• Les inquiétudes et les désaccords d’une dirigeante communiste « de terrain »Intervention de Corinne Bécourt dans la discussion générale

    du Conseil National du PCF

    Sur le Mali. Je tiens à saluer l’intervention de Nordine Idir, nouveau secrétaire de la JC, pour son communiqué clair et courageux dénonçant la guerre française. C’est ce type d’intervention que j’aurais aimé entendre ici de la part de la direction du Parti.

    Pierre Laurent nous dit que les « vérités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui… » Les combats des communistes, souvent seuls, courageusement à contre sens, contre les guerres impérialistes, pour l’autodétermination des peuples ne sont pas pour moi à renvoyer dans l’histoire. Malheureusement, ils sont d’une terrible actualité.

     

    Aussi, je n’en reviens pas d’entendre ici des voix pour justifier l’intervention militaire au Mali. Qui peut croire que les motivations de l’Etat français sont autres que les intérêts du capital, notamment le contrôle de mines d’uranium ?

     

    Que Mélenchon trouve les formes de l’intervention « discutables », c’est son problème. Mais pour le PCF, le refus de toute guerre impérialiste n’est pas « discutable ».

     

    La situation nationale est grave, dramatique pour des centaines de milliers de familles. Hier, nous apprenons la suppression programmée de 7500 emplois à Renault. Le gouvernement, représentant l’Etat actionnaire, le ministre Montebourg, n’y voient rien à redire ! Même pas les larmes hypocrites versées sur PSA !

     

    Et le PCF, nous faisons quoi ?

     

    Camarades membres du CN, nous ne sommes pas des enfants de chœur ! Nous ne découvrons rien de la politique du PS et de Hollande…

     

    Je me souviens de certains ici qui jugeaient opportun d’organiser des distributions de tracts pour Hollande… Mélenchon avait indiqué la voie en se ralliant sur la social-démocratie sans rien demander en échange….avec pour seul argument « battre Sarko ». Nous devons mesurer aujourd’hui le poids des illusions semées hier.

     

    Il est temps de se reprendre. La campagne pour une « alternative à l’austérité » ne répond pas à l’urgence de la situation.

     

    Il est inadmissible qu’elle soit décidée en dehors du Parti. Le PCF a encore le droit de s’exprimer en tant que tel, de lancer des grandes campagnes sans en référer aux groupuscules du Front de gauche. Par exemple pour la nationalisation de secteurs cruciaux de l’économie comme l’automobile. Nationalisation intégrale en l’occurrence : les demi-mesures ne fonctionnent pas. Renault en est la preuve.

     

    La distance entre l’action des communistes et le congrès est terriblement révélatrice.

    Les communistes ont voté, comme ils ont pu. Le texte de la direction nationale « Rallumer les étoiles » a obtenu officiellement 24.334 voix sur 63.033 cotisants à jour et 140.000 adhérents déclarés. Je vous laisse faire le pourcentage. Quel engouement !

     

    En 2008, lors du dernier congrès, on déclarait 79.000 cotisants. En 2013, 16.000 de moins ! Comme d’autres camarades, je cherche la vague d’adhésions Front de Gauche, même couleur rose fluo !!!

     

    En aucun cas la direction nationale ne peut se prévaloir d’une légitimité. Ces résultats confirment le grand malaise chez beaucoup de camarades. Cela devrait nous inquiéter tous au plus haut point.

     

    La « base commune » pour le congrès n’a vraiment rien de « commun ». Ce texte est complètement inamendable. A quoi sert-il sinon à faire diversion, à distraire les communistes pendant que les vraies décisions sont prises ?

     

    Sans même l’avis du Conseil national, en pleine préparation du Congrès, on décide ainsi de supprimer le marteau et la faucille de la carte du Parti. A la place : le logo du PARTI DE LA GAUCHE EUROPEENNE!

    La question est loin d’être anodine. Mais la décision et le débat échappent complètement aux communistes et au CN ! Je demande à ceux qui sont à l’origine de cette décision d’assumer leur choix. On ne peut pas avoir toujours à la bouche le mot « démocratie » et ne jamais s’y tenir dans le Parti.

    Si changement il doit y avoir, il ne peut se faire qu’après un débat à tous les niveaux et avec une grande consultation nationale.

    Pour 2013, je demande qu’une carte « normale » du Parti soit rééditée. Le coût des cartes « étoilées » pourrait être déduit de la contribution du PCF au Front de gauche !

    Concernant le PGE, je rappelle que les communistes français n’y sont pas adhérents à titre individuel. Cela ne peut pas figurer sur leur carte. Sur le fond, je fais partie des communistes qui refusent la participation du PCF au PGE, outil de soutien et de promotion de l’Europe du capital. Là encore, ce devrait être une vraie question de congrès !

    Dans le même ordre d’idée, qui a décidé que tout le matériel national serait estampillé du logo Front de gauche ?

     

    Je m’inquiète au plus haut point des statuts du Parti qui s’apprêtent à être édictés.

    Rien n’est dit sur ce Front de gauche qui pourtant décide de tout. Pour moi, cela doit être clair : nous refusons toute organisation parallèle chapeautant le parti des communistes !

     

    La réduction d’un tiers des ressources des sections est inadmissible. La concentration nationale des reversements d’élus, pour ceux qui reversent encore, doit être revue. A moins que l’on considère que les militants et l’action de proximité n’ont pas besoin de moyens !

     

    Concernant le mode de désignation des candidats aux élections, même constat, tout est fait pour éloigner les bases, les communistes de la décision.

     

    Ce qui se met en place, ce n’est rien d’autre qu’un centralisme sans démocratie, un centralisme dans la peur de la souveraineté des communistes.

     

    Après ce que j’ai entendu ce matin, je voudrais ajouter deux points :

     

    1- Pierre Laurent nous a annoncé qu’il se représente au poste de secrétaire national du PCF. Soit, c’est son droit. Mais la question du cumul des mandats doit être sérieusement abordée : secrétaire du PCF, président du PGE, conseiller régional, sénateur…

     

    2- Si l’on veut un CN plus en phase avec la société, il faut que des salariés en activité puissent en être membres et s’y investir.

     

    Pour finir, à chacun ses choix, à chacun le sens de son engagement. Je n’ai pas adhéré au Front de Gauche, mais au Parti communiste français, comme, je pense, l’immense majorité des camarades.

     

    Le Parti communiste n’existe et n’a de sens que comme parti de classe, de la classe ouvrière, comme parti révolutionnaire, avec comme perspective le socialisme, le communisme.

    Cette phrase est à la mode mais elle me convient bien: Nous ne lâcherons rien!

     

    Le 16 janvier 2013

     

    Source : Vive le PCF 

    Le socialisme, est-ce le service public généralisé ?

     

    Oui, nous héritons de l’histoire communiste des repères utiles !

    Tout se bouscule et l’exemple du Mali montre que sur une question aussi essentielle que la guerre ou la paix, le parti peut être hésitant, divisé, en tout cas incompris et même inaudible... La première leçon de la préparation de ce 36eme congrès, c’est que le texte « allumez les étoiles » ne redonne pas les repères qui permettraient aux militants de se faire entendre sur leur lieu de travail ou de vie.

     

    Et cela ne concerne pas que le Mali ! Face à la fermeture de Florange, Pierre Laurent a longtemps refusé de parler de nationalisation, c’est après la décision du gouvernement de refuser la nationalisation que Montebourg agitait dans les médias que le parti a sorti un tract national parlant enfin de nationalisation. Mais personne ne sait si le PCF est pour ou contre les nationalisations des grands groupes industriels. Résultat, les salariés entendent parler au mieux du coût d’une nationalisation temporaire et la question fondamentale de l’appropriation par les travailleurs est passée sous silence, alors que le mouvement social lui-même avait mis la question sur la table.

     

    Il faut bien sûr comprendre pourquoi le PCF est dans cette situation. Le congrès est un moment pour faire un bilan et décider ce qu’on doit changer, notamment en terme de direction. Mais il faut aussi prendre du recul pour retrouver confiance dans notre rôle historique malgré le rapport de force évidemment défavorable et la faiblesse du parti lui-même.

     

    Le délégué CFDT de Florange qui avait le premier parler de nationalisation disait dans ses vœux « ce n’est pas une lutte corporatiste, on en se bat pas que pour nous, mais pour le pays, pour affronter la finance ». Si le parti lui montrait que derrière la finance se cache le capitalisme lui-même, qu’il a raison de mener avec détermination la lutte des classes et que sa seule issue positive pour les travailleurs, c’est la construction du socialisme, alors ce délégué CFDT serait pour nous un allié objectif ! Et le Front de Gauche ne lui serait pas utile...

     

    La difficulté donc c’est que tout se bouscule, tout semble se perdre ou se transformer, mais comme on dit, le monde change pour que rien ne change. Et ce que le délégué de Florange montre avec éclat, c’est que ce sont les luttes de classe qui font l’histoire, même si elles sont difficiles, même marquées par des défaites. Si nous avons perdu des repères, ce n’est pas que ces repères ne sont pas utiles, ou dépassés, mais que nous les avons abandonnés face à un capitalisme qui a gagné des batailles dans tous les domaines, notamment dans la bataille des idées. Mais la capacité du marxisme à comprendre le monde pour le transformer est toujours là. Et si c’est dur de se défendre, les travailleurs n’ont pas le choix, s’ils ne se défendent pas, ils sont écrasés et notre peuple en fait l’expérience cruelle. Beaucoup de travailleurs peuvent surmonter une défaite si la lutte s’est inscrite dans une perspective plus large de transformation révolutionnaire. C’est pourquoi l’affirmation d’un parti communiste de combat, marxiste et rassembleur est essentiel au développement même des luttes.

     

    On n’a pas d’argent...

    Par exemple, idée répandue... on n’a pas d’argent... Mais si le gouvernement et les patrons justifient l’austérité et les licenciements avec cet argument, nous savons que l’argent n’est rien d’autre que la trace du travail des hommes et des femmes. Toutes les richesses viennent du travail et elles sont énormes. Les Français produisent chaque année plus de 2000 milliards d’euro. Toute la question est de savoir qui possède cet argent et décide de son usage... Par exemple, la production automobile française a baissé en 2012... mais elle se retrouve au niveau de 1997 avec des milliers d’emploi en moins. Pourquoi y-a-t-il aujourd’hui un problème d’argent ? Nous devons répéter qu’au contraire, jamais nous n’avons eu autant d’argent, tout celui de notre travail, nous devons réaffirmer comme l’a dit Claude que les usines ont été payées par le produit de notre travail, en premier lieu celui des ouvriers qui ont produit les marchandises dont le capital a tiré son profit, mais aussi tout le travail autour des services, des institutions, des écoles qui ont permis le fonctionnement de ces usines. Nous devons donc affirmer un programme de nationalisation qui ne soit pas un « rachat » aux actionnaires, refuser la soumission au règles européennes et au marché mondial, imposer que nos échanges internationaux soient sous contrôle d’une planification démocratique pour que notre travail soit orienté d’abord vers la réponse aux besoins sociaux.

     

    Notre projet de société...

    Enfin, quel bilan tirer de la campagne des présidentielles et de ses suites pour notre projet de société. Le programme l’humain d’abord est un mélange de l’héritage de l’union de la gauche, mêlant les services publics et un état démocratisé aux idées à la mode issues du mouvement altermondialisation sur le développement durable, les circuits courts, l’anti-productivisme... Mais ce programme révèle son ambiguïté dès qu’il faut le concrétiser en lien avec les luttes qui se mènent. Le cas de Florange est symptomatique. Oui ou non les nationalisations sont-elles nécessaires à la « planification écologique » ? Pouvons-nous répondre au défi de l’emploi seulement avec de nombreux emplois de service, artisanaux, à faible productivité, ou faut-il au contraire prendre le pouvoir sur la science et la technique pour s’approprier une productivité permettant une réduction massive du temps de travail, une organisation radicalement démocratisée, autogérée du travail ?

     

    Sur le fonds, nous restons prisonniers d’une conception de la société issue du programme commun, et d’une stratégie électorale de changement politique qui rabaisse en permanence nos objectifs pour les rendre acceptables dans le système existant. C’est Pierre Laurent, muet sur la nationalisation, demandant à François Hollande une aide de l’Europe pour Florange. La dialectique entre réforme et révolutions, changement de politique et changement de société, suppose une perspective réelle de rupture avec le système, de révolution, mais à force de répéter que nous proposons une révolution citoyenne, pacifique, démocratique, pour bien faire comprendre qu’elle n’aura rien à voir avec les convulsions des révolutions réelles, que nous n’avons plus rien à voir avec les communistes qui ont fait des révolutions, nous expliquons que nous ne sommes pas prêt à affronter la violence du capitalisme.

     

    Pour faire court, le socialisme, ce n’est pas le service public généralisé. Quand nous disons qu’il faut un service public national de l’eau, sans porter la nationalisation de Suez et Veolia, nous semons la confusion et l’incertitude. Aucune rupture politique n’est possible sans arracher des parties du capital à la bourgeoisie, sans lui enlever le pouvoir monétaire.

     

    La question fondamentale est bien celle de la propriété des moyens de production et d’échanges, de la lutte pour que les travailleurs deviennent les maîtres des processus économiques, ce qui suppose qu’ils assument un rôle dirigeant dans la société, dans l’intérêt général, loin de tout corporatisme. C’est une bataille qui se gagne dans les luttes aujourd’hui, pour faire grandir la conscience que l’objectif de refuser la destruction d’un site industriel est plus important que celui des indemnités de licenciement, que les travailleurs doivent se mettre en situation de gérer eux-mêmes les entreprises, que les dépenses publiques, donc l’emploi des fonctionnaires, est dépendant de la production de richesses, que l’augmentation massive des salaires suppose un bouleversement des échanges économiques de la France, des restructurations lourdes de nombreux secteurs concernant des millions d’emplois à supprimer, créer, transformer...

     

    De tels bouleversements ne peuvent se dérouler dans une révolution qui serait électorale, même si des élections peuvent être des moments forts. Aucune rupture n’est possible sans une mobilisation massive, consciente, organisée de larges forces du monde du travail, sans des rapports de force à construire capable de résister à toutes les manipulations, provocations, violences, dont l’histoire montre qu’elles vont de la guerre économique aux opérations spéciales de services secrets, et jusqu’aux coups d’états.

     

    Oui, nous proposons un projet révolutionnaire !

    http://www.pcfjarnisy54.fr/


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  •  Le PCF à hue et à dia?

    Est-ce que ça gratouillait ou que ça chatouillait les dirigeants du PCF d'avoir la faucille et le marteau sur leurs cartes d'adhérents, comme sur leurs timbres mensuels de cotisants? En tout cas, la question ne sera plus posée pour cette année 2013. Après en avoir discuté avec eux-mêmes, ils ont rayé d'un trait de plume le symbole remontant à la création du parti au congrès de Tours en décembre 1920. 

    congres-de-tours.jpg 

    Marcel Cachin exhortant les délégués à fonder le PCF

    Sa motion l'emportait avec 2/3 des voix contre les thèses sociaux-démocrates de l'Internationale socialiste et de sa section française (SFIO) qui avait trahi Jean Jaurès en s'alliant avec la droite et le patronat, dans l'Union sacrée, lors de la Première Guerre mondiale.

     

    Oui, mais aujourd'hui, alors que le prochain congrès du PCF demande d'avoir la tête dans les étoiles pour construire un avenir meilleur, plus de faucille ni de marteau. Comme si d'un passé honteux, on devait faire table rase? Mais quel passé honteux sous la faucille et le marteau, celui de tous les combats anticolonialistes depuis la guerre du Maroc en 1921 à celle d'Algérie ou bien du Vietnam? Celui des Brigades internationales lors de la guerre civile espagnole et du soutien actif du PCF à la république d'Espagne? Celui de la lutte dans la Résistance des communistes français contre les nazis et le régime de Vichy? Celui de l'application du programme politique du Conseil national de la Résistance, notamment avec les nationalisations et la Sécu à la Libération? Celui de toutes les luttes sociales du Front populaire au temps présent?

    La tête dans les étoiles et ne plus regarder en arrière, sans plus savoir d'où on vient, sans plus connaître pourquoi le PCF fut créé, tout en ne biaisant pas sur ses erreurs et aussi sur ses profondes tragédies, avec toujours dans son coeur l'espoir vibrant des lendemains qui chanteront? Merde Alors.

     

    Certes, le groupe Gauche Démocrate et Républicaine (10 élus Front de gauche et 5 élus ultramarins), à l'Assemblée nationale, dirigé par le député communiste André Chassaigne, semble aller aussi à hue et à dia. Un coup, ça vote contre le gouvernement, un coup ça vote pour et un autre coup ça s'abstient. Et le député communiste, le camarade Carvalho de l'Oise, lui, ne votera pas pour le mariage pour tous, comme les 5 députés ultramarins. Quant à l'amendement de la députée PCF Marie-George Buffet en faveur de la PMA, aucun député du groupe GDR ne le contresignera, pas même ses camarades communistes.

    Oui, alors, du passé faisons table rase, sans repère idéologique et surtout sans débat, ou si peu.

     

    En 1969, je fus convoqué par les Renseignements généraux, la police politique de la France, pour avoir créé un cercle de la jeunesse communiste dans mon village de Port-la-Nouvelle, dans l'Aude. Cette même année, re-belote, convoqué par les RG pour être le trésorier à Narbonne, de l'UNCAL (Union nationale des comités d'action lycéens) fondée dans les lycées après mai-juin 1968. Je n'ai pas oublié les fondements de mon engagement pour une meilleure société, pour faire se lever le jour, comme on le chantait dans l'organisation de jeunesse des Vaillants et des Vaillantes, puis des Pionniers de France à laquelle j'appartenais aussi.

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    Non, je n'irai pas cracher sur mon passé. Je veux toujours faire se lever des lendemains qui chantent, le poing dressé contre le capitalisme et notre mauvaise société.

     

     

    Perspective orangée

     

    Le ciel rougit de pourpre et de sang,

    Il ne veut pas s'éteindre d'habitudes.

    Mais vous,

    Vous soufflez votre veilleuse dès la première ride du soir,

    Maudissant l'autre qui,

    Dehors,

    Passe devant la porte sourde de votre maison sans regard,

    Et sifflote,

    Et puis rêve dans la nuit à une perspective orangée.

     

    La gueule de la nuit a croqué vos étoiles d'un coup de dent affamée.

    Et les nues deviennent sans forme,

    Sans frisson,

    Sans aucun sillon.

     

    Il fait toujours froid

    Pour celui qui ne sait plus rêver.

     

    Chemin

     

    Roger Colombier

     


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  • Réforme des retraites le prochain chantier
     

    François Hollande a annoncé le lancement d’une négociation syndicats-patronat concernant le financement des retraites.

    Les libéraux et le patronat balisent déjà le terrain pour repousser à « au moins 63 ans » l’âge légal de départ.

    Le ministre du Travail Michel Sapin a précisé : « Vous connaissez tous les curseurs qui peuvent être bougés pour permettre qu’il y ait, si ce n’est un retour à l’équilibre, en tous les cas une perspective de financement pérenne de nos régimes de retraite ». L’inquiétude reste de mise pour l’avenir des retraites. Le financement du système n’est, en l’état, pas assuré, une situation propice à tous les mauvais coups. Selon le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) publié en décembre, le déficit des régimes atteindrait 19 milliards d’euros en 2017.

    La preuve, si besoin était, que, contrairement aux discours de Nicolas Sarkozy et son équipe, promettant un déficit zéro en 2018, la réforme de 2010 avec son cortège de mesures régressives, en particulier le recul de l’âge de départ à soixante-deux ans, ne réglera pas le problème.

    Cela n’empêche pas les libéraux de poursuivre sur leur lancée et de préconiser de nouveaux reculs sociaux, telle la présidente du Medef. Laurence Parisot réclame un report de l’âge légal à « au moins soixante-trois ans ».

    Le COR annonce un nouveau rapport au gouvernement. Celui-ci, dans le cadre de la « feuille de route » sortie de la « grande conférence sociale » de juillet dernier, a prévu en effet d’ouvrir au printemps une concertation pouvant déboucher sur une nouvelle réforme.

    À sa manière, le patronat tente de baliser le terrain dans le cadre des négociations sur les régimes complémentaires Agirc et Arrco engagées fin 2012. Invoquant le déficit de ces régimes et l’arrivée à épuisement de leurs réserves plus rapide que prévu, le Medef réclame, pour toute « solution », une baisse du pouvoir d’achat des pensions en supprimant leur indexation sur l’inflation. Et refuse mordicus toute hausse des cotisations.

    Un avant-goût de la bataille à mener pour obtenir une juste réforme du financement mettant à contribution, entre autres, les revenus financiers. 
     

     Retraite : Vallaud répond à Rocard

    Le gouvernement français ne prévoit ni baisse des pensions, ni hausse des cotisations, ni augmentation de la durée de cotisation dans le cadre de la prochaine réforme des retraites, a déclaré ce lundi sa porte-parole, Najat Vallaud-Belkacem.

    Elle a assuré que d'autres solutions existaient, citant les propositions du syndicat CFDT, qui prône un changement radical de système vers un système à points ou à compte notionnel. Le Conseil d'orientation des retraites a cependant établi qu'un changement de système ne rétablirait pas en soi l'équilibre financier, un objectif qui suppose bien de modifier les principaux paramètres de la durée et du montant des retraites ou des cotisations. 

    «N'est à l'ordre du jour ni le fait de travailler plus longtemps, ni le fait de réduire les pensions, ni le fait d'augmenter les cotisations», a dit Najat Vallaud-Belkacem sur BFM TV et RMC. «Il y a d'autres solutions aujourd'hui qui existent. Regardez par exemple les propositions que fait la CFDT.» «Je ne dis pas qu'on va forcément s'inscrire exactement dans ce scénario-là, mais il y a des systèmes par exemple de retraite à la carte, ou par points», a poursuivi la porte-parole du gouvernement. 

    Les nouvelles prévisions du Conseil d'orientation des retraites confirment la nécessité d'engager une nouvelle réforme pour équilibrer les comptes, dont le déficit dépasserait 20 milliards d'euros en 2017. Nicolas Sarkozy et son gouvernement avaient promis que la réforme des retraites de 2010, qui a relevé de deux ans l'âge légal de la retraites, à 62 ans, suffirait à équilibrer les comptes. 


    La réforme des retraites sera un des principaux sujets d'une nouvelle rencontre de la conférence sociale, en juillet, qui se penchera également sur le financement de la protection sociale au sens large. 

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2013/01/28/97002-20130128FILWWW00409-retraite-vallaud-repond-a-rocar

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    Le changement c'est l'action revendicative !

    Le magazine Bilan, spécialisé dans l’économie et la finance,soulignait ironiquement : "...tout en bénéficiant du soutien étatique, des subventions de la Fed, des garanties offertes par le contribuable, et d’une impunité au plan juridique... Dans pareil contexte, n’est-il pas décevant que Goldman Sachs ait seulement triplé ses profits ? "

    Certes avec un bénéfice pour le 4°trimestre de 2.8 milliards de $, ce temple du capitalisme mondialisé porte son produit net bancaire global pour 2012 à 9,2 milliards de $ (6,899 milliards d’€).

    Ce chiffre donne le vertige. Aussi, pour donner un terme de comparaison, ce profit représente plus de 4.8 millions de fois le salaire minimum de la fonction publique.

    Il est vrai que ce minimum vient d’être généreusement revalorisé, mais de quelle aumône (voir la note CGT Fonction Publique), alors que les plus riches continuent de se gaver !

    Et pendant ce temps nous constatons que la seule à arborer un grand sourire demeure la patronne du MEDEF tant les cadeaux qui lui sont offerts la satisfont.

    Aussi, lecteur, si vous voulez vraiment le changement, maintenant, il va vous falloir vous en occuper.

    L’heure est la construction du rapport de force qui permettra d’infléchir la politique de ce gouvernement vers plus de justice sociale.

    Car aujourd'hui ce sont les patrons qui pèsent le plus fort, en utilisant le levier des licenciements et des délocalisations, pour pousser le gouvernement à remettre à plus tard le changement tant attendu par les salariés.

    La manifestation unitaire des cheminots, aujourd'hui 30 janvier  à Paris devant l'Assemblée Nationale, ou des Renault ce matin devant l'usine de Cléon, ou demain avec la grève unitaire du jeudi 31 janvier dans la fonction publique, et ses manifestations prévues à Rouen et au Havre, ce sont les premiers pas d’un processus de mobilisation qui fasse entendre la voix des intérêts des salariés, des retraités et des chômeurs, aussi fortement que celle des patrons.

    Comment imaginer, sinon, que, dans les dispositions actuelles du gouvernement, il soit possible d'obtenir un début de relance de l'économie par une hausses de la consommatuion, que permettrait par une hausse des salaires et des pensions.

    Comment imaginer, sinon, que le gouvernement s'engage réellement dans la relance pourtant urgente d'une véritable politique industrielle, et contre les licenciements.

    Comment imaginer, sinon, que le gouvernement engage un début de (re)construction d’une fonction publique moderne et de haut niveau, au service de toute la population.

    Comment espérer, sans ce rapport de force, obtenir des avancées notoires lors des négociations de l’agenda social en cours.

    Alors dès au jourd'hui 30 janvier et demain, le 31 janvier dans la fonction publique, et après-demain, pour que le changement arrive enfin, faisons partout monter la pression !

    Syndiquez-vous à la CGT !

     

    2013: Le grand retour de la lutte de classes !

     

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    On dirait presque le discours de Carlos Ghosn, vous ne trouvez pas ?

     

    C'était il y a 85 ans, un an avant le Krack de 1929 et de la crise de la dette de 1931 !

    http://www.cgt-dieppe.fr/

     


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  • Le mythe de la compétitivité : l’alibi du patronat, du gouvernement et des partis politiques institutionnels
     

    « La crise, c’est eux », les capitalistes et leur voracité jamais rassasiée. « La solution, c’est nous ! », les salariés, seuls producteurs de richesses, qui doivent pouvoir décider de leur répartition en les consacrant à la réponse aux besoins de la société. Les ravages du capitalisme mettent en péril l’avenir de l’humanité et de la planète. Il est temps d’en finir avec ses mythes.

    Depuis plusieurs mois, la multiplication des fermetures d’usines, des "plans sociaux", annoncés par les patrons du CAC 40 et autres entreprises cotées en bourse pour satisfaire leurs actionnaires, confirme que le capital a déterré la hache de guerre contre les salariés. Ainsi, au nom de la baisse du « coût du travail » et des « charges (dites) patronales », pour assurer la « compétitivité », le MEDEF accentue ses attaques contre le Travail.

    Le chantage est clair : soit les salariés acceptent la régression sociale, soit les actionnaires rebaptisés "investisseurs" s’en vont faire des profits ailleurs. Loin de rompre radicalement avec les politiques libérales, la réponse de F. Hollande et son gouvernement est toute aussi claire. Ses orientations : « Le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ».

    Dès 2012, c’est une nouvelle baisse des impôts sur les profits réalisés dans les entreprises (le « crédit d’impôt ») qui vont augmenter les dividendes des actionnaires. La population paiera via l’augmentation de la TVA.

    Pour 2013, le même Président va offrir de nouveaux gages de soumission aux appétits du MEDEF. Pour flexibiliser le travail et briser les acquis sociaux, se prépare la remise en cause de la Cotisation de notre Sécurité Sociale, la casse des conventions collectives et du CDI ainsi que la poursuite de la régression des retraites.

    Telle est le sens de la « normalité » du président de la République. Celle de la fidélité aux intérêts du capital, celle de la continuité des politiques menées par ses prédécesseurs : C’est un renoncement politique vis-à-vis de ses électeurs qui l’ont élu sans ferveur aucune, pressés de virer Sarkozy. Mais il a aussi été élu aussi avec la bienveillance des marchés financiers. En 1992, le même Hollande, alors simple député socialiste, déclarait qu’accepter d’entrer dans le jeu de la mondialisation capitaliste, c’était accepter que ces « contraintes financières, monétaires et, subsidiairement, européennes s’imposent ». Ce jeu, au nom de « l’Europe », le parti socialiste et ses partis satellites l’ont accepté.

    Dans l’économie réelle, il n’existe qu’un seul coût, celui du capital !

    Depuis des années, le capital industriel et financier a imposé, comme une évidence, la notion de « coût du travail » et celle des « charges patronales » pour mieux masquer ses objectifs agressifs : accroitre démesurément les profits au détriment des salaires, au nom de l’emploi. Toutes les politiques gouvernementales successives se sont soumises à cette idéologie patronale.

    Or, la réalité de chaque salarié contredit ce discours patronal. Avec cette seule question de bon sens : s’il n’y a pas les travailleurs dans les entreprises, qui crée la richesse ? Personne. Seul le travail des salariés crée toutes les richesses !

    En clair, la notion du « coût du travail » n’est qu’un écran de fumée pour cacher la supercherie historique de la soit-disant providence des « pseudo-investisseurs » dans l’économie réelle et qui est à l’origine du pouvoir du capital et de sa contrainte actionnariale.
    La Bourse, les « investisseurs », ne représente que 6% des investissements nécessaires aux entreprises chaque année. Telle est la réalité de sa prétendue utilité.

    Au-delà des fariboles présidentielles pour « gagner la bataille de la compétitivité », le gouvernement et les médias se gardent bien de parler du coût du capital : du coût des dividendes et de la rente, des délocalisations, des fuites de capitaux, des placements financiers et de leur logique spéculative. Ainsi, les coûts du capital, bien réels, sont la cause de la crise économique actuelle ! Tous les drames humains et industriels en découlent.

    Silence aussi sur la soumission politique de tous les gouvernements qui, depuis des décennies pour « attirer les investisseurs », ont offert des cadeaux fiscaux considérables au capital. Le résultat tragique est un effondrement des recettes de l’Etat et l’envol de la dette publique. Les « investisseurs » font ainsi coup double : actionnaires dans les entreprises et rentiers des bons du Trésor !

    Il n’est donc pas étonnant que les titres des dettes publiques nationales représentent désormais 35% du capital financier de la planète.

    Refusant de changer de « disque dur », F. Hollande tient aussi ce cap : ce sera encore l’austérité, c’est-à-dire la récession pour la population. On ne change pas une stratégie perdante pour la Nation et la croissance !
    Mais pas perdante pour tout le monde…

    « Investisseur » ? : dégage !

    La compétitivité, c’est la mise en concurrence des travailleurs dans l’entreprise et entre entreprises au niveau national et international. Son bilan ? La distribution des dividendes est passée de 92 milliards en 1999 à 237 milliards en 2011.

    Ce n’est donc pas la baisse des taux de marge qui rend l’industrie française incapable d’investir, c’est la voracité des actionnaires sans frontières, leurs traités européens basés sur une "concurrence libre et non faussée" et la surévaluation de leur monnaie unique qui sont le cimetière des nations et des peuples souverains.

    A l’expérience, la logique actionnariale des « investisseurs » de financement des investissements dans les entreprises est ciblée et apparaît pour ce qu’elle est : acquérir un droit de propriété et de pouvoir pour ponctionner ad vitam aeternam les richesses créées au détriment de leurs vrais producteurs, les salariés.

    Les vrais moteurs d’une croissance efficace restent toujours les mêmes !

    De fait, les composantes de la croissance (PIB), selon l’INSEE, sont toujours les mêmes : la puissance de la consommation populaire (53%), alimentée par la masse salariale et sa part socialisée (sécu, retraites), les services publics (24%), l’investissement productif (20%), et le commerce extérieur (la fameuse balance commerciale de l’import/export).

    Dès lors, il faut rompre avec la politique privilégiant la logique actionnariale, qui a imposé la régression des salaires, la réduction de la puissance du secteur public mais aussi de la souveraineté nationale et le recul de l’investissement productif entrainant une chute du taux de la croissance économique.

    L’agression du patronat et de la finance contre le travail vise à masquer la faillite du capitalisme et de ses exigences « libre-échangistes ». Après le renflouement public des institutions financières, ses clignotants sont au rouge. Il craint qu’émerge le réel, la mise à jour de l’efficacité des producteurs de richesses (les salariés) et que ceux-ci prennent conscience de leur rôle dans la production. Ils pourraient comprendre, dans la situation de crise que le capitalisme a générée, qu’ils sont la solution en revendiquant la propriété des richesses qu’eux seuls produisent.

    Ainsi s’explique la férocité de la répression qui s’abat sur les militants syndicaux qui refusent de capituler dans la lutte de classe que le capital mène dans la période.

    Le temps où les capitalistes disaient « laissez nous faire, on s’occupe de tout ! » doit cesser. Chaque peuple doit pouvoir se protéger des volontés du capital de « mondialiser » la concurrence entre travailleurs et entre peuples. Echanger, coopérer, c’est une question de détermination politique. Exprimons la nôtre !

    Rouges Vifs - Ile de France

    http://www.rougemidi.fr/spip.php?article7584


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  • Hamad bin Khalifa Al Thani, émir du Qatar - despote ou démocrate ?

     

    Lu le 25 janvier 2013 dans Courrier International sous le titre : « Chávez - despote ou démocrate ? »

    « Son bilan social et économique est tout aussi mitigé, constate le New Statesman. “Sous sa direction, le Venezuela s’est doté d’une répartition de revenus la plus équitable d’Amérique latine. Pourtant, l’économie du pays est devenue presque entièrement dépendante du pétrole, tandis que le secteur privé de l’industrie a été étranglé par un programme de nationalisation dogmatique »

    Rien à voir avec (par exemple) notre ami Hamad bin Khalifa Al Thani, émir du Qatar dont personne ne se demande s’il est un despote (il l’est), si l’économie de son pays est presque entièrement dépendante du pétrole (et du gaz), ni s’il est doté d’une répartition de revenus particulièrement inéquitable.

    Quant à l’accaparement des richesses du Qatar par un clan familial, ne pas y voir une confiscation « dogmatique ».

    Théophraste R. (Chef du bureau :"Contrôle des poids et mesures" au GS).

    PS. Et voir ceci qui est assez rigolo sur une autre « une » de C. I. :
    http://www.legrandsoir.info/Courrier-International-degaine.h...

     

    URL de cette brève 3198
    http://www.legrandsoir.info/+hamad-bin-khalifa-al-thani-emir-du-qatar-despote-ou-democrate+.html

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  • Le 30 janvier 1933, le vieux maréchal Hindenburg, 86 ans, président de la République, confie à Adolf Hitler de diriger le gouvernement: la bête immonde vient de sortir en plein jour.

     

    Autrichien de naissance, il s'est engagé comme volontaire dans l'armée du Kaiser, lorsque débute la Première Guerre mondiale. Il était déjà à Munich depuis 1913, pour ne pas avoir à faire son service militaire au sein de l'empire d'Autriche-Hongrie, régime pluri-ethnique qu'il exècre. Blessé en octobre 1918, il est soigné dans un hôpital militaire en Bavière.

    A cette époque, l'Allemagne est sur le point de capituler, la révolution a gagné Berlin où se sont formés des conseils d'ouvriers et de soldats et la marine s'est mutinée. Guillaume II ayant abdiqué et s'étant enfui aux Pays-Bas, Le socialiste Philip Scheidemann proclame la république et signe l'armistice, le 11 novembre. C'est depuis son lit d'hôpital militaire qu'Hitler apprend toutes ses nouvelles.

    C'est pour lui le "coup de poignard dans le dos", mythe créé par la caste militaire auquel il adhère: L'Allemagne a été vaincue de l'intérieur par la gauche et les juifs. Et toute sa vie, celui qui fonde, en février 1920, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), à partir d'un petit groupement d'extrême-droite (le Parti ouvrier allemand), n'aura de cesse de vouloir anéantir les "criminels de novembre "  de 1918.

     

    Pour l'heure, depuis le 9 novembre 1918, la Bavière, dont il est citoyen et soigné, est dirigé par une  "république des Conseils" qui vire à l'extrême-gauche, après la naissance du KPD (Parti communiste d'Allemagne), le 1er janvier 1919. Mais les troupes du gouvernement fédéral socialiste et les Corps francs (groupes paramilitaires armés) réduisent peu à peu les révolutionnaires partout en Allemagne. A Berlin, en janvier 1919, Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, dirigeants communistes, sont assassinés, sans que les socialistes n'objectent. Et leurs meurtriers, jugés par un tribunal militaire au lieu de passer devant une cour de justice civile, sont condamnés à des peines légères.

    Description de cette image, également commentée ci-après

            Rosa Luxemburg en 1915.

     

    Juste avant la prise de Munich, encore soldat, Hitler se fait remarquer par ses officiers pour ses opinions nationalistes et racistes. En juin 1919, alors que la répression fait rage contre les révolutionnaires en Bavière, sa hiérarchie le charge de faire de la propagande anticommuniste parmi la troupe. Cette répression de 1918 à 1919 a causé la mort de nombreux révolutionnaires, puis de militants et dirigeants du KPD. Ce qui anéentira toute union entre socialistes et communistes contre les nazis.


    Une patrouille de Corps francs

     

    L'Allemagne est ruinée et le travail se fait rare, le cours du mark s'effondre. La stabilisation de l'économie ne dure pas en 1925 et la crise capitaliste internationale de 1929 plonge le pays dans une récession encore plus forte.

    En 1923, Hitler et des militaires de haut rang, dont le maréchal Ludendorff, (adjoint du maréchal Hindenburg lors de la guerre) tentent un coup d'état en Bavière, pour ensuite marcher sur Berlin. Le putsch avorte. Arrêté et condamné à 5 ans de prison, il n'en fait que 9 mois sous la pression des partis conservateurs. Mais il a le temps d'y écrire Mein Kampf, qui explique le fondement idéologique de la politique qu'il compte mener avec son parti, le NSDAP.

     

            Les inculpées lors du procès d'Adolf Hitler en 1924

    Entre 1928 et 1930, semant la terreur, profitant des divisions de la gauche depuis la répression de 1918 à 1919, du Parti socialiste au gouvernement gérant l'austérité et soutenant la droite dans l'opposition, le parti nazi passe de 2,6% à 18,3% des voix. L'engrenage est enclenché et la bête immonde est présente sur la place publique, au grand jour.

    Début 1932, le Parlement allemand n'a toujours pas de majorité stable. Mais Hitler se concilie l'armée et les milieux d'affaires qui redoutent un "péril rouge" venant des communistes allemands, le KPD ayant obtenu 16,9% des voix à l'élection présidentielle de 1932, sous le nom de Ernst Thälmann, son secrétaire général.

    Hitler, lui, recueille 30,1% au premier tour et 37,3% au deuxième. Le parti nazi est le premier parti d'Allemagne et Hermann Göring, du NSDAP, devient le président du Parlement. Mais le maréchal Hindenburg, ancien chef d'état-major de Guillaume II, est réélu. Il va gouverner par décrets.

     

    Un tiers des travailleurs est alors au chômage, les salaires sont réduits et les allocations sociales limitées: le terreau social est nourricier pour la sanglante "mission" nazie.

    Sous la pression de la droite conservatrice et de l'armée, Hindenburg désigne Adolf Hitler comme chancelui le 1er janvier 1933 et dissout le Parlement le 1er février.

     

    Le ''démocrate'' Hitler serrant la main du président Hindenburg.
     

    Les nazis se préparent aux élections législatives dans une violence extrême avec les SA et les SS.

    Le 27 février, c'est l'incendie du Reichstag dont Hitler fait aussitôt supporter la responsabilité au KPD. Les SA et les SS reçoivent des pouvoirs de police. Le 3 mars, Ernst Thälmann, secrétaire général du KPD est arrêté et sera exécuté dans le camp de concentration de Buchenwald en 1944.

    Le 5 mars, aux élections législatives, le parti nazi obtient 43,9% des voix, les socialistes 18,3%, le KPD 12,3% (une prouesse malgré que les communistes soient déjà pourchassés, emprisonnés ou assasssinés), la droite 11,2% et les nationalistes 8%.

     

    Le 21 mars, débute la construction du camp de concentration de Dachau. Le 23 mars, les députés du KPD arrêtés, Hitler obtient les pleins pouvoir du Parlement; seuls les socialistes ont voté contre. le 26 avril, Göring fonde la Gestapo. Les partis politiques sont dissous ou se font hara-kiri; depuis le 7 avril, le KPD était interdit. Le 14 juillet, le NSDAP devient le parti unique.

    En 1934, le maréchal Hindenburg, gravement malade d'un cancer, se retire de la vie politique tout en restant président de la République. Il meurt le 2 août.

    Le 19 août 1934, par un plébiscite, le peuple allemand donne le titre de chancelier et de président de la république à Hitler.

     

    Adolf Hitler est le Führer de l'Allemagne, son "Guide" suprême et absolu. Les démocraties occidentales, qui avaient plein leur bouche de "Monsieur le chancelier", ont nourrit aussi la bête immonde.



     http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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    Fin de l'accès égalitaire à la santé

     

    Tourtaux 202

     Docteur Jacques Lacaze 

    Le gouvernement du général de Gaulle de la Libération a instauré le système de sécurité sociale. C'est le Ministre communiste Ambroise Croizat qui en a été le maître d'œuvre. C'est un système généreux qui est considéré encore comme faisant partie de notre quotidien. Rappelons que son principe est que chacun cotise en fonction de ses ressources (selon ses moyens) et reçoive en fonction de son état de santé (selon ses besoins). Il a permis à des générations de personnes dans notre pays d'au moins restaurer leur santé.

     

    Mais il a permis aussi à l'industrie pharmaceutique de se développer et de passer des petits laboratoires issus d'officines à la grande industrie multinationale. L'essor de la pharmacie s'est aussi fait au rythme des découvertes de grands médicaments durant globalement ce qu'on a appelé les 30 glorieuses (de la Libération aux années 70). Les bénéfices de l'industrie pharmaceutique ont été fabuleux. Cette industrie s'est progressivement instituée comme véritable pilote du système de distribution des soins appelé faussement système de santé. Cette véritable dictature des médicaments industriels était la seule façon pour le système économique en place, le système capitaliste de s'implanter dans le marché des soins et de la santé. De se reproduire dans ce secteur en quelque sorte, comme il s'est reproduit à la campagne par le tout chimique ..... Au dépend de notre santé.

     

    Comme chacun le sait la sécurité sociale est affublée d'un trou à géométrie variable qui tel le monstre du loch-ness nous est régulièrement rappelé pour justifier des atteintes au système de sécurité sociale, actuellement quasi vidé de ses possibilités. Bref, elle sa fonction de financement de l'industrie pharmaceutique connaît des difficultés. Aussi, cette industrie développe son volet médicaments grands public avec pub à la télé.

     

    Mais, ce qui est moins connu, c'est qu'elle connaît une grave crise liée au fait qu'elle ne trouve plus de nouveaux médicaments. Hors notre système économique est basé sur la croissance qui implique « l'innovation » permanente et toujours de nouveaux « produits » sur le sacro-saint marché. En réponse, d'une part, elle recycle les anciens médicaments, avec de nouveaux look et elle s'installe dans les biotechnologies. Et dans ce domaine les prix sont astronomiques. Ce qui a des conséquences sur le système de remboursement.

     

    Mais nos économistes et nos dirigeants politiques sont plein d'imagination.

     

    Le Professeur Claude Le Pen, professeur d'économie de la santé à l'Université Paris Dauphine pose la question: « Va-t-on en France soigner les malades en fonction de la valeur économique des années qui leur restent à vivre ? » L’accès à un traitement dépendra-t-il du prix qu’une agence publique ou qu’une commission d’experts voudra bien accorder à la vie des patients ? Sous prétexte que les médicaments nouveaux et innovants sont souvent (très) chers, les réservera-t-on à ceux qui, non seulement, en tirent un bénéfice, mais, en plus, en tirent un bénéfice économiquement « suffisant » ?

     

    La réponse est oui!

     

    Les économistes de la santé et les autorités sanitaires d'outre-manche ont déjà tranché: une année de vie vaut 30 000 livres (environ 36 000euros)! Pour le commun des mortels anglais, le coût des prestations de santé et donc de la pharmacie ne doit pas excéder ce chiffre. Mais bien entendu, ceux qui peuvent se payer jets privés, châteaux, Rolls Royce bref les riches se foutent complètement de ces limites ....

     

    Le professeur Claude Le Pen signale que « les lois de financement de la sécurité sociale pour 2008 et 2012 ont introduit la notion « d’évaluations médico-économiques » dans l’appréciation de « l’efficience » d’un nouveau médicament. Si pour l’heure la prise en considération de ce critère n’a pas encore valeur d’obligation, son introduction signe un changement de philosophie majeure ». Bien entendu personne n'en a pris conscience.

     

     

    Le Parlement français a adopté « une disposition législative exigeant que les laboratoires pharmaceutiques mettant sur le marché des médicaments plus efficaces et plus chers que les produits existants produisent des « évaluations médico-économiques » afin d’en établir « l’efficience ». En clair, souligne l'économiste de la santé il faut que les laboratoires prouvent que le rapport entre le coût monétaire du traitement et le bénéfice sanitaire pour les patients (dans sa double dimension quantitative et qualitative) est acceptable. Et cela passe ... par une monétarisation de la vie humaine, ou, pire encore, des années de vie humaines. Car si nous avons tous une seule et même vie, nous avons tous des espérances de vie différentes et la valorisation économique de ces dernières est fortement discriminante à l’encontre des plus âgés et des plus malades dont le « reste à vivre » est par définition plus faible que celui des patients jeunes et pas trop souffrants. Va-t-on vers la mise en place d'un système d'euthanasie? La question est désormais posée par le cours actuel des choses.

     

    Pour Claude Le Pen, « cette disposition est passée relativement inaperçue (en dehors des milieux concernés) en raison de son ambiguïté (que veut vraiment dire l’expression « médico-économique » ?), de son apparent bon sens (« pourquoi payer cher des produits qui n’apportent pas grand-chose ? ») Et de la cible officiellement désignée, les labos pharmaceutiques. Sauf qu'en l’occurrence (et au terme même de la loi) les produits concernés sont précisément ceux qui apportent quelque chose de réel et de prouvé ; sauf que ce sont les patients, et notamment ceux atteints de cancer ou de pathologies rares, qui risquent d’être les plus sures victimes de dispositions insuffisamment réfléchies ».

     

    Sous le nom de NICE, existe en Grande Bretagne une valeur monétaire de la vie humaine: 30 000 livres. Elle peut atteindre 100 000 livres si la maladie est ultra rare. Pour ce faire, il a fallu que le produit innovant permette une survie d'au moins un an! C'est très british!

     

    C'est la particularité du système anglais qui autorise cette conception, par ailleurs très contestée en Angleterre même.

     

    Le principe en France (constitution) est l'égalité de tous devant la loi, et celui de la protection sociale, pour chaque citoyen de ce pays, comme je le rappelle au début de cet article est de chacun selon ses moyens a chacun selon ses besoins. C'est le principe même de la société communiste utopique qu'a proposé un certain Karl Marx et qui n'a connu aucune réalisation réelle sur notre planète bleue. Le même Merx disait que cette société devrait établir le principe que la liberté de chacun était la condition de la liberté de tous.

     

    Bref, nous allons à grand pas vers la société anglo saxonne ou absolument tout est obtenu en fonction de sa bourse.

     

    Time is money. Mais c'est notre temps de vie qui est en question. C'est notre civilisation moderne fondée par la Révolution Française: Liberté Egalité Fraternité qui est attaqué dans ses racines même (cela fait longtemps que dans la pratique notre devise nationale est lettre morte!)

    Yes I can! Saurons-nous arrêter cette dérive et revenir à nos valeurs ?

     

    Jacques Lacaze

    http://www.jacques-lacaze.com/article-fin-de-l-acces-egalitaire-a-la-sante-114759727.html


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  • La cour d'appel de Paris a suspendu le plan de restructuration chez PSA

     

     

    PSA Aulnay

     

    PSA Aulnay (Lionel Bonaventure - AFP)

     

     

    La cour d'appel de Paris a suspendu le plan de restructuration chez PSA, qui prévoit 8.000 suppressions de postes, comme le demandait la CGT de Faurecia, filiale à 57% de PSA, apprend-on ce mardi 29 janvier auprès de l'avocat des salariés, Me Fiodor Rilov.

     

     

    La CGT affirmait que la direction n'avait pas rempli ses obligations d'information à l'égard des instances de représentation du personnel, notamment son comité d'entreprise européen, en présentant son plan de restructuration.

     

     

    Au même moment, au siège parisien de PSA, une réunion est en cours sur les plans de sauvegarde de l'emploi prévus à Rennes et Aulnay (qui doit fermer en 2014) et sur les autres 3.600 salariés touchés par la restructuration.

     

    Mardi 29 janvier 2013

    PSA Aulnay : La direction rouvre l'usine en organisant un climat de tension et de provocations. 5 militants CGT convoqués à la Sureté Territoriale

     

     

    PSA AulnayCommuniqué de presse de la CGT PSA Aulnay

     

     

    Pour la réouverture de l'usine, la CGT dénonce le climat de tension que la direction veut instaurer dans l'usine en revenant aux méthodes « Citroën » des années noires d'il y a 30 ans :

     

     

    En réunion de CE de vendredi dernier :

     

    1) La direction avoue qu'elle a fait appel à une 2ème société de vigiles privée :

     

    Cette 2ème société, la société MAURY, vient renforcer la société PRETORIAN. La direction a refusé de communiquer le nombre de vigiles présents sur le site. Pour la CGT, ils seraient plus d'une centaine à quadriller l'usine et cela en toute illégalité article L 612-4 : « Il est interdit aux personnes exerçant une activité mentionnée à l'article L. 611-1 ainsi qu'à leurs agents de s'immiscer, à quelque moment et sous quelque forme que ce soit, dans le déroulement d'un conflit du travail ou d'événements s'y rapportant. Il leur est également interdit de se livrer à une surveillance relative aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou aux appartenances syndicales des personnes ».

     

    2) Confirmation de l'arrivée de cadres et de maîtrise d'autres sites PSA.Selon la direcion, ils ne seront pas là pour occuper un poste mais pour « renforcer » les cadres d'Aulnay. D'après nos informations, ils seraient eux aussi près d'une centaine.

     

    3) Annonce que des groupes d'intervention de vigiles et de cadres/maîtrise prendraient position derrière les portillons d'entrée du personnel aux premières heures de l'embauche.

     

    4) Dernière provocation : malgré les multiples annonces faites aux différentes réunions de CE, la direction cherche les moyens juridiques pour ne pas payer la période de chômage pour les salariés qui étaient en grève depuis le mercredi 16 janvier.

     

    La CGT dénonce la politique irresponsable de la direction qui a comme objectif d'empêcher les salariés à se déclarer librement en grève.

     

    Du côté des grévistes, vendredi dernier, à la Bourse du travail, l'Assemblée Générale des salariés a voté la grève pour lundi et a décidé de réoccuper l'usine. Malgré les pressions et les provocations de la direction, ils s'adresseront, comme depuis le début de la grève, pacifiquement, à leurs camarades de travail pour les appeler à rejoindre et à renforcer la grève à la veille de la dernière réunion de négociation (mardi 29 janvier à Paris).

     

    5 militants CGT convoqués à la Sureté Territoriale de Bobigny

     

    La direction monte d'un cran pour casser la grève.

     

    Le cabinet d'huissier payé par PSA a porté plainte contre 5 militants CGT engagés dans la mobilisation depuis 20 mois et particulièrement dans la grève depuis mercredi 16 janvier.

     

    Parmi les 5 militants, Agathe Martin, mère de deux enfants qu'elle élève seule. Ces convocations, une par jour, sont faites pour détourner et paralyser la mobilisation. C'est bien la preuve que PSA craint par-dessus tout que la grève s'étende.

     

    En renforçant sa campagne de calomnie et de mensonge, la direction tente par tous les moyens de casser la grève en faisant passer les grévistes pour des violents.

     

    La CGT rejette toute accusation de violence.

     

    Jean-Pierre Mercier

     

    DS CGT PSA Aulnay

     

    DS Central adjoint CGT du groupe PSA

     

     

    Source

     

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  • Cuba crée quatre vaccins contre le cancer : une leçon aux firmes pharmaceutiques.

    Cuba crée quatre vaccins contre le cancerJosé Manzaneda
     

    Que Cuba ait déjà développé quatre vaccins contre différents types de cancer est sans doute une nouvelle importante pour l’Humanité (1), si nous tenons compte que, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, chaque année meurent dans le monde, par cette maladie, environ 8 millions de personnes (2). Toutefois, les grands moyens internationaux l’ont ignorée presque complètement.

    En 2012 Cuba brevetait le premier vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon au niveau mondial, la CIMAVAX-EGF (3). ET en janvier 2013 on annonçait secondement, le Racotumomab (4). Des essais cliniques dans 86 pays démontrent que ces vaccins, bien qu’ils ne traitent pas la maladie, obtiennent la réduction des tumeurs et permettent une étape stable de la maladie, en augmentant l’esperance et la qualité de vie.

    Le Centre d’Immunologie Moléculaire de La Havane, appartenant à l’État cubain, est le créateur de tous ces vaccins. Déjà en 1985 a été développé le vaccin de la méningite B (5), unique dans le monde, et plus tard d’autres, comme celles qui combattent l’hépatite B ou la dengue (6). En outre, il fait des recherches depuis des années pour développer un vaccin contre le VIH-SIDA (7). Un autre centre étatique cubain, les laboratoires LABIOFAM, développe des médicaments homéopathiques aussi contre le cancer : c’est le cas du VIDATOX, élaboré à partir du venin du scorpion bleu (8).

    Cuba exporte ces produits pharmaceutiques à 26 pays, et participe dans des sociétés mixtes en Chine, au Canada et l’Espagne (9). Tout ceci casse complètement un stéréotype très étendu, renforcé par le silence médiatique sur les avances du Cuba et d’autres pays du Sud : selon lequel la recherche médico-pharmaceutique d’avant-garde se produit seulement dans les pays appelés « développés ».

    Indubitablement, l’État cubain obtient un rendement économique de la vente internationale de ces produits pharmaceutiques (10). Toutefois, sa philosophie de recherche et commercialisation est aux antipodes de la pratique patronale de la grande industrie pharmaceutique.

    Le Prix Nobel de Médecine Richard J. Roberts dénonçait récemment que les fabriquants orientent leurs recherches non a la guérison des maladies, mais au développement de médicaments pour indispositions chroniques, beaucoup plus rentables économiquement (11). ET il indiquait que les maladies propres des pays les plus pauvres - par leur basse rentabilité- ne donnent simplement pas lieu à des recherches. Pour cette raison, 90% du budget pour recherche est destiné aux maladies de 10% de la population mondiale.

    L’industrie publique médico-pharmaceutique du Cuba, étant une des principales sources de devises pour le pays, est régie par des principes radicalement opposés.

    D’abord, ses recherches sont dirigées, en grande partie, à développer des vaccins qui évitent des maladies et, par conséquent, amoindrissent les frais en médicaments de la population. Dans un article de la revue prestigieuse Science, les chercheurs d’Université de Stanford (Californie) Paul Drain et Michele Barry assuraient que Cuba obtient de meilleurs indicateurs de santé que les USA en dépensant jusqu’à vingt fois moins (12). La raison : l’absence - dans le modèle cubain de pressions commerciales par les firmes pharmaceutiques, et une stratégie d’éducation de la population en prévention de santé.

    En outre, les thérapies naturelles et traditionnelles - comme la médecine herboriste, l’acuponcture, l’hypnose et beaucoup d’autres, des pratiques peu rentables pour les fabricants de médicaments, sont intégrées depuis des années dans le système de santé publique gratuite de l’Île (13).

    D’autre part, à Cuba les médicaments sont distribuées, d’abord, dans le réseau hospitalier public national, de manière gratuite ou hautement subventionnée - précisément grâce aux recettes en monnaie forte par leurs exportations (14).

    L’industrie pharmaceutique cubaine, en outre,qui destine un présupposé budget publicitaire qui, dans le cas des multinationales, est supérieur à celui investi dans la recherche elle-même (15).

    Finalement, Cuba propulse la production de médicaments génériques qu’il met à la disposition d’autres pays pauvres et de l’Organisation Mondiale de la Santé, à un prix très inférieur à celui de la grande industrie mondiale (16).

    Mais ces accords, étrangers aux règles du marché, produisent des fortes pressions de l’industrie pharmaceutique. Récemment, le Gouvernement d’Équateur annonçait l’achat au Cuba d’un important nombre de médicaments, en « réciprocité » par les bourses à des étudiants équatoriens dans l’Île et par l’appui de spécialistes cubains dans le programme « Manuela Miroir » pour personnes handicapées (17). Les protestations de l’Association des Laboratoires Pharmaceutiques équatoriens se sont transformées immédiatement en campagne médiatique, en diffusant le message de la supposée mauvaise qualité des médicaments cubains (18).

    D’autre part, de nombreux analystes voient derrière le coup d’état du Honduras, en 2009, la grande industrie pharmaceutique internationale, puisque le gouvernement abandonné Manuel Zelaya, dans le cadre de l’accord AUBE, prétendait remplacer l’importation de médicaments des multinationales par lesgénériques cubains (19).

    Le blocus des USA à Cuba impose d’importants obstacles pour la commercialisation internationale des produits pharmaceutiques cubains, mais aussi nuit directement à la citoyenneté des USA. Par exemple, les 80.000 personnes diabétiques qui souffrent dans ce pays, chaque année, l’amputation des doigts de leurs pieds, ne peuvent pas accéder au vaccin cubain Heperprot P, qui précisément les évite (20).

    Le Prix Nobel Chimique de Peter Agre affirmait récemment que « le Cuba est un exemple magnifique de comment on peut intégrer la connaissance et la recherche scientifique » (21). Irina Bokova, president-directeur général de l’UNESCO, disait se sentir « très impressionnée » avec les réalisations scientifiques du Cuba et montrait la volonté de cette organisation de Nations Unies en les promouvant dans le reste du monde (22). La question est inévitable : disposera-t-elle de la collaboration indispensable des grands médias internationaux pour les diffuser ?

    José Manzaneda
    coordinateur de Cubainformación.

    http://www.cubainformacion.tv/index.php/lecciones-de-manipul...

    (1) http://www.jornada.unam.mx/2011/11/08/ciencias/a02n1cie

    (2) http://www.lapagina.com.sv/nacionales/61996/2012/02/04/Cada-...

    (3) http://actualidad.rt.com/ciencias/view/32388-Cuba-lanza-prim...

    (4) http://www.prensalibre.com/salud/Desarrollan-segunda-vacuna-...

    (5) http://www.nnc.cubaweb.cu/clasificados/ciencia/ciencia1.htm

    (6) http://ipsnoticias.net/nota.asp?idnews=96327

    (7) http://www.telesurtv.net/articulos/2012/03/07/cientificos-cu...

    (8) http://www.jornada.unam.mx/2012/07/12/index.php?section=cien...

    (9) http://spanish.news.cn/salud/2011-11/05/c_131230334.htm

    (10) http://www.guiacuba.info/noticias-de-cuba/turismo-segunda-fu...

    (11) http://voselsoberano.com/index.php?option=com_content&vi...

    (12) http://www.cubadebate.cu/especiales/2010/05/04/reportaje-rev...

    (13) http://www.sld.cu/sitios/mednat/

    (14) http://www.nuevatribuna.es/articulo/mundo/cuba-ya-utiliza-la...

    (15) http://www.elmundo.es/elmundosalud/2002/07/19/medicina/10270...

    (16) http://www.cubainformacion.tv/index.php/lecciones-de-manipul...

    (17) http://www.diariovasco.com/agencias/20110813/mas-actualidad/...

    (18) http://www.ciudadaniainformada.com/noticias-politica-ecuador...

    (19) http://www.tercerainformacion.es/?Honduras-Intereses-Transna...

    (20) http://actualidad.rt.com/economia/view/44707-Cuba-crear-f%C3...,-una-receta-contra-embargo

    (21) http://www.opciones.cu/cuba/2012-03-09/reconocen-avances-de-...

    (22) http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2012-11-29/directora-gene...

     

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