• Mali : Méfiance de l’Afrique sur l’intervention militaire occidentale

    L’intervention contre les groupes terroristes est présentée comme un soulagement pour la population malienne. Mais, en Afrique, tout le monde ne se fie pas à l’ancienne puissance coloniale.

    Tony Busselen

    Mali : Méfiance de l’Afrique sur l’intervention militaire occidentale

    C’est surtout chez les voisins algériens qu’on est très mécontent de l’intervention française au Mali. L’approche algérienne, la semaine dernière, de la prise d’otages sur le site gazier d’In Aménas est critiquée çà et là dans la presse européenne.

    Dimanche 20 janvier, le quotidien algérien El Watan reprenait dans les détails une analyse du journal américain Foreign Policy (FP), pour défendre cette façon de faire. FP fait remarquer que, déjà en 2011, l’Algérie avait prévenu que les bombardements de l’Otan en Libye allaient mener à l’effondrement de l’État libyen et que d’importantes quantités d’armes allaient tomber aux mains des terroristes qui ne tarderaient pas à déstabiliser la région. L’Algérie s’inquiétait également, l’an dernier, qu’une approche militaire de la situation dans le Nord du Mali comportait un risque énorme de voir le conflit dégénérer et mener vraisemblablement à des attentats terroristes islamistes en Algérie. « De ce fait, dit la même source, la communauté internationale est indirectement responsable de ce qui s’est passé là-bas (sur ce site gazier, NdlR) et elle est mal placée pour dire à l’Algérie comment elle aurait dû réagir. »

    Les journaux algériens sont très critiques à l’égard de la France. Le 6 janvier, par exemple, Le Quotidien d’Oran y allait d’un article au vitriol sous le titre « L’Etat de guerre ». Le journal constate qu’une intervention française suit l’autre : « La Côte d’Ivoire, puis la Libye et maintenant le Mali… sans parler en outre du plan visant à intervenir en Syrie. » « C’est inquiétant. Car cet État est venu à deux reprises déjà, en Libye et aujourd’hui au Mali, avec ses armes aux frontières de l’Algérie et des pays de l’Afrique du Nord. Chaque Algérien, chaque Nord-Africain se fait du souci du fait qu’il est confronté à un Etat de guerre de l’autre côté de la Méditerranée. »

    Déstabiliser l’Algérie pour contrôler tout le Sahel

    Le commentateur algérien Laid Seraghni met en garde : « Cette crise n’est qu’un pas sur la route vers l’Algérie, dont le flanc sud est déjà entouré par l’armée française. Cette armée est déjà active en Libye, en Côte d’Ivoire, au Niger, en Mauritanie, au Tchad et au Mali. » Dans la région, l’Algérie est sans aucun doute l’État le plus fort, tant économiquement que militairement, sans parler de la taille. La révolution algérienne de 1957 a empêché qu’un État touareg indépendant et séparé tombe sous contrôle de la puissance coloniale. L’Algérie a également refusé des bases militaires françaises sur son territoire. Et, enfin, elle a aussi refusé d’accéder à la zone monétaire du franc CFA (Communauté financière africaine) dirigée par la France. Via cette zone monétaire, Paris détermine entièrement la politique monétaire de la plupart des pays ouest-africains.

    Le contrôle du Sahel signifie non seulement le contrôle de l’uranium, de l’or et du pétrole du sous-sol. C’est aussi une condition pour concrétiser les projets des multinationales françaises et allemandes de l’énergie qui, en 2050, entendent tirer de l’énergie solaire du Sahel jusqu’à 25 % de la consommation d’électricité en Europe. « Contrôler le Sahel n’est possible qu’en déstabilisant l’Algérie », affirme Seraghni. A ce propos, il fustige le double jeu de la France à l’égard des extrémistes après la chute du régime Kadhafi : « Le rôle de la France dans l’armement des terroristes du Sahel a été mis en lumière par Le Temps d’Algérie du 11 septembre 2011. Les services de renseignement français organisent le commerce des missiles libyens : un lot de 20 000 Sam-7 russes ou de Stingers américains est tombé aux mains d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). »

    Les pays du SADC

    La SADC (South African Development Community) est la plus forte alliance économique et militaire du continent africain. D’importants pays économiquement émergents comme l’Afrique du Sud, l’Angola, le Mozambique… en sont membres. Ainsi que la République démocratique du Congo et le Zimbabwe. Au cours des dernières décennies du siècle dernier, ces pays ont bâti une forte tradition de lutte contre l’apartheid, l’oppression et la terreur soutenue par la CIA.

    Le président sud-africain Zuma était aux premiers rangs des protestations de l’Union africaine (UA) contre les bombardements de l’Otan en Libye. Après la guerre, le bloc du SADC a mené un rude combat politique pour la présidence de la Commission de l’UA. Jusqu’alors, elle était aux mains du pro-français Jean Ping (Gabon). Le SADC a proposé le ministre sud-africain des Affaires étrangères comme candidat alternatif et a obtenu gain de cause. A l’occasion de l’envoi de 400 soldats sud-africains en République centrafricaine (où des rebelles avaient essayé de renverser le pouvoir), le 6 janvier, l’analyste sud-africain Mzocxolo Mpolase écrit : « Avec la plus grosse économie du continent et aussi l’une de ses armées les mieux équipées, l’Afrique du Sud estime qu’il est de son devoir d’envoyer des troupes parce qu’autrement les puissances occidentales ne cesseront de s’immiscer dans les conflits africains, comme on l’a vu lors de l’intervention française  en Côte d’Ivoire en 2011 et lors de l’intervention de l’Otan en Libye la même année. Pretoria entend réduire au strict minimum l’influence occidentale dans les conflits africains. »

    Le week-end des 27 et 28 janvier aura lieu pour la première fois un sommet annuel de l’UA, sous la direction de la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, fraîchement élue. A l’agenda figurent les conflits du Mali, du Congo, de la République centrafricaine et du Soudan. Mercredi 16 janvier, le président sud-africain Jacob Zuma s’est rendu spécialement à Luanda pour préparer soigneusement ce sommet en compagnie de son collègue angolais, Dos Santos. Mme Zuma a convié tous les membres de l’UA à soutenir l’armée malienne dans sa lutte contre les terroristes et elle a insisté en même temps sur le fait que la résolution de l’ONU (utilisée par la France pour justifier son intervention) parlait bel et bien d’une « mission dirigée par l’Afrique ».1

    1. www.tripolipost.com

    http://www.ptb.be


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  •  Montebourg fait dans le pâté

     Oui, celui de l'alouette et du cheval. Il vient de remonter sur sa vieille Rossinante et le voici tonitruant qu'il faut que Carlos Ghosn, le pdg de Renault, fasse un effort sur sa rémunération.

    Et à ce sujet, celui qui produit plus de vent que Delphine Batho pourtant ministre de l'écologie, déclare dans l'émission des Paroles et des Actes (un thème qui lui sied à ravir, non?):"Je crois que dans la mesure où Renault est en train d'organiser finalement un travail sur l'entreprise avec les partenaires sociaux, il n'est pas absurde de demander à monsieur Ghosn de faire un effort sur ses propres émoluments puisque des demandes sont formulées à l'égard des autres salariés".

     
    Comme chacun le sait, Carlos Ghosn, boss aussi du japonais Nissan, a perçu une rémunération totale de 13,3 millions d'euros en 2011. Comme chacun le sait aussi, Renault veut obtenir des syndicats un accord pour baisser les salaires, augmenter le temps de travail et supprimer 8 260 emplois, afin de "restaurer la compétitivité" de l'entreprise": Un accord pile poil dans les cordes du pacte MEDEF-CFDT-CFTC-CGC, laquelle compromission historique n'est pas encore avalisée par le Parlement.
    Mais comme ce vote n'est qu'une question de jours et que le sire de Montebourg (hier à l'aile gauche du PS) est d'accord avec cette infame signature, le voici bramant qu'il faut baisser la rémunération de Carlos Ghosn.
    Rappel culinaire: Pour faire du pâté d'alouette, prenez un cheval et une alouette. Puis donnez le cheval au patron et partagez l'alouette entre ses salariés. Ainsi sera respecté chacun des partenaires sociaux.
    Vous allez rire (peut-être pas), mais Laurent Fabius, aujourd'hui ministre social-libéral de l'Elysée, en juin 2010, mettait en garde contre le social-libéralisme en ces termes: "Cette résignation, ce fut le social-libéralisme, une sorte de pâté d’alouettes : on voit bien en quoi il est libéral, pas trop en quoi il est social."
     
    Oui, Montebourg fait bien dans le pâté d'alouette.

     


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  •  Matraques ou gaz lacrymogènes,

    il n'y a pas vraiment de changement de ce côté là

     

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    Une centaine de salariés lorrains s'était déplacée à Paris pour dénoncer l'accord entre le gouvernement et Arcelor Mittal. Ils refusent l'arrêt des hauts-fourneaux et réclament la nationalisation temporaire du site de Florange.

     

    Plusieurs salariés s'étaient enchaînés aux grilles d'une fenêtre de Matignon. Ils en ont été délogés sans ménagement par les forces de l'ordre. Édouard Martin, le porte-parole de la CFDT de Florange, a déclaré « J'ai pris un coup de savate à Matignon, on s'est fait virer d'une manière très violente ». Puis aux abords du palais présidentiel, dans un bref accès de violence, lacrymogènes et coups de matraque ont été de sortie.

     

     

    Finalement, de ce côté là, il n'y a pas de changement non plus par rapport au gouvernement précédent.

     

    « Mitterrand au pouvoir a fermé les mines. Trente ans plus tard, la gauche [au pouvoir] plante un coup de poignard dans le dos de la sidérurgie lorraine », déclarait amer Jean Mangin, délégué CGT.

     

    Le maintien des emplois à Florange et des activités sidérurgiques en France ne sera assuré que lorsque cette industrie sera arrachée des mains des grands actionnaires et des banquiers. Concrètement, cela signifie expropriation et nationalisation sous contrôle démocratique des salariés. Voilà qui serait un véritable changement. 31000 signatures ont d'ailleurs été récoltées demandant la nationalisation temporaire du site de Florange.

    http://jcoutant.over-blog.com


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  • Féminisme

    Mais que vient faire Frédéric Taddéi au Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ?

    Par Marilyn Baldeck (25 janvier 2013)

    Institué au début du mois de janvier, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ne convainc pas tout le monde. Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association contre les violences faites aux femmes au travail, y décèle une possible renonciation de la lutte contre les violences sexistes. D’autant que l’animateur Frédéric Taddei, favorable à la prostitution, a rejoint le Haut conseil en tant que « personnalité qualifiée ».

    Créé par décret présidentiel le 3 janvier dernier, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes est placé « auprès du premier ministre ». Il a pour mission « d’assurer la concertation avec la société civile et d’animer le débat public sur les grandes orientations de la politique des droits des femmes et de l’égalité, notamment en ce qui concerne la lutte contre les violences de genre, la place des femmes dans les médias et la diffusion de stéréotypes sexistes [1], la santé génésique, l’égal accès aux fonctions publiques et électives et la dimension internationale de la lutte pour les droits des femmes ». Il est présidé par Danielle Bousquet, militante féministe et ancienne députée.

    Le même jour, un autre décret présidentiel a créé la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains, placée « auprès du (sic) ministre chargé des droits des femmes » Najat Vallaud Belkacem. Ernestine Ronai, militante féministe et responsable de l’Observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes de Seine-Saint-Denis, est chargée « de contribuer à la mise en œuvre de ces objectifs » , sans plus de précisions.

    « Propagande pro-proxénète »

    D’anciennes structures – l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes, la commission sur l’image des femmes dans les médias et la commission nationale de lutte contre les violences faites aux femmes – disparaissent au profit de ces deux nouvelles instances. L’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), qui avait été nommée membre de la commission nationale de lutte contre les violences faites aux femmes dès sa création en 2001 et dont le mandat, compte tenu de ses apports en matière d’analyse des violences masculines à l’encontre des femmes, avait toujours été renouvelé, ne s’est pas vu proposer de mandat dans le collège associatif du Haut Conseil.

    En revanche, Frédéric Taddéi, animateur de télévision, a été placé au sein du collège des « personnalités qualifiées choisies à raison de leur compétence et de leur expérience dans les domaines des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes » du Haut conseil. Il est vrai que son expertise en matière de propagande pro-proxénète par émission de « service public » interposée n’est plus à démontrer.

    Le 10 décembre dernier, l’animateur recevait dans son émission « Ce soir ou jamais » sur France 2, Dominique Alderweireld, qui possède une dizaine de « maisons closes » en Belgique. Cité dans « l’affaire du Carlton de Lille » il a été condamné pour proxénétisme. Cette émission avait eu pour seul objectif de nier les crimes perpétrés au nom du droit des hommes à disposer du corps des femmes contre rémunération.

    Quel projet de société ?

    Dans l’hebdomadaire Grazia du 11 janvier, Frédéric Taddéi explique : « C’est Najat Vallaud Belkacem qui m’a sollicité. » Et précise : « J’ai accepté car l’égalité hommes-femmes, que je ne confonds pas avec l’indifférenciation des sexes, est un thème qui m’intéresse. Même si il y a un tas de sujets sur lesquels je suis en désaccord ». Question de Grazia : « Lesquels, par exemple ? » Réponse : « Je suis pour la prostitution. »

    De quels apports le Haut conseil va-t-il donc pouvoir se prévaloir ? D’avoir tenté de « sensibiliser » Frédéric Taddéi, ce que nous avons pu entendre ici ou là ? D’avoir autorisé la controverse en son sein, au motif ou au prétexte d’une nécessaire pluralité « d’opinions », si tant est qu’être « pour la prostitution » puisse en être une ?

    N’avait-il pas mieux et plus urgent à faire ? En quoi la présence de M. Taddéi  [2] dans le Haut Conseil va-t-elle bien pouvoir servir aux femmes ? A la société tout entière ? A quel projet de société le fait de ranger M.Taddéi (thuriféraire de la prostitution) parmi les spécialistes de l’égalité entre les femmes et les hommes, correspond-il au juste ? Quelle politique, notamment en matière de « prostitution », ce Haut conseil est-il supposé soutenir ou accompagner ?

    Protéger les femmes ou condamner les hommes violents ?

    La création, concomitamment au Haut conseil, de la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains, enterre encore un peu plus tout positionnement abolitionniste de la France. Faut-il encore le rappeler, la politique sous-tendue par cette terminologie empruntée aux traités européens et onusiens exclut de facto toute lutte contre le proxénétisme et plus encore toute pénalisation du fait de payer pour un rapport sexuel : il n’est question que de la « traite » [3]. L’esclavage aurait eu de beaux jours devant lui si la seule « traite des esclaves » avait été abolie. Or c’est bien l’esclavage qui a été aboli.

    Souvenons-nous d’ailleurs que la féministe Olympe de Gouges fut une des plus ardentes abolitionnistes de l’esclavage du Siècle des Lumières, de la même façon que les féministes, au cours des siècles, ont toujours dénoncé les systèmes d’oppression quels qu’ils soient et où qu’ils s’exercent. En outre, il est illusoire de vouloir assurer « la protection des femmes contre les violences » tout en circonscrivant les politiques publiques en matière de prostitution à la seule « lutte contre la traite des êtres humains ».

    Il n’est enfin pas anodin que l’expression « lutte contre les violences faites aux femmes », présente dans le nom de la commission éponyme dissoute, a purement et simplement disparu de la terminologie gouvernementale, au profit de l’expression « pour la protection des femmes contre les violences ». Il ne s’agit donc plus de lutter contre les violences, mais d’en « protéger » les femmes. Le Haut Conseil, pour sa part, contiendra une commission « sur – et non contre – les violences de genre ». Ainsi les concepts de « protection des femmes » et de « genre », cent fois questionnés et remis en cause par les féministes, qui savent bien que ces choix terminologiques sont lourds de sens, sont-ils institutionnalisés.

    Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’AVFT

    Notes

    [1] Nous supposons qu’il faut lire « la lutte contre la diffusion de stéréotypes sexistes ».

    [2] Qui, soit dit en passant, était absent de la première réunion du Haut Conseil, le 8 janvier dernier.

    [3] Cf. notamment l’interview de Marie-Victoire Louis, chercheuse féministe, fondatrice et ex-présidente de l’AVFT par Grégoire Téry, en 2005.

    http://www.bastamag.net/article2890.html


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  • CREVEZ TOUS !

    pilhaouer

    CREVEZ TOUS !

    Ca y est ! C’est le Ministre japonais des phynances qui a trouvé la martingale !

    Ce type est un génie libéral !

    Le Japon a un gros souci !
    Mais non ! pas nucléaire ! Au contraire, la décontamination,toussa, ça peut augmenter le PIB.

    Le problème du Japon, c’est les vieux qui pullulent .
    Ce pays avait l’espérance de vie la plus élevée au monde ! Sont fous !
    Les pensions de retraites battant plutôt le record en sens inverse, les vieux travaillent souvent et à un âge très avancé.
    Quand le travail vient à manquer, ils chapardent et on en trouve maintenant beaucoup en prison. Il y a même des vieux vicieux qui cherchent à se faire emprisonner pour s’assurer le gîte et le couvert !

    Le Ministre TARO ASO de la clique au pouvoir depuis des décennies (avec quelques fausses alternances comme chez nous) a 72 ans et il a tout simplement invité les vieux A EN FINIR pour ne pas être à la charge de la collectivité !
    http://roadsmag.com/austerite-les-vieux-japonais-invites-a-m...

    Cette solution de 2013 n’est pas si nouvelle que ça ! Voilà un petit problème qui fut soumis dans les années 30 aux écoliers allemands :

    « Un malade mental coûte quotidiennement environ 4 Reichsmarks, un infirme 5, 50 RM, un criminel 3,5 RM, un apprenti 2 RM. 
    1) Faites un graphique avec ces chiffres.
    2) D’après de prudentes estimations, il y aurait en Allemagne 300.000 malades mentaux, épileptiques, etc... qui reçoivent des soins permanents. Calculez combien coûtent annuellement ces 300.000 malades mentaux et épileptiques. Combien de prêts non remboursable aux jeunes ménages à 1.000 RM pourrait-on faire si cet argent pouvait être économisé ? »
    Cité par H.J. Gamm, Der braune Kult, Hamburg, Rütten und Loening, 1962

    Eh bien, à la réflexion, qui est le plus honnête ?
    Le Ministre japonais qui à cause de « la crise », de « la dette » nous ressort les bonnes vieilles idées eugéniques ?

    Ou le Président de la Cour des Comptes, Didier Migaut, sarko-socialiste qui sans employer les grands mots, est en train de préparer, avec un rapport insipide, la prochaine attaque contre une grande conquête sociale : le système d’indemnisation du chômage .

    Parce que, lorsque des chômeurs vont mourir en « fin de droits » ou « à bout », tout simplement, ce sera, n’est-ce pas, à la rubrique des faits divers, et personne n’accusera le bon Monsieur Migaud de les avoir assassinés !

    *Portrait de Didier Migaud dans « Le Figaro » sous le titre « un social-responsable »
    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/01/23/01002-20130123AR...

    Suggestion d’illustration : http://main.linux-trips.fr/files/images/articles/art102/les_...

    URL de cet article 19100
    http://www.legrandsoir.info/crevez-tous.html

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  • Goldman Sachs chez elle à Davos

    VENDREDI 25 JANVIER 2013

    Davos, capitale des relations troubles entre transnationales et institutions politiques, ne pouvait accueillir sacre plus approprié. Pointant leur sarcastique «Public Eye Award» sur Goldman Sachs, la Déclaration de Berne et Greenpeace ont visé juste, au cœur même de la ploutocratie mise en lumière par les mouvements anti-WEF du début des années 2000, puis par la crise de 2008.
    D’une flèche, les deux ONG ont rappelé qu’à l’instar de la banque d’affaires étasunienne, ceux qui ont causé la plus grande faillite économique de l’histoire en sont sortis indemnes, voire renforcés. Qu’on en juge par les profits indécents que le secteur privé mondialisé a rétabli pour ses actionnaires, tandis que les Etats, qui ont sauvé cette économie largement parasitaire, s’enfoncent dans les dettes et les plans de démantèlement social.1

    Goldman Sachs, grande propagatrice de ces produits «dérivés» qui ont intoxiqué l’économie, symbolise le mieux cette élite financière qui a vu l’échec de ses recettes récompensé par des postes stratégiques au sein des institutions publiques. Ainsi, la Banque centrale européenne, cornaquée par le spécialiste en produits financiers opaques Mario Draghi, ou le gouvernement grec, confié un temps à Lucas Papadémos, le même qui avait tripatouillé les comptes de son pays avec l’aide de Goldman Sachs.
    Heureuse coïncidence: le discours d’ouverture du Forum de Davos a d’ailleurs été confié à un autre transfert de Goldman Sachs, le premier ministre italien Mario Monti, à qui le lobby des transnationales a sans doute voulu donner un coup de pouce pour sa réélection. Commissaire européen au marché intérieur puis à la concurrence entre 1995 et 2004, le professeur Monti a également su sortir de son université milanaise pour pantoufler chez Fiat, Coca-Cola ou encore Moody’s. Un vrai Frankenstein de la mondialisation: la tête dans la science économique, un œil sur les politiques, le cœur dans la banque d’affaires, une main sur la presse et les fesses posées sur les fauteuils des conseils d’administration.
    A n’en pas douter, la figure idéale pour vendre la «poursuite du changement et des réformes»…
    A la tête de l’Italie, M. Monti a d’ailleurs prouvé le caractère novateur de ses idées en augmentant l’âge de la retraite et en dérégulant le marché du travail. Du jamais vu!

    Plus sérieusement, le voyage à Davos de centaines de dirigeants planétaires – dont le gouvernement suisse presque au complet – montre bien, a contrario, que le «changement» est loin d’avoir débuté. Le WEF peut bien vanter son «ouverture», il n’est pas un lieu de débat équilibré, mais un lupanar pour relations indignes. Il le restera tant que les politiques se montreront incapables de distinguer les intérêts privés du bien public qu’ils sont censés servir.
    Le ridicule appel à la résilience de l’économie mondiale, lancé cette année par le WEF, tombe à plat: on ne négocie pas avec son cancer, on le combat.

    1 Soutenue par des fonds publics durant la crise de 2008, Goldmann Sachs a réalisé l’an dernier
    34,2 milliards de dollars de bénéfices.

    http://www.lecourrier.ch


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  • Pour Harlem Désir, les Républicains espagnols étaient « Fiers, soulagés et reconnaissants » de l’accueil que la France leur a fait.

    legrandsoir
     

    Intervenant lundi 21 janvier 2012 en début de l’émission « Mots Croisés » sur France 2, dont le sujet était l’intervention française au Mali, le Secrétaire du PS, député européen, a tenu les propos hallucinants ci-dessous :

    « Juste avant cette émission, j’étais à Montreuil où nous organisions une réunion de solidarité avec le peuple malien et j’ai vu des hommes et des femmes, beaucoup de Maliens de France, qui étaient à la fois inquiets, pour leur pays, comme ont pu être des réfugiés, vous savez, des Espagnols ou autres qui ont été accueillis en France au moment où leur pays traversait des drames, ou des guerres, et qui en même temps étaient fiers de la solidarité de la France qui étaient soulagés, qui étaient reconnaissants ».
    Et moi, comme beaucoup de Français, je crois, je suis fier que la France ait été à ce rendez-vous de la solidarité internationale, que nous ayant porté assistance à un peuple en danger… »
    [en dépit de la confusion que la formulation rend possible, osons espérer qu’il pense uniquement au Mali et pas à l’Espagne dans cette dernière phrase].

    Vidéo : http://www.france2.fr/videos/75850033

    Faut-il rappeler que :

    1- La République espagnole a été balayée sous nos fenêtres par un coup d’Etat militaire du général Franco, aidé par les armées de Mussolini et d’Hitler et dans l’indifférence de la France qui a pratiqué une « politique de non-intervention » ? La France a laissé un régime fasciste s’installer durablement derrière une de ses frontières.
    2- Les Républicains vaincus ont été accueillis en France comme des bandits, parqués dans des camps d’internements cernés par des barbelés et des miradors ?
    3- Que les couples ont été dispersés ?
    4- Que ces camps (Gurs, Rivesaltes, Argelès-Sur-Mer, St-Cyprien-Plage, Agde, le Vernet et Septfonds) étaient placés sous la direction d’un général ?

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    5- Que les Républicains y étaient gardés par des troupes coloniales et notamment des spahis qui avaient ordre de tirer sur les fuyards ?
    6- Que ces camps d’internement étaient parfois des camps de la mort et toujours (et encore, Harlem Désir !) des camps de la honte ?

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    « Fiers, soulagés et reconnaissants », les Républicains espagnols ? Harlem, n’allez pas répéter ça en public dans le sud de la France.

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    Ils étaient cinq sur le plateau de la chaîne publique et aucun n’a toussé. Combien de temps encore allons-nous continuer à payer des émissions où tout ce qui est de gauche (de gauche !) est écarté sous le soupçon d’extrémisme ?

    URL de cet article 19063
    http://www.legrandsoir.info/pour-harlem-desir-les-republicains-espagnols-etaient-fiers-soulages-et-reconnaissants-de-l-accueil-que-la-france-leur-a-fait.html

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  •  De la libération de Florence Cassez au maintien en prison du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah…

    Déclaration de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais du 24 janvier 2013.

    A la suite de la libération de la française Florence Cassez, François Hollande a déclaré : « je remercie tous ceux qui, au Mexique comme dans notre pays, se sont engagés pour que la vérité et la justice prévalent pour Florence Cassez détenue dans ce pays depuis plus de sept ans, c’est la fin d'une période particulièrement douloureuse »

    Florence Cassez aura passé 7 ans soit 2645 jours dans les prisons mexicaines avant que la Cour Suprême n’ordonne sa libération immédiate. Quoi qu’il en soit, à ce jour personne ne sait encore quelles sont ses responsabilités ou pas, dans ce que la Justice mexicaine lui reprochait, c’est-à-dire la complicité dans des enlèvements de personnes pour des raisons mercantiles.

    Innocente ou pas, Florence Cassez, n’était qu’une prisonnière de droit commun dans un pays qui n’est pas le sien, et cette libération est une bonne chose pour elle et les siens.

    Le communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah est lui emprisonné en France depuis 28 ans, 3 mois et 3 jours, il y aura donc effectué 10 416 jours de prison le dimanche 27 janvier prochain. Il est l’un des plus anciens détenus politiques du monde et le plus ancien sur le continent européen.

    Georges Abdallah, bientôt 62 ans, a aujourd’hui effectué plus d’années de prison que le plus célèbre des sud-africains, Nelson Mandela, le fondateur de l’ANC qui fût lui aussi condamné pour terrorisme par les juges afrikaners.

    L’un, Georges, a défendu son peuple face à une agression extérieure, l’autre, Madiba, a défendu son peuple face à une agression intérieure, mais les deux ont fait acte de résistance contre l’injustice liée au colonialisme, l’un venu de Hollande au 18ème siècle, l’autre venu d’un Etat créé de toute pièce au 20ème siècle pour des raisons géopolitiques, Israël… et la résistance ne sera jamais pacifique face à de tels ennemis, comme ce fût le cas pour nos partisans face à l’occupant nazi, comme ce fût le cas pour les irlandais ou les basques avant qu’ils renoncent à la lutte armée.

    Il est donc impossible de les accuser l’un et l’autre de terrorisme ou de brigandage alors qu’ils ont lutté avec leurs peuples respectifs contre des gouvernements et des ennemis colonialistes, impérialistes, contre des racistes et des xénophobes… qui ne peuvent prétendre au titre de Nation démocratique où les hommes naissent libres et égaux pour rappeler la charte universelle des droits de l’homme.

    Après 8 demandes, les Juges ont accordé à Georges Abdallah, une libération conditionnelle en rejetant l’appel du Parquet sur le jugement positif du 21 novembre, avec obligation de quitter le territoire français sous la forme d’un décret d’expulsion signé par le Ministre de l’intérieur et qu’un titre d’entrée au Liban remis par le gouvernement de ce pays lui soit accordé.

    Cette expulsion aurait dû être effective le lundi 14 janvier 2013, mais l’avis du Ministre n’a pas été notifié suite à des pressions venues du Département d’Etat de la Justice des Etats Unis d’Amérique, de la CIA et probablement du Mossad.

    Quant à l’Etat Libanais, il s’est dit heureux de voir Georges Abdallah libéré, il s’est exprimé par les voix du premier Ministre, du Ministre des Affaires Etrangères et l’Ambassadeur du Liban à Paris, le billet de retour était signé…

    Face à cet imbroglio politico-judiciaire, le Tribunal a donné une nouvelle date butoir au Ministre, le 28 janvier, pour signer l’ordre d’expulsion de Georges Abdallah, au-delà toute la procédure engagée depuis 2002 serait caduque, tout en sachant que 1999 est l’année où il devenait un prisonnier libérable ayant purgé ses 15 années incompressibles.

    L’affaire est cocasse puisque même Yves Bonnet, qui n’est rien d’autre que l’ancien patron de la DST (les services secrets) et directeur au moment des faits reprochés à Georges Abdallah, estime « anormal et scandaleux de maintenir Georges Ibrahim Abdallah en prison » et demande depuis plus de 2 ans à être entendu par la Justice à ce sujet, laquelle ne l’a jamais convoqué ni jamais entendu sur ce dossier.


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  • Pour la Cour des Comptes, les chômeurs coutent trop cher

     

    Source Blog de Jacques Tourtaux

     

    La Cour des Comptes pointe une mauvaise gestion de l'assurance-chômage et propose de réduire l'indemnisation de ceux qui cotisent le plus pour plus d'équité.

     

    Tourtaux 198

     

    Les écoles parisiennes sont en grève pour protester contre la réforme des rythmes scolaires. Toutes ? Non ! Une poignée d'irréductibles tente d'apprendre les mathématiques à des élèves récalcitrants : les serviteurs de l’État. La Cour des Comptes, école élémentaire de mathématiques du gouvernement, continue de faire la leçon à des hommes politiques qui découvrent avec effarement la dure loi du réel, qui s'applique aussi à l'Unedic.

     

     

    « En matière d'assurance-chômage, la Cour des comptes dit tout haut ce que beaucoup craignent tout bas. Dans un rapport très critique sur l'efficacité des politiques de l'emploi, publié mardi 22 janvier, la Cour détaille la difficile équation que va devoir résoudre le régime d'indemnisation du chômage dans les prochains mois et les coupes auxquelles il va inévitablement falloir procéder. L'Unedic accumule en effet les déficits, aggravés par l'ampleur de l'explosion du chômage. L'organisme qui gère l'assurance-chômage devrait ainsi perdre 5 milliards d'euros en 2013, alors qu'il accumule déjà 13,7 milliards d'euros de dette fin 2012. »

     

    L'équation simple « solde budgétaire = recettes – dépenses », découverte par ceux qui nous gouvernent après 38 ans de déficits budgétaires, s'applique également à l'assurance-chômage. Lorsque le chômage augmente, il y a d'une part plus de personnes à indemniser soit plus de dépenses, d'autre part moins de cotisants soit moins de recettes. Déjà endettée à hauteur de 13,7 milliards d'euros, l'Unedic verrait son endettement croître de plus d'un tiers en 2013 selon des prévisions pas si pessimistes - sans que cela semble émouvoir des ministres prompts à mettre en œuvre des politiques obsolètes de lutte contre un chômage dont leurs décisions sont les principales causes.

     

    « Une telle tendance apparaît insoutenable », résume Didier Migaud, le président de la Cour des comptes, en demandant aux partenaires sociaux, qui doivent négocier une nouvelle convention d'assurance-chômage en 2013, de prendre des mesures correctrices. Il ne fait pas de doute pour la Cour que ces mesures doivent d'abord concerner des économies sur l'indemnisation. « Si le régime a bien joué son rôle de maintien du revenu des demandeurs d'emploi, il voit désormais son efficacité se dégrader et son équité se fragiliser », estiment les rapporteurs. Dans la ligne de mire de la Cour des comptes, les règles d'indemnisation, jugées particulièrement généreuses en comparaison avec les autres Etats européens. « La France figure parmi les pays d'Europe offrant l'un des accès les plus ouverts à l'indemnisation du chômage », précise ainsi le rapport. Il suffit, par exemple, d'avoir travaillé quatre mois sur une période de référence pouvant aller jusqu'à vingt-huit mois pour pouvoir être indemnisé. Et la durée d'indemnisation peut aller jusqu'à deux ans pour un chômeur de moins de 50 ans. Des seuils parmi les plus généreux d'Europe. »

     

    Le rôle de maintien des revenus des chômeurs est bien rempli jusqu'à présent par l'Unedic, très généreuse ; les chômeurs touchent donc presque autant lorsqu'ils perdent leur emploi, potentiellement pendant longtemps, même s'ils ne l'ont pas exercé longtemps. Il faut donc réduire le niveau d'indemnisation, à commencer par celui de ceux qui cotisent le plus. L'actuelle indemnisation généreuse manquerait d'équité, selon la Cour des Comptes.

     

    Le système français « couvre les salariés les plus précaires, mais réserve aussi le plus haut niveau de protection aux salariés les mieux insérés dans l'emploi », estime la Cour, qui pointe justement dans son rapport l'iniquité de l'ensemble des politiques de l'emploi en France, souvent plus favorables aux personnes les plus proches de l'emploi au détriment des jeunes et des précaires qui ont nettement plus pâti de la crise. Selon la juridiction, les indemnités chômage sont, de surcroît, insuffisamment dégressives. Ainsi, un salarié français qui touche le salaire moyen, soit environ 2 000 euros, bénéficiera d'un taux de remplacement, toutes prestations sociales confondues, de 66,4 % de son salaire, un niveau inférieur à celui d'un salarié gagnant 4 000 euros (68,3 %) ! Or, dans la plupart des autres pays européens, le taux de remplacement est plus faible pour les salaires les plus élevés. De plus, en France, l'indemnité maximum peut aller jusqu'à 6 161,29 euros par mois, un record absolu en Europe, ce qui « pose question en terme d'équité ». »

     

    Il serait plus équitable de mieux indemniser les pauvres et les précaires, qui cotisent peu et sur des périodes courtes, et pour ce faire de moins bien indemniser ceux qui avaient un salaire élevé et ont beaucoup cotisé. Si l'objectif de l'Unedic est bien celui que la Cour des Comptes cite plus haut, il est aujourd'hui bien rempli mais manque d'équité : ceux qui ont un salaire élevé ne seraient pas les plus à plaindre et touchent pourtant les indemnisations les plus élevées. La morale altruiste s'étend encore un peu plus ; l'équité change de sens et passe d'une logique où les hauts salaires amènent de hautes cotisations qui donnent droit à de hautes indemnisations à une logique où les hauts salaires cotisent plus pour toucher seulement un peu plus, au bénéfice de ceux qui cotisent moins. Une belle définition de l'équité qui accompagne une évolution sans le dire de l'objectif de l'Unedic ; une nouvelle œuvre de redistribution forcée fondée sur le besoin et non sur la contribution.

     

    La Cour pointe aussi le régime des intermittents du spectacle, fondé sur le partage du temps de travail et qui offre surtout beaucoup de temps de repos - avec pour conséquence un déficit annuel d'un milliard d'euros. Surtout, elle nuance les difficultés de l'Unedic en évoquant avec des pincettes l'inefficacité de Pôle Emploi.

     

    « Pour ne rien arranger, Pôle emploi, absorbé dans sa fusion, a été inefficace pour favoriser le retour à l'emploi, et donc faire baisser les indemnités à verser. « La crise est intervenue sans qu'une réflexion suffisante ait pu être entreprise sur les moyens propres à accélérer la vitesse de reclassement des demandeurs d'emploi », résume diplomatiquement la Cour en notant toutefois que l'organisme prévoit désormais de concentrer ses efforts sur l'accompagnement des chômeurs qui en ont le plus besoin. Le constat de la Cour est d'autant plus sévère qu'en parallèle elle estime que l'assurance-chômage n'a pas forcément bien réagi face à la crise. La part des chômeurs indemnisés est ainsi passée de 48,5 %, en 2009, à 44,8 % en 2011, même si le chiffre est contesté par l'Unedic dans sa réponse, qui s'appuie sur une autre définition. Le développement de l'activité réduite des chômeurs a pu également être favorisé par la possibilité de cumuler l'indemnité chômage avec un salaire, estime la Cour. »

     

    La fusion entre ANPE et ASSEDIC visait à rendre leur travail plus efficace et a eu lieu il y a 4 ans, pas 4 semaines ; il faut savoir dénoncer son inefficacité. Pôle Emploi est inefficace, ce qui est d'autant plus gênant que le nombre de chômeurs augmente sans cesse et pour longtemps et que les chômeurs eux-mêmes sont relativement de moins en moins nombreux à être indemnisés - sans que l'Unedic ne parvienne à l'équilibre pour autant. Les chômeurs - un peu plus de trois millions de Français - apprécieront d'apprendre qu'ils ne trouvent pas d'emploi non seulement parce qu'il y en de moins en moins en France, mais aussi parce que Pôle Emploi met mal l'offre en face de la demande.

     

    « Enfin, le système de minima sociaux (le RSA, revenu de solidarité active, et l'ASS, allocation spécifique de solidarité) est mal articulé avec l'assurance-chômage et trop complexe pour les chômeurs. « Ce système peut conduire à des ruptures de prise en charge des demandeurs d'emploi », relève le rapport, en notant que plus de 600 000 demandeurs d'emploi ne touchaient ni assurance-chômage ni minima sociaux en 2010. La Cour se demande s'il ne serait pas possible de prévoir un système simplifié avec « un socle constitué de la prestation de solidarité auquel viendrait s'ajouter (...), pour une durée variable, une prestation d'assurance », versée par l'Unedic. Une idée « séduisante en première analyse », estime le ministre du travail et de l'emploi, Michel Sapin, dans la réponse qu'il a adressée à la Cour. L'Unedic, jalouse de son indépendance, est nettement plus réservée, parlant de "dispositifs aux logiques différentes ». »

     

    L'idée de la Cour des Comptes est donc de mieux articuler minimas sociaux et assurance-chômage, en assumant le caractère hybride entre un modèle bismarckien où les cotisations proportionnelles au salaire permettent une indemnisation compensant la perte de revenus et un modèle beveridgien où chacun, cotisant ou non, a droit à une allocation. L'Unedic ne semble pas conquise ; du haut de ses déficits annuels croissants, elle revendique le droit de réaliser des pertes, sans que soit envisagée un instant la possibilité de mettre en place une assurance-chômage privée. Pourtant, dans la mesure où des minimas sociaux existent, l'assurance-chômage peut difficilement être défendue comme  une nécessité ; elle pourrait être mise en œuvre par le privé avec une souscription facultative. L'idée qu'un organisme privé puisse réaliser des profits là où un organisme public réalise des pertes est malheureusement insupportable aux étatistes convaincus, au moins aussi insupportable que l'idée qu'on puisse souscrire volontairement à une assurance de son choix.

     

    Heureusement pour tout le monde, la croissance continue du nombre de chômeurs fera bientôt oublier les erreurs de gestion d'aujourd'hui, et les déficits actuels à 9 chiffres paraîtront ridicules d'ici quelques années - quand la réalité donnera une nouvelle fois tort aux adversaires d'une réduction de la dépense publique. Les organismes publics se battront pour défendre un bilan moins mauvais que celui du voisin et pourront unanimement pointer du doigt la cause principale de leurs difficultés - la baisse du nombre de cotisants portant sur leurs épaules un système de retraite par répartition digne des plus grandes escroqueries, une assurance-chômage et des minimas sociaux mal conçus, une assurance-maladie qui commence à coûter cher pour quelque chose de gratuit.

     
     

    Lire aussi :

     

     

    Lien raccourcihttp://www.contrepoints.org/?p=112271

     

    http://www.contrepoints.org/2013/01/23/112271-pour-la-cour-des-comptes-les-chomeurs-coutent-trop-cher


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  • Vieux indésirables ?… Un débat pour le siècle qui vient

     

    Vers l’obsolescence programmée de l’humain

     

    Source : Blog de Jacques Tourtaux

     

    Tourtaux 199

     Jacques RICHAUD

     Le ministre Cahuzac lance un « ballon d’essai », en testant la réactivité de « l’opinion » qui remplace désormais les traités de Jaurès, en répondant complaisamment à une proposition du MEDEF du 15 janvier 2013, visant à ce que la hausse des pensions de retraite soit inférieure à l’inflation jusqu’en 2017. Théophraste a eu raison de remarquer que « Les syndicats sont contre. La CFDT pourrait l’accepter. » Et de nous préciser que « Nicolas Sarkozy avait toujours refusé une telle mesure. » (1) : « Cahuzac : haro sur les vieux, ces pelés, ces galeux dont nous vient tout le mal »

     

     La longue saga de la collaboration de classe :

     

    Au bon temps de la « Refondation sociale » du MEDEF, vous savez cette « avancée » qui devait nous faire entrer dans la modernité, la compétitivité, la flexibilité, en un mot l’âge d’Or de la collaboration de classe, et du capitalisme sans entrave…

     

    En ce temps d’apogée de la CFDT, qui portait l’étendard de l’illusion des « partenaires sociaux réunis » élevée au rang de vertu prolétarienne.

     

    En ce temps où triomphaient les idéologues et manipulateurs sémantiques de la Nouvelle Droite, pour effacer les « mots » de la lutte des classes et les remplacer par ceux de la servitude volontaire. En ce temps où le Travailleur, producteur de richesse, est devenu le « salarié » bénéficiaire d’une aumône qui amputait les profits des Actionnaires (2)…

     

    En ce temps-là, j’avais « détourné » un dessin humoristique montrant le néo camarade Chérèque, enfant spirituel de Nicole Notat sortant d’une « négociation patronale » à ses yeux victorieuse… (Vous savez Nicole Notat, ce brillant exemple de l’ascenseur social qui fit d’une institutrice méritante, la première femme en France à diriger une organisation syndicale. Elle fut aussi le leader attendu du CNPF de l’époque, pour que l’ingestion de couleuvres remplace les augmentations de salaires et accompagne le démantèlement du Code du Travail… Celle-ci finira son parcours en quittant ses fonctions de Secrétaire générale de la CFDT pour créer une agence de notation éthique « VIGEO »

     

    Ah l’Ethique ! Le baume au cœur des Entrepreneurs sarko-catho compatibles, l’hostie syndicale du consensus entre exploités et exploiteurs !).

     

    En ce temps, donc, je détournais la « bulle » d’un dessin humoristique, faisant dire au jeune promu Chérèque « Les négociations ont été difficiles, mais victorieuses… Ils voulaient nous prendre un œil, un bras et les couilles… Nous avons sauvé l’œil et la main. Reprenons le travail mes amis ! » …

     

    C’était autour des « grandes grèves » de 1995 je crois…

     

    C’était bien après le « temps déraisonnable »…

     

    C’était bien après le « temps déraisonnable »…
    Bien après le temps des « camarades »…


    Juste avant que nous vienne un Messie qui prêche « Avec moi, tout devient possible » et « Le travail rend libre », souvenez-vous… (3) (4)

     

    Ce propos sur le travail nous disait déjà, parce que les mots ont une vie mentale au-delà du mot lui-même, parce que les mots portent des « images » subliminales qui peuvent rester inconscientes, parce que les mots contribuent à un « métalangage » qui participe au formatage de la pensée, ce propos sur le travail nous disait déjà quelque chose qui concerne « les vieux »… Dans le cas qui nous préoccupe ce métalangage induit le non-dit que « sans le travail », l’homme serait sous-classifié, présumé non libre et peut-être ne pouvant prétendre aux même droits ? Cette affirmation première, liant travail et liberté, devait être utilisée demain pour discriminer les droits en fonction du statut d’actif ou de chômeur, et aussi en fonction de l’âge, lorsque l’individu, sorti de l’âge du « labeur » devient trop vieux, « à charge » ! Ce à charge devenu stigmatisant dans le langage libéral…

     

    Le porteur de ce langage, dont nous connaissons l’inspirateur en la personne de Buisson, son gourou maître penseur issu de la Nouvelle Droite, a pu réaliser certains de ses fantasmes (5), même si la « manière » alimentait parfois aussi le sarcasme (6). Mais le pire serait à venir si les successeurs s’interdisaient la « rupture » promise lors de la campagne électorale qui a ramené la « gauche » au pouvoir, quelle gauche au fait ? (7)

     

    Vieux indésirables ? Il s’agit bien d’un débat pour le siècle qui vient… Que faire de nos « Vieux »… ? Dans un commentaire ancien succédant à une chronique de Théophraste consacrée à un « vieux » singulier, Alain Minc, enfant d’un plus vieux que lui et conseiller intime du Président en exercice, je développais l’argument ici repris. (9)

     

    Oui nous vivons dans un monde où tous les improductifs sont indésirables aux yeux des libéraux qui nous gouvernent. Les déclarations hallucinantes d’un conseiller du Président sont un morceau d’anthologie de l’inhumanité et du cynisme qui nous gouverne. Alain M ! Vous savez l’auteur de « La Mondialisation Heureuse »… Alain, le fils qu’aucun d’entre nous ne souhaiterait avoir ? Celui qui disait par avance « entre ses mots » quelques mois plus tôt, que son deuil aurait été un soulagement en même temps qu’une économie ; les mots ont un sens et les siens sont terribles…

     

    Alain méritait le respect d’une circonstance qui l’affectait (Le décès de son père) ; mais nous obligeait aussi à penser autour de ses propos qui nous concernent tous. En fait le fils ne parlait pas à son père ni « de son père » ; sa pensée toute entière mise au service du « marché » résonnait comme celle d’un consultant qui conseille à un DRH un plan social pour augmenter la satisfaction des actionnaires… Pour certains, la famille aussi n’est qu’une affaire de management, pour que l’investissement reste rentable sans trop amputer le patrimoine… Abject mais logique…Au-delà de ce cas incroyable, d’une parole qui dérapait en public dans le champ le plus intime, par conséquence du formatage d’une pensée par une idéologie infâme, le problème posé est bien celui de la vision des libéraux qui nous gouvernent vis-à-vis de nos ‘vieux’…

     

    Déjà, rémunérer un « travailleur » seul producteur des richesses est considéré comme une « charge » qu’il convient de réduire autant que possible ! Alors payer des soins à un improductif devient une dilapidation stupide… Non ?

     

    Et si le pire était à venir ?

     
     

    L’actuel Président, dans ses promesses de campagne, a inclus une réflexion et une évolution législative concernant la fin de vie et l’aide à mourir.

     

    Je suis de ceux qui soutiennent cette réflexion, mais appréhendent tous les dérapages possibles et craignent que s’inscrive un jour dans la Loi des mesures qui seront pour nos vieux indésirables et à charge le « Casse-toi pov’ con » du XXI me siècle. Le coût prévisible que nul ne peut nier, de la prise en charge sociale et solidaire de la dépendance d’un nombre croissant de nos aînés est un défi à la société, un défi au socialisme. Espérons que les réponses proposées ne reproduiront pas la pente naturelle qu’inspirait Alain Minc au précédent gouvernement…

     

    Vivants encore, leur précarité ou leur misère, qui réduit le prix de la solidarité intergénérationnelle, n’est qu’une part de la solution finale qui passera par d’autres ignominies programmées. Elles le seront, au nom du droit d’interrompre une « vie qui ne mérite plus d’être vécue » et du « droit » de « mourir dans la dignité » (3). Le « droit », le seul, qui sera concédé encore à l’ancien militant qui ne dresse plus le poing et tremble parfois de sa main retombée… A quoi bon même leur verser une retraite ? A quoi bon même les soigner, n’était-ce pas ce qu’Alain Minc, l’ami du Président d’avant, disait au sujet de son propre père ? Que chacun soit « responsable » bon sang ! Qu’il devienne auto entrepreneur de sa « vieillitude » et cesse de peser sur la collectivité ou entraver la compétitivité !

     

    Nous savons bien que l’actuel débat sur la cinquième branche de la sécu ne peut être séparé de la réflexion éthique, aux incidences sociales considérables sur le vieillissement, l’accompagnement des mourants, l’aide au suicide et la tentation eugéniste en arrière fond de tous les non-dits sur le sujet.

     

    Les tentations les plus radicales traversent certains esprits, y compris chez des professionnels de santé, et il faut comprendre les arrières pensées qui peuvent animer certains de ceux qui militent pour « l’aide au suicide », l’abandon des soins ou le « droit de mourir dans la dignité ».

     

    Une vie peut-elle être « indigne » ? C’est le vrai débat :

     

    Des militants profèrent déjà l’idée que certaines vies seraient « indignes » selon des critères qu’ils seraient prêts demain à définir eux-mêmes. Les défenseurs de l’association pour le droit de mourir dans la dignité possèdent en leur sein une fraction qui milite activement pour la reconnaissance, au-delà de la question de la « fin de vie », du concept de « vie qui ne mérite pas d’être vécue », avec tous les dangers de cette dérive qui rejoint la demande des eugénistes, y compris les plus extrêmes.

     

    Cet amalgame n’est pas fait par tous les militants, loin s’en faut, mais il est rare que le grand public fasse la distinction. Une idéologie qui pour certains d’entre eux est celle de la nouvelle droite, assez intelligente pour ne jamais afficher son affiliation, met toujours en avant la  « liberté » (de mourir), mais c’est la « sélection » qui est rendue possible et parfois souhaitable.

     

    L’idée même « d’une vie qui ne mérite pas d’être vécue » obsède certains biens portants, que la douleur d’autrui indispose, car elle reflète leur propre finitude et la peur d’un destin semblable.

     

    Ne doutons pas que les critères que certains voudraient inscrire dans la Loi seront « aussi » médico économiques et ne seront qu’un nouvel avatar de la pensée eugéniste révisée par le libéralisme.

     

    Le raisonnement éthique de l’immense majorité des soignants, concernés par ce débat, sait à la fois ne pas sombrer dans l’acharnement thérapeutique et en même temps reconnaître une « dignité humaine inaliénable » à chaque individu, quel que soit son âge ou défaillance physique ; cela impose au moins de ne pas réduire la parole qui le considère à un discours de négoce, un discours sur le prix à payer.

     

    Sur ce thème et au sein de la revue « Pratiques- Les Cahiers de la Médecine Utopique », j’ai eu l’occasion de développer certains éléments du débat (10) (11)

     

    Certains de ceux qui répondent, sans avoir été éclairés peut-être sur tous les termes du débat, à certains sondages, « Les français pour une loi sur l’euthanasie à l’unanimité » (12) ne mesurent sans doute pas tous l’usage qui pourraient être fait de certaines manipulations de l’opinion… (13)

     

    La stigmatisation du troisième âge.

     

    Il a été amplement diffusé, depuis que la droite à la prétention de réformer la sécu, l’hôpital, les retraites, en détricotant maille par maille le Contrat Social issu du programme du Conseil National de la Résistance, l’argument selon lequel « Il a été établi que 70 % des dépenses de santé se font dans les six derniers mois de la vie. » … On omet volontiers de dire que cette « sur dépense » est observée à l’approche de la mort à tous les âges de survenue de celle-ci. On semble s’étonner qu’une maladie mortelle, un accident fatal, ou simplement le vieillissement soit facteur de dépenses !

     

    Cette stigmatisation du troisième âge est socialement dangereuse car ouvrant la voie à des tentations inacceptables : Dans le journal du dimanche à Paris le 7 9 2003, cité par le monde diplomatique d’octobre 2003, Alain COTTA proposait « Une sorte d’autorégulation organisée par la société, créant une fonction sociale, celle de donner la mort à partir de 90 ans » (!).

     

    Mais, à côté de cette position extrême, que faut-il penser, au décours de la canicule du mois d’août 2003, perçue comme une aubaine, du projet de création d’une « nouvelle branche » pour la sécurité sociale, consacrée à la dépendance et aux Vieillards ? Qui peut croire sérieusement que serait affectée à cette nouvelle branche la proportion des ressources actuellement dédiée à ces soins, c’est à dire 70 % ?

     

    Comment ne pas voir qu’il s’agirait ici de créer un « Panier de soins pour vieux », dont le contenu serait moins coûteux et correspondrait à des soins de confort minimum ? Comment ne pas voir que l’insuffisance programmée des prestations poussera chacun à cotiser, s’il en a les moyens, à une assurance privée complémentaire, les autres étant privés de l’accès au soin qui leur était précédemment garanti sans discrimination d’âge ou de fortune. Cette innovation, dont la mise en œuvre se précise actuellement, a déjà suscité l’adhésion d’une part de l’opinion en obtenant le consentement au renoncement d’un jour férié pour son financement (Fini le lundi de Pentecôte !). Le MEDEF a applaudi à cette « solidarité nouvelle » ; mais il faudrait être naïf pour imaginer que l’effort pour nos aînés sera à la hauteur de l’annonce. Si le MEDEF applaudi, c’est que le secteur des assurances voit venir à lui une nouvelle clientèle captive, insuffisamment protégée par la solidarité collective.

     

    Il paraîtrait essentiel, au contraire, que nous refusions collectivement cette discrimination, en réaffirmant qu’un « vieux » reste un bénéficiaire à part entière de toute la solidarité nationale, sans discrimination aucune. Toute forme de « Panier de soin pour vieux » serait une honte pour la nation tout entière ! Que ce soit la droite ou la gauche qui le propose n’est pas la question. Il nous suffit de regarder outre-Manche pour observer un pays où, déjà, après Margareth Thatcher comme après Tony Blair, l’accès à certains services de réanimation, dialyse rénale ou certains actes chirurgicaux, n’est plus autorisé après soixante et dix ans !

     

    Comment ne pas relever le paradoxe, dans le discours, de ceux qui se félicitent de l’accroissement de l’espérance de vie et se désolent du coût présumé induit par ce vieillissement ?

     

    La médecine est au cœur des injonctions paradoxales d’une société qui s’interroge sur le ’coût’ sans s’interroger sur le ’sens’…Tentons de rester du bon côté de la question. Ce sera très difficile et nous ne serons pas les plus nombreux !…

     

    L’ombre de Thanatos :

     

    Combien de siècle mettront nous à concilier, dans le soin et le social, la recherche des meilleurs pratiques et la préservation des libertés, sans consentir au corsetage de la norme rassurante, réductrice et parfois tragiquement discriminative, voire criminogène ?

     

    Ceux qui veulent nous utiliser pour le contrôle social, qui veulent nous entraîner dans le consentement, la servitude volontaire et le renoncement, ont des schémas simples que nous savons être faux. La résistance au pire est plus difficile que le « consentement meurtrier » (14)

     

    De rares moments jubilatoires surviennent, qui disent ‘face au politique’ d’une voix claire, l’essentiel, comme ce fut le cas par la présidente départementale de l’ANACR, Claude Roddier, résolue à dénoncer l’hypocrisie de ceux qui laissent « se dissoudre la France », ceux qui ont « déclaré une guerre totale au programme du Conseil national de la Résistance » , osant lors d’une cérémonie mémorable : « Ces Résistants de 44 nous regardent, se demandant jusqu’où nous allons accepter l’inacceptable. » (15)

     
     

    Ici et maintenant, dans le débat autour de la prise en charge et l’accompagnement de nos aînés, on nous démontrera demain qu’un praticien compétent et humaniste, ou un citoyen tentant d’entourer de l’affection la plus prolongée possible même un être diminué par les ans passés, avec une demande de prise en charge collective comme chacun la souhaiterait pour lui-même, n’est qu’un sociopathe qui s’ignore, un délinquant fossoyeur du progrès et du profit, qui dilapide les efforts de tous…

     

    Ils seront stigmatisés, ceux-là ; et l’opinion sera dressée contre eux. Ils auront la vie dure ceux, professionnels du soin, qui fuiront les rangs des mercenaires clonés de la « nouvelle médecine », celle des « producteurs de soins » soucieux de remplir des « objectifs » en respectant les quotas, les coûts, les injonctions d’une éthique utilitariste, demain écrite par des assureurs et des banquiers, confortés par quelques esprits forts issus de leurs rangs, issus de nos rangs.

     

    Ils auront la tâche difficile, ceux qui tenteront résister à une idéologie contaminés par l’inquiétude que soulèvent les effets « bénéfiques » d’une médecine, qui produira de plus en plus de vieux « à charge » de la collectivité. Les mêmes sont déjà contaminés par l’idéologie qui s’emploie depuis deux décennies à gommer toutes les solidarités…

     

    Lorsque la logique du moins disant social (16) convergera avec l’extension de la notion de ‘Fin de droit’ (17) ; les conditions de la fin de l’humain, les conditions de l’humain jetable, seront réunies. Après l’obsolescence programmée de l’objet consommable, qui permet par son renouvellement l’entretien du marché ; l’obsolescence programmée de l’humain fixera la date de péremption de nos simulacres résiduels de solidarité.

     

    Il est à craindre que ‘nos vieux’ représentent le maillon faible et sans défense, sur lequel s’exercera l’indifférence globale d’un bio techno pouvoir dont la promotion du profit est le seul objectif déclaré. Capitalisme oblige, n’est-ce pas ? There is no alternative…

     
     

    Sur la neige du matin, ce 20 janvier 2013, se lève un Soleil Vert magnifique !

     

    Jacques Richaud


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