• A l’heure où l’on fiscalise les livres pour mieux absoudre les péchés des gestionnaires de fonds (TVA de 5,5 à 7% sans la moindre opposition du ministre de la culture !), peut-être est-il urgent de plébisciter tous les livres susceptibles de nous sortir de l’économie casino ? Surtout lorsque dans le même temps, le seul débat politique qui semble agiter les bien-pensants de ce beau monde, se résume à un étrange marché où l’on s’échange des circonscriptions contre des centrales nucléaires (voir l’accord PS/EELV !)…

    Marx-ecologiste.jpg Les Marxistes sont à l’Ouest !

    Et bien, figurez-vous qu’avec un seul livre, vous pouvez faire d’une pierre deux coups ; balayer le système et poser les bases théoriques d’une authentique refondation écologique de l’organisation socio-économique. Cet ouvrage que l’on trouve sans problème sur la place des Halles, s’intitule « Marx écologiste ». Il est l’œuvre de John Bellamy Foster, professeur de sociologie à l’université de l’Oregon et directeur d’une revue scientifique de référence internationale « The Monthly Review »…

    La « rupture métabolique »

    Voilà pourquoi il convient aujourd’hui de faire un point sur la théorie marxiste de « la rupture métabolique » qui n’est ni plus ni moins qu’un des fondements incontournables de toute « sociologie environnementale » un tantinet conséquente (John Bellamy Foster, « Marx écologiste », Editions Amsterdam, 2011). « La production capitaliste (…) perturbe le métabolisme entre l’homme et la terre. » Ici, Marx transpose dans le champ de l’économie sociale, une notion issue de la biologie : l’échange métabolique, c’est-à-dire, l’interaction entre l’homme et son environnement, deux entités toujours envisagées dans un rapport dialectique, où l’une et l’autre sont en coévolution.

    Le procès en sorcellerie

    Evidemment, on ne peut mesurer pleinement l’apport de Karl Marx à l’écologie politique que si l’on sait se garder des procès en sorcellerie de toutes celles et tous ceux qui faute d’avoir lu la moindre ligne du barbu rhénan en sont réduits à enfiler des perles… Premier chef d’inculpation : technologisme aggravé. Ici, c’est son refus de l’obscurantisme scientifique qui est incriminé comme si le défi de « la soutenabilité écologique » supposait qu’on en rabatte sur « l’importance du développement de la culture humaine et de la production » (Foster, op. cit.). Deuxième chef d’inculpation : soviétisme larvé…  Ici, non seulement Marx est convoqué  post-mortem mais l’aveuglement et l’ignorance de ses accusateurs ne résistent pas trois secondes au simple rappel des faits ; à savoir ses très nombreuses analyses sur « la régénération des sols [influence de Liebig], la pollution, les conditions d’hygiène, la déforestation, les inondations, la désertification, (…) le recyclage des déchets industriels, la diversité des espèces ou encore la marchandisation des animaux » (Foster, op. cit.)…

    Le barbu rhénan, premier baba cool ? marx.jpg

    Et pourtant si l’on réfléchit plus de moins de trois secondes, on n’est guère surpris de constater que « Marx a dénoncé la spoliation de la nature avant même la naissance de la conscience écologique bourgeoise moderne » (Massimo Quaini, « Marxisme et géographie », 1992). « Toutes les choses vivantes doivent se libérer » du capitalisme selon Marx…  C’est d’ailleurs en s’appuyant sur les analyses de Marx que Kautsky a développé sa réflexion qui fait encore largement autorité sur « La Question agraire » (1899). Rappelons comme le fait d’ailleurs fort justement John Bellamy Foster que « les dégradations environnementales sont aussi essentielles au capitalisme que la recherche du profit (qui dépend d’ailleurs d’elles dans une large mesure) »…

    Pas d’écologie sans communisme ?

    Par déduction logique, chacun comprendra que toute politique écologique qui ne viserait pas à changer le monde de base n’aurait d’écologique que le nom… Et là encore, Marx nous laisse quelques pistes de réflexion qu’il convient maintenant de creuser : « organisation collective et démocratique » de la société, « extension du temps libre », développement « d’une approche non instrumentalisante de la nature » et de l’homme (Foster, op. cit.)… Vaste programme en effet…

    Nicolas MARJAULT


    votre commentaire
  • Yep !

    Les 140 ans de la Commune de Paris auront été doublement bénéfiques pour l’Orchestre Poétique d’Avant-guerre.

    Dans un premier temps, le concert que nous avons donné, en avril dernier, pour les communard-e-s de Libourne, nous a permis d’aller à la rencontre de résistant-e-s dont nous saluons encore aujourd’hui les bonnes énergies et la tenace volonté.

    Lors de ce concert, m. a rencontré Maryse qui, avec des ami-e-s, a crée une maison d’édition, "La Cause du Poulailler" qui se définit ainsi :

    "Les éditions “ La Cause du Poulailler ” ont été créées en décembre 2009 par quelques personnes qui vivent retirées au calme de la forêt et souhaitent donner à lire la parole des modestes de l’écriture. Les textes choisis relèvent tous d’une expression authentique, originale ou nouvelle pour les auteurs qui se confrontent à ce défi d’écrire. Ainsi s’explique la diversité des écritures. Les éditeurs revendiquent leur appréciation subjective des lectures qui leur sont adressées. Ils privilégient des textes qui emportent leur conviction, s’interdisant d’en juger la qualité à l’aune d’une mesure littéraire élitiste."

    Maryse propose à m. d’éditer un de ses textes.

    Cela tombe pas mal pour la gribouilleuse qui tente de remettre à plat 25 ans d’écriture.

    Pour l’édition, elles se mettent d’accord sur "Organismes Vivants", une pièce poétique en 15 tableaux écrite entre février et juin 2002.

    Vous pouvez désormais l’acheter en ligne au prix de 6€ à cette adresse :
    http://cause.du.poulailler.free.fr/organismes.html

    Diffusée sous licence Creative Commons, vous pouvez la lire et la télécharger librement à cette adresse :
    http://www.opa33.org/IMG/pdf/m_opa_organismes-vivants.pdf

    Car O.P.A, ce n’est pas que de la musique !

    C’est aussi, comme son nom l’indique, de la poésie...
    http://www.opa33.org/recueils-de-poesie.html

    Un grand merci à Maryse et aux éditions " La Cause du Poulailler" !

    Bonne lecture,

    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A

    ***
    La Cause du Poulailler
    http://cause.du.poulailler.free.fr/

    Live O.P.A à Libourne
    http://www.opa33.org/opa.php?page=opa_video_la-commune-de-paris

    Les conférences de La Commune Libournaise
    http://cause.du.poulailler.free.fr/...

    ***
    Notre site
    http://www.opa33.org/

    Kezaco Creative Commons ?
    http://www.opa33.org/opa-creative-commons.html


    votre commentaire
  • Bienvenue à Yves Cochet et jean Roatta...désignés de manière plus que surprenante!

    Parlement européen: arrivée de nouveaux députés français: 

     

     Bienvenue à Yves  Cochet et  J ean Roatta...désignés de manière plus que surprenante!

     

                Nous y sommes: les fameux "eurodéputés fantômes" comme on les appelle, devraient faire leur entrée au Parlement européen dans les prochains jours. Parmi les 18 nouveaux députés, deux sont français. Si je me réjouis de l'arrivée de deux français supplémentaires au sein de l'institution, je ne peux m'empêcher de déplorer leur mode d'élection. Il est en effet très étonnant que nous ayons désormais dans la même assemblée des députés élus par le suffrage universel et d'autres élus par leurs pairs.

     

    La France - contrairement aux 11 autres pays concernés par l'élection de nouveaux députés suite à l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne- a choisi non pas d'élire, mais de désigner les futurs députés européens parmi les élus de l'Assemblée Nationale. Yves Cochet et Jean Roatta sont donc des élus nationaux qui vont se transformer d'un coup de baguette magique en députés européens. Un processus discutable d'un point de vue démocratique et qui ajoute à la confusion ambiante.

     

    L'imprévision totale -pour ne dire l'amateurisme- de l'Etat français dans cette affaire est affligeante: alors que certains de nos voisins concernés (le Royaume-Uni par exemple) avaient prévu les modalités de cette élection dès 2009, en France, nous avons attendu, tergiversé pendant des mois sans prendre nos dispositions pour finir par opter pour la solution la moins démocratique. C'est d'autant plus regrettable qu'il aurait été très simple de choisir ces nouveaux députés sur la base des résultats obtenus par les différentes formations politiques aux élections européennes de 2009...Ce qui n'aurait rien changé du point de vue des couleurs politiques mais aurait eu le mérite de la clarté et du respect du choix démocratique des électeurs...  Le déficit démocratique de l'Union européenne dont on parle tant en ce moment est aussi la responsabilité de ceux qui nous gouvernent!

    http://jean-lucbennahmias.blogs.nouvelobs.com


    votre commentaire
  • "Un écroulement de l'Italie amènerait inévitablement à la fin de l'euro", avertissent le président français et la chancelière allemande. 

    La chancelière allemande Angela Merkel , le président français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien Mario Monti le 24 novembre 2011 à Strasbourg
 (c) Afp
    La chancelière allemande Angela Merkel , le président français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien Mario Monti le 24 novembre 2011 à Strasbourg (c) Afp

    Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont dit jeudi à Strasbourg au chef du gouvernement italien Mario Monti qu'un "écroulement de l'Italie amènerait inévitablement à la fin de l'euro", a indiqué vendredi le gouvernement italien.

    Le président français et la chancelière allemande ont "réaffirmé leur soutien à l'Italie, se disant conscients qu'un écroulement de l'Italie amènerait inévitablement à la fin de l'euro, provoquant un arrêt du processus d'intégration européenne aux conséquences imprévisibles", selon un communiqué de la présidence du Conseil italien publié à l'issue d'un conseil des ministres.

    Lors du mini-sommet qui a réuni jeudi les trois dirigeants à Strasbourg (est de la France), Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont par ailleurs exprimé leur "confiance" en Mario Monti et leur "conviction de l'engagement" de l'Italie "dans l'effort commun destiné à trouver des solutions à la grave crise financière et économique de la zone euro", a ajouté le gouvernement italien.

    Les engagements de Monti

    De son côté, Mario Monti a confirmé l'objectif de l'Italie d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2013, comme il l'a indiqué jeudi à la presse, et a assuré que Rome adopterait "rapidement" des mesures pour relancer une croissance en panne.

    Le conseil des ministres a d'ailleurs déjà "entamé la discussion pour identifier le parcours à entreprendre, le plus rapidement possible, en vue de définir l'enveloppe de mesures à adopter", a encore indiqué le gouvernement.

    L'Italie a payé cher vendredi l'enlisement de la crise dans la zone euro avec des taux d'emprunt qui ont bondi à des niveaux record lors d'une émission de dette, au lendemain du mini-sommet de Strasbourg qui a déçu les marchés, Angela Merkel n'ayant rien cédé sur la question d'une implication plus large de la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter de juguler la crise.

    Le Nouvel Observateur - AFP

    Sur le même sujet

    votre commentaire
  • http://r21.imgfast.net/users/2112/22/72/76/avatars/129-7.jpg

    Ils ont p'être pris un parkinsonien pour tenir la veille automatique ? Par contre qu'ils évitent les alzheimeriens pour les arrêts en gares ...sinon ils vont perdre des recettes. Aussi piteux que scandaleux y compris pour ceux qui acceptent ce travail. On avait les jaunes des luttes, on a les jaunes de la retraite. 

    Le 11 décembre, les premiers trains privés de passagers seront conduits par des retraités

    L’opérateur ferroviaire privé Thello innove dans tous les domaines. Les premiers trains privés Paris-Rome et Paris-Venise ont été confiés à des retraités.


    Le 11 décembre, date du big bang des horaires à la SNCF (voir notre dossier de cette semaine), sera aussi celle des nouveautés pour le transport privé de passagers. Thello a confié à des cheminots retraités les premiers trains privés transportant des passagers entre Paris et Rome, ainsi qu’entre Paris et Venise.

    La filiale de Veolia Transdev, première entreprise se lançant dans le transport de voyageurs en concurrence avec la SNCF, casse les prix pour ses premiers trains privés entre Paris et Rome et Paris et Venise. Et les salaires… Les nouveaux salariés de Thello sont en fait des retraités que Jehan (le prénom a été modifié), contrôleur à la SNCF, a rencontré à Vallorbe, en Suisse. Ce témoignage confirme ce que l’opérateur privé n’a pas voulu aborder dans les questions qui lui ont été posées sur l’embauche des cheminots.

    « Ces conducteurs aptes à tirer les trains ont été contactés parce que Veolia n’a pas réussi à débaucher des conducteurs à la SNCF ». Les raisons ? Veolia propose des rémunérations et des droits sociaux des cheminots revus à la baisse. Et économise sur la formation des conducteurs en recrutant des retraités dont les compétences ne sont pas mises en doute. « Les conducteurs retraités sont formés à la signalisation, très complexe, notamment en Suisse », explique le contrôleur.

    Quid des effets de la pénibilité sur les cheminots retraités ? Et sur la sécurité des trains ? On attend la réponse de Thello.

    Le pouvoir et les patrons harmonisent l'environement : des conducteurs rouillés sur de vieux trains roulant sur des rails usés. Z'ont prévu les déambulateurs pour aller à la couverture des obstacles ?

    Sans autre commentaire Par canaille le rouge


    votre commentaire
  • La campagne nationale lancée par Réseau ferré de France (RFF) sur le « réseau de demain » donne une idée du vaste chantier de modernisation du réseau ferroviaire. Slogan : « Nous avons de grands projets pour vous. » La publicité du gestionnaire du réseau coïncide avec la mise en place d’une nouvelle organisation ferroviaire, « du jamais vu dans l’histoire du chemin de fer en Europe », selon les opérateurs. Les usagers découvrent qu’à partir du 11 décembre les horaires de train changent dans leur Région. RFF et la SNCF ont prévu de modifier près de 85 % des horaires en France (TGV, TER, transilien…), mettant en place un cadencement généralisé pour « clarifier les horaires ».

    Nombre de collectifs d’usagers comprennent que la refonte du service public pour 2012 va se traduire par la diminution du nombre de trains et des arrêts aux petites gares. Des dessertes habituellement prévues aux heures de pointe ont été supprimées ainsi que des correspondances avec le TER. Des axes vitaux pour l’économie régionale ont été sacrifiés, et certains élus régionaux accusent la SNCF de les placer devant le fait accompli.

    Le système d’horaires cadencés mis en place à marche forcée a d’autres objectifs : préparer le réseau aux entreprises ferroviaires privées. Le gouvernement envisage l’expérimentation d’une ouverture à la concurrence des TER, convoités parce que rentables. La date du 11 décembre coïncide d’ailleurs avec le départ du premier train privé de voyageurs. RFF et la SNCF préparent l’opinion à des années de perturbations. À terme, les usagers risquent d’être les grands perdants de la modernisation.

    Les premiers trains privés conduits par des retraités

    L’opérateur ferroviaire privé Thello innove dans tous les domaines. Les premiers trains de passagers privés Paris-Rome et Paris-Venise ont été confiés à des retraités.

    Le 11 décembre, date du big bang des horaires à la SNCF (voir notre dossier de cette semaine), sera aussi celle des nouveautés pour le transport privé de passagers. Thello a confié à des cheminots retraités les premiers trains privés transportant des passagers entre Paris et Rome, ainsi qu’entre Paris et Venise.

    La filiale de Veolia Transdev, première entreprise se lançant dans le transport de voyageurs en concurrence avec la SNCF, casse les prix pour ses premiers trains privés entre Paris et Rome et Paris et Venise. Et les salaires… Les nouveaux salariés de Thello sont en fait des retraités que Jehan (le prénom a été modifié), contrôleur à la SNCF, a rencontré à Vallorbe, en Suisse. Ce témoignage confirme ce que l’opérateur privé n’a pas voulu aborder dans les questions qui lui ont été posées sur l’embauche des cheminots.

    « Ces conducteurs aptes à tirer les trains ont été contactés parce que Veolia n’a pas réussi à débaucher des conducteurs à la SNCF ». Les raisons ? Veolia propose des rémunérations et des droits sociaux des cheminots revus à la baisse. Et économise sur la formation des conducteurs en recrutant des retraités dont les compétences ne sont pas mises en doute. « Les conducteurs retraités sont formés à la signalisation, très complexe, notamment en Suisse », explique le contrôleur.

    Quid des effets de la pénibilité sur les cheminots retraités ? Et sur la sécurité des trains ? On attend la réponse de Thello.

    http://www.politis.fr


    votre commentaire
  • Voici une initiative indépendante d'un collectif d'artistes engagés, "Le Pavé", qui nous propose une vision drôle et décalée de la crise économique en France et en Europe. Dr. Gauche explique aux autres médecins les meilleurs remèdes pour soigner cette Europe malade. Dans cet épisode, les propos tenus ne sont pas les explications du programme du Front de Gauche mais plutôt le reflet d'un constat commun : l'Europe ne pourra guérir sans un changement radical des règles.


    votre commentaire
  •  

    Problème de la dette publique, agences de notation, régulation des marchés financiers, trading haute fréquence, hedge funds, montages financiers LBO, subprimes, techniques de titrisation, réforme des normes comptables et prudentielles… Beaucoup de Français sont perdus dans ce brouillard et je les comprends !

    Faisons tous les efforts de pédagogie indispensables. Mais gardons toujours à l’esprit que, pour le peuple, il est difficile d’envisager d’agir sur des phénomènes qui ont la complexité de la physique nucléaire… Le monde militant n’est pas celui de tous. Un sondage publié par le Crédoc pour l’Institut pour l’éducation financière du public et l’Autorité des marchés financiers doit interpeler les communistes. Malgré le flot d’analyses économiques dans les médias, sur les 1 802 personnes interrogées, moins d’un quart est capable de définir ce qu’est une obligation et seul la moitié sait précisément ce qu’est une action et un dividende ! Des chiffres qui n’ont rien de surprenant quand près d’un Français sur deux n’est pas en situation d’épargner.

    Pour éclaircir la situation et redonner sens à notre projet, revenons un instant à Karl Marx. Celui-ci énonçait que la finance parasitaire ne sort pas d’autre chose que du mode de production capitaliste. Il pourfendait un capitalisme qui a « fait surgir une nouvelle aristocratie de la finance et une nouvelle catégorie de parasites sous forme de faiseurs de projets, lanceurs d’affaires et directeurs purement nominaux ; en un mot, tout un système de filouteries et de tromperies ayant pour base le lancement de sociétés, l’émission et le commerce d’actions ». En gros, la financiarisation de l’économie n’est pas seule en cause, il faut faire tomber le mythe de la finance moderne, laquelle ne sort que du capitalisme. Le capital exploite toujours - et de plus en plus férocement -, la force de travail en vue de dégager un profit pour ses détenteurs, un dividende. L’essentiel est là. Le monde du travail peut facilement le comprendre, lui qui subit austérité et bas revenus !

    Évitons donc deux écueils préjudiciables, le « fétichisme » de la finance, dénoncé par Marx, et la technicité à outrance des propositions.

    Nous tombons dans le fétichisme de la finance quand il nous arrive, par facilité, de vilipender uniquement les banquiers et les spéculateurs. Il est naturel de s’indigner du rôle tentaculaire joué par la firme Goldman Sachs. Mais prétendre moraliser la finance, avec plus de transparence et moins de conflits d’intérêts, sans toucher aux rapports de production et de classes, est une illusion et une impasse. Ce fétichisme peut d’ailleurs se coupler avec une nostalgie dangereuse pour le modèle du capitalisme industriel, qui dominait pendant l’après-guerre. On trouvera toujours quelqu’un, y compris à l’UMP, pour convenir que la finance exagère. Par contre, seul un communiste interrogera le bien-fondé des 210 milliards de dividendes versés en 2010 par les entreprises non financières. En cette période de crise aigüe, n’avons-nous pas intérêt à rappeler avec force cette réalité que la finance ne crée pas de valeur, que les seuls producteurs des richesses sont les salariés et qu’il faut donc rompre avec le capitalisme ?

    Technicité du débat public, ensuite. Récemment, le Parlement européen a adopté l’interdiction des « CDS à nu sur les dettes souveraines » (ça ne s’invente pas !). Qu’avons-nous à dire de plus ? S’agissant du financement direct des États par la BCE, ne faut-il pas s’interroger quand ce financement direct est désormais défendu par les économistes et responsables politiques du système eux-mêmes ? Autre exemple, le président ultralibéral de la Commission européenne a proposé l’instauration d’une taxe sur les transactions financières. Est-ce une avancée majeure ? En quoi l’application de ces trois mesures changerait en profondeur la vie de tous les jours de la majorité des Français ? Je m’interroge. Et je note que technique et consensus politique vont de pair, ce qui, en tant que révolutionnaire, me préoccupe.

    Le Front de Gauche mise beaucoup sur les assemblées citoyennes pour convaincre. Pourquoi pas ? Je fais néanmoins le pari que les travailleurs ne se mettront jamais en grève pour réorienter la BCE ou taxer les transactions financières. C’est beaucoup trop abstrait. Un message communiste simple, percutant et accessible reste largement à envoyer. Sortons du cadre politicien imposé, soyons subversifs ! Allons à l’essentiel, au communisme, ce « spectre qui hante l’Europe » !

    Par Gautier Weinmann, militant du Parti communiste français à Leforest (62)


    votre commentaire
  • JPEG - 21.4 ko

    Bradouchka et les Salariés de Renault Sandouville :

    Voici la chanson officielle des ouvriers de Renault Sandouville. Après plus d’un an de combat, leurs messages peinent encore à passer.

    C’est pour cela qu’ils sortent "Sandouville", une chanson rappelant l’importance de leur lutte et présentant leur projet industriel. Sans polémique ni politique, à vous de juger !

    Retrouver-là sur WWW.Bradouchka.com (téléchargeable en mp3) et regarder le projet industriel conçu par des ouvriers pour sauver leur usine ici : http://projet-industriel-cgt.skyroc... . Faites connaitre !


    votre commentaire
  •  

    Actua 57

     

     Venue des USA la mode des « thinks tank » (littéralement réservoirs d’idées) ces lieux où on réfléchit entre élites autoproclamées à l’avenir de la planète afin de peser sur les choix politiques s’est propagée dans le monde. La France n’échappe pas à cette réalité.

    Entreprise & Personnel ce think tank qui regroupe les DRH de plus de 110 des grandes entreprises, organisations privées et publiques publie chaque année un rapport sur la situation sociale, rapport attendu dans les milieux qui s’autorisent à être autorisés comme aurait dit Coluche.

    A l’automne 2010, Entreprise & Personnel espérait que 2011 serait une année de reprise progressive de l’activité un an plus tard l’optimisme prudent s’est transformé en pessimisme cru et cette année la note de conjoncture pointe les risques d’une explosion sociale liée à la rigueur qui devrait s’accroître en 2012 et à l’incompréhension grandissante entre les salariés et leurs employeurs.


    Pour Jean-Pierre Basilien, auteur du rapport 2011, « le cadre social des 18-24 mois s’imposera à toute majorité issue des urnes en mai 2012 et les marges de manœuvre dont elle bénéficiera seront nulles. »

    Selon Jean Pierre Basilien la France est rentrée dans « des zones grises ». Et l’expert de pointer la menace de « plans d’austérité qui devraient bien finir par arriver » et, puisque selon lui on ne peut pas changer de cadre économique, il met les politiques en garde contre « les faux espoirs » qu’ils pourraient susciter en proposant des mesures qu’ils n’auront pas les moyens de mettre en œuvre en expliquant que « La question de l’insécurité économique devrait être au cœur des prochaines campagnes électorales » Pour lui le risque d’un rejet massif suite à la présidentielle est d’autant plus fort que « Jamais l’inquiétude vis-à-vis de l’emploi n’a été aussi élevée »

     

    Le social au cœur des enjeux ? Cela n’est pas pour nous surprendre.

    Autre élément pointé par Sandra Enlart directrice d’Entreprise & Personnel, le risque pour les syndicats de se faire déborder par leur base...C’est sûr que lorsqu’on voit, face à tout ce que le gouvernement envoie contre les salarié-e-s, la déclaration syndicale unitaire du 18 novembre et son timide appel pour des rassemblements le 13 décembre, là où il faudrait sonner en grand l’appel à la révolte, le risque existe...

     

    Morceaux choisis du rapport

    « (...) L’atonie des marchés européens et américains risque en outre d’entraîner des délocalisations vers l’Asie et l’Amérique du Sud (...) ce contexte doit inciter les entreprises à redoubler d’efforts d’« explication » des stratégies auprès de salariés déboussolés (...) »

    Autrement dit, avec des explications redoublées les ouvriers de Fralib n’en seraient pas venus à occuper stupidement leur entreprise et auraient compris la nécessité de délocaliser en Pologne.

    « (...) Pour les grandes entreprises, ce rendez-vous risque d’être difficile (...) Elles vont annoncer de bons résultats, la distribution de bonus mais leurs politiques salariales vont tenir compte des réalités économiques et de l’inflation. Les négociations risquent d’être tendues (...) Et la prime dividende n’est pas venue simplifier les discussions. Elle a généré plus de déceptions que d’attente (...) elle aura un impact sur la renégociation des accords d’intéressement et sur les politiques de rémunération en 2012 »


     « Des entreprises qui (...) vont devoir expliquer à leurs troupes pourquoi, alors qu’elles vont enregistrer en 2011 des résultats records, elles vont revoir à la baisse les augmentations de salaires qu’elles prévoyaient encore au printemps dernier : leur hausse devrait ainsi être comprise entre 2 % et 2,5 % contre les 3 % précédemment annoncés »

     

    Là encore une question d’explication ?

    « Le chômage de longue durée tout comme le chômage des jeunes devraient repartir à la hausse (...) Les entreprises devraient continuer à maîtriser les coûts et à couper dans les effectifs afin de maintenir leur compétitivité (...) [La croissance prévue] permettrait de créer, au mieux, 70.000 emplois, quand la population active devrait croître de 150.000 personnes »

    « (...) Personne ne peut dire aujourd’hui si, même en augmentant les prélèvements fiscaux, on pourra préserver notre modèle social ou s’il faudra le remettre en cause (...) les questions de son coût et de son financement, notamment via la TVA sociale, on ne les évitera pas (...) »

     

    C’est sûr que si le salaire socialisé est mis en cause dans son existence même il viendra un moment où il ne restera du "modèle social" qu’un souvenir. Sauf si.



    Sauf si le peuple s’en mêle, et justement cela semble le principal souci de nos experts.

     

    « Comment réagira le corps social si les promesses ne sont pas tenues ? Jusqu’où acceptera-t-il les mesures d’austérité ? A quel moment bascule-t-on dans un rejet massif ? »

    Et Entreprise & Personnel de conclure en disant : « Reste à se demander jusqu’où le corps social acceptera ces restrictions »

    Evidemment la question mérite d’être posée. Pour le think tank qui reste accroché au modèle économique actuel la solution serait on l’a vu un meilleur dialogue social, plus d’explications. En gros tout relèverait de la pédagogie pour faire passer la pilule.

    Quant à l’idée d’une possession des richesses par le peuple pour une autre répartition, ce n’est pas une piste qu’Entreprise & Personnel a creusée.


     On ne peut pas être expert en tout...

    Post Scriptum :

    Les morceaux du rapport ont été repris d’un article de du blog de J-C Slovar transmis par Linsay

    http://www.rougemidi.org/


    votre commentaire