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Notre camarade Noël Collet a retranscrit une partie du journal de 13h00 de France 3 du 20 novembre 2011. On y voit et entend Mélenchon faire l’éloge de son inspirateur Mitterrand. C’est édifiant.
RETRANSCRIPTION – France 3 - dimanche 20 novembre 2011 - journal de 13h
En fin de journal, une séquence d’archive est projetée où Mélenchon, jeune, porte la barbe ; le journaliste lui demande s’il faut un Mitterrand aujourd’hui:
« François Mitterrand, il a apporté la preuve notamment pendant les événements de novembre et décembre derniers qu’il a cette capacité d’écoute, d’attention à ce qui est nouveau dans la société française. Pas besoin d’un walkman sur la tête. Il y a une confiance, une sympathie à l’égard de F. Mitterrand, très forte, très profonde. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « tonton » ».
Interviewé par France 3 aujourd’hui:
JLM : « J’avais à la main, dans cette séquence, le cartable d’ouvrier de mon beau-père. Quand j’étais sénateur, ce cartable m’accompagnait partout, parce que c’était une trousse à outils et je voulais montrer mon lien avec cette classe ouvrière qui a fait ma vie ».
Le journaliste questionne : « Est-ce qu’il manque un François Mitterrand à gauche aujourd’hui ? »
JLM : « IL FAUT SUIVRE SON CONSEIL. IL FAUT FAIRE AUTRE CHOSE AUTREMENT, DISAIT-IL ; NOUS VOICI A PIED D’ŒUVRE. »
Le journaliste : « François Hollande n’est pas François Mitterrand ? »
JLM : « F. Mitterrand, l’essentiel de son œuvre a été le Programme commun, les 110 propositions, notamment la proposition n°38 qui préconise un référendum sur le nucléaire. Ça n’a pas été fait. C’est le moment de le faire. Il a uni la gauche : les communistes, les socialistes, les écologistes. C’est ce que l’on fait au Front de gauche, non ? Bienvenue au Front de gauche ! TACHONS DE FAIRE AUSSI BIEN QUE FRANCOIS MITTERRAND ET MÊME MIEUX ! »
Commentaires de Noël Collet:
« Il faut un sacré toupet pour présenter Mitterrand comme le créateur du Programme commun. L’essentiel a été construit par le PCF (Dans la stratégie continue de l’union, l’union, l’union, les élections au détriment de l’action). Quant aux 110 propositions, il n’en a tenu aucune. Il devait supprimer les agences d’intérim : elles ont crû à tous les coins de rue ! C’est depuis son avènement, que l’on a du « Cac 40 » à toute heure !
Faire aussi bien que Mitterrand ? Démolir la sidérurgie, la métallurgie lourde (Le Creusot), la construction navale (La Ciotat), privatiser les PTT, Air France, la Snecma (avec l’accord de R. Hue, MG. Buffet, JC. Gayssot) etc, etc… Ca promet.
MITTERRAND avait pour projet de PRENDRE 3 MILLIONS DE VOIX AU PCF : lors de la réunion de l’Internationale Socialiste qui a suivi la signature du Programme commun, on lui a reproché cette signature. Il a indiqué : « sur 5 millions de voix communistes, 3 millions peuvent voter socialiste ».
MELENCHON veut passer la deuxième couche ! Il reste encore un petit million de voix PCF.
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Lettre au Premier Ministre et à Madame la Ministre des solidarités et de la cohésion sociale : Prime de Noel
A Madame Roselyne BACHELOT – NARQUIN Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale et à Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre des solidarités et de la cohésion sociale
A ce jour, aucune information, ne nous a été donnée sur le versement de la prime de noël.
Cette prime est l’un des acquis du mouvement des chômeurs et sa non reconduction serait lourde de signification sur vos intentions à l’égard de populations qui connaissent une dégradation de leurs conditions d’existence et qui sont en augmentation constante.
Nous en profitons pour vous rappeler la revendication de notre organisation de porter le montant de la prime de noël à 500 € et de l’étendre à toute la population privée d’emploi ou précarisée.
Nous sommes en attente de votre décision et nos comités de chômeurs et précaires sont en cours de mobilisation pour exiger cette prime.
Dans l’attente de vous lire, veuillez agréer Monsieur le Premier Ministre l’expression de nos salutations distinguées.
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QU’EST-CE QUE LA MONNAIE ?
Q’est-ce que la monnaie ? Qu’est-ce que le dollar, l’euro, le yuan, et les autres monnaies en circulation de par le monde ? Ces devises servent aussi bien aux échanges quotidiens dans les magasins, que, sous d’autres formes, à la spéculation boursière et au commerce international dans une économie capitaliste mondialisée, incontrôlée et anarchique.
Incontrôlée, disions-nous, car les capitalistes financiers qui sévissent sur les bourses du monde ; de Wall Street à la City de Londres, en passant par Paris, Francfort et Shanghai ; gonflent la masse monétaire représentant les marchandises, les moyens de production, les biens et les services produits dans les économies nationales, et ils surmultiplient ainsi de façon tout à fait factice la monnaie disponible sur les marchés boursiers, engendrant ce que les économistes appellent des « bulles financières ». Ce phénomène entraîne en fait la création de « monnaies de singe » ne correspondant à aucune richesse, à aucune valeur réelle, qu’à du vent spéculatif servant à donner l’impression aux pecnots qu’ils s’enrichissent de cet argent de Monopoly « Passe Go et collecte tout l’argent qu’il te faut ».
Quand une « bulle financière » éclate, comme en 2008 à propos des « subprimes », c’est-à-dire la revente, par paquets, de milliers d’emprunts hypothécaires non solvables, ce sont alors des millions de propriétaires d’habitations qui sont saisis, et leurs familles qui les occupent à crédit, qui sont expulsées – jetées à la rue manu militari – dans la plus grande « démocratie bourgeoise » de tous les temps.
Nous invitons les bigots bourgeois férus de démocratie électorale, comptabilisant chaque bulletin de vote jeté dans la crécelle des urnes qu’ils chérissent tant, prouvant croit-il la nature « démocratique » de ce système capitaliste pourri jusqu’à la moelle ; nous les invitons à réfléchir à ce paradoxe où une « démocratie » bourgeoise expulse ses commettants de leur résidence alors que leur gouvernement verse, à même les impôts de ces expulsés, des milliards de dollars en subvention à des banquiers pour qu’ils chassent ces payeurs de créances et ces payeurs d’impôts de leur maison ! C’est la loi du système, diront-ils, alors je demande, qui a besoin de ce système inhumain ?
Revenons à la question posée en début d’article. Qu’est-ce qu’une devise ? Une devise est un instrument économique national qui, à l’origine du capitalisme (concentrons-nous sur ce système économique tout en sachant que la monnaie existait bien avant le capitalisme) représentait la quantité de richesse, de biens et de services échangeables (commercialisables) dans une économie nationale. Au début du capitalisme, il existait alors une adéquation assez stricte entre la quantité de monnaie (non seulement sous forme de billets de banque mais sous toutes autres formes) en circulation et la puissance commerciale relative du pays qui émettait cette monnaie (1).
S’il y avait distorsion, comme par exemple martingale d’impression d’une trop grande quantité de monnaie nationale par rapport à la richesse (marchandise) échangeable dans ce pays, la sanction des marchés était sans équivoque, la valeur de cette monnaie nationale chutait rapidement et tous ceux qui faisaient commerce avec ce pays inflationniste refusaient de libeller leurs échanges en cette devise nationale et exigeaient plutôt d’être payés dans une « devise forte ». C’est le rôle que jouait le dollar américain jusqu’à la dernière crise (2008), le franc suisse servait également de monnaie refuge, ou encore l’or, cette quasi devise acceptée par tous à un point tel que l’on exigea pendant longtemps que chaque banque nationale, émettrice d’une devise, conserve dans ses coffres une certaine proportion d’or (environ 10 %) correspondant à une portion de la valeur de sa monnaie en circulation. Cette règle fut abolie lors de la répudiation des Accords de Bretton Woods (USA – 1944-1971). (2)
LES ACCORDS DE BRETTON WOODS
À la suite de la seconde guerre mondiale, les États-Unis d’Amérique ayant pris une place prépondérante comme super puissance militaire, économique et financière impérialiste, il fut décidé que la devise américaine, le dollar US, servirait de monnaie d’échange dans les transactions internationales et donc de valeur refuge en cas de difficulté commerciale ou financière entre deux ou plusieurs pays commerçants. C’est-à-dire, qu’à compter de 1944, une banque ou un trust qui souhaitait s’assurer que le fruit de ses transactions monétaires, commerciales, ou boursières spéculatives, soient à l’abri de toutes dévaluations intempestives d’une monnaie nationale fragile, effectuait ses transactions en monnaies fortes américaines – le dollar US – monnaie de réserve.
À partir de 1971 les États-Unis refusèrent de rembourser en or les dollars US excédentaires mis en circulation de par le monde (fin de la convertibilité OR) d’où aucune réserve d’or ne garantissait plus la totalité ou une partie des dollars en circulation. Puis, ils proposèrent que les monnaies soient à conversion flexible selon le cours des marchés. Les autres pays impérialistes, solidement arrimés et assujettis au leader américain, ne dirent mot, pensant que l’économie américaine serait toujours prospère et l’impérialisme florissant. Le système impérialiste était alors dans la dernière décennie de ses « trente glorieuses ».
Par la répudiation des Accords de Bretton Woods (1971), les traders et les banquiers internationaux obtenaient un sauf conduit spéculatif – un blanc-seing – illimité pour spéculer. Les différentes puissances impérialistes du globe crurent alors qu’elles pourraient s’en sortir et s’échapper avec la caisse alors que tous leurs amis, alliés et concurrents impérialistes se casseraient le nez avec un trop plein de dollars dévalués. Mais voilà, chacun de ces cupides croyait son concurrent plus stupide que lui-même et chacun se présentera à la caisse au même moment comme en Argentine quand les petits bourgeois s’alignèrent aux portes des banques cadenassées, incapables d’honorer leurs créances devant leurs clients déboutés. Évidemment, les milliardaires argentins avaient depuis longtemps transformé leurs avoirs en francs suisses anticipant l’effondrement du Peso – en parité dollar – contrairement aux prolétaires de Buenos Aires floués par ces pesos dévalués.
Imaginez la même dramatique, mais cette fois au lieu d’être l’Argentine aux prises avec le piège spéculatif, l’effondrement du Peso, et la perte de confiance des investisseurs, des spéculateurs et des épargnants dans l’économie du pays, ce sont tous les grands banquiers et les boursicoteurs internationaux, ces « génies » de la finance, nous dit-on, qui sont pris au piège américain, le peuple américain étant lui-même la première victime du fonctionnement de ce système économique anarchique, incontrôlé et inhumain.
Évidemment, cette « confiance » des acheteurs, des vendeurs, des spéculateurs, des banquiers et des boursicoteurs était fondée sur l’assurance que la monnaie internationalisée – le dollar US –, représentait bien une valeur forte, reflet d’une économie prospère, et qu’en tout temps chacun d’entre eux pourrait échanger ses dollars pour de vraies marchandises, de vrais biens ou de réels services concrets et tangibles. Que cette condition incontournable vienne à faire défaut et c’est tout l’édifice spéculatif impérialiste qui s’écroule. Le monde capitaliste en est là. La réalité c’est que depuis le début du XXe siècle le dollar américain a perdue 97 % de sa valeur. La dette souveraine américaine est de 15 000 milliards de dollars soit 100 % du PIB américain. Si on y ajoute l’endettement des ménages et celui des entreprises et la dette états-unienne passe à 50 000 milliards de dollars US, soit 360 % de son PIB. Tout compris les États-Unis affiche un « trou » de 200 000 milliards de dollars US. Ce n’est pas la Grèce qui est en faillite ce sont les États-Unis d’Amérique (3).
PROCHAIN SOUBRESAUT DE LA CRISE MONÉTAIRE
Si tous les spéculateurs n’ont pas abandonné le dollar au moment où nous écrivons ces lignes, c’est pour la simple raison que si chacun des voleurs – spéculateurs – (pas les fraudeurs de l’assistance sociale mais bien les spoliateurs milliardaires) réclamait son « dû », chacun d’entre eux se retrouverait propriétaire d’une montagne de « dollars de singes » n’ayant absolument aucune valeur réelle comme il en fut dans les années vingt (1920) avec l’ancien Mark allemand que les capitalistes germaniques acheminaient par wagon entier aux capitalistes français à titre de réparation de guerre (1914-1918).
De fait, lors de la prochaine convergence des crises monétaire et financière, au premier semestre de 2012, des milliers de milliards d’actifs-boursiers-fantômes s’évanouiront et entraîneront dans la décimation au moins 10 % des banques occidentales édifiées sur ces actifs bidons et frauduleux. L’Euro et la dette souveraine grecque ainsi que celle des autres pays européens surendettés seront les déclencheurs mais pas les responsables de cette débandade boursière-bancaire qui frappera même les banques « too big to fail » (trop gosses pour tomber) (4). Elles tomberont elles aussi.
Chaque État national sera tenté de voler au secours de « ses » banques et de sa monnaie nationale en décrépitude car même les hedge funds et les fonds de pension – segments du capital financier – seront menacés d’effondrement (5). Mais les banques sont maintenant trop grosses pour être sauvées et un État qui songerait à prendre ces faillites à charge connaîtrait la décote Moody’s et la hausse de ses frais d’emprunts. La France, par exemple, consacre déjà 45,4 Milliards d’euros par an au remboursement de sa dette souveraine soit 16,5 % de ses revenus ou 80 % de ses revenus d’impôts (6).
LA NOUVELLE SUPERPUISSANCE IMPÉRIALISTE
Pourquoi une économie solide à la monnaie vigoureuse suscitant l’envie de tous les spéculateurs se retrouve-t-elle en si fâcheuse posture que chacun s’en contente faute de mieux, sachant qu’il n’a tout simplement pas le choix, s’il retire ses billes, son client et son fournisseur feront faillite, tout comme lui ? C’est la seule raison qui explique pourquoi le dollar poursuit sa triste destinée internationale – c’est que refuser le dollar revient à scier la branche sur laquelle chacun des grands capitalistes s’est reposé pour spéculer.
Au cours de la décennie quatre-vingt dix et de la première décennie des années deux mille, les entreprises multinationales occidentales ont délocalisé leurs usines ou encore leur production vers les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Corée, Taiwan, etc.) provoquant un chômage endémique et une baisse de revenu chez les consommateurs occidentaux. Les revenus fiscaux des États ont alors périclité et les commerçants ont tenté de compenser cette chute de pouvoir d’achat en offrant un crédit quasi illimité aux consommateurs occidentaux. Les entreprises improductives du tertiaire se sont concentrées dans les pays capitalistes avancés, en déclin, alors que les entreprises productrices de plus value des secteurs secondaire et primaire se sont concentrées dans les pays capitalistes émergents dont la Chine, première puissance industrielle du monde dont la monnaie, sous évaluée, offre maintenant les garanties recherchées.
Bref, un nouvel acteur économique s’est pointé sur la scène industrielle et commerciale mondiale. L’immense Chine avec ses 1,3 milliards de travailleurs à exploiter et de consommateurs à dévaliser. Depuis 1978 environ – prise du pouvoir par Deng Xiaoping en Chine – l’économie mondiale est entrée dans un nouveau cycle. Il ne s’agit pas ici de la crise de la dette grecque, et de ses 11 millions de producteurs – consommateurs (représentant à peine 0,01 % de l’économie mondiale) mais d’une super puissance industrielle et commerciale qui en trente cinq ans est devenue la seconde économie du globe et la première puissance industrielle de la planète, produisant, contrairement aux américains, de vraies marchandises, échangeables (téléviseurs, ordinateurs, automobiles, vêtements, navires, armements, raffineries, trains, fusées, etc.) garantissant toute transaction commerciale bien davantage que des dollars dévalués. Ce sont 20 % des consommateurs du globe qui se sont joints d’une venue à la confrérie mondiale des exploités de l’impérialisme.
Le Yuan, la monnaie chinoise, est aujourd’hui en confrontation directe avec le dollar US. Dans cette guerre à finir entre l’Alliance Atlantique (OTAN) regroupant les puissances impérialistes en déclin dont les économies non performantes et non concurrentielles ne sont pas suffisamment profitables parce que leur aristocratie ouvrière a bénéficié de « trop davantage » que les capitalistes occidentaux tentent aujourd’hui à grand peine de leur retirer – lutte et résistance sur le front économique –, dans cette guerre titanesque, contre l’Alliance de Shanghai (Chine – Russie – États de l’ancienne Union Soviétique, Iran, Corée du Nord, etc.) l’une des deux super-puissances devra assujettir l’autre à sa domination et ça ne peut être l’Amérique décadente.
Sur le plan militaire les États-Unis et l’OTAN détiennent une suprématie indéniable dont la résultante est une suite de guerres et d’occupations ruineuses pour leurs économies déjà en difficulté ; pendant ce temps la Chine investit ses capitaux impérialistes en Afrique, en Amérique latine, au Canada, en Australie et noue des liens commerciaux avec les anciens alliés de la puissance états-unienne en déclin accéléré. L’ancien et le décadent devront un jour laisser place à la nouvelle superpuissance économique mondiale qui a nom la Chine et à sa devise le Yuan, que la Chine réévaluera quand bon lui semblera, sans tenir compte des pressions américaines (7). La Chine, en refusant de réévaluer sa monnaie, évite une hausse de prix inflationniste à l’économie américaine dépendante. D’ici là, les banques occidentales connaîtront tous les affres de la dévaluation monétaire et de la crise financière entraînant les épargnes des petits bourgeois dans le gouffre des crises monétaires impérialistes. Le dollar a terminé son cycle de vie, voyez poindre l’aurore du Yuan.
La crise capitaliste est inéluctable et si chacun d’entre vous décide de sauver ce système économique et monétaire parasitaire, alors, il survivra ce système par l’addition de vos sacrifices collectifs et par la somme de vos efforts individuels mais dans moins de dix ans une nouvelle crise systémique encore plus profonde, plus terrible et plus dévastatrice s’abattra sur ce monde impérialiste et on réclamera de chacun d’entre vous que vous fassiez comme ces petits bourgeois argentins, égyptiens, marocains, tunisiens, que vous vous rendiez aux urnes choisir le larbin ou la démagogue qui vous vendra sa salade nationaliste surannée contre quelques heures d’illusion, de rêve, jusqu’au lendemain qui déchante et vous confronte à la dure réalité de la nouvelle faillite des monnaies et du système impérialiste (8).
Robert Bibeau, pour Mecanopolis
Notes :
(1) L’Euro fait exception à la règle nationale et nous verrons dans un prochain article les aléas de cette singularité.
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_Bretton_Woods
(3) Myret Zaki. Le dollar va mourir. In L’Étoile du Nord. Vol. 9, no 5, octobre 2011.
(4) Communiqué public GEAB no 58. 15 octobre 2011. Tiré de L’Étoile du Nord (Édition française). Pages 6-11. Vol. 9, no 5, octobre 2011.
(5) Les fonds de pension publique aux États-Unis font face à un gouffre financier évalué environ entre 1000 et 3000 milliards de dollars. GEAB no. 58. 15 octobre 2011.
(6) Charles Sannat. Directeur économique du site : http://AuCoffre.com
(7) De vieux jeux politiques inutiles pour guérir des maladies américaines. http://www.chine-informations.com
(8) Robert Bibeau. La crise économique les balaiera tous! http://www.mecanopolis.org/?s=bibeau
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En dépit de la propagande sarkoziste, l'emploi et le pouvoir d'achat restent les préoccupations majeures des travailleurs; la publication par l'INSEE des « tableaux de l'économie française » montre combien elles sont justifiées : au 31 décembre 2009 :
La valeur ajoutée par le travail (V.A.B.) a baissé de 29 milliards 1,66%. Mais essentiellement due à la perte de 270.000 emplois, plus de 1% du salariat; dont les cotisations sociales ont diminué d'autant.
La masse salariale globale : 1014 milliards ou 58,9% de la richesse créée et 53,1% du produit intérieur brut (PIB) ne doit sa relative stabilité qu'en apparence, en raison de l'inflation monétaire – 1,8%.
Quand le capital prend la clé des champs : dans la partie internationale du document de l'INSEE, une note discrète nous apprend que les « investisseurs français » ont investi 60 milliards dans les entreprises travaillant et appartenant à l'étranger, 60,5 milliards qui s'ajoutent aux investissements acquis depuis les années précédentes pour atteindre un fabuleux trésor : 694 milliards.
François Fillon en appelle au « patriotisme économique » il ignore ou feint d'ignorer cette manie qu'ont les nantis de fuir à l'étranger avec leur magot : en 1789 c'était à Coblentz, en 36 c'était en Allemagne, en 68 tout comme aujourd'hui c'est une attitude politique, presque un principe chez eux. 694 milliards c'est plus de la moitié de la dette française, c'est plus que la totalité des budgets sociaux français.
LES MISERABLES !
On commence à connaître les ficelles de la propagande Sarkoziste : faire du tapage autour du petit scandale, gonfler le petit larcin pour masquer le gros; c'est le « président » en personne qui dénonce, tonne et menace, toujours face à la caméra, son discours de Bordeaux fût un modèle du genre : annoncé comme un coup porté contre l'abus des « arrêts maladie » qui coûtent cher à la Sécurité Sociale; mais pas un mot sur les 200 millions que la Sécurité Sociale réclame aux Laboratoires Servier qui avait fait classer « médicament remboursable à 65% » un faux médicament dont l'usage a tué des centaines de malades, en vingt ans. Il est vrai que Servier est un ami cher du Président.
On a pu le voir en pleine bataille pour les retraites, face à un ouvrier quinquagénaire lui reprocher de ne pas vouloir travailler deux ans de plus, alors que nous avons la perspective de vivre dix ans de plus. Comme si lui, chef de l'état, ignorait que la catégorie des ouvriers, six millions de salariés, avait une espérance de vie inférieure de 7 ans à celle des cadres supérieurs et professions libérales, et que, un ouvrier sur cinq meurt avant 60 ans ! Sous la devise EGALITE, la France cache l'inégalité devant la mort, comme la poussière sous le tapis.
Notons qu'avant Sarkozy, les présidents Chirac, comme Mitterrand eux aussi ont poussé la poussière sous le tapis, non pas par inhumanité, mais tout bêtement parce que la tradition veut que le pouvoir depuis deux siècles n'intervient pas dans les affaires internes des entreprises autrement dit, la loi patronale n'est pas celle de la République.
En vrai roi de l'enfumage de l'opinion, il voudrait nous faire croire que c'est le cumul de tous ces problèmes, qui constitue la « dette ». Ses « communicants » lancent cette formule canaille « nous avons mangé le retraite de nos enfants et petits-enfants ». Nous, c'est-à-dire 25 millions de salariés mais pas les milliardaires Arnaud, Mulliez, Bettencourt et autres.
Tout le confirme, le règlement de ces problèmes ne trouvera pas la solution en avril-mai 2012. Sous une enveloppe verbale à peine différente, les programmes de l’un et de l’autre contiennent la menace de plans de rigueur de plus en plus lourds.
Elie DAYAN Novembre 2011
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MONTCEAU LES MINES Samedi 26 novembre 2011
Yves Dimicoli, économiste du PCF, analyse la crise
Trois ans après la crise des subprimes, comment en est-on arrivé à l’explosion de la dette des États?
La phase 2008-2010 a conjugué une crise financière, la plus grave depuis l’entre-deux-guerres, suivie d’une récession mondiale, la plus profonde depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle renvoie à la façon dont les capitalistes utilisent les formidables potentiels de productivité, avec les nouveaux outils de l’information, pour la rentabilité financière et contre l’emploi. Cette pression de la rentabilité, qui baisse les salaires et réduit l’emploi, crée une insuffisance de la demande globale qui a pu être compensée jusqu’ici par l’endettement des entreprises et des ménages et a conduit en 2008 à la crise des subprimes avec l’impossibilité pour des millions de ménages modestes et insolvables de rembourser leur prêt pour se loger. À partir de cette étincelle américaine, les pertes sont énormes pour les banques aux États-Unis, en Europe et dans le monde, entraînant un rationnement du crédit et la grande récession de 2009 avec 112 millions de chômeurs dans le monde. Face au risque de l’effondrement du système financier et au risque de déflation, les États sont intervenus massivement pour soutenir les institutions financières par le biais d’aides publiques massives allant jusqu’à des prises de participation, voire des nationalisations. Cette intervention s’est accompagnée d’un abaissement très important des taux d’intérêt et d’une formidable création monétaire des banques centrales. Fin 2009, par exemple, la dette américaine atteignait 1 500 milliards de dollars. Mais toutes ces mesures ont été réalisées sans toucher aux critères des crédits et des banques ou aux modalités des aides publiques.
Cette montagne de dettes risque-t-elle de plonger une nouvelle fois l’économie mondiale dans la récession?
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MONTCEAU LES MINES Samedi 26 novembre 2011
Yves Dimicoli, économiste du PCF, analyse la crise
Trois ans après la crise des subprimes, comment en est-on arrivé à l’explosion de la dette des États?
La phase 2008-2010 a conjugué une crise financière, la plus grave depuis l’entre-deux-guerres, suivie d’une récession mondiale, la plus profonde depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle renvoie à la façon dont les capitalistes utilisent les formidables potentiels de productivité, avec les nouveaux outils de l’information, pour la rentabilité financière et contre l’emploi. Cette pression de la rentabilité, qui baisse les salaires et réduit l’emploi, crée une insuffisance de la demande globale qui a pu être compensée jusqu’ici par l’endettement des entreprises et des ménages et a conduit en 2008 à la crise des subprimes avec l’impossibilité pour des millions de ménages modestes et insolvables de rembourser leur prêt pour se loger. À partir de cette étincelle américaine, les pertes sont énormes pour les banques aux États-Unis, en Europe et dans le monde, entraînant un rationnement du crédit et la grande récession de 2009 avec 112 millions de chômeurs dans le monde. Face au risque de l’effondrement du système financier et au risque de déflation, les États sont intervenus massivement pour soutenir les institutions financières par le biais d’aides publiques massives allant jusqu’à des prises de participation, voire des nationalisations. Cette intervention s’est accompagnée d’un abaissement très important des taux d’intérêt et d’une formidable création monétaire des banques centrales. Fin 2009, par exemple, la dette américaine atteignait 1 500 milliards de dollars. Mais toutes ces mesures ont été réalisées sans toucher aux critères des crédits et des banques ou aux modalités des aides publiques.
Cette montagne de dettes risque-t-elle de plonger une nouvelle fois l’économie mondiale dans la récession?
Le type de réponse à cet excès d’endettement public va conduire à des exacerbations nouvelles. En 2010, l’explosion de la spéculation sur les titres de dette publique a déclenché la remontée brutale des taux d’intérêt dans les pays en difficulté comme la Grèce. La crise de l’euro a provoqué l’intervention massive de la BCE et du Fonds monétaire international (FMI) avec la création d’un fonds de stabilité financière. Cette facilité de paiement emprunte ses ressources sur les marchés financiers pour les prêter aux pays en difficulté afin qu’ils puissent continuer à s’endetter sur les marchés. Et tout cela au prix de politiques d’austérité qui cassent la croissance et font exploser le chômage. Un véritable fiasco puisqu’il a débouché sur un nouveau plan de « sauvetage » qui aggrave cette logique au service de la domination des marchés financiers. Cet excès des dettes publiques en Europe mais aussi aux États-Unis peut conduire à un nouveau krach.
Pour échapper à un tel scénario ne faudrait-il pas sortir de l’euro?
Non, car ce serait se priver de la force d’une création monétaire commune à l’échelle européenne, et alors disposer de moins bonnes conditions de financement, surtout pour un pays moyen comme la France. Cela reviendrait aussi à renforcer le dollar dans son rôle de monnaie commune mondiale de domination alors que la crise appelle à la mise en cause de cette hégémonie. Le défi consiste à utiliser autrement l’euro et à donner une tout autre orientation à la BCE, conduisant à une transformation radicale du crédit. Nous proposons un crédit bancaire d’un taux très abaissé pour les investissements matériels réels et de recherche procurant de bons emplois et de bonnes formations.
La crise n’appelle-t-elle pas à de nouvelles institutions mondiales?
Il faut une transformation radicale des institutions existantes, notamment celle du FMI, à travers une réforme des droits de tirages spéciaux. Ces titres créés et attribués par le FMI à une banque centrale permettent, dans un mécanisme de coopération, d’émettre de la monnaie et de se refinancer. Ce serait un pas vers une monnaie commune mondiale. Un moyen de développer au travers du crédit les capacités humaines de faire reculer la spéculation et de pérenniser un nouveau régime de croissance et de développement.
Où en est-on de la dette publique aujourd'hui?
En France, elle augmente depuis trente ans. Mais, c'est à partir de la fin des années 1970 et, plus encore, du début des années 1980, avec le recours de plus en plus systématique au marché financier, que le dette publique française commence de s'envoler.
De 21,2% du PIB en 1978, elle passe à 36% en 1983, pour bondir à 60% en 1998. Les années 2000, après une courte période de latence due à une nette reprise de la croissance dans les pays développés, donnent lieu à un véritable emballement: De 63,3% du PIB en 2003, l'endettement public passe à 79% en 2009, puis 82,3% en 2010, soit 1591,2 milliards d'euros.
La seule dette de l'État, qui était de 44 milliards d'euros en 1978, a été multipliée par 25 depuis, pour atteindre 1101 milliards d'euros fin 2009. Avec 50 milliards d'euro, la charge d'intérêts de la dette est devenue le troisième poste de dépense du budget.
Tous les pays avancés ont connu un tel phénomène:
Par exemple, depuis 1981, date d'envolée du dollar et des marchés financiers aux États-Unis, la limite d'endettement public décidée par le Congrés y a été relevée cinq fois: de 8 000 milliards de dollars entre 1981 et 1985, sous Reagan, elle a été portée à plus de 10 000 milliards avec Bush père (1989-1992), puis prés de 13 000 milliards sous Clinton (1993-2000), pour atteindre 14 294 milliards de dollars avec Bush junior... Obama vient, avec difficultés, d'obtenir son relèvement de 2100 milliards de dollars et, pour la première fois, la dette publique des Etats-Unis a dépassé le seuil de 100% du PIB.
Au Japon, depuis un point bas de 63,2% en 1992, la dette publique a progressé jusqu'à 197,2% du PIB en 2010.
Les pays de la zone euro n'ont pas échappé à cette tendance: Alors que, rapportée au PIB, la dette publique agrégée de la zone enregistrait une moyenne de 67% du PIB de 2000 à 2008, elle passe brusquement à 78,8% en 2009.
Appel au marché financier ou à la création monétaire de la banque centrale?
C'est par une loi "Pompidou-Giscard" du 3 janvier 1973 que le choix a été fait, en France, de mobiliser la force de l'Etat pour promouvoir le marché financier et soutenir les opérations financières des banques ordinaires.
Elle stipule en son article 25 que "le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France". En pratique, cela signifie qu'on interdit à la République française l'accés direct à la création monétaire de la Banque centrale en l'obligeant à emprunter auprés des banques privées sur les marchés d'obligations à des taux d'intérêt dépendant de la conjoncture de ces derniers.
Par cette réforme, "il s'agissait à l'époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu'ils soient émis par une entitée privée ou publique" confirme V. Giscard d'Estaing. Et il la justifie: "la possibilité du prêt direct de la Banque de France au trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d'inflation monétaire permanente". Constation trés discutable, car ce n'est pas, en soi, l'appel public à la création monétaire de la Banque centrale qui est inflationniste, mais la façon dont cette création monétaire, utilisée par l'Etat pour de massifs transferts en direction des capitaux monopolistes, n'a pas engendré une croissance suffisante des richesses réelles, d'où l'inflation.
Les dispositions de l'article 25 de la loi de janvier 1973 ont été reconduites par une loi du 4 août 1993. L'enjeu était non seulement l'endettement de l'Etat au service des grands groupes, mais aussi le financement de ces derniers: Face aux défis de partage de la révolution informationnelle et pour la rentabilité financière, ils étaient en effet appelés à se lancer dans de vastes opérations de restructutration et de fusions-acquisitions à l'échelle du monde entier, requerrant d'énormes fonds levés sur les marchés.
Cela a ouvert la porte à une longue période d'essor du marché financier et à une envolée de la dette publique qui y est financée à partir de 1978.
De fait, avec le ralentissement de la croissance et la montée du chômage, avec les transferts de plus en plus massifs de l'Etat vers les grandes entreprises faisant exploser les gâchis de financements publics, avec l'inauguration des politiques d'austérité raréfiant les recettes fiscales et sociales, les comptes publics de la France ont commencé à s'enfoncer structurellement dans le rouge à partir de 1974 pour, depuis, ne plus jamais revenir dans le vert.
C'est le cumul de ces déficits successifs qui explique la croissance de la dette publique désormais couverte par des emprunts sur les marchés financiers. Sur celui-ci les apporteurs de fonds (banques, assurances, fonds de pensions et d'investissement...) surveillent la qualité de la signature des emprunteurs notée par des Agences et exigent des taux d'intérêt d'autant plus rémunérateurs que les notes sont faibles.
Par la suite, l'accumulation de la dette et la progression des intérêts engendrés ont fait surgir un phénomène "boule de neige" avec une croissance économique de plus en plus ralentie: la dette publique augmente mécaniquement, du fait que le taux d'intérêt payé sur elle est plus élevé que le taux de croissance des ressources qui servent à la rembourser.
Aujourd'hui, la seule charge d'intérêts de la dette coûte plus de 50 milliards d'euros à la collectivité et représente le troisième poste du budget de l'Etat.
La pratique de l'appel par l'Etat au marché financier pour financer ses déficits est devenue encore plus systématique et d'ampleur avec le passage à un euro conçu, précisément, au service de la domination des marchés financiers, avec une banque centrale "indépendante" et interdite par traité de toute monétisation de dettes publiques.
Insuffisance de recettes et gâchis de dépenses publiques:
Les dettes publiques augmentent brutalement en 2008-2009 avec l'intervention massive des Etats face à l'explosion de l'excès d'endettement privé accumulé depuis des années en contrepartie, surtout, d'opérations et placements boursiers, de LBO, de délocalisations, d'investissements contre l'emploi et de formidables spéculations boursières et immobilièresL'endettement public a pris ainsi le relai de l'endettement privé pour continuer de soutenir l'accumulation capitaliste.
Aux Etats-Unis, prés de 800 milliards d'euros sur deux ans ont été injectés, dont 40% en réductions d'impôts. Dans la zone euro, l'ensemble des plans adoptés ont injectés 200 milliards d'euros. En France, aprés un plan d'aide à l'investissement, contre l'emploi et les salaires de 26 milliards d'euros, Sarkozy a lancé un "grand emprunt" obligataire de 35 milliards d'euros.
Tout cet argent public a été accordé sans aucun changement des critères du crédit et sans contrepartie en emplois exigées sur les aides.
Cela permit de sortir de la récession , mais avec une croissance trés insuffisante, trés peu d'emplois et le maintien, par le chômage, d'une lourde pression sur les salaires. Par contre, les profits financiers et la spéculation ont repris de plus belle.
En France, aprés une récession au cours de la quelle le PIB recula de 2,2% en 2009, année où la bourse de Paris enregistra, elle, une augmentation de 22,32%, la croissance réelle a atteint péniblement 1,2% en 2010. Et, aprés une croissance nulle au deuxième trimestre, l'année 2011 s'annonce fort médiocre.
Cette insuffisance de la croissance réelle accentue l'insuffisance des recettes publiques par rapport à la dépense qui, elle, est poussée par des besoins irrepressibles (santé, éducation, recherche, accompagnement social...) ce qui, dans ces conditions, creuse les déficits, lesquels grossissent la dette.
2003 2005 2008 2009 2010
Dépenses (1) .......... 51,6 51,8 51,5 54,8 54,7
Recettes (1) ............. 47,5 48,8 48,1 47,2 47,6
Déficit................... -4,1 -2,9 -3,3 -7,5 -7,1
(1)Hors cotisations sociales imputées (en % du PIB)
Pour contrer cette évolution, il aurait fallu, outre la recherche d'une plus grande efficacité sociale de la dépense, augmenter les prélèvements obligatoires. Or, ceux-ci, relativement au PIB, sont toujours restés sensiblement inférieurs aux dépenses publiques, de 7,9 points en moyenne de 2003 à 2008, mais de 12,8 points en 2009 et de 12,2 points en 2010.
2003 2005 2008 2009 2010
P.O./ PIB (1) .......... 43,1 43,8 43,2 42,0 42,5
(1) PO: Prélèvements obligatoires (en % du PIB)
Cela tient, avant tout, au fait que les gouvernements successifs n'ont cessé de multiplier les cadeaux fiscaux et para-fiscaux (Ex.: allègements de "charges sociales", suppression de la taxe professionnelle,baisse de l'IS...) au profit des entreprises, au nom de la compétitivité, et des grandes fortunes, sous prétexte que cela inciterait leurs détenteurs à ne pas les délocaliser.
Selon un rapport officiel 2 , depuis 1999, "l'ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obligatoitres ont réduit les recettes publiques de prés de 3 points de PIB: une première fois entre 1999 et 2002, une deuxième fois entre 2006 et 2008". Et les auteurs d'ajouter: "Si la législation était restée celle de 1999, le taux de prélèvements obligatoires serait passé de 44,3% en 1999 à 45,3% en 2008(..). A titre d'illustration, en l'absence de baisse des prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd'hui qu'elle ne l'est en réalité, générant ainsi une économie annuelle de charge d'intérêts de 0,5 point de PIB.".
Outre les cadeux faits aux plus riches (allègement ISF, Bouclier fiscal...), ce sont les allègements d'impôts (la suppression de la taxe professionnelle par exemple) et de cotisations sociales dont ont bénéficié les entreprises qui sont au coeur de cette évolution.
Selon le Conseil des prélèvements obligatioires 3 , le manque à gagner total, pour l'Etat, des allègements accordés aux entreprises est de 172 milliards d'euros en année pleine, soit 67,7% du total des recettes fiscales nettes du budget 2011 et 1,87 fois le déficit prévu!
Dans ce total, on retrouve les exonérations de cotisations sociales patronales dont la compensation coûte annuellement quelque 30 milliards d'euros désormais (29,8 milliards en 2009).
Le cumul de ces éxonérations, accordées par tous les gouvernements en alternance depuis 1992, se monte à 250,5 milliards d'euros!
Au coeur des facteurs concourrant à l'augmentation de la dette publique, il y a la volonté des
dirigeants français et européens de développer le plus possible le marché financier pour attirer le maximum de capitaux vers les entreprises. D'où deux phénomènes:
1 – La progession régulière et importante de la part des richesses produites dans les entreprises captée par les prélèvements financiers (intérêts et dividendes..);
2 – Les efforts répétitifs des gouvernements pour, au nom de la compétitivité, faire reculer la part des richesses produites dans les entreprises allant aux prélèvements obligatoires.
2003 2004 2008 2009
P.O./ valeur ajoutée......... 21,57 21,58 21,13 21,91
P.F./ valeur ajoutée.......... 26,04 28,06 34,66 34,11
PO: Prélèvements obligatoires (en %)
PF: Prélèvements financiers
Bref, pour laisser le capital financier prélever une dime de plus en plus importante sur la richesse nationale, les politiques gouvernementales ont systématiquement cherché à faire reculer la part des richesses produites qui sert au financement des services publics et de la protection sociale.
Le recours systématique à l'endettement a permis ainsi, bon an mal an, de faire face aux dépenses croissantes, tout en les contenant, sans avoir à augmenter les prélèvements obligatoires.
Et l' Euro là-dedans?
L'euro a été conçu au service de la domination des marchés financiers en prétendant rivaliser avec les Etats-unis dans l'attraction des capitaux mondiaux moyennant un taux d'intérêt offert supérieur en permanence à celui de la devise américaine.
Avec l'euro, les dirigeants européens cherchent à disputer aux Etats-Unis le privilège exorbitant dont il dispose avec le dollar. La monnaie nationale des Etats-Unis est aussi, en effet, monnaie commune mondiale de fait. Cela leur permet de s'endetter énormément auprés du reste du monde et de rembourser en émettant de nouveaux dollars, en faisant "marcher la planche à billets" (la Fed vient de racheter pour 600 milliards de dollars de bons du Trésor des USA).
Face à cela, la zone euro, avec sa BCE "indépendante" et vouée à soutenir la force financière de l'euro, cherche à promouvoir tant et plus ses marchés financiers. Simultanément, avec le pacte de stabilité, les dépenses de services publics sont rationnées dans le but de tenir les déficits publics sous la barre de 3% du PIB.
L'euro a facilité un fort endettement des Etats membres, à commencer par ceux d'Europe du sud, en retard de développement, qui ont pu ainsi bénéficier de taux d'intérêt trés abaissés.
Mais cet argent emprunté, au lieu de servir à développer les capacités humaines, a servi à la croissance financière des capitaux et à la spéculation, immobilière notamment, sans parler des exportations de capitaux et délocalisations. Simultanément, les services publics végétaient et les dépenses d'armement et de soutien aux capitaux financiers s'envolaient. D'où une croissance réelle insuffisante, pauvre en emplois, trés déséquilibrée et qui s'est effondrée quand cette "bulle" a éclaté.
C'est cela qui a fait apparaitre excessif l' endettement public de ces pays, relativement à leurs capacités réelles de rembourser, et déclencher une intense spéculation faisant brutalement remonter leurs taux d'intérêt. Cela a débouché sur une grave crise de surendettement public et de vives tensions au sein de la zone euro.
Des réponses d'ampleur ont été apportées. Mais elles demeurent insuffisantes et, surtout, trés contradictoitres: Elles cherchent, avant tout, à rassurer les créanciers, à consolider les marchés financiers, au prix de l'écrasement des dépenses salariales et sociales et des services publics. Elles cassent donc la croissance et l'emploi et rendent encore plus improbables les remboursements. D'où la poursuite de la spéculation contre les pays concernés, dont le défaut de paiement est anticipé, mais aussi contre tout le système de l'euro, avec les risques d'une contagion.
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été mis en place pour tenter d'endiguer cette crise et d'empêcher sa contagion, de conserve avec le FMI et la Commission européenne.
Il dispose de la garantie des Etats de la zone euro, ce qui lui permet d'emprunter jusqu'à 440 milliards d'euros sur les marchés financiers et de repréter aux Etats en difficulté avec des conditions punitives.
Cette logique consiste donc à emprunter encore et toujours plus sur les marchés et donc à encourager leur croissance cancéreuse et leur domination sur le social et le public, au lieu de faire appel à la création monétaire de la BCE vouée, elle, à maintenir l'euro "fort". Cela ne peut qu'accentuer les cercles vicieux de la dette contre l'emploi, les salaires, la formation, les services publics et la croissance réelle européenne.
Désormais, ces tentatives de réponse portent gravement atteinte aux souverainetés nationales et à la démocratie, la BCE, sur mandat des gouvernements, s'arrogeant le pouvoir de dicter à un pays comme l'Italie un terrible plan d'austérité.
Il faut une tout autre politique:
1- Arrétons de diaboliser la dette publique!
La dette n'est pas mauvaise en soi. Il y a de bonnes et de mauvaises dettes. Tout dépend de l'utilisation que l'on fait de l'argent emprunté.
S'il est utilisé pour accroître les richesses réelles, par exemple pour la santé, l'éducation, la recherche, le logement social, la sécurisation de l'emploi, de la formation et des salaires, l'environnement, cela fait de la croissance durable et saine. Celle-ci va alors entrainer un accroissement des recettes publiques (impôts et cotisations sociales), ce qui permettra de rembourser l'argent emprunté.
Par contre, si l'argent emprunté sert à spéculer sur les marchés bousiers et immobiliers, à délocaliser, à détruire des emplois, à déqualifier et à tirer les salaires vers le bas, cela freine la croissance, raréfie les recettes, ce qui creuse les déficits et les dettes.
2 – C'est pas fatal d'aller chercher l'argent dont on a besoin sur les marchés financiers:
a) – On peut augmenter et rendre plus efficaces les prélèvements obligatoires :
Il faut une réforme de la fiscalité, non seulement pour accroitre les recettes des impôts et faire reculer les inégalités mais aussi pour pénaliser la croissance financière des capitaux, la recherche de l'argent pour l'argent, les délocalisations et, au contraire, encourager les comportements favorables à la croissance de l'emploi et des richesses réelles. Il faut aussi de nouvelles ressources immédiatement pour la protection sociale. Quatre exemples:
- Impôt sur les sociétés: Nous voulons le moduler de façon à pénaliser les entreprises qui investissent pour diminuer l'emploi et la masse salariale, préfèrent faire des placements financiers ou cherchent surtout à payer des dividendes; nous voulons, par contre, encourager les entreprises qui investissent en programmant des créations d'emplois, des mises en formation correctement rémunérés et contrôlés.
- Impôt territorial sur les entreprises: Nous voulons établir un impôt local sur le capital des entreprises pour en dissuader les gâchis. Il s'agirait d'une "taxe professionnelle" moderne qui serait assise non seulement sur les équipements des entreprises, mais aussi sur les actifs financiers des sociétés et des banques. Cela permettrait aux collectivités territoriales de disposer de quelque 20 milliards d'euros supplémentaires tout de suite et de voir l'emploi progresser sur leur territoire, ce qui augmentera la base de leurs recettes futures, plutôt que de s'endetter tant et plus auprés des banques ou des marchés financiers.
- Impôt sur les grandes fortunes: Nous voulons accroître son rendement, non seulement en augmentant son barème, mais aussi en élargissant sa base; par exemple en faisant contribuer les fortunes professionnelles de façon modulée, selon que les entreprises concernées augmentent ou non l'emploi et la masse salariale, alors qu'aujourd'hui les équipements professionnels sont exonérés de l'ISF.
- Cotisations sociales patronales: Nous proposons de faire cotiser les revenus financiers des entreprises et des banques au même taux que les salaires.
b) – On peut utiliser autrement l'argent des prélèvements obligatoires:
- Nous voulons un contrôle et une évaluation publics et sociaux de la dépense publique, au lieu d'un rationnement systématique avec la RGPP et la prétendue "regle d'or des finances publiques".
Celle-ci ne vise qu' à faire entrer dans notre Constitution des principes pour déssaisir automatiquement les élus de la Nation de tout pouvoir de décision budgétaire et mieux conformer les dépenses de l'Etat, des collectivités territoriales et de la protection sociale aux normes des pactes de stabilité et de l'euro plus, aux injonctions de la BCE et des marchés financiers.
- Il faut en finir avec les baisses de cotisations sociales patronales au nom de la compétitivité (et de l'emploi qui en dépendrait). Nous voulons, pour accroître l'efficacité sociale des entreprises, non pas baisser les "charges sociales", comme le préconisent la droite et le PS, mais pérenniser un financement efficace de la protection sociale et baisser les charges financières des entreprises (intérêts payés sur les crédits).
Pour cela, nous proposons:
- De réformer le calcul des cotisations sociales pour accroitre durablement leurs recettes: Leur taux serait modulé de façon à décourager la croissance financière, les politiques salariales regressives et à encourager la création d'emplois et de formations correctement rémunérés;
- De dédier à un Fonds national de sécurisation de l'emploi et de la formation les quelque 30 milliards d'euros d'argent public aujourd'hui utilisés à baisser les "charges sociales". Cet argent servirait à prendre d'autant plus en charge les intérêts payés aux banques par les entreprises sur leurs crédits pour l'investissement matériel et de recherche que celui ci programmerait plus d'emplois, de formations correctement rémunérés et de progrés écologiques.
- Décentralisé au niveau régional, ce Fonds national serait partie prenante d'un pôle bancaire et financier public à partir de la Caisse des dépôts, des autres institutions financières publiques ou semi-publiques et de banques re-nationalisées. Ce pôle aura pour mission de développer, sous contrôle social, un nouveau crédit pour l'investissement des entreprises dont le taux d'intéret serait d'autant plus abaissé, jusqu'à devenir nul, voire négatif, que cet investissement programmerait plus d'emplois et de formations correctement rémunérés.
Tout cela permettra un vigoureux essor de la croissance des richesses réelles et, donc, des recettes publiques en impôts et cotisations, tandis que reculerait la spéculation en France.
c)- On peut faire appel à la création monétaire de la BCE:
C'est ce que font aujourd'hui la FED et la Banque d'angleterre, à la différence de la BCE. Mais elles le font pour soutenir les dépenses d'armement, les cadeaux fiscaux aux riches, les profits financiers des banques et des groupes, les placements financiers,la spéculation...
La BCE a été contrainte de transgresser ses propres dogmes monétaristes, sous le poids de la crise. Désormais, elle rachète des titres de dette publique des Etats en difficulté, mais pas directement auprés d'eux sur le "marché primaire", ni pour aider au développement des dépenses de services publics et pour la croissance réelle. Elle les achète sur le "marché secondaire", auprés des banques qui détiennent ces titres afin de continuer la course folle à l'endettement sur les marchés financiers...où les banques achètent les nouveaux titres de dette publique émis à taux d'intérêt élevés avec, notamment, l'argent que leur prête la BCE à 1%!
Il faut absolumentr que la création monétaire de la BCE serve à une vigoureuse relance des dépenses sociales et pour les services publiques.
3 – Comment faire?
a) – Des mesures immédiates pour le remboursement des dettes légitimes:
Il est indispensable de commencer à frapper très durement les spéculateurs et mettre à contribution les institutions financières pour commencer à alléger celles de dettes publiques qui sont « légitimes ».
La mise en place d'une taxe Tobin sur les transactions financières est plus nécessaire que jamais. En même temps, il faudrait mettre à contribution, par un prélèvement spécifique, les banques, les sociétés d'assurances, les OPCVM et tous les fonds spéculatifs, dans chaque pays et à l'échelle de l'Europe. Devraient être particulièrement pénalisés les opérateurs qui se sont assurés contre un risque de défaut grec (ou autre) dans un but essentiellement spéculatif. Il s'agirait, ce faisant, d'en finir avec les instruments financiers du type des « CDS » (Credit default swap).Les fonds publics ainsi collectés devront être affectés à une réduction de la dette publique grecque.
En même temps qu'il faut refuser tout plan d'austérité en France et en Europe et, au contraire, augmenter les dépenses pour les services publics, il faut exiger que la création monétaire de la BCE soit sollicitée à cette fin.
Ça suffit cette BCE qui n'a de compte à rendre à personne et qui se permet de détailler aux États en difficulté, par dessus les peuples et leurs élus, les mesures qu'ils doivent prendre!
b) – L'enjeu majeur: créer un Fonds social et solidaire pour le développement européen:
--Ni "eurobligations", ni sortie de l'euro...
Sortir de l'euro ferait redoubler les difficultés et la spéculation, exacerberait les rivalités entre Européens et, au total, consoliderait la domination mondiale du dollar, pourtant elle-même en crise très profonde. Surtout, cela reviendrait à se priver de la force d'une création monétaire commune à l'échelle européenne et, alors, à se contenter de conditions de financement qui serait très limitée, à l'heure de la mondialisation, par rapport à des pays-continent comme les États-Unis ou la Chine.
Le bond en avant dans le fédéralisme européen, avec notamment l'émission d'euro-obligations, ne contribuerait qu'à éloigner encore plus les centres de pouvoir des salariés, des peuples et de leurs élus, pour les concentrer au service de la domination des marchés financiers. De plus, les euro-obligations interdiraient de conduire des politiques différenciées selon les besoins propres de chaque pays, de chaque région. Emises au nom de la zone euro prise comme un tout elles imposeraient, pour garder leur notation, aux pays les plus faibles en termes de productivité de s'aligner sur les normes des pays qui dominent, Allemagne en tête, et pousserait vers une politique budgétaire unique.
Non, l'enjeu est bien celui de commencer à rompre, de façon cohérente et pas seulement en paroles, avec cette logique qui consiste à faire accumuler de nouvelle dettes, pour tenter de régler celles en cours, en empruntant toujours plus sur les marchés financiers.
--Utiliser l'euro et la BCE autrement:
De partout on voit grandir les luttes sociales en Europe et dans le monde. Le développement récent des mouvement des "indignés" le confirme. Toutes ces luttes cherchent à tatons les voies de constructions politiques qui permettraient enfin de s'émanciper de la dictature des marchés, de la course aux armements et de disposer des moyens financiers et des pouvoirs pour imposer des solutions conformes à leurs besoins sociaux et culturels de développement.
Ces luttes ont besoin de converger vers de grandes exigences formant cohérence alternative face à la cohérence des "adorateurs du veau d'or".
Il faut viser une autre utilisation de l'euro, de la création monétaire de la BCE, du crédit bancaire, des fonds publics nationaux et européens pour de nouvelles interventions de solidarité européenne des États. Mais cela, non pour renforcer la domination des banques et l'hégémonie d'un noyau autour de l'Allemagne (fédéralisme), mais pour un développement de progrès social et un rattrapage effectif des retards de productivité des pays en difficulté.
Le PCF, dans le Front de gauche, et le Parti de la gauche européenne (PGE) proposent de construire un Fonds social et solidaire pour le développement européen. Seraient ainsi émis des titres nationaux de dette publique rachetés par la BCE à un taux d'intérêt nul dont les recettes alimenteraient ce nouveau Fonds. Celui-ci serait chargé de les répartir, démocratiquement, entre chaque pays, selon leurs besoins respectifs, dans le but, expressément, de développer leurs services publics et leur potentiel de croissance sociale nouvelle, en coopération, au lieu d'une création monétaire inflationniste.
La dénonciation du pacte de stabilité, le rejet déterminé du pacte de l'euro +, marcheraient alors de pair avec le lancement d'un nouveau pacte pour une croissance sociale, écologique et solidaire européenne.
il s'agirait, inséparablement, de réorienter la politique monétaire de la BCE dont le contrôle devrait être assuré par les parlements européen et nationaux, au lieu de l'indépendance actuelle au service de la domination des marchés financiers. Le taux d'intérêt auquel elle assure le refinancement des banques ordinaires devrait être modulé: il devrait être d'autant plus abaissé, jusqu'à être nul, voire négatif, que les crédits que la BCE refinance servent à des investissement programmant plus de d'emplois et de formation correctement rémunérés. Ce taux d'intérêt serait, par contre, d'autant plus relevé que les crédits à refinancer serviraient à spéculer, délocaliser ou diminuer les masses salariales.
c)- Une affaire mondiale et pas seulement européenne:
Il faut en finir avec la dictature des agences de notation privées pour le compte des marchés financiers et la spéculation. Cela nécessite une profonde transformation du système monétaire international dans le cadre d'une nouvelle conférence mondiale qui serait au moins de la portée de celle de Bretton Woods de 1944.
L' Europe peut jouer un rôle majeur dans ce sens, de concert avec sa propre transformation, à l'appui des luttes:
- En se tournant vers les besoins énormes de développement du monde arabe en révolution et
de l'Afrique sub-Saharienne avec un nouveau plan de type Marshall sans domination;
- En se rapprochant des pays émergents pour faire reculer le rôle du dollar et aller vers la création d'une monnaie commune mondiale de coopération, à partir des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, comme l'envisagent désormais explicitement la Chine, la Russie, la CNUCED... et d'une refondation des institutions monétaires, financières et commerciales internationales.
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Présidentielles 2012: Alain Madelin éreinte le programme économique de l'UMP
Quand le pape de l'ultralibéralisme français prend la plume pour descendre ses apôtres au pouvoir, le phénomène est suffisamment cocasse pour être signalé. Le moins que l'on puisse dire est qu'Alain Madelin n'y va pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer le programme économique et social dévoilé par l'UMP mardi dernier: beaucoup de vide et d'esbroufe, mais pas grand-chose derrière.
Ce programme est d'entrée jugé comme bourré de "propositions indigentes et affligeantes". Sur son blog, Alain Madelin décline. Morceaux choisis:
- 35 heures
"L’UMP propose d’augmenter le temps de travail par l’ouverture de négociations de branche. On reste stupéfait devant l’audace d’une telle proposition, à se demander si les ministres et les députés lisent les lois qu’ils votent ou font voter. Car faut-il le rappeler, cette possibilité de déroger aux 35 heures existe déjà, c’est la loi du 20 août 2008." Rien à ajouter!
- Coût du travail
"L’UMP propose d’alléger le coût du travail en transférant sur 5 ans les 30 milliards de cotisations patronales de la branche famille sur un « bouquet de fiscalité » (dites le avec des fleurs !) incluant la TVA. Là encore, les mots sont trompeurs. Présenter un tel transfert comme une opération « anti-délocalisation » relève de la mystification. Le mix fiscal annoncé est à base de TVA, de CSG, d’impôt sur les sociétés, voire de fiscalité environnementale."
"L’UMP fait fausse route en plaçant la question du coût du travail au cœur de notre problème de compétitivité. C’est par la qualité, la créativité, la qualification, l’innovation, et l’investissement que l’on dope la compétitivité."
- Soutenir les PME
"D’abord en allégeant leur coût du travail (voir commentaire supra). Ensuite, en facilitant le financement des PME, proposition certes sympathique mais qui ne s’accompagne pas à ce stade des mesures décisives qui permettraient de faire beaucoup mieux que ce qui a été fait jusqu’à présent. On ne voit guère les miracles que l’on pourrait avoir dans un pays qui comme la France voit déjà 32% de ses marchés publics attribués aux PME."
- Filière industrielle
L’UMP propose une reconquête de la production industrielle au travers d’une stratégie de filière. Et d’énumérer « l’agroalimentaire, le numérique, le BTP, l’automobile, les services, …» L’intention est louable, mais on ne voit guère, là encore, concrètement, ce que les mêmes demain pourraient faire de mieux que ce qu’ils ont fait hier pour l’agroalimentaire ou l’automobile."
- Protection sociale
"Tout se passe comme si l’UMP pensait pouvoir résoudre la question de nos déficits sociaux et répondre aux défis du vieillissement par la chasse aux fraudeurs et la lutte contre les dérives de l’assistanat."
Copé déplore les critiques "excessives" de Madelin sur le projet UMP
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a déploré samedi 26 novembre les critiques "excessives" émises par l'ancien ministre de l'économie Alain Madelin contre le projet économique et social du parti majoritaire.
"Je regrette la virulence des mots qu'il a choisis. Il faut être bien sûr de son fait pour trouver des mots aussi cruels... Il [devrait] bien lire [le] texte et comprendre alors qu'il y a des réponses à ses interrogations", a-t-il déclaré en marge d'une réunion des cadres UMP à Paris.
"Quant à la fiscalité anti-délocalisation, il y était favorable il y a quelques années, dixit Hervé Novelli", secrétaire général adjoint de l'UMP et proche de M. Madelin, a souligné M. Copé. "Je trouve le choix des mots bien excessif pour quelqu'un qui partage avec notre famille politique une longue histoire d'amitié", a-t-il ajouté.
"PROPOSITIONS INDIGENTES ET AFFLIGEANTES"
Sur son blog, M. Madelin, ancien candidat à l'élection présidentielle (3,91 % en 2002), attribue une note de "0/20" au projet de l'UMP, évoquant des "propositions indigentes et affligeantes". Sur la négociation de la durée du travail branche par branche, il se dit, ironiquement, "stupéfait devant l'audace d'une telle proposition". "A se demander si les ministres et les députés lisent les lois qu'ils votent ou font voter car, faut-il le rappeler, cette possibilité de déroger aux 35 heures existe déjà" via une loi de 2008, insiste M. Madelin.
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Avec la crise nous serions tous dans le même bateau, victimes des errements des « marchés financiers ».
En réalité, la crise n’est pas celle des marchés mais bien celle du capitalisme lui- même. C’est même son mode de fonctionnement. Les grands capitalistes qui possèdent les multinationales de l’Union européenne ne peuvent écouler toutes les marchandises que produisent les salariés qu’ils exploitent. Ces mêmes salariés ne peuvent pas acheter ce dont ils ont besoin, tellement leur niveau de vie a baissé. Les grands capitalistes n’ont plus qu’une solution : taper dans le travail vivant, rogner sur les salaires, les retraites, les cotisations sociales, licencier.
La situation des travailleurs privés d’emploi est de plus en plus insupportable :
- les allocations diminuent, la prime de Noël n’est qu’une misère ;
- la campagne idéologique souterraine et malsaine visant à en faire des assistés qui ne veulent pas travailler, fonctionne à tour de bras.
- Pôle Emploi éjecte encore plus de travailleurs qu’auparavant, ils sont baladés, traités comme des chiens ;
- On oblige les chômeurs à accepter n’importe quelle activité vaguement rémunérée, baptisée du nom pompeux de travail ;
- on ne compte plus celles et ceux qui renoncent à se soigner, tant la santé est devenue aujourd’hui un service hors de prix pour les sans travail.
- le nombre de travailleurs précaires, qui ne peuvent que survivre, explose ;
- les coupures d’électricité, les expulsions de logement, les crédits qui s’enchaînent sont le lot commun de tous les travailleurs pauvres ;
- les mesures d’austérité prises par le gouvernement Fillon aux ordres des capitalistes aggravent encore les conditions de vie des privés d’emploi.
Selon les chiffres officiels, le nombre de chômeurs (totalement sans emploi ou ne dépassant pas 78 heures de travail par mois) dépasse les 4 millions et demi de personnes. Combien sont-ils en réalité quand on sait la promptitude des services de Pôle Emploi à rayer des listes celles et ceux qui refusent un prétendu emploi ?
Le samedi 3 décembre 2011 à 13 h 30, à l’initiative du comité national des chômeurs et précaires de la CGT, aura lieu à partir de la place Gambetta à Paris la traditionnelle manifestation des privés d’emploi, précaires et travailleurs pauvres.
Au-delà de la revendication d’une vraie prime de Noël, 500 euros pour tous les demandeurs d’emplois, indemnisés ou non, cette marche sera celle du refus de cette société capitaliste qui brise des vies à n’en plus finir.
Le chômage n’est pas une fatalité, mais une donnée de la société capitaliste. Les pays socialiste d’Europe de l’est ne comptaient aucun chômeur, le droit au travail y était considéré comme fondamental. Il n’existe rien de tel dans le monde capitaliste.
Combattant toutes les injustices, les militants de « Communistes » appellent les privés d’emplois et les travailleurs précaires à participer à la manifestation du 3 décembre.
A quelques mois de l’élection présidentielle, gageons que certains s’intéresseront subitement au sort des privés d’emploi. Travailleurs avec ou sans emploi, nous n’avons rien à attendre de ces politiciens de droite ou de gauche.
La crise est bien celle du capitalisme, et qu’en prenant sur les profits faramineux des capitalistes de ce pays, on pourrait porter le SMIC à 1800 euros net tout de suite ; augmenter tous les salaires, pensions, indemnités ; combler le déficit de la Sécurité Sociale, assurer le droit à la santé pour tous ; revenir au droit à la retraite à 60 ans au bout de 37 ans et demi de cotisations, etc.
Il est possible de profiter de cette élection présidentielle pour faire un pas de plus en avant dans la construction de la force irrésistible que le peuple représente quand il est uni dans la lutte contre le capital.
La manifestation des privés d’emploi, des précaires et des travailleurs pauvres du 3 décembre peut être un moment de cette lutte et de cette construction.
Source : d’après le « site communistes »
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Réaction de Pierre Laurent, présent devant l'usine Areva de Romans, aux propos de Nicolas Sarkozy à Tricastin.
Nicolas Sarkozy, en déplacement à Tricastin a mentionné, en parlant de l'accord PS-EELV qu'il y avait un risque de « mouvement massif de délocalisations ». C'est l'hôpital qui se moque de la charité !
Depuis bientôt dix ans que la droite est au pouvoir, Nicolas Sarkozy en tête, elle passe son temps à dérèglementer et privatiser. Elle a supprimé 30 000 emplois dans la filière énergétique et massacre l'industrie française. Elle fragilise la filière nucléaire en la soumettant aux logiques de rentabilité à court terme. Le président-candidat sert, en 2011 aux salariés du Tricastin, la même démagogie qu'aux salariés de Gandrange en 2008 avant de les trahir, laissant 575 salarié-e-s sur le carreau.
Le Président de la République vient aujourd'hui à Tricastin faire peur aux salariés alors qu'il refuse tout dialogue de fond avec eux et avec les syndicats, sur l'emploi et l'avenir de la filière. C'est indécent.
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Nicolas Sarkozy n'était pas le seul à parler du nucléaire dans la Drôme vendredi 25 novembre. Le Parti communiste et son allié du Front de gauche, le Parti de gauche (PG), étaient également présents. Mais pas pour les mêmes raisons : le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, est allé à la rencontre de salariés de la filière quand la secrétaire nationale du PG à l'écologie, Corinne Morel-Darleux, est venue réclamer la fermeture de la centrale du Tricastin.
"Ça ne brouille pas notre image, assure Corinne Morel-Darleux. C'est clair depuis le début et on n'a jamais caché nos divergences. On les assume en partant avec des propositions communes." Les deux partenaires ne sont en effet pas d'accord sur le sujet : le PCF est favorable à un mix énergétique comprenant du nucléaire tandis que le PG de Jean-Luc Mélenchon est pour sortir du nucléaire. La question a été tranchée à l'occasion de l'élaboration de leur programme commun, L'Humain d'abord : un débat national sur la politique énergétique de la France suivi d'un référendum sur le sujet sera organisé s'ils arrivent au pouvoir.
"UN NUCLÉAIRE SÉCURISÉ, 100 % PUBLIC"Dans la matinée, Pierre Laurent a rencontré des salariés de l'entreprise FBFC, filiale d'Areva qui fabrique des combustibles nucléaires à Romans-sur-Isère, "les grands oubliés du débat". "Ils sont inquiets pour leur emploi mais ce sont aussi des gens responsables et ils sont preneurs d'un débat de fond sur la question afin de cesser d'être les otages muets de cette situation", estime le numéro un des communistes. M. Laurent en a profité pour rendre public ses "10 principes pour une transition énergétique réussie" dont le "premier impératif" reste "la sortie des énergies carbonées" avec "un nucléaire sécurisé, 100 % public, dans un mix énergétique rééquilibré".
M. Laurent a également dénoncé les propos de Nicolas Sarkozy à l'usine d'enrichissement d'uranium d'Areva à Pierrelatte. M.Sarkozy a estimé que l'accord signé entre le PS et les écologistes revenait à "prendre le risque d'un mouvement massif de délocalisation". "Le président-candidat sert, en 2011 aux salariés du Tricastin, la même démagogie qu'aux salariés de Gandrange en 2008 avant de les trahir, laissant 575 salarié-e-s sur le carreau", a jugé M. Laurent.
SCÉNARIO NÉGAWATT
A quelques kilomètres de là, au sud du département, Mme Morel-Darleux manifestait son opposition au nucléaire, près de la centrale du Tricastin, aux côtés de militants d'Europe Ecologie-Les Verts et du Nouveau Parti anticapitaliste. Si le Parti de gauche partage les ambitions du PCF sur la réduction des énergies carbonées, il est lui pour une sortie du nucléaire sur 20 ans et s'appuie pour cela sur le scénario de l'association négaWatt qui prévoit la fermeture de la dernière centrale en 2033 et le basculement presque total vers les énergies renouvelables en 2050.
Si les deux alliés ne sont pas d'accord sur le fond, ils se retrouvent sur la forme : "On a tous les deux porté, Pierre Laurent à Romans, moi au Tricastin, les mêmes choses : la nécessité d'un référendum", sourit Corinne Morel-Darleux. Preuve qu'ils ne sont pas fâchés, ils se retrouvent sur la même tribune dans la soirée pour animer un meeting du Front de gauche à Porte-les-Valence.
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