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    Le 5 avril 2011, l’UMP, le parti présidentiel organisait, une fois encore, la triste comédie d’un faux débat, cette fois sur la laïcité, sans même rappeler la loi de 1905, dont les deux premiers articles fondent les principes essentiels :

    art 1 : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ».

    art. 2 : « La république ne reconnaît, ni ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. »

    Certes, tous les observateurs s’accordent à le constater, cette dernière « convention » a fait flop et a même provoqué quelques remous frileux au sein de la majorité.

    Mais, cette « convention » s’inscrit dans un contexte très inquiétant, de propos, d’interdictions, qui s’attaquent violemment aux étrangers, aux Roms, aux gens du voyage, aux immigrés, et aux « français musulmans » ainsi dénommés comme au temps des colonies….

    En quelques jours, Messieurs Guéant, Chatel et Copé se sont lancés dans une dangereuse et ignoble « croisade », présentant « les musulmans » comme ceux « qui font problème », qui troublent l’ordre public, interdisant aux mères portant un foulard d’accompagner les enfants en sortie scolaire, tentant d’imposer que les prêches dans les mosquées soient en français.

    C’est bien l’Islam qui est visé et non toutes les religions.

    Ainsi en 2008 Sarkozy a conclu un traité d’Etat à Etat entre le Saint-Siège et la République Française énonçant que, désormais toutes les institutions universitaires avalisées par le Vatican pourraient délivrer des diplômes.

    Terrible coup porté à la séparation des églises et de l’Etat.

    Comme si cela ne suffisait pas, Guéant et le parti présidentiel proposent un code de la laïcité !

    Comment, en effet, les promoteurs d’une France aux « racines chrétiennes » au premier rang desquels le Président de la République, pourraient-ils souscrire à la loi de1905 ?

    C’est donc bien la loi de 1905 qui est remise en cause et mise en danger. Stigmatiser, considérer comme suspects des hommes et des femmes du fait qu’ils sont d’une confession religieuse différente, c’est vider la laïcité de son sens et vouloir communautariser la société, c’est aussi exercer un pouvoir absolu sur les consciences.

    Le gouvernement français utilise, de façon récurrente, l’islam, comme exutoire commode : loi sur l’interdiction du foulard à l’école, loi sur l’interdiction du voile intégral (niqab) , entraînant dans son sillage une partie des députés de l’opposition et alimentant une nouvelle forme de racisme : l’ « islamophobie ».

    Comment ces convergences ont-elles été rendues possibles ?

    Une première réponse est, sans doute à chercher dans un souci commun de détourner les colères sociales grandissantes provoquées par une économie libérale et guerrière, largement acceptée par la classe politique comme seul modèle possible en dépit des dégâts qu’il provoque dans une grande partie de la population.

    Comment, en effet, faire admettre que les difficultés à se loger, à se soigner, à s’éduquer, à prendre sa retraite, que l’augmentation du chômage, que la précarisation grandissante seraient inéluctables, et, en tout état de cause, indépendantes des choix économiques du gouvernement français et de la communauté européenne!

    La désignation de boucs émissaires sert à tromper des êtres humains fragilisés et taraudés par la peur, bien réelle celle-ci, du lendemain.

    Ne s’agit-il pas, aussi, de déporter plus à droite les débats de la société française, de diviser pour détourner l’attention de la politique menée et d’utiliser l’arme la plus abjecte des droites : le racisme et la xénophobie à des fins politiques?

    Une autre réponse, se situe dans la manipulation des mots : en particulier la confusion savamment entretenue entre deux sens différents du mot « public ». « Public » : qui est du ressort de l’Etat, et « public » : ouvert au public, espace public, qui appartient à tous. Or c’est bien dans cet espace « public » que l’Etat doit garantir à tous la possibilité d’exprimer ses convictions, ses croyances religieuses et garantir les libertés de chacun..

    Cantonner l’expression des croyances religieuses dans la seule sphère privée, intime, la rendre invisible, c’est remettre en cause la liberté de conscience et par voie de conséquence la liberté d’expression de tous .

    Par ailleurs, il est particulièrement grave d’assimiler les usagers des « services publics » aux agents de ces mêmes services, agents de l’Etat, tenus, eux, à la neutralité en particulier dans le domaine religieux, contrairement aux usagers qui disposent de leur liberté de penser et d’expression. Si tel n’était pas le cas nous serions dans un régime totalitaire.

    Or c’est très exactement ce qui a permis de justifier la loi sur le foulard interdisant aux jeunes filles, le portant, d’accéder au lycée. C’est en présentant « l’espace public » comme un « espace du public », c’est-à-dire comme lieu appartenant à l’Etat, que la loi interdisant le port du voile intégral a été rendue possible.

    Ces premières lois ont ainsi constitué les prémices d’interdictions sans fin et de plus en plus invivables pour les femmes, en particulier, qui en sont les premières victimes.

    Oui la loi de1905 protège l’Etat de l’ingérence des religions, mais protège aussi les religions de l’ingérence étatique.

    La laïcité ainsi instrumentalisée à des fins politiques, manipulée pour mettre à l’écart les « citoyennes et les citoyens musulmans », renforce le racisme islamophobe , alimente les communautarismes, met à mal un projet commun de vivre ensemble, et fait peser de lourds périls pour la liberté de conscience de tous.

    Non, ce ne sont pas les « musulmans » qui sont un danger pour la laïcité, c’est une politique qui s’acharne à détruire les « services publics », une politique qui fiche, qui classe, qui rejette, qui discrimine, qui exclut , qui désigne les bons et les mauvais citoyen(ne)s, les bonnes et les mauvaises religions, les citoyen(ne)s menacé(e)s et les citoyen(ne)s menaçant(e)s, une politique qui nourrit la peur et la haine des différences.

    Oui, c’est l’ « islamophobie » , fable pernicieuse de « l’arabo-musulman-danger- pour-la-République » construite jour après jour par la répugnante et insidieuse réutilisation d’expressions qui ont alimenté l’antisémitisme des années 30 /40, qui menace le vivre ensemble.

    Ainsi, l’inadmissible et révoltant « français-d’origine-musulmane », à mettre en regard avec « français-d’origine-juive », « trafiquants noirs et arabes » de Zemmour, copiant le « juif escroc né », ou la distinction faite entre les français « bien et mal enracinés », l’introduction « des sur-peines » pour les étrangers, l’utilisation du vêtement pour montrer hier « l’envahissement métèque » aujourd’hui « l’islamo-terroriste » ou écarter les accompagnatrices scolaires « voilées » portant un foulard sur les cheveux.

    Oui, c’est le concept d’identité nationale, oui , c’est l’amalgame immigration et insécurité ; oui, c’est la politique d’exclusion des roms ; oui, c’est le discours de l’anathème ; oui c’est l’utilisation de l’injure verbale ; oui , c’est le développement des peurs irrationnelles ; oui c’est le combat contre les lumières de la raison mis en œuvre par les plus hauts représentants de l’Etat qui font peser un grave danger sur la laïcité, sur la République, sur la liberté de conscience et les libertés d’expression.

    Le MRAP fait un appel solennel pour que tous les citoyennes et citoyens se dressent contre ces manipulations dont on sait qu’elles peuvent nous entraîner dans les pires aventures.

    Le MRAP appelle chaque citoyen(ne) à opposer à la xénophobie, au racisme sous toutes ses formes et sans hiérarchie, à toutes les discriminations, la volonté inébranlable de construire une société fondée sur le droit à la différence sans différence de droits.

    Le MRAP appelle à un sursaut général pour faire échec au projet de modification de la loi de 1905, sous couvert de « code de la laïcité ».

    Le MRAP appelle à une forte mobilisation de toutes et de tous-en particulier par la création de collectifs locaux-pour préparer activement la manifestation nationale du samedi 28 mai « contre le racisme, la xénophobie, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation de tous les sans papiers ».

    Paris, le 9 avril 2010

    De : Le MRAP


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  • Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenneIl n’a échappé à personne, que depuis un peu plus d’un an et demi, le prix de l’energie n’en fini pas de grimper. Aucun secteur n’est épargné et c’est "du coup", un budjet "charges contraintes" pour les consommateurs domestiques, qui explose. C’est le gaz qui remporte la palme avec 21 % en un an. Les carburants à la pompe affolent les compteurs avec un gazole à 1,50 euros le litre en moyenne à Paris et 1,40 euros en province.Pour expliquer ce phenomène, le gouvernement continue à montrer du doigt les tensions internationales et estime qu’il n’est en rien responsable de cette situation.Malgré tout, il ne peut nier qu’il a une influence sur la fixation des prix. Pour preuve, l’annonce par le Premier Ministre d’un gel des prix du gaz jusqu’à l’élection présidentielle de 2012.

    Déjà, en octobre dernier, il avait reporté l’augmentation de 5,2 % du 1er janvier au 1er avril pour causes d’élections cantonales. Pour INDECOSA-CGT, le principe d’une énergie chère est devenu un enjeu économique et politique majeur qui risque de boulverser notre vie quotidienne et pourrait engendrer à plus ou moins long terme une augmentation de la précarité.

    L’approviosionnement et les ressources disponibles :

    La France importe l’essentiel de son energie fossile, elle est donc dépendante des pays producteurs qui l’approvisionnent. Son approvisionnement en gaz est surtout axé sur les contrats dits à long terme (25 ans ) avec la Norvège, L’Algérie voire la Russie. L’avantage d’un tel procédé, est que cela permet de maintenir les prix d’achat de manière equilibrée. Les prix de marché sont plus volatiles et comme pour le pétrole cela relève du "casino permanent". Les consommateurs domestiques qui ont choisi de basculer dans le dérégulé, peuvent aussi bien avoir une baisse de prix significative une annèe et hausse considérable l’annèe d’après.De plus les prix internationaux du gaz suivent ceux du pétrole, ce qui souvent ne refléte pas la réalité puisque les quantités disponibles sont supérieures. En 2010 GDF-SUEZ a dû acheminer une grande quantité de gaz par Methanier en Chine pour écouler une partie de ses stocks. Que ce soit pour le gaz ou le pétrole, la molécule est achetée par les commerciaux au moment oû elle est la plus avantageuse pour l’entreprise. Pour INDECOSA-CGT, les grands groupes doivent jouer la transparence sur les stocks disponibles et la réalité du prix d’achat au fournisseur. L’application d’une taxe symbolique de 115 millions d’euros aux compagnies pétrolières et à la grande distribution est le meilleur moyen d’éviter tout débat autour des marges . On montre ainsi sa soit disante bonne volonté sans se découvrir.

    Pour l’électricité, la couverture du territoire pose un réel problème. En effet des départements comme le var etles Alpes-Maritimes se trouvent au bout d’une seule ligne à haute tension. Pour ces deux départements la production d’électricité ne représente que 10 % de ce qui est consommé. Pour la Bretagne, le problème est sensiblement le même. Plutôt que permettre une couverture optimale de ces régions , on met en place une communication SMS pour que les usagers modèrent leur consommation.La seconde phase du processus est de contraindre les ménages par une tarification progressive. En cas de pic de consommation le prix du kwh sera plus elevé.

    La fixation du prix

    Le gouvernement à beau jeu de dire qu’il est un acteur mineur dans les augmentations de prix de l’energie de l’energie. Il joue un rôle actif dans l’ouverture des marchés à la concurrence avec comme conséquence immédiate un rattrapage sur les tarifs de marché européen. de plus il encourage à travers la oi NOME l’augementation des prix de l’énergie électrique d’origine nucléaire.

    Pour l’essence, il récupère à travers les taxes une grande partie de la manne financière. Avec plus de 80 % de taxes, l’essence est la vache à lait de l’Etat. malgré tout nous devons faire une différence entre la TIPP qui alimente le budjet des régions et la TVA qui est un impôt de quotité qui ne tient pas compte des revenus des ménages. La deduction fiscale annoncée pour les personnes qui sont aux frais réels assujettis à l’impôt sur le revenu est une goutte d’eau dans l’océan qui ne résoudera rien que le fond , puisqu’une grande partie des ménages ne le payent pas faute de revenu suffisants .Malgré tout cela va permmettre au gouvernement de lancer un "signal" à une partie des 600 000 commerçants et artisans et 500 000 professions libérales dans la perspective des présidentielles de 2012. C’est avant tout une mesure mediatique et corporatiste! De son côté, INDECOSA-CGT réclame le gel des prix des carburants(mesure appliquée appliquée au moment de la guerre du golfe en 1990), le retablissement de la TIPP flottante et de la prime à la cuve pour les ménages les plus modestes.

    Pour l’éléctricité et le gaz, nous voyons apparaître des impositions supplémentaires sans savoir réellement à quoi elles correspondent. Actuellement, nous payons déjà individuellement sur chaque facture, l’entretien des infrastructures à travers le Turpe (tarif d’acheminement), l’aide à la précarité energétique, les energies renouvelables dans le cadre de la contribution au service public de l’énergie. Bientôt nous paierons les compteurs communicants dans le cadre du tarif d’acheminement . En prélevant sytématiquement à la source, le gouvernement évite ainsi tout débat impopulaire et surtout s’affranchie des ses responsabilités en terme d’investissement. Aujourd’hui l’Etat demeure l’actionnaire principal d’EDF et les ponctions qu’il exerce sur les dividendes sont considérables. Il prive ainsi l’entreprise d’une partie de ses moyens pour entretenir les infrastructures comme les barrages, les centrales thermiques et nuclèaires. Pour inciter les consommateurs à faire des économies, les enteprises en lien avec les pouvoirs publics vont mettre en place progressivement des tarifs dits incitatifs. Les compteurs communicants vont servir à moduler les tarifs à distance avec des majorations durant les pics de consommation. Le gros problème, c’est que les premiers touchés vont être les petits revenus qui ne peuvent se chauffer qu’avec des radiateurs électriques et qui ne disposent pas d’énergies alternatives. Le cercle dit vertueux des économies d’énergie peut, si rien n’est fait , renforcer la précarité energétique.

    Pour INDECOSA-CGT, la question que l’on doit se poser avant tout c’est si l’energie est un produit comme un autre ou si elle doit échapper aux intérêts privés ?

    La catastrophe de Fukushima, la volatilité des cours mondiaux, l’épuisement de certaines ressources, la sepculation boursière, les conflits armés, la satisfaction besoins essenitielles à la vie courante démontrent qu’il n’y a pas d’autres alternatives que la maîtrise publique de l’energie.

    Cela doit se traduire par la création d’un grand pôle public qui comprendrait l’ensemble des énergies qu’elles soient fossiles, renouvelables ou nuclèaires.

    De : nono
    jeudi 14 avril 2011


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  • A. — Le capitalisme prémonopoliste

    Chapitre 8 — Le salaire

    8.1. Le prix de la force de travail. La nature du salaire.

    Avec le mode de production capitaliste, la force de travail, comme toute autre marchandise, possède une valeur. La valeur de la force de travail, exprimée en argent, est le prix de la force de travail.

    Le prix de la force de travail se distingue du prix des autres marchandises. Quand le producteur vend sur le marché, par exemple, de la toile, la somme d’argent qu’il en retire n’est autre chose que le prix de la marchandise vendue. Quand le prolétaire vend au capitaliste sa force de travail et en reçoit une somme d’argent déterminée sous forme de salaire, cette somme d’argent n’apparaît pas comme le prix de la marchandise force de travail, mais comme le prix du travail.

    Cela tient à plusieurs causes. Premièrement, le capitaliste paye son salaire à l’ouvrier après que celui-ci a accompli son travail. En second lieu, le salaire est établi soit au prorata du temps de travail fourni (heures, jours, semaines), soit au prorata de la quantité du produit fabriqué. Prenons l’exemple de tout à l’heure. Supposons que l’ouvrier travaille 12 heures par jour. En 6 heures, il produit la valeur de 6 dollars, égale à la valeur de sa force de travail. Pendant les 6 autres heures, il produit la valeur de 6 dollars qui constitue la plus-value que le capitaliste s’approprie. L’entrepreneur ayant loué le prolétaire pour une journée de travail complète, lui paye pour ce total de 12 heures de travail 6 dollars. De là, l’apparence trompeuse selon laquelle le salaire serait le prix du travail, et 6 dollars le paiement complet de toute une journée de travail de 12 heures. En réalité, les 6 dollars ne représentent que la valeur journalière de la force de travail, tandis que le travail du prolétaire a créé une valeur égale à 12 dollars. Et si l’entreprise paye selon la quantité du produit fourni, l’apparence se crée que l’ouvrier est payé pour le travail dépensé par lui pour chaque unité de marchandise fabriquée, c’est-à-dire que, cette fois encore, tout le travail dépensé par l’ouvrier est payé intégralement.

    Cette apparence trompeuse n’est pas une erreur due au hasard. Elle est engendrée par les conditions mêmes de la production capitaliste dans lesquelles l’exploitation est masquée, estompée, et où les rapports de l’entrepreneur et de l’ouvrier salarié sont présentés de façon déformée comme des rapports entre possesseurs égaux de marchandises.

    En réalité, le salaire de l’ouvrier salarié n’est pas la valeur ou le prix de son travail. Si l’on admet que le travail est une marchandise ayant une valeur, la grandeur de cette valeur doit pouvoir se mesurer. Il est évident que la grandeur de la « valeur du travail », comme celle de toute autre marchandise, doit se mesurer par la quantité de travail qui y est incorporée. Une telle hypothèse conduit à un cercle vicieux : le travail est mesuré par le travail.

    De plus, si le capitaliste payait à l’ouvrier la « valeur du travail », c’est-à-dire tout son travail, il n’y aurait pas de source d’enrichissement pour le capitaliste, pas de plus-value, autrement dit il ne pourrait y avoir de mode de production capitaliste.

    Le travail est créateur de la valeur des marchandises, mais lui-même n’est pas une marchandise et ne saurait avoir une valeur. Ce qu’on appelle dans la vie courante la « valeur du travail » est en réalité la valeur de la force de travail.

    Le capitaliste achète sur le marché non pas le travail, mais une marchandise particulière, la force de travail. La consommation de force de travail, c’est-à-dire la dépense d’énergie musculaire, nerveuse, cérébrale de l’ouvrier, est le processus du travail. La valeur de la force de travail est toujours inférieure à la valeur nouvellement créée par le travail de l’ouvrier. Le salaire n’est le paiement que d’une partie de la journée de travail, du temps de travail nécessaire. Mais comme le salaire apparaît sous forme de paiement du travail, on a l’impression que la journée de travail est payée intégralement. C’est pourquoi Marx qualifie le salaire dans la société bourgeoise de forme transformée de la valeur, ou du prix, de la force du travail.

    Le salaire du travail n’est pas ce qu’il paraît être, à savoir la valeur (ou le prix) du travail, mais seulement une forme déguisée de la valeur (ou du prix) de la force de travail.

    ( K. Marx et F. Engels, Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt, p. 30, Éditions sociales, Paris, 1950. )

    Le salaire est l’expression monétaire de la valeur de la force de travail, son prix qui apparaît extérieurement comme le prix du travail.

    Sous le régime de l’esclavage, entre le maître et l’esclave, il n’y a pas de transaction vente-achat de la force de travail. L’esclave est la propriété du maître. C’est pourquoi il semble que tout le travail de l’esclave est fait gratuitement, que même la partie du travail qui couvre les frais d’entretien de l’esclave est un travail non payé, travail fait pour le compte du maître. Dans la société féodale, le travail nécessaire du paysan dans son exploitation et le surtravail sur le domaine du seigneur sont nettement délimités, dans le temps et l’espace. En régime capitaliste même le travail non payé de l’ouvrier salarié apparaît comme du travail payé.

    Le salaire dissimule toutes les traces de la division de la journée de travail en temps de travail nécessaire et en temps de surtravail, en travail payé et non payé, et c’est ainsi qu’il masque le rapport d’exploitation capitaliste.

    8.2. Les formes principales du salaire.

    Les formes principales du salaire sont le salaire au temps et le salaire aux pièces.

    Le salaire an temps est une forme de salaire dans laquelle la grandeur du salaire de l’ouvrier dépend du temps qu’il a fourni : heures, jours, semaines, mois. Il y a donc lieu de distinguer : le paiement à l’heure, à la journée, à la semaine, au mois.

    Pour un salaire au temps de même grandeur, le salaire effectif de l’ouvrier peut être différent, selon la durée de la journée de travail.

    La mesure de la rémunération de l’ouvrier pour le travail fourni par unité de temps est le prix d’une heure de travail. Bien que, comme on l’a déjà dit, le travail par lui-même n’ait pas de valeur, ni par conséquent de prix, pour déterminer la grandeur de la rémunération de l’ouvrier, on adopte l’appellation conventionnelle de « prix du travail ». L’unité de mesure du « prix du travail » est la rémunération ou le prix d’une heure de travail. Ainsi, si la durée moyenne de la journée de travail est de 12 heures, et si la valeur journalière moyenne de la force de travail est égale à 6 dollars, le prix moyen d’une heure de travail (600 cents : 12) sera égal à 50 cents.

    Le salaire au temps permet au capitaliste de renforcer l’exploitation de l’ouvrier en allongeant la journée de travail, de diminuer le prix de l’heure de travail, en laissant inchangé le salaire journalier, hebdomadaire ou mensuel. Supposons que le salaire journalier demeure comme précédemment de 6 dollars, mais que la journée de travail passe de 12 à 13 heures ; en ce cas, le prix d’une heure de travail (600 cents : 13) s’abaissera de 50 à 46 cents. Sous la pression des revendications des ouvriers, le capitaliste est parfois contraint d’augmenter le salaire journalier (et, en proportion, les salaires hebdomadaire et mensuel), mais le prix d’une heure de travail peut rester invariable ou même diminuer. Ainsi, si le salaire journalier est augmenté de 6 dollars à 6 dollars 20 cents, la journée de travail passant de 12 à 14 heures, le prix d’une heure de travail tombera alors (620 cents : 14) à 44 cents.

    Au fond, l’intensification du travail signifie aussi la baisse du prix de l’heure de travail car, avec une plus grande dépense d’énergie (ce qui équivaut en fait à l’allongement de la journée de travail) la rémunération reste la même. Avec la baisse du prix de l’heure de travail le prolétaire, pour vivre, est obligé d’accepter un nouvel allongement de la journée de travail. L’allongement de la journée de travail et l’intensification excessive du travail entraînent une dépense plus élevée de force de travail et son épuisement. Moins est payée chaque heure de travail, et plus grande est la quantité de travail ou bien plus longue est la journée de travail nécessaires pour que l’ouvrier soit assuré ne serait-ce que d’un faible salaire. D’autre part, la prolongation du temps de travail provoque à son tour une baisse de la rémunération de l’heure de travail. Le capitaliste utilise dans son intérêt le fait qu’avec l’allongement de la journée de travail ou avec l’intensification du travail, le salaire horaire baisse.

    Quand les conditions de la vente des marchandises sont favorables, il allonge la journée de travail, introduit les heures supplémentaires, c’est-à-dire un travail en plus de la durée établie de la journée de travail. Mais si les conditions du marché sont défavorables et si le capitaliste est obligé de diminuer momentanément le volume de sa production, il réduit la journée de travail et introduit la rémunération à l’heure. La rémunération à l’heure, la journée ou la semaine de travail étant incomplètes, diminue notablement le salaire. Si, dans notre exemple, la journée de travail est diminuée de 12 à 6 heures avec maintien de l’ancien salaire horaire de 50 cents, le salaire à la journée de l’ouvrier sera de 3 dollars en tout, c’est-à-dire deux fois moins crue la valeur journalière de la force de travail. Par conséquent, l’ouvrier perd non seulement si la journée de travail est excessivement allongée, mais également quand il est obligé de travailler à temps réduit.

    Le capitaliste peut maintenant extorquer à l’ouvrier un certain quantum de surtravail, sans lui accorder le temps de travail nécessaire à son entretien. Il peut anéantir toute régularité d’occupation et faire alterner arbitrairement, suivant sa commodité et ses intérêts du moment, le plus énorme excès de travail avec un chômage partiel ou complet.

    ( K. Marx, Le Capital, livre 1, t. 2, p. 216. )

    Avec le salaire au temps, la grandeur du salaire de l’ouvrier n’est pas en raison directe du degré d’intensité de son travail : si celui-ci augmente, le salaire au temps n’augmente pas, et le prix de l’heure de travail baisse en fait. Afin de renforcer l’exploitation, le capitaliste entretient des surveillants spéciaux, qui veillent au respect — par les ouvriers — de la discipline capitaliste du travail, ainsi qu’à son intensification ultérieure.

    Le salaire au temps était appliqué dès les premières phases du développement du capitalisme, quand l’entrepreneur qui ne rencontrait pas encore de résistance tant soit peu organisée de la part des ouvriers, pouvait rechercher un accroissement de la plus-value en allongeant la journée de travail. Mais le salaire au temps se maintient aussi au stade supérieur du capitalisme. Dans nombre de cas, il offre au capitaliste de notables avantages : en accélérant la vitesse des machines, le capitaliste fait travailler les ouvriers avec plus d’intensité, sans augmenter pour autant leur salaire.

    Le salaire aux pièces est une forme de salaire dans laquelle la grandeur du salaire de l’ouvrier dépend de la quantité d’articles ou de pièces détachées fabriquées en une unité de temps, ou bien du nombre des opérations exécutées. Avec le salaire au temps, le travail dépensé par l’ouvrier se mesure par sa durée ; avec le salaire aux pièces, par la quantité des articles fabriqués (ou des opérations exécutées), dont chacun est payé d’après un tarif déterminé.

    En fixant les tarifs, le capitaliste tient compte, premièrement, du salaire au temps journalier et, en second lieu, de la quantité d’articles ou de pièces que l’ouvrier fournit au cours d’une journée, en prenant d’ordinaire pour norme le plus haut rendement de l’ouvrier. Si, dans une branche de production donnée, la moyenne du salaire au temps est de 6 dollars par jour, et si la quantité d’articles d’une espèce déterminée fabriqués par l’ouvrier est de 60 unités, le tarif aux pièces pour un article ou une pièce détachée sera de 10 cents. Le tarif aux pièces est établi par le capitaliste de telle sorte que le salaire par heure (par jour, par semaine) ne soit pas supérieur au salaire au temps. Ainsi, le salaire aux pièces est, à l’origine, une forme modifiée du salaire au temps.

    Le salaire aux pièces, plus encore que le salaire au temps, crée l’illusion que l’ouvrier vend au capitaliste non pas sa force de travail, mais son travail et reçoit une rémunération complète, proportionnelle à la quantité de production fournie.

    Le salaire aux pièces capitaliste aboutit à l’intensification constante du travail. Il facilite, d’autre part, pour l’entrepreneur la surveillance des ouvriers. Le degré d’intensité du travail est contrôlé ici par la quantité et la qualité des produits que l’ouvrier doit confectionner pour acquérir les moyens de subsistance qui lui sont nécessaires. L’ouvrier est obligé d’augmenter le rendement aux pièces, de travailler avec de plus en plus d’intensité. Mais dès qu’une partie plus ou moins importante des ouvriers atteint un niveau plus élevé d’intensité du travail, le capitaliste diminue les tarifs aux pièces. Si, dans notre cas, le tarif aux pièces est diminué, par exemple, de moitié, l’ouvrier pour conserver le salaire précédent est obligé de travailler le double, c’est-à-dire d’augmenter son temps de travail ou d’intensifier son travail encore davantage pour produire dans le cours d’une journée non plus 60, mais 120 pièces.

    L’ouvrier cherche à conserver la masse de son salaire en travaillant davantage, soit en faisant plus d’heures, soit en fournissant davantage dans la même heure… Le résultat est que plus il travaille, moins il reçoit de salaire.

    ( K. Marx, Travail salarié et capital suivi de Salaire, prix et profit, p. 42, Éditions sociales, Paris, 1952. )

    C’est là la particularité essentielle du salaire aux pièces en régime capitaliste.

    Les formes de salaire au temps et aux pièces sont appliquées assez souvent simultanément dans les mêmes entreprises. En régime capitaliste, ces deux formes de salaire ne sont que des méthodes différentes pour renforcer l’exploitation de la classe ouvrière.

    Le salaire aux pièces capitaliste se trouve à la base des systèmes de surexploitation pratiqués dans les pays bourgeois.

    8.3. Les systèmes de salaires de surexploitation.

    Un trait essentiel du salaire aux pièces capitaliste est l’intensification excessive du travail qui épuise toutes les forces du travailleur. Cependant le salaire ne compense pas les dépenses accrues de force de travail. Au-delà d’une certaine durée et d’une certaine intensité du travail, aucune compensation additionnelle n’est capable de conjurer la destruction pure et simple de la force de travail.

    L’emploi, dans les entreprises capitalistes, de méthodes d’organisation du travail exténuantes, amène généralement, en fin de journée, un surmenage des forces musculaires et nerveuses de l’ouvrier, qui conduit à la baisse de la productivité du travail. Soucieux d’augmenter sa plus-value, le capitaliste a recours à toutes sortes de systèmes de salaires fondés sur le surmenage pour obtenir une haute intensité du travail durant toute la journée. En régime capitaliste, l’ « organisation scientifique du travail » poursuit les mêmes buts. Les formes les plus répandues de cette organisation du travail, avec application de systèmes de salaire qui épuisent complètement le travailleur, sont le taylorisme et le fordisme, à la base desquels se trouve le principe de l’intensification maxima du travail.

    Le taylorisme (système qui porte le nom de son auteur, l’ingénieur américain F. Taylor) consiste essentiellement en ceci : On choisit dans l’entreprise les ouvriers les plus forts et les plus habiles. On les fait travailler avec le maximum d’intensité. L’exécution de chacune des opérations est évaluée en secondes et en fractions de secondes. Sur la base des données du chronométrage, on établit le régime de production et les normes de temps de travail pour l’ensemble des ouvriers. La norme — la « tâche » — étant dépassée, l’ouvrier reçoit un petit supplément à son salaire journalier, une prime ; si la norme n’est pas remplie, l’ouvrier est payé d’après des tarifs fortement diminués. L’organisation capitaliste du travail d’après le système Taylor épuise complètement les forces de l’ouvrier, fait de lui un automate qui exécute mécaniquement toujours les mêmes mouvements.

    Lénine cite un exemple concret (le chargement de la fonte dans une benne), qui montre qu’avec l’introduction du système Taylor le capitaliste a pu, rien que pour l’exécution d’une seule opération, réduire le nombre des ouvriers de 500 à 140, soit de 72 % ; c’est en intensifiant monstrueusement le travail qu’on est arrivé à augmenter la norme journalière de l’ouvrier occupé au chargement, de 16 à 59 tonnes, soit de 270 %. En accomplissant, durant une journée, un travail qui demandait auparavant trois ou quatre jours, l’ouvrier voit son salaire journalier augmenter nominalement (et seulement dans les premiers temps) de 63 % au total. En d’autres termes, avec l’introduction de ce système de paiement, le salaire journalier de l’ouvrier a diminué en fait, par rapport aux dépenses de travail, de 56,5 %. « Et le résultat, écrivait Lénine, c’est qu’en neuf ou dix heures de travail, on arrive à pressurer l’ouvrier pour lui faire produire trois plus de travail, on l’épuise sans pitié, on pompe avec une vitesse triplée chaque goutte d’énergie nerveuse et musculaire de l’esclave salarié. Et s’il meurt plus avant l’âge ? Il y en a beaucoup d’autres qui attendent à la porte !… » (V. Lénine : « Un système “scientifique” pour pressurer l’ouvrier », Œuvres, t. 18, p. 619.)

    Cette organisation du travail et du salaire ouvrier, Lénine l’a qualifiée de sweating-system scientifique.

    Le système d’organisation du travail et du salaire, introduit par le « roi de l’automobile » américain H. Ford et beaucoup d’autres capitalistes (système du fordisme) poursuit le même but : tirer de l’ouvrier la plus grande quantité de plus-value sur la base de l’intensification maxima du travail. On y arrive en accélérant le plus possible les cadences des chaînes et en introduisant des systèmes de salaires de surexploitation. La simplicité des opérations sur les chaînes de Ford permet d’employer largement les ouvriers non qualifiés et d’établir pour eux de bas salaires. L’intensification énorme du travail ne s’accompagne pas d’une augmentation des salaires ou d’une réduction de la journée de travail. Il s’ensuit donc que l’ouvrier s’use rapidement, devient invalide : on le renvoie de l’entreprise pour incapacité, et il va grossir les rangs des chômeurs.

    Le renforcement de l’exploitation des ouvriers s’obtient aussi par d’autres systèmes d’organisation du travail et des salaires, qui sont des variétés du taylorisme et du fordisme. Parmi eux, citons par exemple, le système de Hantt (États-Unis). Contrairement au système de salaire aux pièces de Taylor, le système de Hantt est un système de salaire au temps et aux primes. On assigne à l’ouvrier une « tâche » et on lui fixe un paiement garanti très bas par unité de temps fourni, indépendamment de l’exécution de la norme. On paye à l’ouvrier qui accomplit la « tâche » un petit supplément au minimum garanti, une « prime ». À la base du système Halsey (États-Unis) se trouve le principe du paiement d’une prime pour le temps « économisé » en supplément de « la paye moyenne » par heure de travail. Avec ce système, par exemple, si l’intensité du travail est doublée, chaque heure « économisée » comporte une « prime » de l’ordre d’un tiers environ de la rémunération horaire. Dans ces conditions, plus le travail est intense, et plus le salaire de l’ouvrier diminue par rapport au travail qu’il a dépensé. Le système Rowan (Angleterre) repose sur les mêmes principes.

    Un des moyens d’augmenter la plus-value, qui n’est qu’une duperie des ouvriers, est celui que l’on appelle participation des ouvriers aux bénéfices. Sous prétexte d’intéresser l’ouvrier à l’augmentation de la rentabilité de l’entreprise, le capitaliste diminue le salaire de base et organise ainsi un fonds de « répartition des bénéfices entre ouvriers ». Puis, en fin d’année, sous forme de « bénéfices », on remet en fait à l’ouvrier la retenue effectuée précédemment sur son salaire. En fin do compte, l’ouvrier « qui participe aux bénéfices » reçoit en fait une somme inférieure à son salaire habituel. Dans le même but, on pratique le placement parmi les ouvriers d’actions d’une entreprise donnée.

    Les subterfuges des capitalistes, quel que soit le système de rémunération, visent à tirer de l’ouvrier la plus grande quantité possible de plus-value. Les entrepreneurs utilisent tous les moyens pour intoxiquer la conscience des ouvriers par l’intérêt qu’ils ont soi-disant à voir s’intensifier le travail, diminuer les dépenses de salaires par unité de production, augmenter la rentabilité de l’entreprise. C’est ainsi que les capitalistes s’efforcent d’affaiblir la résistance du prolétariat face à l’offensive du capital, d’obtenir la scission du mouvement ouvrier, le refus des ouvriers de se syndiquer, de prendre part aux grèves. Malgré la multiplicité des formes du salaire aux pièces capitaliste, son essence reste inchangée : avec l’intensification du travail, de sa productivité, le salaire de l’ouvrier diminue en fait, les revenus du capitaliste augmentent.

    8.4. Le salaire nominal et le salaire réel.

    Aux premiers stades du développement du capitalisme, la rémunération des salariés en nature était pratiquée sur une grande échelle : l’ouvrier recevait un gîte, une maigre pitance et un peu d’argent.

    Le salaire en nature subsiste dans une certaine mesure à la période du machinisme. Il était pratiqué, par exemple, dans l’industrie extractive et textile de la Russie d’avant la Révolution. La rémunération en nature est répandue dans l’agriculture capitaliste, lorsqu’elle utilise le travail des ouvriers agricoles, dans certaines industries des pays capitalistes, dans les pays coloniaux et dépendants. Les formes de rémunération en nature sont variées. Les capitalistes mettent les ouvriers dans une situation qui les contraint à prendre à crédit les produits dans le magasin de l’usine, à utiliser les logements de la mine ou des plantations, à des conditions onéreuses établies par l’entrepreneur, etc. Le capitaliste, en payant un salaire en nature, exploite l’ouvrier salarié non seulement comme vendeur de la force de travail, mais aussi comme consommateur.

    Le salaire en argent est caractéristique du mode de production capitaliste évolué.

    Il faut distinguer entre le salaire nominal et le salaire réel.

    Le salaire nominal est celui qui est exprimé en argent ; c’est la somme d’argent que l’ouvrier reçoit pour la force de travail qu’il a vendue au capitaliste. Le salaire nominal ne donne pas par lui-même une idée du niveau réel de la rémunération de l’ouvrier. Il peut, par exemple, demeurer inchangé, mais si, en même temps, les prix des objets de consommation et les impôts augmentent, le salaire effectif de l’ouvrier baissera. Le salaire nominal peut même augmenter, mais si le coût de la vie durant cette période vient à s’élever plus encore que le salaire nominal, le salaire effectif diminuera.

    Le salaire réel est celui qui s’exprime en moyens de subsistance de l’ouvrier ; il indique la quantité et la qualité des objets de consommation et des services que l’ouvrier peut se procurer pour son salaire en argent. Pour déterminer le salaire réel de l’ouvrier, il faut partir du taux du salaire nominal, du niveau des prix des objets de consommation, du loyer, des charges fiscales acquittées par l’ouvrier, des journées non payées avec la semaine de travail réduite, du nombre des chômeurs totaux et partiels qui sont entretenus aux frais de la classe ouvrière. Il faut tenir compte également de la durée de la journée de travail et du degré d’intensité du travail.

    En établissant le niveau moyen du salaire, les statistiques bourgeoises déforment la réalité : elles rangent dans la catégorie des salaires les revenus des couches dirigeantes de la bureaucratie industrielle et financière (administrateurs d’entreprises, directeurs de banques, etc.), n’introduisent dans leurs calculs que le salaire des ouvriers qualifiés et en excluent celui de la couche nombreuse des ouvriers non qualifiés et mal payés, du prolétariat agricole ; elles ne font pas état de l’armée nombreuse des chômeurs totaux ou partiels, de la hausse des prix des objets de consommation courante et du relèvement des impôts ; elles ont recours à d’autres méthodes de falsification pour présenter sous un jour favorable la situation de fait de la classe ouvrière en régime capitaliste.

    Mais même les statistiques bourgeoises falsifiées ne peuvent dissimuler le fait que le salaire en régime capitaliste, par suite de son bas niveau, du renchérissement du coût de la vie et de la croissance du chômage, n’assure pas à la majorité des ouvriers le minimum vital.

    En 1938, les économistes bourgeois des États-Unis, adoptant des normes très inférieures, ont évalué pour les États-Unis le minimum vital d’une famille ouvrière de quatre personnes, à 2 177 dollars par an. Or, en 1938 la moyenne du salaire annuel d’un ouvrier industriel aux États-Unis était de 1 176 dollars, soit un peu plus de la moitié de ce minimum vital, et en tenant compte des chômeurs, de 740 dollars, c’est-à-dire un tiers seulement de ce minimum vital. En 1937, le minimum vital très restreint d’une famille ouvrière moyenne en Angleterre était évalué par les économistes bourgeois à 55 shillings par semaine. D’après les chiffres officiels, 80 % des ouvriers de l’industrie houillère, 75 % des ouvriers de l’industrie extractive (sans l’industrie houillère), 57 % des ouvriers des entreprises municipales d’Angleterre gagnaient moins que ce minimum vital.

    8.5. La baisse du salaire réel en régime capitaliste.

    Sur la base de l’analyse du mode de production capitaliste, Marx a établi la loi fondamentale suivante en ce qui concerne le salaire.

    La tendance générale de la production capitaliste n’est pas d’élever le salaire normal moyen, mais de l’abaisser.

    ( K. Marx, Travail salarié et capital, suivi de Salaire, prix et profit, p. 114. )

    Le salaire en tant que prix de la force de travail, de même que le prix de toute marchandise, est déterminé par la loi de la valeur. Les prix des marchandises dans l’économie capitaliste oscillent autour de leur valeur sous l’influence de l’offre et de la demande. Mais à la différence des prix des autres marchandises, le prix de la force de travail, en règle générale, oscille au-dessous de sa valeur.

    Le décalage du salaire par rapport à la valeur de la force de travail est dû avant tout au chômage. Le capitaliste entend acheter la force de travail à meilleur compte. Avec le chômage, l’offre de la force de travail excède la demande. Ce qui distingue la marchandise force de travail des autres marchandises, c’est que le prolétaire ne peut en différer la vente. Pour ne pas mourir de faim, il est obligé de la vendre aux conditions que lui offre le capitaliste. Dans les périodes de chômage total ou partiel l’ouvrier ou bien ne reçoit aucun salaire ou un salaire considérablement réduit. Le chômage accentue la concurrence entre ouvriers. Le capitaliste en profite et paye à l’ouvrier un salaire inférieur à la valeur de sa force de travail. Ainsi donc, la situation misérable des chômeurs, qui font partie de la classe ouvrière, influe sur la situation matérielle des ouvriers occupés à la production, abaisse le niveau de leur salaire.

    Ensuite, le machinisme ouvre aux capitalistes de larges possibilités de remplacer dans la production la main-d’œuvre masculine par le travail des femmes et des enfants. La valeur de la force de travail est déterminée par la valeur des moyens de subsistance nécessaires à l’ouvrier et à sa famille. Aussi, lorsque la femme et les enfants de l’ouvrier sont entraînés dans la production, le salaire diminue, toute la famille reçoit dès lors à peu près autant que recevait auparavant le seul chef de famille. L’exploitation de la classe ouvrière dans son ensemble s’en trouve encore aggravée. Dans les pays capitalistes, les ouvrières qui fournissent un travail égal à celui de l’homme touchent un salaire sensiblement inférieur.

    Le capital extorque la plus-value par une exploitation effrénée de la main-d’œuvre enfantine. Le salaire des enfants et des adolescents dans tous les pays capitalistes et coloniaux est de plusieurs fois inférieur à celui des ouvriers adultes.

    Le salaire moyen d’une ouvrière était inférieur au salaire moyen d’un ouvrier, aux États-Unis (en 1949) de 41 %, en Angleterre (en 1951) de 46 %, en Allemagne occidentale (en 1951) de 42 %. Cette différence est encore plus importante dans les pays coloniaux et dépendants.

    Aux États-Unis, en 1949, selon des données inférieures à la réalité, on compte parmi les salariés plus de 3,3 millions d’enfants et d’adolescents. La durée de la journée de travail des enfants et des adolescents est très longue. Ainsi dans les amidonneries, les usines de conserves et de viande, dans les blanchisseries et les entreprises pour le dégraissage des vêtements, les enfants travaillent de 12 à 13 heures par jour.

    Au Japon, on pratique couramment la vente des enfants pour le travail dans les fabriques. La main-d’œuvre enfantine était largement employée dans la Russie des tsars. Une partie assez importante des ouvriers des fabriques textiles et de certaines autres entreprises se composait d’enfants de 8 à 10 ans. Dans l’industrie cotonnière de l’Inde les enfants forment de 20 à 25 % de la totalité des ouvriers. L’exploitation de la main-d’œuvre enfantine par le capital prend des formes particulièrement féroces dans les pays coloniaux et dépendants. En Turquie, dans les fabriques de textile et les manufactures de tabac, les enfants de 7 à 14 ans travaillent, tout comme les adultes, une journée complète.

    Les bas salaires des ouvrières et l’exploitation des enfants provoquent de nombreuses maladies, un accroissement de la mortalité infantile, exercent une action néfaste sur l’éducation et l’instruction des jeunes générations.

    La baisse du salaire réel des ouvriers est aussi conditionnée par le fait qu’avec le développement du capitalisme, la situation d’une grande partie des ouvriers qualifiés s’aggrave. Comme on l’a déjà dit, la valeur de la force de travail comprend aussi les frais nécessités par l’apprentissage du travailleur. Le travailleur qualifié crée dans une unité de temps plus de valeur, donc plus de plus-value, que l’ouvrier non spécialisé. Le capitaliste est obligé de payer le travail qualifié plus que le travail des manœuvres. Mais avec le développement du capitalisme et le progrès technique, d’une part, on demande des ouvriers hautement qualifiés, capables de manier des mécanismes complexes ; d’autre part, beaucoup d’opérations sont simplifiées, le travail d’une partie importante des ouvriers qualifies devient mutile. De larges couches d’ouvriers spécialisés perdent leur qualification, ils sont éliminés de la production et se voient obligés de faire un travail non qualifié, payé beaucoup moins.

    L’augmentation du coût de la vie et la baisse du niveau du salaire réel qu’elle entraîne sont déterminées avant tout par la hausse des prix systématique des objets de consommation courante. Ainsi, en France, par suite de l’inflation, les prix de détail des denrées alimentaires en 1938 avaient dépassé de plus de sept fois leur niveau de 1914.

    Le loyer absorbe une grande partie du salaire de l’ouvrier. En Allemagne, de 1900 à 1930, le loyer a augmenté en moyenne de 69 %. D’après les chiffres du Bureau International du Travail, après 1930, les ouvriers dépensaient pour le loyer, le chauffage et l’éclairage aux États-Unis 25 %, en Angleterre 20 %, au Canada 27 % du budget de la famille. Dans la Russie tsariste, les frais de logement chez les ouvriers atteignaient jusqu’à un tiers du salaire.

    Une somme importante à décompter du salaire est constituée par les impôts perçus sur les travailleurs. Dans les principaux pays capitalistes, après la guerre, les contributions directes et indirectes absorbent au moins un tiers du salaire de la famille ouvrière.

    Un moyen très répandu de réduire le salaire est le système des amendes. En Russie tsariste, avant la promulgation de la loi sur les amendes (1886), qui limita un peu l’arbitraire des fabricants, les retenues sur les salaires sous forme d’amendes atteignaient, dans certains cas, la moitié du salaire mensuel. On infligeait des amendes à tout propos : pour un « travail mal fait », pour « infraction au règlement », pour bavardage, participation à une manifestation, etc. Les amendes sont non seulement un moyen de renforcer la discipline capitaliste du travail, mais aussi une source de revenu supplémentaire pour le capitaliste.

    La baisse du salaire réel est également conditionnée par les salaires extrêmement bas du prolétariat agricole. La grande armée de travailleurs en surnombre de la campagne exerce une pression constante sur le niveau des salaires des ouvriers occupés, dans le sens de la baisse.

    Ainsi, par exemple, de 1910 à 1939, le salaire moyen mensuel de l’ouvrier agricole aux États-Unis a oscillé entre 28 et 47 % du salaire de l’ouvrier d’usine. La situation des ouvriers agricoles de la Russie tsariste était extrêmement dure. Avec une journée de 16 à 17 heures de travail, le salaire journalier moyen d’un ouvrier agricole saisonnier, en Russie, de 1901 à 1910, était de 69 kopeks, et avec ce salaire dérisoire qu’il touchait durant la période des travaux des champs, il lui fallait se tirer d’embarras pendant les autres mois de chômage complet ou partiel.

    Ainsi, avec le développement du mode de production capitaliste, le salaire réel de la classe ouvrière est en baisse.

    En 1924, le salaire réel des ouvriers allemands, par rapport au niveau de 1900, était de 75 % ; en 1935, de 66 %. Aux États-Unis, de 1900 à 1938, le salaire nominal moyen (compte tenu des chômeurs) a augmenté de 68 % ; mais, pour la même période, le coût de la vie a été multiplié par 2,3, ce qui ramenait le salaire réel des ouvriers en 1938 à 74 % du niveau de 1900 ; en France, en Italie, au Japon, sans parler des pays coloniaux et dépendants, la baisse du salaire réel, au cours des 19e et 20e siècles, a été beaucoup plus sensible qu’aux États-Unis. En Russie tsariste, en 1913, le salaire réel des ouvriers d’usine était tombé à 90 % du niveau de 1900.

    Dans les différents pays, la valeur de la force de travail est inégale. Les conditions qui déterminent la valeur de la force de travail changent dans chaque pays. De là des différences nationales dans le salaire. Marx écrivait qu’en comparant les salaires dans les différents pays, il fallait mettre en ligne de compte tous les facteurs qui déterminent des modifications dans la grandeur de la valeur de la force de travail : les conditions historiques qui ont présidé à la constitution de la classe ouvrière, ainsi que le niveau de ses besoins, les dépenses nécessitées par la formation de l’ouvrier, le rôle de la main-d’œuvre féminine et enfantine, la productivité du travail et son intensité, les prix des objets de consommation, etc.

    On observe un niveau particulièrement bas des salaires dans les pays coloniaux et dépendants. Dans sa politique d’asservissement et de pillage systématique des pays coloniaux et dépendants, le capital bénéficie d’un important excédent de main-d’œuvre dans ces pays et rétribue la force de travail à un prix de beaucoup inférieur à sa valeur. Ce faisant, on tient compte de la nationalité de l’ouvrier. Ainsi, par exemple, les Blancs et les Noirs, qui fournissent un travail égal sont payés différemment. En Afrique du Sud, le salaire moyen du Noir est le dixième du salaire moyen de l’ouvrier anglais. Aux États-Unis, le salaire des Noirs dans les villes est inférieur de 60 % et, dans l’agriculture, de 66 % à celui des Blancs pour un même travail.

    En diminuant les salaires de la masse essentielle des ouvriers et en pillant les colonies, la bourgeoisie crée des conditions privilégiées pour une couche relativement réduite d’ouvriers hautement qualifiés. La bourgeoisie utilise cette aristocratie ouvrière, formée de ces couches hautement payées et comprenant des représentants de la bureaucratie des syndicats et des coopératives, une partie des contremaîtres, etc., pour diviser le mouvement ouvrier et intoxiquer la conscience de la grande masse des prolétaires en prêchant la paix sociale, la communauté des intérêts des exploiteurs et des exploités.

    8.6. La lutte de la classe ouvrière pour l’augmentation des salaires.

    Dans chaque pays, le niveau du salaire est établi sur la base de la loi de la valeur, à la suite d’une lutte de classe acharnée entre le prolétariat et la bourgeoisie.

    Les écarts du salaire par rapport à la valeur de la force de travail ont leurs limites.

    La limite minima du salaire en régime capitaliste est déterminée par des conditions purement physiques : l’ouvrier doit disposer de la quantité de moyens de subsistance qui lui est absolument nécessaire pour s’entretenir et reproduire sa force de travail.

    Quand il tombe à ce minimum, le prix [de la force de travail] est descendu au-dessous de la valeur de la force de travail, qui alors ne fait plus que végéter.

    ( K. Marx, Le Capital, livre 1, t. 1, p. 176. )

    Lorsque le salaire descend au-dessous de cette limite, il se produit un processus accéléré de destruction physique pure et simple de la force de travail, de dépérissement de la population ouvrière. Il s’exprime par une diminution de la durée moyenne de la vie, un abaissement de la natalité, une augmentation de la mortalité de la population ouvrière aussi bien dans les pays capitalistes développés que surtout dans les colonies.

    La limite maxima du salaire en régime capitaliste est la valeur de la force de travail. Le niveau moyen du salaire se rapproche plus ou moins de cette limite selon le rapport des forces de classe du prolétariat et de la bourgeoisie.

    Dans sa chasse aux profits, la bourgeoisie cherche à abaisser le salaire au-dessous de la limite du minimum physique. La classe ouvrière lutte contre les amputations du salaire, pour son augmentation, pour l’établissement d’un minimum garanti, pour l’introduction des assurances sociales et la réduction de la journée de travail. Dans cette lutte, la classe ouvrière fait face à la classe des capitalistes dans son ensemble et à l’État bourgeois.

    La lutte acharnée de la classe ouvrière pour l’augmentation des salaires a commencé en même temps que naissait le capitalisme industriel. Elle s’est déroulée d’abord en Angleterre, puis dans les autres pays capitalistes et coloniaux.

    À mesure que le prolétariat se forme en tant que classe, les ouvriers, pour mener à bien la lutte économique, s’unissent en syndicats. Aussi l’entrepreneur se trouve-t-il en face non plus d’un prolétaire isolé, mais de toute une organisation. Avec le développement de la lutte de classe, à côté des organisations professionnelles locales et nationales se créent des fédérations syndicales internationales. Les syndicats sont une école de la lutte de classe pour les grandes masses des ouvriers.

    Les capitalistes forment de leur côté des unions patronales. Ils corrompent les chefs des syndicats réactionnaires, organisent les briseurs de grèves, divisent les organisations ouvrières, utilisent pour réprimer le mouvement ouvrier la police, la troupe, les tribunaux et les prisons.

    Un des moyens efficaces de lutte des ouvriers pour l’augmentation des salaires, la réduction de la journée de travail et l’amélioration des conditions de travail en régime capitaliste, est la grève. À mesure que les antagonismes de classe s’aggravent et que le mouvement prolétarien se renforce dans les pays capitalistes et coloniaux, des millions d’ouvriers sont entraînés dans les mouvements de grève. Lorsque les ouvriers en lutte contre le capital font preuve de résolution et de ténacité, les grèves économiques obligent les capitalistes à accepter les conditions des grévistes.

    C’est seulement grâce à la lutte opiniâtre de la classe ouvrière pour ses intérêts vitaux que les États bourgeois sont amenés à promulguer des lois sur le salaire minimum, la réduction de la journée de travail, la limitation du travail des enfants.

    La lutte économique du prolétariat a une grande importance : avec une direction judicieuse, animée d’une haute conscience de classe, les syndicats résistent avec succès au patronat. La lutte de la classe ouvrière arrête dans une certaine mesure la chute des salaires. Mais la lutte économique de la classe ouvrière est impuissante à supprimer les lois du capitalisme et à soustraire les ouvriers à l’exploitation et aux privations.

    Tout en reconnaissant le rôle important de la lutte économique de la classe ouvrière contre la bourgeoisie, le marxisme-léninisme enseigne que cette lutte est dirigée uniquement contre les conséquences du capitalisme et non contre la cause première de l’oppression et de la misère du prolétariat. Cette cause est le mode de production capitaliste lui-même.

    C’est seulement par la lutte politique révolutionnaire que la classe ouvrière peut supprimer le système d’esclavage salarié, source de son oppression économique et politique.

    Résumé du chapitre 8

    1. Le salaire dans la société capitaliste est l’expression monétaire de la valeur de la force de travail, son prix qui apparaît comme le prix du travail. Le salaire masque le rapport de l’exploitation capitaliste, en créant une apparence trompeuse qui fait croire que l’ouvrier est payé pour tout le travail fourni, alors qu’en réalité le salaire n’est que le prix de sa force de travail.

    2. Les formes essentielles du salaire sont le salaire au temps et le salaire aux pièces. Avec le salaire au temps, la grandeur du gain de l’ouvrier se trouve dépendre du temps qu’il a fourni. Avec le salaire aux pièces, la grandeur du gain de l’ouvrier est déterminée par la quantité des articles fabriqués par lui. Afin d’augmenter la plus-value, les capitalistes appliquent toutes sortes de systèmes de surexploitation qui mènent à l’intensification extrême du travail et à la prompte usure de la force de travail.

    3. Le salaire nominal est la somme d’argent que l’ouvrier reçoit pour la force de travail qu’il vend au capitaliste. Le salaire réel est le salaire exprimé en moyens de subsistance de l’ouvrier ; il indique la quantité de moyens de subsistance et de services que l’ouvrier peut acheter avec son salaire.

    4. Le développement du capitalisme a pour effet de diminuer le salaire réel. Contrairement au prix des autres marchandises, le prix de la force de travail, en règle générale, oscille au-dessous de sa valeur. Cela est dû avant tout au chômage, à l’emploi en grand du travail des femmes et des enfants, au salaire extrêmement bas des ouvriers agricoles, et aussi des ouvriers des pays coloniaux et dépendants. L’augmentation des prix des objets de consommation, les loyers élevés et l’accroissement des impôts sont des éléments importants de la baisse du salaire réel.

    5. La classe ouvrière, unie dans les syndicats, lutte pour la réduction de la journée de travail et pour l’augmentation du salaire. La lutte économique du prolétariat contre le capital ne peut, par elle-même, le soustraire à l’exploitation. Ce n’est qu’avec la liquidation du mode de production capitaliste, par la lutte politique révolutionnaire, que seront éliminées les conditions de l’oppression économique et politique de la classe ouvrière.


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  • George Carlin : l’humoriste qui épinglait l’hypocrisie des riches

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    Au mois de juin 2008, le comique américain George Carlin est décédé d’une crise cardiaque. Peu connu en France, il était une grande figure de « l’industrie du rire », aux Etats-Unis. Son répertoire recouvrait un large éventail de thèmes sociaux, politiques et culturels. Il aimait briser les tabous et les comportements convenus du « politiquement correct ». Il parlait de tout : du droit à l’avortement et du lobby dit « pro-life », des fast-food, de la corruption des hommes politiques, du racisme et de l’exploitation. Il dénonçait l’hypocrisie et l’arrogance des riches et des puissants :

    « Mon Dieu, ces conservateurs sont vraiment quelque chose, n’est-ce pas ? Ils sont tous pour les embryons, pour ceux qui ne sont pas encore nés. Tant que t’es pas encore né, ils feraient n’importe quoi pour toi. Mais une fois que tu es né, ils ne veulent plus rien savoir ! Les pro-life sont obsédés par l’embryon – pendant les neuf mois à partir du moment de la conception – mais après, tu peux toujours crever ! Tu n’auras rien ! Ni Sécurité Sociale, ni cantines scolaires, ni allocations familiales. Avant ta naissance, ça va – après, t’es foutu ! »

    Ou encore : « Il y a une raison qui explique que l’éducation nationale marche mal. C’est la même raison qui fait qu’elle ne marchera jamais. C’est parce que les propriétaires de ce pays n’en veulent pas ! Je parle des vrais propriétaires. Je parle des grands hommes d’affaires qui contrôlent tout et qui prennent toutes les décisions importantes. Oubliez les politiciens ! Les politiciens sont là pour vous donner l’impression d’avoir le choix. Mais vous n’en avez pas ! Vous avez des propriétaires. Il faut le savoir ! Ils vous possèdent. Ils possèdent tout. Ils possèdent la terre, ils possèdent et contrôlent les grandes entreprises. Depuis longtemps, ils ont acheté le Sénat, le Congrès, les administrations, les mairies. Ils ont les juges dans leurs poches. Ils possèdent l’industrie audio-visuelle, pour pouvoir contrôler à peu près toutes les informations qui circulent. Ils vous tiennent par les couilles !

    « Ils dépensent des milliards pour financer le lobbying. Ils font du lobbying pour obtenir ce qu’ils veulent. Et nous savons ce qu’ils veulent. Ils veulent plus pour eux-mêmes et moins pour les autres ! Mais je vais vous dire ce qu’ils ne veulent pas. Ils ne veulent pas d’une population capable de penser, de critiquer. Cela ne les intéresse pas. Cela ne les aide pas, c’est contre leurs intérêts.

    « Vous savez ce qu’ils veulent. Ils veulent des travailleurs obéissants ! Des gens qui sont juste assez intelligents pour faire tourner les machines et faire la paperasse, et juste assez cons pour accepter passivement tous ces boulots de merde, avec ces salaires qui baissent et ces fonds de pension qui disparaissent. Maintenant, ils veulent s’emparer de la Sécurité Sociale ! Ils veulent récupérer l’argent de la Sécurité Sociale pour qu’il puisse finir dans les coffres de leurs amis de Wall Street. Oui, les propriétaires de ce pays connaissent la vérité. Ils l’appellent le Rêve Américain, parce qu’il faut être endormi pour y croire ! »

    John Peterson
    


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  • Que sont devenus les gens de bien ?

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    Viktor DEDAJ


    « 66% des français soutiennent l’intervention en Libye » - les sondages, il paraît.

    Lorsque tout semble perdu, je m’invente parfois des consolations. Des consolations qui deviennent avec le temps comme des raccourcis saisissants vers une certaine réalité. Le genre de réflexion où je me dis, après coup, « finalement, ce n’est pas si bête que ça. » Comme celle-ci, par exemple :

    « L’humanité a de la chance que la Chine ne soit pas dirigée par un Obama, ou un Sarkozy. Parce qu’avec 66% de 1,5 milliards, les tambours de guerre feraient un sacré boucan. »

    * * *

    Il fut un temps, un temps lointain, où le camp progressiste pouvait mobiliser un million de manifestants à Paris (...selon les organisateurs, et zéro selon la presse de l’époque) contre la présence de missiles en Europe. Le temps est passé et désormais la gauche applaudit aux tirs de missiles pour des raisons « humanitaires ».

    Il fut un temps, un temps lointain, où la gauche s’opposait aux aventures militaro-colonialistes de la France. Pouvait-il en être autrement ? Je ne pensais pas vivre le jour où la réponse serait « oui » : la France, au moment de la rédaction de ces lignes, est impliquée dans 3 conflits armés (Afghanistan, Côte d’Ivoire et Libye) dans une sorte de consensus mou.

    Il fut pourtant un temps, un temps très proche, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, un certain Tribunal de Nuremberg avait conclu, édicté et gravé dans la pierre que faire une guerre « non provoquée » était le crime par excellence, le crime des crimes, celui qui englobe et entraîne tous les autres crimes. Sur ces bases-là, certains notables d’un régime belliqueux de l’époque furent pendus. Et aucun « je ne faisais qu’obéir aux ordres » ne réussit à attendrir le coeur des juges. Mieux : le Tribunal en profita pour préciser que l’argument ne sera jamais recevable. Jamais, on dit les juges. Et le Droit International et aussi le sens commun général y adhéra (le respect ou non de ce principe étant un autre débat).

    Bien sûr, aucune guerre, aucune, n’a été menée sous un prétexte du genre « j’ai perdu le ticket de vestiaire de mon manteau et ils ne veulent pas me le rendre, allons le chercher ». Toutes les guerres, toutes, ont été déclenchées au nom des principes les plus sacrés, au nom de valeurs humaines les plus nobles, au nom de l’épuisement de toutes les autres options, au nom des cas de force les plus majeurs (*). Toutes ont été précédées, accompagnées et suivies par des rhétoriques adaptées à leurs époques et aux publics visés. Et toutes, 20, 30 ou 50 ans plus tard, se sont révélées pour ce qu’elles étaient.

    Puisque tel a toujours été le cas, quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi quelque chose aurait subitement changé ? Y’aurait-il eu un mystérieux déplacement massif des plaques tectoniques de la géopolitique que je n’aurais pas remarqué ? Aurions-nous vu arriver une nouvelle génération de dirigeants, plus respectable et respectueuse que la précédente ? Ceux qui proposaient encore peu le « savoir-faire français » en matière de répression au dictateur Ben Ali, auraient-ils été pris d’un soudain remords ? Les grands médias ont-ils fait l’objet d’une épuration de tous ceux qui prétendaient, et prétendent encore, nous informer ? Nous serions-nous couchés avec un régime dont un ministre en exercice a été condamné deux fois pour propos racistes et réveillés avec une nouvelle équipe oeuvrant pour la paix dans le monde et l’amitié entre les peuples ?

    Ou est-ce tout simplement que les salauds ont investi toutes les espaces de la vie publique française, politique, médiatique, économique et même culturelle ?

    Nous sommes ici au sommet de la pyramide des crimes. Le crime de tous les crimes, le crime duquel découlent tous les autres et au-dessus duquel on ne trouve ni « terrorisme », ni « génocide », ni « pogrom », ni « lapidation », ni « nationalisation des ressources », ni « antisémitisme », ni « la volonté de rayer Israël de la carte », ni « rouge-brunisme », ni « dictature », ni même la version de Comme d’Habitude par Claude François, ou toute autre raison inventée et/ou évoquée. Parce que l’Histoire a tranché, même si l’Occident fait semblant de ne pas le savoir.

    Accepter le crime des crimes, c’est accepter tous les crimes qui en découlent, en découleront et donc tous les prochains. Accepter le crime des crimes, au nom d’une intervention humanitaire, d’une opération de sauvetage de bébés dans des couveuses ou pour instaurer une démocratie constitue l’oxymoron le plus absolu.

    S’agissant du plus abominable des crimes, le premier réflexe d’une personne ayant conservé quelques qualités morales et éthiques, est évidemment de se placer du côté du « refus », et le plus éloigné possible. En langage clair : s’agissant du crime des crimes, le point de position le plus « humanitaire » qui soit est celle d’une opposition déterminée et totale. Alors comment arrive-t-on à convaincre une population occidentale que le crime des crimes est une opération humanitaire ? La réponse, vous la connaissez, puisque vous l’avez vécu.

    Aujourd’hui, des pans entiers des discours d’Adolf Hitler pourraient être subrepticement glissés dans les discours des dirigeants occidentaux actuels et on n’y verrait probablement que du feu. Mieux encore : on pourra bientôt les glisser en VO, sans même prendre la peine de les traduire, car la transition d’une des dernières interventions de Barack Obama sur la Libye (« Il y aura toutefois des occasions où, même si notre sécurité n’est pas directement menacée, nos intérêts et nos valeurs le seront. ») au plus laconique « Amerika Über Alles » ne va pas tarder à se produire et offrira aux linguistes du futur un passionnant cas d’étude.

    Le champion, toutes catégories et de loin, du crime des crimes qu’est la « guerre non provoquée » sont les Etats-Unis d’Amérique. Et ce n’est pas l’antiaméricain qui fait ce constat, mais au contraire ce constat qui fait l’antiaméricain – d’un antiaméricanisme non pas « primaire » mais revendiqué, raisonné, justifié, serein, assumé et total. Le deuxième du classement du crime des crimes est l’état d’Israël. Et ce n’est pas l’antisioniste qui fait ce constant, mais au contraire ce constat qui fait l’antisioniste – d’un antisionisme non pas « primaire » mais revendiqué, raisonné, justifié, serein, assumé et total. (Au fait, quand est-ce que le cri de ralliement « Non à l’Apartheid » a-t-il été supplanté par « vous ne seriez pas antisémite, des fois ? »).

    Il fut un temps, un temps lointain, où la gauche s’appelait, et se faisait appeler dans les médias, « la gauche ». Une époque où la droite n’osait pas se qualifier ainsi et préférait s’appeler, et se faire appeler dans les médias, « la majorité ». Aujourd’hui, la droite revancharde s’appelle « la droite » et la droite libérale préfère s’appeler, et se faire appeler dans les médias, « la gauche ». A destination des plus vieux d’entre nous qui ont encore la mémoire de ce temps jadis, on emploiera plus volontiers le terme de « gauche moderne » pour expliciter à ces retardés que « les temps changent, faut s’adapter, quoi ».

    S’adapter, je n’ai rien contre. J’ai un téléphone portable, un ordinateur. J’ai même ma page Facebook où j’attends encore des amis. J’écoute du rap pour avoir un sujet de conversation avec mon fils. J’ai décroché le portrait de Lénine et remplacé par une litho signée « Ben » (nan, j’déconne). J’ai même fait la paix avec certains militants de Lutte Ouvrière. Et j’ai bien compris que la classe ouvrière avait disparue (quoique) et que nous sommes au temps du « tertiaire », les services, les services, rien que les services (à qui ? sera la question posée probablement un chouia trop tard).

    Que leur faut-il de plus ? Que j’applaudisse à l’intelligence de leurs bombes ?

    D’un autre côté, comment être encore « de gauche » lorsqu’on se contente d’observer le monde à travers les filtres des médias les plus réactionnaires, monopolistiques, influentes et « désinformantes » qui soient ? L’illusion de la « liberté » de l’Internet montre encore ses tristes limites. L’information est à portée de click mais l’explication demeure hors de portée pour aboutir à une sorte de « tout savoir et ne rien comprendre ».

    Il n’en a pas toujours été ainsi. Les médias de masse, ces chevaux de Troie de la bêtise, pouvaient encore être contrés par mille et une petites astuces et actes de résistance. La « culture ouvrière » qui concrétisait les réalités économiques abstraites, quelques médias dignes de ce nom (en gros, la « presse communiste », mais pas que...), et même les expériences vécues (ces fameuses choses « une fois vues qu’on ne peut plus voir » dixit Arundhati Roy). Et surtout la voix, le courage et l’exemple de tous ces gens de bien que nous côtoyions tous les jours, tous ceux dont on pensait « arriverons-nous à leur ressembler un jour ? ».

    Ne soyez pas étonnés par ce léger malaise qui vous saisit, ce n’est que l’effet produit par ces milliers et milliers de camarades qui se retournent dans leurs tombes. Alors quitte à les avoir réveillés, autant leur donner la parole :

    « Citoyens,

    Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

    Le Comité Central de la Garde Nationale »

    Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

    Car il fut un temps, un temps oublié, où les progressistes comprenaient assez naturellement pas mal de choses.

    Viktor Dedaj
    « pourquoi "vieux jeu" ? Les règles du jeu ont changé depuis ? »

    (*) Pour un homme, il est admis de considérer comme un cas de force majeur le fait d’envoyer une armée pour aller récupérer une gonzesse à Troie. On dit d’ailleurs que c’est probablement de cette époque que vient l’expression « elle est canon ». (n’allez surtout pas rajouter ça dans Wikipédia. Ou alors faites-le sans me citer.)

    URL de cet article 13379
    http://www.legrandsoir.info/Que-sont-devenus-les-gens-de-bien.html

     

     

     

    


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    A partir d'un anodin article Monde daté du 14 avril, comment se construisent les magouilles pour garder le pouvoir ou au moins limiter la casse.

    La réforme constitutionnelle de 2008 prévoit, pour les 1,5 million de Français résidant hors des frontières nationales, un député référent en fonction de sa zone géographique.

    A un an d'élections législatives redoutées par l'UMP, l'électorat des expatriés, généralement est plus tedance Neuilly qu'Ivry.

    Cela a suscité des vocations pour plusieurs barons de la monarblique à la recherche d'un mandat gagnable pour assurer l'après-2012.

    Le Princident a tranché, l'empire peut contre attaquer :

    Christine Lagarde, élue UMP dans le 12e arrondissement de Paris, n'a pas souhaité se présenter dans la circonscription correspondante. La cinglante défaite d'Arno Klarsfeld en 2007 a conduit la ministre à faire un choix beaucoup plus sûr. C'est sans surprise qu'elle a reçu du président de la République et du patron de l'UMP l'investiture dans la première circonscription des Français de l'étranger : l'Amérique du Nord. La Bercywoman sera députée de Wall Street à l'assemblée nationale, tout un programme. Faut dire qu'elle connaît, elle y a été durant de nombreuses années avocat d'affaires, son élection ne devrait être qu'une formalité.

    Un autre ministre n'a pas souhaité prendre le risque de se présenter dans sa circonscription historique : Eric Besson. L'ancien député socialiste de la Drôme, ex-ministre de l'immigration sarkozyste, ne repartira pas en campagne dans le sud de la France. Il quitte Valence pour Valencia L'actuel ministre de l'industrie, en changeant d'étiquette politique. Il sera donc investi candidat pour la phalange ibérique de l'UMP dans la péninsule ibérique (Espagne et Portugal).

    Un troisième membre du gouvernement obtient une investiture à l'étranger : Thierry Mariani. Le secrétaire d'Etat aux transports, pourtant largement élu en 2007 dans le Vaucluse, est candidat de la zone Asie-Océanie. Le fondateur de la droite populaire sera le parlementaire d'un territoire qui commence à l'Est en Ukraine et qui va jusqu'en Nouvelle-Zélande. A quand une ligne TGV de Kiev à Auckland ?

    Une autre proche de Nicolas Sarkozy a obtenu l'une des onze circonscriptions convoitées, Valérie Hoffenberg. L'élue municipale (UMP) du 16e arrondissement de Paris et secrétaire nationale de l'UMP chargée des relations internationales avec les cercles de réflexion et les partis politiques étrangers, sera candidate dans l'Europe du Sud-Est et Israël.

    Le temps de l'ouverture est bien terminé au sein de l'UMP. Pour le Benelux, c'est Pascale Andréani, représentante permanente de la France à l'OTAN, qui a été retenue par l'UMPpour la Suisse, une certaine Claudine Schmid a été sélectionnée.

    L'ancien magistrat antiterroriste Alain Marsaud sera candidat au Proche-Orient et dans le sud de l'Afrique.

    Pour Info , peu où pas connus, pour les lecteurs de la canaille vivant sous d'autres cieux, Pascal Drouhaud portera les couleurs de l'UMP en Amérique du Sud, Emanuelle Savarit en Europe du Nord, Ronan Le Gleut en Europe de l'Est.

    Seul Hic, Fa## est contrarié. On dit qu'il espérait que Devedjian accepterait les Kerguelen mais celui-ci a décliné l'offre en proposant Isabelle Balkany.

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    Par canaille le rouge -Publié dans : Du côté du capital

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    Un "bricolage fiscal". La gauche est unanime pour rejeter la réforme de la fiscalité du patrimoine annoncée mardi soir par le gouvernement (lire les principales mesures ici). Pour L'Humanité, le Parti socialiste, le Parti communiste français, le Parti de gauche, Europe écologie Les verts et le NPA dévoilent leurs pistes sur la politique fiscale (lire ici les principales réactions politiques).

     

    • « Un impôt résolument moderne » François Rebsamen, Maire PS de Dijon, 
sénateur de Côte-d’Or.

    «En tant qu’élu socialiste, je siège à la commission des Finances du Sénat. Nous avons, dans ce cadre-là, auditionné plusieurs économistes ; tous s’accordent à penser que l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est un impôt résolument moderne. Peut-être le plus moderne de tous les impôts sur le patrimoine qui existent en France. J’avoue ma stupéfaction d’apprendre que le gouvernement voudrait le supprimer, alors qu’il rapporte 4 milliards d’euros au budget de l’État dans les bonnes années. Le gouvernement aurait autre chose à faire qu’à soigner les plus aisés de notre pays en creusant, qui plus est, un peu plus le déficit.

    Je suis formellement opposé à la suppression de l’ISF et même à des aménagements techniques qui auraient pour seule vocation la création de nouvelles niches dans la récolte de cet impôt. La seule chose envisageable serait une revalorisation pour la résidence principale, en région parisienne, par exemple. Ce qui reste un aménagement à la marge qui ne nuirait pas à la qualité de cette contribution. Réformer l’ISF n’est pas la priorité. En Côte-d’Or, 1 200 personnes relèvent de l’ISF et 13 000 relèvent du RSA. À la lumière de ces chiffres, le gouvernement devrait se concentrer sur ceux qui ont le moins, plutôt que sur ceux qui ont le plus. »

     

    • « Élargir l’impact de l’ISF et en relever le taux » Roland Muzeau, Porte-parole des députés communistes.

    « L’ISF est un impôt si juste qu’il frappe ceux qui ont suffisamment de moyens de participer à la solidarité nationale. C’est le premier principe que l’ISF affiche : c’est donc un impôt tout à fait normal, qui n’a rien à voir avec de la “spoliation”. Nous considérons qu’il faut relever la participation de ceux qui ont des fortunes en augmentant la part prise sur celles-ci. Aujourd’hui, l’ISF est extrêmement symbolique pour un grand nombre de gens possédant des biens de très grande valeur. Il est donc nécessaire d’en relever le taux, mais également d’en élargir l’assiette, car les éléments de patrimoine des richesses ne sont pas tous soumis à l’ISF. Se pose enfin une question intrinsèque au problème de l’ISF : il s’agit, de manière plus générale, de soumettre les revenus du patrimoine au même taux de prélèvement que les revenus du travail. »

     

    • « Rétablir plus de justice sociale dans notre pays » Martine Billard, Coprésident du Parti de Gauche.

    « Ce qui est primordial, c’est d’imposer le patrimoine. Aujourd’hui, les ménages très riches de notre pays ont toutes les possibilités, par l’impôt tel qu’il existe, d’échapper à une imposition juste en fonction de leurs revenus (que ce soit les revenus de leur travail ou les revenus du patrimoine), et ce notamment grâce au bouclier fiscal. La réforme de l’ISF qu’est susceptible de proposer le gouvernement n’est qu’un tour de passe-passe. Il souhaite supprimer le bouclier fiscal alors que celui-ci est perçu comme le symbole de la protection des riches. En réalité, la réforme de l’ISF consiste à baisser l’imposition de nos patrimoines : elle va supprimer la première tranche des assujettis à l’ISF, ce qui va avoir pour effet de faire disparaître environ la moitié des redevables de cet impôt. Le gouvernement veut surtout en baisser le taux, ce qui va diviser par trois l’ISF payé par les plus riches. C’est proprement inadmissible.

    Nous proposons une imposition sur les patrimoines et leurs revenus, de façon telle qu’elle rétablira plus de justice sociale dans notre pays et permettra des rentrées fiscales qui donneront les moyens à la puissance publique d’établir des politiques de justice, d’éducation, de santé, d’investissement, toutes politiques qui ne sont plus possibles aujourd’hui. En réduisant les recettes, le gouvernement actuel annule toutes les possibilités de politique publique digne de ce nom. Il essaie de convaincre les Français qu’il s’agit d’un problème de dépenses, ce qui n’est absolument pas le cas. Ce sont les recettes fiscales qui ont baissé, et non les dépenses publiques qui ont augmenté. »

     

    • « Plus que le conserver, nous voulons élargir la base de l’ISF » Eva Joly, Députée européenne Europe-écologie-les Verts.

    « Nous vivons des situations injustes et inégalitaires. La concentration de la richesse est indécente. En 2008, les cent Français les plus riches se sont partagé 2,8 milliards d’euros ! Supprimer l’ISF, c’est faire toujours plus de cadeaux aux amis de Nicolas Sarkozy. Le bouclier fiscal annonçait déjà la couleur. Le président n’est pas celui de tous les Français mais celui des riches. Europe Écologie-les Verts réclame un acte fort en matière de fiscalité afin qu’elle soit juste, lisible et permettre de réduire les inégalités de revenus aujourd’hui insupportables. Plus que de conserver l’ISF, nous voulons élargir sa base, notamment en révisant l’exonération des biens professionnels. Il faut revenir au principe de l’ISF : lutter contre la concentration stérile des patrimoines, inciter les personnes qui sont assises sur un patrimoine important et qui se montrent incapables de le faire fructifier à s’en séparer au profit de l’intérêt général.

    En fait, l’impôt est léger pour les personnes qui gèrent bien leur capital, l’investissent dans des entreprises nouvelles et en obtiennent un rendement élevé. Nous voulons intégrer des revenus du capital (dividendes, intérêts, plus-values mobilières et immobilières) dans le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Nous proposons un revenu maximum plafonné à trente fois le revenu médian, soit 44 000 euros par mois. Ce revenu maximum va de pair avec la création d’un revenu minimum universel permettant de vivre dignement. »

     

    • « Une réforme fiscale radicale et très fortement progressive » Christine Poupin, Porte-parole du NPA.

    « Un vrai impôt progressif est un élément de justice : en cela, l’ISF est fondamental. Mais, selon nous, une autre répartition des richesses passe prioritairement par l’augmentation des salaires, car cela permet de prendre sur les profits. Avec un partage des richesses déplacé entre 8 et 10 points au bénéfice des entreprises et des actionnaires, l’inégalité des salaires est la première source d’injustice sociale. Aussi proposons-nous une réforme fiscale radicale qui taxe lourdement les hauts revenus et refuse d’épargner les entreprises. Il est stupéfiant de constater que la moyenne d’imposition des groupes du CAC 40 est aujourd’hui de 8 %, sans même parler des profits d’une entreprise comme Total, qui réussit l’exploit de ne pas payer du tout d’impôt en France… Ce taux est absolument dérisoire, surtout quand un impôt résolument illégitime comme la TVA frappe de plein fouet les familles les plus populaires. Nous souhaitons une réforme fiscale très fortement progressive, accompagnée de la suppression de tous les impôts indirects et injustes. »

    Les riches s'y retrouvent toujours

    Comment se donner une image un peu plus sociale tout en préservant les intérêts de ses généreux amis aux grands patromoines. C'est ce que Nicolas Sarkozy a tenté de faire avec sa réforme fisacle du patrimoine annoncée mardi soir par le gouvernement. Ce dernier a décidé de supprimer le bouclier fiscal et d'assouplir l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en le réservant désormais aux contribuables dont le patrimoine est supérieur à 1,3 million d'euros. Lire la suite...

    Propos Recueillis Par Laura Akhoun, Lina Sankari et Max Staat


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    Préalable

    « Nos » médias dominants ont, ces jours derniers, été très occupés à justifier pour « raisons humanitaires » et grand souci « des populations civiles » les interventions militaires et coloniales de l’Occident. Notre adjudant-chef et par ailleurs président caracolant en tête de la Croisade.

    Ils n’ont donc pratiquement rien laisser filtrer d’une rencontre syndicale internationale regroupant des travailleurs largement représentatifs des luttes qui se mènent sur les 5 continents *.

    598 représentants et 213 observateurs (avec voix consultatives) ont ainsi participé à l’élection d’un nouveau Conseil Présidentiel (presidential council) de 40 membres et procédé à l’élection du secrétaire général, le grec Georges Mavrikos et du président, le syrien Muhammad Shaaban Azzouz

    Et les 115 interventions (dont 3 émanant de la France) ont largement traité du panorama de la misère, des considérables reculs sociaux qui affectent aussi bien l’Amérique latine, l’Asie, le Moyen-Orient, l’Europe ... en conséquence de la crise systémique du capitalisme et de la volonté farouche des classes dirigeantes d’en faire porter exclusivement le poids sur les travailleurs et les peuples.

    Diagnostic et résistances

    Mais ces interventions ont aussi attesté de la lucidité et de la résistance des mêmes peuples qui se déploie et se renforce contre les multinationales et les états à leur service :

    batailles pour les salaires et pour l’emploi partout avec des taux de chômage considérables comme en Tunisie (30%), Espagne (20,4), Grèce (18/19) ...

    luttes contre les plans d’austérité non seulement pour refuser de payer la crise MAIS aussi pour le refus de la reconnaissance de la dette, au SUD comme au NORD

    soutien aux droits des migrants

    luttes pour les droits démocratiques et syndicaux et contre la répression comme c’est le cas en Colombie où des dizaines de militants et dirigeants ont été assassinés par les paramilitaires

    luttes démocratiques et à contenu social, surgissement des peuples arabes, en particulier en Tunisie et en Egypte

    luttes pour la paix et contre les interventions étrangères au nom du droit d’ingérence à sens unique etc etc **

    Silence on fait semblant ...

    Par ailleurs ce silence médiatique affecte également les directions confédérales, leurs organes d’informations et leurs sites.

    C’est que toutes affiliées aux organisations européennes et internationales (Confédération Européenne des Syndicats en Europe et Confédération Syndicale Internationale) elles considèrent que ce qui se passe du côté de la FSM est inexistant ou marginal.

    Petit et court retour sur le passé

    Dans le contexte de la guerre froide (1945-1991/93), la FSM était identifiée comme se situant dans le camp des pays socialistes et de l’URSS.

    Avec effondrement du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique une période de fortes turbulences (c’est un euphémisme) a affecté la vie de cette organisation. Son existence même était de fait en jeu!

    Et, par exemple c’est dans les années 95 que la direction de la CGT a décidé de quitter la FSM et de s’affilier à la CES et à la CSI.

    C’était la période du triomphe sans conteste du « Monde libre », du capitalisme et de la « fin de l’histoire » d’où émergeait de manière hégémonique et exclusive les Etats-Unis.

    C’était l’époque où les militants et dirigeants de la FSM qui n’avaient pas renoncé à changer le monde et entendaient rester fidèles aux principes de lutte de classes se faisaient insulter dans les couloirs de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) à Genève.

    Mais 2011 n’est plus 1993

    La prétention à l’hégémonie du monde occidental et des USA se heurte à l’émergence d’autres puissances.
    Surtout la profonde, durable et terrible crise qui affecte le système a ruiné les prétentions du capitalisme à constituer la seule voie efficace et rationnelle de développement économique.
    Au contraire tous les signes s’accumulent que poursuivre dans la voie du capitalisme financier et du capitalisme tout court, ne peut mener qu’à la misère, à la violence, au chaos, aux guerres dévastatrices et à la ruine de l’environnement et de la planète.

    Ceux qui donc se taisent à présent sur la réalité de l’existence et des considérables progrès de la FSM, en particulier dans la période 2005 (congrès de La HAVANE)- 2011 portent tort au mouvement de résistance qui s’amorce internationalement.

    Ils coupent les travailleurs et le peuple français du puissant courant de lutte qui ne se contente pas d’affronter les effets de la crise MAIS qui entend contester le système lui-même, sa logique prédatrice et ses intentions guerrières pour tenter de résoudre sa crise.

    Incontestablement une nouvelle page du syndicalisme international et de la lutte mondiale des travailleurs s’ouvre.

    Un syndicalisme réellement conscient des enjeux anthropologiques de notre époque où effectivement l’avenir de notre espèce se joue.

    Il est de la responsabilité de tous les militants, quelle que soit leur appartenance de prendre conscience de cette réalité et que les orientations réformistes, de collaboration de classe, l’illusion d’un hypothétique « dialogue social » constituent des impasses mortifères.

    Le Front Syndical de Classe

    Les délégués du FSC au 16e congrès de la FSM ***

    ==================================

    * Nous tenons cependant à remercier tous les sites alternatifs (Bellaciao, Le Grand Soir ... et les réseaux et blogs militants qui se sont fait l’écho des informations envoyées en direct d’Athènes en particulier par la délégation du Front Syndical de Classe

    ** Pour des informations plus détaillées nous renvoyons aux sites :

    http://www.frontsyndical-classe.org/

    http://www.wftucentral.org/?language=fr

    *** Au cours du congrès, notre délégation a procédé à l’ interview de plusieurs autres délégations dont nous transcrirons ultérieurement le contenu. Il s’agit :

    d’ Arthur CHELIOTTES AFL-CIO (New-York)
    Graciete CRUZ (CGTP Portugal)
    Swadesh Del ROY (CITU Inde)
    Hamdan HASSAN (FENASOL Liban)
    Francesco STACCIOLI (USB Italie)


    De : rodrigue

    


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  • DERAILLEMENT D’UN TRAIN DE FRET PRIVE DANS LES LANDES LE 9 AVRIL

    de : Via Claude Deloume
    mercredi 13 avril 2011 (19h49)

    Déclaration de la Fédération CGT des Cheminots :

    "Déraillement d’un train Euro Cargo Rail (ECR) dans les Landes le 09 avril 2011.

    Quelques précisions :

    Samedi 09 avril, un train de marchandises a déraillé dans les Landes, entraînant des retards sur le réseau ferré national (TER/TGV…). Cet incident incombe à la compagnie ferroviaire privée Euro Cargo Rail (ECR) qui circule sur le réseau national depuis l’ouverture du transport ferroviaire de marchandises à la concurrence. Cette information n’a été donnée par aucun média. Pour la Fédération CGT des Cheminots, ce déraillement se rajoute à d’autres accidents/incidents causés par des entreprises ferroviaires privées circulant sur le réseau national.

    Nous y voyons là les impacts concrets de la libéralisation du transport ferroviaire de marchandises à l’échelle de l’européenne comme nationale. En effet, une entreprise privée comme ECR est autorisée à manœuvrer des installations de sécurité (aiguillages) dites «installations simples », celles-ci donnant accès aux voies principales où circulent les TGV, TER ou autres trains « corail ».La polyvalence des agents de cette compagnie, appuyée par une recherche effrénée de productivité, entraînent une baisse de la formation des cheminots de ces entreprises et une pression sur les salariés qui peuvent favoriser parfois les mauvais choix ou les erreurs.

    Dans le même temps, l’organisation interne de la SNCF, qui vit un cloisonnement étanche par activité et une réduction drastique des moyens d’intervention de proximité (wagons de secours, personnel d’astreinte, …) ne permet plus une réactivité optimale pour permettre le rétablissement des circulations sur le réseau ferré national.

    La conjonction de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de marchandises mêlée aux choix d’organisation de la production interne de l’entreprise publique voulus par la direction de la SNCF et à la réduction des moyens humains et matériels sont autant de facteurs qui dégradent la qualité de service, altèrent la réponse aux besoins de transport des usagers et des chargeurs et réduisent les capacités d’interventions des cheminots dans le cadre de leurs missions de Service Public.

    Montreuil, le 13 Avril 2011"

    SNCF - Près de 2.000 passagers ont subi de «trois à quatre heures de retard»... 

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne


    Déraillement d'un train de marchandises: «Trois à quatre heures» de retard pour 2.000 …Plus


    Le trafic des trains a repris normalement samedi à la mi-journée après le déraillement d'un convoi de marchandises à Labouheyre (Landes) ayant entraîné le retard de «trois à quatre heures» de quatre TGV sur les axes Paris-Hendaye-Pau-Tarbes, a indiqué la SNCF.

    Le train de marchandises affrété par un opérateur privé ayant bloqué la circulation dans les deux sens entre Morcenx (Landes) et Facture (Gironde) «a été dégagé et le trafic a repris vers 12H30», a-t-on précisé auprès de la direction régionale de la SNCF.

    Au total, les retards en ce week-end de départ en vacances scolaires pour la zone C (Bordeaux, Paris, Créteil, Versailles) avaient concerné «1.500 à 2.000» passagers, avait communiqué la SNCF ajoutant que sept TER avaient également été supprimés.

    Repas et bouteilles d'eau

    L'accident, qui n'a pas fait de blessés, s'est produit vers 06H30 lorsque ce train de marchandises a déraillé, bloquant la circulation dans les deux sens entre Morcenx (Landes) et Facture (Gironde).

    La SNCF a mobilisé une vingtaine de bus de substitution pour assurer le transport des passagers, «renforcé ses équipes d'accueil» dans ces deux gares et proposé des paniers-repas ainsi que des bouteilles d'eau pour les passagers.
     

    


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  • Le scandale de l’année 2011 : les contribuables vont encore devoir payer pour sauver les banques européennes.
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    L’Europe n’échappera pas, d’après les experts du FMI, à une restructuration des banques qui ne sont pas viables, et une recapitalisation de celles qui le sont.

    Or "il est probable qu’il faudra qu’une partie de ce capital vienne de sources publiques", ont-ils avancé.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7e83a88b0faa5bcfe6b813f6e6e4a522

    En clair : CONtribuables européens, préparez-vous à payer.

    CONtribuables européens, vous allez encore devoir payer pour sauver les banques de la faillite.

     

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article116100 


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