• Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

    ARCHIVES. Dans un entretien à TF1, vendredi soir, le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'il voulait baisser de 200.000 à 180.000 le nombre d'étrangers autorisés à immigrer légalement en France chaque année.  | LP / Frédéric Dugit

    Immigration légale : Guéant veut supprimer 20 000 autorisations par an           

     Au lendemain de l'adoption par le Sénat de la loi sur l'immigration, a dévoilé, vendredi soir sur TF1, ses objectifs chiffrés de baisse de l'immigration légale en France. Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'il voulait supprimer 20 000 autorisations de séjours par an dans l'immédiat, estimant qu'il convient «de lutter contre l'immigration irrégulière et de réguler l'immigration régulière».                           

    «Aujourd'hui, a-t-il détaillé, il y a à peu près 200 000 étrangers supplémentaires (par an) qui sont autorisés à séjourner en France (...) Mon objectif, c'est de réduire ce nombre de 20 000, c'est à dire de passer de 200 000 à 180 000, dans un premier temps».

    La formule de «l'intégration en panne»

    Claude Guéant avait annoncé dans un entretien au Figaro Magazine, la semaine dernière, vouloir réduire l'immigration légale, une première depuis l'élection de en mai 2007. Le Medef avait réagi aux propos du ministre en plaidant, par la voix de Laurence Parisot, pour une «immigration raisonnable».

    Reprenant sur TF1 l'expression de Nicolas Sarkozy en novembre 2010, le ministre de l'Intérieur a assuré qu'en France «l'intégration est en panne». «Il faut savoir, a-t-il affirmé, que 24% des étrangers non européens qui se trouvent en France sont des demandeurs d'emploi. C'est presque trois plus que le taux (de chômage) national».«Les étrangers qui sont admis à séjourner sur notre territoire doivent être bien accueillis, doivent trouver du travail. Et les Français doivent se sentir avec eux dans une relation paisible, c'est ça l'intégration», a jugé Claude Guéant .

    Au contraire du ministre, Patrick Gaubert, président du Haut conseil à l'intégration (HCI), estime, dans un rapport remis cette semaine à François Fillon, que «l'intégration à la française, ça marche». Il ajoute que, «si l'on considère des indicateurs tangibles comme le niveau de diplôme des générations suivantes, la mobilité sociale ou les mariages mixtes, la majorité s'intègre». Au total, 11,5 millions d'immigrés ou enfants d'immigrés résident en France, soit 19% de la population et près de 180.000 personnes arrivent dans l'Hexagone chaque année, selon des chiffres du HCI.

    Trouver des solutions face aux prières de rue

    Par ailleurs, lors du même entretien sur TF1, le ministre a assuré que le nombre de mosquées en France avait doublé en 10 ans. «Les prières de rue sont une manifestation qui trouble nos concitoyens et en plus, constitue une véritable entorse au principe de laïcité», a-t-il d'abord souligné. Admettant qu'il y avait «effectivement un problème de manque de lieux de prières», il a appelé «l'attention sur le fait que, en dix ans, nous sommes passés de 1.000 à 2.000 mosquées sur le territoire français». «Donc, il y a la possibilité d'en construire», a-t-il relevé.

    «Les prières de rue ne sont bonnes ni au regard du principe de laïcité ni pour les fidèles du culte musulman», a jugé le ministre de l'Intérieur. «On ne prie pas son Dieu dans la rue, donc il faut que cesse ce phénomène, a-t-il ajouté. Je compte le faire par la concertation avec la communauté musulmane». Claude Guéant s'est réjoui de la situation à Nice, où «il y avait effectivement des prières dans la rue, depuis quelques jours, il n'y (en) a plus». Explication fournie par le ministre : «Il y a deux mosquées et les fidèles trop nombreux dans une mosquée sont transportés par une navette en bus vers une mosquée qui a de la place». Il a suggéré que soient trouvées partout «des solutions de la sorte», assurant qu'il «préfère éviter» l'intervention de la force pour faire cesser les prières de rue.           

                        LeParisien.fr

     

     

     

    votre commentaire
  •  

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

    Les banques européennes ont dans leurs livres 1300 milliards d’euros d’actifs pourris.

    de : La faillite, nous voilà !
    vendredi 15 avril 2011 (14h32)

    Jeudi 14 avril 2011 

    Les banques européennes auraient 1.300 milliards d’euros d’actifs à céder.

    Selon une étude de PwC qui vient de paraître, le secteur bancaire européen a accumulé à la suite de la crise financière 1.300 milliards d’euros d’actifs identifiés comme non stratégiques. Ces actifs très diversifiés, qui incluent des créances douteuses ou de l’immobilier commercial, sont des candidats à la cession sur une période qui pourrait durer 10 ans.

    http://www.agefi.fr/articles/Les-banques-europeennes-auraient-1-300-milliards-deuros-dactifs-ceder-1175975.html

    L’état précaire des banques européennes est la principale menace à la stabilité du système financier mondial, et va imposer de leur trouver des capitaux neufs, a affirmé mercredi le Fonds monétaire international.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=7e83a88b0faa5bcfe6b813f6e6e4a522

    http://tempsreel.nouvelobs.com/depeche/top-news/20110413.AFP8774/fmi-l-etat-des-banques-europeennes-menace-la-stabilite-financiere-du-monde.html


    votre commentaire
  •                                                                          REVOLUTION L'IMAGE

     Dans cet article, écrit il y a déjà quelques jours, nous donnons une première analyse marxiste des évènements qui secouent cette région. D’autres suivront en fonction même de l’évolution de la situation.

    Site « Communistes »

    Qu’est-ce qu’une Révolution ?

    La révolution, pour nous marxistes, consiste en une série d’événements qui entraîne un changement de classe dominante dans un sens progressiste : de la noblesse à la bourgeoisie comme la Révolution française ou de la bourgeoisie au prolétariat comme la Révolution d’octobre.

    Tout soulèvement ne peut être qualifié de révolution. Ce n’est pas la forme qui est déterminante - violence, occupation de bâtiments, contrôle de quartiers et de ville -, mais le contenu de classe du mouvement. Dans le monde actuel, qui vit sous le système capitaliste, une révolution, c’est l’élimination des structures économiques et politiques capitalistes et la prise du pouvoir par le peuple et non le remplacement à la tête de l’Etat de telle partie de la bourgeoisie par telle autre. Un soulèvement peut s’avérer contre-révolutionnaire, même s’il est de masse, si sa direction est réactionnaire et vise à retourner à l’ordre ancien ou à renforcer le mode de production capitaliste et la dépendance à l’impérialisme.

    Il est d’autant plus important de rappeler ces vérités que les idéologues du Capital ont, depuis plusieurs décennies, mis en place toute une stratégie pour déformer le sens du mot Révolution.  Dans plusieurs pays, un renversement de pouvoir entre plusieurs fractions de la bourgeoisie a été qualifié de "révolution".
    Il s’agit souvent de prise du pouvoir par la bourgeoisie compradore (c'est-à-dire dévouée aux impérialismes, décidée à récupérer les miettes qu’ils laissent), aux dépens d’une bourgeoisie nationale, encline à s’approprier le gâteau en s’appuyant sur les aspirations populaires et à éloigner les impérialistes.
    Ainsi, la prise du pouvoir en Géorgie, par Sakashvili,citoyen américain, ayant vécu depuis 30 ans aux USA, accompagnée de l’entrée massive dans le pays des multinationales, appelée plaisamment "révolution violette". Désormais les idéologues de l’impérialisme qualifient de "révolution" tout changement de régime permettant une
    pénétration plus ample des multinationales dans le marché local.

    Les événements de Tunisie

    Qui était au pouvoir en Tunisie ? Une frange de la bourgeoisie, plus ou moins clanique, suivant les intérêts d’un unique impérialisme colonisateur, l’impérialisme français. Qui est au pouvoir désormais ? Une autre frange de la bourgeoisie, plus dévouée  aux multinationales US. Malgré les satisfecit du FMI, Benali avait fait l’objet de critiques de la part du 1er représentant du Capital sur la planète, Barack Obama soi-même. Ce dernier avait reproché au gouvernement tunisien d’être bien moins "démocratique" que celui du Maroc (Il faut traduire "démocratique" ou "libre" par « bien plus perméable aux multinationales US). Comme l’a dit l’un des rares grands capitalistes tunisiens peu près le départ de Benali : « Maintenant, nous allons pouvoir faire des affaires ». Par ailleurs, on sait maintenant que le départ de Benali s’est décidé à l’ambassade US.

    En effet, la Tunisie est un pays comportant extrêmement peu de grandes entreprises, peu de moyennes et beaucoup de petites. Les multinationales françaises, notamment celles du tourisme, de l’agroalimentaire et de la grande distribution, sans parler des banques comme la Société Générale, y faisaient la pluie et le beau temps. Il va leur falloir désormais partager le gâteau.

    Il y a eu une véritable révolte populaire, qui se poursuit aujourd’hui. Le soulèvement s’est produit dans un certain nombre de région du pays fortement marquées, depuis l’indépendance, par des traditions de lutte et d’anticolonialisme. Il s’explique essentiellement par des raisons économiques, ce que nos media ont totalement camouflé. Ce qui s’est manifesté, à Sidi Bouzid et ailleurs, n’est rien d’autre que la lutte contre l’exploitation capitaliste elle-même, parce qu’elle est devenue insupportable. Ce processus a pu être freiné, détourné, mais il continue et continuera, quels que soient les obstacles internes ou externes qu’il rencontrera.

    C’est contre le prix exorbitant du pain, contre des salaires de misère, contre un nombre de chômeurs ahurissant, y compris parmi les hauts diplômés, contre des conditions de vie insupportables, même pour les artisans et les petits commerçants, dans un contexte de croissance économique non négligeable, que le peuple tunisien s’est dressé. Des militants communistes, d’autres progressistes, des syndicalistes d’une UGTT pourtant à la fois étroitement surveillée et contrôlée par le pouvoir se sont levés pour exiger la remise en cause du modèle de développement économique adopté par la Tunisie, mais aussi contre la "solution" US d’ouverture à tous crins des marchés à ce que les porte parole du Grand Capital international appellent la "concurrence étrangère".

    La bataille qui se poursuit porte sur l’augmentation des salaires, l’embauche massive et l’amélioration des conditions de travail. Aux prises avec ses contradictions, une partie de la bourgeoisie tunisienne a utilisé les aspirations populaires pour renverser le clan au pouvoir et se dégager un peu de la tutelle de l’impérialisme français ; mais, ce-faisant, elle a déchaîné des
    aspirations populaires difficile à maîtriser.

    "Dictature" et "Démocratie" c’est toujours la même société capitaliste

    La bourgeoisie, notamment celle qui est au service de l’impérialisme US, a bien réagi. Elle a détourné la colère causée par la « pression sur le salaire ». A Tunis, d’autres franges de la population, comme la petite bourgeoisie, sont  entrées dans la danse. La revendication parvenue jusqu’aux medias français est devenue celle d’une lutte pour la "liberté", contre la "dictature". Il est évident  que le régime de Benali était extrêmement répressif mais, l’intérêt de présenter ainsi les choses est, bien entendu, de brouiller les pistes, d’empêcher toute explication de classe du phénomène. Cela permet aussi, au passage, de masquer le fait qu’en réalité les revendications des travailleurs français et celles des travailleurs tunisiens sont de même nature.

    Ainsion nous assène que le régime des "dictateurs", BenaliMoubarak ou Khadafi serait d’une nature différente de celui d’Obama et Sarkozy, qui bénéficient pourtant de pouvoirs exorbitants.

    Quelle différence existe-t-il réellement entre un Moubarak seul candidat et un duel Obama/Mac Cain ou Sarkozy/Aubry quand on sait quese glisse seulement un papier de cigarette entre les convictions etprogrammes de chacun d’eux ?

    Le cas de l’Egypte

    L’Egypte est un enjeu bien plus important, pour plusieurs raisons, toutes liées à son étroite soumission à l’impérialisme états-unien. Elle est une des pierres angulaires du Grand Moyen Orient que s’acharnent à créer les dirigeants US. L’enjeu est particulièrement lié aux relations entre l’Egypte et Israël. C’est un partenariat politique et économique d’autant plus important pour  Tel Aviv que ses relations avec la Turquie se sont dégradées. Il ne reste plus à Israël que l’Egypte, qui fournit 50 % de son gaz, et l’Arabie saoudite qui l’approvisionne en pétrole.

    Rappelons quelques données indispensables à connaître pour avoir une vision la plus juste possible des événements. L’Egypte est passée de 19 millions d’habitants en 1945 à près de 85 millions aujourd’hui et devrait atteindre les 110 millions à l’horizon de 2030. Sa population est extrêmement jeune : 20 % de la population est âgé 15 à 24 ans et les moins de trente ans représentent près des deux tiers des Egyptiens. Derrière le taux de croissance économique élevé, on rencontre une misère terrible : 1 Egyptien sur 5 ne trouve pas de travail, 2 actifs sur 3 connaissent le sous-emploi, 4 Egyptiens sur 10 vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Mais la grande bourgeoisie, qu’elle soit locale ou internationale, n’a pas à se plaindre. Le revenu du capital a augmenté de 90 % ces dernières années, tandis  que les investissements étrangers directs ont été multipliés par 10 en 10 ans. Les recettes du canal de Suez rapportent 4 milliards d’euros, les aides que les dirigeants US versent depuis les accords de Camp David (en 1979) atteignent les 2 milliards d’euros.

    Passons maintenant aux événements récents et au départ de Moubarak. Bien sûr, il faut se prononcer avec prudence, il semble néanmoins que c’est la petite bourgeoisie et la classe moyenne qui sont à la pointe de la bataille. La petite bourgeoisie souhaite sa part du gâteau, une place plus importante dans la société et plus élevée dans ses rouages ; une sorte de partage des richesses, pour employer une expression chère aux dirigeants de la gauche "radicale" française.  Certes la comparaison pourrait s’arrêter là : la petite bourgeoisie égyptienne revendique une place qu’elle n’a jamais eue, sauf du temps de Nasser, et les conditions économiques, même si elles n’apparaissent pas au  premier plan, pèsent énormément sur ses revendications.

    Il y a toutefois un important point commun : tout est organisé selon la fameuse phrase que Lampedusa , dans son roman "Le Guépard", met dans la bouche de son héros Tancrède Falconeri : « Il faut que tout change pour que rien ne change. ». Gageons que c’est bien ce qui se passe. L’exigence de la petite bourgeoisie égyptienne, qui veut son os à ronger rencontre les intérêts des grands dirigeants impérialistes, d’Obama à Van Rompuy en passant par Clinton et Sarkozy : « les élections libres et équitables », instrument du changement sans changement. L’armée égyptienne a bien pris soin de rassurer tout le monde : les traités seront honorés ; Israël peut donc respirer.

    En Egypte, une autre forme de révolution démocratique est possible.

     


    Il est par ailleurs utile de rappeler que la seule force politique réellement organisée en Egypte en-dehors des organisations émanant du pouvoir est celle des Frères Musulmans. C’est également le cas en Libye, nous y reviendrons. Comme l’ex FIS en Algérie, les Frères Mulsumans sont une organisation des classes moyennes. Ils ont à leur tête tout un réseau d’intellectuels, universitaires notamment et recrutent essentiellement parmi les avocats dont ils dirigent le syndicat et surtout parmi les étudiants qui représentent seulement 20 % des jeunes Egyptiens.
       


    Les frères Musulmans forment une organisation réactionnaire, qui ne remet nullement en cause le capitalisme et a souvent, dans le passé, servi les intérêts de puissances impérialistes notamment les USA contre le régime nassérien. Ils font partie de la nébuleuse des Wahabbites et sont financés par des argentiers saoudiens  notamment la banque Al-Taqwa. Fondamentalement, les intérêts de tous les concernés dans cette affaire (impérialisme US, Frères musulmans, petite bourgeoisie égyptienne en quête d’un destin)  sont conciliables. Un compromis raisonnable peut être trouvé : il y aura des élections, les partis interdits comme les Frères Musulmans seront autorisés ; la petite bourgeoisie s’insérera dans les rouages du système et du pouvoir. Le mouvement révolutionnaire est bien faible en Egypte.   On voit bien d’ailleurs le jeu que joue la chaîne de télévision qatarie, Al Jazirah, qui apporte sur les événements d’Egypte comme de Libye les éléments d’intoxication nécessaires à la fois aux impérialistes US et aux Frères Musulmans.

    Le pourrissement et la fin du nationalisme arabe ?

    Ce qui se passe au Yémen, en Libye après l’Egypte pourrait bien consacrer la fin définitive dans ces pays du courant "nationaliste arabe" qui a marqué leur histoire depuis un demi-siècle et pas toujours en mal.

    Le nationalisme arabe est un courant politique né au sein des mouvements anticolonialistes. Porteur des espoirs de la petite et parfois de la grande bourgeoisie nationale, opposée aux divers impérialismes, qu’ils soient US, britannique, français ou italien, le nationalisme arabe s’est répandu dans les années 50 au Maghreb et surtout au Moyen Orient. Incarné par de jeunes officiers comme Nasser en Egypte, Assad en Syrie, Kassem en Irak, Khadafi en Libye ou Nemeiry au Soudan, ou par des partis politiques laïques comme le Baas de Michel Afflak en Syrie et Irak, le Destour d’Habib Bourguiba en Tunisie, il fut l’incontournable acteur de la période que nos historiens ont coutume d’appeler la "décolonisation".

    Bien que nombre de nationalistes arabes aient combattu les communistes (Nemeiry au Soudan ou Saddam en Irak, pour ne citer que les plus évidents), l’URSS les appuya dans leur volonté de chasser les colonialistes. Les dirigeants nationalistes arabes portèrent parfois les espoirs du peuple et certains partis communistes décidèrent de se dissoudre pour les rejoindre (Egypte) ou de faire causse commune avec eux à tout prix (Syrie).

    Mais, les nationalistes arabes ont vite tourné à droite : en Egypte après la mort de Nasser, Sadate, qui lui succéda, choisit un nouvel impérialisme colonisateur : les USA. En Irak, à partir de 1976, Saddam Hussein s’est débarrassé des communistes dans le sang et s’est rapproché des USA ; en 1972 Nemeiry a réprimé férocement, avec l’aide  de son compère Khadafi, un coup d’Etat qui ne versa pas une seule goutte de sang, dirigé par des militaires marxistes et en profita pour faire exécuter tous les dirigeants du parti communiste et mener une répression anticommuniste sans précédent. La fin de l’Union Soviétique  a obligé les derniers d’entre eux qui restaient fidèles à leurs convictions de départ (le Baas syrien par exemple), à louvoyer pour pouvoir continuer d’exister.

    L’abandon par les dirigeants issus du mouvement nationaliste des idées qui les avaient portés au pouvoir leur fut fatal. Partout où ils devinrent des féaux des USA ou d’un autre impérialisme, la petite bourgeoisie, les classes moyennes et populaires les abandonnèrent, notamment pour se  tourner, avec la bénédiction des USA, vers les organisations islamistes.

    Pour tirer un bilan, nous pouvons dire que le nationalisme arabe n’a pas réussi à décoloniser, il n’a rompu que provisoirement les liens avec les puissances coloniales et, souvent après la disparition de l’URSS, les a rétablis, quand il n’a pas choisi une nouvelle puissance de tutelle, l’impérialisme dominant, les USA.

    Le cas de la Libye

    C’est probablement dans ce pays que l’ambiguïté et la complexité de ce que nos media appellent "révolution" de même que la destinée du nationalisme arabe transparaissent de la manière la plus évidente. Le régime libyen, comme l’égyptien, est le fruit d’une révolution nationale-démocratique, moins inachevée, mais également pourrissante. Toutefois, en Egypte, toute trace de l’ancienne révolution nassérienne a désormais disparu et le régime était au service de la bourgeoisie compradore et de l’impérialisme états-unien. En revanche, on ne peut pas en dire autant du régime libyen.

    La Libye, colonisée par l’Italie dans la 1ère moitié du XXème siècle, puis par la Grande Bretagne et la France après 1945 acquit une indépendance nominale en 1951 sous le gouvernement du roi Idriss Ier. Idriss était le chef de la confrérie musulmane des Senoussi ; chassé par les Italiens et réfugié en Egypte, il revint en Cyrénaïque dans les fourgons de l’armée britannique en 1945 et en fut bombardé émir. La Libye royale était un pays marqué par de fortes survivances féodales et, dès la découverte du pétrole en 1958, Idriss fit appel aux compagnies pétrolières étrangères. Mais en 1969, comme en Egypte en 1952, un groupe d’officiers progressistes renversa le roi et conduisit une révolution nationale démocratique. Le pays fut engagé dans de réelles transformations économiques et sociales à caractère anti-impérialiste : nationalisation du secteur pétrolier, politique de subvention par l’État du prix des produits de consommation courante, formation de comités révolutionnaires et populaires assurant l’autogestion de 1500 communes. On peut ajouter que le statut de la femme a connu une transformation radicale. Au système féodal patriarcal, oppresseur des femmes avant la révolution, a succédé une politique d’émancipation qui a porté ses fruits : scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, écoles mixtes en primaire, âge légal du mariage pour les filles porté à 20 ans (alors que sous le féodalisme, des filles pré-nubiles étaient mariées !). La majorité des étudiants sont des filles. Il faut enfin dire que le niveau de vie a augmenté surtout durant la phase ascendante de la révolution. Il est un des plus élevés d’Afrique, et la Libye est le premier pays sur ce continent pour l’IDH (indice de développement humain).

    Kadhafi a louvoyé entre des positions contradictoires. Un coup à droite en offrant des renforts à son collègue du Soudan, le général Nimeiry, auquel, de plus, il livre le secrétaire général du Parti communiste soudanais, réfugié en Libye, Abdelkhalek Mahjoub, pendu par le général sans autre forme de procès. Un coup à gauche en soutenant les militants palestiniens en lutte contre l’Etat colonial israélien, ce qui lui valut une riposte rangée dans les oublis organisés de l’Histoire : en février 1973, un Boeing 727 libyen fut abattu au-dessus du Sinaï par l’armée israélienne : 110 morts ; et en février 1986, l’US air force bombarda la côte libyenne, notamment Tripoli et Benghazi, occasionnant des centaines de morts dont la propre petite fille de Kadhafi.

    Après la chute de l’URSS, puis en 1993 le départ du pouvoir du commandant Jalloud, un des plus proches  compagnons de Kadhafi depuis la révolution de 1969, et encore plus à partir des années 2000, le régime libyen changea de nature. Par peur des représailles de la part de l’impérialisme US, par volonté de se maintenir au pouvoir, Kadhafi fit des concessions de fond à l’impérialisme : appel à l’initiative privée, prospections communes avec les multinationales du pétrole, rapprochement avec les impérialistes français et italiens, et, projet de nouvelle constitution fondé sur la liquidation des pouvoirs des comités populaires révolutionnaires et la présidentialisation du régime. Tout cela a constitué une rupture progressive mais certaine avec le cours national-démocratique, avec le soutien et l’intérêt de plusieurs puissances comme les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ; sans parler du rapprochement avec les Frères Musulmans.

    D’ailleurs, il est significatif que le soulèvement armé ait commencé après la décision prise par Kadhafi de libérer 110 prisonniers Frères Musulmans. Nous en venons donc à ces insurgés qui mènent la lutte y compris armée contre les forces armées fidèles au pouvoir en place. S’il est possible que des éléments populaires ou des classes moyennes fassent partie des opposants armés, il est indéniable que les islamistes en sont aussi. Nous subissons de plein fouet des "informations" qui vont toutes dans le même sens et sont invérifiables ; personne ne dit un mot de la chasse aux "noirs", les habitants du sud, plus foncés que les autres, ou les salariés immigrés venus de pays d’Afrique subsaharienne, soupçonnés d’être favorables à Kadhafi, que mènent les "libérateurs". Pas plus qu’on ne nous informe des appétits des multinationales, ni du fait que les impérialistes états-uniens et britanniques qui n’ont jamais digéré d’être privés de la domination coloniale sur la Libye en 1969 souhaitent prendre leur revanche. Les USA maîtrisent pour le moment la situation en Tunisie et en Egypte, bien qu’ils doivent surveiller de près les évolutions en cours. Alors, l’occasion est trop belle d’installer une tête de pont entre les deux pays ; sans compter que Turkish petroleum vient de découvrir dans le sud-ouest libyen une importante réserve de pétrole. Cela aiguise les appétits des magnats du pétrole qui veulent contrôler toujours plus les richesses pétrolières et gazières de la région.

    Il faut enfin s’intéresser au fait que le soulèvement est parti de l’est du pays, la Cyrénaïque, sur lesquels certains dirigeants égyptiens, Sadate en premier lieu, ont souvent lorgné. La porosité de la frontière et le déroulement des événements donnent à penser que des éléments du nouveau pouvoir égyptien ont pensé à "exporter" leur "révolution", dans ce cadre on ne peut pas ne pas penser aux Frères Musulmans. Il faut également se souvenir que la 1ère chose qu’ont faite les impérialistes US après avoir envahi l’Irak fut d’en organiser scientifiquement la partition. Une partition de la Libye avec une Cyrénaïque sous influence égypto-états-unienne.               

    Source : "site communistes"                                                   

     
    Par BANDERA ROSSA


    -
    Publié dans : pcfcapcorse

     

    votre commentaire
  • Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

    Libye: la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sortent de la résolution de l'ONU, avoue Longuet 

     

    Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a admis que l'on était "certainement" en train de sortir de la résolution 1973 de l'ONU sur la Libye avec la tribune publiée vendredi par Barack Obama, Nicolas Sarkozy et David Cameron dans la presse internationale.

    Reconnaissant que la résolution 1973 " n'évoquait pas l'avenir de Kadhafi", le ministre français a expliqué sur LCI, ce vendredi matin: "Mais je pense que trois grands pays qui disent la même chose, c'est important pour les Nations-Unies et peut-être un jour le Conseil de sécurité prendra une résolution". Des pays comme la Russie, la Chine ou le Brésil, "vont naturellement traîner des pieds. Mais quel est le grand pays qui peut reconnaître qu'un chef d'Etat peut régler ses problèmes en tirant au canon sur sa population ? Aucun grand pays ne peut le reconnaître… Je souhaite qu'à côté de l'action militaire, il y ait une ouverture politique et que les Libyens puissent se retrouver pour imaginer ensemble un avenir sans Kadhafi."

    • Une tribune pour intensifier l'intervention en Libye

    Dans cette tribune publiée ce vendredi matin, Nicolas Sarkozy, Barack Obama et David Cameron jugent "impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi… Tout compromis qui le laisserait au pouvoir se traduirait par davantage de chaos et d'anarchie".

    Pour accélérer le départ du numéro un libyen, MM. Obama, Cameron et Sarkozy estiment que "l'Otan et les partenaires de la coalition doivent maintenir leurs opérations afin que la protection des civils soit maintenue et que la pression sur le régime s'accroisse. Alors pourra commencer véritable transition d'un régime dictatorial vers un processus constitutionnel ouvert à tous avec une nouvelle génération de dirigeants."

    "La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis n'auront de cesse de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité pour que le peuple libyen puisse décider de son avenir", concluent-ils.

    • "La même erreur que Bush en Irak"

    "Attention", prévient Dominique de Villepin sur RTL, "l'administration Bush a commis exactement cette erreur en Irak. On protège les populations. On donne les moyens aux rebelles de constituer une solide base politique, c'est-à-dire de rassembler l'ensemble des forces ce qui n'est pas le cas actuellement avec le Conseil national de transition. Et éventuellement on aide les rebelles à travers des armes défensives de façon à éviter à ce que ces armes se retrouvent dans les mains de terroristes d'(Al Qaïda au) Maghreb islamique."

    • Vif débat aux Etats-Unis

    Des sénateurs américains ont dévoilé la nuit dernière un projet de résolution déclarant que les frappes aériennes contre la Libye ne sont pas dans "l'intérêt vital" des Etats-Unis et que toute action future devra être entérinée par le Congrès.

    Parallèlement, les sénateurs démocrates John Kerry et Carl Levin, ainsi que le républicain John McCain, travaillent ensemble à un autre projet de résolution pour autoriser l'action américaine en Libye. La Constitution américaine stipule que c'est au Congrès d'autoriser ou non l'engagement des Etats-Unis dans une guerre. Pourtant, de nombreux présidents ont engagé le pays dans des guerres malgré une loi de 1973 qui tente de limiter leurs pouvoirs. Selon le texte, les troupes américaines engagées par le président doivent se retirer dans les 60 jours sauf autorisation du Congrès.


    votre commentaire
  • Ici des millions gens souffrent de faim. Nous ne parlons pas d’Haïti, ni de pays africains, ou asiatiques, ni des favelas sudaméricaines, mais du fait extraordinaire dont que dans le pays le plus riche du monde, avec le secteur agricole le plus productif, des millions de gens souffrent de ce qui s’appelle l’« insécurité alimentaire »,ou ce qui en chrétien se traduit comme ne pas savoir d’où proviendra la prochaine nourriture.

     




    Aux États-Unis il est permis – sans que cela soit un scandale national – que les enfants n’aient pas suffisamment à manger.

    Le programme national de télévision de CBS News, 60 Minutes, a récemment montré les visages et les histoires de familles sans toit, dont les enfants ont dit ce qu’ils ressentent quand ils ne mangent pas suffisamment. Plus de 16 millions de mineurs vivent dans la pauvreté -2 millions de plus qu’avant la crise économique qui a éclaté en 2007 – et on constate que c’est l’écroulement le plus rapide de la classe moyenne jamais arrivé depuis que le gouvernement a commencé à les mesurer, il y a demi-siècle, explique CBS News.

    Qu’est qu’on ressent quand on a faim ? demande le journaliste aux enfants d’une école primaire de Floride. « C’ est difficile. Tu ne peux pas dormir. Tu attends seulement, tu t’endors cinq minutes et tu te réveilles à nouveau. Tu as a mal à estomac et pense : ‘ je ne peux pas dormir, je vais essayer de dormir, je vais essayer de dormir’, mais tu ne peux pas parce que tu as trop mal à l’estomac. Et c’est parce que tu n’as pas de nourriture dans toi », répond un enfant.

    De nombreuses de familles racontent à CBS qu’elles n’ont jamais imaginé rester sans toit ou ne pas pouvoir nourrir suffisamment leurs enfants, puisqu’ils jouissaient d’une vie de classe moyenne. Avec la crise, tout a basculé.

    Une partie du
    reportage de CBS fut réalisée dans la même zone que celle qui se proclame comme « le lieu le plus heureux du monde », c’est à dire, les comtés autour de Disney World, à Orlando, en Floride. Là CBS a détecté environ 67 motels où logent plus de 500 enfants sans domicile. Là, tout près des écoles du comté de Seminole, mille étudiants ont récemment perdu leurs logements. Le gouvernement loge des milliers de familles sans toit dans des motels dans tout le pays pendant des mois. CBS remarque que « la ‘génération motel’ aux États-Unis grandit rapidement ».

    16.6% des étasuniens – soit, plus d’un sur six – a souffert « d’insécurité alimentaire » au cours de 2009, selon les chiffres les plus récents du recensement analysés par Feeding América, la plus grande organisation du pays dédiée à appuyer les personnes touchées par cette situation dans son rapport récent « Map the Meal Gap ». En fait, cette organisation explique qu’aujourd’hui elle offre ses services de soutien à 37 millions d’étasuniens, dont 14 millions d’enfants, une augmentation de 46 % comparée avec 2006.

    Même dans la capitale
    du pays le plus puissant du monde il y a de plus en plus de faim. Dans la zone métropolitaine de Washington et ses comtés limitrophes, plus de 400 000 habitants ont souffert de la faim pendant la récession, selon le rapport récent
    de Feeding America et son analyse par le Washington Post. Des millions encore dans chaque partie du pays, tant dans des zones riches que marginales, on a enregistré des chiffres croissants de faim. « La majorité serait surprise de savoir les dimensions de la faim dans ses communautés. Les gens tendent à penser qu’on souffre de la faim « là-bas » , dans un autre lieu, mais pas ici même, non pas dans mon coin. Mais ce rapport démontre que ce n’est pas vrai : la faim est partout dans notre pays en ce moment », a commenté Vicki Escarra, directrice de Feeding America, au Washington Post.

    « Il y a eu des moments où je n’ai pas mangé pour que mes enfants aient plus à manger. Je suis adulte, je peux le faire. Je peux boire de l’eau ou manger un morceau de pain. Mais on ne veut pas que ses enfants arrivent à dire : maman, j’ai faim, une heure après qu’ils aient mangé », a expliqué au Washington Post, Anette Emerson, mère célibataire de 46 ans. Ces histoires se répètent dans tout le pays.

    Et quelle est la réponse du gouvernement ? Proposer de réduire l’assistance alimentaire aux nécessiteux, provoquer plus de coupes dans les dépenses sociales et réduire les taux d’imposition sur les revenus des millionnaires.

    Mark Bittman, critique
    de gastronomie du New York Times [ Why We’re Fasting ], a annoncé lundi dernier
    qu’il se joignait à un jeûne d’une semaine avec environ 4 000 personnes dans tout le pays, dont l’intention est d’attirer l’attention publique sur les propositions du Congrès pour réduire sévèrement les programmes d’assistance pour les pauvres et pour ceux qui souffrent de faim dans ce pays. « Ces coupes faites soit disant pour réduire le déficit – à peine serait-ce une miette – causeront en vérité que plus de personnes meurent de faim, aillent au lit avec la faim ou vivent plus misérablement que maintenant. Et la proposition de loi augmentera la dépense pour la défense », a-t-il expliqué. Cela dit, devant quelques ironies : en 2010, les profits des entreprises ont augmenté avec le taux le plus rapide depuis 1950, tandis que le record de nombre de personnes qui dépendent de l’assistance fédérale pour manger a été atteint. Il a ajouté que les 400 étasuniens les plus riches ont plus richesse que la moitié des foyers du pays, tandis que 45 % des étasuniens dépensent un tiers de leurs revenus en nourriture et cependant n’y arrivent pas, et un enfant sur quatre dort en ayant faim dans ce pays, au moins sur certaines périodes.

    Bittman affirme :
    « nous avons besoin de nous rassembler et d’insister sur le fait que nos
    ressources collectives soient utilisées pour le bien-être collectif, pas pour mille, ni pour un million d’étasuniens les plus riches, mais pour la vaste majorité de nous tous aux États-Unis et, en fait, pour les citoyens du monde qui ont les difficultés à satisfaire leurs premières nécessités. Ou pour nourrir leurs enfants ».

    Mais, apparemment, la faim n’est pas parmi les priorités de la classe dirigeante politique ou économique de ce pays. Apparemment, « l’insécurité alimentaire » n’est pas un sujet qui est considéré de « sécurité nationale » .

    La Jornada, Mexico, le 4 avril 2011

    Traduction de
    l’espagnol pour
    El
    Correo
    de  : Estelle et Carlos Debiasi


    Cette
    création par http://www.elcorreo.eu.org est
    mise à disposition selon les termes de la licence
    Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification
    3.0 Unported
    .

    David Brooks est un journaliste étasunien
    du New York Times et correspondant du quotidien mexicain La Jornada.

     

    Articles
    de David Brooks publiés par Mondialisation.ca

    votre commentaire
  • Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

    Rappelons que l’esclavage est une période honteuse car L’esclavage est la condition sociale des esclaves, des travailleurs non libres et généralement non rémunérés qui sont juridiquement la propriété d’autres personnes , Qu’en est il aujourd’hui : Bien que des hommages aient été rendu à
    celui qui incarna la liberté et la diversité, L’hommage national à Aimé Césaire célébré au Panthéon pour apporter la reconnaissance de la France au poète . Et que les écrits du génial poète comme sa vie font désormais partie intégrante du trésor national de notre histoire.

    On append dans le journal humanité par Günter Wall raff qui a testé le racisme au quotidien en Allemagne. C’est le journal Humanité qui cite les investigation de ce journaliste dans son article, Où on apprend que les noirs restent discriminés dans ce pays. Par exemple dans des situations que ce
    journaliste filme on y voit : La propriétaire qui refuse de louer un appartement « il ne cadre pas il est noir » dit elle. Un noir essaie d’acheter une montre il se fait rabrouer. Il se rend dans un centre de dressage pour chien il est mal reçu, Dans un camping ,on lui refuse un terrain de location. Voilà quelques scènes de racisme quotidien. Mais qui peut se produire dans n’importe quel pays.. D’ailleurs à son arrivée dans la salle de concert du Scarabée, le chanteur Yannick Noah, vendredi soir à Roanne (Loire). a découvert des insultes à caractère raciste et des menaces de morts peintes sur une table. la communauté turque de Roanne étaient également visée . On y voyait des croix gammées et c’était signé Phileas. Ce nom est celui que des groupuscules néo-nazis américains ont l’habitude d’utiliser pour signer leurs messages. Selon le journal Le Parisien, ce nom renvoit à un passage de l’Ancien testament et « était déjà apparu à deux reprises en 2004 pour revendiquer une agression raciste et la profanation du cimetière juif de la Mouche, à Lyon ».

    Depuis l’élection de Barak Ozama à la tête des États-Unis, on revivait en mémoire cette chanson de Nino Ferrer « Je voudrai être noir…», ainsi que le discours ardent de Martin Luter King « I have a dream…« Je suis heureux de participer avec vous aujourd’hui à ce rassemblement qui restera dans
    l’histoire comme la plus grande manifestation que notre pays ait connu en faveur de la liberté. Il y a un siècle de cela, un grand américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre acte d’émancipation. Cette proclamation historique faisait, comme un grand phare, briller la lumière de l’espérance aux yeux de millions d’esclaves noirs marqués au feu d’une brûlante
    injustice. Ce fut comme l’aube joyeuse qui mettrait fin à la longue nuit de leur captivité. Mais cent ans ont passé et le Noir n’est pas encore libre. Cent ans ont passé et l’existence du Noir est toujours tristement entravée par les liens de la ségrégation, les chaînes de la discrimination ; cent ans ont passé et le Noir vit encore sur l’île solitaire de la pauvreté, dans un vaste océan de prospérité matérielle ; cent ans ont passé et le Noir languit toujours dans les marches de la société américaine et se trouve en exil dans son propre pays.»
    Martin Luter King qui militait pour les droits civiques des noirs fit une marche sans fin à travers dans les États ultra-ségrégationnistes du sud, des meetings ainsi que des prêches et des discours enflammés ; Pour le colosse noir Mohammed Ali Clay.qui mena un combat musclé ,ce fut de longues séances d’entraînement, des combats et des adversaires s’écroulant comme des mouches sous les coups. toujours invaincu, il haranguait les foules venu le voir et défiait le monde entier un poing levé.

    les luttes le 1er décembre 1955, à Montgomery, dans l’Alabama (à l’époque un des États les plus racistes des États-Unis)où une jeune Noire monte dans un bus et s’assoit à l’avant, sur un siège réservé aux usagers blancs .L’arrestation de Rosa Park déclenche alors une prise de conscience de la communauté noire, puis de la société américaine entière contre la ségrégation. On se souvient du combat politico-religieux de Malcom X (Malcom Littré) .

    Le 16 octobre 1968, au terme de la finale masculine du 200 mètres. les coureurs américains Tommies Smith[2] et John Carlos arrivés premier et troisième du 200 mètres protestent contre la ségrégation raciale aux États-Unis en baissant la tête et en pointant, lors de l’hymne américain, leur poing ganté de noir vers le ciel, sur le podium de la remise des médailles. Ce geste symbolique a été interprété comme la marque de leur soutien au mouvement politique noir-américain des Black Pantheras et du Black power (pouvoir noir aux États-Unis). Ce geste fut déclaré scandaleux par le Comité international olympique, qui ordonna aux officiels américains de suspendre Smith et Carlos.
    Ces derniers seront par la suite exclus à vie des Jeux olympiques.

    Le dénominateur commun qui relie ces parcours c’est la lutte contre les discriminations Et le combat qui mène à l’égalité des droits ;

    De : Martine Lozano


    votre commentaire
  • Entretien avec Z.E.P : « Ma musique est une musique de lutte »

    14 avril 2011

    Ils auraient pu choisir la musique pour atteindre la gloire mais ils l’ont choisie pour résister, exister et continuer à rêver. Saïdou du groupe Zone d’Expression Populaire nous en dit plus sur sa soif de justice sociale qu’il revendique sur un son atypique et envoutant.
     
     
    Z.E.P, une présentation simple et rapide pour les lecteurs qui ne connaissent pas le groupe ? Et surtout, comment définir ton style musical, qui est au carrefour du rap, du raï et de la musette ?
     
    Je n’en ai aucune idée. Je n’ai pas une définition claire de mon style musical. Ce qui m’intéresse c’est la direction politique d’un projet, le sens qu’on lui donne avec une importance relative à l’esthétique. Néanmoins, il est vrai que je suis issu d’une culture rap où le texte reste la priorité. Pour moi, la musique est au service du texte. Sinon, sur scène, Z.E.P c’est un rappeur, un chanteur-guitariste, un accordéoniste et un programmateur. Mais nous sommes aussi un collectif avec des auteurs et des militants sur le terrain.  
     
     
    Pourquoi la musique comme forme d'engagement ?

    C’est tout ce que je sais faire. C’est mon seul moyen d’expression. J’écris mes réflexions, mes indignations, mes convictions, je témoigne, je chronique. J’hurle quand je suis blessé dans ma chaire. Mon moyen d’expression est l’écriture et voici le résultat : des chansons (rires).
     
    Nous sommes des enfants d’immigrés, discriminés par nos noms à consonance arabe, par nos gueules de basanés, par la religion qu’une grande partie d’entre nous embrasse, c'est-à-dire l’Islam, et qui dérange certains français de souche. Nous avons un statut de citoyen de seconde zone. Les espaces démocratiques, qui devraient être à la disposition des citoyens, n’existent pas pour nous. On nous confisque notre parole et on nous impose la censure. Nos voix ne se retrouvent ni dans les médias, ni chez les politiques. Et lorsque l’on tente de créer de petites poches de résistance, on nous met très vite des bâtons dans les roues en nous accusant d’être communautaristes ou de prendre des postures victimisantes. Tout ça afin de délégitimer nos combats. Il nous est donc essentiel, nécessaire, vital, de refuser unanimement que le dominant s'autorisent à faire de nous des objets parlés et non des sujets parlants. Nous devons refuser que nos affaires soient discutées en notre absence, dans une homogénéité totale. Nous devons refuser de considérer que cela est l'expression d'une solidarité à notre égard. Car cela s'appelle du paternalisme. Voilà pourquoi nous prenons la parole, avec nos mots, nos revendications, nos préoccupations, nos colères.
     
    Mais les paroles de Z.E.P n’engagent que nous. Même si nous sommes largement inspirés par nos ainés (Frantz Fanon, Aimé Césaire, Angela Davis, Malcom X, Mohamed Ali, Mahmoud Darwich, Kateb Yacine…) nous ne nous revendiquons pas comme des porte-parole. Z.E.P, c’est notre petit espace d’expression et je suis conscient de la chance que nous avons de le posséder. Tout le monde ne peut pas le faire faute de temps ou de moyens. Et puis il y a un contexte d’urgence sociale où l’on doit se battre pour ses droits, pour la justice… et avec une famille à nourrir ! Tout le monde n’a pas la possibilité de s’engager comme nous le faisons.
    Prendre possession d’un espace d’expression est aussi risqué politiquement. Le système, que l’on condamne et que l’on attaque, réplique violemment. Prendre la parole pour dénoncer le racisme, mais aussi les organisations antiracistes folkloriques ou la gauche paternaliste, a un prix.
     
     
    Sur le deuxième album, tu chantes « Je gère ». C’est pas trop dur quand on n’a pas la cote sur France Inter et Skyrock ?
     
    Je suis très heureux de ne pas y avoir la côte, le contraire serait inquiétant (rires) ! Je considère ma musique comme une musique de lutte. Je ne suis ni un prophète, ni un messager, et comme je l’ai dit, je ne représente personne. Z.E.P est une cellule artistique de la lutte. France Inter ou Skyrock représentent les médias dominants. Or, dans mon combat qui s’inscrit dans une lutte des classes, je combats et ne fricote pas avec les dominants. Jamais je ne m’adapterai à la rhétorique ou à la sémantique du dominant. Finalement, je ne suis pas pédagogue, et mon rôle n’est pas d’éduquer les gens. En fait, nous éduquons nos ennemis en les combattant.
     
     
    Mais Skyrock et France Inter sont devenus pratiquement incontournables pour les musiciens qui veulent vivre de leur passion. Et toi, comment fais-tu ?
     
    Tout est dans la cohérence et l'optimisme. Je milite pour l'alternative et j'y crois fermement. Michel Collon par exemple, avec son site alternatif Investig’Action, dénonce les médias dominants et propose une autre grille de lecture. L'importance tient dans l'autonomie, l'indépendance. La légitimité passe par l’exemplarité. Comment pourrai-je porter un discours, tel que celui que je porte aujourd'hui, si je me prostitue dans les médias dominants ?
     
    Je suis conscient que nous avons tous des incohérences dans notre quotidien : notre essence est achetée chez Total, on s'habille avec des vêtements produits en Chine... Mais nous n’avons pas vraiment le choix. Comme dirait l’autre : « si on devait être complètement cohérent, on se baladerait avec des peaux de chèvres sur le dos ». Ma priorité est de garder mon indépendance et de contribuer à la consolidation des canaux populaires, militants, alternatifs, parce que j'y crois, tout simplement. Il ne faut pas négocier, il faut lutter. Ma musique s'inscrit dans cette thématique.
     
    Quand je parle des médias dominants, je parle des médias détenus par des vendeurs d'armes et des patrons du grand capital comme Dassault, Bolloré ou Rothschild qui sont également impérialistes, sionistes, néo-colonialistes. C'est ça qu'il faut dire avant tout ! C’est la raison pour laquelle je refuse de copiner. J'aurai la sensation de légitimer les ventes d'armes et tout le reste. Ces personnes, je les combats. Je ne veux pas de leurs tribunes. Dire qu'on peut s'y infiltrer, obtenir une liberté d'expression dans certaines colonnes, je n'y crois absolument pas ! C'est contre-productif et incohérent.
     
     
    Quel regard portes-tu sur le rap ? Au départ, c’était une musique de contestation mais qui a été récupérée par l’industrie du divertissement avec tous les clichés possibles : grosses bagnoles, filles dénudées, etc. Penses-tu qu’il y a un retour du rap contestataire avec Z.E.P, Keny Arkana, Médine,…
     
    J’aime le rap, son histoire et celles et ceux qui ont été à l’initiative de cet art. Mais je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas aussi être touchés par le capitalisme libéral. Tout est fait pour que les jeunes issus des quartiers soient la cible du marché libéral : ils sont exclus de la société, subissent de la discrimination à l’embauche et connaissent souvent des trajectoires très compliquées en ce qui concerne l’école. Souvent, l’avenir leur parait sans issues. En plus de cela, il leur est exigé d’être plus exemplaires que d’autres jeunes de leur âge et de ne surtout pas faire d’argent avec leur musique. Et pour quelles raisons ? Quel projet de vie peuvent-ils construire avec cette réalité ? Beaucoup ne vivent pas mais tentent de survivre en travaillant au marché par exemple ou en lançant une petite boite comme un resto « Kébab ». Leur objectif est de gagner de l’argent, non pas pour s’enrichir ou se faire plaisir mais simplement pour subvenir à leurs besoins primaires. Par conséquent, je peux comprendre que certains acceptent les règles du jeu posés par le système. C’est, je le répète, une question de survie. Et qui souhaite connaître la réalité dans les cités et les quartiers n’a qu’a écouter du rap. Ce n’est pas l’analyse de sociologues branchés parisiens, très loin terrain, qui parviendra à décrire réellement le vécu de ces jeunes. La vérité est dans la parole des « mecs » qui font du rap. Qu’ils passent sur Skyrock ou pas, finalement, c’est les mêmes.
     
    Je crois en réalité que le problème est ailleurs. Attention à ne pas se tromper d’ennemis. Il faudrait plutôt se tourner vers les multinationales qui sont à l’origine d’un rap qui véhicule une image machiste et superficielle. Qui fabrique les clips retransmis sur M6 ou MTV ? Ce sont des personnes comme Pascal Nègre, choisis par Universal ou Sony ! Le casting des filles dénudées est sélectionné par ces grandes firmes et non par les rappeurs ! En fait, j’aime le rap quand il est tout sauf élitiste. Je l’aime quand il est sincère.
     
     
    Dans ton premier album tu parles de « devoir d'insolence, devoir d'irrévérence, devoir d'impolitesse ». Pourtant, on nous apprend partout qu’il faut être poli. Tu ne penses pas que les jeunes des quartiers ont déjà une assez mauvaise image ?
     
    Nous sommes harcelés au quotidien dans l’espace médiatique et publique et on nous demande d’être silencieux, d’être poli et même d’être reconnaissant. Sarko nous a dit « La France, tu l’aimes ou tu la quittes » mais comment aimer un pays qui est le nôtre quand nous il nous considère comme des sous-citoyens, quand nous n’avons droit qu’aux inconvénients ? « L’’insolence, l’irrévérence » sont des termes de politiques : c’est le refus de cette place du dominé soumis et reconnaissant à l’égard de « son maître ».
     
     
    Ne crains-tu pas que ton impolitesse te rende moins crédible ?
     
    Cela m’est égal. Leur jugement ne m’intéresse absolument pas. Je n’ai pas à me justifier ni à m’adapter à quoi ou qui que se soit. Dans ce pays, à partir du moment ou tu y es né, ou tu y vis, tu dois t’adapter à des lois. Mais il existe des lois racistes et liberticides. Alors, il y a un moment où pour changer le monde, il faut aussi désobéir. Et la désobéissance est une forme d’insolence. Telle est ma conception des choses. La rhétorique dominante, je n’en ai rien à faire. Elle ne m’intéresse pas. Justice et basta ! Je ne vois pas pourquoi on doit accepter les règles du jeu. C’est à nous d’imposer les règles du jeu, ce n’est pas aux élites de le faire mais au peuple. Nous devons nous poser des questions entre nous. En fin de compte, je pense que cette question est un faux débat.
     
     
    Quel a été l’objectif de la rédaction du livre « Nique la France » avec Saïd Bouamama et pourquoi ce titre ?
     
    Nous sommes tout les deux des militants anticolonialistes, antiracistes et anticapitalistes. Nous partageons les mêmes convictions et menons tous les deux les mêmes combats mais avec des outils d’expression différents et parfois aussi, avec des publics différents. A force de nous croiser sur le terrain militant et associatif lillois, nous avons souvent été amenés à travailler ensemble. Cependant, le débat scandaleux sur l’identité nationale qui s’est imposé à nous, a accéléré notre envie de nous associer sur un projet commun. Le résultat est un bouquin avec des articles écrits par Saïd Bouamama et un CD avec mes chansons.
    Effectivement, le projet était d’articuler deux outils d’expression politique qui ont été largement investis ces dernières années : le rap d’une part et l’écriture théorique d’autre part. Il s’agit de faire converger ces deux outils pour une efficacité plus forte dans le combat pour l’égalité. Tout en assumant la dimension politique du rejet d’une France raciste, colonialiste, discriminante et inégalitaire.
     
    Dans le morceau « Pas de baratin », un rappeur que tu as invité sur l’album dit, en désignant les politiques : « Leur problème c’est l’islam et non le port du voile intégral ». Que penses-tu du débat du 5 avril sur la laïcité et l’islam ? C’est aussi du « baratin » ?
     
    C’est une bonne chose que les masques tombent parfois. Certains nous ont longtemps laissé croire que la France n’était pas un pays raciste. Pourtant, le racisme persiste depuis des années. Il se traduit par des discriminations à l’embauche, au logement, aux loisirs, par des contrôles policiers au faciès, des agressions verbales ou physiques. Sans oublier nos parents qui se faisaient insulter dans les usines et qui continuaient à travailler dans des conditions humiliantes parce qu’ils avaient des bouches à nourrir et craignaient de perdre leur poste. Cette réalité existe depuis plus de 50 ans mais les politiques n’y ont jamais accordé autant d’importance qu’ils n’en accordent aujourd’hui au débat sur la laïcité.
     
    J’ai toujours dénoncé une France raciste, néo-colonialiste et paternaliste. On peut la retrouver de l’extrême droite jusqu’à l’extrême gauche. Je fais partie d’une culture politique qui a toujours dénoncé le racisme systémique et je n’ai pas l’impression que les choses s’améliorent. Au contraire : les pseudos débats sur l’identité nationale, l’islam, la laïcité ont réveillé le veil héritage xénophobe de la France. Ca fait peur pour les générations à venir.
     
     
    Avec le Ministère des Affaires Populaires, tu avais consacré une chanson à la Palestine. Tu as récidivé sur le premier album de Z.E.P. En quoi la lutte palestinienne t’inspire tant ?
     
    L’histoire et l’identité politique de mes parents et des mes grands-parents m’ont touché. Mes grands-mères sont issues de la classe ouvrière et ont connu la colonisation. Elles sont très dignes, ont une conscience politique très forte et symbolisent en fait de nombreuses luttes auxquelles j’adhère. Donc leur histoire m’intéresse. Mes grand-mères ont milité pour leurs droits et, en tant que femmes algériennes, ont joué un rôle important pour se libérer de la colonisation.
    La Palestine, c’est la même chose. Toutes les Palestiniennes sont mes grand-mères ! Quand je vais en Palestine, je sens un lien très fort sur les plans humains et affectifs. Car finalement, je retrouve le même système colonial qui a marqué l’Algérie des mes grand-mères. Durant la période coloniale, les Algériens, les Arabes et tous les Africains étaient considérés comme des sous-hommes, des citoyens de seconde zone. Les Palestiniens vivent encore ça aujourd’hui. La première fois que je suis allé en Palestine, je me suis senti inutile face à l’injustice que j’avais sous les yeux. Comment pouvait-on laisser faire ça ? Je me sentais impuissant.
     
     
    D’où la chanson « Palestine » sur l’album de Z.E.P ?
     
    Pas tout à fait. Cette chanson avait plusieurs objectifs : populariser la lutte palestinienne, souligner l’universalité de la résistance et expliquer pourquoi, selon mon identité anti-impérialiste, je soutiens la Palestine. En effet, quand on a commencé à s’impliquer dans la lutte palestinienne, des gens nous disaient : « Ca ne vous regarde pas » ou bien « Regarde ce qui se passe en Tchétchénie »… Je voulais notamment répondre à cela. Mon « algérianité » est liée à la cause palestinienne, depuis la naissance. Quand j’étais petit déjà, mes parents me disaient : « Nous sommes Palestiniens ».
     
     
    As-tu le sentiment que votre musique éveille les consciences ? Les messages de vos chansons ont-ils un impact sur le terrain ?
     
    Je n’ai pas la volonté d’éveiller les consciences mais simplement de donner un coup de main dans une lutte contre le racisme et le colonialisme. Cette lutte ne peut aboutir que si elle est collective. Pour ma part, je pense n’être qu’un militant parmi tant d’autres. Les histoires d’égo et de plateaux télévisés me font très peur ! Quand on fait de la musique, des concerts, qu’on passe sur des petites radios, on a bien-sûr l’égo flatté. Certes, on nous donne de l’importance mais chaque personne est importante. Je ne compte pas plus que celui qui colle les affiches pour le concert.
     
     
    Parviens-tu à continuer à rêver malgré le climat actuel en Europe, dans le monde arabo-musulman et partout ailleurs ?
     
    Notre histoire ! Notre histoire et celle de nos parents nous donnent la force et l’optimisme. Notre histoire politique aussi : quand tu vois la révolution en Egypte ou en Tunisie, ça donne envie ! Par ailleurs, on tourne beaucoup avec des associations et des collectifs militants (anti-capitalistes, anti-impérialistes, défenseurs des droits des sans-papiers, etc.) Nous rencontrons ainsi des petits réseaux animés par des gens plein d’énergie. Ca me nourrit, tout comme les voyages en Palestine. Quand tu vois le peuple palestinien, sa dignité, sa force de rester debout et de continuer la résistance… Comment ne pas s’inspirer de l’énergie des Palestiniens ?
     
     
     
     

    votre commentaire
  • Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

    Une verveine, et au lit ? Ou à la lutte, chez Monoprix !

    Quand les publicitaires rhabillent les produits du magasin... et font un bras d’honneur aux smicards qui y triment !

    «Reblochon d’origine contrôlée : parfumez votre frigo », « Beurre doux extrafin goûté et approuvé par le Petit Chaperon rouge », « Deux cheese-burgers spécial micro-ondes à réchauffer surgelés : chez Monoprix, on est parfois à l’Ouest », « Saumon fumé avec ce saumon, c’est kilt ou double », « Petits-suisses nature 12 pots de 60 g : déroulez jeunesse », « Lait demi-écrémé : on prévoit un nuage de lait dans le thé », « Cœur de laitue + 30 % gratuit : elle a eu son augmentation », etc. Avec leurs couleurs vives, leur pari tout en typo et ces petites blagues jouant la connivence avec l’acheteur, les nouveaux emballages de la marque distributeur Monoprix font un tabac chez les bobos. L’enseigne de grande distribution, contrôlée à parts égales par les groupes Galeries Lafayette et Casino, a récemment pris le contrôle, en l’enveloppant complètement d’une édition du quotidien Libération sous le titre « Non au quotidien quotidien » ; ou encore fait atterrir une gigantesque boîte de tomates pelées devant le Centre Pompidou à Paris, comme en hommage au roi du pop art, Andy Warhol...

    Un bon gros coup de fils de pub ? Pas seulement ! Depuis quelques semaines, des salariés de Monoprix, des femmes pour une écrasante majorité, à temps partiel ou à temps complet, payées au ras des pâquerettes du smic, mettent en rayon une boîte de 25 sachets de verveine. « L’infusion qui vous fait oublier qu’on ne vous a pas augmenté cette année », jure l’entreprise. Las ! Les petites mains des Monop’ ne goûtent guère la plaisanterie, d’après le Parisien d’hier posté dans un des magasins du groupe : « Ils se foutent de nous depuis des années, mais là, c’est quand même tordu », dénonce une employée avec plus de vingt ans d’ancienneté. Alors que ces derniers mois plusieurs grandes surfaces de l’enseigne ont été secouées par des conflits sociaux sur les salaires, cette faute de goût, pour le moins, pourrait raviver les braises. Chez Monoprix, qui voit son chiffre d’affaires et ses profits augmenter chaque année, les motifs d’indignation ne manquent pas pour les salariés. À Marseille, au cours d’une longue grève de vingt-deux jours qui, début octobre, s’était soldée par une victoire, les chiffres avaient fait scandale : une caissière travaillant trente heures par semaine avec quinze ans d’ancienneté ne touche que 850 euros ; et sa collègue, avec quarante ans dans la boîte, à trente-cinq heures par semaine culmine à 1 100 euros !

    « On fait quoi pour vous aujourd’hui ? » se demandent encore les publicitaires de Monoprix. Des farces pour le consommateur, des bras d’honneur au personne ? Alors que les négociations annuelles obligatoires sur les salaires doivent s’ouvrir dans le groupe à la fin du mois, les salariés réclameront sans doute autre chose qu’une petite verveine avant d’aller se coucher...

    Thomas Lemahieu


    votre commentaire
  • 

    La réforme fiscale proposée par le gouvernement est "un incroyable tour de passe-passe", prévient l'ancien ministre, actuellement secrétaire national à l'Economie au PS. Interview par Donald Hebert

    Le député socialiste Michel Sapin (le 25 mars 2009).
(AFP)Le député socialiste Michel Sapin (le 25 mars 2009). (AFP)

    Saluez-vous la suppression du bouclier fiscal et des avantages sur les successions et les donations ?

    Sur le même sujet

    - Avec la suppression de ces symboles, il ne reste presque plus rien du paquet fiscal voté par la majorité en 2007 (la loi Tepa). C'est un aveu d'échec de la politique de Nicolas Sarkozy. Mais ce paquet fiscal a coûté 10 milliards d'euros par an pendant quatre ans, soient 40 milliards d'euros ! Et il reste l'exonération fiscale sur les heures supplémentaires, qui va continuer à coûter 4 milliards d'euros par an. Aucun autre pays au monde ne l'a adopté parce que c'est une aberration dans la période de chômage que nous connaissons.

     

    La suppression du bouclier fiscal compensera-t-elle la réforme de l'impôt sur la fortune (ISF) ?

    - Pas du tout. Les barèmes ont été abaissés, notamment pour la dernière tranche. Les plus riches vont bénéficier de cette diminution pour un montant supérieur à ce qu'ils touchaient au titre du bouclier fiscal. On va rembourser encore plus d'argent à Mme Bettencourt ! C'est un incroyable tour de passe-passe.

     

    Pourquoi Nicolas Sarkozy refuse d'instaurer une dernière tranche d'impôt à 45% ?

    - Parce qu'il ne veut pas taxer les plus riches. Il est prisonnier de l'idéologie selon laquelle les plus hauts revenus fuient la France s'ils sont trop taxés.

     

    Que pensez-vous de l'intention du gouvernement d'instaurer une taxe de sortie de 19% ?

    - C'est une bonne idée, qui vient des Etats-Unis. La gauche l'a votée en 1997, mais elle a rencontré des problèmes juridiques pour sa mise en application, notamment avec Bruxelles. Cette mesure a été annulée par la droite, mais nous ne bouderons pas le plaisir de la voir appliquer. J'ose espérer que la majorité actuelle a pensé à comment elle allait la mettre en œuvre par rapport à l'Union européenne.

     

    Propos recueillis par Donald Hebert

    http://tempsreel.nouvelobs.com


    votre commentaire
  • J’ai participé à 2 ateliers pour définir un projet professionnel et une éventuelle réorientation.

    L’atelier consistait à remplir des questions sans importance dans 2 à 3 livrets. Les livrets par contre étaient colorés.

    Il faudra une fois pour toute avouer pour toute qu’il n’ y a pas de travail pour tous et songer à donner un revenu universel à tous.

    Il faudrait arrêter de se moquer du monde.

    Le nombre de candidats /aux offres est totalement déséquilibré.

    Pour un poste de vendeuse en librairie, il ya 100 personnes, ça prouve bien que le marché du travail est saturé.

    De : chomageland
    jeudi 14 avril 2011
    


    votre commentaire