• Lagarde crée une usine à gaz face à la hausse des carburants

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    Les compagnies pétrolières financeront à hauteur de 100 millions d'euros une augmentation des déductions fiscales liées aux dépenses de carburants pour certains contribuables. C'est ce qu'a annoncé tout feu tout flamme ce lundi matin la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Ce dispositif très compliqué et qui ne bénéficiera pas à tout le monde aura bien du mal à contrer la hausse des prix des carburants. Voilà pourquoi.

    • Le contexte

    Le cours du baril de pétrole Brent s'est envolé de plus de 75% depuis août dernier pour dépasser 120 dollars ces derniers jours. Une hausse alimentée entre autres par les tensions sociales et politiques au Moyen-Orient et par la perspective d'une augmentation de la demande japonaise après l'accident nucléaire de Fukushima. Les prix à la pompe en France sont ainsi remontés vers les plus hauts atteints en 2008, le litre de gazole dépassant 1,36 euro et le super sans plomb 98 1,54 euro.

    Cette forte hausse a relancé le débat sur la fiscalité des carburants et les moyens dont dispose ou non l'Etat pour amortir l'augmentation de la facture énergétique des ménages. Plusieurs responsables politiques ou syndicaux et des associations de consommateurs ont demandé entre autres le rétablissement de "TIPP flottante", un mécanisme qui permet de moduler la taxation des produits pétroliers en fonction du niveau des prix hors taxes. Certains ont aussi réclamé une mise à contribution des compagnies pétrolières en arguant du niveau record de leurs bénéfices. Total  a publié en février un bénéfice net annuel de 10,3 milliards d'euros.

    • Le dispositif

    Christine Lagarde et Eric Besson, le ministre de l'Industrie, doivent réunir dans la matinée les représentants de la filière pour faire le point sur les conséquences de la hausse des prix des produits pétroliers et les résultats des discussions ouvertes ces dernières semaines avec les entreprises du secteur. "Je crois qu'on a un accord à peu près ficelé maintenant", a dit Christine Lagarde sur France Inter.

    "Il consistera pour les compagnies pétrolières à prendre en charge, par le biais d'une taxation, la revalorisation du barème mis en place dans la déduction de frais professionnels pour déplacement", a-t-elle expliqué. Cette déduction s'applique aux contribuables payant l'impôt sur le revenu qui utilisent leur voiture particulière dans le cadre de leur activité professionnelle. Elle permet de déduire du revenu imposable une partie de ses dépenses de carburants, en appliquant au kilométrage parcouru un barème fixé par l'administration fiscale.

    C'est le relèvement de ce barème que financeront donc les pétroliers. La mesure coûtera "plus de 100 millions d'euros" et devrait bénéficier à environ cinq millions de personnes, a dit Christine Lagarde.

    • Les critiques

    Avant même sa signature, l'accord avec les compagnies pétrolières a été critiqué lundi par Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière, qui a regretté l'aspect "compliqué" de son application. "Ça veut dire que c'est une déduction de l'impôt sur le revenu: donc encore faut-il payer l'impôt sur le revenu. Je rappelle que près de 50% des ménages ne le paient pas parce qu'ils sont en dessous du seuil, a-t-il dit sur RTL. Ça a quand même un peu un côté usine à gaz. Le truc le plus simple, c'est que ça figure d'une manière ou d'une autre sur la fiche de paie."

    • A lire

    Après le vélo, le kit de conseils de Christine Lagarde pour économiser l'essence

    Pas de vélo, cette fois pour remplacer la voiture, depuis que le prix du baril de pétrole atteint des sommets. Christine Lagarde, ministre de l’Économie, a retenu la leçon. La ministre a dégotté une toute nouvelle idée : un kit de conseils à l’usage des automobilistes. « J’en cite quelques-uns parce qu’on n’y pense pas toujours. D’abord, faire très attention à son gonflage de pneus ; deuxièmement, réduire un peu sa vitesse ; troisièmement, éviter de conduire de manière un peu saccadée », a-t-elle expliqué à la presse dans une station-service d’Ivry (94). Lire la suite...


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  • Les difficiles débuts de la loi sur l'interdiction du voile intégral

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    Une demi-douzaine de femmes portant un foulard musulman et une seule vêtue d'un niqab ont été interpelées ce lundi matin devant Notre-Dame de Paris. Elles protestaient devant la cathédrale contre l'entrée en vigueur de la loi sur l'interdiction du voile intégral. La police a immédiatement procédé à des interpellations tout en insistant sur le fait que ces arrestations n'étaient pas liées à la nouvelle loi. La manifestation n'avait pas été autorisée, a fait valoir un porte-parole de la préfecture de police.

    Ces protestataires, qui avaient prévenu de nombreux médias de leur action, ont réussi leur coup de publicité. Avant son arrestation, Kenza Drider, seule femme voilée entendue par la mission parlementaire préparant la loi, a démenti avoir voulu provoquer les forces de l'ordre en bravant ouvertement la loi le jour de son entrée en vigueur. "Ce n'est pas de la provocation", a assuré à Reuters TV à bord du train celle qui se défend d'être une intégriste mais qui fait figure de porte-parole des défenseurs du voile intégral.

    • Une loi de circonstance

    La loi, qui interdit "la dissimulation du visage dans l'espace public", sert officiellement à réaffirmer les valeurs de la République. Dans les faits, celle-ci a été prise pour marteler le discours sécuritaire de la majorité présidentielle et vise clairement les adeptes du voile intégral islamique - burqa ou niqab. Au vu des chiffres, il s'agit même d'une loi de circonstance, puisqu'elle ne concerne que trois mille personnes en France, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur.

    Ce texte prévoit une amende de 150 euros pour les porteuses de voile intégral couvrant tout le corps à l'exception des yeux. Forcer quelqu'un à porter le voile intégral sera désormais puni d'un an de prison et 30.000 euros d'amende. Pour les syndicats de policiers, il est difficilement applicable.

    • Un texte inapplicable

    Sur France Inter ce lundi matin, le secrétaire général adjoint du Syndicat des commissaires de police a estimé que le texte serait "infiniment peu appliqué… On n'a pas de pouvoir de contrainte, la circulaire (du ministère de l'Intérieur Claude) Guéant nous dit même qu'il ne faut surtout pas utiliser de la force, on doit essayer de convaincre", a expliqué Manuel Roux. La circulaire datée du 31 mars envisage le cas où la personne refuserait de se dévoiler et de décliner son identité : on lui indiquera alors qu'elle risque d'être conduite au commissariat, ou on l'immobilisera le temps qu'elle cède, mais "il conviendra de faire preuve de persuasion de façon à ne recourir à cette faculté qu'en dernier recours", dit le texte. Il est toutefois exclu d'avoir recours à la force. "Les forces de sécurité intérieure n'ont pas le pouvoir de faire ôter le vêtement qui dissimule le visage", prévient le ministère de l'Intérieur.


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    Cinq organisations syndicales - CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA - appellent ensemble à des "manifestations unitaires" le 1er mai, qu'elles placent sous le signe de la "solidarité internationale" avec les peuples arabes et du "progrès social" contre "l'exclusion et le racisme".

    Dans un communiqué commun, les cinq syndicats - qui avaient également défilé ensemble au 1er mai l'an dernier - expriment "leur soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté". En France, selon eux, "le 1er mai 2011 se déroule dans un contexte de crise économique et sociale qui creuse les inégalités et mine la cohésion sociale". "Mobilisons-nous pour le vivre ensemble, la solidarité entre les salariés et l'égalité des droits, le choix de la paix, le choix du social. C'est de cette façon que reculeront l'exclusion, le racisme, le rejet de l'autre", affirment-ils.

    Les cinq organisations appellent à "des manifestations unitaires dans toute la France", et exigent notamment que "priorité" soit donnée à l'emploi, par une "réelle politique industrielle qui réponde aux impératifs écologiques" et par des "services publics de qualité". Ils appellent aussi à "lutter pour l'égalité des droits et contre toutes les discriminations, notamment concernant tous les travailleurs migrants". Parmi leurs autres revendications: donner la priorité aux "mesures en faveur des jeunes", "mettre fin au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite", "améliorer les salaires, les pensions et le pouvoir d'achat", garantir le droit à "une protection sociale solidaire et de haut niveau tout au long de la vie", "améliorer les conditions de travail et faire reconnaître la pénibilité". Le 1er mai sera aussi "une journée de solidarité européenne", affirment les cinq syndicats qui dénoncent "les politiques d'austérité imposées par les Etats" de l'UE.

    Comme en 2010, FO ne s'est pas associé à l'appel commun des cinq autres syndicats.

    A lire :

    Le communiqué commun des cinq syndicats

    En 2010, 70% des Français soutenaient les manifs du 1er mai

    Bernard Thibault (2010) : « Il faut un énorme 1er Mai »


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  • Le 30 avril à Paris : fête des précaires et du pissenlit

    Le samedi 30 avril 2011, comme chaque fin de mois, ça fera déjà dix jours que nous serons à découvert.

    Nous sommes salarié-e-s au SMIC, en CDD, en Interim, à temps partiel, en Contrat Unique d’Insertion, stagiaires de longue durée à 30% du SMIC, bac + 5 en Service Civique à 540€ par mois, auto-entrepreneurs, pigistes, intermittents, chômeurs en interim, travailleuses au black au RSA, travailleurs au black, jeunes n’ayant pas droit au RSA, saisonniers, étudiants-salariés…

    Nous galèrons pour trouver un emploi et un logement, pour payer le loyer. Nous galérons pour remplir le caddie chez ED.

    Nous voulons vivre, pas survivre. Nous voulons payer des impôts. Nous voulons payer nos restos, aller au ciné, partir en vacances, arrêter de taxer nos parents, avoir le temps et la place pour élever des enfants, nous doucher avec du gel douche bio, manger du filet de bœuf plutôt que des surgelés, aller chez le dentiste pour retrouver le sourire.

    Notre précarité est une insulte au passé, alors que nos parents et nos grands-parents ont travaillé pour notre accès à l’éducation, à la sécurité sociale, pour le droit du travail, et pour notre liberté. Privés de stabilité et soumis à la flexibilité, notre avenir est hypothéqué. “C’était mieux Avant”, on finit par le croire.

    Parce que nous refusons cette fatalité, nous ne nous laissons pas abattre par ce manque de perspective. Nous sommes des millions ! On se croise tous les jours dans la rue, dans le métro, au boulot, dans les facs, à Pôle Emploi ou à la CAF, ou à l’heure de l’apéro.

    Nous sommes éparpillé-e-s et isolé-e-s.

    Le samedi 30 avril, rassemblons-nous. A défaut de se payer notre brin de muguet du 1er mai, célébrons le pissenlit pour ne pas le manger par la racine. Avant la fête des travailleurs, retrouvons-nous pour la journée du Pissenlit, fête des précaires. Ce jour là, rendons nos galères visibles.

    Quelles que soient vos convictions, vos revendications, votre situation, rejoignez nous. En écho à l’énorme mobilisation des précaires portugais le 12 mars, nous vous donnons rendez-vous à Paris tout au long de la rue de Lisbonne, pour un défilé festif, pacifique et non-partisan contre la précarité. Fabriquez pour l’occasion vos propres panneaux, pancartes, banderoles, et inscrivez-y vos coups de gueules et vos messages.

    Rendez-vous le samedi 30 avril pour un défilé festif, pacifique et non-partisan !

    Carole, 28 ans, salariée depuis 10 ans, au SMIC, encore dépendante de ses parents.
    Xavier, 36 ans, chômeur, auto-entrepreneur.
    Lily, 25 ans, bac+5, en Service Civique prolongé à 540 euros par mois.
    Dimitri, 24 ans, serveur, travaille 50 heures par semaine dont 30 heures non déclarées.
    David, 26 ans, chômeur en reconversion professionnelle dans le secteur social.
    Nikos, 27 ans, vacataire dans la fonction publique

     


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  • A. — Le capitalisme prémonopoliste

    Chapitre 11 — Le profit moyen et le prix de production

    11.1. Les coûts de production capitalistes et le profit.

                  Le taux du profit.

    La plus-value créée par le travail des ouvriers salariés dans le cours de la production est la source des revenus de toutes les classes exploiteuses de la société capitaliste. Examinons d’abord les lois en vertu desquelles la plus-value revêt la forme du profit des capitalistes qui placent leurs capitaux dans la production des marchandises.

    La valeur de la marchandise produite dans l’entreprise capitaliste se divise en trois parties : 1o la valeur du capital constant (une partie de la valeur des machines, des bâtiments, la valeur des matières premières, du combustible, etc.) ; 2o la valeur du capital variable et 3o la valeur de la plus-value. La grandeur de la valeur de la marchandise est déterminée par la quantité de travail socialement nécessaire à sa production. Mais le capitaliste ne dépense pas son travail personnel dans la production de la marchandise ; il y dépense son capital.

    Les coûts de production capitalistes de la marchandise comportent les dépenses de capital constant et de capital variable (c + v), c’est-à-dire les dépenses en moyens de production et en salaire aux ouvriers. Ce qu’une marchandise coûte aux capitalistes se mesure par la dépense de capital ; ce qu’une marchandise coûte à la société se mesure par la dépense de travail. Aussi les coûts de production capitalistes d’une marchandise sont-ils inférieurs à sa valeur ou aux coûts réels de production (c + v + p). La différence entre la valeur ou les coûts réels de production, et les coûts de production capitalistes est égale à la plus-value (p) que s’approprie purement et simplement le capitaliste.

    Lorsque le capitaliste vend la marchandise produite dans son entreprise, la plus-value apparaît comme un excédent, un surplus aux coûts de production capitalistes. En déterminant la rentabilité de l’entreprise, le capitaliste confronte cet excédent avec le capital avancé, c’est-à-dire avec la totalité du capital investi dans la production. La plus-value, rapportée à la totalité du capital, prend la forme du profit. Comme la plus-value est comparée non pas au capital variable, mais à tout le capital dans son ensemble, la différence s’efface entre le capital constant, dépensé pour l’achat des moyens de production, et le capital variable dépensé pour l’embauchage de la force de travail. Il en résulte l’apparence trompeuse que le profit est le fruit du capital. Cependant, en réalité, la source du profit est la plus-value créée uniquement par le travail des ouvriers, uniquement par la force de travail dont la valeur est incarnée dans le capital variable. Le profit est la plus-value considérée dans son rapport à la totalité du capital investi dans la production ; elle apparaît, extérieurement, comme le fruit de ce capital. En raison de cette particularité, Marx appelle le profit une forme modifiée de la plus-value.

    De même que la forme du salaire masque l’exploitation de l’ouvrier salarié, en faisant croire que tout le travail est payé, de même la forme du profit camoufle à son tour le rapport d’exploitation, en créant l’apparence trompeuse que le profit serait engendré par le capital lui-même. Ainsi les formes des rapports de production capitalistes estompent et masquent leur véritable nature.

    Le degré de rentabilité de l’entreprise capitaliste pour son possesseur est déterminé par le taux du profit. Le taux du profit est le rapport exprimé en pourcentage entre la plus-value et l’ensemble du capital avancé. Par exemple, si le capital avancé représente un total de 200 000 dollars, et si le profil annuel se monte à 40 000 dollars, le taux du profit est de (40 000 / 200 000) × 100 , soit 20 %.

    Comme le capital total avancé est supérieur au capital variable, le taux du profit p / (c+v) est toujours inférieur au taux de la plus-value p / v . Si, dans notre exemple, le capital de 200 000 dollars se décompose en 160 000 dollars de capital constant et 40 000 dollars de capital variable, et si le taux de la plus-value représente = (40 000 / 40 000) × 100 = 100 % , le taux du profit est égal à 20 %, soit 1/5 du taux de la plus-value.

    Le taux du profit dépend en premier lieu du taux de la plus-value. Plus le taux de la plus-value est élevé, et plus élevé est le taux du profit, toutes circonstances restant égales. Tous les facteurs qui viennent augmenter le taux de la plus-value, c’est-à-dire élever le degré d’exploitation du travail par le capital (allongement de la journée de travail, intensification, accroissement de la productivité du travail, etc.), élèvent aussi le taux du profit.

    Ensuite, le taux du profit dépend de la composition organique du capital. On sait que celle-ci est le rapport entre capital constant et capital variable. Plus la composition organique du capital est basse, c’est-à-dire plus le pourcentage de sa partie variable (valeur de la force de travail) est élevé, plus le taux du profit est élevé, le taux de la plus-value restant le même. Inversement, plus la composition organique du capital est élevée, et plus le taux du profit est bas.

    Les économies de capital constant sont l’un des facteurs qui exercent une influence sur le taux du profit. Enfin, le taux du profit varie selon la vitesse de rotation du capital. Plus la rotation du capital est rapide, et plus est élevé le taux annuel du profit, qui représente le rapport entre la plus-value produite au cours de l’année et l’ensemble du capital avancé. Inversement, le ralentissement de la rotation du capital amène un abaissement du taux annuel du profit.

    11.2. La formation du taux moyen du profit et la
                  transformation de la valeur des marchandises en prix de production.

    En régime capitaliste, la répartition des capitaux entre les différentes branches de production et le progrès technique se réalisent dans une atmosphère de concurrence acharnée.

    Il faut distinguer la concurrence à l’intérieur des branches d’industrie et la concurrence entre les branches d’industrie.

    La concurrence à l’intérieur des branches d’industrie est celle qui est pratiquée entre les entreprises d’une seule et même branche produisant des marchandises d’une même espèce, pour un écoulement plus avantageux de ces marchandises et pour un profit supplémentaire. Les diverses entreprises travaillent dans des conditions inégales et se distinguent les unes des autres par les dimensions, le niveau de l’équipement technique et de l’organisation de la production. De ce fait, la valeur individuelle des marchandises produites par les diverses entreprises, n’est pas la même. Mais la concurrence entre les entreprises d’une seule et même branche d’industrie aboutit au fait que les prix des marchandises sont déterminés non par leur valeur individuelle, mais par leur valeur sociale. Or la grandeur de la valeur sociale des marchandises, comme on l’a dit, dépend des conditions moyennes de la production dans une branche donnée.

    Du fait que le prix des marchandises est déterminé par leur valeur sociale, l’avantage revient aux entreprises où la technique industrielle et la productivité du travail sont supérieures au niveau moyen de la branche d’industrie considérée et où, par suite, la valeur individuelle des marchandises est inférieure à leur valeur sociale. Ces entreprises reçoivent un profit supplémentaire ou surprofit qui est une forme de la plus-value extra que nous avons étudiée plus haut (chapitre 7). Ainsi, par suite de la concurrence à l’intérieur des branches d’industrie, se forment, dans les différentes entreprises d’une branche donnée, des taux de profit différents. La concurrence entre les entreprises d’une même branche d’industrie aboutit à l’élimination des petites et moyennes entreprises par les grandes. Pour ne pas succomber à la concurrence, les capitalistes possesseurs d’entreprises arriérées, s’efforcent d’introduire chez eux les perfectionnements techniques appliqués par leurs concurrents, possesseurs d’entreprises plus développées au point de vue industriel. Il s’ensuit une élévation de la composition organique du capital dans l’ensemble de la branche d’industrie ; le surprofit, que recevaient les capitalistes possesseurs d’entreprises industriellement plus développées, disparaît, et le taux du profit accuse une baisse générale. C’est ce qui oblige les capitalistes à introduire de nouveaux perfectionnements techniques. C’est ainsi que par suite de la concurrence à l’intérieur des branches d’industrie, la technique se développe et les forces productives s’accroissent.

    La concurrence entre les branches d’industrie s’établit entre les capitalistes de diverses branches de la production pour le placement le plus rentable du capital. Les capitaux investis dans les différentes branches de la production ont une composition organique inégale. Comme la plus-value n’est créée que par le travail des ouvriers salariés, dans les entreprises des branches d’industrie où domine une basse composition organique du capital, on produit, à capital égal, une masse relativement plus importante de plus-value. Dans les entreprises où la composition organique du capital est plus élevée, la masse de plus-value produite est relativement plus faible. Cependant la concurrence entre capitalistes des diverses branches d’industrie aboutit à une égalisation des profits pour des capitaux de même grandeur.

    Supposons qu’il existe dans la société trois branches d’industrie : cuirs et peaux, textile et constructions mécaniques, avec un capital de même grandeur, mais de composition organique différente. La grandeur du capital avancé dans chacune de ces branches est égale à 100 unités (par exemple, à 100 millions de livres sterling). Le capital dans la branche des cuirs et peaux comprend 70 unités de capital constant et 30 unités de capital variable ; le capital de la branche textile comprend 80 unités de capital constant et 20 unités de capital variable, et le capital de la branche des constructions mécaniques est formé de 90 unités de capital constant et de 10 unités de capital variable. Admettons que le taux de la plus-value dans les trois branches soit identique et égal à 100 %. Par conséquent, dans les cuirs et peaux, la plus-value produite sera de 30 unités, de 20 dans le textile et de 10 dans les constructions mécaniques. La valeur des marchandises de la première branche d’industrie sera égale à 130 ; dans la seconde à 120 ; dans la troisième à 110 et, dans l’ensemble des trois, à 360 unités.

    Si les marchandises sont vendues à leur valeur, le taux du profit dans les cuirs et peaux sera de 30 %, dans le textile, de 20 % et dans les constructions mécaniques, de 10 %. Une telle répartition du profit sera très avantageuse pour les capitalistes des cuirs et peaux, mais désavantageuse pour les capitalistes des constructions mécaniques. Dès lors les entrepreneurs des constructions mécaniques chercheront un emploi plus avantageux de leurs capitaux. Et ils le trouveront dans les cuirs et peaux. Il se produira un transfert de capitaux de la branche des constructions mécaniques à celle des cuirs. Il s’ensuivra une augmentation de la quantité des marchandises produites dans les cuirs et peaux, la concurrence s’aggravera nécessairement et obligera les entrepreneurs de cette branche d’industrie à abaisser les prix de leurs marchandises, ce qui entraînerait aussi une baisse du taux de profit. Au contraire, dans les constructions mécaniques la quantité des marchandises produites diminuera, et cette modification du rapport entre l’offre et la demande permettra aux entrepreneurs de relever les prix de leurs marchandises et d’élever ainsi le taux du profit. La chute des prix dans les cuirs et peaux et leur hausse dans les constructions mécaniques continueront jusqu’au moment où le taux du profit dans les trois branches sera à peu près égal. Cela se produira lorsque les marchandises des trois branches d’industrie se vendront au prix de 120 unités : (130+120+110) / 3 . Le profit moyen de chaque branche d’industrie, dans ces conditions, sera égal à 20 unités. Le profit moyen est un profit égal pour des capitaux de même grandeur, investis dans des branches différentes de la production.

    Ainsi, la concurrence entre les branches d’industrie conduit à l’égalisation des taux de profit différents existant dans les diverses branches de la production capitaliste pour tendre vers un seul taux général (ou moyen). Cette égalisation est réalisée par le transfert de capital (et, par suite aussi, de travail) d’une branche dans l’autre.

    Avec la formation du taux de profit moyen, les capitalistes de certaines branches (dans notre exemple, ceux des cuirs) perdent une partie de la plus-value créée par leurs ouvriers. En revanche, les capitalistes d’autres branches (dans notre exemple, ceux des constructions mécaniques) réalisent un excédent de plus-value. Cela veut dire que les premiers vendent leurs marchandises à des prix inférieurs à leur valeur, les seconds, à des prix supérieurs à leur valeur. Le prix de la marchandise de chaque branche est formé désormais par les frais de production (100 unités) et le profit moyen (20 unités).

    Le prix égal aux frais de production de la marchandise plus le profit moyen est le prix de production. Dans les diverses entreprises d’une branche donnée, par suite des différences dans les conditions de production, existent des prix individuels de production différents, qui sont déterminés par les frais de production individuels plus le profit moyen. Mais les marchandises sont vendues en moyenne à un prix de production commun, identique.

    Le processus de formation du taux moyen du profit et du prix de production peut être illustré par le tableau suivant :

    Branches
    de production
    Capi-
    tal
     
     
    con-
    stant
    Capi-
    tal
     
     
    vari-
    able
    Plus-
    value
    Valeur
     
     
    des
     
     
    mar-
    chan-
    dises
    Taux
     
    de
     
    profit
     
    moyen
     
     
    en %
    Prix
     
    de
    pro-
    duction
     
    des
    mar-
    chan-
    dises
    Écart
    du
    prix
    de
    pro-
    duction
    par
    rap-
    port
    à la
    valeur
    Cuirs et peaux… 70 30 30 130 20 120 − 10
    Textile… 80 20 20 120 20 120 néant
    Constructions
    mécaniques…
    90 10 10 110 20 120 + 10
    Total… 240 60 60 360 20 360

    Les marchandises produites dans chacune des trois branches, sont vendues 120 unités (par exemple, 120 millions de dollars). Cependant la valeur de la marchandise dans les cuirs et peaux est égale à 130 unités ; dans le textile, à 120 et dans les constructions mécaniques à 110 unités. Contrairement à ce qui se passe dans la production marchande simple, en régime capitaliste les marchandises ne sont plus vendues à des prix qui correspondent à leur valeur, mais à des prix qui correspondent à leur prix de production.

    La transformation de la valeur en prix de production résulte du développement historique de la production capitaliste. Dans le cadre de la production marchande simple, les prix des marchandises sur le marché correspondaient en gros à leur valeur. Aux premières phases du développement du capitalisme, subsistaient des différences notables entre les taux de profit des diverses branches de production ; en effet elles n’étaient pas encore suffisamment liées entre elles et il y avait des restrictions corporatives et autres qui gênaient le libre transfert des capitaux d’une branche dans l’autre. Le processus de formation du taux moyen de profit et de transformation de la valeur en prix de production ne s’achève qu’avec la victoire de l’industrie mécanique capitaliste.

    Avec la transformation de la valeur en prix de production, la loi économique fondamentale du capitalisme, la loi de la plus-value, se concrétise et se manifeste sous la forme du taux moyen du profit.

    Les économistes bourgeois cherchent à réfuter la théorie de la valeur-travail de Marx en alléguant le fait que les prix de production, dans certaines branches d’industrie, ne correspondent pas à la valeur des marchandises. Mais en réalité, la loi de la valeur reste entièrement valable dans les conditions du capitalisme, car le prix de production ne représente que la forme modifiée de la valeur.

    Les faits suivants le confirment :

    Premièrement, certains entrepreneurs vendent leurs marchandises à des prix supérieurs à leur valeur, d’autres à des prix inférieurs, mais tous les capitalistes pris ensemble réalisent toute la masse de la valeur de leurs marchandises. À l’échelle de toute la société, la somme des prix de production est égale à la somme des valeurs de toutes les marchandises.

    Deuxièmement, la somme des profits de toute la classe des capitalistes est égale à la somme de la plus-value produite par la totalité du travail non payé du prolétariat. La grandeur du taux moyen du profit dépend de la grandeur de la plus-value produite dans toute la société.

    Troisièmement, l’abaissement de la valeur des marchandises entraîne l’abaissement de leurs prix de production ; l’accroissement de la valeur des marchandises entraîne la hausse de leurs prix de production.

    Ainsi, dans la société capitaliste, il existe une loi du taux moyen du profit, selon laquelle les différents taux de profit, qui dépendent de la composition organique différente du capital dans les diverses branches de production, tendent à s’égaliser du fait de la concurrence en un taux général (moyen) du profit. La loi du taux moyen du profit, comme d’ailleurs toutes les lois régissant le mode de production capitaliste, agit spontanément à travers de multiples écarts et oscillations. Dans la lutte pour le placement le plus rentable du capital, une concurrence acharnée se livre entre capitalistes. Ces derniers cherchent à placer leurs capitaux dans les branches de production qui leur font entrevoir les profits les plus élevés. Dans la chasse aux gros profits, les capitaux sont transférés d’une branche d’industrie à l’autre, à la suite de quoi précisément s’établit le taux moyen du profit.

    Ainsi, c’est sur la base de la loi du taux moyen du profit que se réalise la répartition du travail et des moyens de production entre les diverses branches de la production capitaliste. Par conséquent, dans un régime capitaliste développé, la loi de la valeur agit comme un régulateur spontané de la production par l’intermédiaire du prix de production.

    Le prix de production est la moyenne autour de laquelle en définitive oscillent les prix de marché des marchandises, c’est-à-dire les prix auxquels les marchandises sont pratiquement vendues et achetées sur le marché.

    L’égalisation du taux de profit et la transformation de la valeur en prix de production masquent encore davantage le rapport d’exploitation, cachent encore plus la source véritable de l’enrichissement des capitalistes.

    La véritable différence de grandeur entre le profit et la plus-value… dans les sphères particulières de la production, cache maintenant complètement la vraie nature et l’origine du profit, non seulement pour le capitaliste qui a un intérêt particulier à s’illusionner lui-même, mais encore pour l’ouvrier. Du moment que les valeurs sont transformées en prix de production, la base même de la détermination de la valeur échappe à leur regard.

    ( K. Marx, « Transformation du profit en profit moyen », Le Capital, livre 3, chap. 9. )

    En réalité, la formation du taux moyen du profit signifie la redistribution de la plus-value entre les capitalistes des différentes branches de la production. Les capitalistes des branches à composition organique du capital élevée s’approprient une partie de la plus-value créée dans les branches d’industrie à basse composition organique du capital. Par conséquent, les ouvriers sont exploités non seulement par les capitalistes qui les font travailler, mais aussi par toute la classe des capitalistes. Toute la classe des capitalistes a intérêt à voir s’élever le degré d’exploitation des ouvriers, puisque cela conduit à l’accroissement du taux moyen du profit. Comme l’indiquait Marx, le taux moyen du profit dépend du degré d’exploitation de l’ensemble du travail par l’ensemble du capital.

    La loi du taux moyen du profit exprime, d’une part, les contradictions et la concurrence entre les capitalistes industriels pour le partage de la plus-value ; d’autre part, l’antagonisme profond de deux classes hostiles, la bourgeoisie et le prolétariat. Cette loi confirme que dans la société capitaliste la bourgeoisie en tant que classe s’oppose à l’ensemble du prolétariat, que la lutte pour les intérêts partiels des ouvriers ou de groupes d’ouvriers, la lutte contre tels ou tels capitalistes ne peut amener un changement radical dans la situation de la classe ouvrière. Celle-ci ne peut secouer le joug du capital qu’à la condition de renverser la bourgeoisie en tant que classe, de supprimer le système même de l’exploitation capitaliste.

    11.3. La baisse tendancielle du taux de profit.

    Au fur et à mesure que le capitalisme se développe, la composition organique du capital s’élève sans discontinuer. Tout entrepreneur, qui remplace de plus en plus les ouvriers par des machines, cherche à rendre la production moins coûteuse, à élargir l’écoulement de ses marchandises et à tirer un surprofit. Mais lorsque les progrès techniques de certaines entreprises se répandent largement, il en résulte une élévation de la composition organique du capital dans la plupart des entreprises, ce qui amène la baisse du taux de profit général.

    Dans le même sens agit l’accroissement plus rapide du capital fixe par rapport au capital circulant, ce qui ralentit la rotation de l’ensemble du capital.

    Chaque capitaliste, en perfectionnant son équipement technique, cherche à tirer le plus de profit possible, mais les efforts de tous les capitalistes pour atteindre ce but aboutissent à ce que nul d’entre eux ne voulait — à la baisse du taux de profit général.

    Reprenons l’exemple précédent. La somme de tous les capitaux, égale à 300 unités, est formée de 240 unités de capital constant et de 60 unités de capital variable. Le taux de la plus-value étant de 100 %, il est produit 60 unités de plus-v machines-alue, le taux du profit est égal à 20 %. Supposons que, 20 ans plus tard, le montant total du capital soit passé de 300 à 500 unités. Dans le même temps, grâce au progrès technique, la composition organique du capital s’est élevée, et les 500 unités se divisent en 425 unités de capital constant et 75 unités de capital variable. Dès lors, avec le même taux de plus-value, il sera créé 75 unités de plus-value. Le taux de profit sera alors de (75 / 500) × 100 = 15 % . La masse du profit est passée de 60 à 75 unités, tandis que le taux de profit est tombé de 20 à 15 %.

    Ainsi, l’élévation de la composition organique du capital amène la baisse du taux moyen du profit. En même temps, une série de facteurs s’opposent à l’abaissement du taux de profit.

    Premièrement, l’exploitation de la classe ouvrière se renforce. Le développement des forces productives du capitalisme, qui trouve son expression dans l’élévation de la composition organique du capital, aboutit du même coup à élever le taux de la plus-value. Dès lors, la baisse du taux de profit s’effectue avec plus de lenteur que dans le cas où le taux de la plus-value resterait invariable.

    Deuxièmement, le progrès technique, tout en élevant la composition organique du capital, engendre le chômage qui pèse sur le marché du travail. Cela permet aux entrepreneurs de diminuer les salaires, et de les fixer sensiblement au-dessous de la valeur de la force de travail.

    Troisièmement, au fur et à mesure que la productivité du travail se développe, la valeur des moyens de production : machines, outillage, matières premières, etc., diminue. Ceci a pour effet de ralentir l’élévation de la composition organique du capital et, par suite, s’oppose à l’abaissement du taux de profit.

    Supposons que l’entrepreneur ait obligé l’ouvrier, qui conduisait auparavant cinq métiers à tisser, à travailler sur 20 métiers. Du fait de l’augmentation de la productivité du travail dans la construction des machines-outils, la valeur de ces dernières a diminué de moitié. Désormais les 20 métiers coûtent non plus quatre fois plus cher que 5, comme auparavant, mais seulement deux fois. Aussi la part du capital constant correspondant à un ouvrier, n’aura pas quadruplé, mais doublé.

    Quatrièmement, à la baisse du taux de profit moyen s’oppose l’économie réalisée par les capitalistes sur le capital constant, aux dépens de la santé et de la vie des ouvriers. Afin d’augmenter leur profit, les entrepreneurs font travailler les ouvriers dans des locaux étroits, insuffisamment aérés ; ils lésinent sur les dispositifs de sécurité. Cette avarice sordide des capitalistes a pour résultat de ruiner la santé des ouvriers, de provoquer une quantité énorme d’accidents de travail et d’accroître la mortalité parmi la population ouvrière.

    Cinquièmement, la chute du taux de profit est freinée par le déséquilibre des échanges dans le commerce extérieur, grâce auquel les entrepreneurs des pays capitalistes développés, en exportant leurs marchandises dans les pays coloniaux, obtiennent du surprofit.

    Tous ces facteurs d’opposition ne suppriment pas, mais affaiblissent seulement la baisse du taux de profit» lui confèrent un caractère tendanciel. Ainsi, l’élévation de la composition organique du capital a pour conséquence inévitable la loi de l’abaissement tendanciel du taux général (ou moyen) du profit.

    La chute du taux de profit ne signifie pas la diminution de la masse du profit, c’est-à-dire du volume total de la plus-value produite par la classe ouvrière. Au contraire, la masse du profit s’accroît tant par l’élévation du taux de la plus-value que par l’augmentation du nombre total des ouvriers exploités par le capital. Par exemple, aux États-Unis, la somme des profits industriels, établie suivant les données officielles du recensement des industries, se montait, en 1859, à 316 millions de dollars ; en 1869, à 516 millions, en 1879, à 660 millions ; en 1889, à 1 513 millions ; en 1899, à 2 245 millions.

    Les capitalistes s’efforcent, en exploitant au maximum les ouvriers, de freiner la baisse tendancielle du taux de profit. Cela aboutit à aggraver les contradictions entre prolétariat et bourgeoisie.

    La loi de la baisse tendancielle du taux de profit accentue la lutte au sein de la bourgeoisie elle-même pour la répartition de la masse globale des profits.

    Dans leur course aux profits élevés les capitalistes dirigent leurs capitaux vers les pays retardataires, où la main-d’œuvre est meilleur marché et la composition organique du capital plus basse que dans les pays à industrie hautement développée, et ils se mettent à exploiter à fond les peuples de ces pays. Cela aboutit à aggraver les contradictions entre pays capitalistes développés et pays retardataires, entre métropoles et colonies.

    Ensuite, pour maintenir les prix à un niveau élevé, les entrepreneurs s’unissent en groupements de divers types. Ils cherchent ainsi à obtenir des profits élevés.

    Enfin, soucieux de compenser la baisse du taux de profit en augmentant sa masse, les capitalistes élargissent le volume de la production au-delà des limites de la demande solvable. De ce fait, les contradictions résultant de la baisse tendancielle du taux de profit, se manifestent de façon particulièrement aiguë pendant les crises.

    La loi de la baisse tendancielle du taux de profit est un des indices les plus frappants des limites historiques du mode de production capitaliste. En aggravant les contradictions capitalistes, cette loi montre clairement que, à un certain niveau, le régime bourgeois devient un obstacle au développement des forces productives.

    Résumé du chapitre 11

    1. Le profit est la plus-value considérée dans son rapport avec la totalité du capital investi dans la production ; extérieurement, il se présente comme le fruit de l’ensemble du capital. Le taux du profit représente le rapport, exprimé en pourcentage, de la masse de plus-value produite à la totalité du capital.

    2. La concurrence à l’intérieur des branches d’industrie aboutit au fait que les prix des marchandises similaires sont déterminés non pas par la valeur individuelle, mais par la valeur sociale de ces marchandises. La concurrence entre branches d’industrie amène le transfert des capitaux d’une branche dans l’autre et aboutit à la formation d’un taux moyen du profit dans le cadre de la totalité de la production capitaliste.

      C’est en vertu de la loi du taux moyen du profit que s’opère la répartition du travail et des moyens de production entre les diverses branches de l’industrie capitaliste.

    3. Par suite de l’égalisation du taux de profit, les marchandises ne se vendent pas à leur valeur, mais à leur prix de production. Le prix de production est égal aux frais de production de la marchandise plus le profit moyen. Le prix de production est la forme modifiée de la valeur. La somme des prix de production est égale à la somme des valeurs de toutes les marchandises ; la modification de la valeur des marchandises entraîne la modification du prix de production.

    4. Avec le développement du capitalisme, au fur et à mesure que s élève la composition organique du capital, le taux moyen du profit manifeste une tendance à la baisse. En même temps la masse des profits augmente sans cesse. La loi de la baisse tendancielle du taux de profit aggrave les contradictions du capitalisme.


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    Samedi :

    8h,blocage de la " Montée de Silhol " par d’énormes pièces métalliques.

    11h,blocage de la rue "Albert 1er " à hauteur de la mairie avec une nouvelle pièce métallique.

    " Selon la direction tout le monde est au travail,mais en réalité on ne nous donne rien à faire.Donc nous avons décidé de nous trouver une occupation."

    C’est avec cet humour grinçant que Richard Valmale,représentant CGT de RICHARD DUCROS,explique ces blocages.

    "Sauvons Richard Ducros ".Cette banderole installée au fronton de la mairie par Max Roustan député-maire UMP,aura vécu.

    Décrochée et brulée sur le parvis de la mairie,elle était le symbole de l’hypocrisie de ce représentant de Sarko,qui vote la casse industrielle à Paris,et ouvre sa grande gueule pour soi-disant défendre Richard Ducros à Alès.

    Après ce nettoyage,direction la sous-préfecture,pour prévenir(il faut être correct hein?) que : " nous avons 40 pièces en stock dans les ateliers,et nous sommes prêts à bloquer toute la ville s’il le faut!".

    La casse de Richard Ducros c’est 300 emplois directs et 800 emplois induits qui seront supprimés.

    Toute la population du bassin alésien est concernée.

    Lundi 11 avril,les représentants de la CGT seront reçus au ministère du travail.

    IL FAUT NOUS FAIRE ENTENDRE !!!

    Lundi 11 avril BLOCAGE DU ROND POINT DE LA SOUS-PREFECTURE toute la journée !

    Alors lundi, TOUS AVEC LES RICHARD DUCROS !

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    LE REBOURSIER


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  • Charité bizness ou pratique des dames patronesses

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  • De ces moments de bonheurs qui interdisent de désespérer de l'humanité :


    http://www.memo.fr/Media/Verdi.jpg

     

     

    Repris sur AGORA VOX :

    Silvio Berlusconi renversé par Giuseppe Verdi

    Le 12 mars dernier, Silvio Berlusconi a dû faire face à la réalité.

     

    L’Italie fêtait le 150ème anniversaire de sa création et à cette occasion fut donnée, à l’opéra de Rome, une représentation de l’opéra le plus symbolique de cette unification : Nabucco de Giuseppe Verdi, dirigé par Riccardo Muti.

     

    Nabucco de Verdi est une œuvre autant musicale que politique : elle évoque l'épisode de l'esclavage des juifs à Babylone, et le fameux chant « Va pensiero » est celui du Chœur des esclaves opprimés. En Italie, ce chant est le symbole de la quête de liberté du peuple, qui dans les années 1840 - époque où l'opéra fut écrit - était opprimé par l'empire des Habsbourg, et qui se battit jusqu'à la création de l’Italie unifiée.

     

    Avant la représentation, Gianni Alemanno, le maire de Rome, est monté sur scène pour prononcer un discours dénonçant les coupes dans le budget de la culture du gouvernement. Et ce, alors qu’Alemanno est un membre du parti au pouvoir et un ancien ministre de Berlusconi.

     

    Cette intervention politique, dans un moment culturel des plus symboliques pour l’Italie, allait produire un effet inattendu, d’autant plus que Sylvio Berlusconi en personne assistait à la représentation…

    Repris par le Times, Riccardo Muti, le chef d'orchestre, raconte ce qui fut une véritable soirée de révolution : « Au tout début, il y a eu une grande ovation dans le public. Puis nous avons commencé l’opéra. Il se déroula très bien, mais lorsque nous en sommes arrivés au fameux chant Va Pensiero, j’ai immédiatement senti que l’atmosphère devenait tendue dans le public. Il y a des choses que vous ne pouvez pas décrire, mais que vous sentez. Auparavant, c’est le silence du public qui régnait. Mais au moment où les gens ont réalisé que le Va Pensiero allait démarrer, le silence s’est rempli d’une véritable ferveur. On pouvait sentir la réaction viscérale du public à la lamentation des esclaves qui chantent : « Oh ma patrie, si belle et perdue ! ».

     

    Alors que le Chœur arrivait à sa fin, dans le public certains s’écriaient déjà : « Bis ! » Le public commençait à crier « Vive l’Italie ! » et « Vive Verdi ! » Des gens du poulailler (places tout en haut de l’opéra) commencèrent à jeter des papiers remplis de messages patriotiques – certains demandant « Muti, sénateur à vie ».

     

    Bien qu’il l’eut déjà fait une seule fois à La Scala de Milan en 1986, Muti hésita à accorder le « bis » pour le Va pensiero. Pour lui, un opéra doit aller du début à la fin. « Je ne voulais pas faire simplement jouer un bis. Il fallait qu’il y ait une intention particulière.  », raconte-t-il.

     

    Mais le public avait déjà réveillé son sentiment patriotique. Dans un geste théâtral, le chef d’orchestre s’est alors retourné sur son podium, faisant face à la fois au public et à M. Berlusconi, et voilà ce qui s'est produit :

    [Après que les appels pour un "bis" du "Va Pensiero" se soient tus, on entend dans le public : "Longue vie à l'Italie !"]

    Le chef d'orchestre Riccardo Muti : Oui, je suis d'accord avec ça, "Longue vie à l'Italie" mais...

    [applaudissements]

    Muti
     : Je n'ai plus 30 ans et j'ai vécu ma vie, mais en tant qu'Italien qui a beaucoup parcouru le monde, j'ai honte de ce qui se passe dans mon pays. Donc j'acquiesce à votre demande de bis pour le "Va Pensiero" à nouveau. Ce n'est pas seulement pour la joie patriotique que je ressens, mais parce que ce soir, alors que je dirigeais le Choeur qui chantait "O mon pays, beau et perdu", j'ai pensé que si nous continuons ainsi, nous allons tuer la culture sur laquelle l'histoire de l'Italie est bâtie. Auquel cas, nous, notre patrie, serait vraiment "belle et perdue".


    [Applaudissements à tout rompre, y compris des artistes sur scène]

    Muti
     : Depuis que règne par ici un "climat italien", moi, Muti, je me suis tu depuis de trop longues années. Je voudrais maintenant... nous devrions donner du sens à ce chant ; comme nous sommes dans notre Maison, le théatre de la capitale, et avec un Choeur qui a chanté magnifiquement, et qui est accompagné magnifiquement, si vous le voulez bien, je vous propose de vous joindre à nous pour chanter tous ensemble.

     

    C’est alors qu’il invita le public à chanter avec le Chœur des esclaves. « J’ai vu des groupes de gens se lever. Tout l’opéra de Rome s’est levé. Et le Chœur s’est lui aussi levé. Ce fut un moment magique dans l’opéra. »

     

    « Ce soir-là fut non seulement une représentation du Nabucco, mais également une déclaration du théâtre de la capitale à l’attention des politiciens. » 


    Par canaille le rouge - Publié dans : la culture et les idées

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  • Grève du personnel chez Carrefour

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    L'enseigne de la grande distribution fait des bénéfices. Elle en fait profiter ses actionnaires et ne les redistribue pas à ses salariés qui quelques fois sont payés illicitement en dessous du smic.

    Carrefour fait des bénéfices et ça, en cette période de crise, c'est plutôt positif non ? Hein? Non?...

    Grève chez Carrefour : forte mobilisation, selon les syndicats

    FO, la CFDT et la CGT ont appelé à la grève, demandant une révision à la hausse des propositions salariales 2011 pour les 65.000 salariés du groupe. De 150 à 200 hypermarchés auraient été affectés, avec des taux de participation de 30 % à 75 %.

    Magasins bloqués en tout ou en partie, caisses fermées, livraisons stoppées : les salariés des hypermarchés Carrefour se sont fortement mobilisés samedi lors d'un mouvement de grève «sans précédent», selon les syndicats, pour ce géant de la grande distribution. Pour sa part, la direction a affirmé à l'AFP que «tous les magasins étaient ouverts et accueillaient les clients».

    FO, la CFDT et la CGT avaient appelé à la grève pour exiger de la direction qu'elle revoie à la hausse ses propositions salariales pour 2011 pour les 65.000 salariés du groupe. Les syndicats avaient maintenu leur appel malgré l'annonce in extremis, vendredi, par la direction d'une réouverture des négociations, tout en dénonçant un «piège grossier» destiné à casser la mobilisation. Les syndicats s'opposent aussi aux « NMO », c'est-à-dire les nouveaux modes opérationnels qui prévoient notamment d'avancer à 2 heures du matin, dans certains cas, le début de l'approvisionnement des hypers.

    «C'est la première fois que je vois toutes les organisations appeler à la grève le même jour, après 38 ans chez Carrefour», a souligné samedi Serge Corfa, de la CFDT Services qui estime qu'entre 150 des 200 hypermarchés ont été affectés. «Certains ont arrêté la grève après quelques heures. C'était prévu, le but n'étant pas de faire perdre excessivement d'argent à l'entreprise, mais de montrer le malaise profond des salariés», a commenté M. Corfa, qui évoque notamment les «8.000 suppressions d'emploi en deux ans, les réorganisations incessantes et les 6 milliards d'euros que vont toucher les actionnaires».

    Reprise des négociations mercredi

    «Les gens veulent une redistribution dans les entreprises», a pour sa part déclaré le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, au Mans où il est venu soutenir les salariés de l'hypermarché local. Selon des correspondants de l'AFP, les grévistes ont parfois érigé des barrages de chariots pour entraver l'accès aux magasins ou aux parkings, laissant passer les seuls piétons auxquels ils distribuaient des tracts.

    Il ne faut pas prendre les employés de Carrefour pour des têtes de gondoles !

    Par Lepost - <script type="text/javascript">// <![CDATA[ get_this_update("2011-04-09 15:01:00"); // ]]></script> Samedi 09 avril, 15h01

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

     Ainsi, dans les Bouches-du-Rhône, ils bloquaient les entrées de parkings, selon une responsable FO, Dominique Beltrand. «Je peux vous dire qu'à Aix-en-Provence, le magasin est mort», précisait-elle dans la matinée. Ailleurs, comme au magasin d'Illzach-Mulhouse (Haut-Rhin), ils bloquaient aussi la réception des marchandises.

    A Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), une centaine de salariés ont manifesté devant l'établissement, en prévenant les clients qu'ils s'exposaient à une longue attente aux caisses, «tenues par les cadres» du magasin, selon Marc Zeiller, du Syndicat des commerces et services.

    Dans de nombreux magasins la proportion de grévistes étaient comprise entre 85 et 100%, selon Terglav Dejan, secrétaire fédéral FGTA-FO,. «Même là où nous sommes moins présents, il y a 30 à 50% de grévistes», a affirmé le responsable de FO, premier syndicat chez Carrefour (environ 45% des voix) qui évoque d'un «succès sans précédent».

    Qualifiant le mouvement de «mémorable», Franck Gaulin, délégué syndical central CGT, a souhaité que «la direction l'entende». La direction du groupe de distribution a proposé de reprendre les négociations salariales mercredi. Les syndicats jugent insuffisante l'augmentation proposée des salaires. Elle porte de 1% en mars et de 1% en octobre et est assortie d'une remise de 10% (au lieu de 7%) sur les achats dans les magasins de l'enseigne et d'une participation aux frais d'entretien des tenues de travail de 6 euros par trimestre.

    Mais pour les syndicats, cela ne suffit pas à compenser l'inflation et la perte de pouvoir d'achat des dernières années.«Il faut savoir que les trois quarts de nos caissières vont faire leur courses dans des hard-discount», indiquait samedi une responsable FO du Var, Chantal Puig.

    Photo  : DR

    LES ECHOS (SOURCE AFP)

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    Après avoir livré à la vindicte les musulmans « trop nombreux », le ministre de l'Intérieur poursuit sa chasse aux voix frontistes en annonçant vouloir « réduire l'immigration légale ».

    Toujours plus loin. Á peine clos le débat nauséabond sur la laïcité et l'islam, l'Élysée, via son porte-parole officieux Claude Guéant, a repris son pèlerinage au pays du Front national. Dans un entretien à paraître aujourd'hui dans le Figaro Magazine, le ministre de l'Intérieur, qui avait déjà fait part de ses inquiétudes quant à « l'accroissement » du nombre de musulmans en France, en remet une louche sur le thème de l'immigration. Interrogé sur son intention d'« intervenir pour réduire l'immigration légale », Claude Guéant répond : « Bien évidemment. »

    Cette réponse n'avait pourtant rien d'évident. Depuis 2007 et l'élection de Nicolas Sarkozy, c'est la première fois que le gouvernement affiche l'intention de réduire l'immigration légale. Jusqu'ici, Brice Hortefeux et Éric Besson avaient toujours mis en avant la lutte contre les clandestins. Nicolas Sarkozy lui-même n'a jamais été sur une ligne de réduction de l'immigration légale, prônant - seulement - un rééquilibrage de l'immigration familiale, qualifiée d'« immigration subie », vers une immigration de travail, qualifiée de « choisie ». Á l'évidence, le chef de l'État et son ancien secrétaire général, obnubilés par la chasse aux voix frontistes, ont décidé de franchir un pas supplémentaire pour coller au plus près des thèses de l'extrême droite. Et mieux renvoyer dans les cordes tous ceux, au sein même de l'UMP, qui critiquent cette stratégie de droitisation.

    Sur le fond, Claude Guéant souhaite jouer sur tous les leviers, demandant à son administration de « réduire » le nombre de personnes admises au titre de l'immigration du travail (20 000 arrivées par an), ainsi que celles venant en France au titre du regroupement familial (15 000). En matière d'asile (10 000), notre ministre vit, semble-t-il, un drame insupportable. « Notre pays est plus généreux, malgré les restrictions apportées, que l'Allemagne ou le Royaume-Uni, alors que nous appliquons les mêmes conventions internationales ! S'il apparaît qu'il y a des anomalies dans nos pratiques, des modifications interviendront. » Enfin, à propos de l'immigration illégale, Claude Guéant rappelle l'objectif fixé de « 28 000 reconduites à la frontière » pour 2011. Avant d'ajouter : « Très franchement, j'espère que nous ferons plus. » On s'en était douté.

    Évidemment, cette énième sortie xénophobe du ministre a provoqué une avalanche de réactions. « Réduire l'immigration légale, comme le propose Claude Guéant, conduirait automatiquement à augmenter l'immigration clandestine et à produire des sans-papiers. Beau résultat ! » souligne Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Le PS dénonce « une vision nationaliste et raciste ». Et le député Jean-Christophe Cambadélis d'appeler, pour ne pas faire le jeu de Sarko-Guéant, à une « grève du commentaire ».

    Laurent Mouloud


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