• Renault Flins : la bonne réponse

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    ça n'a pas tardé!

    Les patrons de l'automobile comme chez Renault ont compris le message adressé par les accords du 11 janvier sur la flexibilité signés par la direction de la CFDT et vantés à gogo par le gouvernement socialiste.

     

    Le chantage aux fermetures de sites et aux licenciements massifs contre davantage de précarité, l'aggravation des conditions de travail s'intensifie donc.

     

    Avec au final, en perspective la fermeture des sites et la liquidation pure et simple de la production automobile en France comme cela est prévu par la répartition des productions au sein de l'Union européenne.

     

    La baisse des ventes en Europe n'étant que le prétexte saisi pour la mise en œuvre de choix politiques et stratégiques déjà établis!

     

    Preuve étant faite que céder à ce chantage ne préserve absolument pas notre emploi, mais au contraire encourage ces patrons de combat à accélérer le processus de casse.

     

    De fait ils testent la capacité de résistance et la détermination des travailleurs : céder aujourd'hui à leur chantage c'est laisser la voie libre à leur projet de destruction et de liquidation !

     

    C'est pourquoi le choix des travailleurs de PSA d'Alnay et celui des Renault de Flins c'est la réponse gagnante et la seule qui peut donner espoir et garantir l'avenir!

    Allo les directions confédérales!

     

    Pour tous les travailleurs, comme pour les directions confédérales une question se pose : va-t-on laisser ces travailleurs se battre tout seul?

     

    Va-t-on enfin se mettre à coordonner les luttes dans l'ensemble de la branche et au-delà pour contrer ces politiques dévastatrices, conforter ces travailleurs dans leur choix et donner l'ampleur nécessaire à leur combat?

     

    Là est la responsabilité des directions syndicales et de la direction confédérale de la CGT en particulier!

     

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    D’après le Parisien    FLINS-SUR-SEINE

    vendredi 18 janvier 2013 

     

    APRÈS L’ANNONCE DE LA SUPPRESSION DE 8300 POSTES 

    Les salariés de l’usine Renault votent la grève  

     

    lls n’ont pas hésité longtemps.  Hier, les syndicats de Renault ont  décidé d’une grève qui devrait se dérouler  le 23 janvier. « Nous avions  prévu une réunion pour réfléchir à  d’éventuels débrayages. Mais tout le  monde s’est rapidement mis d’accord pour la grève », confie Ali Kaya, secrétaire  de la CGT sur le site de Renault  Flins. D’autres usines en France  devraient suivre. Les employés du  groupe ont appris mardi soir les projets  de la direction de supprimer  8300 postes d’ici à 2016. 

     

    Une augmentation de la  durée du temps de travail  proposée 

     

    Flins, le 10 janvier. Après s’être rassemblés plusieurs  fois pour dénoncer leurs conditionsde travail,  les salariés de Renault menacent désormais  d’une grève le 23 janvier. Photo : (DR.)   

     

    A Flins-sur-Seine, la nouvelle a  d’abord sonné les 2800 ouvriers,  avant de les regonfler à bloc. « Il y  a une mobilisation importante. Je  n’avais jamais vu ça », ajoute le  porte-parole qui indique que la CFDT  appuie également le mouvement.

     

    Le  syndicat FO réserve sa réponse. Il est  demeuré injoignable hier. 

     

    Le mouvement prendrait la forme de  deux débrayages, de 9h30 à 11h30 et  de 16 heures à 18 heures. Cette colère  fait suite au plan de compétitivité  présenté par la marque au losange. 

     

    Outre les suppressions de postes, la  direction envisage de contraindre les  salariés à la mobilité et propose  d’augmenter la durée annuelle du  temps de travail de près de 9%.

     

     Le 22 janvier, les responsables du  groupe présenteront l’ultime volet de  ce plan avec une réunion consacrée  aux rémunérations. « Ce rendezvous  précédera notre grève. On est  assez intelligent pour savoir qu’ils  n’annonceront pas de hausse de salaires  », sourit Ali Kaya. ¦  par M.g.        

     

    Source :Front syndical de classe .        


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  • L'armée de terre recrute

    Jeudi 17 janvier 2013, l'armée terre a lancé une campagne de recrutement. Pour cela, elle va banquer 1,7 millions d'euros à l'agence TBWA. La pub sera vue à la télé, sur internet et par voie d'affichage. Et on distribuera même des tracts devant 160 lycées. L'un des spots dit: "Je serai au service des autres et j'agirai avec la volonté de vaincre", sans préciser si cela serait pour l'OTAN des USA ou les intérêts économiques des sociétés françaises dans nos ex-colonies. Oui, mais non, ça c'est de la politique, du ressort de nos élites et pas de la troupe.

    Moi, j'aurais vu une pub du style: "Après un séjour de rêve en Afghanistan, goûtez aux charmes de la Françafrique avec une première excursion dans le Sahel"... Mais ça n'engage que moi, vu que 75% sont d'accord que le drapeau de la Révolution française fasse la guerre au Mali.

     

    Attention, s'engager, prévient le chef d'état-major de l'armée de terre, c'est signer un CDD. Ensuite on voit. Pas de tires-au-flanc chez nous et donc pour trouver 10 000 soldats professionnels, on écrème 120 000 recrues... Bonjour la motivation...

     

    Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Guerre que François Hollande a donné à la patrie en danger, présent au lancement de la pub, dit que l'armée"apporte une contribution décisive à l'insertion des jeunes". Bon, heureusement qu'ils n'ont pas la CFDT ou la CGC sous les drapeaux, ça serait pire.

    Le ministre de la Guerre a réfuté l'idée selon laquelle la guerre au Mali pourrait avoir un impact négatif sur les jeunes hommes et jeunes femmes songeant à s'engager. "De mon point de vue, elle tombe bien (...) parce qu'il faut que nous ayons un recrutement offensif et de qualité."

    Oui, en CDD pour 70% des engagés et pour se faire trouer la paillasse...

     

    Allez, en souvenir du bon temps passé:

     

     

    Engagez-vous Rengagez-vous dans les troupes coloniales Maurice Toussaint 1938.jpg

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  • La guerre au Mali ne cache pas la guerre sociale...

    Je n’ai pas à m’excuser... qu’ils disent!

     

     C’est la dernière trouvaille de Laurent Berger, nouveau secrétaire général de la CFDT, dont les débuts dans la carrière ne laissent pas d’interroger sur la réalité de  la nature « syndicale » de la CFDT en 2013.

    La même formule que Valls à propos de la scandaleuse extradition d’Aurore Martin. Rapprochement inouï quand on songe que pour l’un comme pour l’autre il s’est agi de la trahison pure et simple de quelques principes fondateurs dans un cas du principe de la citoyenneté, dans l’autre de la défense réelle des droits de salariés!

    Valls avait signé un livre d’entretiens Pour en finir avec le vieux socialisme...et être enfin de gauche (R.Laffont, 2008) dans lequel il montrait sans fard que ce qu’il appelait le vieux socialisme , c’était le socialisme fondé sur une base doctrinale ou théorique, porteuse d’une critique de la société contemporaine et du mode de production capitaliste; autrement dit que ce qu’il appelait la gauche, était, pour lui, une attitude, le choix opportuniste d’une ambition, une manière de communication plutôt qu’une philosophie politique  alternative à l’idéologie dominante.

    A la CFDT, Nicole Notat avait en 1995 apporté un soutien sans faille à la politique de Juppé, créant quelques remous internes dans son organisation syndicale. La confédération ayant choisi d’encourager son « aile gauche » à partir, il n’y a plus  désormais de débat interne lié à une lecture différente des événements, à une orientation stratégique en débat ou fondé sur une base théorique explicite ancrée dans une économie politique quelconque. La CFDT a externalisé son outil doctrinal au point de ne plus en avoir et le passage de Chérèque à Terra Nova n’en est que la banale  conséquence.

     

    Social démocrate?

     

    La question n'est plus de savoir s'il  y a eu un virage ou si François Hollande est social-démocrate ; au sens où on l'entend aujourd'hui, c'est-à-dire sans référentiel théorique alternatif à la pensée néo-libérale dominante, cela n'a plus de sens et l'article de JF Kahn, dans Libération (17.01.2013), l'illustre assez bien...

    DSK, lors d’un débat des primaires internes du PS  en 2006, avait dit qu’il était social-démocrate, « social pour le projet, démocrate pour la méthode » . Ce degré zéro de la théorie politique n’avait pas choqué grand monde à l’époque et  cela n’avait pas empêché une grande partie de dirigeants du PS d’envisager sérieusement de le soutenir  pour 2012. Le vide doctrinal du parti est tel que les seuls ressorts des décisions d’orientation sont des considérations électoralistes et sondagières. Telle  avait été la raison du choix de quelques ténors en 2006, telle fut la leur en 2011. A partir du moment où le PS n’a pas de référentiel idéologique en contradiction avec le néo-libéralisme ambiant, il ne peut en être autrement. Quand on refuse de penser un changement de société, on en est réduit à la godille politicienne.

     Les élus du PS sont frappés du même mal que ceux des partis de droite: ils considèrent le mandat politique comme une activité professionnelle rémunératrice, comme une carrière au sens plein du terme et de même que le cursus honorum romain pouvait conduire au consulat, le plus lamentable parlementaire ( et on en voit toutes les semaines au moment des questions au gouvernement relayées par la télévision) se verrait ministre et pense mériter de l’être... Il est vrai que de même qu’il y a un nombre considérable de ministres inutiles, il en est de parfaitement nuls, erreurs manifestes de casting ou besogneux fidèles récompensés pour des raisons d’équilibre interne dans les méandres du parti majoritaire.

    Tout cela n’est pas neuf.

     La deuxième raison qui peut servir à comprendre pourquoi les parlementaires pour la plupart  fonctionnent soit comme des lobbyistes, soit comme des godillots, c’est que leurs revenus, leurs avantages fonctionnels, leurs retraites même, en font des privilégiés qui les mettent dans la caste dirigeante, dans la fraction la plus favorisée des contribuables, et  aux côtés des patrons pour dire les choses crûment, en termes de style de vie. La connivence avec les éditocrates et autres manipulateurs de symboles achève de les couper de leur propre électorat et du peuple citoyen en général.

     A partir du moment où les partis ne sont plus des intellectuels collectifs mais des machines à sélectionner des candidats à présenter aux élections, selon des critères où le mérite en soi n’existe pas mais où le clientélisme lié à l’exercice d’autres mandats fait apparaître, après services rendus, des ambitions raisonnables pour des relèves possibles, syndrome de M. Perrichon inclus, il ne faut pas s’étonner que l’image des élus en général, dès qu’ils exercent un pouvoir qui peut être pour le citoyen lambda assimilé à une capacité de nuisance plus ou aussi bien qu’à l’accomplissement d’une mission d’intérêt général, soit dégradée, à proportion même de la réalité du pouvoir supposé. Les réticences sur le non-cumul des mandats, les considérations politiciennes qui entourent les délais de sa mise en oeuvre n’améliorent pas la situation.

    François Hollande, sur tout cela est le reflet de son parti, or c’est cela qu’il faut changer dans la vie politique. Malheureusement, c’est dans le même contexte, avec les mêmes gens que se prépare la phase dite III de la décentralisation.

     

     

     Syndicat réformiste?

    L’interview de Laurent Berger dans Le Monde  pose pour sa confédération une série de questions de même nature quant aux pratiques à l’oeuvre.

     

    Ainsi LB se vante d’apporter un plus aux salariés et d’avoir « encadré la flexibilité dans les entreprises » ; traduisons pour ce qui concerne la mobilité interne: l’employeur est désormais tenu d’engager une négociation sur « les conditions de mobilité professionnelle ou géographique interne » mais en cas de refus de mobilité, le salarié ne bénéficiera pas des mesures de reclassement prévues pour un licenciement économique car son licenciement sera analysé comme ayant un motif personnel! Le Code du travail prévoit actuellement que l’accord express du salarié est requis pour une mobilité géographique quand elle entraîne une modification du contrat de travail...

     Il faut un talent de casuiste certainement très supérieur à la moyenne pour estimer que le salarié devrait voir dans la modification prévue  une amélioration de ses droits.

     

     En ce qui concerne la facilitation des procédures de licenciements économiques, l’entreprise aura désormais le choix entre la négociation d’un accord collectif majoritaire avec les syndicats présents dans l’entreprise (on remarquera que nombre d’entreprises sont totalement dépourvues de syndicats dans notre pays...) ou l’homologation par l’inspection du travail qui a un délai de 21 jours pour donner son avis sur le plan social, sa non réponse valant approbation du licenciement! En fait c’est la direction du travail qui est saisie et non l’inspecteur qui aurait l’entreprise dans son secteur de responsabilité, détail que Laurent Berger curieusement ne relève pas: on voit qui en profite quand on connaît la hargne du Medef contre les inspecteurs du travail... Dans le cas d’un accord dans l’entreprise, la consultation du Comité d’entreprise est prévue dans un délai très bref au-delà duquel l’accord ne pourra plus être contesté. Les délais de recours étant raccourcis, on voit là encore qui est immédiatement gagnant.

     Dans l’indemnisation des licenciements abusifs, c’est encore l’employeur qui est protégé: encourageant les accords amiables dans les procédures prud’homales, et non plus judiciaires, l’accord a prévu une grille d’indemnisation si faible qu’on voit mal qui pourrait encourager les salariés à accepter un accord à l’amiable (2 mois de salaire pour moins de deux ans d’ancienneté, 4 mois entre 2 et 8 ans, 8 entre 8 et 15 ans, 10 entre 15 et 25 ans, 14 mois au-delà de 25 ans...)

     

     Ce que voulait le Medef: moins d’intervention du juge, une accélération des délais, une diminution des droits réels du salarié est acté dans l’accord, quant à l’accord compétitivité-emploi, on peut faire confiance aux cabinets d’experts pour établir des diagnostics économiques conformes aux voeux patronaux et une clause de retour et de maintien de l’emploi la moins contraignante possible.

     Bon prince, M. Berger n’interdit pas au Parlement de faire son travail de législateur mais il sait que le président veut introduire un clause de dialogue social dans la Constitution ce qui est un bouleversement institutionnel considérable car cela introduit un corps intermédiaire de plus entre le citoyen souverain et le législateur qu’il a mandaté.

     Le paysage syndical français n’offre d’ailleurs aucune garantie supplémentaire de prise en compte des intérêts des salariés, cet accord en est  une bonne illustration.

    En revanche, il va falloir se poser sérieusement la question, dans le mouvement syndical tout entier, de savoir si la direction de la CFDT est encore une direction "syndicale", en charge de la défense des intérêts "matériels et moraux" de ses mandants; il me semble que les deux vont de pair... et selon la conclusion qu'on en tire, cela aurait quelques conséquences pratiques sur la construction des rapports de force à prévoir et sur les alliés utiles dans cette démarche. 

     

     Il est clair que la valorisation de la notion de contrat, entre partenaires à la représentativité discutable et en tout cas non opposable à la qualité de citoyen, il n’y a pas d’un côté le salarié et de l’autre le citoyen, la première qualité est subsumée dans la seconde, valorisation contre la Loi, est une régression en termes démocratiques: si l’on peut contester que les élus du peuple soient systématiquement soucieux de l’intérêt général, ils sont élus au suffrage universel direct, et  l’inégalité des contractants dans un accord social n’encourage et ne favorise  à coup sûr que le plus cohérent et le plus fort. 

    Dans un pays où la piétaille politicienne, jusqu’au ministre du budget, ne croie pas  ou fait semblant de ne pas croire que la lutte des classes existe, cet accord présenté comme historique par des ministres de deuxième ordre est une vraie ouverture de régressions sociales.

     Chateaubriand écrit qu’il se trouve parfois « un des ces hommes qui jaillissent des événements et qui sont les enfants spontanés du péril »; nous ne sommes pas dans ce cas de figure et face aux géants que l’Histoire produit parfois, à raison d’un par siècle, personne en France aujourd’hui n’est à la hauteur de ce rôle, en Europe non plus, hélas!

    http://2007-aux-armes-citoyens.over-blog.com


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  • Le pouvoir socialiste sait remercier ses porteurs d'eau

     

    Les nominations d'anciens dirigeants de la CFDT par des membres du gouvernement socialiste vont bon train. Est-ce une façon de remercier les dirigeants de cette centrale réformiste qui font une partie du sale boulot du gouvernement ? Je veux parler de l'accord signé avec le Medef dont la caractéristique principale est de faciliter les licenciements et de rendre plus difficiles les recours des salariés. Tout ce qu’il y a dans l’accord va contre les salariés et pour les employeurs. Ce n'est pas moi qui le dit, mais Gérard Filoche, inspecteur du travail et militant du PS.

     

    Toujours est-il que la CFDT a ratifié cet accord, ce dont se réjouissent et le Medef et le gouvernement. Hollande a d'ailleurs téléphoné à Parisot à l'issue de ces négociations pour la remercier. (Info Canard enchaîné 16/1/2013)

     

    François Chérèque pestait contre Bernard Thibault, lors des dernières élections présidentielles, pour avoir rompu la sacro-sainte neutralité syndicale. (NDLR – Le secrétaire de la CGT avait appelé clairement à battre le candidat Sarkozy au vu de son bilan et de ses projets) Eh bien François Chérèque qui a quitté ses fonctions de secrétaire général de la CFDT a été nommé en Conseil des ministres inspecteur général des affaires sociales, sur proposition des ministres Marisol Touraine (Affaires sociales) et Michel Sapin (Travail), et ce à compter du 7 janvier, selon un communiqué du gouvernement. Et à cela viennent s'ajouter d'autres missions puisqu'il est désormais président de Terra Nova – think tank (laboratoire d'idées) très proche du PS idéologiquement – fondé par Olivier Ferrand, élu socialiste décédé fin juin 2012. Dernière mission en date, il vient d'être chargé du suivi du plan gouvernemental sur la pauvreté que doit présenter Jean-Marc Ayrault. Il sera bien placé pour mesurer les conséquences des accords signés par sa centrale syndicale avec le Medef, qui ne feront qu’accroître la pauvreté.

     

    Mais il n'y a pas que Chérèque à être récompensé. Laurence Laigo, secrétaire nationale depuis 2006, a quitté ses fonctions pour rejoindre comme conseillère le cabinet de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Jacky Bontems, ex-numéro deux de la centrale et ex-conseiller social du candidat François Hollande, officiellement chargé de mission auprès de Matignon, va intégrer le Commissariat général à la stratégie et à la prospective. Enfin Nicole Notat, l'ex-secrétaire de la centrale cédédiste avant Chérèque, membre du Siècle, PDG de Vigeo, a été nommée chef de file d’un groupe de travail pour les assises de l’entrepreneuriat, organisées par la ministre Fleur Pellerin.

     

    La CFDT affirme régulièrement son autonomie vis à vis du politique, de crainte de la récupération. Heureusement !

     http://jcoutant.over-blog.com

    LES VOEUX DU PRESIDENT AU MEDEF ET AUX ORGANISATIONS SYNDICALES ET SOCIALES

    Le pouvoir socialiste sait remercier ses porteurs d'eau LES VŒUX DU PRESIDENT

    Il est content, tout marche sur des roulettes, pour ainsi dire,  et il l’a exprimé aux partenaires sociaux ( un mot qu’il faudrait radier de nos expressions).

    Le président offrait la galette, la galette « du moins disant social ».

    Il a annoncé une deuxième conférence sociale (comme celle de l’été 2012) pour examiner d’autres dossiers sociaux -de quoi s’inquiéter- comme la formation professionnelle et aussi les retraites.

    Il s’est félicité de l’accord signé par le patronat et les organisations minoritaires CFDT-CFTC-CGC concernant ce qu’il appelle la « Sécurisation de l’emploi » et qui devrait plutôt s’intituler la « Sécurisation du licenciement ».

    Il semble que les invités, que la presse nomme « les forces vives de la nation », n’ont pas tous apprécié la galette  ( CGT ET FO) où la fève avait un goût amer de suppression d’emploi et de précarité et le champagne ( cuvée Hollande-Patronat)  ne pétillait qu’en faveur des thèses libérales.

    Seuls se pressaient pour en redemander Madame Parisot du Medef et les abonnés habituels à la défaite syndicale : les dirigeants de la CGC-CFTC  et surtout la CFDT qui trouvait le cru charpenté patronal comme elle a l’habitude de le faire naitre dans les fûts de la concession.

    Le gouvernement, lui, était aux anges, il avait son accord pour plaire aux agences de notation et tant pis si les salariés, qui seront bientôt pris dans la nasse de cet accord félon, subiront demain les pires outrances pour leur travail de plus en plus précarisé sous les fourches caudines d’employeurs qui les exploiteront à la « polonaise ».

    Autour des galettes, les patrons s’affairaient pour attendrir encore plus les dévots du « donnant-perdant ; la compétitivité était le grand sujet et chacun mesurait les économies à réaliser grâce au travail gratuit qui s’en suivrait, grâce surtout aux baisses de salaires pendant deux ans, grâce également  aux horaires de travail flexibles permettant par de savants calculs dans l’année de faire travailler qu’au top indiqué et en faisant disparaitre les heures supplémentaires  dans le bouillon général de la précarité.

    Chérèque était l’invité de marque, même s’il n’était plus le cador de la CFDT, il avait fait son boulot et partout les patrons et les experts le festoyaient, l’encensaient. Hollande ne lui avait-il pas dressé des lauriers en le faisant  très haut fonctionnaire à plus de 8 000 euros mois et en plus une présidence du think-tank libéral du parti socialiste Terra-nova. Dans le morceau de la galette qui lui fut offert par Hollande et Sapin, Chérèque découvrit avec une surprise feinte, une fève de remerciement pour la cabrure de son dos réformiste, celle conférée  par Hollande pour s’occuper de la pauvreté et de dresser un constat de celle-ci comme inspecteur de l’IGAS.

    Attention pauvre gens, si Chérèque s’occupe de votre sort et de son habitude à mettre en place le donnant-perdant de la CFDT, vous risquez de vous retrouver demain à devoir accepter de sacrifier vos pauvres prestations sociales pour quelques cacahuètes.

    La cérémonie des vœux du président aux « forces vives de la nation » s’achevât alors par une complainte de Madame Parisot, qui, non contente de la brassée de cadeaux antisociaux de l’accord sur la Sécurisation de l’emploi, gémissait  à nouveau, réclamant encore et encore des charges sociales abaissées.

    Sur ces entrefaites chacun et chacune s’en alla par une sombre soirée d’hiver et un froid glacial qui n’était pas simplement celle de la bourrasque pénétrant le palais mais aussi celle d’hommes et de femmes qui demain auront à subir les conséquences de l’abaissement du dit coût du travail.

    Mais comme nous aurons maintenant un petit frère des pauvres, en l’occurrence Chérèque, l’avenir de la production de boites en carton pour refuge des sans domicile fixe est assuré.

    Bernard LAMIRAND


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  • Utilisation des compétences pour généraliser la misère.

    http://4.bp.blogspot.com/_OSXAqUzQCEM/R8xfekFrIcI/AAAAAAAAA5Q/RBZAmWEoQ1Y/s400/clement+V.jpg

    il va descendre parmi nous ...sauve qui peut 

     

    Touraine et Sapin ont intéret à bien se tenir, Blumollet sort ses maires du palais pour surveiller le travail de ses ministres.

     

    Et attention, pas n'importe qui pour exercer cette surveillance.

     

    Celui qui a servi de relais, de tremplin ou d'exécuteur de hautes oeuvres du MEDEF et des basses manoeuvres des pouvoirs, liquidateur des acquis sociaux  vient de voir ses mérites récompensés.

     

    Il est nommé par Blumollet, on ne sait si c'est comme sélectionneur ou entraîneur, chargé de surveiller comment les décisions gouvernementales ou patronales vont réussir malgré la colère à hisser le niveau de la misère.

     

    La Canaille entend un voix au fond qui cri "menteur, tu caricatures".

     

    Ah bon ? Et qu' a dit Cahuzac aujourd'hui, et pas n'importe où, dans le Figaro?

     

    ""Les partenaires devraient acter une revalorisation moins forte que l'inflation des pensions complémentaires. La solution pourrait être ensuite dupliquée aux régimes de base", insiste le trotteur de Woerth protecteur du pruneau.

     

    En français dans le texte : j'attends des signataires du 11 janvier qu'ils acceptent et explique un blocage durable des retraites et une nouvelle chute de leur pouvoir d'achat :

     

     "1% de moins que l'inflation. De quoi générer une économie estimée à 780 millions d'euros par an au cours des quatre prochaines années, pour l'ensemble Agirc-Arrco."

     

     Ce n'est pas un invention de Canaille le Rouge mais bien la docte parole du sinistre ministre qui préfère les champs de courses et la bourse à l'intérêt de ceux qui , la canaille persiste et signe,  ont été porté au pouvoir par ceux qu'il avait décidé de gruger.

     

    C'est ce que dit au journaliste du Figaro le ministre "socialistkinapad'comptensuisse".

     

    Chérèque, comme son père est parti arracher des cerveaux lorrains l'idée de Haut fourneau (sic), va tenter d'extirper des cerveaux des travailleurs l'idée de justice sociale et de lutte contre le capital.

    C'est d'ailleurs pour cela et parce que social démocrate qu'il à été ondooyé, puis bénit, puis sacralisé et enfin sanctifié par ses pairs sur l'autel de la collaboration de clase (en abrégé "PS")

     

    François Chérèque chargé du suivi du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté

    Le Monde.fr 17.01.2013 à 16h00 • Mis à jour le 17.01.2013 à 16h30

     

    L'ancien secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, va être chargé de"surveiller les avancées" du plan de lutte contre la pauvreté que présentera lundiJean-Marc Ayrault, a-t-on appris jeudi 17 janvier de source gouvernementale, confirmant une information du journal La Croix. François Chérèque, par ailleurs désigné très récemment président du laboratoire d'idées Terra Nova, centre de réflexion proche du PS, sera chargé de cette mission dans le cadre de ses nouvelles fonctions à l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), où il a été nommé début janvier.

     

    François Chérèque aura pour rôle de "surveiller les avancées" du plan quinquennal contre l'exclusion défini le 11 décembre, à l'issue de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté, et qui, d'ici à 2017, devrait coûter 2,5 milliards d'euros par an. Sous l'autorité du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, il devra ainsi chapeauter la revalorisation du RSA, l'élargissement de la complémentaire santé universelle, ou encore la recherche de nouvelles solutions d'hébergement pour les sans-abri. 

     

    Agé de 56 ans, M. Chérèque avait quitté à la fin novembre ses fonctions à la tête de la CFDT, passant le témoin à Laurent Berger. Fils de Jacques Chérèque, ex-numéro deux de la CFDT et ministre de Michel Rocard, le syndicaliste avait toujours gardé ses distances avec la gauche pendant son mandat à la tête de la CFDT. Si la CGT avait appelé à voter contre Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012, l'organisation syndicale de François Chérèque s'était revendiquée pour sa part comme "ni neutre ni partisane".

    Par canaille le rouge


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  • Les firmes défendent leurs insecticides tueurs d’abeilles

    Par Sophie Chapelle (18 janvier 2013)

    Les firmes défendent leurs insecticides tueurs d’abeilles

    C’est peut-être un tournant majeur qui s’amorce dans la bataille pour sauver les abeilles. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu, le 16 janvier, un avis scientifique sévère concernant les effets sur les abeilles de trois matières actives présentes dans des insecticides, de la famille des néonicotinoïdes [1]. Ces molécules entrent dans la composition de produits tels que le Gaucho ou le Régent, interdits en France.

    Le principe actif de ces nouvelles générations d’insecticides, qui se présentent sous forme de granules ou en enrobage de semences, pénètre de façon systémique dans la plante, laquelle sécrète ensuite le toxique tout au long de sa croissance. Les experts de l’Efsa ont identifié des risques en relation avec trois principales voies d’exposition des insectes : par le pollen et le nectar des cultures traitées avec ces produits ; par les poussières produites lors du semis ; et par les gouttelettes d’eau imprégnées de pesticides auquel s’abreuvent parfois les abeilles.

    Contre-attaque des industriels de la chimie

    Le groupe allemand Bayer, producteur de pesticides comportant les néonicotinoïdes incriminés, s’est immédiatement fendu d’un communiqué. Convaincu que ses produits ne présentent « aucun risque inacceptable », le groupe met en garde contre « une interprétation abusive du principe de précaution » et pointe d’autres facteurs responsables du déclin de la population des abeilles comme un acarien parasite de l’espèce Varroa.

    Quelques jours plus tôt, Bayer avait rendu public un rapport avec la firme Syngenta, chiffrant les bénéfices des néonicotinoïdes à 4,5 milliards d’euros par an pour l’économie européenne et estimant que leur abandon coûterait 50 000 emplois agricoles. C’est oublier que l’abeille est à l’origine de la pollinisation d’un grand nombre des aliments que nous mangeons aujourd’hui. « Sans abeilles, nous n’aurions plus de kiwis, plus de melons, plus de salades, plus de courgettes… » confiait Olivier Belval de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) en 2010 à Basta !.

    Les dirigeants de l’Union européenne doivent se réunir le 31 janvier pour arrêter une position commune à chaque État membre sur ces insecticides systémiques. Pour le moment, chaque pays applique sa propre règlementation. La France, par exemple, a retiré l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR (un des pesticides incriminés) pour le colza le 29 juillet dernier, mais pas pour le maïs [2]. De leur côté, l’Italie et l’Allemagne l’interdisent seulement pour le maïs, tandis que les Pays-Bas l’autorisent, sauf pour les plantes qui attirent les abeilles. On peut s’attendre à une âpre bataille des lobbies chimiques dans les couloirs de Bruxelles.

    Notes

    [1] Clothianidine, imidaclopride et thiamethoxam.

    [2] Lire notre article : Pesticide cruiser : les étranges évaluations des autorités sanitaires

    http://www.bastamag.net/article2887.html


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  • idlenomore.jpgLe Parti communiste du Canada solidaire des luttes des Amérindiens : les autochtones portent les droits de tous

    SOLIDARITÉ AVEC LE MOUVEMENT « IDLE NO MORE » ! 

    Déclaration du comité central du Parti communiste du Canada reprise par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Le 10 Décembre, Journée internationale des droits humains de l’Organisation des Nations Unies, les peuples autochtones sont descendus par milliers dans les rues des villes et des villages du Canada. Le Comité central du Parti communiste du Canada exprime sa plus profonde solidarité avec le mouvement « Idle no more » qui a initié cette lutte historique contre le projet de loi C-45 et l’ensemble du programme raciste du gouvernement conservateur d’Harper.

     

    Les actions de décembre, qui reflètent une forte augmentation des protestations chez les peuples autochtones, ont fait voler en éclat l’arrogant mensonge colonial prétendant que le Canada serait un pays d’égalité, d’équité et de justice sociale. Au Canada, aujourd’hui, les peuples autochtones souffrent de taux élevés de pauvreté, de chômage et d’incarcération, et une durée de vie nettement plus courte. À Attawapiskat et dans d’autres réserves, et même dans les centres urbains, beaucoup vivent dans des conditions de logement épouvantables. Plus de 100 communautés parmi les Premières Nations n’ont pas d’eau potable. Au Manitoba, plus de 2000 membres de la communauté de Lac St. Martin demeurent sans abri 18 mois après que leur réserve ait été délibérément inondée pour épargner Winnipeg et d’autres communautés des grandes inondations de 2011. Malgré des siècles de traités promettant un traitement équitable rompus, et des décennies de protestation et de rapports, cette situation ne s’est pas améliorée. Parmi les plus récents exemples se retrouve le projet de loi C-45 qui supprime la protection fédérale de l’environnement pour des milliers de lacs, de ruisseaux et de rivières qui sont cruciaux pour le bien-être des peuples autochtones dans toutes les régions du Canada, et le gouvernement conservateur bafoue les droits sur le territoire et sur l’eau des Premières Nations qui s’opposent à l’expansion des exportations de sables bitumineux.

     

    Refusant d’accepter ces politiques génocidaires, quatre femmes autochtones de la Saskatchewan ont pris l’initiative l’automne dernier de lancer la campagne Idle No More, en utilisant les médias sociaux et des séminaires pour passer le mot. Leur courageux exemple a inspiré à un certain nombre de chefs de porter leur cause directement au premier ministre Stephen Harper, pour être empêchés finalement d’entrer dans le Parlement. Maintenant, ce mouvement a pris racine dans les communautés de toutes les régions du pays.

     

    Le Parti communiste du Canada appelle les mouvements ouvriers et démocratiques à renforcer leur solidarité avec le mouvement Idle no more et la lutte générale pour les droits des peuples autochtones, y compris la grève de la faim de la chef Theresa Spence d’Attawapiskat et le jeûne entrepris par d’autres femmes.

     

    Le manifeste de Idle No More place véritablement cette lutte dans le contexte de la question nationale au sein de l’État canadien. Comme cette déclaration le dit: «Les traités sont des accords de nation à nation entre le Canada et les Premières nations, qui sont des nations souveraines. Les traités sont des accords qui ne peuvent pas être modifiés ou brisés unilatéralement par une des deux nations qui s’y sont engagées. L’esprit et l’intention de ces traités étaient à l’effet que les peuples des Premières Nations accepteraient de partager la terre, mais conserveraient leurs droits inhérents aux terres et aux ressources. Au lieu de cela, les Premières nations ont connu une histoire de colonisation qui a donné lieu à des revendications territoriales laissées en suspens, au manque de ressources et à un financement inéquitable pour des services tels que l’éducation et le logement. Le Canada est devenu l’un des pays les plus riches au monde en exploitant la terre et ses ressources. Les entreprises canadiennes de l’exploitation minière, forestière, du pétrole et de la pêche sont les plus puissantes dans le monde en raison de la terre et des ressources. Certaines des communautés des Premières Nations parmi les plus pauvres (comme Attawapiskat) ont des mines ou d’autres développements sur leurs terres, mais n’obtiennent aucune part des bénéfices. L’exploitation des ressources a laissé de nombreuses terres et eaux empoisonnées – les animaux et les plantes meurent dans de nombreuses régions du Canada. Nous ne pouvons pas vivre sans la terre et l’eau Nous avons des lois plus anciennes que de ce gouvernement colonial sur la façon de vivre avec la terre. Actuellement, ce gouvernement essaie de faire passer plusieurs lois pour que les terres des réserves puissent également être achetées et vendues par les grandes entreprises pour tirer profit des ressources. Ils promettent de partager cette fois… Pourquoi ces promesses seraient-elles différentes des promesses passées? Nous nous retrouverons avec rien sinon l’eau, la terre et l’air empoisonné. C’est une tentative visant à retirer la souveraineté et le droit inhérent à la terre et aux ressources des peuples des Premières Nations. Nombreux sont les exemples d’autres pays en mouvement vers le développement durable, et nous devons exiger du développement durable aussi. Nous croyons en des communautés en bonne santé, justes, équitables et durables et nous avons une vision et un plan sur la façon de les construire. S’il vous plaît joignez-vous à nous pour créer cette vision. »

     

    Ce manifeste profond confronte le programme destructeur des Conservateurs d’Harper, et présente une alternative qui place les intérêts du peuple et de l’environnement avant les profits des entreprises. Le Parti communiste du Canada se réjouit de ce manifeste pour l’avenir des peuples de ce pays. Nous nous engageons à renforcer et à trouver de nouvelles façons de construire l’alliance des mouvements ouvrier et démocratiques avec les peuples autochtones, dont l’objectif est d’obtenir une pleine justice et le respect des droits nationaux des peuples autochtones au Canada, et la création d’une société plus juste et sans racisme pour toutes et tous.


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  • Le terrorisme islamique est une création des États-Unis

    al-CIA-daLa puissance médiatique s’est rapidement mise en branle pour apporter son soutien à l’intervention militaire  de la France au Mali. L’article du Time : « the crises in Mali : will french air stries stop the islamist avance ? » montre décidément que les vieilles ficelles ont toujours cours, en l’occurrence « la guerre au terrorisme ». Le Time soutient que cette intervention a pour but d’empêcher les terroristes islamistes de s’emparer d’une partie de l’Afrique avant d’étendre leur influence jusqu’en Europe. Dans ce même article, le journaliste affirme « qu’il y a une crainte, particulièrement fondée, que le Mali, devenu islamiste radical, menace par-dessus tout la France dans la mesure où la plupart des islamistes sont francophones et qu’ils ont des parents en France. (Des indications issues des milieux du renseignement à Paris laissent entendre que des candidats au djihad, partant de la France pour rejoindre le Mali afin de s’entraîner et y combattre, avaient été identifiés. AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), un des trois groupes qui composent l’alliance islamiste au Mali et qui en constitue une grande partie de l’encadrement, a également désigné la France, la représentante de la puissance occidentale dans la région, comme objectif premier pour les attaques ».

     

    Ce que le Time ne raconte pas au lecteur, c’est qu’AQMI est étroitement lié au Groupe islamique combattant en Libye (que la France a soutenu durant l’invasion de la Libye par l’OTAN en 2011, en lui fournissant des armes, assurant sa formation, et l’appuyant même de ses forces spéciales et de ses moyens aériens). Bruce Riedel, qui a travaillé à la CIA de 1977 à 1990 et qui est aujourd’hui un des experts de l’association Brookings Institution, écrivait en août 2011 un article intitulé « l’Algérie sera la prochaine à tomber », dans lequel il prédisait que le succès des coalisés en Libye encouragerait les éléments radicaux en Algérie, et AQMI en particulier. Entre les violences extrémistes et la perspective des frappes aériennes françaises, Riedel espérait en fait voir la chute du gouvernement algérien. Ironie du sort, il observait que « l’Algérie exprimait des préoccupations selon lesquelles la crise libyenne pouvait conduire à la création d’un sanctuaire important pour Al-Qaïda et d’autres extrémistes djihadistes ». Et c’est précisément grâce à l’OTAN que la Libye est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, à savoir un refuge sponsorisé par l’OTAN… pour Al-Qaïda. Avec la présence d’AQMI au nord du Mali et la participation française aux frappes dans ce secteur, nous saurons très rapidement si le conflit ne s’étendra pas à l’Algérie limitrophe.

     

    Il est à noter que Riedel, qui est coauteur du livre « which path to Persia ? », pousse ouvertement à armer un autre groupe défini comme terroriste par le département d’État américain, l’organisation Mujahedin-e-Khalq, dans le but de provoquer le chaos en Iran et aider à faire pression sur l’administration locale, ce qui illustre clairement l’usage qui peut être fait des formations terroristes dans l’exécution des basses œuvres en matière de politique étrangère des pays occidentaux. 

     

    Selon un autre analyste géopolitique, Pepe Escobar, un lien très étroit unit le Groupe islamique combattant en Libye et AQMI. Dans un de ses articles intitulé « How-Qaeda got to rule in Tripoli », il écrit : « le numéro deux d’Al-Qaïda, Zawahiri, a annoncé officiellement la fusion entre les deux groupes. Á partir de là, le Groupe islamique combattant en Libye et AQMI sont les deux faces d’une même pièce, dont Belhadj en est l’émir ».  Abdelhakim Belhadj, chef du Groupe islamique combattant en Libye, a obtenu des armes, de l’argent et la reconnaissance de l’OTAN lors de la tentative de renversement de la Jamahiriya arabe libyenne, et il a depuis jeté le pays dans la guerre civile. Cette intervention a vu aussi l’épicentre de la révolte, Benghazi, se détacher lentement mais sûrement de Tripoli pour devenir une région aujourd’hui semi-autonome, « l’émirat du terrorisme ». La dernière campagne de Belhadj doit probablement se dérouler aux confins de la frontière turco-syrienne, où il participe à la logistique de l’armée syrienne libre… avec la bénédiction de l’OTAN.

     

    Extension de l'islamisme libyen

     

    L’intervention des coalisés en Libye a ainsi ressuscité le Groupe islamique combattant en Libye, une formation affiliée à Al-Qaïda. Il avait déjà combattu en Irak et en Afghanistan. Il envoie aujourd’hui des combattants, de l’argent et des armes à partir du Mali vers la Syrie, là encore grâce aux bonnes faveurs de l’OTAN. Le redoutable « califat » dont les néoconservateurs nous ont rebattu les oreilles pendant une bonne dizaine d’années est en train de prendre réellement forme du fait des intrigues menées par les États-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et Israël… et non de l’islam, régulièrement instrumentalisé par ces derniers.

     

    Le Groupe islamique combattant en Libye, qui est en train de mener la bataille en Syrie avec l’assentiment de la diplomatie française, a donc officiellement fusionné avec Al-Qaïda selon le combatting terrorism center de West Point. Selon ce centre, AQMI et le Groupe islamique combattant en Libye n’ont pas seulement des objectifs idéologiques, mais aussi stratégiques et tactiques. Les armes que le groupe a reçues proviennent d’AQMI et ont probablement passé à travers les frontières poreuses du Sahara et du nord du Mali. En effet, ABC News a relaté dans un article en date du 10 novembre 2011 qu’un important représentant d’un groupe affilié à Al-Qaïda avait affirmé que l’organisation avait fait main basse sur quelques milliers d’armes disparues durant les événements libyens, alimentant les craintes des Occidentaux. « Nous (Al-Qaïda, NDLR) sommes les premiers bénéficiaires des révolutions arabes », a dit à l’agence de presse mauritanienne ANI Mokhtar Belmokhtar, un des leaders nord-africains d’AQMI.

     

    Un autre conflit éclatait donc au nord du Mali dès la fin des combats en Libye. Ce n’est pas un hasard. Cela fait partie d’une vaste entreprise préméditée de réorganisation géopolitique qui a commencé avec la chute de Kadhafi. La Libye est utilisée aujourd’hui comme tremplin pour envahir d’autres pays bien ciblés, tels le Mali, l’Algérie et la Syrie. Les terroristes armés jusqu’aux dents, financés et appuyés par l’OTAN, ne sont rien moins que les mercenaires de ce projet. L’Algérie a réussi jusque-là à déjouer les plans subversifs échafaudés par les États-Unis en 2011 dont les révolutions arabes ont été la partie visible de l’iceberg, mais elle n’a certainement pas échappé à l’attention de l’Empire, qui aimerait bien transformer toute une région qui s’étendrait de l’Afrique jusqu’aux abords de Pékin et Moscou, en utilisant les terroristes tantôt comme casus belli à de futures invasions, tantôt comme mercenaires de leurs sombres besognes.

     

    L’Empire apporte la guerre comme la nuée l’orage. Lui résister, de quelque manière que ce soit, est un véritable acte de Résistance.

     

    Capitaine Martin 

    http://www.resistance-politique.fr


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  • Le PTB s’oppose à la participation de la Belgique dans l’intervention militaire de la France au Mali

    Service de presse du PTB

    Photo Belga

    Le gouvernement a décidé de participer à l’intervention militaire de la France au Mali, prêtant son concours par l’envoi de deux C-130, deux hélicoptères et 75 militaires. La force armée occidentale a pour but de stopper l’avancée des groupes de rebelles islamistes dans le Nord du pays, et ce à la demande du gouvernement malien et avec le soutien après coup du Conseil de sécurité  de l’ONU.

    « Le président français François Hollande joue cependant en fait cavalier seul, déclare Bert De Belder, le spécialiste de la politique étrangère au PTB. Par son action de guerre, il sape une large initiative de paix élaborée par l’ONU avec les pays africains. »

    Le fait que le Mali soit devenu un tel guêpier est largement dû aux conséquences de la guerre menée par l’OTAN en Libye et à l’ingérence politique occidentale depuis des lustres. Pour le PTB, la paix, la stabilité et le développement ne peuvent avoir une possibilité de réussite que par des initiatives extrêmement prudentes, soutenues par une large base et principalement africaines.

    L’intervention de la France n’est évidemment pas désintéressée. En tant qu’ancienne puissance coloniale, la France a toujours de grands intérêts économiques dans la région. Le Mali possède des mines d’or et de l’uranium, utilisé pour une partie de l’énergie nucléaire française.

    « Tout comme lors des bombardements meurtriers de l’OTAN effectués en Libye il y a deux ans, la Belgique s’empresse d’apporter sa contribution, constate Bert De Belder. Et cela sans le moindre débat démocratique sur les objectifs, les conséquences et le coût. » En ce qui concerne la facture, le ministre de la Défense Pieter De Crem (CD&V) garde le silence. Pour le PTB, dans une période de douloureuses économies sur les dépenses sociales, tout budget supplémentaire pour la Défense est tout simplement cynique.

    Le gouvernement reste dans le flou complet quant à la durée de l’intervention militaire au Mali. Se contentant d’un « très brève, brève ou de durée moyenne », De Crem envoie promener le contribuable belge. Comme ce n’est que fin février qu’une première évaluation est prévue, il s’agit donc – pour commencer – d’une durée de six semaines. « Mais combien de fois cette période sera-t-elle prolongée, comme ce fut le cas en Afghanistan ?, s’interroge De Belder. Et de combien de Maliens qui seront blessés ou contraints à fuir le gouvernement Di Rupo portera-t-il la responsabilité ? »

    Service de presse du PTB
     

    Le Parti communiste du Luxembourg condamne la guerre au Mali

    Nous publions ci-dessous la déclaration du Parti communiste du Luxembourg en date du 15 janvier 2013 qui condamne la guerre au Mali

     

    Depuis vendredi dernier, la France ancienne puissance coloniale mène une guerre à l'Ouest du Mali Africain.

     

    La prétention est d'empêcher les rebelles islamistes de poursuivre leur avancée dans le nord du pays vers la capitale Bamako. Pour cette raison, la Force aérienne Française a attaqué des villages avec des bombes et des missiles. Déjà, dès les premiers jours de la guerre française, plus de 100 personnes ont été tuées, parmi lesquelles des femmes et des enfants.

     

     

    Le ministre français de la guerre Jean-Yves Le Drian a déclaré qu'il était nécessaire d'éviter l'instauration d'« un Etat terroriste en face de la France et de l'Europe ». Le même argument hypocrite a été utilisé, il y a des années, par les USA et leurs alliés lors des agressions en Afghanistan et en Irak. Mais en réalité cette nouvelle guerre n'est pas destiné à protéger le peuple du Mali ou pour empêcher un « Etat terroriste », mais- comme habituellement dans de tels cas - pour soutenir un régime qui est acceptable pour l'Occident, un régime qui sécurise l'accès aux richesses naturelles et aux positions géostratégiques.

     

    Même avec l'élargissement des troupes de la France aux autres états de l'OTAN et aux autres forces militaires régionales il n'y aura pas de solution militaire pour le Mali. La poursuite et l'extension de la guerre causera plus de destructions, plus de victimes, plus de misères et plus de réfugiés.

     

    Le Parti communiste du Luxembourg refuse toute guerre comme solution aux conflits. Le Parti communiste du Luxembourg appelle le gouvernement et en particulier les diplomates du Luxembourg à prendre leur responsabilité en leur qualité de membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies et d'agir pour une solution pacifique au Mali et également pour le retrait des troupes de la région.


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  • Droit social à la moulinette

    par Martine Bulard, jeudi 17 janvier 2013

    Historiquement régressif. On a beau chercher les mots les plus nuancés, on ne peut en trouver d’autres pour qualifier l’accord concocté par, d’une part, le Mouvement des entreprises de France (Medef), la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME), et, d’autre part, trois des cinq syndicats salariés invités autour de la table : la Confédération française démocratique du travail (CFDT), la Confédération générale des cadres (CGC), la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Deux syndicats — la Confédération générale du travail (CGT) et Force ouvrière (FO) ayant rejeté l’accord. La Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires (Sud..) et l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) étaient d’emblée hors course, car considérés comme « non représentatifs » selon la nouvelle loi.

    Salué quasi unanimement par les commentateurs politiques et par la presse, l’accord « historique » n’en est pas moins signé par des « partenaires » (un mot qui sonne doux aux oreilles patronales) ne représentant pas plus de 38 % des voix des élections prud’homales de 2008. Autrement dit, il reste minoritaire. Cela n’empêche pas M. François Hollande et à sa suite, les médias, de vanter la méthode et ses résultats. Et d’exiger des députés de la majorité (socialistes et verts) de ne pas toucher une ligne du texte quand il sera examiné au Parlement. On pourrait aussi se faire une autre idée de la démocratie sociale et politique.

    Il est vrai que les mots tendent à perdre leur sens. Déjà parlait-on de « plans sociaux » pour dire licenciements ; désormais, « sécurisation de l’emploi » désigne la flexibilité. Si sécurisation il y a, c’est bien celle des profits — expression totalement bannie du texte. Qu’on en juge à l’aune des principales dispositions de l’accord.

    1. Le maintien dans l’emploi. Dans la novlangue patronale, cela s’appelle : « trouver un nouvel équilibre dans l’arbitrage global temps de travail/ salaire/ emploi ». Traduit dans la vraie vie, cela devient : quand l’activité baisse, le temps de travail baisse et les salaires suivent. C’est le chômage partiel généralisé... sans indemnités chômage. Ainsi le travailleur peut voir son temps de travail diminuer d’un quart ou de moitié et son salaire se réduire d’autant, quand le patron le décide. Certes il faut un accord d’entreprise — mais on sait combien le face à face est aujourd’hui inégal. Dans les grandes entreprises comme Continental, des arrangements de ce type ont déjà été signés par la grâce du chantage à la délocalisation et au chômage. On imagine le poids des travailleurs dans les PME... Le temps de travail revient, totalement ou presque, entre les mains du patronat, alors que le code du travail visait justement à l’en déposséder, au moins en partie. En cas de refus du salarié, le licenciement pour « motif personnel » est engagé, sans le minimum du dispositif social lié au licenciement économique (notamment sur le volet formation...).

    Ce dispositif est également une machine à fabriquer des travailleurs pauvres. Alors qu’en France, un salarié sur deux gagne moins de 1 675 euros par mois, on imagine le drame quand la paie sera réduite d’un quart ou de moitié. Actuellement, le nombre de travailleurs pauvres dépasse déjà le million (plus de 8 % des ouvriers, et 10 % des employés).

    L’expérience de l’Allemagne, qui a inauguré le système dont on nous vante le mérite, est parlante : le nombre de travailleurs « en risque de pauvreté » [sic] a pratiquement doublé entre 2005 et 2010, pour atteindre 7,7 %. Selon le bureau officiel des statistiques, « en 2010, plus du cinquième des employés travaillant dans des entreprises d’au moins dix personnes percevaient des bas salaires, contre 18,7 % en 2006 ». Quant à la croissance dans ce pays, elle vire à la récession ...

    Cette hyperflexibilité des salaires et des personnes inscrite dans le texte adopté peut durer jusqu’à deux ans. Et après ? L’entreprise peut licencier classiquement. Mais rien ne l’empêche d’accumuler des réserves pendant cette période, de prendre le temps de diversifier ses investissements et... de jeter dehors les travailleurs qui se sont sacrifiés (seuls) lors de ces deux années. Il suffit de regarder ce qui s’est passé chez Continental. Certes, toutes les entreprises ne procèderont pas ainsi. Mais précisément le code du travail comme la loi sont faits pour les escrocs... Et le patron voyou, ce n’est pas une vue de l’esprit.

    Pour résumer, cette seule clause ne supprime pas les licenciements — elle peut au mieux les différer (c’est bon pour les statistiques, ponctuellement) —, alors que la baisse du pouvoir d’achat salarial conduira à une réduction de la consommation qui conduira à une baisse d’activité... Même le Fonds monétaire international (FMI) a fini par comprendre cet enchaînement fatal.

    2. La mobilité de l’emploi. Cela sonne jeune et dynamique — mais cela renvoie des générations en arrière. L’entreprise peut décider d’envoyer le salarié ou un service entier n’importe où dans le groupe, dès lors qu’elle ne modifie pas sa qualification. Ce n’est plus la loi qui régit ce droit patronal, mais un simple accord d’entreprise. Le contrat de travail ne fait rien à l’affaire, et toute personne qui aurait le front de refuser serait licenciée « pour motif personnel ».

    3. Les règles relatives au licenciement. Désormais, les procédures de licenciement ne sont plus celles fixées par la loi mais « par un accord d’entreprise » (majoritaire, c’est bien le moins) ou par un « document produit par l’employeur et homologué par la Direccte » (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et non l’inspection du travail, en vingt-et-un jours maximum. Dans le cas contraire, le plan est réputé acquis.

    Lire, dans Le Monde diplomatique de janvier, en kiosques, « Rupture conventionnelle, virer sans licencier », par Céline Mouzon.

    Pour faire bonne mesure, le délai de contestation de ces plans par les élus du personnel est ramené à trois mois (contre douze), celui du licenciement personnel à douze mois (contre cinq)... Paraît-il la contestation des salariés coûtait très cher !

    4. Les contrats à durée déterminée (CDD). Actuellement, 80 % des embauches se font en CDD, le reste étant en contrat à durée indéterminée (CDI). En 1981, à la veille de l’arrivée de la gauche au pouvoir, c’était exactement l’inverse. Mais seuls les CDD courts (10 % des salariés) font l’objet d’une taxation : 7 % pour les moins d’un mois ; 5,5 % pour les contrats de un à trois mois. Les CDD d’usage de moins de trois mois bénéficient, eux, d’un taux réduit à 4,5 % et sont autorisés dans l’hôtellerie, les centres de loisirs et... les instituts de sondage. Pour Mme Parisot, la patronne du Medef et vice-présidente de l’institut de sondages Ifop, il n’y a pas de petit intérêt à défendre.

    Dans les faits, cette mesure envers les CDD va surtout bénéficier aux agences d’intérim qui avaient subi une chute d’activité ces derniers temps — le surcoût d’un contrat d’intérim s’élève, en effet, à 15 % en dessous des taux adoptés. C’est le principe des vases communicants. La précarité n’est qu’à peine effleurée. L’accord prévoit également une exonération de charges (encore !) pour les embauches en CDI pendant trois mois au-delà de la période d’essai.

    5. Le temps partiel. L’accord aurait pu décider de limiter le recours au temps partiel, qui touche principalement les femmes (85 %) et les bas salaires (80 %). Il n’en est rien. L’accord porte de vingt heures à vingt-quatre heures par semaine la durée minimale, sauf pour les moins de 26 ans et les salariés qui en feraient la demande (sous pression de certaines directions d’entreprises ?)... Ces vingt-quatre heures sont lissées sur l’année ; l’employeur peut à tout moment imposer des périodes d’amplitude horaire plus vastes, puis de non-travail. La logique est la même : le salarié est l’unique variable d’ajustement.

    Quant aux points présentés comme incontestablement positifs, le sont-ils tant que cela ?

    6. Le droit rechargeable à l’assurance-chômage. Le salarié qui retrouve un emploi garde ses droits au chômage (indemnités et période d’indemnisation) si, par malheur, il doit se réinscrire au Pôle emploi. C’est un progrès réel. Mais l’accord spécifie que « les partenaires sociaux veilleront à ne pas aggraver ainsi le déséquilibre financier du régime d’assurance-chômage ». Autrement dit, le nouveau droit des uns devra être pris sur ceux des autres.

    7. La couverture complémentaire santé pour tous. L’idée d’étendre la couverture maladie est excellente. Mais les négociations commenceront en avril et l’obligation ne sera effective qu’en... janvier 2016. De plus, les directions d’entreprise pourront choisir les organismes prestataires. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que les compagnies d’assurances sont d’ores et déjà sur les rangs. D’où l’excellente appellation de « contrats Axa » (ou Allianz) donnée à cette mesure par l’ancien inspecteur du travail Gérard Filoche.

    Enfin, ces contrats ne définiront qu’un panier minimum de soins (100 euros par an pour des lunettes, par exemple) qui sera loin de couvrir les frais ordinaires. Or, là est bien la question. Les gouvernements successifs n’ont cessé de réduire les remboursements des dépenses de santé courante (moins de la moitié actuellement) qui sont de moins en moins compensés par les mutuelles ou complémentaires (sauf à payer le prix fort). Et une fois les dégâts accomplis, on présente comme une avancée le colmatage d’une des multiples brèches.

    Le patronat assure que cette nouvelle couverture complémentaire coûtera 4 milliards. Pourquoi ne pas les consacrer à un meilleur remboursement pour tous ?

    On pourrait encore citer quelques-unes des dispositions adoptées. En réalité, aucune n’apporte un changement radical pour les salariés, et la logique globale permet au patronat un retour en arrière de plusieurs décennies.

    Une fois de plus, la direction de la CFDT joue la carte du social libéralisme. Déjà en 2003, Mme Nicole Notat et M. François Chérèque avaient accepté le plan de réforme des retraites, brisant par là-même le mouvement social. En 2004, ils avaient négocié une révision à la baisse des indemnités chômage, les fameux « recalculés ». Depuis, Mme Notat a fait du chemin : elle est devenue présidente du Siècle, club select de l’élite, en remplacement de M. Denis Kessler, l’ex-vice président du Medef et PDG d’une société de réassurance.

    Quant à M. Chérèque, il vient de prendre la tête du think tank Terra Nova, grand inspirateur de cette réforme du droit social. La boucle est bouclée... A moins que l’expérience de 1984 serve de leçon aux militants cédétistes : après avoir signé avec l’ancêtre du Medef (le CNPF) un protocole sur « l’adaptation des conditions d’emploi » (déjà), Edmond Maire, le patron de la CFDT, avait dû faire marche arrière.

    Il reste le débat au Parlement et surtout la lutte collective, qui demeure la meilleure assurance tous risques.

    http://www.monde-diplomatique.fr


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