• La loi sur l'interdiction du voile intégral

    Les difficiles débuts de la loi sur l'interdiction du voile intégral

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    Une demi-douzaine de femmes portant un foulard musulman et une seule vêtue d'un niqab ont été interpelées ce lundi matin devant Notre-Dame de Paris. Elles protestaient devant la cathédrale contre l'entrée en vigueur de la loi sur l'interdiction du voile intégral. La police a immédiatement procédé à des interpellations tout en insistant sur le fait que ces arrestations n'étaient pas liées à la nouvelle loi. La manifestation n'avait pas été autorisée, a fait valoir un porte-parole de la préfecture de police.

    Ces protestataires, qui avaient prévenu de nombreux médias de leur action, ont réussi leur coup de publicité. Avant son arrestation, Kenza Drider, seule femme voilée entendue par la mission parlementaire préparant la loi, a démenti avoir voulu provoquer les forces de l'ordre en bravant ouvertement la loi le jour de son entrée en vigueur. "Ce n'est pas de la provocation", a assuré à Reuters TV à bord du train celle qui se défend d'être une intégriste mais qui fait figure de porte-parole des défenseurs du voile intégral.

    • Une loi de circonstance

    La loi, qui interdit "la dissimulation du visage dans l'espace public", sert officiellement à réaffirmer les valeurs de la République. Dans les faits, celle-ci a été prise pour marteler le discours sécuritaire de la majorité présidentielle et vise clairement les adeptes du voile intégral islamique - burqa ou niqab. Au vu des chiffres, il s'agit même d'une loi de circonstance, puisqu'elle ne concerne que trois mille personnes en France, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur.

    Ce texte prévoit une amende de 150 euros pour les porteuses de voile intégral couvrant tout le corps à l'exception des yeux. Forcer quelqu'un à porter le voile intégral sera désormais puni d'un an de prison et 30.000 euros d'amende. Pour les syndicats de policiers, il est difficilement applicable.

    • Un texte inapplicable

    Sur France Inter ce lundi matin, le secrétaire général adjoint du Syndicat des commissaires de police a estimé que le texte serait "infiniment peu appliqué… On n'a pas de pouvoir de contrainte, la circulaire (du ministère de l'Intérieur Claude) Guéant nous dit même qu'il ne faut surtout pas utiliser de la force, on doit essayer de convaincre", a expliqué Manuel Roux. La circulaire datée du 31 mars envisage le cas où la personne refuserait de se dévoiler et de décliner son identité : on lui indiquera alors qu'elle risque d'être conduite au commissariat, ou on l'immobilisera le temps qu'elle cède, mais "il conviendra de faire preuve de persuasion de façon à ne recourir à cette faculté qu'en dernier recours", dit le texte. Il est toutefois exclu d'avoir recours à la force. "Les forces de sécurité intérieure n'ont pas le pouvoir de faire ôter le vêtement qui dissimule le visage", prévient le ministère de l'Intérieur.


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