• Pierre Mathieu (PCF) : « Déclarer la guerre à la haute finance »

    RomPierre Mathieu (PCF) : « Déclarer la guerre à la haute finance »illy-sur-Seine   Pierre Mathieu anime, lundi soir, à l'espace Monmousseau une soirée politique avec comme thème la dette et les déficits publics

    Vous dénoncez le nouveau plan de rigueur, mais qu'auriez-vous fait à la place de François Fillon ?
    « Ce n'est certainement pas en aggravant les mesures qui sont à la source de la crise qu'on va sortir de celle-ci. La rigueur, c'est toujours pour les mêmes.
    Les mesures qui s'attaquent au pouvoir d'achat des citoyens, aux ressources des collectivités locales, des entreprises publiques ne peuvent que freiner la consommation, les investissements et donc encore aggraver la situation.
    Il ne peut y avoir de salut sans avoir le courage de déclarer la guerre à la haute finance. Un des moyens de désarmer les marchés financiers est de changer les statuts et les missions de la Banque centrale européenne. Celle-ci devrait pouvoir reprendre tout ou partie de la dette de certains états et fournir du crédit à taux quasi nul aux États.
    Le pouvoir doit contraindre les banques à utiliser prioritairement l'argent des dépôts et le crédit pour financer l'activité économique et l'emploi dans nos territoires. Où sont les mesures allant dans ce sens aujourd'hui ? »
     

    La dette publique était de 21,2 % du PIB en 1978. Elle est de 82,3 % en 2010. Est-ce que cela vous préoccupe ?
    « Oui, cela est très préoccupant. Remarquons d'abord qu'il y a deux sortes d'endettement, celui qui permet de financer des projets utiles sur le long terme et celui de plus en plus important qui relève des spéculations. Les responsables de celles-ci doivent payer. Cela fait longtemps que les communistes et leurs élus ont alerté sur les conséquences qu'entraîneraient les politiques menées à l'échelle nationale et européenne. Avions-nous tort d'agir pour garder une production industrielle digne de ce nom ? Avions-nous tort de nous opposer au traité constitutionnel, qui débouche sur ce que nous vivons aujourd'hui ? Au regard des besoins humains, qui sont les ringards ? Ceux qui ont mis en place la liberté totale de circulation des capitaux et l'interdiction pour toute puissance publique d'intervenir ou ceux qui, comme nous, pensent que l'argent doit être mis au service de la satisfaction des besoins humains ?
    Il faut sortir rapidement du cercle vicieux qui fait qu'aujourd'hui la BCE fournit du crédit à 1 % aux banques et que celles-ci prêtent cet argent aux États avec des taux d'intérêt qui vont de 3,5 % à 19 % selon les pays. Plus un pays est en difficulté, plus le taux d'intérêt est élevé et plus sa dette augmente et c'est au peuple qu'on demande de payer la note qui enrichit les requins de la finance. »

    Pour régler la crise, pensez-vous que Sarkozy et Hollande soient les hommes de la situation ?
    « Qui pourrait croire que, face à l'ampleur de la crise actuelle et à son extrême gravité, la question se résumerait à savoir simplement quel est « l'homme de la situation » ? Ce qu'il faut, c'est la mise en œuvre d'une politique radicalement nouvelle, en rupture avec les logiques libérales à l'œuvre ici et au niveau européen. Au-delà de ses gesticulations, le président Sarkozy a tout aggravé depuis cinq ans : les inégalités, le chômage, la précarité… Le pouvoir d'achat est en berne et les services publics malmenés comme jamais.
    Il faut tourner la page et en écrire une nouvelle. Cela ne se fera pas sans une irruption du peuple dans le débat, sans une intervention forte des citoyens pour la mise en œuvre d'une politique qui répond pleinement à leur attente. Il y a encore un énorme effort à produire pour être à ce niveau. L'objectif du Front de gauche est d'œuvrer à créer les conditions du vrai changement pour que demain la priorité soit l'Humain d'abord.

    Christophe LEVERT

    Nouveau traité européen : Les réactions à gauche

    Au Parti socialiste, on estime que l’accord franco-allemand annoncé ce lundi pour répondre à la crise de la zone euro obéit à la volonté de la chancelière allemande Angela Merkel et constitue pour la France un abandon de souveraineté. « Cela confirme ce que nous redoutions, c’est un véritable abandon de souveraineté de la France, a réagi Benoit Hamon, porte-parole du PS ce lundi sur BFM TV. Ce que j’observe, c’est que Mme Merkel voulait un nouveau traité, ce qui paraît assez curieux pour répondre à la crise, mais elle a obtenu son nouveau trait. »

    Chez Europe Ecologie Les Verts, Eva Joly regrette que « la solidarité n’ait pas été au menu du déjeuner Merkel-Sarkozy ». Elle juge que l’Europe ne peut pas être cantonnée « au rôle de père la rigueur » comme le font les dirigeants franco-allemands. « L’Europe ne peut se construire uniquement sur l’austérité et la discipline budgétaire », estime l’eurodéputée EELV. Cécile Duflot, secrétaire nationale d’EELV, propose : « avec les Verts d’Europe, dont les Verts allemands, un accord sur un autre scénario de sortie de crise réel, pas un scénario technique qui rassure les marchés temporairement. Pourquoi afficher une règle d’or qu’on sait ne pas respecter ? Il faut des solutions qui s’attaquent à la racine du problème et pas seulement des solutions qui sont des moments de communication politique. »

    Candidat du MRC à la présidentielle, Jean-Pierre Chevènement, voit plutôt « l’acte de naissance d’une Europe régressive et disciplinaire », « la garantie de politiques restrictives et récessionnistes prolongées dans toute l’Europe ». Pour Jean-Pierre Chevénement, « la position de François Hollande est parfaitement justifié: la priorité est à l’action immédiate, pas à un nouveau traité. La crise de la monnaie unique implique qu’on cherche rapidement d’autres issues. L’idée d’une monnaie commune devrait faire son chemin ».

    Au Parti communiste, Olivier Dartigolles, porte-parole du parti, estime que « punir et appauvrir les peuples ne réglera pas la crise. Le PCF s’oppose à ces reculs démocratiques et aux saignées sociales qu’ils préparent pour les peuples européens qui en ont déjà assez soupé. Il rappelle que si les traités doivent être revus, c’est en ayant pour objectifs le plein exercice démocratique et le développement social en Europe, et non l’inverse. La consultation des peuples est une exigence ».

    Martine Billard, coprésidente du Parti de gauche : « Malgré la crise et la nécessité de stopper la spéculation, Mme Merkel et M. Sarkozy n’en démordent pa: les peuples doivent payer l’austérité et les institutions européennes doivent être modifiées pour qu’aucune autre solution ne soit possible afin d’imposer la règle d’or imposée, des sanctions automatiques histoire d’achever le malade. Ils s’obstinent aussi à poursuivre la casse des protections sociales et des droits des salariés, et à augmenter les impôts injustes comme la TVA ».

    Président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, pense que « le projet de traité sur lequel se sont mis d’accord Nicolas Sarkozy et Angela Merkel signe objectivement la fin des démocraties nationales au sein de la zone euro ».

    http://www.ouest-france.fr/


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