• Aide alimentaire européenne : la mobilisation a payé

    Le programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) sera finalement prolongé pendant deux ans. La décision a été prise aujourd’hui par les pays de l’Union Européenne qui ont ainsi renoncé à diviser par quatre, le financement de l’aide alimentaire dont bénéficient 18 millions d’Européens pauvres .

    Avec les Député-e-s communistes et citoyens, je me félicite de cet accord intervenu après plusieurs mois de blocage et imposé par la forte mobilisation des associations caritatives, notamment dans notre pays.

    Je renouvelle mon plein soutien à ces associations et aux bénévoles qui, chaque jour, apportent une aide précieuse aux familles confrontées à des difficultés si grandes qu’elles n’ont plus les moyens de se nourrir.

    Je le fais avec d’autant plus de force que la droite présidentielle dont la politique a fait grimper comme jamais, le nombre de nos concitoyens vivant désormais sous le seuil de pauvreté, ne renonce à aucun mauvais coup. En témoigne, par exemple, la proposition du rapporteur UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale de revenir sur la défiscalisation partielle des dons aux associations qui se trouveraient, ainsi, en grand danger.

    J’en appelle aussi à la mobilisation pour mettre en échec les mesures d’austérité que le gouvernement, en bon élève de l’Europe libérale, veut imposer pour satisfaire les marchés et qui n’auront pas d’autre effet que d’augmenter encore la misère et la pauvreté pour conforter les plus fortunés.

    Marie-George Buffet,


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  • La direction du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën devrait annoncer la suppression de la moitié de ses effectifs en recherche et développement.

    La direction du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën devrait annoncer la suppression de la moitié de ses effectifs en recherche et développement.AFP/SEBASTIEN BOZON

    C'est à l'occasion d'un comité central d'entreprise extraordinaire, organisé mardi 15 novembre, que les salariés de PSA Peugeot Citroën découvriront en détail le plan d'économie de l'entreprise, "le contexte économique et la stratégie du groupe". D'ores et déjà, 6 000 suppressions de postes sont annoncées, dont 5 000 en France.

    France Info dévoile, mardi, les détails de ces suppressions d'emplois. Et c'est la recherche et le développement qui paie le plus lourd tribut, avec 1 600 postes en moins, soit la moitié des effectifs de l'entreprise dans ce secteur. Il y aura 600 postes en moins à Vélizy (Yvelines), 400 à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), 400 à Sochaux (Doubs) et 200 autres dans les autres unités.

     La direction de PSA semble vouloir faciliter les départs à la retraite et la mobilité interne pour éviter les licenciements secs. Mais pas au magasin de pièces de rechange de Melun-Sénart (Seine-et-Marne), qui ferme ses portes. Soixante-sept personnes sont mises au chômage. Sans plus de détails, 1 000 emplois, essentiellement intérimaires, seront aussi supprimés en 2012 dans les chaînes de montage du constructeur automobile.

    LES SITES D'AULNAY ET DE SEVELNORD MENACÉS

    En supprimant 6 000 emplois, PSA espère économiser 800 millions d'euros, dont 400 millions sur les frais fixes dans un marché européen dégradé, où le constructeur réalise 60 % de ses ventes.

    Les syndicats de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) appellent à un rassemblement devant le siège du groupe, à Paris. Outre les suppressions de postes, les syndicats s'inquiètent pour l'avenir des sites d'Aulnay et de Sevelnord (Nord) depuis la publication, en juin, d'une note de travail évoquant l'hypothèse de leur fermeture.

    Au niveau mondial, le groupe, qui se développe beaucoup dans les pays émergents, notamment en Chine et au Brésil, emploie près de 200 000 personnes toutes activités confondues, dont 80 000 en France.

    http://www.lemonde.fr

    Économie Aujourd'hui à 7h33

    Suppressions de poste chez PSA Peugeot Citroën : rassemblement à Paris

    Un employé passe derrière une chaîne de montage d'une usine du groupe à Mulhouse, en mai. (AFP Sebastien Bozon)
     

    Les syndicats de l’usine PSA Peugeot Citroën d’Aulnay (Seine-Saint-Denis) appellent mardi à un rassemblement devant le siège du groupe à Paris, à l’occasion d’un comité central d’entreprise qui doit aborder l’impact en France d’un plan de 6.000 suppressions de postes en Europe.

    A l’ordre du jour du CCE figurent «le contexte économique et la stratégie du groupe», a indiqué un porte-parole de la direction en précisant que cela ne comprenait pas l’avenir des sites d’Aulnay et Sevelnord (Nord).

    Au cours de cette réunion, la direction de PSA va détailler l’impact sur l’emploi en France du plan annoncé fin octobre qui prévoit en 2012 la suppression au niveau européen de 1.000 postes de production et de 5.000 emplois dans diverses activités, dont la recherche et le développement. Sur ces 5.000 emplois hors production, la moitié sera supprimée chez des prestataires externes. Le plan prévoit aussi la suppression de 800 postes d’intérimaires en France d’ici la fin de l’année.

    Ces mesures s’inscrivent dans un plan d’économie pour 2012 de 800 millions d’euros, dont 400 sur les frais fixes face à un marché européen dégradé, où le constructeur réalise 60% de ses ventes.

    Concernant Aulnay, qui produit la C3, et Sevelnord, qui fabrique des véhicules utilitaires en partenariat avec Fiat, les syndicats sont inquiets pour l’avenir de ces sites depuis la publication en juin d’une note de travail évoquant l’hypothèse de leur fermeture. Le groupe a indiqué à plusieurs reprises que la fermeture d’Aulnay (3.600 salariés) n’était «pas d’actualité» et que la C3 y serait produite jusqu’en 2014.

    Mais la chute de la production, divisée de moitié depuis 2004, préoccupe les organisations syndicales, tout comme les déclarations de Philippe Varin, président du directoire, qui évoque régulièrement un problème de compétitivité sur les petits modèles. Concernant l’usine de Sevelnord, située à Hordain (Nord) et où travaillent 2.800 personnes, Fiat a annoncé qu’il se retirait du projet à partir de 2017.

    Le groupe PSA Peugeot Citroën emploie 80.000 personnes en France dans la production automobile, auxquelles s’ajoutent les effectifs de l’équipementier Faurecia (12.700 salariés), du logisticien Gefco (4.500) et de PSA Finance (800 personnes).

    Au niveau mondial, le groupe, qui se développe beaucoup dans les pays émergents notamment en Chine et au Brésil, emploie près de 200.000 personnes toutes activités confondues.

    (Source AFP)http://www.liberation.fr


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  • Les salariés français ne recourent pas plus souvent aux arrêts maladie que leurs voisins européens.

    Les salariés français ne recourent pas plus souvent aux arrêts maladie que leurs voisins européens.LE BOT ALAIN

    Après les allocations, l'UMP et le gouvernement lancent l'offensive sur les arrêts maladie. Nicolas Sarkozy sera mardi 15 novembre à Bordeaux pour visiter une caisse d'allocations familiales, et prononcer un discours sur le thème – récurrent depuis 2007 – de la lutte contre les fraudes sociales et l'assistanat.

    Et pour accompagner cette offensive, qui part d'une volonté de faire des économies dans un contexte de rigueur, mais n'est pas moins annonciatrice d'un axe de la campagne présidentielle à droite, la majorité veut se concentrer sur les arrêts maladie. D'abord dans un but d'économies budgétaires : le gouvernement envisage d'imposer aux salariés du privé un quatrième jour de carence avant la prise en charge d'un arrêt de travail.

    En clair, sans accord d'entreprise spécifique, un salarié qui tombe malade perdrait quatre jours de salaire, donc au moins 15 % de son revenu mensuel. Une mesure qui risque de susciter de la colère, mais qui permettrait de rapporter 280 millions d'euros, selon Les Echos. Et qui serait accompagnée d'une autre mesure, de portée plus symbolique : imposer aux fonctionnaires un jour de carence non indemnisée en cas d'arrêt de travail (ils n'ont jusqu'ici pas de délai de carence, contre trois jours dans le privé).

    Alors que ces questions sont en discussion, la majorité relance également la thématique des fraudes, ciblant cette fois les abus liés aux arrêts de travail. "Les contrôles vont être beaucoup plus importants et, en plus, si vous êtes pris, vous rembourserez", a averti Xavier Bertrand au micro de RTL, dimanche 13 novembre.

    Comme pour d'autres cas, les effets d'annonce semblent quelque peu disproportionnés avec la réalité des fraudes aux arrêts de travail. Celle-ci fait en effet l'objet depuis 2002 d'un suivi constant et d'offensives politiques, qui ont le plus souvent porté leurs fruits.

    Les Français pas plus malades qu'ailleurs en Europe. Attardons nous d'abord sur les chiffres nationaux. Selon la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), plus de 237 millions d'euros d'indemnités journalières ont été délivrés en 2006.

    Selon l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, les indemnités journalières représentaient en 2008 5 % des dépenses de santé, avec 11,3 milliards d'euros. Sur cette somme, 46 % concernaient les congés maternité et accidents du travail, et 54 % concernaient les arrêts maladie, soit 6,2 milliards d'euros. Et donc 2,5 % des dépenses de santé.

    En 2010, les Français ont connu en moyenne 14,5 jours d'arrêt de travail, contre 17,8 en 2009, selon une étude du groupe Alma Consulting. Une moyenne qui cache des écarts certains : une autre enquête, publiée en 2007 par le site de gestion de carrière Monster.com, montrait que 75 % des 40 000 salariés français interrogés disaient n'avoir pris aucun jour d'arrêt maladie.

    Une autre étude, cette fois de l'Assurance maladie , précise qu'en 2010, 37 % des arrêts maladie étaient d'une durée inférieure à 8 jours, 22 % de 8 à 14 jours, 15 % de 15 jours à un mois, 15 % de un à trois mois et 11 % au-delà.

    Quand on les compare avec leurs voisins européens, les salariés Français ne sont pas plus enclins qu'ailleurs aux arrêts de travail. Une longue étude menée en 2010 par deux chercheurs du CNRS montrait qu'entre 1994 et 2001, le taux d'absence globale (pour raisons de santé ou non) oscillait, en France, entre 10 % et 11 %, contre 20 % et 28 % au Danemark, 15 % au Royaume-Uni ou 16 % et 18 % aux Pays-Bas.

    La fraude aux arrêts maladie représente très peu face au travail au noir. Quant à la fraude, elle n'atteint qu'une faible ampleur. Le renforcement de la législation depuis 2002 fait que les contrôles sont systématiques sur les arrêts maladie de plus de 45 jours.

    En 2008, sur 1,5 million de contrôles, la CNAM a constaté que 13 % des 285 000 réalisés pour des arrêts de courte durée étaient "injustifiés ou trop longs", soit 37 050 cas. Dans le cas des arrêts de plus de 45 jours, systématiquement contrôlés, on comptait 11 % de cas "inadaptés ou injustifiés" sur 1,2 million, soit 132 000.

    Au total, donc 169 000 cas "injustifiés", sur plusieurs millions de salariés ayant eu un arrêt maladie. Un chiffre qui représente bien peu face, par exemple, à celui du travail au noir. Selon le député UMP Dominique Tian, auteur d'un rapport sur la question en juin, celui-ci représenterait 9 à 15 milliards d'euros de manque à gagner fiscal par an, soit plus que le coût total des indemnités journalières, et donc infiniment plus que la fraude à ces dernières.

    Samuel Laurent

    Une thématique ancienne

    Depuis 2002, la lutte contre la fraude aux arrêts maladie a été régulièrement l'objet de campagnes de communication. En 2004, le même Xavier Bertrand, alors secrétaire d'Etat, mettait ainsi en place une série de contrôles renforcés et d'amendes en cas de fraude, stigmatisés par le PS comme de la "chasse aux fraudeurs". Parmi les mesures, des sociétés privées peuvent se charger de réaliser ces contrôles.

    En 2006, le sujet revient sur le tapis avec un rapport de la caisse nationale d'assurance maladie, qui évoque 750 000 contrôles réalisés l'année précédente, une multiplication par sept depuis 2003. Sur ces derniers, 250 000 sont effectués sur des arrêts de courte durée. Et sur ce total, "près de 15 % se sont révélés médicalement injustifiés", affirme la caisse, qui précise que ces vérifications sont faites sur des cas posant question, et mettent souvent en cause les médecins, accusés de prescrire des arrêts trop longs.

    En 2010, sur la foi d'un bilan de l'assurance maladie, La Tribune évoquait ainsi en une le chiffre choc d'un arrêt maladie injustifié ou trop long sur dix. Mais le quotidien oubliait de préciser que le chiffre correspondait en fait aux arrêts contrôlés. Or les contrôles sont le plus souvent effectués à la suite de suspicions de fraude. Mais comme pour d'autres cas de fraudes aux prestations sociales, ce sont les chiffres bruts qui frappent l'imaginaire.

    Ces mesures portent toutefois leurs fruits. Selon une étude récente de la CNAM des travailleurs salariés, le nombre d'indemnités journalières délivrées a baissé de 3 % entre 2004 et 2006. Une baisse qui a permis de ramener leur total au niveau de 1997, et fait économiser un milliard d'euros par an à la sécurité sociale.


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  • Sécurité Sociale : ce que vous devez savoir et que l’on voudrait vous cacher… (2/2)


     

    Dans le précédent article, nous avions abordé quelques aspects du financement de la sécurité sociale. Nous vous avions indiqué que dans le prochain numéro seraient abordées les questions de la CSG et de la TVA sociale.

     


     

    Salaire socialisé ou fiscalisation


    Retour sur 1945


    Le programme du CNR (Conseil national de la résistance) « Un plan complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec la gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat. »


    La logique de 1945 est d’opposer le droit du travail à l’assistance. Une rupture est faite avec le système assurantiel de 1930. Le salaire socialisé est né.


    CGT 13

    Les remises en cause depuis 1980


    Comme déjà écrit précédemment, le patronat n’a eu de cesse de combattre la sécurité sociale dès sa naissance. Ainsi, l’idée que l’universalisation des droits des assurés sociaux conduirait à substituer l’impôt à la cotisation, est introduit. « Le financement reposerait trop sur le travail ». Un prélèvement plus progressif serait plus équitable ». Autant d’arguments qui sont faits pour casser le régime de solidarité et qui permettent au patronat de se désengager du financement de la protection sociale. La CSG est née dans ce contexte.


    La part prise par l’impôt dans le financement du système s’est accrue, en liaison notamment avec la création en 1991 d’un impôt spécifique assis sur les revenus des personnes résidant en France : La C.S.G. (contribution sociale généralisée).


    Instituée à l’origine à un taux relativement faible pour alimenter la seule branche famille de la sécurité sociale, elle a vu en effet, par la suite, son champ d’application élargi et son taux fortement augmenté. En effet, de 1993 à 1997, d’une part une fraction de son produit a été affectée à la branche retraite, et plus précisément au Fonds de solidarité vieillesse créé la même année, d’autre part, elle s’est substituée pour l’essentiel à la part salariale des cotisations d’assurance maladie, et durant cette période son taux initial est passé de 1,1% des revenus à 7,5%.


    Si l’on ajoute le produit de la Contribution au remboursement de la Dette Sociale (CRDS) créée dans le cadre du plan Juppé ainsi que celui des diverses et nombreuses taxes affectées à la sécurité sociale (Contribution des entreprises de préparation des médicaments, droit sur les alcools, les tabacs...) on constate un quasi doublement en une décennie de la part de l’impôt dans le financement de la sécurité sociale: cette part étant passée de 16,7% en 1990 à 30,40% en 2002.


    Le projet de la T.V.A. sociale


    La TVA sociale (qui n’a rien de sociale) est de plus en plus mise en avant. C’est un mécanisme qui consisterait à augmenter fortement la TVA en baissant en même temps les cotisations sociales, dans le but de transférer tout ou partie du financement de la protection sociale sur les consommateurs et non plus sur les seuls employeurs et travailleurs.


    Ainsi, le patronat se désengagerait encore un peu plus du financement de la protection sociale et l’on peut craindre qu’une augmentation de la TVA fasse augmenter les prix, pénalisant particulièrement les classes moyennes et les plus démunis qui n’ont pas l’épargne suffisante pour maintenir un certain niveau de consommation. La TVA est un impôt injuste puisque le même taux est appliqué à chacun, quels que soient ses revenus.


     

    Séparer les fonctions d’assurance et de solidarité est une fiction dangereuse


    Le MEDEF plaide depuis longtemps pour une séparation des fonctions entre l’assurance et la solidarité.


    En effet, dans les débats sur la sécurité sociale, on rencontre l’idée selon laquelle il faudrait séparer les fonctions d’assurance et de solidarité nationale. Selon les partisans du libéralisme, la fonction d’assurance relèverait de la sécurité sociale, et la solidarité de l’Etat. Cette conception n’est pas conforme à notre modèle de sécurité Sociale, à notre choix de société.


    Pour la CGT, la sécu doit rester fondée, de manière indissociable, sur l’assurance et sur la solidarité.


    Certes, elle est fondée sur une notion d’assurance.


    Elle vise à garantir les salariés contre certains « risques » : perte de revenus du fait de l’interruption de l’activité, prise en charge de soins médicaux, etc...


    Mais cette assurance est prise en charge par des mécanismes de solidarité fondés sur la répartition. En effet, l’ensemble du système est bâti sur des logiques de mutualisation, non sur des techniques assurantielles : chacun cotise en fonction de son salaire, et non en fonction de la probabilité qu’il recourt aux prestations. Par exemple un célibataire sans enfant cotise, à salaire égal, autant qu’un père de famille de plusieurs enfants, mais il ne profite pas des prestations dont bénéficie cette famille nombreuse.


    La plupart des réformes opérées depuis plusieurs années sont fondées sur l’idée d’une séparation entre assurance et solidarité. Cette idée a notamment conduit à l’instauration de la « Contribution Sociale Généralisée » (CSG) à laquelle sont assujettis quasiment tous les revenus, même si elle pèse particulièrement sur les revenus salariaux.


    L’idée de la séparation de l’assurance et de la solidarité a aussi conduit à la création de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Elle est présente également dans les réformes des retraites et de l’assurance maladie.

    CGT 14

    Analyses et propositions CGT

     

    La C.G.T a toujours été opposée à une menace de ce type qui marquerait une régression importante dans le mode de financement de la sécurité sociale, tout en n’apportant aucune réponse au problème de l’emploi. Il y a une illusion dangereuse à croire que l’on peut faire payer les contributions à la protection sociale par les producteurs étrangers ; ce sont en fait les consommateurs et les salariés français qui seront une nouvelle fois priés de passer à la caisse, alors que la contribution des entreprises à la sécurité sociale sera encore allégée.


    La protection sociale est un bien collectif que la société doit garantir solidairement. Chaque personne doit pouvoir bénéficier, en fonction de ses besoins, de tout le bien-être matériel, physique, intellectuel, moral, physiologique, que peuvent lui offrir, à tout moment de son existence les formidables possibilités scientifiques et techniques disponibles et potentielles. En fonction de l’environnement, de l’état de santé et de l’âge de chacun, ces besoins sont évidemment évolutifs. La plus élémentaire justice implique que la masse et la qualité des services de la société soient tendues vers la satisfaction de ces besoins, le maître d’œuvre étant l’Etat. Autrement dit, l’Etat est responsable de la redistribution collective des richesses collectivement créées. Toute autre manière d’appréhender le financement de la protection sociale constitue un détournement de fonds sociaux et conduit à la marchandisation de celle-ci, avec les résultats que nous connaissons. Dans ce cadre comment conforter et accroître les ressources de la protection sociale pour répondre aux besoins ?


    La sécurité sociale a besoin de recettes supplémentaires et pérennes pour assurer une véritable politique de santé publique, garantir les retraites, réduire les inégalités. Les besoins de prévention, l’allongement de l’espérance de vie, les progrès technologiques entraînent un accroissement justifié des dépenses. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas rechercher la plus grande efficacité possible des moyens alloués. Mais une politique qui se donne pour priorité la réduction des dépenses est inacceptable.


    Une réforme du financement de la sécurité sociale qui tient compte de l’ensemble de ces besoins permet de favoriser la promotion de la place du travail dans la société, le développement des emplois stables, qualifiés et bien rémunérés.


    On a vu que la part des cotisations sociales n’a cessé de régresser dans le financement de la sécurité sociale. Ce recul résulte d’un triple phénomène : une diminution du taux de cotisations accordée aux employeurs, une montée en puissance des exonérations, et une moindre croissance de la masse salariale due au chômage massif et persistant, au développement de la précarité, à la stagnation des salaires et à une faible croissance. Alors pour augmenter les ressources de la sécurité sociale, il faut combattre le chômage et la précarité, créer des emplois qualifiés et bien rémunérés et accélérer la croissance économique.


    La CGT propose une réforme du financement de la sécurité sociale La réforme que propose la CGT vise à conforter un système de protection sociale ancré dans la création de richesses dans l’entreprise. Elle est en complète opposition avec les diverses propositions tendant à la déresponsabilisation des entreprises, sous la forme d’exonérations de cotisations portant sur les bas salaires et financées par diverses taxes et impôts et de reporter le financement du système sur l’impôt, et en particulier sur les ménages. Le mode de financement proposé par la CGT tient compte des comportements des entreprises en matière de création d’emplois et d’évolution des salaires. Il met aussi à contribution les revenus financiers reçus par les entreprises.


    En cela, il favorise une croissance fondée sur des emplois stables et qualifiés. Il permet des augmentations de salaires (contrairement à l’actuel dispositif créant « des trappes » à bas salaires par les exonérations accordées aux entreprises) -voir article précédent-.


    La réforme que propose la CGT s’inscrit en cela dans la continuité des principes qui ont prévalu à la création de la sécurité sociale de 1945 :


    1. La contribution des employeurs doit demeurer une cotisation, c’est-à-dire être prélevée dans l’entreprise (et non sur le consommateur) ; elle doit être affectée à la sécurité sociale.


    2. La nouvelle répartition entre les entreprises doit tenir compte de la valeur ajoutée et de l’importance de la masse salariale, d’où l’idée de taux différenciés suivant les entreprises.


    3. Le mode de calcul doit favoriser le développement de la masse salariale et non pas inciter à la réduction des salaires et du nombre de salariés, d’où l’idée d’une différenciation, d’une modulation du taux, en fonction de la gestion de l’emploi. La base de la contribution doit demeurer le salaire brut. En revanche, le taux de cotisation serait différent en fonction du secteur d’activité et du bilan de l’entreprise en matière d’emploi et de politique salariale.


    Cette réforme vise à mettre au cœur de la croissance le plein emploi des capacités humaines.


    Bien sûr, il faut la compléter d’autres mesures : politique industrielle, encouragement de la recherche et de l’innovation, réforme des circuits financiers.

    Martine Sellier


    CGT 15

     

    Pourquoi les cotisations sociales ne sont pas du salaire différé ?


     

    Les cotisations sociales sont souvent considérées comme un « salaire différé ». Pendant longtemps, la CGT employait aussi cette notion. Il convient cependant de parler de « salaire socialisé ». Il ne s’agit pas d’une simple nuance sémantique : ces termes peuvent engager des conceptions différentes de la protection sociale qui sont au cœur de certains débats actuels. Le concept de « salaire différé » peut en effet conduire à deux idées erronées :


    • les prestations perçues par le salarié devraient être la stricte contrepartie des cotisations versées. Dans une telle optique, le salarié devrait retrouver en prestations ce qu’il a cotisé.


    • Les cotisations ne devraient financer que les prestations à caractère assurantiel, les autres prestations devraient être financées par d’autres moyens et notamment par les impôts.


    Ces idées ne sont pas conformes au système français de Sécurité sociale. Les cotisations dites patronales font partie intégrante du salaire conçu dans une optique de solidarité. Le patronat utilise l’expression de « charges sociales » pour parler des cotisations sociales. Cette expression est largement utilisée dans le langage courant, y compris par les syndicalistes. Cette expression est totalement idéologique. Elle vise effectivement à culpabiliser les salariés, à présenter le travail comme un coût, une charge pour les entreprises. Dans une telle optique, les cotisations sociales s’opposeraient à l’emploi, ce que ne cesse de répéter le patronat.


    Il faut souligner que les cotisations dites patronales font partie intégrante de la rémunération de la force de travail. Ce n’est pas l’employeur qui les paie de sa poche. Elles sont versées à partir du travail et comme une partie de salaire. Cette socialisation du paiement de salaire est nécessaire pour la reproduction de la force de travail dans les meilleures conditions. Si le système était différent, par exemple s’il n’y avait pas de protection sociale, les salaires devraient augmenter à hauteur des cotisations sociales, parts salariale et patronale confondues. Evidemment, dans un tel système, il n’y aurait aucune place pour les solidarités, tout serait individuel, ce serait l’individualisme pur et parfait.


    On comprend pourquoi le patronat utilise l’expression de « charges sociales ». Il veut ainsi légitimer sa revendication de la baisse des cotisations sociales : la réduction de ces cotisations est synonyme de la baisse moyenne des salaires, donc de la hausse des profits. Voilà le fond du problème.


    Cette revendication patronale se voit satisfaite via la prise en charge publique d’une partie des contributions dites patronales. En effet, au cours des deux dernières décennies, des politiques ont été mises en place pour que l’Etat (en fait, les salariés qui paient les impôts) prenne en charge une partie des cotisations des employeurs. C’est le cas au travers des exonérations de cotisations qui touchent plus d‘un emploi sur deux. Leur montant global atteindra 236 milliards d’euros en 2006. De manière parallèle, une partie de plus en plus import


    Source « Le Travailleur Parisien » n°1176 -  UD CGT Paris


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  • Sécurité Sociale : ce que vous devez savoir et que l’on voudrait vous cacher… (1/2)

     

    Si nous faisions un peu d’histoire…


    Au lendemain de la seconde guerre mondiale, une loi dite de « généralisation de la Sécurité sociale » est adoptée le 22 mai 1946. Ces textes jettent le socle d’une protection sociale universelle, obligatoire et solidaire, puisque l’on cotise à la hauteur de ses moyens pour en bénéficier à la hauteur de ses besoins.

     

    CGT 06

    L’être humain au cœur du nouveau système

    Le nouveau système est structuré autour de quatre mots clés à la base d’une philosophie humaniste :


    L’unicité

    L’ambition était d’assurer le bien-être de tous, de la naissance à la mort. De faire de la vie autre chose qu’une charge ou un calvaire comme le disait Ambroise Croizat à l’Assemblée nationale le 20 mars 1946.


    L’universalité

    Une institution unique obligatoire couvrant désormais l’ensemble des domaines de la protection sociale, des « risques sociaux » : maladie, vieillesse, décès, invalidité, accident du travail, jusque-là gérés, notamment, par les assurances privées.

    La couverture est étendue à tous les citoyens avec la volonté de généraliser à court terme, le nouveau système et ceci malgré l’opposition de certaines professions qui refuseront de s’y intégrer.


    La solidarité

    C’est la pierre angulaire du système. Solidarité inter-générations, solidarité malades bien portants, le tout financé par les richesses créées à l’entreprise.


    La démocratie

    C’est « l’exception française », car seule une gestion par les intéressés eux-mêmes peut garantir que la santé restera un droit fondamental pour tous. Les premiers conseils d’administration des caisses seront composés de ¾ de représentants des assurés et de ¼ de représentants des patrons.

    Au fil de l’histoire, la proportion s’est hélas largement modifiée !

    Dès l’origine, des différences, voire divergences, verront le jour entre organisations, certaines momentanées, d’autres plus durables. Aussi, afin d’éviter tout retard dans la mise en place de la « Sécu », la CGT se prononce pour une désignation des gestionnaires et se battra ensuite pour l’élection des administrateurs par les assurés.

    Les premières élections des administrateurs des caisses de Sécurité sociale et d’allocations familiales auront lieu le 27 avril 1947.


    Positionnement des différents acteurs

    La CFTC qui gérait des caisses d’assurances sociales, demande à ses militants de ne pas participer aux conseils d’administration qui s’installent. Dans certains départements, la consigne sera suivie, dans d’autres non.

    La mutualité n’est pas d’accord sur la mise en place de la Sécurité sociale généralisée ; elle pense, qu’à terme, cela mènerait à sa disparition. D’autant qu’elle ne croit pas à la complémentarité.

    Le patronat ne voit pas d’un bon œil la participation des entreprises à la protection sociale, mais son attitude pendant la guerre lui interdit toute réaction immédiate.

    De fait, l’unification de la Sécurité sociale sera limitée. Le programme du CNR avait pour ambition de créer un régime unique de sécurité sociale. Cependant, les salariés déjà couverts étaient attachés à leurs régimes particuliers (mineurs, marins, fonctionnaires, agriculteurs, artisans, commerçants, cadres).


    Loi du 22 mai 1946

    Finalement, la loi du 22 mai 1946 limite ce que l’on n’appelait pas encore le « régime général » aux salariés de l’industrie et du commerce.

    Alors, même si les régimes particuliers et spéciaux perdurent, la mise en place de la Sécurité sociale fonde les bases d’un régime unique de haut niveau face à la multitude de caisses existant à l’époque.

    L’entreprise participe à son financement et l’administration des caisses de Sécurité sociale revient pour l’essentiel aux travailleurs.


    CGT 07

    Ambroise Croizat, le « père » de la Sécurité Sociale


    Remises en cause de la Sécurité sociale

    Depuis la création de la Sécurité sociale, les gouvernements successifs soutenus par le patronat n’ont eu de cesse de modifier le système dans un sens  antidémocratique et centralisateur.

    1960 : le décret du 12 mai 1960 retire tout pouvoir de gestion du personnel aux conseils d’administration. Les directeurs des caisses locales deviennent les employeurs des salariés. Ils ont une grande autonomie dans la gestion du personnel. Dans le même temps, les URSSAF sont créées (auparavant le recouvrement des cotisations était assuré par les caisses locales avec une compensation au niveau régional et national).

    1967 : Les fameuses ordonnances de 1967 scindent la gestion de la Sécurité sociale en trois branches (Maladie, Famille, Vieillesse). La gestion et les financements sont séparés et placés sous l’autorité de trois caisses nationales. C’est la fin d’une certaine unicité de la sécurité sociale.

    Les caisses nationales deviennent des établissements publics dont le directeur est nommé par décret.

    Ultérieurement, le recouvrement deviendra une branche à part entière.

    Dans cette même période, les élections des administrateurs salariés sont supprimées et remplacées par une désignation par les syndicats représentatifs. La voie est ouverte à un pseudo paritarisme. Les conseils d’administration sont désormais composés  de 50% de représentants du patronat et de 50% de représentants des confédérations syndicales. Le jeu trouble des alliances entre patronat et certaines organisations syndicales permettra de dévoyer ce paritarisme et laissera les mains libres au patronat

    1982 : Les élections seront rétablies en 1982 sous une majorité de gauche. Tous les assurés sociaux, âgés de 16 ans votent. En 1983, il y a 28,1millions d’électeurs pour les caisses d’assurance maladie.

    Néanmoins, on ne revient pas à la structuration de 1946 et les restructurations de 1967 restent inchangées.


    1996, le plan Juppé renforce le poids de l’Etat dans la Sécurité sociale mais aussi l’emprise des caisses nationales sur les organismes de base. Progressivement les directeurs des caisses locales et les conseils d’administration vont perdre la majeure partie de leurs prérogatives.

    1996 à nos jours :

    Depuis, gouvernement, patronat, actionnaires, appuyés par une grande partie des médias et par le Conseil européen, essaient d’ancrer durablement dans les têtes de nos concitoyens l’idée qu’il faut réduire très rapidement et significativement les déficits publics. Cette idée est entretenue en agitant le spectre de la faillite publique de pays comme l’Irlande ou la Grèce, par exemple. C’est dans cette logique que sont arrivés, la réforme des retraites, les nouvelles mesures concernant les dépenses d’assurance maladie ainsi que les choix en matière de politique familiale, comme ceux en matière de financement.


    Transformation induite du financement de la Sécurité sociale

    Ces choix totalement axés sur une politique ultra libérale sont marqués par une cohérence : la remise en cause de notre système solidaire de protection sociale et le transfert sur les assurés sociaux d’une part croissante de leurs besoins de protection sociale.

    Depuis 1980, le patronat qui n’a eu de cesse de combattre la Sécurité sociale, dès sa naissance, a introduit l’idée que le « financement reposerait trop sur le travail ».


    « Un prélèvement plus progressif serait plus équitable » ! Autant d’arguments qui sont faits pour casser le régime de solidarité et qui permettent au patronat de se désengager du financement de la protection sociale. La CSG est née dans ce contexte ; la TVA sociale (qui n’a rien de social) est dans les « tuyaux » et on se dirige depuis les années 80, vers un retour à l’assistance RSA (Régime de solidarité active, prestations sous conditions de ressources…).

    Pour rappel, le projet de la TVA sociale est un mécanisme qui consisterait à augmenter fortement la TVA, en baissant en même temps les cotisations sociales, dans le but de « transférer » tout ou partie du financement de la protection sociale  sur les consommateurs et non plus sur les seuls travailleurs et employeurs.

    Ainsi, le patronat se désengagerait encore un peu plus du financement de la protection sociale et l’on peut craindre qu’une augmentation de la TVA fasse augmenter les prix, pénalisant particulièrement les classes moyennes et les plus démunies. La TVA est un impôt injuste puisque le même taux est appliqué à chacun quels que soient ses revenus.


    CGT 08

    Le problème de l’économie française


    Ce n’est pas l’excès des dépenses mais bien l’insuffisance des recettes qui pose problème. A long terme, les recettes de la protection sociale dépendent de la croissance économique. Or, la croissance  de l’économie française est structurellement faible.


    C’est la faiblesse de l’emploi, inséparable de la création de valeur. Pour rappel, le taux de chômage n’est jamais descendu sous les 7% depuis 1983. De plus, la qualité de l’emploi est mauvaise (trop de contrats précaires, bas salaires…). Les jeunes sont particulièrement touchés.


     

    Les exonérations des cotisations patronales

    Pour répondre à cette crise de l’emploi, depuis plus de 20 ans, les gouvernements successifs ont mis en place des systèmes d’exonération de cotisations qui se multiplient et se complexifient. Leurs effets sur l’emploi, qui étaient pourtant leur justification principale, n’ont jamais été prouvés ; ce qui a d’ailleurs été confirmé en 2010 par le rapport de la Cour des comptes qui a constaté que les exonérations n’ont pas permis la création d’emplois. Les plans pour l’emploi relèvent de la responsabilité et du budget de l’Etat ; ce n’est pas à la Sécurité sociale de les financer par le biais des exonérations.


    Exonérations dites « loi Fillon »

    Pour faciliter la compréhension sur les exonérations et leurs mécanismes, nous nous sommes appuyés sur les exonérations dites « loi Fillon », qui sont sans aucun doute les plus représentatives d’un système inefficace pour l’emploi et qui participe au creusement du déficit de la Sécurité sociale et à la fiscalisation du système.


    Cette réduction est extrêmement difficile à calculer.


    Elle repose sur deux principaux paramètres :

    - Le nombre de salariés dans l’entreprise plus ou moins 19 salariés.

    - Le montant de la rémunération, supérieur au SMIC, dégressive jusqu’à 1,6 fois le SMIC.


    La CGT a largement dénoncé ces exonérations pour trois raisons :

    -Elles constituent de véritables trappes à bas salaires ; en clair, plus le salaire est proche du SMIC plus les réductions sont importantes,

    -Elles n’ont aucun effet positif sur l’emploi. Depuis le temps qu’existent des dispositifs d’exonérations, si le chômage avait diminué, ça se saurait.

    - Par le biais de la compensation des exonérations par l’Etat, elles participent à la fiscalisation du financement de la Sécurité sociale. En outre, l’Etat ne compense pas à 100%.


    CGT 09

    Exemples chiffrés


    Entreprise de plus de 20 salariés


    Bulletins de salaire exonérés (SMIC en vigueur au 31 Décembre 2010 1 343,77 euros)

    Salaire brut : 1 500 euros

    CGT 10

     

     Même salarié en 2011

    (SMIC en vigueur au 1er janvier 2011 : 1 365 euros)

    Salaire brut : 1 500 euros


    CGT 11

     

    Pour expliquer les effets pervers de ces exonérations dites générales, il suffit de regarder un bulletin de salaire au 1er   décembre 2010 et un bulletin de salaire au  1 er janvier 2011.


    Au 1er janvier 2010, le SMIC était de 1343,77euros

    Pour un salarié rémunéré 1 500€ bruts, au  1er Décembre 2010, la réduction des cotisations patronales s’élevait à 282 euros.

    Au 1er janvier 2011, le SMIC est augmenté et porté à 1365 euros.

    Si, et c’est souvent le cas, la rémunération de ce salarié n’est pas augmentée, la réduction de cotisation bénéficiant à l’employeur va mécaniquement augmenter et passer à 296 euros.

    En effet, cette réduction est dégressive jusqu’à 1,6 fois le SMIC. Plus l’écart entre le salaire brut et le SMIC est faible, plus l’exonération est importante.


    Autre exemple :

    Cas d’un salarié rémunéré au SMIC, au 1er janvier 2011. Dans ce cas, l’employeur bénéficie d’une exonération maximum.

     

    CGT 12

     

    A ces exonérations peuvent s’ajouter :

    les Zones franches urbaines. Le rapport d’Eric Raoult, député UMP, plaide pour la prorogation de ce dispositif. Ce rapport fait l’objet d’un consensus étonnant qui va de la droite à une partie de la gauche en passant par le patronat. Ce dispositif permet une exonération totale de cotisations sociales et de taxes fiscales, pendant cinq ans, aux entreprises qui s’installent dans ces ZFU ! Lancées en 1996, les cent ZFU existantes ont coûté 510 millions d’euros en 2010. Pour quel bénéfice en termes d’emploi ? Une fois de plus, cette disposition n’a pas prouvé son efficacité !


    En fait, il s’agit surtout de transfert d’entreprises déjà existantes sur un autre territoire.


    -La loi TEPA (Travail, emploi et pouvoir d’achat) : exonérations sur les heures supplémentaires.


    Quelques chiffres pourtant !

    En 2008, les exonérations de cotisations ont représenté 30,7 milliards d’euros, soit 10,7% du total des cotisations dues aux URSSAF (Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales).

    Aujourd’hui, la plupart des exonérations sont compensées par l’Etat. Ce qui veut dire que l’impôt participe pour une bonne part au financement de la Sécurité sociale à hauteur de 28,2 Milliards.

    Le montant des exonérations ne cessent de progresser régulièrement :

    - en 2006 : +13,6%

    - en 2007 : + 13,5%

    - en 2008 : + 13,1%

    Le montant global et la permanence des exonérations posent la question du mode de financement de la Sécurité sociale.

    - Le salaire socialisé reste-t-il pertinent ?

    - Les employeurs doivent-t-ils cotiser ?

    - Le financement doit-il reposer sur l’entreprise ou basculer dans l’impôt comme certains le préconisent ?

    Ces questions sont au cœur de l’actualité et seront débattues au cours des prochains mois.


    Deux solutions sont préconisées pour combler le trou de la Sécurité sociale :

    -  La TVA sociale

    - La fusion CSG/impôt sur les revenus qui sous-entend impôt donc la fiscalisation totale du financement de la Sécurité sociale.


    Ces questions feront l’objet d’un prochain article


    Martine Horta

    Source « Le Travailleur Parisien » n°1175 -  UD CGT Paris


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  • Le patron de France-Soir vote Le Pen et brade le titre :

    trop c’est trop M. Pougatchev !!!

     

    Une première dans la presse française. L’oligarque russe Alexandre Pougatchev, patron de France Soir, a annoncé vendredi 11 novembre sur LCI avoir fait son choix pour les présidentielles de 2012 : ce sera Marine Le Pen, la numéro un de la droite extrême.

    En faisant cette scandaleuse déclaration, il engage ainsi, qu’il le veuille ou non, son journal, et en particulier les journalistes, dans la voie d’un soutien au FHaine et à ses thèses racistes et xénophobes.

    C’est un nouveau coup contre la démocratie qui vient d’être asséné par ce patron sans scrupules. A quand le futur quotidien France National Soir ?

    Ne confondez pas quotidien populaire et populiste, M. Pougatchev !!!

    Par ailleurs le même Pougatchev n’a pas hésité, dans la même émission, à lancer un autre pavé dans la mare de sa gestion calamiteuse : il se déclare prêt à vendre le quotidien pour un euro symbolique, si le repreneur assure la pérennité du journal papier et éponge les dettes, un peu plus de 3 millions d’euros selon lui.

    Cette nouvelle proposition, signe du sens inné de l’intérêt du titre et de ses personnels du patron de France Soir, survient alors que ce dernier proposait ces dernières semaines devant les élus du Comité d’entreprise de supprimer l’édition papier pour la remplacer par une édition web. En supprimant au passage 89 emplois sur 127. Une édition uniquement web qui condamnerait rapidement France Soir.  

    On attend encore les réactions courroucées des patrons de presse et du gouvernement sur les derniers propos pro lepénistes de M. Pougatchev et sur sa désinvolture face au titre et à ses personnels.

    Devant cette situation scandaleuse, le SNJ-CGT appelle les pouvoirs publics à prendre toutes leurs responsabilités pour sauver France Soir, le quotidien emblématique de la presse populaire.

    D’ailleurs lors d’une rencontre récente de salariés de France Soir, de responsables du SGLCE et du SNJ-CGT, au Ministère de la Culture et de la Communication, avec un conseiller du ministre, Vincent PEYREGNE, la délégation avait rappelé son exigence d’un maintien du tirage papier du quotidien en parallèle aux développements du numérique, dans le cadre d’une véritable complémentarité.

    Le conseiller du ministre avait réaffirmé le soutien des pouvoirs publics aux équipes de France Soir avec comme priorité la pérennité du titre papier.

     

    ALORS CHICHE. LE MOMENT EST VENU DE SAUVER FRANCE SOIR ! 

    Montreuil, 13/11/2011

    Syndicat national des journalistes CGT  263, rue de Paris –  Case 570  –   93514 Montreuil Cedex 

    Tél.: 01 48 18 81 78 - Télécopie :  01 48 51 58 08 - Courrier électronique : snj@cgt.fr – site Internet : www.snj.cgt.fr


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  • Vue du chantier de l'EPR, à Flamanville, le 1er juillet 2011.

    Vue du chantier de l'EPR, à Flamanville, le 1er juillet 2011.AFP/KENZO TRIBOUILLARD

    EDF dément avoir l'intention d'abandonner le réacteur nucléaire de troisième génération comme La Tribune l'indique, estimant qu'il s'agit d'un "atout pour la filière industrielle française, constituant une formidable opportunité d'activité et de développement".

    Tandis que la polémique au sujet de l'EPR à Flamanville bat son plein entre Europe Ecologie-Les Verts et le Parti socialiste – les premiers demandant l'abandon du projet, ce que les seconds refusent –, EDF affiche sa volonté de laisser tomber ce modèle, annonçait lundi La Tribune.

     Développé par Areva et Siemens au début des années 1990 dans le cadre du rapprochement franco-allemand, l'European Power Reactor (EPR) a toujours suscité une vague d'hostilités au sein d'EDF. "Une partie des équipes nucléaires de l'électricien juge depuis le début trop coûteux et trop sophistiqué ce réacteur, conçu sans eux", rapporte le quotidien économique. "L'EPR a été conçu principalement en Allemagne, sur le modèle du réacteur allemand Konvoi, deux fois plus cher que les centrales françaises", rappelle un spécialiste du secteur.

    À L'ÉTUDE, UN MODÈLE DE RÉACTEUR PLUS PETIT

    Hervé Machenaud, membre du comité exécutif d'EDF, en charge de la production et de l'ingénierie, a commencé à dévoiler la nouvelle ligne de l'électricien lors d'une conférence de presse jeudi sur le chantier de Flamanville (Manche) selon La Tribune. "Un réacteur, quel qu'il soit, n'est jamais la fin d'une histoire technologique. L'EPR est le modèle dont on dispose en ce moment, que nous construisons ici et en Chine, bientôt j'espère en Grande-Bretagne, mais aussi en Pologne et en République tchèque. Mais cela ne veut pas dire qu'il faille s'arrêter dans la réflexion sur le modèle suivant."

    "L'électricien planche avec son partenaire, le chinois CGNPC, sur un autre réacteur, plus petit (1 000 MW, contre 1 700 MW pour l'EPR)." "Et celui-ci n'aura pas grand-chose à voir avec l'EPR", affirme un proche du dossier.

    Pierre Moscovici, un des principaux lieutenants de François Hollande, a rappelé lundi que plusieurs milliards avaient déjà été dépensés dans ce projet. Il a expliqué, sur France 2, que l'EPR présentait un enjeu financier, industriel et de recherche et qu'il était donc hors de question de l'abandonner, sauf en cas de problème de sécurité.

    http://www.lemonde.fr


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  • Désormais à Athènes, un ouzo pris en terrasse, un sac de tomates acheté à l'épicerie, et même un paquet de cigarettes est suivi à la trace par les pouvoirs publics. Par notre envoyée spéciale à Athènes.

    Sous la pression des bailleurs de fonds, la Grèce a essayé d'engager une offensive censée lutter contre la fraude fiscale, restée impunie des décennies.  (FILIPPO MONTEFORTE / AFP) Sous la pression des bailleurs de fonds, la Grèce a essayé d'engager une offensive censée lutter contre la fraude fiscale, restée impunie des décennies. (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

    Les bons comptes font les bons amis en Grèce encore plus qu'ailleurs. Il était d’usage dans la Grèce d'avant crise -la population grecque le reconnaît elle-même- de ne pas fournir tous les reçus ou les tickets de caisse afin d'échapper à une partie des taxes sur les services ou les biens de consommation vendus. Désormais à Athènes, un ouzo pris en terrasse, un sac de tomates acheté à l'épicerie, et même un paquet de cigarettes est systématiquement accompagné d'un justificatif.

    Certes l'ex-gouvernement socialiste de Georges Papandréou, sous la pression des bailleurs de fonds, a essayé d'engager une offensive censée lutter contre la fraude fiscale, restée impunie des décennies. Mais surtout il a mis en place tout un système de dénonciation, voire de délation pourraient-dire certains, au sein même des citoyens.

    Serge, 59 ans, employé dans une multinationale de transport en Grèce depuis 30 ans, rit déjà avant de montrer une carte blanche où est indiqué un numéro, "une sorte de matricule" individuel. Comme les services concernés lui ont enjoint à faire, il est allé chercher, il y a quelques semaines, sa carte à la banque nationale grecque. Appelé "bon de caisse", elle lui permet d'enregistrer auprès des commerçants tous les achats qu'il effectue au quotidien.

    Il suffira ensuite au trésor public de comparer ce que le commerçant a déclaré à ce que Serge a acheté et déceler ainsi les éventuelles irrégularités. En échange, la population grecque reçoit un petit pourcentage de compensation sur l'impôt pour l'effort fourni.

    Simplifier la dénonciation

    "Le système a été mis en place il y a quelques mois. Mais il n'y avait pas de carte. Je devais demander et garder toutes les factures à la maison au moins pendant cinq ans. J'en avais des petites, des grandes, des carrés, des rectangulaires par centaines qui s'amassaient ! Cela devenait franchement ingérable", explique Serge. Ce procédé à carte a alors été créé pour simplifier les choses et devrait être mis en service le 1er janvier. Charge ensuite à Serge de faire son "devoir de citoyen" et demander à son commerçant, même le plus intime, un reçu…

    Hausse de la dénonciation

    En août 2011, le quotidien libéral "Kathimérini", révélait que les signalements par téléphone et courrier électronique, de fraudeurs présumés (souvent des commerçants, des médecins, des avocats et d'autres professions libérales) auprès de la police financière en 2010 avaient été multipliés par quatre. La brigade anti-fraude, Sdoe, a reçu 18.500 signalements en 2010 contre 4.500 l’année précédente. Au premier semestre 2011, 7.500 dénonciations ont déjà été enregistrés.

    Prise de conscience dans un pays où la fraude généralisée a entamé les finances publiques ou montée des aigreurs dans une société touchée par les plans d'austérité successifs ? "C'est un système qui est voué à l'échec", estime Serge. "Comment assurer le contrôle total d'une telle masse de données ? Et puis je suis allé voir deux grands chaînes de distribution pour savoir si elles étaient au courant de la mise en place de nouveau procédé électronique et elle m'ont répondu : non."

    Sarah Diffalah à Athènes – Le Nouvel Observateur


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  • Angela Merkel , en octobre à Berlin.

    Angela Merkel , en octobre à Berlin.REUTERS/FABRIZIO BENSCH

    Pour faire face à la crise financière actuelle, le gouvernement allemand souhaite accélerer la révision des traités européens. Une source gouvernementale allemande, citée par les agences de presse, affirme que la chancelière Angela Merkel veut que les 27 membres de l'UE donnent leur accord à une modification du traité de Lisbonne d'ici la fin de l'année, pour le doter notamment d'un mécanisme permanent de gestion des crises financières.

    L'Allemagne souhaite que des propositions concrètes de réforme du traité soient prêtes au plus tard au printemps 2012, afin qu'une "convention gouvernementale" puisse être convoquée. "Le gouvernement fait pression en faveur d'un amendement limité du traité afin de donner à l'UE plus de poids face aux Etats qui négligent les règles budgétaires. Cela devra être réalisé d'ici la fin 2012", a déclaré une source gouvernementale allemande à Reuters.

    PAS DE "NOUVEAU TRAITÉ"

    La volonté de Berlin d'aller vite sur ce dossier se fait de plus en plus concrète. Le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, a affirmé dans un entretien au Monde, samedi, que "la modification des traités est le chemin à emprunter pour montrer aux investisseurs du monde entier que la monnaie européenne est stable". "Nous avons besoin de modifications limitées du traité pour avoir des mécanismes de contrôle plus efficaces du respect des engagements pris, une politique budgétaire commune et une amélioration de la compétitivité des différentes économies", a-t-il également précisé, écartant l'idée "d'un nouveau traité". M. Schäuble soulignait également que les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro avaient chargé le président du Conseil européen Herman Van Rompuy de faire des propositions en ce sens.

    L'attitude du gouvernement allemand risque de provoquer la colère de ceux qui reprochent à Angela Merkel, et à Nicolas Sarkozy, de concentrer trop de pouvoir au sein de l'UE. La presse italienne s'est par exemple émue de la volonté de M. Sarkozy de s'immiscer dans la politique intérieure du pays. Dernier exemple en date, les déclarations de l'ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, qui estime que la locomotive franco-allemande créait "des remous" en Europe. "Mon inquiétude est que l'axe franco-allemand ne soit pas suffisant dans une Union européenne de 27 pays et une zone euro de 17 pays. Donc, ce tandem ne peut pas prendre de décisions, il tente de les imposer aux autres", a-t-il déclaré dimanche au journal grec To Vima. Il s'est dit d'autant plus inquiet "qu'il y a plein de désaccords entre eux".

    http://www.lemonde.fr/


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