• Barricades! Gardez la trajectoire!

    Une trajectoire. Cinq personnes sur le chemin de leur travail. Un Flic. Une jeune ouvrière. Un viol. Un meurtre. Quatre témoins. Deux possibilités : la prison ou l’insurrection.

    Education nationale Comment, guidés par l’arrivée mystérieuse d’un clochard céleste, ces personnages prendront le parti de sortir de leur trajectoire en érigeant une barricade ; et comment cette jeune ouvrière, un idéaliste en mal de révolte, une sans papier, une working girl et un jeune de banlieues vont apprendre à se redresser et à reprendre, dans l’instant fécond d’une joyeuse insurrection, le pouvoir sur leur vie propre.

    Loin de la rétrospective ou du pensum idéologique, Barricades! est un navire en partance vers l’ailleurs, vers l’ivresse la plus haute, une rencontre qui n’est pas un rendez vous, une fête qui n’est pas au programme. S’y retrouve une humanité bigarrée, joyeuse et débordante, qui sort de ses trajectoires isolées, qui se rencontre vraiment et jouit, enfin, de son attention à elle-même.
    Pas un homme ou une femme ne fait l’expérience de la barricade sans en être profondément transformé.

    Education nationale

     Auteur: Alain Guyard
    Metteur en scène: François Bourcier assisté par Nathalie Moreau
    Chorégraphie: Nathalie Lefèvre
    Distribution: Jean-Hugues Courtassol, Jean-Matthieu Hulin, Matthieu Hornuss, Lucie Jousse, Claire Chauchat, Nicolas Beauhaire et Sabrina Maillé.
    Cie Les Barriques

    Les 3, 4, 5, 10, 11, 12, 24, 25 et 26 février 21h

    Au théâtre La Reine Blanche   2 bis passage Ruelle    75018 – Paris



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  • Il n'y a pas de pénurie de blé, alors pourquoi les prix explosent-ils

    La colère des affamés commence à gâter le banquet des puissants. La hausse des prix des produits agricoles a provoqué des « troubles politiques d'une proportion que nous aurions pu difficilement imaginer», a estimé le patron de l'OMC, Pascal Lamy. La peur commence à saisir ceux qui ont décousu ce qui permettait de protéger et de développer les agricultures des pays pauvres et livré les marchés alimentaires aux spéculateurs et aux accapareurs. Au point que Nicolas Sarkozy, en tant que président du G20, a mis en garde contre de nouvelles émeutes de la faim et a martelé qu'il faisait de la sécurité alimentaire une priorité. Avec des propositions qui, bien qu'insuffisantes, seraient déjà un progrès. Mais le milliard de personnes qui ont faim ne se paieront pas de mots.


    LE PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES AGRICOLES A DOUBLÉ EN 6 MOIS

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    Quand catastrophes naturelles et spéculation poussent les prix

    Durant les mois qui ont précédé la récolte de juillet-août 2010, la tonne de blé au port de Rouen se vendait aux alentours de 122 euros avec de petites fluctuations selon les volumes négociés. À l'époque, on écoulait la récolte 2009 et le blé français était moins compétitif que celui de l'Ukraine ou de la Russie sur les marchés de proximité du Proche Orient et du Maghreb. Le 22 janvier 2011, la tonne du même blé français cotait 263,75 euros sur le même port de Rouen.
    Entre-temps, une importante sécheresse a frappé la Russie et, dans une moindre mesure, l'Ukraine, avec une récolte de 2010 en fort recul. Du coup, afin de sécuriser son marché intérieur, la Russie a suspendu ses exportations de blé en attendant de voir ce que sera la récolte de 2011. L'Ukraine a peu exporté avant de suspendre à son tour les exportations pour les mêmes raisons.
    À partir de là, le blé français s'est vendu très facilement dans les pays du Maghreb et du Proche-Orient. Les prix n'ont cessé d'augmenter au fil des mois, les pays acheteurs ayant impérativement besoin de sécuriser leurs approvisionnements. Il n'y a pourtant pas pénurie de blé au niveau mondial. Mais le plus gros du stock disponible est désormais aux États-Unis. Le blé panifiable français est certain d'être vendu d'ici au mois de juin prochain et on annonce déjà un stock de report équivalant à moins d'un mois de consommation. La localisation massive des stocks disponibles sur le sol américain a favorisé l'entrée, elle aussi massive, des fonds de pension et autres capitaux spéculatifs sur le marché mondial du blé et des céréales secondaires. Entre-temps, des pluies importantes accompagnées d'inondations ont frappé plusieurs pays et détruit ou endommagé une partie des récoltes céréalières du Pakistan à l'Australie, en passant par la Chine, dont certaines régions sont également frappées par la sécheresse.
    Pas plus que de blé panifiable, la planète ne va manquer de céréales secondaires destinées à l'alimentation du bétail dans les prochains mois. Le stock mondial global au moment de la soudure entre deux récoltes dans l'hémisphère Nord a été relevé de 2,5 % en décembre par rapport aux prévisions de novembre 2010, pour atteindre 185 millions de tonnes.
    Par ailleurs, certains blés de qualité moyenne sont recyclés dans la filière des aliments du bétail, laquelle dispose du coup de matières premières abondantes. Néanmoins, la courbe de la hausse des prix des céréales secondaires suit celle du blé panifiable. Le maïs vaut 233 euros la tonne au port de Bordeaux, contre moins de 129 euros en moyenne durant les six premiers mois de 2010
    L'orge fourragère est à 214 euros rendue à Rouen, alors qu'elle était tombée à 80 euros la tonne au printemps 2010. Au point que 5,4 millions de tonnes d'orge avaient été portées à l'intervention publique à l'époque. Désormais, l'indice du panier des matières premières utilisées en France par l'industrie des aliments du bétail dépasse de 10 points les prix maximaux enregistrés lors delà flambée des cours en 2007-2008.

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    Les consommateurs pauvres et les éleveurs paient la facture

    Globalement, nous assistonsà un doublement du prix des céréales en quelques mois sans qu'il y ait, pour l'instant, un risque de pénurie physique au regard des besoins mondiaux d'ici à juillet prochain. Ce risque pourrait surgir si la récolte de l'été 2011 devait être inférieure à celle de 2010. Si une nouvelle sécheresse devait toucher cette année une ou plusieurs grandes zones de production céréalière, la spéculation sur les prix reprendrait de plus belle sur les marchés à terme comme sur le marché physique au jour le jour.
    Les dégâts de cette spéculation sont déjà considérables à deux niveaux. Les populations pauvres voient leur pouvoir d'achat se réduire avec l'aug-mentation sensibte de leurs dépenses alimentaires. En France, l'indice INSEE indique que le prix des viandes de volaille a augmenté de 2,7 % en 2010, tandis que celui de la viande de porc est resté stable alors que ces deux catégories d'animaux sont de grandes consommatrices de céréales. Mais beaucoup d'éleveurs de porcs ont aujourd'hui des bilans financiers négatifs. Il se dit même que 30 % d'entre eux pourraient déposer le bilan d'ici à l'été prochain. Car ces éleveurs ne peuvent répercuter l'augmentation de leurs coûts de production en raison de l'attitude de la grande distribution qui refuse d'augmenter ses prix d'achat mais continue, par exemple, de prélever une marge brute de 40 % sur le jambon préemballé que nous achetons dans ses linéaires.

    Peut-on casser la spéculation ?

    Depuis des mois, les partisans du tout-marché nous expliquent que le plus sûr moyen de lutter contre la volatilité des prix des céréales est de se couvrir sur les marchés à terme. Schématiquement, le producteur vend d'avance sa récolte à un prix donné et contracte une assurance pour limiter les risques en cas de non-livraison et autres aléas. L'acheteur fait de même avec les mêmes bonnes intentions. Sauf que les coûts cumulés de ces deux assurances se traduisent par un prélèvement proche de 40 euros sur chaque tonne de céréales au moment où elle va être transformée en farine ou en aliment du bétail. Qui plus est, cette couverture des producteurs et des transformateurs sur le marché à terme n'empêche pas les prix physiques de doubler en quelques semaines. Comme les achats sur le marché à terme suivent le même mouvement dans la foulée des achats opérés par les transformateurs industriels, le système n'aboutit finalement qu'à nourrir le parasitisme des fonds spéculatifs qui vendent et revendent des lots de blé des centaines de fois à chaque fois au gré des perspectives de profits spéculatifs empochés en quelques secondes. Ce ne sont donc pas les marchés à terme qui casseront la spéculation. 
    En réalité, le plus sûr moyen de lutter contre la spéculation passe par la constitution de stocks de sécurité. En France, dans les silos de coopératives bien gérées, le coût annuel du stockage d'une tonne de blé est d'environ 10 euros. Un chiffre à comparer au double coût de réassurance, proche de 40 euros pour chaque tonne finalement commercialisée via le marché à terme.
    Quand un pays - voire un groupe de pays dans le cas de l'Union européenne - dispose de stocks de sécurité susceptibles de couvrir au moins 6 mois de consommation, il peut en mettre une partie sur le marché pour casser une spéculation qui s'amplifie à chaque fois qu'apparaît un risque de pénurie. C'est comme cela que la Chine casse la spéculation sur son marché intérieur.

     

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    Comment stocker et financer le stockage?

    Si les 27 ministres européens de l'Agriculture étaient suffisamment sérieux pour imposerun peu de bon sens aux fous furieux du tout-marché qui sévissent dans le collège des commissaires européens, ils décideraient de faire en sorte que le budget européen contribue à la construction de silos en Europe pour avoir en permanence de quoi loger 6 mois de consommation au moment de la soudure.
    Il faudrait ensuite alimenter cette réserve en semant davantage de blé durant 2 ou 3 ans. Une fois le stock de sécurité atteint, il deviendrait possible de le faire tourner tous les ans. On stockerait chaque année une partie de blé panifiable et une partie plus importante de céréales fourragères. On les remettrait sur le marché l'année suivante pour les remplacer par du grain issu de la nouvelle récolte. On ferait ainsi tourner le stock en lui évitant de se détériorer. On donnerait de la visibilité aux producteurs de céréales comme aux éleveurs et on mettrait les mangeurs de pain que nous sommes tous à l'abri des spéculateurs.
    Le prix payé aux producteurs pour les céréales destinées au stock public de sécurité doit-il être le prix du marché spéculatif ou un prix tenant compte des coûts de production et fixé par le Conseil européen des ministres de l'Agriculture une fois l'an ? Cette question doit être discutée sans perdre de vue que les céréaliers perçoivent chaque année des « droits à paiement unique » (DPU) découplés deJa production. En France, un exploitant qui cultive 250 hectares de céréales reçoit plus de 75 000 euros par an de l'Union européenne au titre des DPU. Cette somme est parfois indispensable à l'équilibre des comptes d'exploitation quand le blé est en dessous des 130 euros la tonne. Elle ne l'est plus dès lors que le prix dépasse les 200 euros. Il serait donc légitime de fixer un prix européen entre 130 et 150 euros la tonne pour une fraction de la récolte annuelle de chaque producteur, qui irait abonder le stock de sécurité, le reste de la récolte étant vendu sur le marché. C'est simple, c'est sûr, c'est du gagnant-gagnant.

    glepuill@humanlte.fr



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  • POUR UNE AUTRE POLITIQUE ÉDUCATIVE !

    Alors que la France connaît un record de natalité avec 828 000 naissances en 2010, le Gouvernement continue sa politique de suppression massive de postes d’enseignants. Cherchez l’erreur !

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    A. Chassaigne et M. R-D aux Journées d'automne du PCF82

    Comme beaucoup d’élus locaux, je suis confronté de façon permanente au traitement infligé à l’école publique par le pouvoir en place. Depuis 2007, la virulence des attaques contre l’école s’est accélérée avec la suppression massive de postes d’enseignants et de personnels éducatifs spécialisés et le recul de la part des dépenses de l’État dans l’éducation dans le PIB.

    Cette politique a des conséquences palpables dans le vécu de nos concitoyens sur les territoires : fermetures de classes, non-remplacement des absences des enseignants, accroissement des difficultés scolaires, en particulier des élèves les plus défavorisés, impossibilité d’intégrer correctement les élèves handicapés… Comment admettre, au XXIème siècle, que l’effort éducatif dans notre pays décroisse depuis plusieurs années ? Comment ne pas être choqué par l’absence de considération pour cette école qui fait la société de demain ?

    Nous partageons l’idée que l’école a un rôle prépondérant dans la construction du vivre ensemble, à travers la capacité qu’elle a à transmettre les savoirs tout en éveillant les consciences, à assurer l’émancipation des futurs citoyens tant dans leurs pratiques personnelles que dans leurs relations aux autres, au travail, à la culture… Parce qu’elle est un outil essentiel de cette émancipation du plus grand nombre, l’école est un symbole de l’aspiration de toute une société. C’est pourquoi elle ne peut être réduite à un simple champ d’application et d’expérimentation au service du système économique et politique en place.

    À l’aube du XXIème, il revient à tous les progressistes de reposer cette question centrale : quelle place voulons-nous donner à l’école dans notre société ?

    Pour bien y répondre, il nous faut partir d’un constat partagé. Depuis les années 1960, les faits sont tenaces. Ils sont très inquiétants… Le système éducatif est tiraillé entre une logique de démocratisation et, « maltraité » par la logique capitaliste, par une logique de reproduction des inégalités sociales. Il construit, souvent au corps défendant des agents qui le constituent, un ordre des choses profondément contraire à notre volonté d’émancipation et de transformation sociale. Le « mal être » scolaire des enfants, comme la souffrance au travail des enseignants et personnels éducatifs, sont devenus une réalité quotidienne.

    Privés des moyens indispensables à la satisfaction des besoins des élèves, ceux qui mettent leur engagement personnel au service de l’intérêt général se trouvent dans l’incapacité de changer le cours des choses. Les inégalités se creusent pendant que la droite habille son travail de sape de l’école publique en projetant un discours presque irréel sur « l’égalité des chances » comme traitement de l’échec scolaire. Car, ce n’est pas de chance dans une compétition dont les élèves ont besoin, mais d’une véritable lutte contre les inégalités, dès le plus jeune âge, qui permettrait à l’école de mettre en face des moyens réels pour faire accéder à une culture commune ambitieuse comme projet de démocratisation scolaire effective.
    La difficulté scolaire n’est pas plus une maladie que peut l’être le chômage de masse, sur laquelle on peut projeter des expériences marginales pour essayer de masquer l’essentiel. Son terreau est l’inégalité sociale, économique et culturelle, que vient matérialiser un système scolaire qui ne peut plus répondre aux besoins des élèves dans le cadre de leur scolarité. Le traitement par les libéraux de l’école publique est bien une prise en compte des inégalités, mais pour « faire à chacun son école », opérer une sélection et une hiérarchisation conforme aux impératifs économiques et politiques qu’ils défendent, aboutissant ainsi à accentuer les inégalités culturelles, sociales, et économiques. Avec la privatisation de l’enseignement, l’inégalité est même intégrée comme une forme naturelle qu’il faudrait simplement accompagner par le marché. Ce n’est pas d’un accompagnement des inégalités que nous voulons, mais d’une véritable lutte contre leur reproduction.

    Au-delà de la simple réussite scolaire, l’école doit (re)trouver son ambition d’outil permettant l’avancée de civilisation. C’est une question cruciale pour l’avenir de notre société, pour les valeurs que nos concitoyens entendent placer en son centre. Notre projet ne doit pas être une sorte « d’acte de foi » en l’école républicaine, libératrice par elle-même ou idéalisée, puisqu’elle ne l’est pas. C’est la recherche d’une école de progrès pour tous, sur la base d’une culture commune et de l’appropriation de savoirs indispensables à la connaissance du monde, de la vérité.

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    Au fond, là où nous prenons à rebrousse poil les projets inégalitaires, c’est sur le fait que tous les élèves, quelle que soit leur origine sociale, sont capables d’apprendre ces savoirs, ces formes de raisonnements. Car le projet capitaliste repose bien sur l’idée de faire des cursus différents dès le plus jeune âge, pour les uns en se limitant à l’élémentaire et au collège, pour les autres, à se préparer dès le plus jeune âge à aller au-delà. Dans une société future où toute la vie sera structurée par des savoirs issus de « culture savante », ce sont tous les enfants qu’il nous faut préparer à étudier au moins jusqu’à 18 ans dans des conditions qui leur donnent le plaisir d’apprendre. Oui, il faut revaloriser les filières professionnelles, mais pas pour limiter les choix d’orientation des enfants de familles populaires à cette seule possibilité. Relancer la maternelle, comme la scolarité unique en élémentaire et collège, c’est le moyen de créer l’orientation réellement choisie pour la suite, en lycée général, technologique ou professionnel.

    C’est l’idée qui doit être portée dans le projet populaire partagé.

    En tant qu’enseignant de métier, ancien principal de collège, je sais qu’il est possible de relever ce nouveau défi de la démocratisation scolaire. En tant qu’élu local, je vois que c’est nécessaire pour l’émancipation des êtres humains et l’avenir du pays.

    Le Parti communiste français, et la lettre régulière du réseau École, participe pleinement de la mise en perspective de cette « autre » école que nous appelons de nos vœux. La dernière revue du projet consacrée à l’école pose clairement le constat d’échec et de régression de la politique libérale appliquée à notre système éducatif. Elle présente surtout, sous l’angle de nombreux chercheurs, enseignants ou acteurs de l’école, des objectifs ambitieux pour une école du XXIème siècle : la définition d’un modèle où « l’élève n’a pas d’autres ressources scolaires que l’école », la lutte contre « les inégalités sociales de réussite scolaire », l’appropriation « d’une culture commune de haut niveau pour mettre les générations à venir en capacité de penser de façon critique », « l’allongement des études pour préparer au monde et aux enjeux de demain ».

    Cette visée politique ne peut passer que par un engagement budgétaire de grande ampleur de la part de l’État pour les années à venir. A la veille des manifestations du 22 janvier, les organisations syndicales et les personnels réclament l’embauche massive d’enseignants pour répondre aux besoins. Aussi, il apparaît indispensable que la transformation de l’école figure au cœur des débats que nous entamons sur le programme populaire et partagé pour la gauche en 2012.

    C’est une exigence qui traduit, au-delà du simple enjeu de société, la vraie mesure du rôle que doit revêtir le débat sur l’école qui fait société.

    Voir le blog d’André Chassaigne

     


    Grève le 10 février : Redonnons des couleurs à l’Ecole !


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    Le 10 février prochain, le SNUipp appelle avec la FSU à une journée de grève et de manifestation partout en France pour l’avenir de l’école. En cause, le budget de l’Education nationale, qui, à coup de milliers de suppressions de postes, construit un projet éducatif préférant la réussite de quelques-uns à celui de la réussite de tous. Ces coups de ciseaux ne peuvent qu’accentuer le phénomène français souligné par PISA d’aggravation des inégalités sociales à l’école.

    Dans le primaire, ce sera 8 967 postes qui sont appelés à disparaître alors que plus de 8 000 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée : RASED, maternelles, remplacements, enseignants supplémentaires en éducation prioritaire, la chasse aux « gisements d’emplois » est ouverte. Et, si ça ne suffit pas, on suggère déjà d’augmenter les effectifs par classe, de fermer des classes ou de regrouper des écoles rurales. Le discours du Ministre sur l’élargissement de l’enseignement des langues vivantes aux enfants de 3 ans confine à l’absurde alors qu’à ce jour la généralisation n’est pas achevée dans l’élémentaire et que près de 800 postes seront prélevés sur les intervenants en langues vivantes. Les directeurs d’école sont également les premières victimes de ces coupes aveugles. Dans de nombreux endroits, l’aide administrative à la direction d’école n’est pas renouvelée. Le temps de décharge accordé aux directeurs pour le fonctionnement de l’école est revu à la baisse.

    Le budget de l’Education nationale se réduit comme peau de chagrin, mais cet âne n’est pas bien gras comme le souligne l’OCDE qui relève que l’investissement de la France dans le primaire est déjà de 15% inférieur à celui de la moyenne des pays membres de l’organisation.

    Le moment n’est pas venu de se démobiliser. Le SNUipp s’est engagé dans une démarche unitaire pour construire la mobilisation la plus large. Aujourd’hui, c’est l’avenir de l’Ecole de la réussite de tous qui est remis en question. Le SNUipp demande l’abandon des suppressions de postes programmé à la rentrée prochaine. L’Education nationale a besoin d‘un budget porteur d’un projet de transformation de l’école. La maternelle, l’éducation prioritaire et la formation professionnelle des enseignants sont des leviers essentiels pour une meilleure réussite des élèves. Dans cette situation d’urgence, l’école ne peut attendre !

    Rassemblement Place de Beaune à Chalon à 14h30. Reconstitution d’une classe sauvage et symbolisation des suppressions de postes. 

     

    La mobilisation des parents d'élèves a payé. 

    En montrant les dents depuis une dizaine de jours, ils ont obtenu l'abandon des fermetures de quatre postes envisagées dans le cadre des prévisions de la nouvelle carte scolaire de Tarn-et-Garonne : un à l'école de Caylus, un autre à Parisot et deux à Saint-Antonin-Noble-Val. « C'est une grande satisfaction. C'était inespéré. On ne s'attendait pas à ça ce soir », a déclaré Gilles Delmas, à la sortie d'une réunion organisée hier en fin d'après-midi dans les locaux de l'inspection d'académie à Montauban. « Nous avons fait valoir tous les investissements réalisés sur les écoles des communes concernées, ainsi que la stabilité des effectifs. L'inspecteur d'académie nous a écoutés. Il s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas, à la rentrée de septembre 2011, de fermeture sur aucune des trois écoles. Il faudra néanmoins rester vigilant pour cette année, mais également pour les années à venir », a indiqué pour sa part le maire de Parisot, Frédéric Kerestedjian reçu lui-aussi par l'inspecteur d'académie avec cette délégation de parents comprenant six personnes.

     

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  • En pleine campagne pour les cantonales, et dieu sait si le thème est fédérateur au plan local, il a osé le dire !

    Selon Nicolas Sarkozy, il faut arrêter « de penser que l’on peut, à l’inverse du monde, multiplier les emplois de fonctionnaires. On ne peut pas toujours dépenser plus. Si vous voulez qu’on fasse plus de TGV, on ne peut pas garder de bureaux de poste pour tout le monde… »

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    Pour l’heure, seuls les blogs ont réagi, à la suite de Pour tout vous dire, qui précise le contexte : le chef de l’Etat était « en déplacement dans le Cher, interpelé par plusieurs élus au sujet de la disparition de services publics dans leur commune ».

    N’importe quoi comme d’habitude ! Les usagers de la Poste et les clients du TGV sont-ils les mêmes ? Il est parfaitement absurde de mettre les deux en parallèle, d’autant plus lorsqu’on vient d’autoriser la hausse scandaleuse des tarifs du TGV ! Et puis leur demande-t-on leur avis, aux Français, de savoir s’ils veulent plus de trains et à quel prix ?

    Les interroge-t-on avant de supprimer ou pas des bureaux de Poste et des dizaines de milliers d’emplois de fonctionnaires, dans les écoles, les commissariats, les gendarmeries, les hôpitaux, partout ?

    Et puisqu’il faut sans cesse revenir aux fondamentaux du débat public, on en a plus qu’assez de toujours entendre Sarkozy et sa clique prétendre qu’ « On ne peut pas toujours dépenser plus » alors même qu’ils se privent sciemment, par idéologie et intérêt de classe, de ressources fiscales, en menant une scandaleuse politique d’exonération massive des entreprises et des riches privilégiés.

    Et après, on va dire à ceux qui ne profitent aucunement de ces cadeaux-là, au peuple donc, qu’on n’a plus d’argent pour ses services publics, lui qui n’a pourtant plus que ça ?
    L’UMP organise l’insolvabilité de l’Etat pour mieux le dépecer et l’offrir à l’avidité des actionnaires. Et ce faisant, ces escrocs dilapident le patrimoine national, volent la collectivité, spolient l’intérêt général et pillent le bien commun.

    Ainsi, ces profits qu’ils offrent généreusement à leurs amis du Fouquet’s et du Cac 40, ils vont les chercher directement dans la poche des petites gens : Sarkozy est bien le Robin des Bois inversé (Bobin des Rois, comme l’appelle le dessinateur Azim) qui prend aux pauvres pour donner aux riches ! Est-il utile de préciser que ça commence à bien faire ?

    Olivier Bonnet dans "Plume de Presse"
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  • Services publics: Sarkozy culpabilise les maires ruraux! + colère des élus!

    Dans le Cher, ce 2 février 2011, le président confirme le gel des dotations et la casse du service public.

    Rencontre de Nicolas Sarkozy avec les maires du Cher à Saint-Amand-Montrond, ou comment, derrière des vérités d’évidence, le président de la République confirme sa volonté de casser les services publics locaux.

    Le monde bouge, l’immobilité c’est la mort ! On ne peut laisser les déficits à nos enfants… au nom de quoi, dans une démarche que de nombreux élus de communes rurales présents ont vécue comme culpabilisante à leur égard, le président de la République, les rendant responsables des déficits publics, voire même d’éventuelles mauvaises gestions, confirmait le choix de son gouvernement de « geler pour les trois prochaines années les dotations d’État » aux collectivités territoriales.

    À ceux des élus qui s’inquiétaient sur le devenir des services publics locaux, il enfonce le clou de la démagogie en affirmant, après avoir cité la Grèce, l’Irlande ou le Portugal : « Croyez-vous que j’accepterais que la France fasse la manche ? » pour cause de déficit. Et d’invectiver les élus : « On ne peut pas toujours dépenser plus ! » À Jean-Pierre Charles, maire (PCF) de 
Graçay et conseiller général qui l’interpellait sur les efforts des communes rurales contre la désertification et le caractère inadmissible du fait qu’il faille, par exemple, pour cause de dégradation du service public, parfois huit jours pour qu’une lettre soit livrée à son destinataire, Nicolas Sarkozy se lâche : « Si vous n’êtes pas content, vous n’avez qu’à les distribuer vous-même ! »

    Ce qui est en marche avec la réforme territoriale, la recentralisation des collectivités locales, la disparition de la taxe professionnelle et la future reforme de la fiscalité, c’est la remise en question de la démocratie de proximité, des services publics et la marchandisation des services à la population.


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    Réforme des collectivités territoriales Inquiétude et colère des élus

    Les propos du président de la République dans le Cher, confirmant sa volonté de faire des collectivités 
territoriales les boucs émissaires de sa politique de rigueur et de réduire les services publics, font des vagues.

    La démagogie du chef de l’État devant les élus du Cher affirmant, sans rire, être venu pour « défendre le modèle français en essayant de convaincre qu’il doit s’adapter pour que la France reste un pays qui compte dans le monde » ne trompe, visiblement, que ceux qui veulent bien l’être et provoque de la colère chez nombre de ceux qui, au plan communal, départemental ou régional, savent les conséquences négatives de sa politique sur le fonctionnement des collectivités territoriales et des services publics de proximité. D’ailleurs Nicolas Sarkozy confirme, s’adressant aux maires : « S’agissant des services publics, je ne crois pas que ce soit le nombre d’établissements publics que vous pourrez additionner qui compte. »

    Ainsi, pour André Laignel, secrétaire général de l’Association des maires de France (AMF) et maire (PS) d’Issoudun, dans l’Indre, « Nicolas Sarkozy se livre à une opération de dénigrement des collectivités locales en évoquant leurs déficits alors que les communes, les départements et les régions ont l’obligation légale d’avoir des budgets en équilibre ».

    En effet, ce tour de passe- passe du président de la République, coutumier du fait, lui évite non seulement d’évoquer la responsabilité de son gouvernement dans le déficit du budget de l’État qui, lui, se monte à 148,8 milliards d’euros, mais aussi de justifier la rigueur envers les collectivités territoriales comme, par exemple, le gel des dotations d’État ou bien les transferts de responsabilités sans compensations intégrales des financements de ceux-ci.

    Pour l’Association des régions de France (ARF) et son président (PS), Alain Rousset, « il est faux de dire que seul l’État ferait des efforts à un moment où les collectivités ne cessent de pallier ses carences », ajoutant : « Nous ne pouvons rester sans réaction quand les pouvoirs publics n’ont de cesse de réduire nos moyens. »

    L’Association des petites villes de France (APVF), qui tenait hier, sur les finances, une journée d’étude, déclarait : « En considérant nos collectivités seulement comme une source de dépenses pour l’État et non comme un acteur de l’économie nationale, le gouvernement risque de pénaliser la croissance et l’emploi. » Rappelons que les collectivités territoriales assurent 73 % des investissements publics en France.

    Pour le député maire (PCF) d’Ivry (Val-de-Marne), Pierre Gosnat, les propos de Sarkozy confirment « sa volonté, via des contraintes financières imposées, d’aligner la politique des collectivités locales sur celles de l’État » alors même que les « besoins des populations augmentent. Notre opposition est totale».

    Max Staat


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    Après le "Jour du départ" et les manifestations monstres de vendredi, la mobilisation de l'opposition ne faiblit pas à l'encontre de Hosni Moubarak qui s'accroche au pouvoir.

    Heure par heure

     09h30. Rien n'a filtré de la réunion du président égyptien Hosni Moubarak avec  le Premier ministre Ahmed Chafik et ses principaux ministres chargés des questions économiques au sein du nouveau gouvernement: le ministre des Finances, celui du Pétrole et celui du Commerce et de l'Industrie, accompagnés du gouverneur de la banque centrale.

    09h00. Des dizaines de manifestants tentent d'empêcher les chars de l'armée déployés sur la place Tahrir, au Caire, de quitter ce lieu symbole du mouvement de contestation contre le régime d'Hosni Moubarak, par crainte de nouvelles violences de la part des pro-Moubarak.

    8h15.  Près de la ville d'El Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, un gazoduc qui relie l'Egypte à Israël a subi une explosion, selon la télévision publique égyptienne. L'approvisionnement du gazoduc a dû être coupé par l'armée à la suite de cet attentat.

    02h. Ahmed Mohammed Mahmoud, un journaliste égyptien du quotidien gouvernemental al Ahram qui suivait les manifestations contre le président Hosni Moubarak, est décédé des suites de ses blessures. Il avait été blessé d'une balle dans la tête alors qu'il filmait depuis le balcon de sa maison des manifestations le 29 janvier.

     

    Ce que nous pouvons faire pour l’Égypte

    Les meutes de nervis lancés par le pouvoir contre le peuple égyptien ne font pas plier l’opposition. Elle fait toujours du départ du dictateur le préalable à des négociations. La stratégie de la terreur finit toujours par se retourner contre ceux qui la manient et le sang fortifie les colères après avoir glacé d’effroi. Dans l’entourage de Moubarak, les réflexes demeurent. Avant-hier, la télévision a dénoncé les journalistes étrangers qui ont été immédiatement en butte à des arrestations et à des assignations à résidence. Ce fut le cas de l’envoyé spécial de l’Humanité sur la place Tahrir, le chaudron de la contestation et l’épicentre des affrontements. Il est bien difficile pour le vieux raïs de raviver des ressorts nationalistes quand c’est du cœur des peuples que montent les solidarités tandis que les chancelleries atermoient. Washington accompagne le mouvement, puisqu’il ne peut le freiner, mais il n’use pas de tous ses moyens de pression, notamment sur l’armée. Moubarak n’était-il pas son chargé de pouvoir au Proche-Orient ? Quant au gouvernement français, il continue à faire profil bas. Notre journal a publié hier les preuves des leçons données aux forces de répression égyptiennes par des instructeurs français sur « la gestion des foules » avec « exercices diurnes et nocturnes en zone urbaine ». Est-ce ce « savoir-faire » transmis avec l’autorisation de MM. Kouchner et Hortefeux que des policiers déguisés en casseurs mettent en œuvre contre les foules cairotes ?

    « Les révolutions, écrivait Victor Hugo, sortent, non d’un accident, mais de la nécessité. » Une époque a sans doute fait son temps. L’impérialisme américain voit aujourd’hui trente ans d’efforts pour mettre en place « une ceinture verte », où la menace islamiste étoufferait le mouvement progressiste dans les pays arabes, partir en fumée. Ces peuples si longtemps éprouvés par le colonialisme européen qui avait pris la suite des Ottomans ne se résolvent plus au choix binaire – « les barbus ou la dictature » – qui leur était imposé. Les jeunes, au premier rang des manifestants, réclament de vivre pleinement une vie où se marient le pain et le jasmin, la liberté et les droits sociaux. Ils ne rêvent pas, comme l’ont fait d’autres peuples il y a vingt ans, aux mirages de la mondialisation libérale. En effet, l’aspiration à la justice sociale qui se heurte aux oligarques et aux corruptions est immense. Beaucoup savent que les délocalisations industrielles ordonnées par les multinationales et qui les emploient vivent de leur précarité et de leur exploitation. Les privatisations ont semé la pauvreté et la prospérité promise n’a pas germé.

    Par ailleurs, le modèle de l’islamisme, qui a trouvé son apogée dans al-Qaida, a fait long feu. La toute-puissance et le rayonnement de l’empire américain ont décliné. Les manifestants espèrent une nouvelle voie, en dehors des règles du FMI qui les ont affamés et de la charia qui opprime d’autres jeunes, comme ceux d’Iran qui leur ressemblent.

    « Ce que nous avons commencé ne pourra pas être remis en cause », assurait dimanche soir le prix Nobel de la paix Mohamed El Baradei. Le parti du dictateur – hélas membre de l’Internationale socialiste – et le réseau de ses hommes de main jettent aujourd’hui toutes leurs forces dans la bataille pour que la nuit retombe sur Le Caire et Alexandrie. Les peuples du monde, par leur solidarité et leurs pressions sur leurs gouvernements, peuvent aider à mettre en échec cette sinistre entreprise. Notre journal s’y emploie.

    Patrick Apel-Muller

     

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  • Présidence française du G8 et du G20 : les mouvements sociaux et citoyens se mobilisent

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    Associations de solidarité internationale, organisations citoyennes, syndicats,  réseaux français et internationaux appellent à partir d'aujourd'hui à la mobilisation citoyenne à l'occasion du G8 et du G20 présidés par la France. 

    Le Président Nicolas Sarkozy a donné lundi 24 janvier le coup d'envoi du « G20-G8 France  2011 » lors d'une conférence de presse à l'Elysée. Les 26 et 27 mai, le sommet du G8 se réunira à Deauville ; les 3 et 4 novembre à Cannes celui du G20. Mais les sommets passent, et les crises économique, financière, écologique et sociale persistent. Les derniers G8 et G20 (à Muskoka et à Séoul) n’ont apporté aucune réponse durable à ces crises. 
    Les priorités annoncées pour la présidence française des G20 et G8 confirment qu’à l’inverse, ce sont les acteurs et les mécanismes à l’origine de ces crises qui verront leur légitimité renforcée. Car si l’ordre du jour annoncé semble reprendre à son compte certaines propositions portées par les organisations de la société civile et les mouvements sociaux, ces promesses risquent fort de ne pas être suivies des mesures qui pourraient constituer des réponses efficaces face aux crises que les peuples et la planète sont les premiers à payer.

    Nos organisations, réunies dans la « coalition G8/G20-2011 », appellent à partir d'aujourd'hui à des mobilisations fortes à l’occasion de la tenue en France des sommets du G8 et du G20, et à un large rassemblement des mouvements, réseaux et organisations. Les réponses solidaires et démocratiques à la crise mondiale ne viendront pas des seuls dirigeants des pays les plus riches, mais des peuples eux-mêmes et d’un « G192 » représentant tous les États de la planète. Nous refusons de laisser aux puissants le droit d’imposer leurs solutions à des crises qu’ils ont engendrées. Nous voulons montrer que des voies alternatives existent, pour l’accès de tous aux droits humains fondamentaux, pour un partage plus juste des richesses, pour des modes de production et consommation qui préservent la planète et pour une démocratisation des instances de décisions internationales.

    La coalition participera au Forum social mondial de Dakar du 6 au 11 février et appellera les mouvements sociaux et citoyens du monde entier à rejoindre les mobilisations qui se dérouleront en France à Deauville puis à Cannes, mais également tout au long de l'année.

    Des réunions internationales de préparation sont d'ores et déjà prévues fin mars et fin mai à Paris. Contacts presse Coalition G8/G20 2011 :
    Jeanne Planche (CRID) : j.planche@crid.asso.fr // 01 44 72 89 66
    Amélie Canonne (ATTAC) : amelie.canonne@attac.org // 01 56 06 43 61 // 06 24 40 07 06

    Premiers signataires de l'appel : « Les peuples pas la finance. Yes we cannes ! » France
    AITEC
    Attac France
    CCFD - Terre Solidaire -
    CEDETIM
    Confédération Paysanne
    CRID
    Emmaüs International
    France Amerique Latine
    FSU
    IPAM
    La cgt
    La Cimade
    Le Mouvement de la Paix
    Les Amis de la Terre France
    Ligue des Droits de l’Homme
    Oxfam France
    Peuples Solidaires
    RECit
    Réseau Foi et Justice Afrique-Europe
    Ritimo
    Survie
    Transform !
    Union syndicale Solidaires
    Vamos !
    Vision du Monde
    Avec le soutien de :
    Gauche unitaire
    Le Parti de Gauche
    Les Alternatifs
    Les Jeunes Verts
    NPA
    PCF
    Voir le site internet de la coalition : www.altermob.org

     


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    L’histoire s’écrit devant nos yeux, s’accélère, se précipite. Quinze jours seulement ont passé depuis que le peuple tunisien a fait « dégager » un dictateur qui croyait avoir souscrit 
un bail à vie dans le palais de Carthage, et pourtant 
le règne de Ben Ali paraît une vieille histoire. Et voilà que les marées humaines du Caire, de Suez et d’Alexandrie poussent vers la sortie de la scène politique un président en place depuis trente ans. La journée d’hier restera dans la mémoire de l’Égypte comme un jalon dans la marche du peuple vers une nouvelle république, une souveraineté réelle sur son propre destin.

    Il est des événements qui prennent soudain place dans l’histoire. Le 1er février 2011, jour 
de cette manifestation d’une puissance inégalée, tranquille et pacifique, contre laquelle l’armée n’est pas intervenue, est appelé à figurer parmi les grandes dates du calendrier. Les manifestants d’aujourd’hui sont, 
qu’ils en aient conscience ou non, les héritiers 
de Nasser, du Mouvement des non-alignés, 
de la prise de souveraineté sur le canal de Suez qui fit trembler alors les gouvernements occidentaux. C’était l’époque où l’Égypte s’engageait dans une voie d’émancipation, le temps d’avant Sadate, avant qu’elle 
ne devînt une pièce maîtresse de la stratégie des États-Unis au Moyen-Orient.

    De quelque manière que se dessine la suite des événements, quelques enseignements peuvent en être tirés. Ne voir qu’un effet domino dans l’enchaînement des mouvements populaires en Tunisie 
et en Égypte, ainsi que dans les aspirations 
au changement qui sourdent ou apparaissent au grand jour dans d’autres pays, entre Maghreb et Moyen-Orient, serait une erreur. On ne saurait calquer la situation politique de la Tunisie sur celle de l’Égypte, ni celle du Maroc sur celle du Yémen ou de la Jordanie. État policier et maffieux à Tunis, régime autoritaire à forte influence militaire au Caire, monarchies plus ou moins constitutionnelles à Rabat et à Amman… Mais tous 
ces pays ont à la fois un déficit de démocratie et ont 
dû adopter un modèle de développement néolibéral qui laisse dans le fossé des millions d’« oubliés », de jeunes sans emploi, qui prive les pays de protection sociale efficace, de services publics et d’infrastructures de qualité. Hier, Dominique Strauss-Kahn a déclaré que le FMI est prêt à aider l’Égypte, mais le même avait invité, l’an passé, les dirigeants du Caire à poursuivre dans la voie des libéralisations…

    Ce n’est pas un hasard si le soulèvement populaire égyptien survient à un moment 
où le marché du travail ne peut répondre aux besoins 
des générations 1980 à 1990, années de forte natalité, alors qu’une bourgeoisie d’affaires ou liée au pouvoir affiche un standard de vie identique à tous les autres gagnants de la mondialisation. C’est pourquoi, 
un peu partout, les oligarchies sont contestées dans des mots d’ordre exigeant dans un même mouvement 
la démocratie et la justice sociale. Après ceux de Tunis, les manifestants du Caire sont en train de montrer au monde qu’il y a, dans les pays arabo-musulmans, une recherche d’alternative politique en dehors de l’autoritarisme de despotes en uniforme ou de l’obscurantisme de la théocratie. Qu’un autre choix existe entre la caserne et la mosquée. Les théoriciens de la « guerre des civilisations », chère à George Bush, font enfin piètre figure.

    Après ceux de Tunis, les manifestants sont en train de montrer au monde qu’un autre choix existe entre la caserne 
et la mosquée.

    Par Jean-Paul Piérot

    Egypte : le"jour du départ" en direct

    Au moins huit personnes ont été tuées et plus de 800 blessées mercredi et jeudi matin dans les violences entre les deux camps. Plus de 300 personnes ont péri la première semaine de la contestation, selon un bilan non confirmé de l'ONU.

    Après dix jours de mobilisation, le mouvement de contestation appelle à de nouvelles manifestations aujourd'hui, jour de prière en Egypte. Les opposant espère en faire le"jour du départ" du président Hosni Moubarak.

    Heure par heure

    11h05. "Je veux lui apprendre la démocratie, c'est maintenant ou jamais". Des milliers de personnes affluaient vendredi vers la place Tahrir au Caire, où le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui s'est pour la première fois adressé à la foule. Sur deux files de plus de 500 mètres de long, des milliers de personnes faisaient la queue en fin de matinée à un barrage militaire pour accéder à la place. Les partisans du président, présents en force ces derniers jours près de la place Tahrir, n'étaient pas visibles. Les soldats fouillaient méticuleusement les manifestants, qui devaient ensuite subir le contrôle de comités populaires s'assurant que personne n'était armé. "Je n'ai pas peur d'être là avec mon fils, je ne l'exposerai jamais à un vrai danger, je sais que c'est très sûr à l'intérieur" de la place Tahrir, a affirmé à l'AFP Inji, 34 ans, qui faisait la queue avec son fils Abdallah de 11 ans. "Je veux lui apprendre la démocratie, c'est maintenant ou jamais", précise-t-elle.

    10h50. Une roquette antichar a été tirée vendredi sur le siège de la Sécurité de l'Etat dans la ville égyptienne d'El-Arich, près de la frontière de la bande de Gaza, a-t-on appris auprès d'une source au sein des services de sécurité et de témoins.

    Rassemblement de soutien devant l'ambassade d'Egypte à Paris, cet après-midi

    10h10. Le réalisateur israélien Amos Gitaï veut "rester optimiste" sur l'évolution de la situation en Egypte, estimant que le temps de la démocratisation "est venu" dans le monde arabe, a-t-il déclaré à l'AFP. "J'espère que cela va finir comme un processus de démocratisation des différentes sociétés du monde arabe", a dit M. Gitaï. "Je crois que le temps est venu et que cela ne va pas être pris en otage par d'autres théocraties ou autocraties", a dit Amos Gitaï.

    9h50. Le ministre égyptien de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui s'est rendu ce matin place Tahrir, épicentre de la contestation contre le régime où des milliers de personnes réclament le départ du président Hosni Moubarak, a annoncé la télévision publique.

    Notre dossier : Egypte : le grand défi

    9h35. Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a jugé vendredi "absolument essentiel" que les autorités égyptiennes démarrent sans tarder le dialogue avec l'opposition pour sortir de la crise actuelle.

    8h45. Quinze heures d'interrogatoires pour l'équipe de TF1 libérée. Les membres de l'équipe de TF1 arrêtés jeudi matin au Caire avant d'être libérés "au milieu de la nuit" de jeudi à vendredi "vont bien physiquement" après avoir vécu "quinze heures d'interrogatoires", a indiqué Catherine Nayl, directrice de l'information de la chaîne. "Ils ont été relâchés au milieu de la nuit dans un hôtel où se trouvaient d'autres journalistes", a-t-elle indiqué. L'équipe de TF1 avait été arrêtée jeudi matin par des hommes en civil armés et conduite vers un lieu indéterminé, selon la chaîne.

    Aujourd'hui, numéro spécial Egypte dans l'Humanité

    Cette nuit.

    Le président égyptien Hosni Moubarak a assuré à la chaîne de télévision américaine ABC qu’il aimerait quitter le pouvoir mais qu’il ne peut le faire par crainte du chaos qui s’installerait alors dans son pays. Moubarak a dit qu’il "en avait assez d’être président et qu’il aimerait abandonner le pouvoir maintenant, mais qu’il ne peut le faire de peur que le pays ne sombre dans le chaos".

    Les Etats-Unis discutent avec des responsables égyptiens des modalités d'un départ immédiat du président Hosni Moubarak et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par le vice-président Omar Souleimane, rapporte le New York Times. Le vice-président égyptien a par ailleurs déclaré à la chaîne américaine ABC que l'armée déployée en renfort n'utiliserait "jamais" la force contre la population.

    Récit de la journée de jeudi


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    La commission des lois du Sénat a adopté, le 19 janvier 2011, un amendement proposé par le gouvernement sur son propre projet de loi relatif à l’immigration. S’il était définitivement adopté par le Sénat, cet amendement permettrait de détenir certains étrangers plus de 18 mois, en centre de rétention administrative.

    Ce dispositif pourrait s’appliquer aux personnes étrangères qui ont été condamnées pour terrorisme et sont frappées d’une interdiction du territoire français, ou font l’objet d’une mesure d’expulsion motivée par « un comportement lié à des activités à caractère terroriste pénalement constatées ».

    Parfois, ces personnes ne peuvent pas être renvoyées dans leur pays par la France du fait des risques de persécutions auxquelles elles seraient exposées. Ces craintes sont souvent constatées par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, par la Cour nationale du droit d’asile ou par la Cour européenne des droits de l’homme que les intéressés saisissent.

    Il n’est pas acceptable que des personnes puissent être détenues pendant plus d’une année et demi sur simple décision administrative, et ce aux seuls motifs qu’elles seraient vaguement soupçonnées de terrorisme.

    Cette disposition opère une confusion dangereuse entre rétention administrative et mode de surveillance des personnes, dans un contexte de criminalisation du statut des étrangers et créerait, si elle est adoptée, un « Guantanamo à la française ».

    Nous appelons l’ensemble des sénateurs à veiller au respect des libertés fondamentales en refusant cet amendement, ainsi que l’ensemble des dispositions de ce projet de loi qui portent gravement atteinte aux droits des étrangers.

    Communique Paris le 3 février 2011

    Signataires :

    La Cimade
    Ligue des Droits de l’Homme
    Syndicat des Avocats de France

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  • Le Parlement européen commémore le génocide des Roms sous le nazisme

    Le Parlement européen a procédé à une commémoration historique du génocide des Roms par les nazis, lors d'une session plénière mercredi à Bruxelles, quelques jours après un geste sans précédent du même type à Berlin par les députés allemands.

    Image"Un tiers des personnes détenues à Auschwitz étaient Roms, mais la plupart des Européens l'ignorent", a remarqué le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, soulignant que seuls "quelques Etats européens ont reconnu officiellement le génocide des Roms".

    "Le moment est venu" de le faire au niveau européen, a-t-il jugé.

    La veille, le film "Liberté", du cinéaste français Tony Gatlif, qui évoque d'après une histoire vraie la déportation des Tsiganes durant la seconde guerre mondiale, a été projeté au Parlement. Très ému, le cinéaste fils d'un père kabyle et d'une mère gitane, s'est réjoui qu'avec son film, à défaut de "changer le monde, nous avons au moins été entendus".

    De fait, l'extermination de 220.000 à 500.000 Roms en Europe selon les historiens est longtemps restée dans l'ombre de l'Holocauste des quelque six millions de juifs.

    Jeudi dernier, à l'occasion de la Journée internationale de la Shoah --l'anniversaire de la libération en 1945 du camp d'Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques--, le Parlement allemand avait lui aussi commémoré pour la première fois le génocide tsigane, en invitant un rescapé rom à s'exprimer.

    A son tour, le Parlement européen honore la mémoire de personnes "trop longtemps oubliées de la mémoire collective", se réjouit l'eurodéputée écologiste Catherine Grèze.

    C'est elle qui, avec les Hongroises Kinga Göncz (socialiste) et Lívia Járóka (conservateurs, elle-même d'origine rom), la roumaine Renate Weber (libéraux-démocrates), et l'Allemande Cornelia Ernst (Gauche radicale) est à l'origine de l'initiative.

    Le génocide a été rendu possible par des politiques de discrimination mises en place dans de très nombreux pays européens dès le début du XXe siècle, comme en France avec le "régime des nomades" de 1912, selon Henriette Asséo, historienne à l'Ecole des Hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris.

    Mais les discriminations se poursuivent aujourd'hui encore, soulignent les associations de Roms ou de Gens de voyage, comme en France l'Union des associations tsiganes (Ufat).

    Selon son président, Eugène Daumas, le régime des nomades "existe toujours aujourd'hui" avec le "Livret spécial de circulation" (LC) auquel sont soumis les Gens du voyage en France.

    "Ce fichage nous poursuit même sur nos documents d'identité", les cartes d'identité des titulaires d'un Livret de circulation commençant par les lettres +LC+", a dénoncé M. Daumas. "Nous n'avons aujourd'hui plus aucun autre recours que l'Europe pour mettre fin à ces discriminations", a-t-il affirmé.

    "Si nous ne sommes pas capables de nous souvenir du passé, nous sommes condamnés à le répéter", a souligné devant les députés la ministre hongroise déléguée aux Affaires européennes, Enikö Györi, en rappelant que son pays, qui préside l'UE, s'est fixé pour objectif l'adoption d'ici juin d'une stratégie européenne d'intégration des Roms.

    L'UE évalue à quelque 10 à 12 millions le nombre de Roms, Tsiganes ou Gitans, ce qui fait d'eux la plus grande minorité ethnique en Europe, victime encore aujourd'hui dans de nombreux pays de discriminations, d'une extrême pauvreté, et d'un accès inégal aux soins ou à l'éducation.

    Lors de son intervention en janvier devant le Parlement européen, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait averti qu'en l'absence de stratégie européenne, des communautés jusqu'ici sédentarisées risquent "d'adopter un style de vie nomade et de commencer à errer à travers l'Europe".

    AFP, Mise a jour : 2 février 2011

     


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