• Sans plus de divinité inscrite à l'horizon depuis que Jean-Luc Mélenchon s'est échoué en terre socialiste face à l'égérie de la haine, le Front de Gauche cherche après quelques députés ultra marins pour atteindre et dépasser la barre des 15 pour former un groupe parlementaire. 
    Le ridicule ne tuant plus, nous échappons au risque d'en perdre.
    Le miracle a produit son effet et il a fallu attendre ce soir l'intervention de Pierre Laurent sur un plateau télé pour sceller le sort du parti communiste. Plus besoin de congrès, le parti communiste n'existe plus. Le Front de gauche a gagné ses lettres de noblesse dans la grande aventure de ces législatives avec les résultats qu'on connaît.
    Ce dernier, encore théoriquement premier dirigeant d'une formation politique inscrite dans l'histoire de notre pays a osé taire son nom dans un babillage piteux, insultant les militants d'aujourd'hui comme la mémoire de ceux d'hier.
    Un peu plus tôt dans la soirée, André Chassaigne avait donné l'impression d'avoir compris que la stratégie du Front de Gauche s'était fait mettre au tapis d'un coup de gauche molle... Il était même obligé d'admettre qu'il devenait difficile de poser la question de la participation gouvernementale... de qui, des communistes il n'en parle pas non plus, du front de gauche peut-être. Et cette question avait été tranchée par la négative par Mélenchon depuis belle lurette. 
    J'attends avec une certaine impatience le texte qui va sortir du débat de notre direction nationale demain matin et qui devra être soumis au vote des adhérents demain soir.
    Je n'exclus pas l'hypothèse d'une nième dénégation, la dernière, conduisant à creuser encore la fosse commune de nos espérances scellant la pierre tombale de notre idéal.


    Si du communisme des communistes veulent encore porter l'idéal et faire vivre les idées il va falloir passer l'été en SDF et se reconstruire un logis, les liquidateurs gardant les clés pour se garder le temps de jouer l'héritage au casino des idées toutes faites.


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  • Néolibéralisme vert

    Rio+20 : comment multinationales et marchés financiers comptent s’accaparer la nature

    Par Sophie Chapelle (18 juin 2012)

    Un nouveau sommet des Nations unies sur le développement durable s’ouvre à Rio le 20 juin (Rio+20). Au programme : la mise en place d’une « économie verte », présentée comme une solution à l’épuisement des ressources naturelles et au réchauffement climatique. Ou comment les tenants d’un néolibéralisme vert, les grands groupes privés et les marchés financiers cherchent à s’approprier les biens communs : eau, forêts, biodiversité ou cycle du carbone… Une entreprise prométhéenne pour transformer la nature en bulle spéculative.

    Vingt ans après le sommet de Rio de 1992, qui avait jeté les bases du développement durable, la conférence qui s’ouvre au Brésil le 20 juin sera placée sous le signe de « l’économie verte ». Si les attentes sont faibles en termes de résultats concrets, cette conférence dite « Rio+20 » sera le théâtre d’une bataille idéologique cruciale. « Le concept de développement durable exprimait un compromis entre les exigences écologiques de durabilité et celles du développement, rappelle l’économiste Geneviève Azam, coauteure de l’ouvrage La nature n’a pas de prix. Même si ce compromis s’est avéré insoutenable, il devait toutefois engager les sphères économiques, sociales et politiques. » Le discours dominant sur l’économie verte soumet au contraire les choix sociaux, écologiques et politiques aux logiques économiques. « Il exprime un renoncement final à placer la justice sociale et la durabilité au-dessus des logiques économiques de rentabilité. »

    Du capitalisme vert au néolibéralisme vert ?

    Qu’entend-on exactement par « économie verte » ? Il existe autant de définitions que d’institutions… Dans son rapport de février 2011, le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) la définit comme « une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources ». Cette économie serait donc « LA » solution à la crise globale que nous traversons.

    Malgré l’échec cuisant d’une régulation des émissions de gaz à effet de serre par le marché (les marchés « carbone »), l’auteur le plus influent du rapport du Pnue, Pavan Sukdhev, préconise une approche financière. Selon cette approche, seuls des instruments marchands comme les marchés de droits échangeables (les droits à polluer), la compensation, les produits dérivés, sont efficaces pour gérer les biens communs que sont l’eau, l’air, la terre, la biodiversité ou le climat. Le fait que Pavan Sukdhev soit mis à la disposition du Pnue par la Deutsche Bank, peut expliquer l’orientation néolibérale du rapport…

    Les financiers à la conquête du capital naturel

    Ce capitalisme vert est déjà à l’œuvre. Agrocarburants, gaz et huiles de schiste, marchés du carbone, brevets sur le vivant, libéralisation du commerce des biens et services environnementaux, accaparement des biens communs naturels, dessinent une nouvelle phase du capitalisme. Sous Reagan déjà, on assiste à des droits de propriété sur l’atmosphère, et à partir de 1997, à la mise en place de permis d’émissions de gaz à effet de serre sous Kyoto. « Mais il s’agit là encore de la phase artisanale du capitalisme vert, précise Geneviève Azam. L’économie verte, en effet, est plus qu’un verdissement du capitalisme : c’est la conquête du "capital naturel", son inclusion dans le cycle du capital, non pas seulement comme stock dans lequel puiser sans limite, mais comme flux producteur de services. » Désormais, les flux deviennent plus importants que les ressources.

    Après avoir marchandisé les éléments de la biodiversité, l’économie verte s’attaque donc aux processus, aux « services rendus ». Il s’agit de quantifier financièrement les services rendus par la nature comme le filtrage de l’eau ou la capture du carbone. Objectifs ? Créer par exemple un marché de crédits de biodiversité négociables que l’on pourra compenser, échanger ou vendre. Les grands cycles écologiques du carbone, de l’eau, de la biodiversité pourraient désormais entrer dans des bilans comptables.

    Remplacer le pétrole par la biomasse

    « Pour le Pnue, assigner à la nature une valeur monétaire, un prix, serait la meilleure façon de la protéger ! », dénonce la Fédération internationale des Amis de la Terre (FOEI) [1]. « Ce à quoi nous assistons n’est rien de moins que la naissance d’une vaste industrie du vivant, résume le think tank canadien ETC Group [2]. Les entreprises ne se contentent plus de contrôler le matériel génétique retrouvé dans les semences, les plantes, les animaux, les microorganismes et les humains ; elles veulent également contrôler la capacité de reproduction de la planète. »

    L’offensive pour le contrôle de la nature est déjà lancée. Pour résoudre le problème du pic pétrolier et contrer les changements climatiques, les plus grandes entreprises de la planète se tournent vers la biomasse [3]. L’enjeu, selon ETC Group, est de « substituer l’exploitation de la biomasse (cultures alimentaires et textiles, herbacées, résidus forestiers, huiles végétales, algues, etc.) à l’extraction du pétrole ». Dans cet avenir sans pétrole, la production industrielle de plastiques, de produits chimiques, de carburants, de médicaments ou d’énergie ne dépendra plus des carburants fossiles, mais de matières premières végétales transformées à l’aide de plateformes de bio-ingénierie de haute technologie.

    Nouvelles alliances chez les multinationales

    La course à l’appropriation de la biomasse, dont les plus importantes réserves sont disséminées à travers les pays du Sud, stimule les alliances commerciales. Parmi les principaux acteurs, ETC Group évoque « des géants de divers secteurs industriels – énergie (Exxon, BP, Chevron, Shell, Total), pharmaceutique (Roche, Merck), alimentation et agroalimentaire (Unilever, Cargill, DuPont, Monsanto, Bunge, Procter & Gamble), produits chimiques (Dow, DuPont, BASF) – ainsi que la plus grande puissance militaire au monde, soit l’Armée des États-Unis ».

    Par exemple, le géant de l’industrie chimique DuPont et le géant de l’industrie pétrolière BP possèdent Butamax, une filiale dont le but est de commercialiser des carburants dérivés de plantes marines. Les forêts attirent également toutes les convoitises, car elles recèlent au niveau mondial plus de 600 000 millions de tonnes de biomasse.

    Biologie de synthèse, nanos et OGM

    « L’idée est que les gouvernements cessent les subventions préjudiciables à l’environnement (aux combustibles fossiles, à la pêche industrielle, etc.) et utilisent ces fonds pour investir dans des technologies nouvelles, libérant ainsi des investissements massifs pour permettre de passer à l’économie verte », rappelle la FOEI. Le nucléaire et les OGM, sans être explicitement approuvés, sont considérés comme compatibles avec l’approche du rapport du Pnue. Quant aux « technologies nouvelles » promues, on distingue essentiellement le génie génétique, la biologie synthétique et les nanotechnologies. La géo-ingéniérie, qui consiste en une manipulation du climat à grande échelle et décryptée par Basta ici, n’est pas écartée.

    Mais c’est bien la biologie de synthèse qui attire le plus les investisseurs. Les entreprises de biologie synthétique fabriquent de l’ADN de synthèse pour créer sur mesure des algues et des microorganismes qui agissent comme des usines biologiques miniatures. Le but consiste à pouvoir convertir presque n’importe quel type de biomasse en presque n’importe quel produit. « Les spécialistes de la biologie synthétique promettent qu’ils seront bientôt capables de prendre n’importe quelle forme de biomasse pour la transformer en n’importe quel produit final simplement en remplissant une cuve industrielle de carbone vivant et en laissant leurs microbes, brevetés, faire leur besogne », ironise ETC Group.

    Qui contrôlera la biomasse ?

    Les grandes entreprises énergétiques de la planète, comme la néerlandaise Royal Dutch Shell, l’américaine ExxonMobil, l’anglaise British Petroleum, la française Total, la brésilienne Petrobras ou la russe Gazprom, sont des investisseurs reconnus du secteur de la biologie synthétique. Elles cherchent non seulement à se forger une image plus propre et plus écologique, mais elles demeurent également persuadées que les futurs profits dépendront de la diversification et du contrôle des matières premières issues de la biomasse servant à produire de l’énergie.

    Devant la flambée des coûts du pétrole, l’incertitude quant à l’état des réserves et le défi qu’impose l’extraction des ressources fossiles, l’industrie pétrochimique opère elle aussi une substitution de ses matières premières, délaissant graduellement les ressources pétrochimiques pour se tourner vers la biomasse. Ainsi, Dow Chemical, Unilever, Chevron, Bunge Ltd, l’US Navy et le département de la Défense des États-Unis sont tous partenaires de l’entreprise californienne de biologie synthétique Solazyme. Cette dernière produit une huile synthétique à partir d’une algue qui se nourrit de sucre. BCC Research a évalué que la valeur du marché de la biologie synthétique ne dépassait pas 233,8 millions de dollars en 2008, mais prévoit que ce secteur bénéficiera d’un taux de croissance annuelle de presque 60 % pour atteindre 2,4 milliards de dollars en 2013.

    Vers une agriculture de synthèse « intelligente »

    « Climate smart agriculture » (« agriculture climatique intelligente ») [4] est un concept développé par la Banque mondiale. L’idée ? Si l’agriculture est une source non négligeable d’émissions de gaz à effet de serre, il est possible de les réduire en sélectionnant les pratiques les moins émettrices et en utilisant les capacités physiques des sols à capter des gaz à effet de serre.

    Partant du fait que les sols ne relâchent pas de gaz à effet de serre s’ils ne sont pas travaillés, Monsanto a fait breveter des OGM appropriés pour introduire directement des semences dans le sol, sans labour préalable. Si Monsanto et les autres géants de la génétique parviennent à leurs fins, l’agriculture chimique sans labour pourrait bénéficier de généreuses subventions au nom de la compensation carbone [5]. Un moyen pratique pour l’entreprise d’accroître ses bénéfices nets.

    Un dollar par an et par paysan

    Le Kenya accueille d’ores et déjà le tout premier projet agricole de la Banque mondiale visant à encourager la séquestration du carbone dans les sols. Intitulé Biocarbon Fund Project, ce projet pionnier concerne quelque 15 000 agriculteurs, regroupés en 800 groupes, qui doivent modifier leurs pratiques agricoles sur une période de vingt ans, afin de fixer dans le sol quelque 600 000 tonnes de gaz à effet de serre. Il est prévu que le projet génère 2,5 millions de dollars de crédits carbone. Somme que l’on fait miroiter aux paysans et au gouvernement kenyan pour les convaincre du bien-fondé de ce genre de projets. Concrètement, des techniciens et experts de la séquestration du carbone dans les sols viendront expliquer aux paysans kenyans les techniques et pratiques agricoles à employer pour semer, entretenir et récolter.

    La mise en place et le suivi du projet, comme la mesure du carbone séquestré ou la commercialisation des certificats de réduction d’émissions, mobiliseront plus d’un million de dollars que les consultants, financiers et autres experts se partageront avec gourmandise. Le reste, partagé entre 60 000 paysans correspond à environ un dollar par an et par paysan ! Un projet décrié par des associations comme Attac. Plusieurs études scientifiques contredisent également les bienfaits espérés de ces nouvelles techniques anti-érosion comparées aux labours [6].

    ONU = organisation des multinationales unies ?

    « Nous devons passer d’une protection de l’environnement contre les entreprises à une protection de l’environnement grâce aux entreprises », a déclaré Janez Potocnik, le commissaire européen à l’Environnement. C’est ce que prône l’ONU depuis le sommet de Johannesburg en 2002. Le Pnue a travaillé en étroite collaboration avec les représentants de l’industrie mondiale pour préparer Rio+20 et l’échéancier de l’économie verte. En avril 2011, le Pnue a organisé à Paris, avec la Chambre de commerce internationale (CCI), un des lobbies de l’industrie, une réunion de 200 représentants d’entreprise pour présenter le Rapport sur l’économie verte.

    « La réponse de la CCI a été rédigée par un groupe de travail comprenant des représentants d’Exxon Mobil, Shell, RBS, Monsanto, BASF et Suez », rappelle Olivier Hoedeman, du Corporate Europe Observatory. L’un des orateurs principaux à cette conférence était Chad Holliday, président de la Bank of America et ancien patron de DuPont. Il dirige Business Action for Sustainable Development 2012 (BASD 2012), principal porte-parole des multinationales, dont la mission est de « veiller à ce que les entreprises soient reconnues comme sources de solutions ».

    Le développement durable assuré par Coca-Cola, Nestlé ou Shell

    De nombreuses entreprises multinationales ont désormais des partenariats avec des agences onusiennes. C’est le cas par exemple de Shell et du Pnue sur la biodiversité, de Coca-Cola et du Pnud sur la protection des ressources en eau, de Nestlé et du Pnud sur l’autonomisation des communautés rurales, ou encore de BASF, Coca-Cola et ONU-Habitat sur l’urbanisation durable. Outre les conflits d’intérêts posés par de tels partenariats, on assiste également à la montée des acteurs économiques privés au sein même des programmes internationaux. C’est le cas de l’Unep Finance ou du Biodiversity and Business Offset Program, le marché international de la compensation financière biodiversité. « L’action publique des Nations unies tend à être privatisée, déplore ainsi l’économiste Geneviève Azam. L’échec du modèle de Rio signe aussi celui du multilatéralisme. »

    Illustration : source

    Comment spéculer sur l’extinction des espèces

    La crise climatique et l’épuisement des ressources naturelles fournissent des terrains d’expérimentation, où investissent des fonds financiers. EKO Asset Management Partners, Inflection Point Capital Management, Innovest Strategic Value Advisors, Canopy Capital, Caisse des dépôts et consignations, en France, en sont quelques exemples [7]. À ces instruments financiers s’ajoutent en nombre croissant des produits dérivés spéculatifs. Des produits dérivés estampillés biodiversité en sont encore au stade de la proposition. Ils pourraient inciter des agents économiques à spéculer sur la disparition d’espèces comme d’autres ont spéculé sur l’écroulement des subprimes.

    Il s’agit également de produits liés à des emprunts hypothécaires gagés sur l’environnement, dit « environment mortgage ». Ces emprunts hypothécaires sont placés auprès de communautés locales du Sud, pauvres en ressources économiques mais riches en ressources naturelles. Ces communautés pourraient contracter des prêts de type microfinance à condition qu’elles gèrent bien leur environnement naturel. Ses promoteurs, comme la firme Advanced Conservation Strategy, ne disent pas ce qui adviendra si les débiteurs sont dans l’impossibilité de rembourser, comme ce fut le cas dans la crise du prêt immobilier de 2008. C’est ce que les auteurs de La nature n’a pas de prix appellent « la financiarisation de la nature ».

    Un Rio+20 alternatif

    Si l’enjeu à Rio+20 pour les gouvernements est d’aboutir à une déclaration relativement courte et consensuelle, les plus fortes divergences aujourd’hui ont trait à « l’économie verte ». « Les désaccords portent sur les principes qui devraient guider sa mise en œuvre, son rôle dans le cadre du développement durable et sur les moyens financiers et technologiques pour y parvenir », analyse Attac. Les mouvements de la société civile organisent un sommet alternatif à Rio du 15 au 23 juin. Basta ! sera présent sur place pour couvrir cet événement. En France, une journée de mobilisations est prévue le 20 juin. À Paris, se tiendra une grande vente aux enchères de la Terre. Tout un symbole.

    Sophie Chapelle

    Photo de une : source

    La nature n’a pas de prix : les méprises de l’économie verte, publié par l’association Attac, éd. Les liens qui libèrent, 2012.

    Notes

    [1] Télécharger le rapport de FOEI, Reclaim the UN from corporate capture (en anglais).

    [2] Télécharger le rapport d’ETC Group, Qui contrôlera l’économie verte.

    [3] Le terme biomasse fait directement référence à la masse de matière vivante (plantes, animaux, bactéries, champignons, etc.) trouvée à un endroit donné. Cependant, ce terme est plus souvent employé pour désigner la matière biologique non fossilisée qui peut être utilisée en guise de matière première. Le terme sous-entend une manière particulière de considérer la nature : comme une marchandise, et ce, bien avant qu’elle entre sur le marché. Source : ETC Group

    [4] Difficile à traduire littéralement mais le terme renvoie à une agriculture intelligente par rapport aux défis climatiques.

    [5] Sous l’égide du « Mécanisme de développement propre » élaboré par les Nations unies dans le cadre du protocole de Kyoto.

    [6] En 2006, une vaste revue de la littérature consacrée au sujet effectuée par le département américain de l’Agriculture (USDA) et des pédologues de l’État du Minnesota est parvenue à la conclusion que les résultats quant à l’effet favorable des pratiques aratoires anti-érosive sur l’accumulation de carbone dans les sols « n’étaient pas convaincants » (voir ici). D’autres études plus récentes confirment que l’application de pratiques aratoires anti-érosives ne permet pas d’accumuler plus de carbone dans les sols que le recours au labourage.

    [7] À venir, un entretien avec le chercheur Christophe Bonneuil sur Canopy Capital et la réserve nationale d’Iwokrama.

    http://www.bastamag.net/article2479.html


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  • Un des très rares articles de l'huma à lire avec plaisir. C'est à mourir de rire. Les CRS espagnols ont peur de recevoir une raclée des mineurs grévistes des Asturies


    Monde - le 14 Juin 2012

    Cactus C'est un monde

    Pitié pour les CRS espagnols

     

    Un des très rares articles de l'huma à lire avec plaisir.

    Quelques jours avant la grève générale du 18 juin décidée par les mineurs asturiens et après plusieurs semaines de conflits avec ces travailleurs menacés de liquidation par le gouvernement de Mariano Rajoy, le chef des unités de police spécialisées dans la lutte contre les « désordres publics » (les CRS espagnols) vient de déposer une plainte devant le tribunal d’Oviedo dénonçant les « violences » des manifestants. Prié de commenter cette action judiciaire, il a déclaré à la presse locale : « Avez-vous vu les biceps de la plupart des mineurs. D’une simple gifle, ils arrachent les casques de nos hommes. »


    Les CRS espagnols regrettent les interventions contre les étudiants et les Indignés. « Eux, on leur file un coup et le sang coule de leur nez délicat », soupire un CRS, concluant : « J’ai été chargé l’autre jour par un gars d’une mine de Mieres et j’ai cru prendre dans la gueule un camion avec sa remorque. Ils ne sont pas seulement forts physiquement, ils ont surtout la rage : on les voit déraciner des arbres et nous les balancer dessus. J’ai même vu un de mes collègues déshabillé en quelques secondes et recevoir des baffes à estourbir un taureau. »


    Une audience a été demandée au ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, celui avec qui Manuel Valls vient de « trouver une bonne entente de coopération ». Ce Diaz en question, homme de la droite musclée, en connaît un rayon en matière de répression, puisque plusieurs de ses proches, du temps de la dictature franquiste, ont mis les mains dans le cambouis ou plutôt dans le sang pour tenter de mater les opposants au régime et les mineurs lors de la célèbre grève dans les Asturies en 1962 et 1963. L’Espagne tétanisée vivait à ce moment-là le premier mouvement populaire qui allait déclencher l’élargissement de la lutte contre Franco. Les Diaz de l’époque ne pouvaient pas savoir que quelques dizaines d’années plus tard, leur rejeton aurait à gérer les états d’âme des policiers effrayés par les biceps des mineurs…


    José Fort

    http://www.humanite.fr/monde/pitie-pour-les-crs-espagnols-498666


    URL article : http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-un-des-tres-rares-articles-de-l-huma-a-lire-avec-plaisir-c-est-a-mourir-de-rire-les-crs-espagnols-107064840.html


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  • 12-06-18-vague-rose.JPG

    Et maintenant, une fois passée l'écume de la déferlante rose, reste les gens sur la grève, trempés, avec parfois la gueule bois qui vont tenter de retrouver leurs repères.


    Notons que les élections, c'est comme pour les vacances, un français sur deux ne se retrouve pas sur la plage même si c'est tout le pays qui refuse de se retrouver sur le sable.


    La nouveauté de cette marée c'est la recomposition du biotope et l'arrivée à la côte de signe évident de pollution structurelle des mers. Les traces brunes mazoutent la démocratie. Nettoyons le mazout, énergiquement, mais cherchons surtout de quel réservoir il s'est échappé. Si la marine a provisoirement sombré ce sont les côtes méditerranéennes qui sont le plus touchées.

     

    12-06-18-la-pelle-rose-copie-1.JPG

    Droite : les gamelles se rammassent à la pelle mais la Canaille lui n'a pas oublié


    Obsolescence de la flotte, querelles d'armateurs, près de Ré, la Royal nous la fait Mers-el-Kebir. On ne pleurera pas.


    Quand à la charrette des déboulonnés le mot n'aurait pas été déjà utilisé pour la flotte, on pourrait dire "Quinte flushe Royal" :


    Guéant le crotale chassé du bois de Boulogne et du pont de Sèvre, Alliot-Marie ses frasques accrochées à ses basques, Morano l'aigrie de Toul, Maryse Joissains-Masini à Aix, Hervé Novelli l'"ex" nazillon de Touraine, Manuel Aeschlimann le truand de Clichy. On ne cachera la jubilation à voir leur déconfiture tordre de haine leur visage.


    Mais l'essentiel n'est pas là.


    Le plus important de ce scrutin est ici : Au bout d'une histoire commencée glorieusement, sauf coup de pouce de ceux qui ont réussi leur opération de fusion absorbation, le PCF disparait de l'hémicycle et les députés qui ont été élus siègeront sous une appellation autre que celle de leur identité politique initiale.

     

    D'une certaine façon le mot communisme va ainsi se trouver détartré et permettre de poser son avenir sans que la propriété abusive du titre fasse obstacle. Soyons clair le PCF était devenu aussi communiste en 1997 que le PS est resté socialiste après le vote de l'union sacrée.


    Cette disparition coïncide avec un moment historique où tout exige de construire des solutions anticapitalistes fortes, du besoin d'une organisation communiste. C'est pour avoir refusé de s'y engager que le maintenant ex-PCF (puisqu'il n'est plus lisible seulement que dans le marc du FdG) en est arrivé là.


    Dans une tribune de l'Humanité publié le jour de l'élection JF Marx dit en substance :

     

    Réduire la crise à une dimension purement financière en prétendant « dompter » les marchés financiers, n'est-ce pas persévérer dans cette erreur faisant d'un capitalisme raisonnable un objectif à portée d'une « bataille intellectuelle »?

     

    Il faudra bien revenir aux fondamentaux qui font du capitalisme, quelle que soit sa forme, un redoutable prédateur qui consomme ses proies avec trop souvent leur consentement.

     

    Renverser le courant suppose que soit inversé le rapport de forces: ceux qui, avec la théorie d'un capitalisme à visage humain que colporte le Collectif Roosevelt, croient à une humanité meilleure grâce à la régulation comme horizon, nous préparent un avenir de désillusions.

     

    Il rappelle opportunément ce que dit ici La Canaille depuis qu'il noircit ses p@ges : le capital, ce n'est pas de l'argent mais, comme l'a démontré Marx, pas J-François mais Karl, il est d'abord un rapport social, un rapport social d'exploitation.


    Reste cette masse de gens qui ont fait confiance et qui se trouve dépité. La pire des solutions serait de dire "face aux faillis nous voici". Ce serait repartir avec le même handicap de départ : se mettre en représentation et non construire avec ceux qui sont déjà dans la salle.


    Le capital est là toujours plus féroce avec les forces politiques dont il s'est doté, droite classique et extrême qu'il va remodeler pour garder le système en tentant patiemment de reconquérir la maitrise totale des institutions. Il a le temps pour lui puisque les majoritaires de ce matin ne sont pas décidés à lui faire des misères.


    Le PS qui une fois pour toute a décidé de s'accommoder du système au point que nombre de ses ministres et députés siègent dans les conseils d'administration des entités spoliatrices des peuples, est toujours là, même plus roue de secour mais roue motrice d'un 4X4 dont l'Elysée est le recherché levier de commande. 


    Le FdG qui ne garde du PCF que la pratique électoraliste ne cherche d'issue que dans la volonté d'avoir regard sur les clés du coffre mais refuse de débrancher ce qui les abondent.


    Dans l'outillage indispensable pour équiper la paroi à gravir pour réaliser la transformation politique, les trois phrases de JFM ne doivent ne pas être laissées dans la vallée. De même que partir avec ceux qui par choix se sont mis en situation de manquer d'oxygène doit les tenir à distance tant il est sûr qu'avec eux la cordée est condamnée à dévisser.


    Pour renverser le capitalisme, il nous faut à la foi un outil qui le combatte fermement pour totalement le subvertir au point de remodeler un paysage économique et social définit non pas par ceux qui "dirigeraient" l'outil mais celui qui s'en sert : le peuple souverain. Besoin aussi des moyens pour neutraliser ceux qui sont en permanence décidés à s'en accommoder. C'est en cela que la démocratie est le moyen de cette subversion et que le combat doit s'engager pour la faire avancer de partout dans les entreprises et lieux d'activités et de travail,  les quartiers,  les institutions.


    Et la canaille pour cela n'en démordra pas ce n'est pas d'un comité central autoproclamé et de son bureau politique qui pense pour les autres qu'il faut construire. Mais rassembler et faire débattre proposer engager des rapports de forces pour à tout niveau imposer d'autre choix.


    Dans le moment, ce dont le pays à besoin, c'est de rassembler tous les défricheurs pour installer un camp de base capable d'accueillir ceux qui veulent s'engager dans l'ascension et de proposer de prévoir le stockage de l'outillage politique pour s'engager dans la pente, d'aider chaque nouvel arrivant à trouver sa place pour y contribuer.


    Bref construire une démarche autogestionnaire, subversive, qui attaque le capital dans tous les espaces de sa domination, fasse craquer ses dogmes, parte à la conquête des richesses qu'il confisqiue pour socialement les répartir, impose des droits dont nombres restent à inventer à mesure des avancées.


    Bref, si on lève a tête du guidon pour embrasser l'horizon, ce scrutin peut libérer l'espace pour que naisse un projet communiste.

    Par canaille le rouge


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  • hi-greece-tsipras-samaras-852-ap-02606476-8col.jpgElections en Grèce : le système parvient à canaliser la détresse populaire vers la résignation à la loi du capital et à l’UE. Pour combien de temps ?

     

    Article EDT pour http://vivelepcf.over-blog.fr/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Les capitalistes grecs, l’UE, le FMI sont les grands gagnants des élections générales du 17 juin 2012.Ils auront dû s’y prendre à trois fois pour trouver la bonne formule, celle qui fasse passer l’acceptation par le peuple lui-même du règlement de leur propre crise, des sacrifices, d’une casse sociale inédits dans un pays d’Europe « de l’ouest » depuis des décennies.

     

    En novembre 2011, l’ancien premier ministre socialiste Papandréou sentait qu’il ne pouvait plus contenir la colère populaire.Il a tenté d’organiser un référendum sur l’austérité organisée avec l’UE. Le peuple aurait ainsi payé les conséquences de son vote. Mais l’opération n’est pas allée jusqu’au bout. Il était inconcevable pour les dirigeants de l’UE, pour Mme Merkel et M. Sarkozy, de laisser un tel précédent : un peuple qui dit non à l’austérité, à l’UE et à l’euro à la fois.

     

    La convocation d’élections anticipées est devenue incontournable en 2012. Mais le résultat de celles du 6 mai ne permettaient pas de dégager une majoritélégitime pour continuer la politique européenne. La droite traditionnelle (Nouvelle démocratie, ND) est arrivée en tête mais avec un faible score, 19%, restant disqualifiée par son exercice du pouvoir jusqu’à 2009. Elle n’avait pas de partenaires pour constituer une majorité. Une coalition de gauche pro-UE ne pouvait pas non plus être constituée, à cause du discrédit du parti socialiste sortant (PASOK – 13%) et malgré la promotion organisée de la coalition « radicale » (pro-européenne) Syriza (17%).

     

    Entre le 6 mai et le 17 juin, le peuple grec a été placé sous des pressions nationales et internationales écrasantes.Les élections grecques sont devenues un enjeu mondial. Sur sa lancée, l’idéologie dominante a mis en scène une nouvelle bipolarisation politique, dans ce contexte dramatisé.

     

    La mise en avant de Syriza, derrière son leader Alexis Tsipras, a été constante nationalement et internationalement. Cette formation politique présente un double avantage.

     

    Son im age de « gauche radicale » permet de remobiliser l’électorat le plus réactionnaire, les épargnants affolés d’une éventuelle dévaluation derrière ND. Sa réalité de parti pro-UE, d’aménagement de la crise capitaliste, permet de canaliser l’opposition sur une ligne d’acceptation du joug européen capitaliste. Quelques jours avant le scrutin, Tsipras, rejoint par l’ex-ministre de l’économie (de l’austérité) de Papandréou, Mme Katseli, ne demandait plus qu’une « renégociation du mémorandum » et envisageait un « plan B » pour sauver l’euro.  

     

    Les dernières semaines ont été aussi caractérisées par un déploiement, largement toléré, de la violence fasciste des partisans du parti « de l’Aube dorée » et par une répression accrue des luttes conduites par le syndicat de classe PAME, d’inspiration communiste. Une incessante campagne anti-communiste, frontale par la violence, ou perfide par la tentative d’intégration à une majorité pro-UE, a été dirigée contre le Parti communiste grec, le KKE (8,5% en mai).

     

    Au soir du 17 juin 2012, on peut dire que le système a réussi son opération.La droite, ND, progresse fortement avec 30% et arrive en tête. Elle devrait être en situation de constituer une majorité, aux contours à définir, où le PASOK toujours disqualifié (12%) ne jouerait qu’un rôle d’appoint. Deux partis divers droite et divers gauche obtiennent 7,5% et 6,5%. Syriza, en fort progrès parallèle, avec 27%, devrait prendre la tête d’une opposition constructive dans le cadre d’une recomposition durable de la vie politique et de la constitution d’une social-démocratie de substitution.

     

    La campagne pour promouvoir le mirage d’une majorité de « gauche » de changement, sans lutte et dans l’acceptation de l’UE du capital, a créé un réflexe de vote « utile ».Le KKE en subit les conséquences en n’obtenant que 4,5% sur sa ligne rigoureuse et courageuse.

     

    Il est probable que les capitalistes, grecs et européens, vont momentanément desserrer un peu l’étau du « mémorandum » pour conforter la nouvelle majorité  (et la nouvelle opposition), calmer le jeu en Grèce. L’essentiel pour eux est de sauver la zone euro. Ils vont pouvoir s’attaquer plus violemment aux autres pays, dont la France.

     

    Mais la situation des travailleurs grecs, dans tous les secteurs, des jeunes ne va pas s’améliorer. La dramatisation des élections passée, la lutte des classes va reprendre sur son terrain fondamental, l’entreprise. Le KKE, le PAME ont tenu bon sur la ligne politique.Leurs organisations se sont renforcées malgré le recul électoral du 17 juin (après un progrès le 6 mai).

     

    Leur action sera décisive demain pour les travailleurs et le peuple grecs.

     

    Leur expérience et leur analyse seront très importantes pour les communistes français.       


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  •   © afp.

    Le parti de droite grec Nouvelle Démocratie est arrivé en tête des élections législatives dimanche et se trouve en position de former un gouvernement de coalition avec le Pasok socialiste, selon une première estimation officielle du ministère de l'Intérieur.

     

    La Nouvelle Démocratie remporte 29,5% des voix, ce qui lui assurerait 128 sièges sur les 300 du parlement grec, contre 27,1% des voix au parti de gauche radicale Syriza (72 sièges). Les socialistes du Pasok arrivent en troisième position avec 12,3% des voix (33 sièges), selon les résultats basés sur 18% des dépouillements annoncés par le ministère de l'Intérieur.

     

    ATHENES - Le parti de droite grec Nouvelle Démocratie est arrivé en tête des élections législatives dimanche et se trouve en position de former un gouvernement de coalition pro-euro avec le Pasok socialiste, selon une première estimation officielle du ministère de l'Intérieur.

    La Nouvelle Démocratie remporte 29,5% des voix, ce qui lui assurerait 128 sièges sur les 300 du parlement grec, contre 27,1% des voix au parti de gauche radicale Syriza (72 sièges). Les socialistes du Pasok arrivent en troisième position avec 12,3% des voix (33 sièges), selon les résultats basés sur 18% des dépouillements annoncés par le ministère de l'Intérieur.

    Alors que le dirigeant de la droite, Antonis Samaras, prône une renégociation du plan de rigueur, imposé au pays depuis deux ans par les créanciers, UE et FMI, son adversaire de Syriza, Alexis Tsipras, veut l'annulation de ce plan et l'adoption de plus de mesures de croissance afin de relancer l'économie, plongé dans une grave récession, pour la cinquième année consécutive.

    Selon le ministère de l'Intérieur, le nombre des partis qui seront représentés au parlement seront sept, comme lors du précédent scrutin le 6 mai, qui n'avait pas réussi à dégager de majorité nécessaire pour un gouvernement de coalition, contraignant le pays à retourner aux urnes.

    Les deux premiers partis, la droite et le Syriza ont renforcé leur score par rapport au dernier scrutin, selon le ministère.

    Le parti nationaliste populiste Grecs indépendants conserve sa quatrième position avec 7,6% et 20 sièges par rapport au 6 mai, quand il avait obtenu 10,6 % et 33 sièges.

    Le parti néonazi Aube dorée (Chryssi Avghi) maintient son score de 7% avec 18 sièges, alors que les communistes du KKE enregistrent une chute de moitié à 4,49, soit 12 sièges.

    Dora Bakoyannis, ex-ministre conservatrice des Affaires étrangères, a revendiqué la victoire pour Nouvelle-Démocratie, après l'annonce des estimations officielles du ministère de l'Intérieur.

    Nous sommes le premier parti, l'heure (...) est venue de former un gouvernement d'union nationale pour sortir de la crise, a commenté devant les télés Mme Bakoyannis


    (©AFP / 17 juin 2012 20h52)


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  • http://www.ledauphine.com/fr/images/6BF2CC50-B6D2-48E1-A1BE-651EEF0E579A/LDL_06/24-des-32-facteurs-en-service-hier-matin-sur-le-centre-d-evian-ont-exerce-leur-droit-de-retrait-pho.jpgAbasourdis… les facteurs hier matin n’avaient guère de mots pour traduire leur ressenti. Nombre d’entre eux auraient même carrément craqué. Ils espéraient fermement qu’un accord puisse être trouvé avec leur direction et assurer la distribution des plis électoraux, le scénario a été tout autre.

    « En fait d’accord, la direction nous a accueillis avec, pour chacun d’entre nous, une lettre de mise en demeure nous menaçant, à défaut d‘assurer la distribution, de sanctions disciplinaires », lance écœuré Julien Harrois pour la CGT. L’effet a été immédiat, « 24 des 32 professionnels présents ont exercé leur droit de retrait », détaille Jérôme Ranc, du comité hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et représentant CGT. « Ils étaient émotionnellement dans l’incapacité de conduire. »

    L’enjeu ? 800 €

    Le cœur du problème tient à la décision prise par la direction de revoir à la baisse la rémunération de la distribution des plis électoraux (Le DL des 15 et 16/06). « Alors que nous avons en main une note de février qui fixe les modalités et rendements. Et là, c’est très clair : pour la présidentielle et les législatives, c’est le même barème. Or, une réduction de l’ordre de plus de 30 % a été appliquée. C’est inacceptable », commente Christiane Favre-Victoire pour Sud PTT. Calculette en main, une de ses collègues estime l’enjeu à 800 €.

    Contactée hier, la directrice du secteur de Thonon, Chantal Yoccoz, a refusé de s’exprimer.

    En cours de journée, certains électeurs du canton d’Évian ont reçu les plis électoraux dont la distribution aurait été en partie assurée par des “chefs”. De toute évidence, La Poste craint d’avoir à endosser la responsabilité d’une invalidation du scrutin.

    http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2012/06/16/menaces-de-sanctions-disciplinaires-24-facteurs-ont-exerce-leur-droit-de-retrait


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  • Nous reproduisons un article de Gérard Filoche extrait de son blog sur les classes moyennes et qui fait écho à un article précédent sur "le mythe des classes moyennes" que nous avons diffusé.

    UPAC

    Il n’y a pas de classe moyenne ni « des » classes moyennes, ni « des » classes populaires… deux camps sociaux et politiques gauche/droite

    Nous reproduisons un article paru dans le numéro de janvier de la revue Démocratie & Socialisme. Sans cesse, cette question théorique revient à l’ordre du jour : pour analyser les élections, pourquoi il n’y a pas de « centre », ou pour discuter des impôts… ou encore débattre des rapports de force sociaux, car, après tout, si le salariat est fort, 93 % des actifs, la France est plus facilement de gauche… (une question qui a son importance quand la gauche, pour la première fois de l’histoire, a fait le grand chelem et dirige tout, l’Elysée, les DEUX assemblées, 20 régions sur 22, 61 dpts sur 100, 2 villes sur 3…)

     

    SALARIES, SI VOUS SAVIEZ….

     

    Il est intéressant d’écouter dans l’immense buzz médiatique toutes les imprécisions de vocabulaire de celles et ceux, qui parlent en permanence et à tort et à travers « des classes moyennes ». Parfois ils parlent aussi de « couches » moyennes. Ce n’est pas très nouveau, en fait : Marx était à peine mort que toutes les théories voyaient proliférer une énorme « nouvelle petite bourgeoisie » (sic) de fonctionnaires, d’employés, de cadres, d’ingénieurs, de techniciens et de nouvelles professions libérales au sein d’un secteur « tertiaire » hypertrophié qu’elles rejetaient du prolétariat puisqu’elles réduisaient celui-ci aux seuls ouvriers. Mais ces bonimenteurs sont totalement incapables de vous les décrire aujourd’hui et de vous dire de quoi il s’agit. Pourquoi ? Parce qu’elles n’existent pas. Concept impossible. Vouloir les définir, c’est la chasse au dahu. C’est facile à prouver : commencez par leur demander pourquoi ils mettent toujours « les classes moyennes » au pluriel. Il y en a donc plusieurs ? Lesquelles ? Enumérez-les ! Dites lesquelles sont plus ou moins « moyennes » ? Qu’est ce qui les distingue ? Vous n’aurez jamais de réponse claire.

    « Classes moyennes » contre « classes populaires » ?

    Pourquoi les mêmes qui parlent des « classes moyennes » parlent-ils de « classes populaires » au pluriel ? Y a-t-il plusieurs « classes populaires » ? Cette dernière notion apparaît aussi imprécise que l’autre. Que les bonimenteurs essaient, pour une fois, de nous dire combien il y en a et comment ils décrivent « LES » classes populaires ?  Qu’est ce qui distingue les « classes populaires » des « classes moyennes » ? Est-ce que « les » classes populaires sont les pauvres et les classes moyennes moins populaires ?

    Le salariat représente 93 % de la population active.

    Parmi les salariés, il faut compter les jeunes qui sont des salariés en formation, les chômeurs qui sont des salariés privés d’emploi, les retraités qui vivent en direct des cotisations des salariés occupés. C’est le salariat qui règne, qui domine sociologiquement dans ce pays : la caractéristique est claire, unique, c’est la grande masse de tous ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre. Les salariés vendent, certes, cette force de travail plus ou moins cher, selon leur âge, qualification, carrière, selon le rapport de force social. Est-ce que cela les différencie en classes ? Alors doit-on chercher à distinguer une « classe moyenne » au sein du salariat ? Les salaires, dans leur quasi totalité, sont compris entre 900 euros et 3 200 euros, avec un salaire médian à 1 580 euros. 97 % des salaires sont en dessous de 3 200 euros. Comment cerner, caractériser, à ce niveau, une « catégorie », une « couche », une « classe » moyenne… dont le salaire, le statut bouge et bougera tout au long de la vie et de la carrière ?

    Il est assez facile de distinguer la classe supérieure, celle des capitalistes :

    5 % de la population possède environ 50 % du patrimoine. Elle possède l’essentiel de la rente, des actions, elle est maîtresse de la finance et de la propriété des moyens de production, des biens immobiliers et mobiliers. C’est une toute petite partie de la population. Elle vit de l’exploitation du travail des autres et ses intérêts communs sont puissants : augmenter les profits du capital, baisser le coût du travail. Certains y adjoignent les « cadres supérieurs » (appelés parfois à tort « bobos ») mais cela ne rajoute que très peu d‘éléments : les cadres dits « supérieurs » (assimilables aux employeurs, échappant au droit commun du travail) sont moins de 0,2 % des cadres.

    Il est assez facile de distinguer les « pauvres », encore que… :

    Là, les instituts prennent, sans s’encombrer, un concept clair, celui du montant du salaire : un chiffre de revenu actuellement inférieur à 900 euros. C’est le « seuil » dit « de pauvreté ». Il y a aujourd’hui, en 2012, plus de 8 millions de personnes concernées.  Ce sont 10 % de la population qui possèdent moins de 1 % du patrimoine. Mais ces pauvres peuvent devenir salariés à temps plein, ou rester pauvres à temps partiel,  rester smicards pauvres, puis le chômage n’épargnant aucune catégorie,  à nouveau pauvres.  Ce n’est donc pas une catégorie isolée, séparée du salariat. Jacques Rigaudiat concluait justement, dès 2005 : « Entre chômage, sous-emploi, incertitude de l’activité et précarité financière des “travailleurs pauvres”, c’est très vraisemblablement entre le quart et le tiers de la population, entre 15 et 20 millions de personnes – 7 millions de pauvres et 8 à 12 millions de précaires – qui ont, de façon durable, des conditions de vie marquées du sceau de l’extrême difficulté. »

    Mais entre riches et pauvres où sont les classes moyennes ?

    Donc 5 % possèdent 50 % des richesses, et 10 % possèdent moins de 1 %. Il reste 85 % de la population qui se partage 49 % des richesses. Est-ce cela la « classe moyenne » ?  85 % de la population ?  Qu’est ce qu’elle fait, que gagne-t-elle, comment vit-elle ?  Qu’a-t-elle de commun et de différent pour la « classer » ?

    Sont-ce les « indépendants » ?

    Les actifs « indépendants », les « libéraux », les artisans, les commerçants, les petits et moyens agriculteurs, les petits patrons ne sont plus que 6 % des actifs dans ce pays. 6 % ! Est-ce là UNE classe moyenne ? ou DES classes moyennes ? Peu convaincant, car ces actifs sont hétérogènes… Bien des artisans s’apparentent à des ouvriers du rang, y compris du point de vue du revenu salaire, ou alternent entre travail indépendant et travail salarié. De même pour les petits exploitants en agriculture ou les petits commerçants. Ces 6 % d’actifs qui ne sont pas salariés sont extrêmement « étirés » socialement, entre le million de petits patrons divers de TPE, le médecin installé à l’acte à honoraire libre, le plombier débordé et l’auto-entrepreneur isolé sans le sou, qui est moins protégé qu’un salarié et qu’il serait abusif de placer dans « les classes moyennes ». Toutes les tentatives pour recréer des transformer les travailleurs salariés en travailleurs indépendants (lois Madelin, Dutreil, Novelli…), pour réduire leurs protections sociales, ont jusqu’à présent échoué. Il semble bien difficile de voir dans ces actifs une « catégorie » encore moins une « classe » ou des « classes moyennes ». comme concept pertinent.

    Le salariat représente 93 % de la population active occupée.

    Et en plus, il faut rajouter les jeunes qui sont des salariés en formation, les chômeurs qui sont des salariés privés d’emploi, les retraités qui vivent en direct des cotisations des salariés. C’est le salariat qui règne, qui domine sociologiquement dans ce pays : la caractéristique est claire, unique, c’est la grande masse de tous ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre. Les salariés vendent, certes, cette force de travail plus ou moins cher, selon leur âge, qualification, carrière, selon le rapport de force social. Est-ce que cela les différencie en classes ? Alors doit-on chercher à distinguer une « classe moyenne » au sein du salariat ? Les salaires sont compris entre 900 euros et 3 200 euros, avec un salaire médian à 1 580 euros. 97 % des salaires sont en dessous de 3 200 euros. L’écart entre la moyenne des salaires des cadres et la moyenne des salaires des ouvriers et employés est réduit à 2,3. Comment cerner, caractériser, à ce niveau, une « catégorie », une « couche », une « classe » moyenne… dont le salaire, le statut bouge et bougera tout au long de la vie et de la carrière ?

    Sont-ce les cadres ?

    Il y en a 3,5 millions. Les cadres sont des salariés comme les autres : avec une dégradation de leur statut et de leurs conditions de travail, ils n’échappent pas au lot commun. Les « grilles de notations » et les « paramètres personnalisés » aboutissent à un barème à la « tête du salarié », et à un système des « primes individuelles », qui finit par toucher les cadres assimilés au reste du salariat au plan de la rémunération. Ils ont aussi des horaires légaux communs au reste du salariat, même si les lois les concernant sont plus souvent violées, contournées. Plus de 40 % d’entre eux sont ainsi passés en dessous du plafond de la Sécurité sociale. L’écart Le rapport entre la moyenne des salaires des cadres avec celle des employés et ouvriers a été abaissé progressivement de 3,9 en 1955 à 2,3 en 1998. Alors que les employeurs se targuent, par tous moyens, d’individualiser les salaires, en fait, par leur obsession de réduire les salaires pour augmenter leurs profits, ils les ont « compactés » !

    S’il convient de suivre, avec l’Insee, le rapprochement du « bas des cadres » et du « haut des employés et ouvriers », par contre, les cadres ne sont pas correctement catégorisés par la statistique publique comme ils devraient l’être, c’est-à-dire, séparés entre « cadres » et « cadres supérieurs ». Ce serait pourtant une clarification parmi les plus nécessaires car elle porte sur les critères de définition du statut : le contrat, le salaire et la relation de subordination. Les cadres supérieurs sont assimilables au patronat. Mais ils sont peu nombreux et ne renvoient pas plus que le « patronat » à une réalité homogène. Avec le développement de la sous-traitance et une soumission à des donneurs d’ordre résolument du côté du CAC 40 les petits patrons sont loin d’être tous du niveau « cadres supérieurs » et subissent un sort aléatoire proche du salariat. Il existe en France, une pyramide d’entreprises avec une base très large : en haut, mille entreprises de plus de mille salariés (3,4 millions de travailleurs) produisent près de 50 % du PIB ; en bas, un million d’entreprises de moins de dix salariés (3,4 millions de travailleurs également) ont une existence précaire et la moitié d’entre elles dépendent d’un seul donneur d’ordre.

    Les fonctions d’encadrement ont diminué considérablement au profit des tâches de production. Il n’y a plus de coupure entre les « cols blancs » et les « cols bleus » comme dans le passé. L’emploi non qualifié augmente sans que l’emploi des moins diplômés reprenne : le paradoxe renvoie à un « déclassement » des diplômés, qui, à un niveau de diplôme donné, occupent des emplois de moins en moins qualifiés. Quant aux cadres, ils connaissent eux aussi des périodes plus importantes de chômage, l’épée de Damoclès du Pôle emploi règne sur eux comme sur les autres. Le chantage à l’emploi est répandu du haut en bas du salariat. « La dégradation des conditions de travail est générale, l’urgence réduit la prévisibilité des tâches et les marges de manœuvre pour les réaliser. La charge mentale s’accroît et la pénibilité du travail ». Pour une majorité croissante des salariés, les pressions s’accroissent : augmentation du rythme de travail, multiplication des contraintes, mécanisation plus forte, rapidité d’exécution, demandes multiples, vigilance accrue, contrôle hiérarchique permanent, stress…

    Sont-ce les « catégories intermédiaires » ?

    L’INSEE utilise depuis des lustres une catégorie très contestée : celle dite des « catégories intermédiaires ». Mais qu’est ce qu’une « catégorie intermédiaire » ? Le haut du salariat ? Il commence où ? Aux contremaîtres ou ETAM ? Le bas des cadres ? À quel niveau les distingue-t-on ? Tous les cadres ? L’INSEE y classe tous les enseignants, la plupart des fonctionnaires à partir des catégories « B ». Pourquoi les catégories « B » seraient-elles des « classes moyennes » ? Les instituteurs, les infirmiers, les contrôleurs des impôts, du travail, ne sont pourtant pas plus « classes moyennes » que les maîtres d’hôtel, les agents de maîtrise, les VRP, ou les techniciens… Sont-ce des employés par opposition aux ouvriers ? Sûrement pas puisque même l’INSEE les décompte en dehors des « catégories intermédiaires » !

    Lesdites « catégories intermédiaires » avaient une telle disparité interne que depuis fort longtemps les experts contestaient ce classement incertain de l’INSEE. En même temps, ces catégories  ont gagné une homogénéité avec les autres salariés qui pousse à ne pas les traiter séparément. Ainsi dans la fonction publique, dans le passé, il y avait quatre catégories A, B, C, D.  On analysait ainsi les missions : les « A » cadres concevaient une lettre, les « B » moyens cadres rédigeaient la lettre, les « C » agents exécutants frappaient la lettre, les « D » manœuvres, l’expédiaient. Cela a été bousculé puisque les « A » frappent la lettre à l’ordinateur et appuient sur la touche du clavier pour l’expédier. La catégorie « D » a été supprimée un peu comme ont disparu les troisièmes classes dans les trains. Mais toutes les catégories forment le même train, la différence est souvent devenue de niveau salaire. Non seulement le salariat s’est imposé numériquement et proportionnellement au travers du siècle écoulé, mais il s’est homogénéisé, de façon encore relative mais réelle.

    70 % ou 10 % de la population ?

    Certains disent parfois sans bien réfléchir : « Le nouveau prolétariat, ce sont les femmes ». Ou bien encore : « Ce sont les immigrés ». Ou bien « Ce sont les précaires ». Mais cela n’a pas de sens théorique sérieux, global de découper des catégories, sexes ou générations. C’est du point de vue commun et supérieur de la place dans le procès de production et du niveau de vie qu’il faut raisonner.

    Bien qu’il s’obstine dans la recherche d’une hypothétique « classe moyenne » finalement aussi introuvable que le centre en politique [2], Louis Chauvel pose une question cruciale : « Le portrait social d’une classe moyenne heureuse correspond-t-il aujourd’hui à 70 % de la population, ou plutôt à 10 % ? Tout semble indiquer que ce noyau central, idéalement situé aux environs de 2 000 euros de salaire mensuel, doit faire face à un vrai malaise et connaît, comme par capillarité, la remontée de difficultés qui, jusqu’à présent, ne concernaient que les sans-diplôme, les non-qualifiés, les classes populaires. À la manière d’un sucre dressé au fond d’une tasse, la partie supérieure semble toujours indemne, mais l’érosion continue de la partie immergée la promet à une déliquescence prochaine [3]. »

    Un « précariat » a t il remplacé le salariat ?

    Non. Ni par la création manquée d’indépendants non-salariés dont le nombre régresse malgré les lois qui les poussent à exister (auto-entrepreneurs, etc..). Ni par les 3 millions de précaires (CDD, intérimaires, saisonniers…). Ni par les 3 millions de temps partiels. Ni par les 5 millions de chômeurs. Evidemment, c’est énorme actuellement.  Cela frappe surtout les jeunes, les femmes, les immigrés : c’est donc imposé politiquement, en tout cas, ça ne vient pas des nécessités de la production. Le « précariat » c’est comme les termites, ça creuse les pieds du meuble du CDI, mais il reste un meuble. 85 % des contrats restent des CDI. Entre 29 ans et 54 ans, 97 % des contrats sont des CDI. Le CDI reste majoritaire de façon écrasante avec le Code du travail, statut et/ou conventions collectives. En 25 ans, la durée moyenne du CDI s’est allongée de 9, 6 ans à 11, 6 ans.

    Les classes moyennes, sont-ce les « employés » et « ouvriers » ?

    La distinction entre ouvriers et employés, fondamentale au début du XXe siècle, s’est estompée. Tout comme celle qui les opposait à la majorité des cadres. Le « col bleu » avait les mains dans le cambouis, en bas, à l’atelier ; le « col blanc » avait des manches de lustrine, en haut, dans les bureaux : le premier semblait défavorisé par rapport au second. Ce clivage si net tout au long du siècle précédent dans l’imagerie populaire, syndicale et politique, a laissé place à un brassage des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité, des conventions collectives, des salaires et des statuts : aujourd’hui, l’ouvrier peut encore porter des bleus de travail mais œuvrer dans un environnement aseptisé de machines informatisées dont la maîtrise exige un haut niveau de qualification, tandis que l’employé peut effectuer des services sales, déqualifiés et mal payés, notamment dans l’entretien ou l’aide aux personnes.

    Il y a environ 9 millions d’employés, et 6 millions d’ouvriers dont 2 millions d’ouvriers d’industrie. Ils sont l’essentiel du salariat selon l’INSEE. Mais des ouvriers d‘industrie qualifiés gagnent plus que des enseignants débutants. Des employés de restauration rapide gagnent nettement moins que des ouvriers. Et en fait,  il est impossible de les séparer des autres « catégories intermédiaires » de l’INSEE.

    L’ensemble du salariat est une sorte de toile tissée avec des mailles qui vont bas en haut et de haut en bas. Il y a plus de points communs que de différenciations. On ne vit pas de la même façon à 900 euros, 1 800 euros ou 3 200 euros, mais on est placé devant les mêmes problèmes fondamentaux d’emploi, de droit, de salaire. Et c’est l’existence qui détermine la conscience et qui fait le lien « objectif ». Reste à ce qu’il soit perçu subjectivement : cela ne peut se faire qu’avec une vision claire de la réalité pleine et entière du salariat. Qui la développe ?

    Il reste encore une drôle de théorie : ce seraient les salariés qui seraient la « classe moyenne »

    Ce serait là une « grande couche moyenne centrale » qui, en travaillant normalement, retirerait les bienfaits du système (capitaliste) et n’aspirerait qu’à en bénéficier davantage. Ce serait les 24 millions d’actifs qui composeraient  la classe moyenne, par opposition à ceux qui ne le sont pas comme les pauvres et les chômeurs. Parfaitement intégrés au marché, les salariés n’y seraient pas hostiles et le voudraient au contraire plus efficace, plus rentable. L’horizon du système capitaliste étant indépassable, il suffirait donc de s’efforcer de mieux faire marcher l’industrie, le commerce, les échanges, l’innovation, la production, la compétition, afin de satisfaire les souhaits fondamentaux de cette « grande couche moyenne » salariée qui ne demande que cela.

    La fonction politique de cette analyse est évidente : elle revient à marginaliser tout projet socialiste de gauche, à le réduire à la charité compassionnelle d’une part, à une recherche de rentabilité rationalisée d’autre part, saupoudrée d’une légère redistribution des richesses en « constatant » qu’il n’y a plus de force sociale désireuse d’un vrai changement. Finie la révolution et vive la classe moyenne et ses aspirations sacrées !

    Les cris, aussi imprécis que pervers, abondent : pas touche aux classes moyennes (sic) !

    Et les commentateurs se répandent en assimilant dans la confusion celles-ci à la fois aux riches, à la fois aux salariés du haut de l’échelle. Appeler le « salariat » « classe moyenne » n’a plus aucune autre fonction conceptuelle et descriptive, c’est une manipulation idéologique. C’est contribuer à l’empêcher de prendre conscience de son immense force collective et de ses revendications légitimes communes.

    Cette « théorie » a un immense « hic » : « masquer ce nouveau nom de prolétariat que je ne saurais voir »… elle n’explique pas les mouvements sociaux d’ensemble du salariat de Mai 68 à Nov-Déc 95, de 2003 à 2006 ou 2010… Cela n’explique pas les revendications sociales communes pour les salaires, retraites, durée du travail… ni l’acharnement des employeurs à ne plus vouloir de durée légale commune du travail, ni de Smic, à préférer des « retraites à la carte » et des « contrats » plus que des « lois ».

    Car si le Medef veut diviser, atomiser, rendre invisible le puissant et hégémonique salariat c’est qu’ils ont bien peur de cette force sociale, la plus importante la plus décisive du pays, qui  est  la classe qui produit de façon dominante les richesses et qui n’en reçoit pas la part qu’elle mérite.

    En vérité donc, non, il n’y a pas de couche moyenne avec ou sans « s ».  Il y a deux classes fondamentales, celle minoritaire et dominante de l’actionnariat et du patronat, et celle majoritaire et dominée du salariat. Les conséquences politiques de cette analyse sont évidemment énormes.

    Lire « Salariés si vous saviez… », éd. La Découverte, de Gérard Filoche, 2006 (et de nombreux autres articles depuis 20 ans dans la revue mensuelle D&S).


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  • La fin de l’euro, un cataclysme économique ? Les actes des capitalistes contredisent leur discours politique.

    Vivelepcf , 15 juin 2012


    120615_euro_fracture.jpg Les tenants de l’UE du capital n’affichent pas de perspective plus terrible que la fin de l’euro pour la France. Dans leur scénario catastrophe, certains experts (l’officine patronale qu’est l’Institut « Montaigne » par exemple – Les Echos du 11 décembre 2011) vont jusqu’à prédire la destruction d’un million d’emplois, et de « 6 à 19% de la richesse nationale ». Rien que ça !

    Ces savants spécialistes s’étaient bien gardés de prévoir, d’annoncer, en 2000, la hausse du nombre de chômeurs depuis l’introduction de l’euro, 502.000 personnes (chiffres officiels INSEE pour la catégorie A uniquement) ou le niveau l’affaissement de la production manufacturière.

    Aujourd’hui, leurs amis financiers, « investisseurs », révèlent par leurs actes qu’ils ne se placent pas du tout dans une perspective catastrophique pour la France en cas d’abandon de l’euro.

     

    Le 7 juin 2012, ils se sont rués sur le dernier emprunt de l’Etat français, au point que le taux à 50 ans est tombé au plus bas historique, 3,27%, celui à 10 ans à 2,46%.

    Tous les analystes, dans les pages réservées aux avertis, font le constat que la dette française est un placement sécurisant, « le second meilleur choix après la dette allemande », avec un meilleur rendement (sur le dos des travailleurs), « en cas d’éclatement de la zone euro » (Les Echos du 8 juin 2012).

     

    Un éventuel futur franc, valeur refuge en cas de disparition de l’euro !

     

    Voilà qui contredit drôlement les discours politiques quasi unanimes pour défendre l’euro, qu’ils proviennent de Sarkozy ou de Mélenchon, avec l’extrême-droite en contrepoint et repoussoir convenus.

    Les capitalistes ont besoin de l’euro pour pressurer les travailleurs de chaque pays un peu plus, au nom de la compétitivité, de la concurrence, des dettes publiques. Ils entendent bien aussi profiter de la crise de l’euro, de leur propre crise, pour mettre un peu plus les peuples sous la tutelle « fédérale » de l’UE du capital.

    C’est la seule issue envisagée par les dirigeants allemands, français ou italiens quelles que soient les mises en scène politiques de fausses divergences entre Sarkozy et Merkel, maintenant entre Hollande et Merkel.

    Bien sûr, les capitalistes, en position de force, ont des plans B, en cas de fin de l’euro.

    Mais celle-ci peut et doit représenter une sacrée défaite pour leurs plans européens.

     

    Il n’est que plus important que le PCF situe son action, non pas dans le réformisme et la collaboration avec l’UE avec le PGE, mais dans la continuité de sa dénonciation du Traité de Maastricht, confirmée par les faits, plus juste et actuelle que jamais.  


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  • http://liesidotorg.files.wordpress.com/2012/04/titanic1.jpg?w=645

     

    Merci à l'ami Tourtaux d'avoir mis cette pièce d'anthologie en ligne.


    Il a assez souvent des pépites de ce genre à nous proposer, si vous allez lui rendre visite, C'est ici : [link]


    En attendant, savourez, faites partager et interpellez pour savoir si les communistes grecs ne sont pas dans le plus que vrai avec leurs analyses... et si les gugusses du GUE ne tentent pas de vous faire prendre des vessies pour de lanternes et que c'est pour cela que ça vous brûle.


    Seuls les théologiens de l'hibernation politique refuseront d'aller au bout de cette vidéo (le subversif qui cause dans l'poste est un de ces député irlandais qui ont soutenu corps et âmes l'entrée de l'Irlande dans l'UE).



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