• De la libération de Florence Cassez au maintien de Georges Ibrahim Abdallah…

     De la libération de Florence Cassez au maintien en prison du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah…

    Déclaration de la Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais du 24 janvier 2013.

    A la suite de la libération de la française Florence Cassez, François Hollande a déclaré : « je remercie tous ceux qui, au Mexique comme dans notre pays, se sont engagés pour que la vérité et la justice prévalent pour Florence Cassez détenue dans ce pays depuis plus de sept ans, c’est la fin d'une période particulièrement douloureuse »

    Florence Cassez aura passé 7 ans soit 2645 jours dans les prisons mexicaines avant que la Cour Suprême n’ordonne sa libération immédiate. Quoi qu’il en soit, à ce jour personne ne sait encore quelles sont ses responsabilités ou pas, dans ce que la Justice mexicaine lui reprochait, c’est-à-dire la complicité dans des enlèvements de personnes pour des raisons mercantiles.

    Innocente ou pas, Florence Cassez, n’était qu’une prisonnière de droit commun dans un pays qui n’est pas le sien, et cette libération est une bonne chose pour elle et les siens.

    Le communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah est lui emprisonné en France depuis 28 ans, 3 mois et 3 jours, il y aura donc effectué 10 416 jours de prison le dimanche 27 janvier prochain. Il est l’un des plus anciens détenus politiques du monde et le plus ancien sur le continent européen.

    Georges Abdallah, bientôt 62 ans, a aujourd’hui effectué plus d’années de prison que le plus célèbre des sud-africains, Nelson Mandela, le fondateur de l’ANC qui fût lui aussi condamné pour terrorisme par les juges afrikaners.

    L’un, Georges, a défendu son peuple face à une agression extérieure, l’autre, Madiba, a défendu son peuple face à une agression intérieure, mais les deux ont fait acte de résistance contre l’injustice liée au colonialisme, l’un venu de Hollande au 18ème siècle, l’autre venu d’un Etat créé de toute pièce au 20ème siècle pour des raisons géopolitiques, Israël… et la résistance ne sera jamais pacifique face à de tels ennemis, comme ce fût le cas pour nos partisans face à l’occupant nazi, comme ce fût le cas pour les irlandais ou les basques avant qu’ils renoncent à la lutte armée.

    Il est donc impossible de les accuser l’un et l’autre de terrorisme ou de brigandage alors qu’ils ont lutté avec leurs peuples respectifs contre des gouvernements et des ennemis colonialistes, impérialistes, contre des racistes et des xénophobes… qui ne peuvent prétendre au titre de Nation démocratique où les hommes naissent libres et égaux pour rappeler la charte universelle des droits de l’homme.

    Après 8 demandes, les Juges ont accordé à Georges Abdallah, une libération conditionnelle en rejetant l’appel du Parquet sur le jugement positif du 21 novembre, avec obligation de quitter le territoire français sous la forme d’un décret d’expulsion signé par le Ministre de l’intérieur et qu’un titre d’entrée au Liban remis par le gouvernement de ce pays lui soit accordé.

    Cette expulsion aurait dû être effective le lundi 14 janvier 2013, mais l’avis du Ministre n’a pas été notifié suite à des pressions venues du Département d’Etat de la Justice des Etats Unis d’Amérique, de la CIA et probablement du Mossad.

    Quant à l’Etat Libanais, il s’est dit heureux de voir Georges Abdallah libéré, il s’est exprimé par les voix du premier Ministre, du Ministre des Affaires Etrangères et l’Ambassadeur du Liban à Paris, le billet de retour était signé…

    Face à cet imbroglio politico-judiciaire, le Tribunal a donné une nouvelle date butoir au Ministre, le 28 janvier, pour signer l’ordre d’expulsion de Georges Abdallah, au-delà toute la procédure engagée depuis 2002 serait caduque, tout en sachant que 1999 est l’année où il devenait un prisonnier libérable ayant purgé ses 15 années incompressibles.

    L’affaire est cocasse puisque même Yves Bonnet, qui n’est rien d’autre que l’ancien patron de la DST (les services secrets) et directeur au moment des faits reprochés à Georges Abdallah, estime « anormal et scandaleux de maintenir Georges Ibrahim Abdallah en prison » et demande depuis plus de 2 ans à être entendu par la Justice à ce sujet, laquelle ne l’a jamais convoqué ni jamais entendu sur ce dossier.


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