• Une analyse de 1848, toujours d’actualité

     Pourquoi le chômage ne peut pas être résolu dans le capitalisme ?

    Le droit au Travail pour tous n’est pas une préoccupation récente. Déjà, dans le contexte de la révolution de 1848, où le peuple réclamait à la nouvelle République, du travail pour tous les citoyens, François Vidal [1] envisageait la réalisation concrète du Droit au Travail par la transformation de la base économique de la société. En partant de constats objectifs sur la réalité économique, politique et sociale, il proposait une explication du chômage, comme effet inévitable des contradictions du régime capitaliste.

    On se propose dans cet article de restituer son raisonnement sur les causes du chômage et, par là même sur les conditions de sa suppression, en se basant sur son livre Vivre en travaillant.

    Lorsque Vidal écrit son ouvrage, les droits sociaux et politiques des ouvriers sont pratiquement inexistants. Les conditions de travail avaient régressé: augmentation de la durée et de l’intensité du travail, compression des salaires, chômage et insécurité de l’emploi. Les entrepreneurs avaient la liberté de débaucher sans réglementation. En outre, le capital spéculatif se développait au détriment du capital industriel.

    En 1846-47, se produisit une crise de “surproduction capitaliste” qui toucha plus durement encore les ouvriers de France comme de tous les pays d’Europe. Ils ne trouvaient plus à vendre leur force de travail. Le capital “chômait”, les travailleurs devaient chômer aussi. C’est dans ces conditions que se produisit la révolution de 1848, révolution opérée par le peuple, en alliance avec la bourgeoisie républicaine d’alors.

    Régime capitaliste et chômage

    François Vidal indique d’abord que dans les conditions de la production capitaliste, où l’ouvrier ne possède plus les instruments de production, la liberté du capital l’emporte sur le droit au travail. Pour pouvoir travailler, comme l’indiquera Marx, il faut passer par le « détour du capital ».

    « Dans l’industrie, l’ouvrier qui ne possède point d’instruments de production est réduit à travailler pour le compte et au profit d’autrui comme salarié. Or les instruments dont on se sert aujourd’hui coûtent des sommes immenses, si bien que pour disposer des outils indispensables, il faut préalablement être capitaliste. Partout le capital domine la production, dicte la loi d’une manière à peu près absolue ».

    La société capitaliste, explique François Vidal, basée sur l’appropriation privée des moyens de production, permet l’exploitation de l’homme par l’homme au moyen du salariat, au profit d’autrui, des industriels et des financiers. Tandis que les travailleurs n’ont que leur force de travail à vendre. S’ils ne peuvent la vendre, ils sont obligés de chômer. Il en conclut que les causes du chômage sont bien le résultat de l’organisation (ou de la désorganisation) de la société capitaliste. Pour lui, le Droit au travail est relié à l’appropriation sociale des instruments de production. Des réformes temporaires ne peuvent résoudre le problème. « Ils ont cru réaliser le droit au travail en établissant, le lendemain de la Révolution, des ateliers de charité, des ateliers temporaires ! »… « il fallait se hâter de convertir les ateliers nationaux en véritables ateliers de production, de mettre fin à ce gaspillage des deniers de l’état et des forces vives des travailleurs […] de faire vivre les ouvriers du fruit de leur travail et non pas de les assister momentanément aux dépens de la République ! »

    Régime socialiste et suppression des causes du chômage

    Pour François Vidal les facteurs du chômage remettent en cause de manière générale le régime social et politique capitaliste.

    « Il est bien évident que les travailleurs ne seront définitivement affranchis que le jour où ils auront la libre disposition des instruments qu’ils mettent en œuvre, des outils sans lesquels ils ne peuvent travailler. »

    Le seul moyen durable d’assurer le droit au travail est de révolutionner la société.

    « L’antagonisme, la concurrence, l’hostilité flagrante de tous les intérêts, le désordre systématique, le salariat et l’exploitation sous toutes les formes, ont porté leurs fruits. Voyez, la vieille société s’affaisse sur elle-même : partout des débris et des ruines. Il faut constituer un ordre nouveau. »

    L’exploitation des travailleurs au profit du privé ne serait abolie qu’à partir du moment où la propriété des instruments de production serait sociale, ce qui n’est possible que si l’on  transforme la base économique (le régime marchand capitaliste).

    « Le droit au travail, qu’on le sache ou qu’on l’ignore, implique nécessairement l’organisation du travail ; et l’organisation du travail implique la transformation économique de la société. Le principe est posé, les conséquences sont inévitables. »

    Afin de supprimer le chômage, François Vidal envisage une société basée sur d’autres principes : un autre régime social, qu’on pourrait nommer socialisme (au sens que ce mot avait alors). Ce qui est visé est une socialisation des diverses branches de la production et de l’échange. Il estime cependant qu’une phase de transition est nécessaire pour passer d’un mode de production (capitaliste) à un autre (socialiste). Il s’agirait, dans un premier temps de faire dépérir le secteur capitaliste privé au profit d’un secteur public, ou social. Il propose pour ce faire de dispenser aux ouvriers associés des crédits publics et avances productives, au détriment du secteur capitaliste. Proposant une alliance entre la paysannerie et les ouvriers, il prend cependant en compte les particularités concrètes et les inquiétudes des paysans, dans l’objectif de leur faire comprendre les avantages qu’ils  pourraient retirer d’une agriculture socialisée.

    Le « droit au travail » aujourd’hui

    Si l’on tient compte que l’analyse des déterminations capitalistes du chômage, et de leur mode de résolution, telles que les pose François Vidal, sont vieilles de 160 ans, on est surpris qu’elles puissent encore s’appliquer à l’actualité, celle que beaucoup de travailleurs subissent.

    En effet, depuis 1848, rien n’a changé, ni dans le fond, ni dans le détail. Le régime capitaliste est toujours en place, et périodiquement il retourne à sa logique “normale”: loi du capital s’imposant contre le travail, anarchie de la production, crises périodiques. Quant aux « ateliers de charité » et autres « ateliers temporaires », ce ne sont que les ancêtres des contrats précaires et sous-payés : les T.U.C., les C.E.S., les S.I.V.P., les contrats de qualification et de conversion, les contrats A.I.D.E., les stages et formations parfois “bidons”, qui ne font que baisser le taux de chômage par intermittence, trompant les chiffres actuels et réels de ce fléau capitaliste. Il suffit de travailler dix heures par semaine pour ne plus être comptabilisé comme chômeur dans le calcul officiel du chômage. Toutes les réformes contre le chômage ne servent qu’à « cacher une partie de la forêt », momentanément.

    Quant au « partage du travail », il a atteint son apogée allant jusqu’à l’acceptation, pour un homme ou une femme ayant charge de famille, de travailler de 15 à 25 heures par semaine, rémunéré au S.M.I.C. horaire, moyennant «un petit complément financier» des Assedic, et pas pour tout le monde (ce que devrait faire demain le R.S.A.), qui leur permet de subsister. Pour certains chômeurs, un dilemme se pose : je travaille durement pour un maigre salaire ou je ne travaille pas mais je reçois la même somme de la part de l’état. Même si ce n’est pas “moral”, c’est un choix qui peut se présenter comme légitime. Ne déplaçons pas le problème cependant, la réalité est autre. En effet, la majorité préfère travailler pour un maigre salaire, parce qu’ils ont déjà connu ou ont peur de connaître les conséquences économiques, sociales et psychologiques du chômage, parce qu’ils veulent se sentir utiles à la société.

    Comme l’observait François Vidal, il faut « mettre fin à ce gaspillage des deniers de l’état et des forces vives des travailleurs », et « faire vivre les ouvriers du fruit de leur travail, et non pas de les assister momentanément aux dépens de la République ». Le peuple demande à « vivre en travaillant », de pouvoir subvenir à ses besoins, plutôt que de quémander assistance à l’État, à la République, donc indirectement aux travailleurs qui sont les seuls à produire la richesse sociale.

    Parfois, c’est mon cas, le travailleur a trois ou quatre employeurs différents afin de totaliser une vingtaine d’heures de labeur par semaine, ou d’atteindre, dans le meilleurs des cas, un temps complet (35 heures) payé au S.M.I.C. Tous ces travailleurs pauvres ou «chômeurs à mi-temps» et les autres chômeurs qui souhaiteraient travailler davantage, pour vivre décemment, sont dans la même situation que les journaliers de 1848, constamment à la recherche de travail, qui sans cesse devaient vendre leur force productive, acceptant n’importe quel travail, même mal payé, pourvu qu’il puisse leur permettre de survivre.

    Comme l’analysait François Vidal, le Droit au Travail, réclamé par le peuple en 1848 dans la nouvelle République, ne pouvait être qu’une vaine revendication dans le régime capitaliste. Même la période dite des “Trente Glorieuses”, n’a pas permis de résoudre définitivement la question du chômage. Dès la crise de 1973, le chômage devait reprendre une courbe ascendante, jusqu’à ce que la majorité des classes laborieuses (chômeurs, précaires ou ayant encore un travail) se retrouvent dans le même état d’insécurité permanente, de crainte de l’avenir, qu’au XIXe siècle.

    Contraints à “chômer”, les travailleurs ne pourront pas obtenir le droit au travail dans le cadre du capitalisme. Mais ils peuvent prendre conscience que le seul mode de résolution durable de ce problème, consiste à révolutionner la base économique de la société. Et que, même si cette transformation ne peut s’opérer dans l’immédiat, ils ont à maintenir dans l’histoire une telle perspective, non la faire tomber aux oubliettes, comme ont pu le faire diverses organisations se réclamant du mouvement ouvrier. Très en retard, un siècle et demi après, sur François Vidal et les socialistes et communistes de 1848.

     
    1. 1. François Vidal fut entre février et avril 1848, secrétaire de la Commission de gouvernement pour les travailleurs (appelée aussi Commission du Luxembourg), qui comprenait Louis Blanc et Constantin Pecqueur. Il rédigea avec ce dernier le rapport de cette commission, ou Plan général de réformes. Il fut élu député de la Montagne en 1850. C’était un représentant notoire des théoriciens de l’économie «sociale» ou socialiste.

    http://www.uniondelutte.org/2008/11/causes-chomage/


    votre commentaire
  • Ce qui devrait être le dernier sommet européen de l'année pourrait bien décider d'une réforme des traités. Une telle possibilité suscite en tout cas de nombreux débats. Plusieurs Etats membres semblent en faveur de cette révision, qui pourrait cependant s'avérer difficile à mettre en place. Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy souligne néanmoins, dans un rapport confidentiel, que des changements rapides sont possibles.

    L'idée d'une réforme des traités lancée par le couple franco-allemand est accueillie favorablement par certains Etats membres. Il en est ainsi de l'Espagne, dont le futur chef du gouvernement, Mariano Rajoy, s'est dit "convaincu qu'on trouvera une procédure pour que cette réforme entre en vigueur le plus rapidement possible" [AFP]. Le pays a par ailleurs déjà intégré la règle d'or budgétaire dans sa législation, suite à son adoption par le Parlement espagnol en septembre dernier.

    Le Royaume-Uni ne semble pas être opposé à cette réforme. Le Premier ministre britannique David Cameron a cependant souligné que "si les États membres de la zone euro veulent utiliser les 'institutions européennes' pour protéger la monnaie unique, ils vont devoir répondre au préalable à un certain nombre d'exigences britanniques" [Le Point]. Il s'est en outre positionné en faveur d'une révision des traités incluant les vingt-sept Etats membres, et non uniquement les dix-sept de la zone euro. C'est en effet pour lui "la voie la plus crédible pour faire avancer l'Europe", tout en soulignant le fait que "pour sauver la monnaie unique, il faut plus qu'un traité. Il faut régler le problème de la compétitivité, le problème du déficit, il faut prendre des mesures pour convaincre les marchés qu'on est sérieux" [Le Point].

    Pour François Fillon, en revanche, cet accord semble difficile à conclure à vingt-sept : "l'Allemagne souhaiterait un traité à 27, nous pensons que cela sera difficile, nous essayerons vendredi lors du Conseil européen, et s'il n'y a pas unanimité, on le fera à 17 avec une calendrier pour mars 2012" a-t-il affirmé [Romandie].

    Pour Euronews, la première possibilité porte avec elle de nombreux risques de blocage, en raison des référendums qu'elle implique. Un accord limité à un nombre restreint de pays comporte lui aussi des difficultés : "Si on prend un traité totalement indépendant, ce qui était le cas de Schengen au début, tant que ces traités sont totalement indépendants du traité sur l’UE, ils sont obligés d’avoir leurs propres institutions, leurs propres organes, ils ne peuvent pas emprunter les institutions de l’UE dans la mesure où ce sont des traités séparés, et c’est évidemment le plus grand inconvénient" souligne Marianne Dony, présidente de l'Institut d'études européennes [Euronews].

    Reste une solution proposée par Herman Van Rompuy dans un rapport confidentiel distribué mardi aux Etats membres. Pour lui, il suffirait d'une réécriture du protocole n° 12 annexé au traité de Lisbonne pour concrétiser la réforme. "Ces changements peuvent être introduits par décision unanime du Conseil (ou siègent les États), sur proposition de la Commission et après consultation du Parlement européen et de la BCE", précise le texte obtenu par Le Figaro. "La décision n'exige pas de ratification au niveau national. Elle peut donc conduire à des changements rapides et significatifs" précise-t-il.


    votre commentaire

  • votre commentaire
  •   Voilà, ils recommencent, les mêmes qui avaient hurlé haineusement contre le NON au référendum du 29 mai 2005. La pensée unique a de beaux jours en France avec le déchaînement médiatique des amis de l'Europe des marchés.

         C'est bien simple. Vous êtes favorable au diktat d'Angela Merkel sur notre continent, avec la complicité de Nicolas Sarkozy et l'Allemagne en chien de garde, vous devenez un gentil germanophile. Au contraire, vous critiquez l'Europe capitaliste de la BCE, de Bruxelles et de Berlin, vous êtes catalogué de dangereux germanophobe, voire de vil nationaliste prêt à sortir les baïonnettes pour défaire nos bons cousins de Germanie.

         C'est un peu court, messieurs les censeurs. Et vos injures grossières n'empêcheront pas les luttes pour une autre Europe, celle du progrès social et de l'amitié entre ses peuples.

     

         Oui, mais nous bassine-t-on encore, l'Allemagne, l'état le plus riche de l'Union européenne, ne serait-elle pas un modèle à copier? Et bien traversons le Rhin (pacifiquement) et voyons la réalité.

         6, 9% de chômeurs. Oui mais, 6, 5 millions de personnes subissent les MAXI-JOBS (400 euros par mois, sans assurance maladie ni droit à la retraite et au chômage) et les 1 EURO-JOBS (travaux d'intérêt public à moins de 15h par semaine). 6, 5 millions de personnes sortis des chiffres du chômage. Cette invention n'est pas le fait de l'arrivée au pouvoir d'Angela Merkel. Le chancelier Schröder et sa coalition gouvernementale socialo-écologiste l'ont instauré auparavant.

         Et comment dit-on travailler plus longtemps et gagner moins en allemand avec le recul de l'âge de la retraite à 67 ans? 666 000 retraités cumulent leurs pensions avec les Maxi-jobs et les 1 euro-jobs. Et par rapport au nombre de chômeurs, même le journal de droite DIE WELT s'est indigné qu'un chômeur de 58 ans sur 2  n'était pas répertorié. Confirmé par le Xavier Bertrand allemand: "début 2011, seulement 43% des séniors bénificiaires du chômage étaient enregistrés". Et dernièrement, le même ministre du travail d'avouer qu'avec le recul de l'âge de la retraite, le chômage des jeunes progresse.

         En Allemagne, pas de SMIC et 20% de la population active travaillent pour 5 euros de l'heure; certains cumulant 2 à 3 emplois de la sorte pour survivre. Les emplois à temps complets régressent de 2, 6% depuis 1999, les petits boulots et les emplois précaires, eux, ont progressé de 30, 6% (Chiffres de l'INSEE allemand). Saviez-vous aussi qu'un salarié en ex-RDA perçoit 17% de moins que son homologue de l'Ouest? Et que le minimum vital, dans l'économie la plus riche d'Europe, est fixé à 374 euros par le gouvernement?

         D'ailleurs, signe du désenchantement outre-Rhin, les étudiants battent le pavé et occupent leurs facs. 43, 5% des jeunes sont universitaires et, au rythme des réformes engagées, ils prévoient que leur pays ne sera plus un haut-lieu de recherche dans le monde.

     

         Alors, germanophile ou germanophobe? Ou bien un NON républicain des citoyens de France, franc et massif,  au diktat politico-économique de l'Allemagne d'Angela Merkel? Car l'OCDE le constatait en janvier 2010: "Au niveau international, l'Allemagne se distingue comme une société à deux vitesses en ce qui concerne le marché du travail. En Allemagne, encore plus que dans les autres pays membres, les travailleurs sans emploi fixe sont les principales victimes de la crise".

    allemagne

         "Les lois (les petits boulots cités plus haut) rendent pauvres et malades", dit la pancarte de ce manifestant.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/


    votre commentaire
  • JPEG - 36 ko

    « La gendarmerie aurait dû abattre les terroristes de #greenpeace ! Ils ne méritent pas de traitements particuliers… ». Ce message instantané a été rédigé par le porte-parole des Jeunes Populaires (UMP) du Loiret, Maxime Buizard, et posté sur le réseau social Twitter en milieu de journée.

    Le jeune cadre réagissait à l’action des militants écologistes qui ont investi, ce lundi matin, plusieurs sites nucléaires pour alerter les pouvoirs publics sur « la vulnérabilité des installations ».

    « Je n’en ai pas cru mes yeux », raconte Adélaïde Colin, la directrice de la communication de GreenPeace, qui possède un compte twitter. « Nos intentions et nos actions sont fondamentalement non-violentes. Elles s’inscrivent dans une tradition de désobéissance civile que visiblement ce monsieur n’a pas compris ».

    Tout aussi surpris, Benjamin Lancar, responsable national des Jeunes Populaires, a indiqué à Libération qu’il avait été mis fin aux fonctions du jeune militant : « Nous condamnons très fermement ces propos. Désormais ce sera un compte Twitter à son nom, plus à celui de notre mouvement. Je viens d’avertir son secrétaire départemental qu’il était mis fin à ses fonctions ».

    Pour Christophe Rossignol, membre du conseil d’orientation d’Europe Écologie Les Verts (EELV), « le climat de haine institué par le FN et relayé par l’UMP peuvent provoquer des discours ou des actes violents de la part d’adolescents fragiles et perturbés ».

    En fin d’après-midi, Maxime Buizard postait ses excuses et retirait son message d’origine : « Désolé, mon dernier tweet était idiot. Je le regrette profondément ».

    Pour GreenPeace, l’incident est clos : « Nous sommes satisfaits de la décision rapide de l’UMP », a réagi l’organisation.

    http://www.liberation.fr/politiques...


    votre commentaire
  • semences-copie-1.jpg

     

    Après un débat vif, les députés ont voté la loi sur le certificat d’obtention végétale, qui supprime le droit de ressemer librement sa propre récolte sans verser de taxe. Les élus UMP, et le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, ont rejeté tous les amendements proposés par l’opposition de gauche. L’industrie semencière peut être satisfaite, tandis que la Confédération paysanne appelle à l’abrogation de la loi, et à son boycott.

     

    Orge, avoine, blé, pois, trèfle, luzerne… 21 variétés de semences seront soumises à une taxe, la contribution volontaire obligatoire, si l’on veut les replanter . Un droit de propriété sur les semences que viennent de voter les députés UMP à l’Assemblée. Pire : les semences de ferme pour les autres espèces (cultures intermédiaires, légumes, soja) sont interdites. « Les paysans qui ne respecteront pas cette loi seront des contrefacteurs, donc des délinquants », proteste la Confédération paysanne. Les éleveurs qui, souvent, réutilisent leurs semences pour des cultures destinées à nourrir leurs bêtes, sont les premiers visés. Les grands semenciers (Limagrain, Monsanto, Syngenta, Vilmorin, Pioneer Semences…), qui percevront une partie de la contribution volontaire obligatoire, auront bientôt « la mainmise totale sur les semences alors qu’actuellement ils ne fournissent que 50 % des volumes, avertit le syndicat agricole. Nous nous trouverons alors dans une totale dépendance qui peut mettre en péril la capacité même à ensemencer tous nos champs. » Comment en est-on arrivé là ?


    Le débat a pourtant été vif à l’Assemblée. D’un côté, la gauche et les écologistes. De l’autre, l’UMP, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, et Xavier Beulin, président de la FNSEA et dirigeant de la pieuvre agroalimentaire Sofiproteol. « Nous considérons que le droit des agriculteurs de réutiliser une partie de leur récolte est un droit inaliénable auquel nous n’avons pas à déroger », leur lance le député socialiste Germinal Peiro. Avec sa collègue écologiste Anny Poursinoff, il est monté au créneau pour défendre des amendements visant à limiter la portée de la nouvelle loi sur le certificat d’obtention végétale (COV).


    La moitié des agriculteurs français concernés

    En face, le député UMP Thierry Lazaro, rapporteur de la commission des Affaires économiques, défend le texte avec zèle, aux côtés du ministre de l’Agriculture. Ils invoquent à tour de rôle l’importance de la propriété intellectuelle (des seuls semenciers) ou une nécessaire harmonisation entre droit français et droit européen . L’un des objectifs des amendements proposés par la gauche était l’élargissement des cultures exemptés de taxe  [1] Cet amendement « inverse la logique du texte », s’est insurgé Bruno Le Maire, qui estime « qu’il y a lieu de restreindre de façon positive la liste des espèces qui peuvent bénéficier de cette exemption afin de coller au plus près à la réalité des pratiques agricoles ». Une « restriction positive » qui profite directement à l’industrie semencière. En vendant ses semences, elle devient aussi propriétaire des graines tirées de leur récolte.

    « Vous êtes en train de livrer les agriculteurs français aux semenciers. Il faut le reconnaître et l’assumer ! », s’emporte Germinal Peiro. Le député de Dordogne rappelle que la moitié des agriculteurs français réutilisent leurs semences de ferme : 60 % pour les céréales à paille, 80 % pour les plantes fourragères, entre 40 % et 60 % pour les protéagineux, et entre 20 % et 40 % pour le soja. Ils se verront donc taxés.

     

    Deux visions de l’agriculture s’opposent

    L’un des arguments avancés par l’UMP et la FNSEA est le nécessaire financement de la recherche. Anny Poursinoff s’étonne que l’on souhaite faire payer la recherche agronomique par les agriculteurs. Germinal Peiro estime de son côté que les semenciers, du fait de leurs recherches, « orientent l’agriculture mondiale et les pratiques agricoles, sans tenir compte des usages locaux ancestraux, lesquels peuvent aussi donner d’excellents résultats agronomiques et préserver la diversité des agricultures ».

    Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, peut se réjouir : la totalité de ses arguments ont été repris par l’UMP. Le dirigeant de Sofiproteol ne voit pas en quoi la reproduction à la ferme serait un facteur de biodiversité : « Pour les grandes cultures, aucune variété utilisée n’est le fruit d’une conservation ancestrale ; toutes ont été développées grâce à la création variétale. » Faux, estime Guy Kastler, du réseau Semences paysannes : « Des caractères nouveaux apparaissent, permettant à la plante d’être mieux adaptée au sol, au climat, aux conditions locales. Il est alors possible de réduire les engrais et les pesticides. À l’inverse, les semenciers adaptent les plantes aux engrais et aux pesticides, qui sont partout les mêmes. » Deux visions de l’agriculture et de l’alimentation s’affrontent, y compris dans les travées de l’Assemblée.

     

    Des paysans fraudeurs et voleurs ?

    Le président de la FNSEA souhaite par ailleurs que le montant des redevances soit discuté au niveau interprofessionnel… où souvent la FNSEA siège seule. La gauche a voulu poser la condition du pluralisme syndical. En vain. Et Bruno Le Maire de renchérir : « Je rêve qu’un jour le monde agricole puisse, comme tous les mondes économiques en France, travailler avec l’ensemble des syndicats représentatifs, qui discuteraient des différents sujets de manière responsable et constructive, chacun essayant de comprendre les positions de l’autre… » À l’image de ce que pratiquent le gouvernement et l’UMP ?

     

    Tout n’est pas terminé. Le texte doit désormais passer devant le Conseil constitutionnel. Reste donc une possibilité de révision. Parmi les défenseurs du droit à semer et à planter librement, on espère aussi que la tolérance sur la possibilité de ressemer qui régnait depuis 1991, date de création du certificat d’obtention végétale (qui recense les variétés et leurs propriétaires), se poursuivra. Mais vu le zèle avec lequel le ministre a défendu les positions du lobby semencier à l’Assemblée nationale, il est peut probable que ce soit le cas. La maréchaussée débarquera-t-elle demain dans les granges pour lutter contre la « fraude » aux semences et arrêter les paysans voleurs ? De son côté, la Confédération paysanne demande à tous les candidats à la prochaine élection présidentielle de s’engager à « abroger cette loi scandaleuse » et invite les paysans à refuser de payer la dîme aux multinationales.

    Nolwenn Weiler

    BASTA

    Sur cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-l-agro-industrie-semences-91176882.html 



    Notes

    [1] « Les agriculteurs peuvent utiliser sur leur propre exploitation, sans l’autorisation de l’obtenteur, à des fins de reproduction et de multiplication, le produit de la récolte qu’ils ont obtenu par la mise en culture d’une variété protégée, sauf pour les espèces énumérées par décret en Conseil d’État. »


    votre commentaire
  • USA 83

     mardi 6 décembre 2011

    Au pays du goulag levant (USA), la législation 1867 qui prévoit la détention indéfinie et la torture des citoyens par l’armée passe le sénat avec 93% de voix !

     

    La législation terrifiante qui permet aux citoyens américains d’être arrêtés, détenus indéfiniment, interrogés et torturés sans avoir été au préalable inculpés de quoi que ce soit, sans procès, est passée au sénat américain Jeudi avec un soutien très majoritaire de 93% des législateurs.

    Seulement sept membres du sénat américain ont voté contre la loi National Defense Authorization Act (NDAA) ce Jeudi, malgré les avertissements de l’ACLU (Ndt : Association américaine des droits civiques) et de citoyens concernés à travers le pays, stipulant que les effets de cette législation seraient détriment aux droits civiques et aux libertés de chacun aux Etats-Unis. Sous cette loi, les citoyens américains peuvent être retenus par l’armée américaine pour des accusations en rapport avec le terrorisme et détenus indéfiniment sans procès.

    De plus, un autre amendement de ce texte de la législation (NdT : amendement 1031) approuve de nouveau la technique de torture dite de « waterboarding » (Ndt : simulation de noyade) ainsi que « d’autres techniques avancées d’interrogation »qui sont en ce moment hors-la-loi.

    « La loi est une menace historique pour les citoyens américains » a dit Christopher Anders de l’ACLU à Associated Press.

    Pour les plus grands supporteurs de cette loi, quoi qu’il en soit, l’histoire nécessite que les Américains sacrifient leur liberté pour leur sécurité.

    Le sénateur Lindsey Graham, un des soutiens de la législation, dit que les lois actuelles protégeant les Américains sont par trop laxistes. Au lieu de cela, dit ce sénateur, quiconque est soupçonné de terrorisme (NdT : notons qu’il dit juste « soupçonné ») « ne devrait pas avoir leurs droits Miranda lus [1]. Il ne devrait pas avoir un avocat. »

    Graham ajoute que les suspects de terrorisme « devraient être détenus humainement par l’armée et interrogés sur le pourquoi ils ont rejoint Al Qaïda et qu’est-ce qu’ils voulaient nous faire » (...). Le supplice de la baignoire, le déni de sommeil et d’autres méthodes mises hors-la-loi dans la loi Anti-torture Act de 2005, seront ajoutés à une liste top-secrète de techniques approuvées d’interrogatoires qui pourront être utilisées contre les suspects, Américains ou autres.

    Le sénateur républicain Kelly Ayotte a dit la semaine dernière que « les terroristes ne devraient pas être capables de voir toutes nos pratiques d’interrogatoires en ligne », et le sénateur Joe Liberman a ajouté durant le débat cette semaine : « Quand un membre d’Al Qaïda ou un autre groupe terroriste associé… Je veux qu’il soit terrifié de ce qu’il va lui arriver entre les mains américaines… Je ne veux pas qu’il sache ce qu’il va se passer », a ajouté le sénateur et ancien candidat à la présidentielle américaine.

    Non seulement ne sauront-ils rien leur cruel futur, mais ils ne sauront pas non plus leur propres droits, pour la simple raison qu’ils n’en auront aucun. « Nous avons besoin que les autorités maintiennent ces individus aux mains de l’armée de cette façon nous n’avons pas à leur lire leurs droits Miranda » ajoute Kelly.

    Tandis que les législateurs ont rassemblé un soutien massif pour faire approuver la législation contre les terroristes, ceci peut aussi être appliqué contre n’importe qui. Incluant des citoyens américains qui seraient seulement suspectés de liens avec des terroristes.

    Le président Obama avait promis dans le passé qu’il imposerait un veto à une telle législation si elle venait à passer le congrès et un officiel de la Maison blanche a dit à AP Jeudi que cette menace tient toujours.

    Mais alors qu’Obama doit faire face à l’approche des élections à un pays au bord de l’effondrement économique total, un changement d’attitude n’est pas impossible...


    Surtout que cette législation du NDAA pour l’année fiscale 2012 vient avec un prix de près de 30 milliards de dollars inférieur à ce qu’Obama avait demandé.

     

    Article original en anglais : http://rt.com/usa/news/detention-le...

     

    D’après une traduction de Résistance 71 le 03/12/2011

    Transmis par Linsay

    [1] Les droits Miranda (Miranda rights) sont des notions de la procédure pénale aux États-Unis. 
    Ces droits se manifestent par la prononciation d’un avertissement lors de l’arrestation d’un individu, lui signifiant notamment son droit à garder le silence et le droit de bénéficier d’un avocat.


    votre commentaire
  • Le responsable de Norbert Dentressangle accusé d'avoir percuté des grévistes

    Selon les syndicat CGT et le maire de Roye présents sur le lieux mardi matin vers 10h30, le responsable de l'entreprise Norbert Dentressangle à Roye a percuté un groupe de grévistes avec un camion de l'entreprise.

    Les salariés avaient interrompu le blocage de l'entreprise lundi 5 décembre avant de reprendre la grève ce mardi matin.

    Une femme a été blessée à la jambe lors de l'impact. Elle a été transportée au CHU d'Amiens. Elle a porté plainte.

    Une enquête est en cours.

    http://www.courrier-picard.fr/

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article123126


    1 commentaire
  • A l’appel de la section de Niort du Parti Communiste Niortais, de nombreux militants s’étaient rassemblés samedi matin 3 décembre pour protester contre les dérives des systèmes bancaire et financier.

     

    Quelques photos de cette action démonstrative, ainsi que l’article paru ce jour dans un quotidien local et qui relate cette action. 

     


    album photo créé par JCOREAGIR sur ComBoost site photo spécialiste du livre photo

     

    Front d'indignation contre la finance

     

    Les militants du PC ont symboliquement procédé hier matin à une '' attaque de banques ''. Début de démonstration sous le signe du Front de gauche.

    Charivari et distribution de fausses grosses coupures, hier, aux abords de la place de la Brèche. Des écriteaux en alignements contre la succursale d'une banque, repris par des crieurs de rue : « Chacun pour soi et on s'en sortira », « Les spéculateurs sont les voleurs », ou carrément le gaullien « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille ». Autour des distributeurs, une équipe de balayeurs s'active « au nettoyage et à la désinfection du système ».
    Une yourte montée en quatrième vitesse ainsi que des tentes squattées par des mannequins en décrépitude, en écho à l'internationale des « Indignés ». Les pourfendeurs de « spirale infernale de la spéculation » en avaient pour leur argent, ce samedi dans le centre-ville.
    La section niortaise du Parti communiste, instigatrice de cet insolite rassemblement matinal, avait choisi le mode démonstratif et spectaculaire pour interpeller, sous les enseignes de trois grands organismes bancaires, les passants pressés. Une symbolique « attaque de banques » renforcée par des militants du NPA, Attac et autres mouvements alternatifs sous la bannière commune du Front de gauche, ainsi que du portrait de son candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon. Dont le programme était ostensiblement à vendre sur un stand installé à proximité.

    '' Nationalisation, sans indemnisation ''

    Le modeste guichetier en avait les oreilles qui sifflent sur le thème « les banquiers jouent la politique du pire ». Bordé par le permanent communiste national d'un organisme bancaire, le secrétaire départemental Jean-Pierre Gelot, qui dénonce « une opération politique (dans laquelle) on fait le choix de faire payer au peuple ce qui arrive », prédit un emballement de la crise : « On est, dit-il, à la veille de tous les dangers » sur fond de « montée du nationalisme ».
    Balai en main, les militants nettoyeurs appellent à une « reprise en main par le peuple ». Seule politique à mener face à un système bancaire défaillant : la « nationalisation, sans indemnisation », afin d'instaurer « un grand pôle public démocratique bancaire ». Pas foncièrement pédagogique, mais terriblement revigorant pour des troupes en campagne.

    nr.niort@nrco.fr

    Jean Rouziès

     


    votre commentaire
  • RomPierre Mathieu (PCF) : « Déclarer la guerre à la haute finance »illy-sur-Seine   Pierre Mathieu anime, lundi soir, à l'espace Monmousseau une soirée politique avec comme thème la dette et les déficits publics

    Vous dénoncez le nouveau plan de rigueur, mais qu'auriez-vous fait à la place de François Fillon ?
    « Ce n'est certainement pas en aggravant les mesures qui sont à la source de la crise qu'on va sortir de celle-ci. La rigueur, c'est toujours pour les mêmes.
    Les mesures qui s'attaquent au pouvoir d'achat des citoyens, aux ressources des collectivités locales, des entreprises publiques ne peuvent que freiner la consommation, les investissements et donc encore aggraver la situation.
    Il ne peut y avoir de salut sans avoir le courage de déclarer la guerre à la haute finance. Un des moyens de désarmer les marchés financiers est de changer les statuts et les missions de la Banque centrale européenne. Celle-ci devrait pouvoir reprendre tout ou partie de la dette de certains états et fournir du crédit à taux quasi nul aux États.
    Le pouvoir doit contraindre les banques à utiliser prioritairement l'argent des dépôts et le crédit pour financer l'activité économique et l'emploi dans nos territoires. Où sont les mesures allant dans ce sens aujourd'hui ? »
     

    La dette publique était de 21,2 % du PIB en 1978. Elle est de 82,3 % en 2010. Est-ce que cela vous préoccupe ?
    « Oui, cela est très préoccupant. Remarquons d'abord qu'il y a deux sortes d'endettement, celui qui permet de financer des projets utiles sur le long terme et celui de plus en plus important qui relève des spéculations. Les responsables de celles-ci doivent payer. Cela fait longtemps que les communistes et leurs élus ont alerté sur les conséquences qu'entraîneraient les politiques menées à l'échelle nationale et européenne. Avions-nous tort d'agir pour garder une production industrielle digne de ce nom ? Avions-nous tort de nous opposer au traité constitutionnel, qui débouche sur ce que nous vivons aujourd'hui ? Au regard des besoins humains, qui sont les ringards ? Ceux qui ont mis en place la liberté totale de circulation des capitaux et l'interdiction pour toute puissance publique d'intervenir ou ceux qui, comme nous, pensent que l'argent doit être mis au service de la satisfaction des besoins humains ?
    Il faut sortir rapidement du cercle vicieux qui fait qu'aujourd'hui la BCE fournit du crédit à 1 % aux banques et que celles-ci prêtent cet argent aux États avec des taux d'intérêt qui vont de 3,5 % à 19 % selon les pays. Plus un pays est en difficulté, plus le taux d'intérêt est élevé et plus sa dette augmente et c'est au peuple qu'on demande de payer la note qui enrichit les requins de la finance. »

    Pour régler la crise, pensez-vous que Sarkozy et Hollande soient les hommes de la situation ?
    « Qui pourrait croire que, face à l'ampleur de la crise actuelle et à son extrême gravité, la question se résumerait à savoir simplement quel est « l'homme de la situation » ? Ce qu'il faut, c'est la mise en œuvre d'une politique radicalement nouvelle, en rupture avec les logiques libérales à l'œuvre ici et au niveau européen. Au-delà de ses gesticulations, le président Sarkozy a tout aggravé depuis cinq ans : les inégalités, le chômage, la précarité… Le pouvoir d'achat est en berne et les services publics malmenés comme jamais.
    Il faut tourner la page et en écrire une nouvelle. Cela ne se fera pas sans une irruption du peuple dans le débat, sans une intervention forte des citoyens pour la mise en œuvre d'une politique qui répond pleinement à leur attente. Il y a encore un énorme effort à produire pour être à ce niveau. L'objectif du Front de gauche est d'œuvrer à créer les conditions du vrai changement pour que demain la priorité soit l'Humain d'abord.

    Christophe LEVERT

    Nouveau traité européen : Les réactions à gauche

    Au Parti socialiste, on estime que l’accord franco-allemand annoncé ce lundi pour répondre à la crise de la zone euro obéit à la volonté de la chancelière allemande Angela Merkel et constitue pour la France un abandon de souveraineté. « Cela confirme ce que nous redoutions, c’est un véritable abandon de souveraineté de la France, a réagi Benoit Hamon, porte-parole du PS ce lundi sur BFM TV. Ce que j’observe, c’est que Mme Merkel voulait un nouveau traité, ce qui paraît assez curieux pour répondre à la crise, mais elle a obtenu son nouveau trait. »

    Chez Europe Ecologie Les Verts, Eva Joly regrette que « la solidarité n’ait pas été au menu du déjeuner Merkel-Sarkozy ». Elle juge que l’Europe ne peut pas être cantonnée « au rôle de père la rigueur » comme le font les dirigeants franco-allemands. « L’Europe ne peut se construire uniquement sur l’austérité et la discipline budgétaire », estime l’eurodéputée EELV. Cécile Duflot, secrétaire nationale d’EELV, propose : « avec les Verts d’Europe, dont les Verts allemands, un accord sur un autre scénario de sortie de crise réel, pas un scénario technique qui rassure les marchés temporairement. Pourquoi afficher une règle d’or qu’on sait ne pas respecter ? Il faut des solutions qui s’attaquent à la racine du problème et pas seulement des solutions qui sont des moments de communication politique. »

    Candidat du MRC à la présidentielle, Jean-Pierre Chevènement, voit plutôt « l’acte de naissance d’une Europe régressive et disciplinaire », « la garantie de politiques restrictives et récessionnistes prolongées dans toute l’Europe ». Pour Jean-Pierre Chevénement, « la position de François Hollande est parfaitement justifié: la priorité est à l’action immédiate, pas à un nouveau traité. La crise de la monnaie unique implique qu’on cherche rapidement d’autres issues. L’idée d’une monnaie commune devrait faire son chemin ».

    Au Parti communiste, Olivier Dartigolles, porte-parole du parti, estime que « punir et appauvrir les peuples ne réglera pas la crise. Le PCF s’oppose à ces reculs démocratiques et aux saignées sociales qu’ils préparent pour les peuples européens qui en ont déjà assez soupé. Il rappelle que si les traités doivent être revus, c’est en ayant pour objectifs le plein exercice démocratique et le développement social en Europe, et non l’inverse. La consultation des peuples est une exigence ».

    Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche : « Malgré la crise et la nécessité de stopper la spéculation, Mme Merkel et M. Sarkozy n’en démordent pa: les peuples doivent payer l’austérité et les institutions européennes doivent être modifiées pour qu’aucune autre solution ne soit possible afin d’imposer la règle d’or imposée, des sanctions automatiques histoire d’achever le malade. Ils s’obstinent aussi à poursuivre la casse des protections sociales et des droits des salariés, et à augmenter les impôts injustes comme la TVA ».

    Président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, pense que « le projet de traité sur lequel se sont mis d’accord Nicolas Sarkozy et Angela Merkel signe objectivement la fin des démocraties nationales au sein de la zone euro ».

    http://www.ouest-france.fr/


    votre commentaire