• Danielle Mitterrand, le 4 octobre 2011.

    Danielle Mitterrand, le 4 octobre 2011.AFP/MIGUEL MEDINA

    Danielle Mitterrand, la veuve de l'ancien président de la République, est morte dans la nuit de lundi à mardi, à l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Agée de 87 ans, la présidente de France-Libertés était hospitalisée depuis vendredi et placée en coma artificiel.

    Plus à l'aise dans le rôle de militante en faveur des droits de l'homme que de première dame, elle avait  toujours refusé d'être une première dame "potiche", apportant son soutien aux peuples kurde, tibétain, à Cuba, au sous-commandant Marcos (Mexique), défendant un partage équitable de l'eau ou dénonçant l'esclavagisme, etc.

     DÉFENSE DES DROITS DE L'HOMME

    A l'Elysée, elle avait refusé de se laisser enfermer dans le protocole et avait utilisé la tribune que lui offrait sa place d'épouse du chef de l'Etat pour se consacrer à la défense des droits de l'homme. En 1986, elle crée la fondation France-Libertés qui a fêté en octobre son 25ème anniversaire.

    Lauréate du prix Nord-Sud (1996), Danielle Mitterrand, qui s'est rendue à plusieurs forums sociaux mondiaux, s'était, ces dernières années, éloignée du PS, jugeant en 2007 que "les dirigeants socialistes n'ont pas la fibre socialiste".

    Née le 29 octobre 1924 à Verdun (Meuse), Danielle Mitterrand est la fille d’un directeur d’école – révoqué en 1940 par Vichy pour ne pas avoir dénoncé les élèves juifs de son collège – et d’une institutrice, tous deux militants de la SFIO. Elle rejoint le maquis à 17 ans comme infirmière bénévole et sera l’une des plus jeunes médaillées de la Résistance.

    Dans un communiqué adressé à la presse, le candidat du Front de gauche a d’ailleurs tenu à saluer la mémoire d’une femme « entrée en résistance dès son plus jeune âge » et qui « n’a jamais quitté son poste de combat. Elle est un modèle féminin qui ne s’efface pas avec son départ », a poursuivi Jean-Luc Mélenchon. « Son décès nous prive d’une avant-garde de l’esprit et du coeur. Nous l’aimions », a-t-il conclu.

    Soutien aux peuples kurde, tibétain, à Cuba, au sous-commandant Marcos (Mexique), partage équitable de l’eau ou dénonciation de l’esclavagisme, etc. : les causes qu’elle a ardemment défendues étaient nombreuses. Voilà d’ailleurs ce qu’elle disait à Gabriel Amard il y a quelques semaines sur la gestion de l’eau :

    Danielle Mitterrand devrait être enterrée samedi à Cluny

    Danielle Mitterrand, veuve de l’ancien chef de l’Etat décédée dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 87 ans, devrait être enterrée samedi à Cluny, selon des sources concordantes.


    Danielle Mitterrand «sera probablement enterrée samedi à Cluny», a indiqué mardi à l’AFP le directeur de sa fondation France Libertés, Emmanuel Poilane. Cette information a été confirmée par un proche de la famille.


    Le père de Danielle Mitterrand (née Gouze), directeur d’école, avait trouvé refuge à Cluny après avoir été révoqué en 1940 par le gouvernement de Vichy pour ne pas avoir dénoncé les élèves juifs de son collège.


    C’est également à Cluny que Danielle Mitterrand rencontrera le capitaine Morland, alias François Mitterrand, recherché par la Gestapo.
    «C’est une grande dame qui s’en va, qui portait des valeurs de vie depuis toujours. Elle était toujours portée vers l’avenir et aujourd’hui, elle voudrait qu’on porte ses valeurs de résistance, d’indignation pour faire en sorte que le monde change et soit plus juste», a déclaré à l’AFP M. Poilane, devant le domicile familial des Mitterrand rue de Bièvre, dans le Ve arrondissement de Paris.


    Selon lui, la dépouille de Mme Mitterrand ne transitera pas par l’appartement de la rue de Bièvre.


    Jean-Christophe Mitterrand, son fils aîné, aperçu mardi matin devant le domicile familial parisien, n’a pas souhaité s’exprimer.
    Deux roses rouges et une rose blanche étaient coincées dans la porte cochère de l’immeuble, a constaté l’AFP.


    Décédé en janvier 1996, moins d’un an après son départ de l’Elysée, François Mitterrand a été inhumé dans sa ville natale de Jarnac, en Charente.
    AFP


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  • Intégration européenne ( Annie Lacroix-Riz)

     

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    Pour mettre en échec la droite et le "coup d’État financier en cours, le secrétaire national du Parti communiste français appelle à "une confrontation respectueuse, loyale, démocratique" à gauche sur des choix politiques anticrise. Entretien réalisé par Sébastien Crépel.

    Le chef de l’État regagne des points dans les enquêtes d’opinion, que l’on impute à son action lors des sommets internationaux. La droite peut-elle retrouver une crédibilité sur ce créneau d’ici à la présidentielle ?


    Mais de quelle crédibilité parle-t-on ? C’est de l’intoxication. Ni les sommets européens ni le G20 n’ont apporté le moindre début de solution à la crise. Ce matin même (mercredi – NDLR), les Échos titrent : « Zone euro : la crise s’étend à presque tous les pays ». Nicolas Sarkozy prétend protéger notre pays et dit qu’il a évité le pire. C’est tout simplement faux. Les chiffres du chômage et de la pauvreté sont alarmants. La croissance s’effondre parce que les plans d’austérité s’accumulent. Lui et son gouvernement ne sont que des commis aux ordres des grands intérêts financiers. Non seulement le système financier n’est pas sous contrôle mais l’ultralibéralisme financier a engendré un monstre qui dévore ses propres enfants. Il faut reprendre d’urgence les commandes, or les dirigeants politiques actuels du pays n’ont ni le courage ni la volonté politique de s’opposer à cette dictature de fait des marchés financiers.


    Le PCF, par la voix de Francis Wurtz, évoque un « coup d’État financier » en Grèce et en Italie. Cette situation risque-t-elle de se produire en France ?


    Ce coup d’État financier est en cours dans toute l’Europe. Il a pris un tour spectaculaire en Grèce et en Italie, où deux anciens dirigeants de Goldman Sachs ont été nommés sans élection à la tête des gouvernements. Nicolas Sarkozy fait du zèle sur le dos de notre peuple pour sauver sa tête. La mise sous tutelle de nos choix politiques, des budgets nationaux, a en réalité été acceptée lors des derniers sommets européens. Les conséquences sont concrètes et désastreuses. On le voit avec le plan de 6 000 suppressions d’emplois chez PSA ou l’ajout scandaleux d’une nouvelle journée de carence pour les travailleurs en arrêt maladie. C’est inhumain. Rien n’est plus urgent que de convaincre et de mobiliser le pays contre ces choix, et de l’unir sur d’autres choix politiques. Avec le Front de gauche et notre candidat Jean-Luc Mélenchon, j’appelle au rassemblement pour renverser ce coup d’État financier, dire « stop » à l’austérité, reprendre nos vies en main contre le chantage des banquiers et des gros actionnaires.


    La droite mène campagne sur le thème des divisions de la gauche et de son incapacité à relever les défis de la crise. Comment la gauche peut-elle se montrer à la hauteur ?


    En rassemblant les Français sur de vraies solutions à la crise. La droite française est à bout d’arguments, elle compte s’en sortir en discréditant l’adversaire. Ces solutions à la crise existent. Le Front de gauche les met en débat. Pour commencer, stopper l’austérité car cela provoquera inévitablement la récession. Exiger la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, comme l’ont demandé nos parlementaires, sur l’état et les pratiques du système bancaire et des assurances. Reprendre le contrôle du système bancaire et financier en créant un grand pôle public pour impulser une autre politique du crédit. Relancer au nom de la France le débat européen sur le changement du statut et des missions de la Banque centrale européenne. Voici quelques-unes de ces solutions, mais notre programme « l’Humain d’abord » en comporte beaucoup d’autres qui peuvent susciter la mobilisation citoyenne nécessaire. La gauche ne peut esquiver ces débats.


    Mais le débat à gauche prend une tournure très polémique. Est-ce un signe d’émulation ou au contraire de divisions mortifères ?
    Soyons clairs. Au Front de gauche, nous n’avons qu’un adversaire : la droite et sa politique au service des marchés financiers. Et nous avons une ambition : mettre la gauche à la hauteur de la situation. Or ne tournons pas autour du pot : les choix politiques mis en avant par le candidat socialiste et l’accord PS-Europe Écologie-les Verts (EELV) ne sont pas de nature à sortir le pays de cette crise. Si nous n’ouvrons pas ce débat, la gauche ira dans le mur. Le débat est la méthode la plus démocratique et la voie la plus sûre pour un rassemblement solide. C’est l’intérêt de la gauche de le mener sans tabou et au grand jour.


    L’accord PS-EELV ne vous paraît donc pas satisfaisant ?


    Non. C’est un compromis politicien qui est un habillage pour un accord législatif par lequel le PS donne un groupe aux Verts. Sur le fond, il entérine de fait un consensus entre les deux formations sur des orientations économiques très en deçà des besoins face à la crise. Quant aux enjeux de la transition énergétique, nous avions alerté sur un compromis irréfléchi en échange de circonscriptions électorales. Le résultat est là : un accord bâclé, aucune ambition réelle pour une politique cohérente de transition énergétique, avec des dangers évidents pour la maîtrise publique et industrielle de la filière, le sort de ses salariés et les tarifs de l’énergie. Le Front de gauche propose une autre méthode : un grand débat public national et citoyen, tranché par un référendum. Ce débat est plus que jamais nécessaire. Il doit embrasser tous les enjeux : droit à l’énergie ; plan concret pour la sortie des énergies carbonées et le développement des énergies renouvelables. Et sur le nucléaire, toutes les options doivent être débattues, dont celle du PCF d’un mix énergétique rééquilibré comprenant une industrie nucléaire entièrement publique et mieux sécurisée. Je le répète, la gauche a tout à gagner à un débat plutôt qu’à des marchandages.


    Comment faire, selon vous, dans ces conditions ?

     J’en appelle d’urgence à changer la manière de mener le débat à gauche. Le PS ne peut pas faire comme si ses solutions s’imposaient à tous. Les écologistes ne peuvent pas procéder par ultimatum. Le débat à ouvrir doit poursuivre un seul objectif : chercher les meilleures solutions pour répondre aux urgences sociales et à la crise. Au Front de gauche, nous sommes disponibles pour mener une confrontation respectueuse, loyale, démocratique. C’est dans ce but que nous mettons en place partout des assemblées citoyennes. Nous le ferons demain avec les salariés de plusieurs entreprises réunis à Still Montataire, dans l’Oise. Ces assemblées citoyennes peuvent devenir le lieu d’un débat ouvert et public à gauche. Seule cette méthode peut permettre à la gauche d’éviter le piège de la division et de se rassembler autour de propositions unitaires.


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  • L’accord PS - EELV est irresponsable

    Après les arrangements électoraux entre le PS et le Verts, il semble impensable que les français puissent accepter un tel mépris vis-à-vis d’un des enjeux des prochaines élections. L’industrie nucléaire française ne peut pas être jouée à la roulette russe et mise en balance avec une poignée de strapontins dorés à l’Assemblée nationale. Ci-dessous, deux réactions intéressantes permettent d’éclairer le débat : l’interview de la responsable CGT-Energies et une lettre destinée aux candidat(e)s à l’élection présidentielle émanant d’une association écologique et que font circuler des communistes de l’Ain craignant pour la centrale du Bugey...

     http://lepcf.fr/

    Interview - Virginie Gensel, patronne de la fédération énergie de la CGT, redoute les conséquences sociales d’une sortie du nucléaire et juge que l’arrêt de l’EPR serait « une folie ».

    Secrétaire générale de la Fédération nationale mines-énergie de la CGT, revendiquant 60.000 adhérents, Virginie Gensel dénonce, dans une interview au Figaro, l’accord EELV-PS sur le nucléaire. Pour sa part, Bernard Thibault, le secrétaire général de la confédération syndicale, a critiqué vendredi sur BFM Business un mélange « entre les engagements en matière de politique énergétique et les relations des partis pour former des majorités dans les Assemblées ».

    Le Figaro - Que pensez-vous de l’accord conclu entre les Verts et le PS prévoyant la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025 ?

    Virginie Gensel - C’est un accord irresponsable. On ne peut pas faire reposer la politique énergétique, l’avenir industriel de la France, sur des considérations d’échanges de circonscriptions, de marchandage de coin de table. À la CGT, nous souhaitons un débat véritable sur la politique énergétique globale, dont l’avenir du nuclé­aire. Ce sont des questions complexes qui engagent le pays entier, qui ne peuvent pas être discutées juste à quelques-uns, entre appareils.

    Le Figaro - Avez-vous été consultés par les Verts et le PS ?

    Virginie Gensel - Non. Il y a un an, nous avons écrit à tous les partis politiques pour leur faire part de nos propositions en matière d’énergie. Nous avons rencontré les Verts, le Parti de gauche, le PCF, mais ni le PS ni l’UMP ne nous ont répondu.

    Le Figaro - Qu’est-ce que vous trouvez « irresponsable » dans cet accord ?

    Virginie Gensel - Derrière la première intention affichée, réduire le nucléaire, il y a la sortie du nucléaire. Nous sommes favorables au développement des énergies renouvelables, mais elles ne sont pas en capacité, en l’état actuel, de répondre aux besoins. Personne ne fait de réelles propositions pour savoir par quoi on remplacerait le nucléaire. Voyez l’Allemagne, où l’on dit que les énergies renouvelables vont être développées : en attendant, les centrales thermiques sont sollicitées, et l’on augmente tranquillement l’effet de serre.

    Le Figaro - Redoutez-vous les conséquences sociales d’un arrêt des centrales ?

    Virginie Gensel - Oui, bien sûr, mais pas seulement pour ce qui concerne les emplois du nucléaire. Il y a en France, 3 ou 4 millions de foyers en précarité énergétique, c’est-à-dire qui consacrent une part importante de leurs ­revenus à s’éclairer et se chauffer. Si les prix de l’électricité augmentent, qu’en sera-t-il pour eux ? Le prix bas du courant en France est aussi un élément de compétitivité pour notre industrie.

    Le Figaro - Les effectifs dans le nucléaire font actuellement l’objet d’une incroyable guerre des chiffres. Combien d’emplois sont concernés ?

    Virginie Gensel - La filière emploie quelque 125.000 personnes, auxquelles il faut ajouter un chiffre équivalent pour les sous-traitants. Cela fait déjà 250.000 salariés, sans compter plusieurs dizaines de milliers d’emplois indirects. Mais n’opposons pas ces emplois à ceux des renouvelables. Pour les énergies vertes, il s’agit de développer une vraie filière industrielle.

    Le Figaro - Faut-il poursuivre le chantier de l’EPR à Flamanville ?

    Virginie Gensel - Il faut terminer ce projet. Le chantier est aujourd’hui tellement engagé qu’il est impensable de revenir en arrière. Ce serait une folie. L’EPR de Flamanville est un prototype, une tête de série dont il sera très important ensuite d’analyser le retour d’expérience. D’une manière générale, la recherche dans l’énergie, mais également dans le nucléaire, est aujourd’hui insuffisamment poussée. S’agissant de la génération IV des réacteurs, des pays comme la Russie et l’Inde sont en avance par rapport à la France.

    Le Figaro - À la suite de la catastrophe de Fukushima , le recours à la sous-traitance par EDF a été évoqué par les experts de l’État comme un enjeu de sûreté. Votre position ?

    Virginie Gensel - C’est la CGT qui est intervenue en ce sens. Nous sommes pour que des métiers liés à la sûreté soient réinternalisés et pour un statut de haut niveau pour tous les salariés. Nous avons demandé à Éric Besson, le ministre de l’Industrie, d’ouvrir des négociations sur la sous-traitance.

    Source : Le Figaro

     

    Lettre de l’AEPN (Association des Écologistes Pour le Nucléaire) destinée aux candidat(e)s à l’élection présidentielle

    Nous avons besoin de plus, pas de moins, de nucléaire

    A l’attention de Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République

    La disponibilité d’énergie est un élément essentiel pour le développement qualitatif et quantitatif de la société humaine. Elle soulève cependant trois problèmes fondamentaux :

    - le risque nucléaire, hélas illustré par les accidents de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, perçu, à tort, comme beaucoup plus grave que celui affectant d’autres filières énergétiques (charbon, gaz, pétrole, hydraulique),

    - le réchauffement climatique, dont personne ne conteste plus sérieusement la menace, lié aux émissions de gaz à effet de serre des filières fossiles,

    - et ... la pénurie d’énergie qui porte en elle le risque d’affrontement entre les hommes, voire entre les peuples.

    Depuis l’accident de Fukushima, dont la gravité a été surestimée par les médias, et alors que des militants antinucléaires ont monopolisé le discours sur l’énergie, une attitude irrationnelle se développe vis à vis de notre parc nucléaire. Le monde est, en effet, confronté aux deux défis majeurs que sont l’inéluctable plafonnement de la production de combustibles fossiles bon marché et le réchauffement climatique. La solution pour une société industrielle comme la France est d’électrifier le chauffage des bâtiments et une partie des transports, à condition que la production d’électricité ne fasse pas appel aux combustibles fossiles.

    Cette électricité ne peut être produite massivement par du photovoltaïque : son coût est encore prohibitif et, surtout, il produit essentiellement en été, c’est-à-dire lorsque nous en avons le moins besoin. Du fait de son intermittence, l’éolien, en plus de détruire de nombreux paysages remarquables, nécessite un stockage massif de l’électricité dont la technologie n’existe pas et coûterait extrêmement cher en admettant qu’on puisse le réaliser à une échelle suffisante. Nous n’avons pas assez de biomasse pour répondre aux besoins de régulation d’un système électrique et aussi aux besoins de chauffage et de production de biocarburants.

    Selon le scénario Negawatt qui, pourtant, ne traite pas sérieusement la question de l’intermittence de l’éolien et du solaire, une sortie du nucléaire ne serait possible qu’au prix d’une division de notre consommation énergétique par un facteur supérieur à 2,2. Nous ne pensons pas que les Français soient prêts à un tel effort de sobriété et d’investissement financier pour faire plaisir aux antinucléaires.

    Le kWh nucléaire est non seulement le plus compétitif (même en intégrant les mesures qui seront jugées nécessaires à l’issue des stress tests post-Fukushima), il est le moyen qui fait appel au minimum d’importations influant sur le coût du kWh, il est aussi celui qui donne lieu au minimum d’émission de gaz carbonique.

    Chaque année nous accumulons un stock de matière fissile qui correspond à un trimestre de consommation. De plus, dans les réacteurs actuels, nous produisons le combustible qui permettra de démarrer les surgénérateurs qui pourront assurer nos besoins pour des milliers d’années et diviser par 100 la quantité de déchets de haute activité. Le monde ne pourra se passer des réacteurs nucléaires ; continuons donc d’en construire dans notre pays (qui est un de ceux qui en maîtrise le mieux la technique, qui en tire 400.000 emplois et y trouve un des rares atouts industriels qu’il possède encore).

    Madame (Monsieur) le candidat à la Présidence de la République, nous vous demandons donc de vous engager à protéger et développer notre parc nucléaire garant d’une électricité à un coût abordable et de notre indépendance énergétique et que, parallèlement à une politique d’économies d’énergie réaliste, soit augmentée significativement la puissance nucléaire de la France pour faire face aux nouveaux besoins (production de chaleur et transports électriques).

    Veuillez agréer, Madame (Monsieur) le candidat à la Présidence de la République, l’expression de notre considération.

    Source : Site où l’appel est en ligne.


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    La droite espagnole a remporté les législatives battant le PS au pouvoir depuis 2004. Trois faits ont marqué ce scrutin : défaite du parti au pouvoir, hausse record de l'abstention et progression des "petits partis", en particulier d'Izquierda Unida. 

     Après l'Irlande, l'Islande, le Portugal, et hors élections, l'Italie et la Grèce, l'Espagne change de gouvernement. Les conservateurs du Parti populaire (PP) ont remporté dimanche les élections législatives dans un pays en pleine crise économique et financière. Emprisonnée dans la crise de l'euro et soumise à une politique de rigueur, l'Espagne, gouvernée par les socialistes, a changé de majorité dimanche. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui a reconnu sa défaite après plus de sept années au pouvoir, réunit moins de 29% des voix et perd une soixantaine d'élus au Congrès, sa pire performance depuis trente ans. Ce phénomène n'est pas nouveau en Europe, puisque les gouvernements qui se sont présentés devant les électeurs ont été battus. En Irlande, au Portugal et au Danemark, les gouvernements sortants ont été battus. En Espagne, le gouvernement socialiste qui proposait une politique de rigueur n'a pas convaincu ses électeurs de le soutenir.

    Record d'abstention . Le Parti populaire, qui a remporté le scrutin, est bien sur satisfait de sa victoire. Mais ce succès a été obtenu, selon les chiffres disponibles, avec moins de voix qu'en 2008 qui avait vu la victoire du gouvernement Zapatero. Explication : moins d'un Espagnol sur deux s'est déplacé pour voter. L'abstention est passée de 26% en 2008 à 53 % en 2011. Un record depuis le retour de la démocratie en Espagne. Appelés à sa prononcer entre la rigueur du PSOE et la rigueur du PP, les électeurs espagnols ne se sont pas mobilisés en masse.
    Troisième leçon de ce scrutin : Le PP et le PSOE (les deux partis majoritaires espagnols) auraient rassemblé à eux deux 73% des suffrages exprimés, contre 83% lors de la précédente consultation législative, soit 10 points de moins qu'en 2008. Résultat, ce sont les petits partis qui ont progressé : la gauche de la gauche (Izquierda Unida , la Gauche unie regroupant notamment le Parti communiste et les Verts) voit son nombre d'élus multiplié par cinq ou six, passant de deux à onze élus. Même progression d'un parti centriste qui passe de un à cinq élus.
    Sur le plan national, ces partis de "second plan" ont réuni 5,2 des 24,5 millions de suffrages exprimés. Au Congrès des députés, ils représenteront désormais 54 des 350 sièges, contre 26 dans la précédente législature. "Dans aucune autre élection depuis 1982 autant d'électeurs étaient passés d'un parti à un autre. C'est la première fois en vingt ans que, dans leur ensemble, les partis minoritaires, qui reculaient jusque là, progressent", relève Narciso Michavila, président de la société de consultants GAD3.


    La percée d'Izquierda Unida. Malgré un système électoral qui privilégie les partis nationalistes régionaux face aux petites formations nationales, les écolos-communistes d’Izquierda Unida occuperont onze sièges contre deux auparavant, au Congrès, la puissante chambre basse du Parlement où elle va constituer un groupe parlementaire. "Nous n'allons pas devenir une institution. Nous allons continuer dans la rue", assurait dimanche Cayo Lara, candidat d’IU à la présidence du gouvernement. Avec 700 000 voix en plus par rapport aux législatives de 2008, Izquierda Unida qui comptait deux députés jusqu'à présent, a ainsi réussi à se frayer un chemin et occupera onze sièges au Congrès. "Vous ne pouvez pas imaginer comme cela fait plaisir que la joie entre, de temps en temps, dans la maison des pauvres", a ajouté Coyo Lara. Une percée qui fait écho au mouvement des Indignados, né il y a six mois en Espagne et sonne comme un avertissement aux grands partis dont la crédibilité s'effrite sous l'effet de la crise. En nombre de voix, Izquierda Unida est la troisième formation espagnole, derrière les socialistes.
    Sous l'effet des nouvelles mesures d'austérité qui se profilent, la mobilisation sociale pourrait gagner en ampleur, alors que le chômage reste à un niveau record (21,52%). "L'axe central du discours de campagne d'IU passait par une opposition frontale aux politiques du gouvernement et aux coupes budgétaires à venir", souligne le politologue Anton Losada. "La période qui s'ouvre va voir les syndicats et les partis politiques de gauche jouer un rôle très actif", ajoute-t-il.  "Après le 20 novembre, la lutte se poursuit dans la rue", annonçait, comme en écho, une grande affiche placardée dimanche soir sur la Puerta del Sol, la place au centre de Madrid qui a vu naître les "indignés" au printemps. "Nous pouvons nous attendre à un grand mouvement social", assure Manolo Nolla, 64 ans, l'une des têtes les plus visibles de la commission économique des "indignés" madrilènes.


    Le vote espagnol vu par les socialistes français. Le responsable de la communication de François Hollande, Manuel Valls a attribué l'échec des socialistes espagnols au fait que José Luis Zapatero, le premier ministre socialiste sortant,  "a menti". "Il a caché la vérité aux Espagnols, à son peuple, sur l'ampleur de la crise il y a deux ans, a affirmé M. Valls. Il est là, le parallèle : Nicolas Sarkozy, François Fillon mentent aussi aux Français sur la situation économique et financière du pays. Ils préparent un nouveau plan de rigueur". Pour le porte-parole du parti socialiste, Benoît Hamon, c''est la "défaite historique et cuisante d'un gouvernement qui est arrivé à ces élections épuisé sur le plan politique et idéologique, étranglé par les politiques d'austérité mises en oeuvre en Espagne", a déclaré M. Hamon. La "leçon qu'il faut retenir", c'est qu'"il faut pouvoir proposer une alternative claire face aux choix qui sont ceux de la droite", a-t-il ajouté.
    Analyse différente pour un autre socialiste : Gérard Filoche (gauche du PS). Ancien inspecteur du travail, soutien de Martine Aubry pendant la primaire PS, très actif sur Twitter, il affirme : "Ce n'est pas un raz de marée vers la droite, mais un raz de marée d'abstentions à gauche". S'agit-il d'un message destiné au candidat François Hollande ?

     

    ... Et par Pierre Laurent (PCF). "La victoire de la droite espagnole qui a remporté une majorité absolue historique au Parlement, est une mauvaise nouvelle pour l'Espagne et pour l'Europe" souligne le secrétaire du Parti communiste français et président du PGE (Parti de la gauche européenne). "les classes populaires, les jeunes abandonnés par le PSOE qui obtient son plus mauvais score depuis le retour de la démocratie, vont être les victimes de cette politique. Voilà le résultat quand la gauche n'est plus la gauche. Quand elle mène des politiques de casse sociale et de soumission aux marchés financiers. Quand elle s'aligne sur Merkel et Sarkozy" explique le leader du PCF qui rélève pourtant le "très bon score" de Izquierda Unida et de l'EUIA (Gauche unie et Alternative en Catalogne). 
    "Une augmentation de 700 000 voix et de 9 députés par rapport à 2008, c'est une magnifique progression lorsque l'on connaît le poids du bipartisme et la règle électorale injuste qui perdurent en Espagne. Le rôle d' Izquierda Unida auprès des populations et leurs combats sont reconnus. Leur dialogue avec le mouvement des indignés et au côté des luttes pour l'Education dans les dernières semaines, a, je crois, porté ses fruits" analyse Pierre Laurent en soulignant que "pour tous les partenaires européens du PGE, pour les européens qui luttent, pour les grecs et les français qui, en 2012, vont eux aussi être confrontés à d'importantes échéances électorales, la progression d'une gauche unie autour de propositions de transformation en Espagne est un formidable espoir."

     

    Escaños totales : 350

    Votos contabilizados :                                                                     24590557     71.69 %

    Abstenciones :                                                                                     9710775     28.31 %

    Votos nulos :                                                                                           317886       1.29 %

    Votos en blanco :                                                                                   333095       1.37 %

     

    Parti Populaire (Droite)                                          186 escaños     10830693    44.62 %

    PSOE (Socialistes)                                                  110                        6973880    28.73 %

    CiU (centre droit de Catalogne)                               16                        1014263      4.17 %

    Izquierda Unida  (communistes et écolo)             11                        1680810      6.92 %

    AMAIUR (Indépendantistes basques - gauche)     7                          333628      1.37 %

    UPyD  (Centre gauche)                                                5                           323517     1.33 %

    ERC                                                                                  3                           256393     1.05 %

     http://pcfbalaruc.over-blog.com/


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  • Un "triomphe historique". Une "droite absolue". "Tout le pouvoir à Rajoy"… L'ensemble de la presse espagnole titrait, lundi 21 novembre, sur la majorité absolue obtenue par le Parti populaire (PP) aux élections, et la victoire sans équivoque du futur chef du gouvernement, Mariano Rajoy, dimanche 20 novembre.

    Le défi pour M. Rajoy va être, désormais, "de sortir l'Espagne de la crise, gagner la confiance des marchés et créer des emplois", résumait le journal conservateur catalan La Vanguardia. Si la couverture des journaux ibériques a fait la part belle à la victoire écrasante de la droite, la presse n'a pas occulté le pendant de cette victoire : l'avenir du parti socialiste PSOE dont José Luis Rodriguez Zapatero est le secrétaire général et Alfredo Pérez Rubalcaba le chef de file.

    La défaite du PSOE pose la question de son avenir et de son positionnement futur alors qu'il s'apprête à passer dans l'opposition après sept ans au pouvoir. Avec 110 députés, le parti socialiste perd 59 sièges et 4,5 millions des 11,3 millions de votants qui s'étaient portés sur ses listes en 2008. Avec 28,35 % des voix, le PSOE a enregistré son plus faible résultat depuis son accession au pouvoir en 1982. Jamais depuis il n'avait obtenu moins de 34 % des suffrages aux élections législatives. Le temps serait donc venu pour le parti au pouvoir d'initier "sa traversée du désert", souligne le quotidien El Pais.

     

    Le parti de M. Zapatero n'est plus en tête que dans deux provinces, celles de Barcelone et de Séville.

    Le parti de M. Zapatero n'est plus en tête que dans deux provinces, celles de Barcelone et de Séville.REUTERS/SUSANA VERA

    Une fois les résultats des élections confirmés, le ministre de l'intérieur, puis vice-président du gouvernement Zapatero et candidat à l'élection, Alfredo Pérez Rubalcaba, est monté à la tribune. Après avoir accompli le rituel qui incombe à tout perdant, félicitant l'adversaire, M. Rubalcaba a recentré son discours autour de ce qui est en passe de devenir le "premier parti d'opposition au Parlement".

    "J'ai transmis au secrétaire général du PSOE mon opinion sur le fait qu'il faille convoquer le plus rapidement possible un congrès du parti", a-t-il déclaré devant cinq cents militants venus soutenir le parti au siège de celui-ci, malgré la défaite. M. Zapatero, président du gouvernement en fonction, peut, théoriquement, occuper le poste jusqu'en juillet. "Mais les analystes sont convaincus qu'il accélérera le processus de succession : un congrès devrait être convoqué début 2012", précise Le Figaro.

    Le parti socialiste va devoir penser sa rénovation en profondeur, indique le quotidien de droite ABC. Les principaux chantiers de réflexion, selon M. Rubalcaba, seront la défense des services publics, les égalités entre hommes et femmes ainsi que la défense des libertés et des droits civils, rapporte le quotidien conservateur El Mundo. Dans la bouche de M. Rubalcaba, le message est clair : le parti doit "initier la route pour récupérer la majorité politique et sociale".

    Mais quid du futur leader du PSOE ? Les instances dirigeantes du parti doivent se réunir au lendemain de la défaite, lundi, pour aborder les raisons de la débâcle et poser les bases du futur congrès qui devra déterminer qui sera le nouvel homme fort du parti pour la durée de la mandature de M. Rajoy, soit quatre années.

    Alfredo Pérez Rubalcaba, porte-parole du gouvernement et proche de M. Zapatero, pourrait être celui qui succédera au chef du gouvernement. Jusqu'à dimanche, M. Rubalcaba évitait soigneusement d'annoncer son avenir personnel en cas de défaite. Mais aujourd'hui, il semble disposé à prendre les rênes du parti, bien qu'il n'en a pas fait mention officiellement, dimanche, note El Mundo.

    Mais M. Rubalcaba n'est pas la seule option. La ministre de la défense, Carme Chacon, semble séduite par l'idée de prendre la tête du parti. "Elle occupe aujourd'hui la première place d'une nouvelle liste : celle des candidats à la succession du tandem Zapatero-Rubalcaba," souligne Le Figaro. La guerre des prétendants a commencé.

    La percée historique d'Izquierda Unida

    Les élections espagnoles

    Malgré un système électoral qui privilégie les partis nationalistes régionaux face aux petites formations nationales, les écolos-communistes d’Izquierda Unida occuperont onze sièges contre deux auparavant, au Congrès, la puissante chambre basse du Parlement où elle va constituer un groupe parlementaire.

    "Nous n'allons pas devenir une institution. Nous allons continuer dans la rue", assurait dimanche Cayo Lara, candidat d’IU à la présidence du gouvernement. Avec 700 000 voix en plus par rapport aux législatives de 2008, Izquierda Unida qui comptait deux députés jusqu'à présent, a ainsi réussi à se frayer un chemin et occupera onze sièges au Congrès. "Vous ne pouvez pas imaginer comme cela fait plaisir que la joie entre, de temps en temps, dans la maison des pauvres", a ajouté Coyo Lara. Une percée qui fait écho au mouvement des Indignados, né il y a six mois en Espagne et sonne comme un avertissement aux grands partis dont la crédibilité s'effrite sous l'effet de la crise.

    Et ce en dépit d'un système électoral complexe, résultant de la forte décentralisation de l'Etat espagnol, qui privilégie les partis nationalistes régionaux face aux petites formations nationales. En nombre de voix, Izquierda Unida est la troisième formation espagnole, derrière les socialistes.

    Sous l'effet des nouvelles mesures d'austérité qui se profilent, la mobilisation sociale pourrait gagner en ampleur, alors que le chômage reste à un niveau record (21,52%). "L'axe central du discours de campagne d'IU passait par une opposition frontale aux politiques du gouvernement et aux coupes budgétaires à venir", souligne le politologue Anton Losada. "La période qui s'ouvre va voir les syndicats et les partis politiques de gauche jouer un rôle très actif", ajoute-t-il.

    "Après le 20 novembre, la lutte se poursuit dans la rue", annonçait, comme en écho, une grande affiche placardée dimanche soir sur la Puerta del Sol, la place au centre de Madrid qui a vu naître les "indignés" au printemps. "Nous pouvons nous attendre à un grand mouvement social", assure Manolo Nolla, 64 ans, l'une des têtes les plus visibles de la commission économique des "indignés" madrilènes.

     




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  • Les nouveaux safaris nous montrent les merveilles de la nature (Vidéo 49’59)

    Enregistré sur France 3 le 11 novembre 2011.

    Vu sur http://mai68.org


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  •  La jeune femme aurait été retrouvée pendue par la capuche de son sweat-shirt dans un rayon réfrigéré. PHOTO «LA VOIX » La jeune femme aurait été retrouvée pendue par la capuche de son sweat-shirt dans un rayon réfrigéré. PHOTO «LA VOIX »

     DRAME

    Aline, une femme de 21 ans originaire du village de Dimechaux, dans l'Avesnois, est décédée dimanche. Les circonstances,particulièrement surprenantes, dans lesquelles cette jeune femme a été retrouvée inanimée, ont entraîné l'ouverture d'une enquête menée par les policiers du commissariat de Maubeuge et diligentée par le parquet d'Avesnes-sur-Helpe. ...

     

    Aline, fille d'une employée d'Auchan Louvroil, travaillait en contrat saisonnier au sein de l'hypermarché. Samedi, vers 4 h 30, peu après avoir pris son service, la jeune femme a été retrouvée inconsciente dans un rayon réfrigéré, où elle réapprovisionnait des étagères en yaourts. Selon nos informations, la capuche du sweat-shirt qu'elle portait était accrochée à un coin de bac métallique qui reçoit les produits en gros conditionnement, au niveau inférieur des gondoles.

    La direction d'Auchan a confirmé que ce sont « deux employés qui ont découvert l'une de nos collaboratrices ». Ces derniers, renforcés par des membres du service de sécurité du magasin, auraient décroché la victime et lui auraient prodigué un massage cardiaque. Les sapeurs pompiers d'Hautmont et le SMUR ont ensuite pris en charge la jeune femme, toujours inconsciente. Elle a été hospitalisée, dans le coma. Elle est décédée plusieurs heures plus tard.

    Le procureur de la République d'Avesnes, Bernard Beffy a expliqué que seule l'hypothèse criminelle était exclue à ce stade de l'enquête. Les rayons de l'hypermarché sont placés sous vidéosurveillance et « aucun tiers n'est intervenu. La victime était seule dans cette partie du magasin au moment des faits ».

    Œdème pulmonaire

    L'autopsie pratiquée mardi a révélé que la mort d'Aline était due à un oedème pulmonaire, qui pourrait être consécutif à un malaise cardiaque. Mais l'arrêt cardiaque a-t-il précédé ou suivi une chute ou un malaise, qui aurait placé la jeune femme dans l'état de pendaison où on l'a retrouvée ? « Des analyses complémentaires sont nécessaires », explique le procureur Beffy, qui signale qu'il s'implique « personnelle

    ment » dans l'enquête. Selon sa famille, la jeune femme n'aurait pas été victime de malaises annonciateurs.

    En début de semaine, un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail extraordinaire a été convoqué à Auchan Louvroil, suite à l'incident. Une cellule psychologique a été mise à la disposition des employés. •

    S. DU.

    Castres. Soupçonné de harcèlement, le directeur d'un hyper mis à l'écart

     Mort d'une employée d'Auchan Louvroil, découverte accrochée à un rayon

    Depuis une semaine, le s salariés qui le souhaitent peuvent

    s'adresser à la cellule psychologique./Photo DDM illustration.


    Soupçonné de harcèlement envers des salariés, le directeur du magasin Auchan Castres vient d'être mis à pied par la direction générale du groupe. Une cellule psychologique est mise en place dans le magasin de la Chartreuse.

    Le directeur du magasin Auchan Castres, Franck Juguet, en poste depuis une dizaine d'années, a été mis à pied à titre conservatoire depuis la semaine derniè

    re par la direction nationale du groupe Auchan. Cette information a été confirmée hier par le directeur par intérim Emmanuel Berne, nommé en urgence lundi dernier pour assurer les affaires courantes : « Un faisceau d'éléments a été porté à la connaissance de la direction nationale de notre groupe faisant état de comportements de sa part contraires à l'éthique et aux pratiques de l'entreprise. »

    Cette éviction temporaire fait suite à toute une série d'événements qui ont beaucoup perturbé ces dernières semaines les 285 personnes employées par l'hypermarché castrais situé zone de la Chartreuse.

    Selon nos informations, ce serait la démission d'un chef de rayon, intervenue le mois dernier, qui aurait déclenché l'enquête interne menée par l'enseigne sur les méthodes de management de Franck Juguet. « Il a décrit une situation de harcèlement moral et son courrier a été envoyé à tout le monde, y compris à la direction nationale à Lille. » explique un salarié.

    Cellule psychologique

    La tentative de suicide d'un autre chef de rayon, survenue cet été et qui fait l'objet d'une enquête de Police suite à une plainte de sa famille, a aussi sans aucun doute ajouté du trouble au climat général qui entourait jusqu'alors le magasin.

    Suffisamment en tout cas pour justifier la mise en place dans l'hypermarché d'une cellule psychologique depuis la mise à pied du directeur : « Un psychologue est là pour écouter les gens, recueillir leurs témoignages sur leur vécu au travail » indique le directeur par intérim, porte-parole de l'enseigne qui, pour l'instant, ne confirme pas la thèse du harcèlement moral de la part de son prédécesseur : « Il faut attendre les conclusions de l'enquête interne, poursuit-il. Mais les faits sont suffisamment graves et caractérisés pour justifier la mise à pied. »

    Et le directeur d'ajouter : « Cette semaine, on peut dire que les personnels se sentent beaucoup mieux. Ils sont soulagés et libérés et sont aussi très satisfaits de la façon dont Auchan a géré cette crise. »

    La réactivité du groupe Auchan est aussi soulignée par les représentants syndicaux qui, jusqu'à présent, n'avaient reçu aucune doléance directe de salariés.

    Des employés qui n'ont pu s'empêcher de faire le rapprochement avec d'autres faits de harcèlement imputés à leur directeur Franck Juguet alors qu'il était directeur d'Auchan à Nogent-sur-Oise. Sous le titre « Profession harceleur », la chaîne Canal + avait notamment diffusé un reportage en juin 2001 faisant état de témoignages accablants d'anciens salariés du même directeur avant que celui-ci ne soit muté à Castres.

    http://www.ladepeche.fr


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  • Travail salarie et travail gratuit

    Faire travailler les chômeurs et /ou celles et ceux qui, sans emplois, bénéficient d’aides est devenu la véritable obsession des gouvernants.

    La mesure – qui vient d’être prise par le « Président des Riches » en imposant un travail aux allocataires du RSA – apparaît à la fois comme logique et scandaleuse et, de la même manière, les défenseurs d’une telle mesure hésitaient à l’appliquer par crainte de désapprobation, les adversaires peinant à en démonter le mécanisme.
     

    Pour y voir clair dans cette affaire, revenons à quelques fondamentaux du système marchand.

     

    TRAVAIL ET SALARIAT
     

    Deux concepts sont fondamentaux : 

    - le travail ;

    - la force de travail.
     

    Le travail est l’acte par lequel il y a création de la valeur, de la richesse.

     
    Son statut, eu égard à l’individu qui l’accomplit, est déterminé par les relations sociales qui constituent le système de production à un moment donné. Par exemple, le statut social du travail dans le système esclavagiste est différent du statut social du travail dans le système du salariat (capitalisme).

    L’évolution de ces différents statuts constitue l’essentiel de ce que l’on appelle, l’Histoire ;
     

    Dans le cas du salariat, le travail est l’acte par lequel il y a la création de la richesse dans des conditions sociales qui sont spécifiquement les siennes. La mise au travail de l’activité humaine crée de la richesse, mais l’on sait que cette richesse créée n’appartient pas à celui, le salarié, qui la crée. D’où l’origine du profit qui est en gros la différence entre la valeur réellement produite et la part (salaire) accordée au salarié.

     

    D’où une 1er remarque essentielle : le salaire n’est pas l’intégralité de la valeur produite par l’activité du salarié. Le salaire n’est que la part de valeur créée, accordée par l’employeur afin que le salarié puisse reproduire sa capacité de travail afin de demeurer producteur de richesses, autrement dit sa capacité de travail.

     

    Ce que reçoit le salarié, n’est donc pas la valeur qu’il a produit mais l’équivalent valeur de ce dont il a besoin pour, économiquement et socialement, exister.

     

    Il faut noter que cette réalité a été remplacée, dans le discours officiel, par une explication totalement mystificatrice, qui consiste à dire que le salaire est la valeur équivalente au travail fourni… Or ceci est complètement faux. S’il en était ainsi on se demande bien où serait le profit que le propriétaire du Capital met dans sa poche.

     

    La force de travail – mis à la disposition, moyennant salaire, de l’employeur, n’est donc qu’un moyen entre les mains de celui-ci pour créer et accumuler de la richesse. Elle n’a pas d’autre fonction… ce qui explique que, ayant un statut de marchandise, elle fait l’objet, sur le marché dit « du travail » – en fait de « la force de travail » – d’une transaction commerciale, l’acheteur (le chef d’entreprise) ne l’achète que s’il en a besoin.

     

    D’où une 2e remarque tout aussi essentielle que la première : l’emploi de la force de travail n’est pas liée au fait quelle procure un emploi au salarié, mais uniquement à l’utilité économique que lui reconnaît l’employeur.

     

    Autrement dit, le fameux « Droit au Travail » n’est qu’une mystification.

     

    FORCE DE TRAVAIL ET CHOMAGE

     

    La situation de chômage, de sous emploi n’est donc pas un dysfonctionnement du système salarial, mais bien une conséquence inéluctable de son principe de fonctionnement.

    Ce n’est pas le chômeur, le sans emploi, qui est responsable de sa situation, mais l’état du marché de la force de travail.

    On peut être formé, disponible, avoir de l’expérience et… chômeur. C’est le cas de millions de salariés.

    Cette situation de chômage présente pour le système, à la fois, un avantage et un inconvénient :

    - l’avantage, il est double : avoir à disposition, et en fonction des besoins, de la production marchande, un potentiel de travail, mais aussi de pouvoir agir, à la baisse, sur les salaires … les offreurs de force de travail se faisant concurrence ;

    - l’inconvénient : cette situation révèle, si elle est comprise, toute la perfidie sociale du système marchand qui instrumentalise la force de travail à son seul profit. Le système arrive à faire croire, avec un certain succès, idéologiquement, que cette situation est « naturelle », « indépassable »,… et que seuls les chômeurs, et autres sans emploi sont responsables de leur situation. (« Tous des fainéants ! » ou des « fraudeurs » !)

     C’est entre ces deux positions contradictoires que naviguent les gestionnaires du système. Il reste cependant à trouver un cadre acceptable pour gérer le sous emploi qui devient massif et donc socialement et politiquement à terme déstabilisant.

     

    CHOMAGE ET TRAVAIL GRATUIT

     

    Une fois admise la fable fondée sur :

    - compétitivité et rentabilité sont indispensables ;

    - les chômeurs sont des fainéants ;

     

    il est facile au système de faire admettre qu’il est immoral d’accepter une situation dans laquelle les sans emploi recevraient une aide.

    On pourrait certes imaginer une suppression de ces aides,… c’est une tentation permanente. Mais là se pose un problème à la fois politique et social : ces aides assurent une relative paix sociale et leur suppression serait vécue comme une nouvelle atteinte à des « acquis sociaux ». Il faut noter que les associations caritatives qui, en dehors de l’Etat, fournissent une aide, permettent à ce même Etat de se désengager…. Transformant une solidarité nationale en charité privée.

     

    Il faut donc agir à un autre niveau.

     

    « Puisque celles et ceux qui travaillent reçoivent un revenu,… celles et ceux qui reçoivent un revenu (les aides) doivent fournir un travail ».

     

    Dis comme cela, le raisonnement parait imparable. Mais un problème demeure.

     

    En effet, celles et ceux qui sont privés de travail ne le sont pas de leur propre volonté, mais, nous l’avons vu, du fait des conséquences du fonctionnement du système marchand.

     

    Si l’on oblige ces personnes à travailler, si on leur impose un type de travail, on entre dans une logique de relation sociale, autre que le salariat. Le choix du travail n’est alors plus libre, or le système salarial fait de la liberté du salarié un principe intangible.

     

    Et quel emploi ?

     

    Qui va décider de la nature de l’emploi ? Quel choix ? Quel lien entre le travail proposé et la formation, les compétences de la personne ? 

     

    Devant l’amplitude du sous emploi actuel, on risque, à terme, d’avoir une catégorie de citoyens, contraints, pour survivre, d’accepter un emploi – évidemment déqualifié – soumis à des conditions de travail/rémunération parfaitement dérogatoire par rapport au droit du travail,… entraînant à terme son abolition… Ce que souhaite explicitement le MEDEF.

     

    Accepter un telle situation, c’est accepter une dégradation gravissime des conditions de travail et donc de vie. Au rapport salarial, source déjà d’exploitation et d’inégalités, va se substituer un rapport encore plus défavorable, ouvrant la voie à des rapports sociaux d’une autre nature.

     

    Si cette logique se met en place, on peut faire raisonnablement l’hypothèse qu’elle va faire dans les rapports capital/travail, une forme de jurisprudence, et que la volonté du patronat de liquider une bonne fois pour toute le code du travail et toute législation sociale, trouvera là une perspective prometteuse pour accomplir ce dont il a toujours rêvé.

    En l’absence de rapport de forces favorable à la force de travail, absence due essentiellement à une mondialisation marchande qui a relativisé l’importance de la force de travail locale (trop chère au regard du marché mondial), aux délocalisations qui ont entraîné une liquidation d’innombrables secteurs de production, une déliquescence totale des syndicats de salariés,… la porte est grande ouverte à une mutation du rapport capital/travail.

    Le combat idéologique, entre autres, est à mener pour éviter une véritable capitulation face à la pression du capital qui ne reculera devant rien pour assurer sa pérennité.

     

    Novembre 2011   Patrick MIGNARD

    Voir aussi :

    « LE TRAVAIL EN QUESTION » (1) (2) (3) (4)

    « AUX LIMITES DU SYSTEME MARCHAND »

    « Y A-T-IL VRAIMENT UNE SOLUTION AU PROBLEME DU CHOMAGE ? »
     

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    Chers amis, chers camarades,
     

    Je vous adresse ce récit qui relate une grève toute récente de huit semaines qui vient de se terminer à Fonderie Du Poitou Aluminium dans la Vienne.

    Cette intervention de Patrice Villeret, délégué syndical CGT, a eu lieu à Logrèves, le 4 novembre, devant les travailleurs de l'usine motoriste SNECMA.

     

    Je veux la diffuser au maximum parce que les média nationaux n'ont pas fait trop de cas de cette lutte exemplaire à plus d'un titre :

     

    – exemplaire par la violence de l'attaque patronale faite aux salariés de cette entreprise

    – exemplaire par la riposte courageuse, lucide et tenace des travailleurs.

    – exemplaire par la solidarité qui s'est forgée entre tous pendant huit semaines et qui leur a permis de reprendre le travail, la tête haute, sans avoir rien lâché.

    C'est une leçon pour nous tous de ne jamais baisser les bras.

     

    Rien n'est fatal.

     

    François Voisin

     

    CGT bonne année 2011Intervention de Patrice Villeret, délégué CGT à la Fonderie du Poitou Aluminium dans la Vienne devant les travailleurs de l'usine motoriste SNECMA le 4 novembre 2011.

     

    Je vous apporte les salutations des camarades de la CGT de FDPA,

    Cela ne vous surprendra pas, je vais vous parler des évènements qui se sont passés à la Fonderie du Poitou Alu. Je travaille, depuis 30 ans, dans cette entreprise du groupe Montupet qui est installée à Ingrandes-sur-Vienne à quelques kilomètres au nord de Châtellerault.

     Le 13 juillet dernier, le directeur de la Fonderie a annoncé à la fin d'un comité d'entreprise ordinaire la mise en œuvre d’un plan dit de compétitivité. Il était question de baisser nos salaires de 15 %.

     Le 25 juillet, à quatre jours de notre départ en congés, la direction a précisé son projet. La fonderie d'Ingrandes n'étant, paraît-il, pas assez compétitive, et nos salaires trop élevés par rapport à ceux des deux autres établissements de Montupet en France, nous allions devoir accepter qu'ils soient diminués. Non pas de 15 %, comme envisagé précédemment, mais carrément de 25 % !

     Les patrons agrémentaient le tout d'une dénonciation de la grille salariale. Ils n'oubliaient pas les techniciens, agents de maîtrise et cadres, qui se voyaient menacés de la perte de 14 jours de RTT, d'un blocage de trois ans des salaires, et de la mise à disposition dans les usines européennes du groupe de 50 agents des « structures ».

     

    Pour un salaire de 1500 € net, salaire que se font beaucoup d'entre nous en travaillant en équipe depuis 20 ou 30 ans, cela signifiait la perspective d'une perte de 350 à 400 € par mois. Trois mois de salaire en moins par an !

    Le pire c’est que la loi permet qu’à la seule condition qu'il ait notifié la modification du contrat de travail dans les formes prévues, le patron peut procéder au licenciement économique de tout salarié qui refuserait la baisse de son salaire.

    Accepter une baisse d'un quart de nos salaires, ou bien nous retrouver à la porte, voilà donc la nouvelle qui nous est tombée dessus en guise de prime de vacances, assortie de la menace que les lettres de remise en cause des contrats nous parviennent pendant les congés, et que nous soyons donc confrontés individuellement au choix pourri proposé par les patrons.

    Dans un premier temps, la nouvelle nous a un peu sonnés. Mais la colère l'a vite emporté, et avec elle, l'envie de ne pas nous laisser faire.

    Pourquoi devrions-nous revenir 30 ans en arrière alors que les bénéfices sont en hausse ?

    Pourquoi accepter de voir nos familles plonger dans les difficultés, voire dans la misère alors que le Pdg de Montupet Magnan s'octroie un salaire annuel d'un million d'euros en plus du revenu de son paquet de 115 000 actions ?

    Et puis comment croire qu'accepter de sacrifier nos salaires protégerait en quoi que ce soit nos emplois après l'expérience des travailleurs de Continental, de Bosch, de Fenwick ou de Renault-Vilvoorde ?

    Enfin, pourquoi accepter qu'après avoir engraissé quatre patrons successifs – Renault jusqu'en 1998, Teksid, puis des fonds d'investissement américain et allemand, que ce soit Montupet un groupe Français qui nous fasse les poches ?

     C'était décidé : S'ils ne retiraient pas leur plan, le 2 septembre, jour prévu d'un nouveau comité d'entreprise serait aussi le premier jour de la grève que nous avions décidé de leur opposer.

    De fait, le 2 septembre, quatre jours après le retour de congés, la grève était quasi totale. Puisque Montupet n'avait pas remisé son plan, c'en était fini de la production des culasses.

    On peut dire qu'en huit semaines de grève, nous avons en effet fait parler de nous, jusqu'à percer le mur d'indifférence des médias nationaux, et surtout jusqu'à poser un problème certain au patronat et à ses larbins gouvernementaux.

     Nos premières sorties, nous les avons consacrées à des visites dans les entreprises les plus proches des fonderies : Aigle, et Hutchinson. Nous nous sommes adressés à la population ouvrière en multipliant les diffusions de tracts, aux ronds-points d'accès des zones industrielles, aux portes des entreprises.

     Nous avons aussi rendu visite aux concessions automobiles, les Renault, PSA, Dacia, Toyota. Demandé aux directeurs inquiets de transmettre notre message, et discuté avec des employés et des mécanos qui n'ont pas hésité à afficher leur solidarité.

    A trois reprises, nous sommes allés à Montupet Châteauroux, dont deux fois en cars à plus de 250. Là-bas, nous avons pu mesurer à quel point les grilles derrière lesquelles on cherche à enfermer les travailleurs résistent bien peu à des grévistes déterminés. Et vérifier aussi que la réactivité, la combativité dont ont fait preuve les travailleurs des fonderies du Poitou, nous ont permis de conquérir au fil des années non seulement des salaires un peu moins médiocres, mais également des conditions de travail moins précaires qu'à Châteauroux.

     

    Nous avons aussi envoyé une délégation de grévistes à la fonderie de Laigneville, dans l'Oise, où l'accueil des travailleurs a été chaleureux, même si l'ambiance n'était pas à se joindre à la lutte.

    Et nous sommes allés aux sièges de Montupet, à Clichy-la-Garenne, et de Renault, à Boulogne-Billancourt. Renault vers lequel partent 85 % des culasses que nous produisons. Les représentants de la direction Renault ont eu la franchise cynique de nous dire que baisser les salaires, c'est une mesure à laquelle ils pourraient eux-aussi tout à fait recourir en fonction de la conjoncture.

    C'est seulement au bout de quatre semaines, le vendredi 30 septembre, que le Préfet a mis sur pied une réunion tripartite entre la préfecture, la direction de Montupet et les syndicats.

    A cette réunion, la seule proposition du Pdg Magnan fut d'oser nous proposer d'arrêter la grève en échange de séances d'explication de son plan de compétitivité !

    Dès le lundi matin 3 octobre, nous avons pris le contrôle de la fonderie en installant notre camp de base au carrefour d'accès commun aux fonderies alu et fonte baptisé « carrefour des luttes ». Nous interdisions ainsi l'accès des camions, et ne laissions passer que les travailleurs de la fonte, qui manifestaient leur solidarité en s'attardant volontiers pour discuter.

    Avec les culasses en stock, nous avons érigé des barricades aux portes et dans l’usine, tandis que les lingots d'aluminium se sont transformés en autant de « lego » pour écrire en lettres géantes les mots de notre colère.

    D'autre part, sentant la montée de la colère, les patrons ont dans la nuit du 2 au 3 octobre fait vider et mis en sécurité les fours de fusion, tandis que les produits dangereux étaient transférés dans la fonderie fonte voisine.

    Jeudi 6 octobre enfin, une réunion consacrée à la situation de la fonderie a eu lieu entre une délégation de l’intersyndicale, un représentant du ministre de l’Industrie Besson ainsi qu’un représentant du ministre du Travail Bertrand, signe que les pouvoirs publics voudraient bien voir notre grève s'arrêter.

    Même si le poids du chômage, et le peu de confiance qu'ont encore la plupart des travailleurs dans leur force collective rendent difficile la propagation de la grève, les gouvernants et les patrons savent bien que l'étincelle entretenue par notre lutte pourrait donner des idées à d'autres travailleurs.

    Ce que je peux vous dire, camarades, c'est que la lutte des fonderies, pour dure qu'elle a été, est porteuse d'espoir. Elle a déjà montré que les travailleurs n'acceptent et n'accepteront pas éternellement de prendre des coups sans les rendre.

    Là où d'autres, avant nous, avaient fait le choix de sacrifier leurs salaires dans l'espoir fallacieux de sauver leurs emplois, nous avons décidé de riposter !

     Il va sans dire qu’avant d'engager la lutte, nous partagions la même crainte de nous retrouver au chômage, les mêmes difficultés à boucler les fins de mois, à faire face aux traites, aux remboursements d'emprunts que tous les travailleurs. Mais arrive un moment où l'on ne peut, où l'on ne veut plus accepter.

    A la fonderie, nous n'avons pas choisi ce moment. C'est la brutale attaque du patron qui l'a déterminé. Mais nous avons tout de même choisi de riposter, comme le feront nécessairement tous les travailleurs face aux attaques de plus en plus violentes contre nos conditions d'existence.

    Inutile de dire que financièrement, la grève engagée pendant 8 semaines nous a coûté très cher. Mais finalement moins que nous aurait coûté la passivité. Sans la grève, nous étions sûrs de perdre. Et nos salaires, et sans doute nos emplois.

    Je tiens a ce sujet à féliciter tous les camarades des syndicats CGT qui ont organisé des collectes aux portes des usines et l‘effort financier des syndicats pour remplir la caisse de « l’association des salariés en lutte de fonderie du Poitou alu » qui ont fait le choix de nous aider financièrement pour tenir le coup et comme je suis devant vous aujourd’hui permettez-moi de vous dire, Merci camarades cégétistes « motoristes » de la part des « culassiers » que personne ne pourra dorénavant traiter de broyés du Poitou !

     La grève, avant même que nous entrevoyions une issue, nous a appris à quel point les travailleurs lorsqu'ils se mobilisent vraiment, ont en eux des trésors de solidarité, de dévouement, de compétence. Nous l'avons éprouvé dans bien des domaines, qu'il s'agisse de faire s'ouvrir des portes d'usines barricadées, de faire contribuer à la caisse de solidarité un élu récalcitrant, ou d'assurer le casse-croûte quotidien de centaines de grévistes.

     Nous avons aussi vu tomber des barrières qu'on aurait cru plus difficilement franchissables encore que les portes d'usines. Les barrières entre syndicats par exemple.

    Mais surtout celles que peuvent créer les conflits de la vie quotidienne. La grève unifie.

    Elle fait prendre conscience de notre force collective. Elle révèle le courage et les compétences multiples des travailleurs.

     Autre barrière était celles que recèle la conscience d’être une force sociale, nous avons découvert des ouvrières et ouvriers qui n’avaient jamais participé à aucun mouvement de grève ou de protestation que ce soit. Ils se sont révélés à cette occasion de véritables militants à part entière distribuant des tracts aux portes des usines, allant convaincre les non grévistes, les automobilistes et la population avec leurs mots a eux mais au combien efficaces et qui mettait un point d’honneur à porter soit un autocollant, un drapeau CGT et bien souvent les deux à la fois.

    Montupet a tenté plusieurs fois de reprendre la main en, convoquant le 13 octobre un comité d’entreprise extraordinaire avec à l’ordre du jour la demande de mise en cessation de paiement de la fonderie.

     Montupet veut se défausser de ses responsabilités, et vis-à-vis de nous les travailleurs, et de la collectivité en déclarant son incapacité à payer ses dettes. Comme si Montupet, n’avait pas les moyens de payer ! Comme si ces gangsters n’avaient pas sciemment organisé la mise en sous production de la fonderie d’Ingrandes, pendant qu’ils surchargeaient de travail leurs autres établissements !

     Le matin du 13 octobre, les patrons de Montupet s’étaient même payé le luxe – et le ridicule - de nous adresser une ordonnance obtenue du Tribunal de Grande Instance de Poitiers, ordonnance qui nous enjoignait sous peine d’astreinte et d’intervention des forces de police de laisser libre l’accès à la fonderie. Le lendemain, seule une vingtaine d’agents de maîtrise et de cadres sont venus en car, mais il ne suffit pas de les autoriser à travailler pour qu’ils fassent des culasses !

     Nous avons également organisé plusieurs manifestations à Poitiers et Châtellerault dont la dernière était le jeudi 20 octobre avec la présence de notre secrétaire général de la CGT Bernard Thibault à qui nous avions fait partager notre repas gastronomique au piquet de grève après lui avoir fait visiter notre usine débarrassée de la présence de nos patrons voyous.

     Les patrons ont essayé à plusieurs reprises de reprendre la main, et spéculaient sur l’usure de notre grève quitte à tenter une dernière fois, la veille de la rencontre avec le ministre de l’industrie Besson, le jeudi 27 octobre, de faire un chantage pour reprendre le boulot, mais c’était sans compter sur la détermination des travailleurs à de nombreuses fois éprouvée pendant ces nombreuses semaines de grève.

     

    La quasi-totalité des grévistes étaient contents d’avoir voté à l’unanimité la continuation de la grève de 24 heures et de parvenir à décrocher un accord de fin de conflit. Le bilan des grévistes était, qu’une fois de plus, c’est ceux qui se battent jusqu’au bout qui ont raison.

    Finalement, nous avons repris le travail vendredi 28 octobre, autocollants CGT sur les bleus de travail, et tenu à le faire collectivement en cortège jusqu’aux vestiaires dans toutes les équipes de façon à montrer à la direction que les liens de fraternité que nous avons tissés pendant ces huit semaines entre fondeurs étaient profonds et sincères, nul doute que cela comptera pour les semaines et les mois à venir.

    Alors oui camarades, je crois pouvoir dire que nous sommes fiers de notre lutte, fiers d'avoir osé dire non à la brutalité patronale.

    Et même si nous nous sommes heurtés au difficile contexte qui jusqu'à présent fait que le poids du chômage et le manque de confiance des travailleurs en leur force collective rendent difficile la propagation de la lutte, nous avons ressenti profondément que la seule voie pour répondre à l'offensive des patrons et des gouvernants, notre seule force réelle, c'est la lutte collective. Nous savons aussi que si nous avons échoué à étendre le grève aux autres usines du groupe et au delà, demain d’autres camarades prendront la voie que nous avons tracée et seront victorieux.

     Pour finir, camarades, nous devons croire en nous car c’est sur notre terrain, avec nos armes de classe, par la grève, les manifestations, tous ensemble unis et soudés que nous les ferons reculer.

     

    Vive les lutes passées et surtout celles qu'inévitablement nous appelons de tous nos vœux et qui tôt ou tard surgiront.

     

    Patrice Villeret 


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