• Resistance FR

     

     Drapeau européen en feuLe traité de Maastricht (1992), en ôtant aux principaux États européens le droit de battre leur propre monnaie (avec la création de l’euro), mais aussi en voulant assurer une « convergence économique » de ses signataires et en établissant une politique de défense commune, a été à l’origine de l’Union européenne en tant qu’organe politique.

    Le traité d’Amsterdam (1997) dépossède ces États-Nations d’une partie de leurs droits régaliens puisqu’il établit une politique étrangère de sécurité commune… tout en créant « un espace de liberté, de sécurité et de justice » avec la libre circulation des personnes sans contrôle aux frontières.

     

    Le traité de Nice (2001) définit l’Union comme une « communauté de droit ».

     
     Le traité de Lisbonne (2007) a constitué quant à lui le point d’orgue de la trahison, avec cette « Constitution européenne » que nous Français (mais aussi les Néerlandais) avions rejetée par référendum en 2005. Pourtant, un État membre se voit reconnaître officiellement le droit de quitter l’Union européenne (article 49 A). Pour cela, il devra d’abord notifier son intention au conseil européen. Enfin, à la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négociera et conclura avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union.


    On croit rêver. Un État souverain n’a pas besoin de négocier, de réviser, de s’accorder, de se perdre en palabres ! Il déchire les traités qui portent atteinte à son indépendance nationale.


    Or, une commission non élue a arraché la souveraineté des peuples, a désintégré les États, a lié le destin de ces derniers à la dette tout en dépouillant leurs économies en imposant la monnaie de personne.

     

    Si l’Europe des banquiers et de l’euro est à l’agonie, donnons-lui le coup de grâce et libérons-nous de cette caricature d’Europe unie. Et restituons pour de bon la souveraineté du peuple français. 

    Capitaine Martin

    Résistance est un collectif de membres du Parti Communiste Français (fédération du Nord, section de Lille).

    http://www.resistance-politique.fr/


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  • Après de nouvelles menaces de dégradation en zone euro par Moody's, l'Espagne est pressée de demander une aide pour ses banques, qui auraient besoin de plus de 40 milliards d'euros. Une conférence téléphonique de l'Eurogroupe est attendue ce samedi.

    © Reuters

    L'Espagne est pressée de toutes parts de demander un sauvetage européen pour ses banques, dont les besoins se chiffrent en dizaines de milliards d'euros, et pourrait même être contrainte de franchir le pas plus tôt que prévu, peut-être dès ce weekend.
    Les banques espagnoles ont besoin d'au moins 40 milliards d'euros de recapitalisation pour faire face à une nouvelle détérioration de l'économie, selon un rapport du Fonds monétaire international publié vendredi, et dont les conclusions avaient filtré dès la matinée. Selon une responsable de l'institution, les banques auront vraisemblablement besoin de davantage de fonds pour s'assurer de l'existence d'un "pare-feu crédible" dans le pire des scénarios.

    Même si le gouvernement espagnol, hostile à un plan d'aide global pour son économie, assure qu'aucune décision n'est encore prise, une réunion samedi de hauts fonctionnaires de la zone euro, consacrée à cette question, était dans l'air à Bruxelles. "Il y aura quelque chose ce week-end, je ne sais pas encore si ce sera au niveau des ministres (européens, ndlr) ou des hauts fonctionnaires", a expliqué une source proche du dossier. "Les esprits sont mûrs en Europe pour une aide à l'Espagne, mais pas encore en Espagne. Donc il y a une pression sur Madrid pour qu'elle demande l'aide, et la zone euro se tient prête à réagir dès que besoin, si possible dès ce week-end", a ajouté cette source.

    Calmer les marchés

    Le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), le Portugais Vitor Constancio, a lui demandé à Madrid d'apporter une "réponse urgente" à la question du sauvetage des banques, pour "calmer les marchés". L'agence de notation financière Moody's a elle prévenu dans un communiqué que l'évolution de la situation de la Grèce et de l'Espagne pourrait l'inciter à abaisser la note de nombreux pays de la zone euro, y compris celle de pays bénéficiant de la note maximale AAA, comme la France ou l'Allemagne.
    Inquiet des répercussions de la crise européenne, le président américain Barack Obama a lui aussi plaidé en faveur d'une consolidation du système bancaire et d'une coordination des politiques budgétaires en Europe. "Il faut agir au plus vite pour injecter des capitaux dans les banques en difficulté", a-t-il déclaré.
    Au lendemain de la lourde sanction infligée à l'Espagne par l'agence Fitch, qui a abaissé sa note de trois crans, à BBB, la Bourse de Madrid a ouvert vendredi sans surprise dans le rouge. Cette tension a rejailli sur l'ensemble des Bourses européennes, confirmant que l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, est aussi au coeur de toutes les inquiétudes. Mais le marché espagnol est ensuite repassé dans le vert, à la faveur d'informations de presse selon lesquelles Madrid pourrait demander dès samedi une aide pour ses banques, dont les détails seraient définis lors d'une conférence téléphonique de l'Eurogroupe.

    "Pour l'instant, il n'y a aucune réunion de niveau ministériel prévue ni convoquée en ce moment", a réagi la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria. La Commission européenne a de son côté assuré qu'elle n'avait "pas de nouvelles d'une demande d'aide financière de la part de l'Espagne" et la chancelière allemande Angela Merkel a nié toute pression en ce sens sur Madrid.

    Le temps presse

    Une réunion de hauts fonctionnaires des ministères des Finances de la zone euro pourrait toutefois avoir lieu ce week-end, ont indiqué vendredi deux sources diplomatiques européennes. Le ministre démissionnaire des Finances des Pays-Bas, Jan Kees de Jager, a lui indiqué vendredi qu'il "n'excluait pas" la tenue samedi d'une conférence téléphonique de l'Eurogroupe. Les marchés semblent perdre patience, espérant sans doute voir cette question réglée avant les élections grecques du 17 juin.

    Après la publication du rapport du FMI, un audit mené par les cabinets allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman doit être remis au plus tard le 21 juin au gouvernement. Mais les choses pourraient bouger avant: le Conseil d'administration du FMI devait en effet se réunir vendredi pour adopter le rapport sur les banques espagnoles.

    "Il y a de plus en plus de signes que l'Espagne soumettra sa demande d'aide financière au (fonds de secours européen) FESF ce week-end, pour soutenir ses banques", assure Ralph Solveen, analyste de Commerzbank, dans une note. Reste à savoir le montant de cette aide: Fitch évalue les besoins du secteur entre 60 et 100 milliards, contre 50 à 82 milliards pour Standard & Poor's. L'Espagne obtiendrait ainsi, comme elle le souhaitait, une aide "sur mesure" pour ses banques et non un sauvetage global du pays, qui irait de pair avec des conditions strictes dictées par ses bailleurs de fonds internationaux.

    Trends.be avec L'Expansion

    Week-end décisif pour le sauvetage des banques espagnoles

    N'est-ce pas suffisament clair ?


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  • Rio 20 : Les ressources des océans vendues à la criée ?

    Une planète et des hommes

    Réchauffement climatique, pollution tellurique, surpêche et brevetage du vivant : les mers seront au menu du Rio + 20. La création d’un instrument juridique est mise en débat.

    La mer sera elle aussi au menu du Rio + 20, qui démarre dans quinze jours au Brésil. L’actualité, en outre, nous pousse à nous repencher sur son cas. Car le 8 juin, célébré comme la Journée mondiale des océans depuis que l’Assemblée générale des nations unies en a décidé ainsi, en 2009. C’est toutefois en 1992, lors du sommet de Rio (premier du nom), que l’idée fut d’abord évoquée, lequel leur consacrait tout un chapitre de l’Agenda 21 adopté à l’époque. Réchauffement des océans et pollution tellurique (en provenance des terres), déjà, étaient à l’ordre jour, de même que l’érosion des ressources halieutiques, indiquant des difficultés économiques et alimentaires majeures, notamment dans les pays du Sud minés par une surpêche destinée au Nord. Le problème, depuis, reste entier. La FAO estime que 25 % des stocks de poissons et de crustacés sont « plus ou moins gravement surexploités » depuis 1990 et s’inquiète d’un état des ressources marines préoccupant pour les économies locales. En 2010, le coordonnateur du programme Adaptation des politiques de pêche aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest (Appeccao) estimait que six cent mille emplois étaient ainsi menacés rien qu’au Sénégal, sous l’effet combiné d’une exploitation industrielle outrancière et du réchauffement.

    Ce n’est pas là l’unique préoccupation. La mise aux enchères, si l’on peut dire, des ressources génétiques marines est elle aussi source de tracas. En septembre 2010, une étude publiée conjointement par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et le Conseil supérieur de la recherche scientifique espagnol (CSIC) mettait en évidence l’explosion du nombre de brevets déposés sur les organismes marins. Près de 5 000 titres de propriété avaient été apposés sur un gène marin associé à une application médicale, agronomique ou encore génétique. Leur rythme de croissance était estimé à 12 % par an. Le marché généré, lui, se profilait, titanesque. L’étude estimait à 150 millions de dollars par an celui occasionné par une enzyme intervenant dans la production de biocarburant. Elle chiffrait encore à 237 millions de dollars par an les gains issus du Zovirax, un médicament contre l’herpès produit à base d’une molécule, elle aussi tirée d’un organisme marin. Alors que l’on jauge à 2 millions le nombre de ces derniers, le taux de découverte de molécules dites d’intérêt pour l’industrie serait environ 500 fois supérieur à celui des espèces terrestres, rappelait le document, histoire de donner la mesure de la course aux profits dont faisaient l’objet les flots.

    Rien, depuis, n’a été opéré qui permette de penser que le mouvement a ralenti. Si la conférence mondiale sur la diversité biologique de Nagoya, en 2010, a porté à 10 % la proportion des surfaces maritimes protégées (contre 1 % précédemment), plus de 65 % de la surface océanique échappent encore à toute législation. La règle du premier arrivé, premier servi continue de faire force de loi.

    « L’une des mesures les plus significatives que pourrait avoir à prendre le Rio + 20 pourrait être un accord politique permettant l’ouverture de négociations d’un instrument juridique traitant spécifiquement de la protection de la biodiversité marine », relève l’Iddri (1), qui note, non sans pessimisme, que les discussions préparatoires « montrent des divergences profondes entre les États sur la nécessité d’un tel instrument ». Deuxième espace maritime mondial, la France aura sa part de responsabilités quant à la façon dont tourneront les choses.

    (1) Institut du développement durable 
et des relations internationales.

    Marie-Noëlle Bertrand



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  • Licenci'elles, les ex-employées des 3 Suisses mobilisent autour d'elles

    Les ex-salariées des espaces boutiques du groupe de vente par correspondance les 3 Suisses, les Licenci'elles, ont manifesté hier devant les prud’hommes de Roubaix, contestant leur licenciement pour non justificatif économique. Elles ont été rejointes par des ouvriers d’autres entreprises en lutte, comme Goodyear, Samsonite, La Redoute et la Fnac.

    Devant le tribunal de Roubaix hier, les ex-salariées ont mobilisé des travailleurs provenant d’autres enseignes, ainsi que des associations féministes, des élus et militants du Front de gauche, alors qu’une deuxième audience de conciliation devait se dérouler. Tous sont venus soutenir le combat des « Licenci’elles », nom que les protestataires ont donné à leur association.  Le délégué CGT des Goodyear, sortis victorieux dans une lutte de 5 ans affirme qu’il n’y a « qu’en mobilisant largement les salariés, y compris d’autres entreprises, qu’on peut réussir ».

    Tee shirts roses et mobilisation pour les combattantes des 3 Suisses

    « Un sentiment d’injustice terrible »

    Après la fermeture de l’espace boutique fin janvier, les 149 employés dont 77 anciens salariés ayant été remerciés ont décidé de saisir les prud’hommes pour licenciement avec « non justification économique », d’après l’une de leurs portes paroles, Marie Lecomte. Elle déclare : « nous voulons montrer l’illégalité du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)». L’avocate des salariés parle de « sentiment d’injustice terrible », le groupe ayant licencié massivement « alors qu’il fait des bénéfices ». Lors d’un rendez vous avec le 1er adjoint de Martine Aubry hier, le responsable des ressources humaines Mr De Saintignon a fait trois propositions : rencontrer le patron des 3 Suisses pour élargir les offres de reclassement, aider financièrement Licenci’elles pour permettre à toutes les personnes qui ont décidé de poursuivre 3 Suisses en justice d’aller au bout de leur combat, et aller plus loin dans le reclassement, 5 mois ne suffisant pas à retrouver une solution adaptée à chacune.  La première audience sur le fond doit se tenir le 5 juillet.

    Des responsables PCF sont également venus présenter leur soutien

    • Michèle Demessine, député PCF du Nord : "Je tiens à vous féliciter : c’est la deuxième fois que vous avez bravé les difficultés pour vous rassembler, en venant de toute la France. Vous avez raison de vous révolter. Otto est un groupe qui fait des bénéfices, la famille Mulliez aussi. Même leur choix de fermer des magasins au nom du e-commerce est contestable, au moment où d’autres comme Pixmania ouvrent des boutiques. La proposition de loi contre les licenciements boursiers que nous avions déposée a été rejetée au Sénat par quatre voix, mais il n’est pas trop tard, on peut la présenter à nouveau. Ce n’est plus possible que des grands groupes puissent décider seuls, uniquement pour faire plus de profit. Au Front de gauche, on se battra pour donner des droits aux salariés pour intervenir dans les choix des entreprises. Ca irait dans le sens de la société qu’on veut pour demain."
    •  Laurence Cohen, sénatrice PCF du Val-de-Marne : "Nous avons contribué à virer Sarkozy : on a gagné une première manche, mais maintenant, il faut concrétiser avec des élus qui ne lâchent rien. Il faut un moratoire – pas seulement contre les licenciements boursiers – mais contre l’ensemble des licenciements. Je remarque en plus que quand ça touche des femmes, on en parle beaucoup moins que quand ça concerne des entreprises plus masculines. En tout cas, on sera avec vous jusqu’au bout pour faire plier le patronat."

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  • Samedi, journée mondiale de lutte contre ACTALa mobilisation contre le traité international anti-contrefaçon ne faiblit pas. D’autant qu’elle semble porter ses fruits : des manifestations ont lieu dans 22 pays et le texte a été rejeté en commission consultative au Parlement.

    La mobilisation sera mondiale ce samedi, et particulièrement en Allemagne et en France, où des manifestations sont prévues dans une vingtaine de villes, à l’appel de nombreuses organisations et collectifs, tels que les mouvements Occupy, des « indignés » et des 99 %) et Anonymous.  

    Malgré de plus en plus de réticences au niveau européen, le traité poursuit son chemin : Deux commissions doivent encore se prononcer, en particulier celle chargée du commerce international (INTA), la commission de référence sur l'accord. Tout se jouera lors du scrutin en séance plénière, prévu pour le début du mois de juillet. Trois commissions parlementaires se sont déjà prononcées contre, dont la Commission des libertés civiles, la commission de l’Industrie et celle des Affaires juridiques.


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  • Rapport moral de la FDSEA 03Ce congrès coïncide avec l’arrivée d’un nouveau président , la FDSEA n’a jamais regardé la couleur du pouvoir en place pour formuler les besoins , les attentes ou les revendications urgentes des paysans de l’Allier . Pourtant bien avant de connaître le résultat des élections présidentielles , le conseil avait décidé de dénoncer la finançiarisation du secteur agricole .

    Quand on parle agriculture on pense Crédit Agricole , c’est en effet le premier secteur qui a abandonné l’agriculture pour aller se consacrer à la finance et entrer en bourse , ceux qui ont créé cet outil doivent s’en retourner dans leur tombe , la première des pierres du mutualisme était brisée , l’assurance a suivi de peu allant même jusqu’à assurer les tours américaines du Walter Center ,la mission agricole est bien loin , que reste t’il de la MSA que reste t’il de la coopération sinon de grandes enseignes qui ont tourné le dos au bien commun ; j’arrête là mais je pourrais tout passer en revue . Nous constatons ,que partout la finance a pris le pas sur l’homme , partout le pouvoir de l’argent a pris le pas sur le politique ; mais qu’est ce que le politique sinon la science de gérer la cité ,d’apprendre le vivre ensemble ,ce que nous faisons tous ici même . Cette grande idée est née dans la Grèce antique d’où vient d’ailleurs le mot démocratie (dēmokratía, « souveraineté du peuple », de δῆμος / dêmos, « peuple » etκράτος / krátos, « pouvoir », « souveraineté » ) est aujourd’hui au sens propre du terme foulée au pied par la haute finance , par le pouvoir de l’argent .

    Les paysans sont insultés tous les jours , ceux qui restent attachés aux valeurs qui ont fait de la France ce jardin que tant de pays ont admiré , sont bafoués , nombres d’entre eux ont quitté ou quittent le métier qu’ils ne reconnaissent plus .

    Mais comment en est t’on arrivé là !

    Peut être me trouvez vous pessimiste ? Non , je ne le crois pas , j’essaie au contraire de regarder les choses en face , nier les problèmes , les ignorer ne règlera rien , pour combattre ce basculement de société , il nous faut les regarder droit dans les yeux …. Trouvez vous normal que tant d’exploitants jettent l’éponges , que tant d’autres soient pris en otages par les banques , alors que tant d’autres frappent à la porte des tribunaux pour demander l’aide de la justice afin de tenter de sauver ce qui peut l’être ? Trouvez vous normal que tous ceux qui approchent de 55ans appellent de leur vœux l’heure de la retraite comme une délivrance tellement le quotidien devient difficile à vivre ?… Un ressort s’est cassé , les paysans ont perdu confiance et dans leur vie ils ne voient que les soucis administratifs et financiers qui détruisent leur rêve , leur amour d’un métier qui a demandé et demande encore toute leur énergie …..

    Tout ce que nous avions acquit notamment depuis le front populaire et la libération est consciencieusement détruit ; terminer les offices qui garantissaient le prix du blé -aujourd’hui calculé selon les caprices de la bourse- vidé le statut du fermage – l’Allier a encore la chance d’avoir une section des fermiers et métayers qui limite les dégâts- . Et que dire de la protection sociale , des retraites agricoles toutes au dessous du seuil de la pauvreté .

    Oui ,le futur pouvoir politique a beaucoup de pain sur la planche , il ne peut y avoir de progrès sans progrès social ; ce que les paysans ont réussi d’ un point de vue technique ne sera rien si les êtres humains n’en récupèrent pas un progrès humain significatif ,le pouvoir de l’argent a déjà trop détruit ,, trop asservis et asservit encore tous les jours de plus en plus de familles qui redoutent toujours un peu plus le lendemain , rien ne se fera sans redonner au paysan sa fierté d’homme de la terre . Que penser de cette quasi-disparition des installations dans l’Allier d’une part les jeunes fuient le métier mais pire un mur se dresse devant eux quand ceux ci veulent néanmoins s’installer ;ce mur c’est l’agrandissement toujours , l’individualisme est tel que rien ne compte aux yeux de ceux qui ont décidé que « le soleil ne se lève que pour eux » les exemples sont légions toutes les ficelles sont bonnes pour contourner la législation pourtant laxiste ,de la vente d’herbe à la sous location tout est bon , des terres récupérées pour des gamins qui n’ont même pas fait leur première communion ! C’est le règne des requins , sous des airs de sournois enjôleurs certains sont capables de rajouter les pires ennuis à ceux qui en déjà trop ,afin de les faire partir ; dans ce domaine tout est permis , un exemple me vient à l’esprit comme ce paysans à bout de souffle en pleine dépression victime d’addiction et qui finit par se suicider , le lendemain de sa mort , le corps pas encore refroidi , un de ces bons voisins avait déjà acheter les semences de maïs pour l’exploitation qu’il s’était attribué sans même se soucier du devenir de sa femme et de son fils …...

    La politique agricole actuelle porte en elle les germes de l’individualisme et encourage tous les dérapages .Le travail paysan en est bafoué ,rien de ce qui a fait la fierté de notre métier ne subsiste à cet ouragan de libéralisme outrancier . Les paysans qui continuent contre vent et marrée se sentent broyés, humiliés , et tous , -ils sont encore nombreux heureusement- rencontrent les plus grandes difficultés à résister , à exister ; ce sont toujours les premiers en difficulté en cas de problèmes climatiques ou sanitaires , non les paysans ne méritent pas ce traitement . N’oublions jamais que le secteur agricole n’est pas un secteur économique comme un autre , nous sommes dans le vivant , travaillant avec le vivant , pour les vivants , pour la vie , tout notre travail est une ode à la vie , nos productions nourrissent les peuples c’est le seul pilier essentiel à la vie , et pourtant nous sommes traités comme des parias , comme n’importe quel autre secteur , c’est une hérésie pure , d’ailleurs depuis plusieurs décennies les USA se servent des productions agricoles comme arme alimentaire et comme des benêts les pouvoirs publics plient l’échine face au dictat américain et face à la dictature financière . Depuis le néolithique nos ancêtres œuvrent pour permettre à chacun de se nourrir , depuis l’instant ou l’homme s’est sédentarisé , le paysan , l’agriculture est devenue la base de la société , pourtant il fallu attendre la fin du 20ème siècle pour constater cette main mise de la finance sur ce secteur primordiale , et il fallu attendre la fin du 20ème siècle pour avoir des famines non plus dues au manque de production , mais à l’explosion du prix de celles ci à la consommation engendré par la spéculation financière ...pendant ce temps les paysans dans toutes les parties du monde souffrent , et en France la politique agricole commune asservi les plus faibles d’entre nous les poussant à la faillite engendrant ainsi une spirale dont nul ne sait ou elle s’arrêtera . Si chaque année j’insiste autant sur le constat ce n’est pas pour noircir du papier ou pour vous ennuyer , c’est d’abord pour être certains que chacun d’entre comprenne bien le traitement que l’on nous inflige , c’est l’histoire de la grenouille plongée dans l’eau froide a qui l’on fait chauffé tout doucement son bain , si dans un premier temps elle sent les bienfaits de la douce chaleur , elle ne se rend pas compte de la température qui monte , au moment ou elle éprouve un trop plein de chaleur , elle ne peut s’échapper , elle commence à cuire c’est trop tard … qu’aurait ’elle fait si elle avait été plongée dans l’eau bouillante ? D’un coup de patte elle se serait éjectée ! Et bien c’est exactement ce que nous subissons depuis 1991 , depuis cette date à petit coup la température monte quand elle sera intenable , il sera trop tard ! Faut t’il se laisser finir de cuire ou réagir

    La fédération existe depuis 1904 , c’est peut être une vieille dame , mais c’est d’abord une institution pleine d’expérience dont le discours ne se limite pas au département de l’Allier mais résonne partout ou les paysans sont bafoués partout ou producteurs et consommateurs n’y trouvent plus leur compte , depuis Michel Bernard et Emile Guillaumin en passant par Albert Poncet et Emile Parnière , et bien d’autres ou même plus près de nous Georges Mercier ; nous avons gardé cette constante , dénoncer le régime et tenter de construire une société juste et humaine , ce qui était vrai hier , l’est d’autant plus aujourd’hui ! Que peut on espérer avec cette nouvelle aire qui s’ouvre ?

    La problématique est simple , nous restons avec la PAC actuelle et rien ne se passera pour nous , les choses ne ferons qu’empirer même si les discours changent , rien n’est donc possible avec l’actuelle PAC , rien n’est possible avec l’environnement économique qui est imposé , rien n’est possible en restant dans l’OMC ; ajoutons que toutes ces officines internationales n’ont rien de représentatives , elles sont seulement là pour servir les intérêts de la finance nous ne leur reconnaissons aucune légitimité , elles sont toutes nées de la volonté des multinationales relayée par leur commis au pouvoirs dans les pays riches . Soyons clair , la politique agricole commune n’est en rien un outil au service de l’agriculture , croire ou faire croire que grâce à la PAC que nous avons conservé notre agriculture n’est qu’un mensonge , par contre grâce à elle « ils » tentent de conserver un type « d’agriculteurs »pour un type d’agriculture , c’est pourquoi il faut refondre complètement notre politique agricole . L’économie agricole doit être la résultante d’une politique , et non le contraire. La gestion du patrimoine agricole français , européen et à plus forte raison mondiale doit primordialement servir les peuples autant d’un point de vue des consommateurs que du point de vue des paysans , rien n’est possible autrement si ce n’est servir une fois de plus la finance et détruire un peu plus le tissus rural. Il ne s’agit bien sur pas de faire marche arrière et de travailler comme il y a un siècle , nous ne sommes pas des passéistes , non il s’agit de travailler à un monde moderne construit à partir de nos expériences .

    Nous savons que le manque d’installations est mortel pour nos régions , mortel pour nos communes et à terme mortel pour notre pays , jamais notre civilisation ne survira en ne se basant que sur des industries agricoles , tout simplement parce que cela est contre nature ,-pesez bien ces mots « contre nature »- effectivement toutes les colonnes de chiffres , toutes les affirmations des économistes en costumes trois pièces ne réussiront pas à changer le cycle immuable de la nature ,le vivant ne le sera que si l’ homme arrête de se considérer comme naturellement prédateur et exploiteur d’une nature qui jusqu’alors était généreuse , les paysans ont toujours su cela , et leur vie n’est réglée que sur le rythme des saisons et du temps , une des raisons de l’obligation de garder un nombre important de paysans réside dans le fait que les paysans gardent la maitrise du vivant parce qu’ils savent s’adapter d’autant plus facilement que leur exploitation reste modeste , plus elle grandit , plus elle devient dépendante de la finance , plus il faut qu’elle soit rentable , plus elle devient fragile aux aléas du temps , et des habitudes alimentaires . (Je fais une parenthèse ici pour étayer mon propos : lors d’une rencontre avec des élus locaux , qui , innocemment ou faisant semblant de l’être disaient leur écœurement de voir des gens venus des métropoles en grandes difficultés financières ne pas faire seulement un bout de jardin , pour soulager leur maigre budget, je me suis alors rappeler la réflexion d’un des mes camarades de Molinet qui me disait dans les années 90 , « tu vois La France est en train de fabriquer une société cul de jatte » , il était catastrophé de voir ainsi les gens se spécialiser à outrance oubliant ainsi l’essentiel, l’ouvrier ne se concentrer qu’à emploi du moment ! L’agriculteur « moderne » ne se consacrant qu’à sa production dominante oubliant tout le reste ). Je constate aujourd’hui toute la justesse de son propos de sage ...comment voulez vous qu’un homme à la tête de centaines d’Ha et autres ateliers hors sol , se consacre encore à son jardin ! On moque souvent le citadin qui ne connait le lait qu’en brique en carton mais combien d’agriculteurs ne sont plus capable de faire leur jardin et leur bois de chauffage pas plus que la volaille de consommation , oui mon amis a raison cette société cul de jatte ne sert pas les Hommes ,mais plus surement cette société de consommation mise en musique par la haute finance qui a tout intérêt à avoir sous son aile qu’un petit nombre de grands exploitants sous perfusion financière plutôt qu’un nombre important de paysans conscients de leur condition et exigeants quand au devenir de l’humanité .

    Pourquoi dévoyer le mutualisme en agriculture comme dans d’autres secteurs ? Essentiellement parce qu’en lui il véhicule les idées de la grandeur humaine , les valeurs de solidarité et de justice , tout ceci est contraire à la rentabilité , et à la finance internationale . Pourtant quelle grande idée que celle ci , savoir mettre en commun , savoir travailler ensemble , savoir construire ensemble plutôt que d’opposer , le mutualisme est l’ennemi de l’individualisme ; n’avez vous jamais entendu les adversaires de nos organisations humaines vous lancer à la figure : « fait donc ton travail avant de t’occuper des autres » ou encore « si il s’était occuper de ses affaires il s’en serait sorti » Ces affirmations obscurantistes sont la preuve flagrante que c’est une méthode efficace pour régler ensemble un certains nombres de problématique telle que la coopération , la réduction des coûts de matériels , l’assurance des biens et des personnes , le financement de notre activité déconnecté de la seule notion de rentabilité à cour terme , en un mot la gestion Humaine de nos activités Humaines . Quand est t’il de la gestion de notre terre , « du foncier » , a t’on toujours tenu compte du bien commun ? Bien sûr que non les vieille survivance de l’ancien régime tenant comme privilège absolu le droit du nom attaché au fief , à la possession fait que - la section des fermiers et métayers sait de quoi je parle - les paysans qui s’étaient engagés dans la lutte anti-nazi avaient très bien compris le rôle essentiel de la stabilité des exploitants familiaux sur leur lieux de travail ainsi est né le statut du fermage , avec l’idée que la terre aille à ceux qui la travaille ;c’était une idée révolutionnaire , pour en arriver là , il a fallu les affres de la 2ème guerre mondiale avec son corolaire de souffrances , 67 ans plus tard tout est remis en cause . Si une cause noble existe c’est bien celle à la quelle s’attache la section des fermiers et métayers de l’Allier en défendant ce statut que d’aucun se charge de vider de sa substance , quand à la même heure nombre de propriétaires « traders » rêvent de la jouissance totale de leur « bien » afin de jouer au casino financier , pendant que d’autres jouent les gros bras en faisant savoir que c’est eux qui commandent ,eux qui décident et emploient l’’article possessif en parlant de la famille en place « mon fermier » ou « mes fermiers » vous me direz ce n’est qu’un détail mais les « détails » sont révélateurs de l’état d’esprit . Voilà pourquoi non seulement nous nous devons de défendre le statut du fermage mais aussi d’en exiger un renforcement , ne nous faisons aucune illusion nous serons les seuls à le demander tous trouveront une bonne raison de ne pas le demander à commencer par la FNSEA …..finance oblige !

    Stabilité foncière , stabilité économique , en effet comment ne pas exiger une refonte du système d’écoulement de nos produits . Non seulement les coopératives de vente ne jouent plus leur rôle mais font pire que certains « privés » .C’est vrai en fruits et légumes mais aussi vrai en lait , en viande mais pire encore en céréales .

    Les paysans se doivent de retrousser leur manches afin de reconstruire un réel outil coopératif au service de la paysannerie comme du consommateur , les requins sont à notre porte , de Carrefour en passant par des Intermarché,ou encore des Leclerc ou je ne sais quelles enseignes qui cachent toutes des milliardaires ; l’exploitation des être humains y est patente autant du côté paysan que côté consommateur des fortunes se construisent sur le droit inaliénable à se nourrir et les paysans à vivre dignement de leur métier ; la spéculation n’y a pas sa place , pas plus que les profits insultants , tôt ou tard nous nous rapproprierons les circuits de distribution afin d’en chasser ces profiteurs assassins ! C’est dans l’ordre des choses …..

    J’entends déjà nos détracteurs , avec à la bouches des mots comme rétrogrates , hommes du passé , ou passéistes , non messieurs ,mesdames c’est tout le contraire et l’histoire nous donnera raison , la finance ne s’imposera pas longtemps maintenant , même si nous devons passer par des périodes houleuses , perturbées , voir par des épisodes violents , de tout de façon le peuple aura , au bout du compte raison ,la paysannerie aussi ;nous ne sommes pas rien que des fabricants d’EBE ou de marge brute , nous ne sommes pas que des producteurs de matières premières , de minerai comme disent ces économistes du CAC 40 , nous sommes avant tout des êtres humains qui réfléchissent à leur avenir et à ceux de leurs enfants .

    Nous savons tous qu’un monde juste est possible ,notre syndicalisme est là pour participer à le construire et nous le ferons , je n’ai aucune prétention , je ne ferai pas parti de ceux qui en écrirons la conclusion , il me reste une énorme confiance en la jeunesse , elle a su déjà arrêter d’autres machines infernales , en 1936 le mouvement avait su imposer en ce qui nous concerne les office du blé et bien évidement en 1945 ils étaient bien jeunes ceux qui ont stoppé la bête immonde , mais encore en 1968 elle a bien su arrêter cette société bien pensante qui l’étouffait . La FEDERATION sera de ce fait à la pointe du combat comme toujours depuis plus d’un siècle , avec cette jeunesse qui reprendra le flambeau en engageant encore le combat Humain pour une agriculture Humaine dans un monde juste , durable et HUMAIN .

    JC Depoil


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  • N’est pas Picasso qui veut...

     

     

     

     

     

    Echange de courrier entre Michel Volkovitch, un connaisseur de la Grèce et Xavier Gorce, dessinateur du Monde (il n’a jamais mis les pieds en Grèce, mais il en a entendu parler). Le lecteur notera (on plaisante) la puissance de la pensée iconoclaste dans le dessin et la vigueur sophistiquée du coup de crayon. Mais passons, les goûts.... Le dessinateur se compare à Picasso (en jurant qu’il ne le fait pas) à qui on reprochait, dit-il, son « gribouillis fait en deux temps trois mouvements ».

    Sauf que Picasso avait raison de dire : « A 10 ans je peignais comme Raphaël, et ça m’a pris toute ma vie pour dessiner comme un enfant », tandis que Xavier Gorce dessine comme Xavier Gorce à 10 ans et on n’imagine pas que ça va s’améliorer. Pour dessiner comme Picasso, il faut un œil, certes, mais aussi une intelligence et un cœur. Et encore, ça ne suffit pas.

    Et puis, si Picasso a donné au monde des œuvres magistrales, dont Guernica illustrant la souffrance d’un peuple écrasé, on cherchera vainement une toile, un dessin, un gribouillis où il insulte un pays de « branleurs ».

    LGS


    « Lettre à Xavier Gorce, dessinateur au Monde :

    Hier en ouvrant mon journal, Monsieur, j’ai trouvé ça :

    J’ai cru recevoir une gifle. Les Grecs, un ramassis de branleurs… J’ai cru entendre le gros rire d’Angela Merkel suivie par des millions de nantis du monde entier. Je ne savais pas que Le Monde pouvait courtiser un tel public de beaufs.

    Non, les Grecs ne passent pas leur temps à glander. Tous les Français n’ont pas un béret et une baguette sous le bras. Et les dessinateurs n’ont pas tous du talent. Connaissez-vous les Grecs ? Moi qui depuis trente ans les fréquente et les traduis, je peux vous l’assurer, et une étude publiée dans Le Monde le confirme : ils ne bossent pas moins que les Allemands. Ou que les Français. Ou qu’un dessinateur fort bien payé, sûrement, pour pondre son dessin du jour en un quart d’heure. Ils bossent dans des conditions souvent plus difficiles que nous, ou s’ils ne bossent pas, c’est qu’ils passent leur temps à chercher du boulot en vain.

    Les Grecs, voyez-vous, sont très attentifs au regard de l’étranger, surtout dans le creux de la vague où ils se trouvent. Le moindre signe de compréhension, d’encouragement, est précieux pour eux, accablés qu’ils sont du mépris glacé des puissants. Votre petit crobard, de ce point de vue, est d’une cruauté aussi gratuite qu’imbécile.

    J’ai toujours eu un problème avec votre humour, mais là on touche le fond. Attaquez-vous plutôt aux grands de ce monde, à vos riches et arrogants nouveaux patrons par exemple, ou à Mme Lagarde, qui gagne près de quarante fois le SMIC et ne paie pas d’impôts tout en accusant les Grecs de ne pas payer les leurs. S’acharner sur les victimes et non sur les bourreaux, c’est nul, c’est lâche.

    Allez donc vous faire voir, Monsieur le manchot. Mais pas chez les Grecs.

    Michel Volkovitch   Traducteur. »

    Copie de cette lettre à tous mes amis concernés, Grecs ou Français.

    Réponse du dessinateur du Monde

    De : Xavier Gorce xxxxxxx

    Objet : Rép : La Grèce indignée...

    Date : 31 mai 2012 23:57:07 HAEC

    À : michel.volkovitch xxxxxxx

    « Chère (sic) Michel,

    Mon dessin ne vous a pas fait rire. C’est votre droit. Voici mes explications :

    1 – le dessin n’est pas un article mais un angle humoristique sur un sujet qui peut être douloureux. Ce qui compte c’est qu’il soit juste ET drôle. Pour la drôlerie, on sait bien que l’humour est une valeur très subjective : ce qui fait rire les uns etc…

    2 – Pour ce qui est de la justesse, le dessin – si l’on veut qu’il soit un apport et pas seulement un sujet de rire entre-soi – doit aller aussi à rebrousse-poil des idées entendues de la pensée dominante. La pensée dominante n’est pas la même selon le public auquel on s’adresse. Et ce dessin, qui pourrait être nauséabond dans un journal "de droite", me semble pouvoir être intéressant destiné à un public prétendument plutôt de gauche : il prend le contre-pied de la vision "de gauche" d’une Grèce et d’un peuple grec victimes des marchés. Or, d’après ce que je lis (je confesse que je ne suis jamais allé en Grèce), la part de responsabilité de la situation n’incombe pas qu’au système ou aux élites grecques : c’est toute la société qui vit au-delà de ses moyens, qui travaille au noir ou biaise avec l’impôt. Les plus riches certes – et donc les plus responsables – mais aussi l’ensemble des citoyens… ou je suis très mal informé.

    3 – Pour la part mea-culpa, on ne peut peut-être pas aller jusqu’à dire que les Grecs son fainéants mais ne pas payer de taxes et d’impôt c’est également récupérer de l’argent indu, donc, à bénéfice égal, travailler moins… entre fainéantise et "arnaque", la différence est sur la nature de l’économie : le fainéant économise du temps de travail et l’arnaqueur triche sur l’argent. Mais le temps et l’argent, n’est-ce pas la même chose ? Donc oui, le raccourci est provocateur, cinglant, en partie injuste, peut-être cruel et peut donc heurter mais c’est mon boulot.

    J’assume donc le dessin et j’accepte sa critique, mais, personnellement, je le trouve assez juste dans le fond… et drôle dans la forme.

    Pour ce qui est de ma rémunération ou du temps passé à faire un dessin, rien ne vous permet d’en juger. Et, cliché pour cliché, n’est-ce pas une vraie beauferie que d’imaginer un dessinateur qui touche des ponts d’or pour balancer un gribouillis fait en deux temps trois mouvements ? C’est ce qu’on reprochait à Picasso. Non pas pour me comparer à lui un seul instant – loin s’en faut – mais pour montrer la stupidité de ce genre d’argument digne du café du commerce.

    Pour ce qui est des puissants, je crois les assaisonner assez souvent par mes dessins.
    Vous pouvez également aller vous montrer où bon vous semble.
    Bien à vous

    Xavier Gorce

    Dessinateur

    (vous pouvez aussi faire circuler cette réponse auprès de vos amis, grecs, français ou autres…) ».

    Note du GS : Aussi puissant que le dessin, non ?

    URL de cet article 16907
    http://www.legrandsoir.info/la-grece-vue-par-le-monde.html

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  • Ce 6 mai 2012, en Afrique, les regards étaient tournés vers la France. Une France qui décidait de redevenir normale après cinq années de règne de Nicolas Sarkozy. De cette joie à l’annonce des résultats, de ce concert géant place de la Bastille est né un nouvel espoir pour les Africains. L’espoir d’avoir, dans les années à venir, une joie normale à la fin d’une élection dans nos pays. Parmi les premiers sur le continent à se féliciter de la victoire des socialistes, les partis et mouvements d’opposition, qui, systématiquement, à l’issue des élections, se voient usurper le résultat des urnes. A la vue de la gauche française sabrant le champagne de la victoire, des médias vantant la démocratie apaisée à la française, l’Africain se remémore les alternances ratées et les après- élections douloureuses et sanglantes sur le continent.

    Togo, Tchad, Cameroun, République Démocratique du Congo, Gabon, Côte d’Ivoire, longue est la liste des pays du pré carré français où les dernières élections présidentielles ont soulevé déceptions et crises. Derrière toutes ces déceptions, la France forte est toujours pointée du doigt pour ne jamais laisser les populations africaines décider de leur destin, surtout quand elles souhaitent voir des dirigeants opposés au néocolonialisme conduire leur destinée. En cinq ans de Sarkozysme et dix ans de gestion sans partage par la droite française, l’Afrique francophone autant que le peuple français a subi peine et humiliation. De la promesse non tenue de la fin de la Françafrique aux guerres néocoloniales en Côte d’Ivoire et en Libye, en passant par l’insulte de Dakar et le soutien aux dictateurs d’Afrique du Nord contre leurs peuples en révolution, la France s’est incontestablement renforcée dans son pré carré. Au service des multinationales françaises et en imposant, toujours par la force, comme il sait si bien le faire, des diktats aux Africains, Sarkozy a fait naître une haine tenace à l’égard de la France et de l’Occident dans le cœur des opprimés d’Afrique. Des émeutes à Port Gentil au Gabon suite à l’élection d’Ali Bongo jusqu’aux récentes manifestations anti-françaises à Bamako, le sentiment persiste, et le pire peut encore être évité.

    Pour éviter le pire, la France normale doit revoir sa politique envers l’Afrique et entendre enfin les voix africaines. Les cercles françafricains restent fort puissants au sein du Parti Socialiste, tenus qu’ils sont par les intérêts des multinationales françaises. L’exigence de Justice et la « fin de la Françafrique » annoncées par le Président Hollande doivent être rapidement mises en place car l’Afrique demande justice.

    Justice pour son apport depuis des siècles au développement de la France. Justice pour toutes les conséquences subies à cause de la colonisation et du pillage du continent. Justice pour les milliers de descendants des tirailleurs sénégalais morts en mer alors qu’ils revendiquaient le respect de l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui assure la liberté de circulation. Justice pour ces opposants torturés dans les prisons et ces dirigeants africains assassinés avec l’aide des services secrets français. Justice enfin pour ces milliers de morts lors d’élections en Afrique aux mains des gouvernements soutenus et armés par la France. Justice pour Thomas Sankara, assassiné en 1987 avec le soutien du réseau Foccart, sous le gouvernement Mitterrand. Justice pour le peuple rwandais par la reconnaissance de l’État français dans une complicité toujours inavouée dans le génocide des Tutsi au Rwanda |1|. Justice aux peuples africains par la rupture nette avec les réseaux de la Françafrique. Aujourd’hui plusieurs personnalités du PS sont liées à ces réseaux et s’affichent en compagnie des dictateurs : Ségolène Royal auprès de Blaise Compaoré en novembre 2011, Laurent Fabius auprès d’Ali Bongo au Gabon en février 2012 ou encore Jean-Louis Bianco auprès d’Alassane Ouattara en avril 2012. Justice à travers la restitution des fonds spoliés aux populations africaines, des biens mal acquis des dictateurs, à travers l’annulation totale et sans condition de la dette.

    En cinquante ans, malgré l’oppression néocoloniale, certains pays africains ont prouvé leur capacité à relever le défi du développement et du bien-être de leurs peuples. D’où une forte demande de partenariat et non d’aide, dans le respect de leur souveraineté et de leurs choix. L’Europe reste encore sourde à ce message, préférant suivre le chemin de l’injustice et imposant des accords de partenariats économiques contraires à la souveraineté économique, alimentaire et surtout politique de tout un continent. Monsieur Hollande, l’Afrique a soif de justice. Le changement c’est maintenant !

    http://www.cadtm.org/Une-joie-normale


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  •  L'Espagne dans la tourmente dans ECONOMIE bankia_0-300x150En Espagne, les marchés s’affolent, les taux montent,

    les banques coulent. Face aux menaces sérieuses d’effondrement

    de son système bancaire, le gouvernement espagnol a appelé

    à l’aide l’Union européenne.



     C’est une déclaration en forme d’au secours. "Le plus urgent pour nous, le plus important, c’est notre problème de financement, de liquidités et de soutenabilité de la dette" a résumé le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy ce mercredi matin devant le Parlement de Madrid. Un message de détresse de la part de la quatrième économie de la zone euro, qui voit son secteur bancaire flancher dangereusement depuis plus d’un mois. En cause, des prêts impossibles à rembourser et des actifs immobiliers peu recommandables. Une crise des subprimes version ibérique qui porte un nouveau coup à la confiance déjà bien entamée des marchés financiers.


    Selon le journal El mundo, quatre établissements bancaires nécessiteraient une recapitalisation rapide: Bankia, Caixa Catalunya, Banco de Valencia et Nova Galicia. Soit une aide évaluée entre 60 et 200 milliards d’euros. Alarmés par une possible contamination au sein de l’Union européenne, les pays voisins, Allemagne en tête, font pression sur Madrid pour qu’elle accepte un plan d’aide semblable à ceux déjà appliqués en Grèce, au Portugal et en Irlande.  Mais le royaume refuse cette mesure qui impliquerait de nouvelles cures d’austérité.

     

    Des crédits privés pourris à la dette publique. Il y a quelques jours, Bankia, l’un des principaux établissements bancaires privés, étranglé financièrement, est contraint d'appeler l'Etat à l'aide pour près de 20 milliards d’euros. Aujourd’hui, ce sont désormais quatre banques, dont à nouveau Bankia, qui nécessitent un renflouement. Ce qui était au départ une dette privée, les banques ne parvenant pas à couvrir les crédits accordés, devient désormais un problème public. Pour payer les pots cassés des établissements bancaires, les contribuables vont devoir mettre encore une fois la main à la poche, aggravant du même coup la dette espagnole. Et c’est là que la machine infernale s’engrange : craignant un embrasement de la dette publique ibérique, les investisseurs ont fixé leurs taux de prêts à l’égard du royaume à plus de 6% sur dix ans. En d’autres termes, le pays voit la porte des marchés financiers se refermer. «La prime de risque signifie que l’Espagne n’a pas d’accès aux marchés» a déploré Cristobal Montoro, ministre du budget.

     

    En des temps plus apaisés, l’Espagne aurait pu faire appel aux marchés pour l’aider à recapitaliser ses établissements bancaires. Sa bonne santé financière et son faible endettement auraient suffi à sa caution. Mais compte tenu du climat actuel et des incertitudes qui planent sur la zone euro, les investisseurs se montrent très frileux. Résultat : Madrid se retrouve seule. Malheureusement, après avoir déjà généreusement pioché dans son fond d’aide aux banques (le Frob), l’Etat ne dispose plus que de 9 milliards d’euros, une bagatelle comparé au budget nécessaire au renflouement. L'Espagne est étranglée, le besoin d'aide est urgent pour éviter toute contagion.

     

    L’impasse espagnole pourrait ouvrir une brèche. Prise en étau entre l’effritement de son secteur bancaire et les taux astronomiques réclamés par les investisseurs, l’Espagne se retrouve acculée et n’a d’autres choix que de se tourner vers l’Union européenne. Seule porte entrouverte : solliciter le Fonds européen de stabilité financière (FESF) (remplacé par le mécanisme européen de stabilité (MES) à partir du 1°juillet), dont les taux sont deux fois moins élevés. Pour autant, le gouvernement de Mariano Rajoy rechigne à adresser une demande de sauvetage, qui contraindrait le pays à accepter les nouvelles mesures d’austérité dictées par la troïka et accroitrait sa dette. Pour contrer ce paradoxe, l’unique solution serait d’autoriser le fonds de secours à recapitaliser directement les banques sans conditions. Actuellement, aucun traité n’autorise cette pratique.  Mais les choses pourraient bien changer. Berlin, qui avait jusque là apposé son véto à un prêt direct du FESF, vient d’infléchir sa position. Il faut dire que les banques allemandes sont mouillées jusqu'au coup dans la crise immobillière espagnole. Sans accorder de versements aux banques, le gouvernement d’Angela Merkel planche en ce moment sur un versement de l’aide à l’Espagne en passant par le Frob.



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  • Par Patrick Apel-Muller


    Le parti de l’austérité mène campagne tambour battant. Il a ses orateurs, de François Fillon à Laurence Parisot. Des idéologues, tels Jacques Attali ou Alain Minc, produisent à la chaîne les petits manuels qui prêchent la fatalité. Un réseau souterrain alimente les fuites telle la promotion hier des morceaux choisis d’un rapport choc de Bercy, commandé par l’ancien régime et non encore publié, qui prône la baisse des effectifs publics, le gel des salaires et des retraites, le blocage des carrières des fonctionnaires, des suppressions de prestations (adultes handicapés, aides au logement, anciens combattants, hébergement d’urgence, bourses aux étudiants, etc.) et de subventions. L’auteur? Jean-Michel Charpin, qui avait déjà commis une précédente étude ouvrant la voie à la démolition des retraites. Ce document, de 122 pages nous dit-on, labélisé par l’Inspection générale des finances, a échoué comme par hasard dans le journal patronal les Échos, dont le chroniqueur quotidien sur France Inter a pu doctement affirmer qu’il n’y avait pas d’autre politique possible... sans être contredit, alors qu’une majorité de Français vient de censurer la rigueur sarkozyste. Soit dit en passant, si la radio publique souhaite un zeste de pluralisme en donnant, hélas exceptionnellement, la parole à un journaliste de l’Humanité, nous sommes tout à fait disposés à débattre sur les antennes avec Dominique Seux.

    Pour l’heure, le parti de l’austérité se rêve en parti unique. Depuis Bruxelles, Manuel Barroso lance des excommunications à l’égard de qui conteste le dogme. La semaine dernière, l’Espagne, Chypre et la France étaient dans son collimateur. La presse allemande révèle qu’un quatuor d’eurocrates (le président de la Commission et MM Draghi de la BCE, Van Rompuy président du Conseil, Junker président de l’Eurogroupe) concocte un nouveau plan pour ligoter les peuples en imposant une union bancaire, une « union budgétaire », une union « politique » qui leur donnerait les pleins pouvoirs, une destruction des garanties sur le marché du travail et la mise à bas de toutes les frontières douanières. Ces personnages dénués de tout mandat conféré par le suffrage universel veulent imposer l’ordre de fer de l’austérité. Voilà sous quelle pression ils veulent placer le Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement des 28 et 29 juin.

    Les milieux dirigeants ont décrété une mobilisation générale pour contenir l’aspiration des peuples européens dont ont témoigné récemment les élections française et grecques, les manifestations italiennes ou portugaises, les indignations espagnoles ou allemandes. Déjà, on sent mollir certains ministres français prêts à faire passer la Grèce par-dessus le bastingage de l’UE ou prompts à rallier la priorité à la réduction des déficits budgétaires. Face à la chancelière allemande, la berceuse des compromis endort des énergies et l’exigence d’une politique de croissance se rapetisse à la dimension d’un codicille au bas d’un traité Merkozy.

    Maintenant, le changement ne doit pas se diluer. Dimanche, les électeurs qui ont choisi d’en finir avec le règne de l’UMP et du Medef ont intérêt à mettre, grâce au vote Front de gauche, un tigre dans le moteur de l’Assemblée nationale, de la résolution et du courage dans les choix économiques et sociaux, de l’élan pour leurs mobilisations futures qui garantiront la réussite de la gauche.


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