassemblent toujours les égyptiens, et auxquelles Morsy et ses Frères devront faire face. Certes, ils pourront toujours dire qu’ils n’ont pas le pouvoir nécessaire pour réaliser les changements attendus, mais ils ont tout de même accepté un deal avec l’armée (dont nous ne connaissons pas tous les termes). La situation catastrophique du pays appelle des mesures radicales que le parti de la Justice et de la Liberté semble de toutes façons incapable de proposer.

     

    En choisissant d’associer les Frères au pouvoir – pouvoir qu’il garde en main pour l’essentiel- le Scaf a sans doute fait le calcul d’un retour à l’ordre, un ordre auquel la Confrérie appellera les égyptiens, sans trop se forcer d’ailleurs. Cette stratégie a un revers qui est, à mon avis, la seule vraie victoire de ces derniers jours. Les luttes sociales et l’opposition politique vont enfin être débarrassées du parasite permanent que constitue une organisation occulte dont les militants prennent leurs décisions ailleurs. L’armée n’ignorait pas le danger, elle qui a pris par avance des mesures permettant à la police militaire d’arrêter des civils. Une partie des gens qui étaient rassemblés hier soir auront la naïveté de faire confiance au nouveau pouvoir. Mais la majorité d’entre eux ne s’arrêteront pas en chemin : ils ont pris la parole et le mouvement de cette société est irréversible.

    Lu sur le blog de Sylvie Nony, prof au Lycée Français du Caire


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  • Par Jean-Paul Piérot

    Le piège peut paraître grossier, mais il faudra bien que le gouvernement apporte des réponses convaincantes, oppose des répliques sans appel pour le déjouer. L’organe militant de la droite et de la finance que ne cesse d’être le Figaro consacrait hier sa une à un «plan secret du gouvernement» de baisse des dépenses de l’État. Et le journal, qui déclare avoir pris connaissance d’une note de Matignon, d’afficher des pourcentages de réductions importantes, sur trois ans, des dépenses de fonctionnement, d’interventions et du nombre de fonctionnaires, en dehors de l’éducation, de la justice et de la police. Le message est clair : en affirmant que pour compenser les 65 000 postes dans les secteurs jugés prioritaires, le gouvernement ne remplacerait pas deux fonctionnaires sur trois ailleurs, la droite tente de légitimer les réductions d’effectifs décidées précédemment par Nicolas Sarkozy ce serait, dixit le Figaro, «le changement dans la continuité».

    Un début de réponse à ces «révélations» a été apporté sous forme de démenti par François Hollande qui les a jugées «invraisemblables». Mais à quelques semaines de la conférence sociale, le gouvernement devra faire toute la clarté sur ses véritables intentions et ne plus se contenter d’affirmer, comme l’a fait le ministre du Travail, Michel Sapin, qu’il n’y aura pas de diminution globale du nombre des fonctionnaires ni d’augmentation. L’angle d’attaque choisi par la droite participe des pressions visant en fait à amener le nouveau gouvernement à ne pas sortir du sillage imprimé par la politique antérieure de saignée dans les dépenses publiques et de politique fiscale favorisant le capital. Faisant assaut de démagogie, Valérie Pécresse, qui il y a quelques mois présidait encore comme ministre du Budget à toutes les coupes dans les dépenses sociales et les services publics, annonce « une politique d’une brutalité inouïe et un mois de juillet qui va être le mois de la facture pour les Français ».

    Mais ce qui fait sortir hors de ses gonds cette sarkozyenne impénitente, ce n’est pas la hausse du prix du gaz et de l’électricité acceptée par Nicolas Sarkozy et reportée par lui après les élections, qui va peser sur le budget des familles modestes, mais les 75 % de taux d’imposition sur les revenus annuels supérieurs à 1 million d’euros ! Accordons à Mme Pécresse la qualité d’être fidèle à sa caste. La veille, c’était Laurence Parisot qui tentait de nous arracher des larmes à propos du projet de taxe de 3 % sur les dividendes distribués aux actionnaires et sur la bien modeste augmentation annoncée du Smic. Et de s’alarmer de la perspective d’une loi contre les licenciements abusifs et contre les fermetures de sites industriels en cas de possibilité de reprise par une autre société. 

    Le gouvernement, qui est porté par une forte aspiration populaire au changement et observé aussi par le monde du travail qui a chassé Nicolas Sarkozy, aura-t-il la volonté de résister aux pressions conservatrices à l’échelle nationale et européenne ? Pour une large part la réponse est entre les mains du mouvement social, de la gauche qui fait front, qui ne cède pas aux sirènes du renoncement.


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  • http://img.over-blog.com/300x240/5/38/19/90/Lucien/UE-barbeles.jpg

     Ce type est le président que vous n'avez jamais élu de cette Union européenne à laquelle à peine élu pour -disait-il la réformer- le nouveau locataire de l'Elysée vient de faire allégeance.

     

    Cet Herman Van Rompuy propose d'engager tous les pays membres dans une réforme de leurs systèmes de retraite, en lien avec l'espérance de vie (oui, vous avez bien lu).

     

    C'est ce qu'il propose dans une interview à paraître dimanche dans le journal allemand "Welt am Sonntag".


    "On peut donner des recommandations à l'Union dans son ensemble, comme par exemple qu'il y a une relation entre l'âge de départ en retraite et l'espérance de vie", explique d'abord Herman Van Rompuy.

    "On peut engager tous les 27 pays membres à ce qu'ils réforment leurs systèmes de retraite dans un temps déterminé et de manière conforme à un objectif fixé", poursuit le président de l'UE.


    Selon lui, il est décisif de "ne pas seulement faire des recommandations, puis qu'après chacun fasse ce qu'il veut". "Mais plutôt, dit-il, de le faire de manière contraignante".

    C'est l'un des points que nous devrons discuter dans les mois qui viennent et nous comptons à ce propos mettre quelque chose sur la table au cours du conseil européen de jeudi et vendredi", précise-t-il.

    Les jeudi 28 et vendredi 29 juin, se réunit à Bruxelles un sommet européen crucial des chefs d'Etat et de gouvernement pour tenter de trouver des remèdes à la crise de la zone euro.


    Par ailleurs, alors que le "président de l'UE" a été chargé de préparer un rapport sur les moyens de renforcer l'intégration au sein de l'UE pour ce sommet, il remet à plus tard tout débat sur d'éventuelles réformes institutionnelles de grande ampleur.

    "Je ne considère pas actuellement le débat sur les institutions comme une priorité", dit-il.

    Nous devons gérer la crise à court terme. Nous ne sommes pas encore au bout du chemin que nous pouvons parcourir dans le cadre des traités. Vouloir changer les traités, c'est ouvrir des débats de toutes sortes pour des années", a-t-il estimé.

    Herman Van Rompuy évoque le projet d'Union bancaire sur lequel les pays européens présents au G20 de Los Cabos (Mexique) se sont engagés à oeuvrer, en début de semaine.


    "L'Union bancaire est un élément fondamental, juge-t-il, ajoutant: "je pense que nous pouvons là avancer plus vite que dans d'autres domaines. Et l'on peut aussi avancer vite sur le contrôle de la Banque Centrale Européenne (BCE) dans le cadre de cette union bancaire", a-t-il précisé.

     

    Soyons clair. S'il n'est pas possible de se rassembler Gare du Nord pour partir à Bruxelles à Luxembourg ou depuis la Gare de l'Est d'aller à Strasbourg, ces parlementaires qui viennent d'être élus, on les laisse tranquille ou on va secouer avec l'énergie nécessaire la porte de leur permanence pour leur rappeler pourquoi et pour qui ils ont été élus ?

     

    Vous avez mis Sarko et sa clique dehors pour rejeter cette politique là. Aller vous laisser le PS la faire ré-entrer par la fenêtre et ainsi baliser un boulevard à la droite et son extrême qui attendent embusquées pour revenir et finir de gratter toutes les garanties sociales?  

    http://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/uploads/2011/08/greek-crisis.jpg

    Par canaille le rouge


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  • La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem relance dans le Journal du Dimanche le débat sur le statut pénal de la prostitution qui selon elle doit « disparaître », appelant le gouvernement à « se donner les moyens » de l’abolir.

     La ministre du Droit des femmes Najat Vallaud-Belkacem veut rendre illégal le recours à des prostituées en France, pays qui pour l'instant ne réprime pas cette activité mais seulement le proxénétisme et la traite des êtres humains. PHOTO AFP

    «La question n’est pas de savoir si nous voulons abolir la prostitution - la réponse est oui - mais de nous donner les moyens de le faire», déclare la ministre. «Mon objectif, comme celui du PS, c’est de voir la prostitution disparaître.»

    Actuellement, recourir à une personne prostituée n’est pas un délit en France. Depuis 2003, la loi française punit le racolage passif, c’est-à-dire celui exercé par la personne prostituée sur la voie publique, de deux mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende.Ce texte est dans les faits peu appliqué et ne prévoit rien contre les clients.
    D’après une récente enquête du Mouvement du Nid, un homme sur huit a déjà eu recours à une prestation sexuelle tarifée.Durant la campagne, François Hollande avait dit son intention de supprimer ce délit de racolage passif qui «conduit à repousser la prostitution dans des zones peu accessibles pour les associations».Quant à la pénalisation des clients, «la réflexion doit être ouverte», avait-il ajouté, expliquant que «disposer librement du corps d’une autre personne» contre paiement était «dans les textes internationaux, (...) une atteinte aux droits humains».Selon diverses estimations, environ 20 000 personnes se prostituent en France, dont 70 à 80% de femmes et 80% d’étrangers (Balkans, Afrique, Amérique du Sud, Chine).
    Plusieurs associations pensent toutefois que ce chiffre est sous-évalué.  «Un chantier de long terme»«Je ne suis pas naïve, je sais que ce sera un chantier de long terme», précise Najat Vallaud-Belkacem en expliquant que la «position abolitionniste» du PS est «le fruit d’une réflexion tirant les leçons des insuffisances des dispositifs actuels».L’abolitionnisme divise les associations et se heurte à l’opposition des prostitué(e)s indépendants, qui manifestent régulièrement à Paris, jugeant que cela mettrait en danger leur subsistance et leur sécurité en les poussant vers plus de clandestinité.Corinne, porte-parole des indépendantes du Bois de Boulogne, défend «le droit à disposer de son corps» et estime que ces prostituées, qui grâce à leur activité «ont un niveau de vie certain», ne sont «pas prêtes à l’abandonner pour accepter un revenu minimum». «Se recycler à 40 ans ou 50 ans passés, quand on a quasi aucun CV, c’est difficile.»Pour Ernestine Ronai, vice-présidente de l’Amicale du Nid, association pro-abolition, «c’est un chantier pour lequel il faut des moyens législatifs et financiers».
    Cela passe notamment, selon elle, par la pénalisation des clients, la lutte contre le proxénétisme, plus de moyens pour accompagner une reconversion des prostituées.Selon Guy Geoffroy, le député UMP à l’origine d’une résolution parlementaire de 2011 préconisant de pénaliser les clients, «neuf personnes prostituées sur dix sont victimes de la traite des êtres humains».Rappelant le vote de la résolution, Mme Vallaud-Belkacem assure dans le JDD que le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et elle «ne resteront pas inactifs sur cette question».«Pour tirer toutes les conséquences de la résolution de l’Assemblée nationale, nous organiserons une conférence de consensus», ajoute-t-elle sans plus de précision.
    La pénalisation des clients sur le modèle de ce qui se pratique en Suède depuis 1999, avait également été défendue l’an passé par Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, pour qui «il n’existe pas de prostitution libre, choisie ou consentie». Cette semaine, le préfet de police de Paris Bernard Boucault a déclaré que le nombre de personnes faisant commerce de leur corps avait doublé en 2011 dans le Bois de Boulogne, haut-lieu de la prostitution parisienne. Cette augmentation s’explique notamment par l’afflux de jeunes femmes roumaines ou bulgares, exploitées par des réseaux de proxénétisme, selon les associations.

    La Voix Du Nord

     


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  • Premières mesures : Emplois (Education Nationale) et SMIC

    Quelle position des communistes sur la « conférence sociale » de Juillet ?

     

    La Conférence Nationale de mercredi a au moins fait apparaître un point de convergence : la nécessité de débats approfondis entre communiste. Ce que l’urgence réelle d’une réponse sur la participation au gouvernement et la rédaction du bulletin ne permettaient pas, nombreuses furent les interventions à ce sujet.

     

    Comme toujours lier réflexions et actions. Pouvons-nous passer à côté de la « Conférence Sociale » de début Juillet.

     

    A défaut d’expression claire de la conférence nationale du PCF, l’état du débat et des engagements dans l’Hérault.


    -(moins) 137 postes de professeurs des écoles en Languedoc -Roussillon... 
    + 0,6% pour le SMIC. Premières mesures officialisées, la lutte contre l’austérité reste un axe essentiel pour les communistes :

     

    Revenant de la Conférence Nationale du PCF, je découvre, comme chacun d’entre nous les premières mesures du 2ème gouvernement Ayrault. (Au-delà des effets d’annonce de l’entre deux élections).

    1. -(moins) 137, c’est le nombre de professeurs des écoles en moins à la rentrée 2012 dans les écoles maternelles et primaires du Languedoc Roussillon.
    2. Avec Sarkozy cela aurait été – (moins) 172. au niveau national c’est – 4700 postes. 5.700 avec Sarkozy.

     

    + 0,6%, moins de 10 € par mois d’augmentation réelle du SMIC compte tenu de l’inflation de cette année, compte non tenu des blocages et non réévaluation des années précédentes. En tout cas c’est ce que les différentes chaînes de télé donnent ce midi.

     

    Reste bien sûr, à tous ceux qui en ont besoin, un espoir : que le ministère ait laissé filer, une prévision de hausse des plus minimes et que nous nous retrouvions demain à... +1 %, 2, 3% peut être !

     

    Il y a plus de quarante ans que je milite et j’ai toujours saisi la calculette pour découvrir au plus vite les conséquences des décisions annoncées. Les anciens me l’ont appris et la lutte m’a confirmé dans cette démarche. Je ne compte pas perdre cette habitude avec François et la vague rose, même si j’ai largement contribué à faire élire une députée PS !

     

    Le « Front de gauche » et la CGT demandent une réévaluation d’environ + 23% du SMIC (le Smic brut à 1500 € immédiatement) avec entraînement sur les bas salaires et l’ensemble des minimas sociaux. Une page entière de l’« Huma » de mardi, après « Economie et Politique » démontrait que c’est à la fois possible et nécessaire à la relance économique.

     

    Sans tomber dans l’anti-socialisme primaire, ni à fortiori dans un stupide pari sur l’échec du PS, cette damnée calculette est toujours là... d’autant que l’on nous annonce des augmentations conséquentes du gaz et de l’électricité. Et encore, je ne suis pas à plaindre, je peux payer mes factures pour l’instant. Qu’en penseront vite les « bénéficiaires » du RSA, les minimums vieillesse et autres joyeusetées de ce monde capitaliste mondialisé.

     

    Donc de retour de la Conférence Nationale de mercredi, j’avoue ma profonde inquiétude.

    Avec ma délégation, sur mandat unanime du conseil départemental, nous avons demandé par la voix du secrétaire fédéral, M. Passet l’adoption par la Conférence Nationale d’une motion permettant un engagement offensif de tous les communistes dans la bataille revendicative et politique qui entourera forcément la conférence sociale des 8 et 9 juillet 2012.

    Avec mes camarades de la CGT et je l’espère de la FSU (ma fédération) et de Sud au minimum, je ferai en syndicaliste ce qu’il est nécessaire.

    Mais c’est le fond politique qui me préoccupe car il est indispensable que tous les communistes soient aidés à intervenir politiquement à ce moment de l’histoire du pays. En mesurant bien le fond idéologique et politique de ce qu’est la vague rose et la nature de l’obstacle austéritaire français et européen.

    Mon secrétaire fédéral a estimé utile d’assortir cette demande d’une déclaration sur la nécessité d’abolir « le concept d’austérité » en Europe. La démarche est peut-être un peu avant-gardiste, elle a un mérite : placer le niveau d’exigence actuel au niveau où on a pensé pouvoir le mettre en début de campagne des présidentielles, la fin étant hélas d’un autre tonneau sous couvert d’anti FN.

    Malheureusement, si l’austérité capitaliste et social-démocrate ont été parfois marginalement évoquée dans un nombre certain d’interventions, avec une mention spéciale pour le Nord-Pas de Calais et et Toulouse...

     

    Rien de concret n’est sorti pour préparer, ensemble en tant que Parti communiste nationalement organisé cette échéance.

    Nous passons donc volontairement à côté d’un possible national. Pas énorme, j’en ai bien conscience... le 9 et 10 juillet beaucoup d’entre nous auront la tête ailleurs. Alors pas d’hésitation, je retarde un peu mon départ en congé, dont j’ai bien besoin après un an de campagne électorale d’abord pour Chassaigne, ensuite par force pour Mélenchon, puis comme candidat communiste dans le cadre du Front de gauche sur le mot d’ordre : emplois, salaires, contre l’austérité pour sortir de la crise, sortir de capitalisme

    .

    Pour agir avec ceux qui le souhaiterons dans la Fédé de l’Hérault.

     

    Nous allons tenir une conférence de presse ce lundi 29, puis nous diffuserons du matériel et cette question des salaires, de l’austérité, des profits sera dans le concret des luttes au cœur de la fête fédérale du 7 Juillet.

     

    Paul Barbazange, membre de l’exécutif départemental, élu au Conseil National, secrétaire de section Béziers.

    URL article : http://lepcf.fr/Premieres-mesures


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  • On aurait pû croire qu'interdire des chants issus de la Résisance était l'apanage unique de l'extrême-droite française. Pour rappel, la maire et conseiller général de Bollène, de ce bord-là, dans le Vaucluse, a employé la manière forte, lors de la cérémonie patriotique du 18 juin 1940, pour ne pas que soit chanté le Chant des partisans.

     

      Or, l'UNC (union nationale des combattants), avec l'approbation de l'adjoint au maire Ump de Mantes-la-Jolie, le 29 avril 2012, jour du souvenir de la Déportation, interdit le Chant du Marais.

      C'est madame Nicole Primard qui m'en informe suite à mon article sur Bollène. Présidente de l'ANACR (Association des anciens combattants de la Résistance), Elle s'en est fortement émue auprès du Maire Ump de Mantes-la-Joile et su sous-préfet, haut représentant de la République française. Toujours pas de réponse de leur part.

      L'UNC a prétexté que le Chant des marais serait un "chant soviétique".

     

      Après qui court la municipalité Ump de Mantes-la-Jolie en acceptant le diktat de l'Unc? Thierry Mariani, Gérard Longuet, Nadine Morano, ministres de Sarkozy, mais se complaisant à écrire dans Minute, une feuille de l'extrême-droite en sont la réponse. Et Patrick Buisson, ex-journaliste de cette prose brune, devenu conseiller spécial de l'Elysée, en est une autre.

      Quant à l'Unc, on sait depuis fort longtemps vers qui vont ses sympathies politiques.


      Mais pour les démocrates (qui l'auraient oublié) et la jeunesse de France, un bref rappel sur le Chant des marais.

      En allemand Moorsoldatenlied, « chanson des soldats de marécage », ou Börgermoorlied, « chant de Börgermoor », c'est un chant composé en 1933, par des prisonniers politiques allemands incarcérés dans le camp de concentration nazi de Bögermoor, dans le pays de l'Ems en Basse-saxe allemande. Les Allemands, membres des Brigades internationales qui combattirent pour l'Espagne républicaine contre le fascisme durant la guerre civile, le chantèrent. Le Chant des marais ou Chant des déportés passa également de camp en camp sous le régime hitlérien. Aujourd'hui, il symbolise la mort et aussi l'espoir sous le régime concentrationnaire nazi. Il est aussi entonné chaque dimanche précédant le Nouvel an juif en la Synagogue de la Victoire, à Paris.

     

      Ses paroles:

    Loin vers l'infini s'étendent
    De grands prés marécageux
    Et là bas nul oiseau ne chante
    Sur les arbres secs et creux

    Refrain
    Ô terre de détresse
    Où nous devons sans cesse
    Piocher, piocher.

     

    II

    Dans ce camp morne et sauvage
    Entouré de murs de fer
    Il nous semble vivre en cage
    Au milieu d'un grand désert.

    III

    Bruit de chaine et bruit des armes
    Sentinelles jours et nuits
    Et du sang, des cris, des larmes
    La mort pour celui qui fuit.

    IV

    Mais un jour dans notre vie
    Le printemps refleurira.
    Liberté, liberté chérie
    Je dirai: Tu es à moi.

    Dernier refrain
    Ô terre enfin libre
    Où nous pourrons revivre,
    Aimer, aimer.
    Et le terrible camp d'extermination d'Auschwitz:

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/

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  • sncb.jpgLa libéralisation du chemin de fer en Belgique: Plus cher, moins sûr, moins ponctuel

    A la demande du gouvernement, la Banque nationale a réalisé une étude sur les résultats de la réforme du chemin de fer en Belgique et dans les pays voisins. Le résultat est tout sauf positif.

     

    De Tony Pirard et Michaël Dupuis, pour le Parti du travail de Belgique (PTB) repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Baisse du transport de marchandises

     

    L’étude de la Banque nationale montre que la part du chemin de fer dans le transport de marchandises en Europe a fortement baissé depuis la montée de l’idéologie libérale (le secteur ayant été le premier visé). En 1970, la part du rail dans le transport de marchandises était de 20 %. En 2000, elle n’était plus que de 8,2 %. Soit une baisse d’au moins 60 %. Cette tendance à la baisse semble en outre empirer à mesure qu’augmente le nombre de directives européennes. En France, le transport ferroviaire de marchandises a baissé de 44 % entre 2000 et 2009. En Allemagne, entre 1990 et 2009, de 22 %. En Belgique également, le transport ferroviaire de marchandises a fortement diminué (on envisage même la faillite de SNCB-Logistics, anciennement B-Cargo, le département transport de marchandises récemment privatisé, ce qui entraînerait une augmentation de 30 000 camions par semaine sur les autoroutes belges). Premier résultat figurant au bulletin de la gestion libérale du rail : le remplacement en masse des trains par les camions, avec toutes les conséquences sur la pollution, la sécurité et le trafic sur nos routes.

    Baisse du nombre de voyageurs

    L’étude de la Banque nationale démontre aussi que la part du rail dans le transport de voyageurs a également fortement baissé depuis les années 1970. En 1970, celle-ci était de 10,4 %; en 2000, elle n’est plus que de 6,3 % – soit une baisse de 40 %. Lors de la dernière décennie, on observe une augmentation du transport intérieur de passagers en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Il est frappant de constater que, en France et en Belgique – pays où le transport intérieur de voyageurs n’est pas (encore) privatisé –, celui-ci est deux à trois fois plus important qu’aux Pays-Bas, où sa libéralisation a été complète. Pour l’Allemagne, pays où la libéralisation et la privatisation du transport intérieur des voyageurs ont atteint le stade le plus poussé, la Banque nationale constate également une baisse sur la même période.

    Baisse de la ponctualité

    Depuis la scission du groupe SNCB, la ponctualité des trains en Belgique s’est fortement détériorée. En 2005, 92 % des trains étaient à l’heure; aujourd’hui, c’est 85 %. Des dizaines de trains sont en outre chaque jour supprimés pour cause de pannes dues au manque d’entretien (notons que ces trains supprimés ne sont pas repris dans les statistiques de ponctualité). Par ailleurs, conséquence de la scission entre Infrabel et la SNCB, le personnel des deux entreprises ne peuvent plus communiquer de manière directe, ce qui entraîne le chaos sur le terrain, tant avant que pendant des événements imprévus (dérangement sur la voie, pannes, problèmes dans l’infrastructure…). Alex Migom, directeur général Stratégie & Coordination du Holding SNCB, impute la première cause de la baisse de ponctualité à la scission entre la SNCB et Infrabel.

    Problèmes de sécurité

    Les chemins de fer britanniques ont été privatisés dans les années 1990. La propriété des rails et de l’infrastructure est allée à Railtrack, une entreprise privée cotée en Bourse. Le transport des voyageurs et celui des marchandises sont alors tombés dans les mains de quelque 20 opérateurs différents. Mais, tout comme le gestionnaire privé de l’infrastructure Railtrack, ces opérateurs privés n’ont pas investi dans l’entretien du matériel roulant, ni dans les installations de sécurité, ni dans la formation du personnel. Le chaos de 25 opérateurs sur un seul réseau ferroviaire, le vieillissement du matériel et la détérioration des conditions de travail ont mené à une série d’accidents mortels (Southhall en 1997, Ladbroke Grove en 1999, Hartfield en 2000, Potters Bar en 2002, Londres-Glasgow en 2007…). La situation étant devenue intenable, l’État a dû reprendre l’infrastructure.


        En Belgique, il ressort de l’enquête sur la catastrophe de Buizingen que la sécurité du chemin de fer dépend de trois facteurs : une organisation efficace, des investissements dans des installations de sécurité, des conditions de travail adéquates pour le personnel. Trois facteurs plus que vacillants dans des chemins de fer libéralisés, cette libéralisation entraînant, selon la commission d’enquête Buizingen, une moindre efficacité dans la gestion de la sécurité. Sous la pression de l’opinion publique, la direction de la SNCB a décidé d’introduire plus rapidement le système de freinage automatique TBL1+. Vu son prix, les opérateurs privés refusent, comme SNCB-Logistics, récemment privatisé. Ce qui n’empêche pas ces opérateurs privés d’augmenter simultanément le nombre d’heures de travail des conducteurs de train (de 11 heures à 13 heures par jour dans certains cas), d’exiger davantage de flexibilité et de raccourcir leur formation. Voilà qui met également une très forte pression sur les conditions de travail. Ces dix dernières années, le groupe SNCB a perdu 12,5 % de son personnel. Un chiffre qui augmente tous les mois.

    Augmentation des dépenses

    L’étude de la Banque nationale épingle également le soi-disant avantage de la libéralisation pour le portefeuille du consommateur. Le rapport constate l’augmentation générale du prix des billets, « malgré l’instauration du jeu de la concurrence ». La libéralisation entraîne donc également des prix plus élevés, ce que le consommateur a déjà largement découvert dans d’autres secteurs (énergie, télécoms, poste...) Au Royaume-Uni, paradis de la privatisation, le billet de train est un des plus chers d’Europe : 0,32 euro/km contre 0,10 euro/km en France.


        Si l’impact touche les prix pour le voyageur, il n’épargne pas non plus le contribuable. Au Royaume-Uni, depuis la privatisation, l’État doit payer un maximum pour le chemin de fer, les partenaires privés s’étant octroyé les activités les plus rentables, laissant aux pouvoirs publics les investissements structurels et les lignes rapportant le moins. La Belgique est sur une voie similaire : les lignes les plus rentables, comme Bruxelles-Aéroport, ont déjà été partiellement privatisées (voir encadré). Ces dernières années, 400 millions d’euros ont disparu dans les poches de consultants externes, le savoir-faire interne de milliers de membres du personnel étant ignoré. Selon Jannie Haek (PDG du Holding SNCB), la scission de la SNCB en différentes entités coûte environ 100 millions d’euros par an. D’après les syndicats, des millions affluent chaque année vers de filiales privées comme SNCB-Logistics, IFB et TRW. Des informations récentes ont révélé que la SNCB paie des factures d’électricité trop élevées à Electrabel… Tout ceci constitue des postes où il est parfaitement possible de réaliser des économies sans devoir toucher au service au public.


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