• Banques espagnoles : tous les cris, les SOS

     L'Espagne dans la tourmente dans ECONOMIE bankia_0-300x150En Espagne, les marchés s’affolent, les taux montent,

    les banques coulent. Face aux menaces sérieuses d’effondrement

    de son système bancaire, le gouvernement espagnol a appelé

    à l’aide l’Union européenne.



     C’est une déclaration en forme d’au secours. "Le plus urgent pour nous, le plus important, c’est notre problème de financement, de liquidités et de soutenabilité de la dette" a résumé le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy ce mercredi matin devant le Parlement de Madrid. Un message de détresse de la part de la quatrième économie de la zone euro, qui voit son secteur bancaire flancher dangereusement depuis plus d’un mois. En cause, des prêts impossibles à rembourser et des actifs immobiliers peu recommandables. Une crise des subprimes version ibérique qui porte un nouveau coup à la confiance déjà bien entamée des marchés financiers.


    Selon le journal El mundo, quatre établissements bancaires nécessiteraient une recapitalisation rapide: Bankia, Caixa Catalunya, Banco de Valencia et Nova Galicia. Soit une aide évaluée entre 60 et 200 milliards d’euros. Alarmés par une possible contamination au sein de l’Union européenne, les pays voisins, Allemagne en tête, font pression sur Madrid pour qu’elle accepte un plan d’aide semblable à ceux déjà appliqués en Grèce, au Portugal et en Irlande.  Mais le royaume refuse cette mesure qui impliquerait de nouvelles cures d’austérité.

     

    Des crédits privés pourris à la dette publique. Il y a quelques jours, Bankia, l’un des principaux établissements bancaires privés, étranglé financièrement, est contraint d'appeler l'Etat à l'aide pour près de 20 milliards d’euros. Aujourd’hui, ce sont désormais quatre banques, dont à nouveau Bankia, qui nécessitent un renflouement. Ce qui était au départ une dette privée, les banques ne parvenant pas à couvrir les crédits accordés, devient désormais un problème public. Pour payer les pots cassés des établissements bancaires, les contribuables vont devoir mettre encore une fois la main à la poche, aggravant du même coup la dette espagnole. Et c’est là que la machine infernale s’engrange : craignant un embrasement de la dette publique ibérique, les investisseurs ont fixé leurs taux de prêts à l’égard du royaume à plus de 6% sur dix ans. En d’autres termes, le pays voit la porte des marchés financiers se refermer. «La prime de risque signifie que l’Espagne n’a pas d’accès aux marchés» a déploré Cristobal Montoro, ministre du budget.

     

    En des temps plus apaisés, l’Espagne aurait pu faire appel aux marchés pour l’aider à recapitaliser ses établissements bancaires. Sa bonne santé financière et son faible endettement auraient suffi à sa caution. Mais compte tenu du climat actuel et des incertitudes qui planent sur la zone euro, les investisseurs se montrent très frileux. Résultat : Madrid se retrouve seule. Malheureusement, après avoir déjà généreusement pioché dans son fond d’aide aux banques (le Frob), l’Etat ne dispose plus que de 9 milliards d’euros, une bagatelle comparé au budget nécessaire au renflouement. L'Espagne est étranglée, le besoin d'aide est urgent pour éviter toute contagion.

     

    L’impasse espagnole pourrait ouvrir une brèche. Prise en étau entre l’effritement de son secteur bancaire et les taux astronomiques réclamés par les investisseurs, l’Espagne se retrouve acculée et n’a d’autres choix que de se tourner vers l’Union européenne. Seule porte entrouverte : solliciter le Fonds européen de stabilité financière (FESF) (remplacé par le mécanisme européen de stabilité (MES) à partir du 1°juillet), dont les taux sont deux fois moins élevés. Pour autant, le gouvernement de Mariano Rajoy rechigne à adresser une demande de sauvetage, qui contraindrait le pays à accepter les nouvelles mesures d’austérité dictées par la troïka et accroitrait sa dette. Pour contrer ce paradoxe, l’unique solution serait d’autoriser le fonds de secours à recapitaliser directement les banques sans conditions. Actuellement, aucun traité n’autorise cette pratique.  Mais les choses pourraient bien changer. Berlin, qui avait jusque là apposé son véto à un prêt direct du FESF, vient d’infléchir sa position. Il faut dire que les banques allemandes sont mouillées jusqu'au coup dans la crise immobillière espagnole. Sans accorder de versements aux banques, le gouvernement d’Angela Merkel planche en ce moment sur un versement de l’aide à l’Espagne en passant par le Frob.



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